Pourquoi ce morceau de cerveau de 2.600 ans est-il si bien conservé ?


En 2008, des archéologues ont trouvé un cerveau quelque part en Angleterre. Ce qui est assez surprenant est que ce cerveau a 2 600 ans et il est très bien conservé, bon il n’est sûrement pas très frais, mais ils ont pu l’étudier et voir les différences entre les cerveaux d’aujourd’hui. Les scientifiques pensent avoir compris comment il a pu résister aux millénaires.
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Pourquoi ce morceau de cerveau de 2.600 ans est-il si bien conservé ?


Julie Kern
Rédactrice scientifique

En 2008, des archéologues trouvaient le crâne d’Heslington avec, en son sein, des restes de cerveau particulièrement bien conservés.

Une équipe internationale de chercheurs pense avoir trouvé le secret de jouvence de ce vestige humain : deux agrégats protéiques spécifiques l’ont préservé de la putréfaction.

Il y a 2.600 ans, un homme perdait sa tête près de l’actuelle ville de York en Angleterre. Elle fut enterrée rapidement dans un sol riche en argile. En 2008, des archéologues ont déterré son crâne, connu sous le nom de crâne d’Heslington, lors d’une fouille. Avec stupéfaction, ils ont découvert que le tissu cérébral à l’intérieur était resté presque intact malgré les milliers d’années qu’il a passé sous terre. Des structures comme les sillons et les gyrus étaient toujours visibles !

Douze ans après sa découverte, une étude parue dans Journal of the Royal Society Interface pense détenir la clé de l’exceptionnel état de conservation des tissus cérébraux retrouvés dans le crâne d’Heslington. Ce seraient des d’agrégats protéiques incroyablement stables qui ont préservé les tissus de la putréfaction.

(a) Le crâne d’Heslington, dont les orifices sont remplis de boue. (b) La foramen, la base du cerveau, et son intérieur. (c) En ouvrant le crâne, les chercheurs ont trouvé des tissus intacts couverts de sédiments. (d) Des morceaux de cerveau couvert de sédiments. (e) Après avoir retiré les sédiments, on peut voir les gyrus d’un cerveau humain. © Alex Petzold et al. Journal of Royal Society Interface, 2020.

(a) Le crâne d’Heslington, dont les orifices sont remplis de boue. (b) La foramen, la base du cerveau, et son intérieur. (c) En ouvrant le crâne, les chercheurs ont trouvé des tissus intacts couverts de sédiments. (d) Des morceaux de cerveau couvert de sédiments. (e) Après avoir retiré les sédiments, on peut voir les gyrus d’un cerveau humain. © Alex Petzold et al. Journal of Royal Society Interface, 2020.

Des agrégats protéiques conservateurs

Les deux protéines identifiées par les chercheurs font partie de la famille des filaments intermédiaires. Ces assemblages de monomères protéiques constituent le squelette des cellules. Les plus petits sont les microfilaments qui font environ 7 nanomètres de diamètre et les plus gros sont les microtubules qui mesurent environ 25 nanomètres de diamètre. Dans les neurones, les filaments intermédiaires sont appelés neurofilaments et sont composés de trois protéines (NEFL, NEFM et NEFH). Dans les cellules gliales, ils sont composés des protéines acides fibrillaires gliales ou plus simplement GFAP.

Dans les restes du cerveau retrouvé dans le crâne d’Heslington, ces protéines sont plus densément concentrées dans les axones que dans un cerveau moderne. Une étude étalée sur une année entière a montré que ces protéines étaient également bien plus stables. Combinés, ces deux aspects seraient à l’origine de l’état presque intact du tissu cérébral. Contrairement aux agrégats amyloïdes qui détruisent le cerveau, l’accumulation de neurofilaments et de GFAP a protégé le cerveau des effets du temps.

Les chercheurs ne sont pas encore certains de comprendre comment les agrégats de neurofilaments et de GFAP se sont formés. Les conditions selon lesquelles la tête a été enterrée, probablement selon un rite funéraire précis, pourraient jouer un rôle dans sa conservation. Bien que certains agrégats protéiques peuvent conduire à des maladies comme Alzheimer, d’autres s’avèrent être des conservateurs particulièrement efficaces.

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200 nouveaux guerriers de l’armée de terre cuite exhumés en Chine


Dans les années 1970, des fermiers ont découvert une mausolée de l’empereur Qin Shi Huang avec guerriers en terre cuite. Dernièrement, les archéologues ont trouvé 200 de plus et d’une conservation remarquable. Pour le moment, cela fait aux moins 2 000 soldats exhumés avec des boucliers, armes et autres vestiges. Probablement, il y en aurait encore beaucoup d’autres qui sont enfouit depuis plus de 2 000 ans. Ce qui est remarquable est que tous ces personnages sont personnalisés.
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200 nouveaux guerriers de l’armée de terre cuite exhumés en Chine

200 nouveaux guerriers de l'armée de terre cuite exhumés en ChineLe mausolée de l’empereur Qin Shi Huang et son armée de terre cuite constituent l’une des plus importantes découvertes archéologiques réalisées en Chine.© Ratnakorn Piyasirisorost/Getty Images

Par Emeline Férard –

En Chine, des archéologues ont annoncé avoir exhumé 200 nouveaux guerriers faisant partie de la célèbre armée de terre cuite du mausolée de l’empereur Qin Shi Huang. Ils ont également découvert de nombreuses armes, des chevaux en argile ainsi que les restes de deux chariots.

C’était il y a plus de trente ans. En 1974, des fermiers creusaient un puits dans le village de Xiyang et mettaient au jour ce qui allait devenir l’une des plus grandes découvertes archéologiques réalisées en Chine : le mausolée de l’empereur Qin Shi Huang et sa célèbre armée de terre cuite. Des décennies plus tard et malgré des fouilles approfondies, le lieu est loin d’avoir révélé tous ses trésors.

En témoigne la récente annonce relayée par l’agence chinoise Xinhua. Des archéologues ont découvert des guerriers inconnus en menant de nouvelles excavations dans le puits numéro 1. Ce dernier constitue la plus grande des trois fosses entourant la tombe de l’empereur fondateur de la dynastie Qin qui a régné de 221 à 210 avant notre ère.

200 soldats aux qualités remarquables

Cette nouvelle série de fouilles lancée entre 2009 et 2019 est la troisième menée dans le puits n°1 et a concerné une zone étendue sur 400 mètres carrés. Au total, ce sont pas moins de 200 guerriers qui ont pu être exhumés. Et ces figures faites de terre cuite ont, comme les autres déjà connues, montré des qualités remarquables, d’après les archéologues.

Shen Maosheