Grand-parent


Être grand-parent être très différent que d’être parent. C’est un honneur d’avoir ce titre et de pouvoir profiter des petits-enfants .. même si parfois, certaines demoiselles me mène la vie dure, j’aime vraiment mes 7 petits enfants
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Grand-parent

 

Personne ne peut faire pour les enfants ce que font les grands-parents. Ceux-ci répandent une espèce de poudre d’étoiles sur leurs vies

Alex Haley

Le Saviez-Vous ► Les animaux, "héros" oubliés de la conquête spatiale


Plusieurs pays ont envoyé des animaux dans l’espace. C’est l’URSS et les États-Unis qui ont entamer les premiers pas de la conquête vers l’espace. Il y a eu un chien, chat, singe, ver, souris, rat, lapin. Presque tous ces animaux sont revenus vivants sur terre.
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Les animaux, « héros » oubliés de la conquête spatiale

 

Chat

Lors d’une exposition en 1964, un chat est exposé dans la même position adoptée par Félicette lors de son vol.

© AFP

Par Sciences et Avenir avec AFP

Avant qu’il n’ose se lancer, l’homme a envoyé nombre d’animaux dans l’espace. Avec à la clé des découvertes intéressantes.

Laïka et Félicette ne sont pas les seuls animaux à avoir été utilisés comme cobayes pour la conquête de l’espace. Nombreux sont ceux qui ont précédé l’humain dans cette aventure, avant que Iouri Gagarine ne décolle à son tour en 1960.

Le duel entre Américains et Soviétiques pour la conquête de l’espace

En 1948, le macaque rhésus Albert 1er est le premier mammifère à découvrir l’apesanteur dans une fusée américaine volant à 63 kilomètres d’altitude. Un an auparavant, les États-Unis avaient déjà envoyé des drosophiles à 100 kilomètres d’altitude, dans une fusée V2. Puis est venu le tour de Laïka, cette petite chienne restée célèbre qui a décollé le 3 novembre 1957 revêtue d’une combinaison bardée de capteurs. Elle a quitté la Terre à bord de la capsule soviétique Spoutnik-2. Officiellement, l’animal a bien supporté sa mission à 1.600 kilomètres d’altitude, censée avoir duré entre sept et dix jours. En réalité, elle est morte au bout de quelques heures à cause d’un dysfonctionnement du système de régulation thermique qui causa sa déshydratation. Sa tombe céleste tournera autour de la Terre jusqu’au 14 août 1958, date à laquelle elle se consume dans l’atmosphère. La mission Spoutnik-2 est donc un échec partiel, mais ses enseignements permettent d’envoyer d’autres animaux en orbite, et surtout de les ramener vivants.

En août 1960, l’URSS envoie une véritable arche de Noé : deux chiennes, un lapin, quarante souris, deux rats, des mouches mais aussi des plantes. L »équipage » effectue une série de révolutions autour de la Terre. C’est le premier vol orbital dont les passagers reviennent vivants. L’une des chiennes, Strelka, met bas six mois après son atterrissage et un de ses chiots est offert à la fille de John Fitzgerald Kennedy par Nikita Khrouchtchev.

En janvier 1961, les Etats-Unis répliquent en envoyant dans l’espace le chimpanzé Ham dont le vol définit la trajectoire suivie par le premier Américain dans l’espace, Alan Shepard, un mois après la mission historique de Iouri Gagarine du 12 avril 1961. En novembre 1961, un congénère de Ham nommé Enos devient le premier et le seul animal à être placé en orbite complète par les Américains. L’objectif était de tester la capsule à bord de laquelle devait prendre place John Glenn pour le premier vol orbital américain, en février 1962.

Alan Shepard et Ham Crédit : NASA / AFP

Des animaux envoyés encore envoyés dans l’espace en 2013

Outre les Etats-Unis et la Russie, d’autres pays ont envoyé des animaux dans l’espace. En octobre 1963, la France est le premier pays à envoyer un chat dans l’espace nommé Félicette après avoir envoyé le rat Hector en 1961 (voir photo ci-dessous). En 2001, la Chine envoie à son tour en orbite un vaisseau spatial avec divers animaux à bord. Depuis, Pékin a rejoint le groupe restreint des puissances spatiales, en envoyant en 2003 par ses propres moyens des taïkonautes. Encore plus récemment, l’Iran a testé en 2010 une fusée de conception locale qui avait à son bord plusieurs animaux vivants, dont un rat, des tortues et des vers. En 2013, le pays a envoyé deux singes.

Crédit : AFP

Des retombées scientifiques intéressantes

L’envoi de ces animaux dans l’espace a permis de faire quelques découvertes scientifiques intéressantes. Ainsi, en septembre 2007, des tardigrades, animaux microscopiques connus pour leur robustesse, ont survécu au vide et aux radiations de l’espace. A leur retour, la plupart de ces minuscules invertébrés ne présentaient aucune altération biologique, et se sont même reproduits normalement, suggérant une réparation de leur ADN détérioré par les rayons ultraviolets.

En 2014, des scientifiques japonais réalisent des fécondations in vitro avec du sperme de souris stocké pendant neuf mois dans la Station spatiale internationale (ISS). La naissance de 73 souriceaux en bonne santé montre une régénération de l’ADN endommagé après la fertilisation, une expérience qui selon les chercheurs pourrait avoir des retombées importantes pour de futures colonies humaines dans l’espace.

https://www.sciencesetavenir.fr/

Le visage d’une femme accusée de sorcellerie il y a trois siècles a été reconstitué


Cette reconstitution du visage de cette femme qui a préféré de suicider au lieu de brûler vive, ne ressemble pas du tout à une sorcière. Nombre de femmes ont été injustement accusée de sorcellerie pour des accusations qui n’avaient ni queue, ni tête
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Le visage d’une femme accusée de sorcellerie il y a trois siècles a été reconstitué

Crédits : DUNDEE UNIVERSITY

En 1704, Lilias Adie se suicidait en prison, alors qu’elle devait être brûlée vive pour actes de sorcellerie et coït avec le diable.

Plus de 300 ans plus tard, le docteur Chrystopher Rynn, spécialiste médico-légal de la reconstitution faciale à l’université de Dundee, vient de lui tirer le (vraisemblable) portrait, raconte la BBC.

Le cadavre de Lilias Adie ayant été incinéré par crainte qu’elle revienne d’entre les morts, seul son crâne était resté plus ou moins en bon état lorsqu’il il a été exhumé au XIXe siècle, avant d’être exposé au musée de l’université de St Andrew en Écosse. Mais il a ensuite été perdu. Chrystopher Rynn a alors dû composer à partir de simples photographies, prises lors de l’exposition des ossements.

Crédits : DUNDEE UNIVERSITY

Christopher Rynn a eu recours à différentes techniques de sciences forensiques, dont la sculpture 3D. Et autant dire que le résultat ne correspond pas vraiment à ce à quoi l’on s’attend lorsque l’on parle d’une sorcière.

« Il n y a rien dans l’histoire de Lilia qui laisse suggérer qu’aujourd’hui elle serait considérée autrement qu’une personne victime d’un horrible concours de circonstances. L’air sympathique qu’elle affiche sur la reconstitution est naturel, je n’ai rien extrapolé » explique le docteur Rynn.

Quoi qu’il en soit, la performance est remarquable et rappelle celle d’une autre membre de l’université de Dundee, Sue Black, qui était parvenue à reconstituer le visage d’un homme assassiné il y a plus de 1400 ans.

http://www.ulyces.co/

La réglisse, un bonbon… pas bon pour le coeur


Les bonbons à la réglisse noire ne sont pas si inoffensifs qu’ils paraissent surtout après 40. En fait à cet âge mieux vaut s’en abstenir. Ne jamais en manger en grande quantité peu importe l’âge. La réglisse noire peut provoquer de l’arythmie, hypertension, insuffisance cardiaque et peuvent interagir avec certains médicaments, même avec des compléments alimentaires ou des plantes médicinales. Malgré tout la réglisse est utilisé pour certains maux autant par la médecine chinoise ou occidentale.
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La réglisse, un bonbon… pas bon pour le coeur

 

Certaines de ces sucreries sont déconseillés aux adultes souffrant de problèmes cardiovasculaires.

En effet, la Food and Drug Administration (FDA) explique dans un communiqué que les bonbons à la réglisse contiennent de l’acide glycyrrhizique qui réduit le taux de potassium dans l’organisme et favorise l’arythmie cardiaque, l’hypertension voire l’insuffisance cardiaque. En 2011, comme nous le rapportions,la FDA recommandait déjà d’éviter la consommation de réglisse après 40 ans.

Article paru le 8 novembre 2011

La Food and Drug Administration (FDA) américaine conseille aux personnes ayant dépassé les 40 ans de limiter leur consommation de réglisse, car elle pourrait causer une arythmie cardiaque.

Cet avertissement concerne les bonbons à la réglisse de couleur noire, les bonbons d’autres couleurs disposent d’une concentration très faible en réglisse. Cette plante contient un composé appelé acide glycyrrhizique, principe actif donnant le goût sucré aux bâtons de réglisse, qui peut faire chuter le taux de potassium dans le corps.

Chez certaines personnes, la baisse rapide de potassium peut entraîner une irrégularité des battements du cœur, une forte tension artérielle, des gonflements, un état de somnolence et des insuffisances cardiaques.

Après 40 ans, mieux vaut ne pas trop consommer de bonbons à la réglisse. © YannGarPhoto.wordpress.com-Flickr CC by sa 20

Après 40 ans, mieux vaut ne pas trop consommer de bonbons à la réglisse. © YannGarPhoto.wordpress.com-Flickr CC by sa 20

    Ce n’est que pour les enfants !

    Ceci s’applique surtout aux personnes de plus de 40 ans. Le fait de consommer 60 grammes de réglisse par jour pendant deux semaines peut envoyer certains gourmands à l’hôpital, explique la FDA.

    La réglisse provient de Turquie et d’Asie. C’est un ingrédient prisé de la médecine chinoise traditionnelle, mais aussi de la médecine occidentale. Elle est utilisée pour traiter les brûlures d’estomac, les ulcères de l’estomac, les bronchites, les maux de gorge et certaines infections comme les hépatites.

    Mais les scientifiques peinent à se mettre d’accord sur les propriétés et les méfaits de cette plante. Certaines études montrent que des dérivés de réglisse peuvent être utilisés pour prévenir certains cancers, traiter l’addiction à la cocaïne mais peuvent aussi réduire le QI des bébés in utero.

    Consommation de réglisse : les conseils de la FDA

  • Peu importe votre âge, évitez de consommer de la réglisse (noire) en grandes quantités d’un coup.

  • La réglisse peut interagir avec les médicaments, les compléments alimentaires et les plantes médicinales.

  • Si vous consommez de la réglisse noire en grande quantité et que vous remarquez une arythmie de votre cœur, arrêtez immédiatement d’en manger et contactez un médecin.

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La pétrolière Syncrude accusée pour la mort de 31 grands hérons sur l’un de ses sites


Une  pétrolière Canadienne fait face à la juste pour la mort de 31 hérons et ce n’est pas la première fois qu’il est dans l’eau chaude, il y a quelques années cette compagnie a été retrouvé coupable de la mort de 1600 canards.
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La pétrolière Syncrude accusée pour la mort de 31 grands hérons sur l’un de ses sites

 

Syncrude a révélé en août 2015 que 29... (PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE)

Syncrude a révélé en août 2015 que 29 carcasses de grands hérons avaient été découvertes à côté d’une station de pompage près d’un bassin de décantation abandonné à Mildred Lake, au nord de Fort McMurray.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

 

La Presse Canadienne

La pétrolière Syncrude Canada est accusée par le gouvernement fédéral relativement à la mort de 31 grands hérons à l’une de ses mines de sables bitumineux du nord de l’Alberta, il y a plus de deux ans.

Les accusations, portées en vertu de la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs, s’ajoutent à d’autres chefs déjà portés par le gouvernement provincial dans cette affaire.

Syncrude a révélé en août 2015 que 29 carcasses de grands hérons avaient été découvertes à côté d’une station de pompage près d’un bassin de décantation abandonné à Mildred Lake, au nord de Fort McMurray. D’autres hérons ont plus tard été euthanasiés, sur ordre des agents de la faune de l’Alberta.

La pétrolière avait d’abord soutenu qu’un système de dissuasion était fonctionnel sur ce site, mais un porte-parole a ensuite nié cette information. Syncrude installe des clôtures, des canons assourdissants et des effigies de prédateurs pour éloigner les oiseaux.

La pétrolière a comparu à Fort McMurray mercredi pour répondre des accusations fédérales. L’amende maximale est de 500 000 $.

En 2008, Syncrude Canada avait été condamnée à verser une amende de 3 millions de dollars à la suite de la mort de plus de 1600 canards qui s’étaient posés sur un bassin de décantation.

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Science décalée : l’homme qui faisait de la bière dans ses intestins


Un syndrome heureusement rare, mais qu’il est heureusement possible de soigner. La flore intestinale est importante, si elle est endommagée un champignon peut s’y installer
et changer le sucre, pâte, pomme de terre … en alcool et augmenter considérablement le taux d’alcoolémie dans le sang
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Science décalée : l’homme qui faisait de la bière dans ses intestins

 

Par Janlou Chaput, Futura

Publié le 04/11/2017

Un États-Unien de 61 ans se présente aux urgences pour cause de vertiges. L’éthylomètre révèle une alcoolémie de 3,7 g/l. Pourtant, l’individu promet qu’il n’a pas bu une goutte d’alcool. Menteur ou victime d’un syndrome rare ? La deuxième hypothèse, évidemment !

Drôle d’histoire que celle qui est récemment arrivée à un Texan. Ce sexagénaire était ivre alors même qu’il affirmait n’avoir rien bu. D’où venait cet alcool qui lui gâchait la vie ? Les résultats de cette enquête sont parus dans l’International Journal of Clinical Medicine.

Le contexte : ivre sans boire d’alcool

En novembre 2009, un homme se présente aux urgences d’un hôpital texan. En revenant de l’église, il raconte souffrir de vertiges importants. Les symptômes classiques d’une intoxication alcoolique. L’éthylomètre est sans appel : 3,7 g d’alcool par litre de sang, soit 7 fois plus que ce qui est autorisé en France pour conduire (0,5 g/l). Aurait-il abusé du vin de messe ? Le sexagénaire nie les faits, mais le personnel médical doute de sa bonne foi. Pourtant sa femme, infirmière, confirme les propos de son mari.

Un cas étrange qui interpelle Barbara Cordell, du Panola College et Justin McCarthy, gastro-entérologue dans la ville de Lubbock. Et si ce patient disait vrai ? En discutant avec lui, ils apprennent que l’homme a subi une opération du pied qui l’a obligé à prendre par la suite un traitement antibiotique. Depuis, il disait se sentir mal après avoir bu deux bières et ressentait même l’ébriété sans avoir consommé d’alcool.

C’est alors que son épouse, intriguée par la question, a expliqué avoir mené ses propres recherches et suppose que son mari souffre du syndrome de fermentation intestinale, un trouble rare et très peu documenté. Alors, en avril 2010, le protagoniste est invité à revenir pour participer à une petite expérience afin de vérifier l’hypothèse.

L’étude : les levures de la bière dans les intestins

Il est placé dans une chambre et interdit de visite. Ses affaires sont fouillées de manière à s’assurer qu’aucune fiole d’alcool n’y est cachée. Ainsi isolé durant 24 h, le patient reçoit une alimentation riche en sucres, avec notamment des friandises. Toutes les deux heures, l’alcoolémie est évaluée par un éthylomètre. Verdict : son taux d’alcool dans le sang est monté jusqu’à 1,2 g/l. Des prélèvements révèlent la présence dans ses intestins d’une levure :

 Saccharomyces cerevisiae.

La levure Saccharomyces cerevisiae est un champignon unicellulaire circulaire très familier et surtout non pathogène. Sauf dans certains cas... © AJC1, Flickr, cc by nc sa 2.0

La levure Saccharomyces cerevisiae est un champignon unicellulaire circulaire très familier et surtout non pathogène. Sauf dans certains cas… © AJC1, Flickr, cc by nc sa 2.0

Ce champignon unicellulaire est célèbre car il est aussi bien utilisé par les boulangers pour faire lever le pain que par les brasseurs pour alcooliser la bière (d’ailleurs, cerevisiae et cervoise ont la même étymologie). Retrouvée fréquemment, cette levure n’est normalement pas pathogène car elle ne fait que transiter dans le tube digestif. Malheureusement pour cet Américain, les antibiotiques utilisés après son opération ont probablement débarrassé son tube digestif d’une bonne partie de sa flore intestinale. Le champignon a donc profité du vide pour coloniser les lieux.

Ainsi, à chaque fois que cet homme consommait sucré (friandises, pâtes, pommes de terre, soda, etc.), les levures transformaient le glucose en éthanol pour produire l’énergie nécessaire à leur métabolisme. Voilà pourquoi l’alcoolémie montait parfois en flèche. Six semaines de régime sans sucre combiné à un antifongique ont eu raison des levures.

L’œil extérieur : une maladie rare, des conséquences importantes

Dans la littérature scientifique, seules quelques situations similaires ont été rapportées. Dans les années 1970, une bonne douzaine de cas ont été décrits dans deux études. Mais sur les 30 dernières années, on en dénombre moins qu’il n’y a de doigts sur une main. Évidemment, dans un premier temps, les médecins sont un peu stupéfaits, car il est bien plus fréquent d’avoir affaire à des personnes alcoolodépendantes qui se cachent pour boire. Ici, ce n’est pas le cas. Cependant, il peut arriver que le traitement soit le même : certains patients, notamment une adolescente de 13 ans, ont eu droit à une cure de désintoxication pour apprendre à supporter le manque.

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Un trouble alimentaire à 55 ans


Quand on parle de troubles alimentaires comme la boulimie, l’anorexie, hyperphagie, de compulsion alimentaire on pense beaucoup que ces troubles de jeunes alors qu’en réalité, il y a des femmes et hommes plus âgés qui ont depuis longtemps ce genre de troubles ou qu’ils commencent plus tard.
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Un trouble alimentaire à 55 ans

 

Voilà 40 ans que l'anorexie fait partie du... (Photo Edouard Plante-Fréchette, La Presse)

Voilà 40 ans que l’anorexie fait partie du quotidien de Manon Germain, aujourd’hui âgée de 55 ans.

CATHERINE HANDFIELD

La Presse

«On les oublie, mais les gens qui ont 40, 50, 60 ans peuvent souffrir encore d’anorexie. J’en suis la preuve. J’ai 55 ans. Je n’ai pas honte, mais malheureusement, je souffre encore d’anorexie.»

Voilà 40 ans que l’anorexie fait partie du quotidien de Manon Germain. L’an dernier, pour la toute première fois dans sa vie, elle a entamé une thérapie, à l’Institut Douglas, à Montréal. Lorsqu’elle l’a entreprise, elle était rendue si faible qu’elle était incapable de monter les marches.

Lorsqu’elle regarde les jeunes femmes qui suivent la thérapie avec elle, Manon Germain ne peut s’empêcher de se voir en elles.

«Je les comprends. Je les comprends, mon Dieu. Tu aimerais tellement les aider, leur dire: « Ne faites pas comme moi. »»

Lorsque nous lui avons parlé, Manon Germain n’avait pas mangé depuis quatre jours («je n’y pense même pas»). Sa voix était affaiblie, mais on y percevait quand même l’espoir.

«Je voudrais manger plus. J’aimerais avoir un poids santé, dit la quinquagénaire, qui s’est souvent sentie jugée dans sa maladie. Douglas m’aide à trouver une nouvelle façon de penser envers moi. De prendre le temps de réaliser que je me fais tellement de tort…»

Quand on pense au trouble alimentaire, l’image de la jeune femme anorexique arrive spontanément. La réalité est pourtant beaucoup plus vaste. S’il est vrai que l’anorexie touche davantage les plus jeunes, les cliniciens voient de plus en plus de patients plus âgés atteints de boulimie ou d’hyperphagie (l’équivalent de la boulimie, sans comportements compensatoires), indique Howard Steiger, chef du Programme des troubles de l’alimentation à l’Institut Douglas.

«On voit des troubles alimentaires qui débutent plus tard dans la vie et qui persistent plus tard», constate le psychologue, qui déplore cette «manie culturelle» envers le maintien d’une image de jeunesse.

44 ans

En 2015-2016, la moyenne d’âge des utilisateurs des groupes de soutien d’Anorexie et boulimie Québec était de 44 ans. Elle était de 36 ans en 2016-2017.

«C’est une statistique qui surprend autant les gens dans la population que les professionnels de la santé, affirme Marilène Dion, coordonnatrice clinique, Anorexie et boulimie Québec (ANEB). On a souvent l’impression que c’est une maladie d’adolescente, alors que dans les faits, ça touche vraiment toutes les tranches d’âge.»

Céline Desparois, 43 ans, a commencé à souffrir... (Photo Patrick Sanfaçon, La Presse) - image 2.0

Céline Desparois, 43 ans, a commencé à souffrir de troubles alimentaires vers l’âge de 25 ans, après deux grossesses.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Marc* avait 62 ans le jour où il a rappelé les Outremangeurs Anonymes (OA), une association de partage pour les gens qui souffrent de compulsion alimentaire. Ce jour-là, Marc avait rencontré des clients à Sainte-Catherine, sur la Rive-Sud de Montréal.

«Je n’avais rien vendu le matin, ça n’avait pas fonctionné.»

Marc était déçu. Et il ressentait l’urgent besoin de manger. De manger beaucoup. Plusieurs assiettes. Il est donc parti à la recherche d’un restaurant de type buffet, en vain.

«Je peux vous dire qu’il n’y en a pas, de buffet, à Sainte-Catherine», lance l’homme de 69 ans, qui peut maintenant en parler avec humour.

Les OA permettent à Marc d’exprimer ses émotions au lieu de les manger. Il mange aujourd’hui raisonnablement.

Quel est le modèle des gens d’âge mûr qui souffrent d’un trouble alimentaire?

Certaines personnes vont carrément développer un trouble alimentaire en âge avancé, mais ça demeure rare, indique Cynthia Bulik, professeure de psychiatrie à l’Université de la Caroline du Nord et auteure du livre Midlife Eating Disorders. Deux cas de figure sont plus fréquents: des gens qui, comme Manon Germain, vivent depuis longtemps avec une forme chronique de la maladie ou encore des gens qui ont vu une résurgence de leur trouble en raison d’un enjeu venu bouleverser leur vie

«Ça peut être n’importe quoi qui dépasse la capacité d’adaptation de la personne, souligne Howard Steiger. La personne va avoir recours à quelque chose qu’elle peut contrôler [dans ce cas-ci, la nourriture] pour se sécuriser.»

Pour Céline Desparois, 43 ans, les troubles alimentaires ont débuté assez tardivement, vers l’âge de 25 ans. Au terme de ses deux grossesses, elle voulait perdre du poids et s’est inscrite au programme alimentaire Minçavi. En trois mois, elle a perdu 25 livres.

«Mais plus j’en perdais, plus je voulais en perdre. J’ai complètement dérapé, comme quelqu’un qui descend une pente avec son vélo. Je n’étais plus capable de freiner.»

Les années ont passé, et l’anorexie a fini par laisser place à la boulimie. Céline Desparois souffre encore de boulimie aujourd’hui, mais elle va beaucoup mieux. Elle vient d’ailleurs d’entreprendre une thérapie à la clinique St-Amour, où elle réapprend à bien manger le jour.

Si Céline Desparois et Manon Germain parlent ouvertement de leur maladie, beaucoup de gens d’âge mûr souffrent dans la solitude, dans la honte même, souligne Marilène Dion, de l’ANEB.

Paradoxalement, note Cynthia Bulik, souffrir d’un trouble alimentaire à un âge plus avancé (avec les responsabilités professionnelles et familiales qui viennent avec) peut avoir des effets considérables sur la vie de la personne.

Manon Germain, qui était acheteuse dans le domaine de la mode, a arrêté de travailler dans la quarantaine lorsque sa vie a basculé. Et l’anorexie y est pour beaucoup.

Pour s’en sortir, briser l’isolement demeure essentiel, disent à l’unisson tous les intervenants à qui nous avons parlé. Plus on agit rapidement, plus la personne a la chance de se rétablir rapidement. N’empêche, note Marylène Dion, les gens qui souffrent depuis longtemps d’un trouble alimentaire ont tout un vécu dans lequel ils peuvent puiser pour continuer à évoluer.

«Sans trouble alimentaire, je ne serais pas devenue la personne que je suis aujourd’hui, souligne Céline Desparois. J’ai appris que la vie est fragile. Et qu’il faut en prendre soin.»

«Il ne faut pas lâcher, conclut tout doucement Manon Germain. Et il faut s’aimer.»

* Comme Marc est membre des Outremangeurs Anonymes, il a demandé qu’on n’indique pas son nom de famille.

La bigorexie et les femmes aisées

Chez les femmes d’âge mûr issues de milieux socioéconomiques aisés, une autre forme de trouble alimentaire se dessine, note Myriam Gehami, nutritionniste en troubles alimentaires à la Clinique psychoalimentaire. Il s’agit de la bigorexie, la recherche obsessive d’un corps à la fois mince et musclé. Ces femmes, dont l’estime de soi est souvent basse, cherchent à se valoriser, à fuir leur réalité. Et cette fuite passe par l’entraînement et l’alimentation, qui finissent par occuper toute la place dans leur tête et dans leur vie.

«Ce sont des femmes qui s’entraînent beaucoup – au-delà de 12, 13 heures par semaine – et qui, malgré toute l’activité physique qu’elles font, mangent de petites portions, sans féculents ou presque», constate Mme Gehami, selon qui la compétition du milieu alimente la problématique. Ces femmes ont souvent recours à la chirurgie esthétique.

Ressources

ANEB: Anorexie et boulimie Québec est un organisme sans but lucratif dont la mission est de garantir une aide immédiate, spécialisée et gratuite aux personnes atteintes d’un trouble alimentaire et à leurs proches.

Cliniques: La clinique St-Amour, la clinique Muula et la Clinique psychoalimentaire ont toutes une spécialisation dans le traitement des troubles alimentaires.

OA: Outremangeurs Anonymes est une association d’hommes et de femmes qui partagent leur expérience personnelle, leur force et leur espoir dans le but de se rétablir de la compulsion alimentaire.

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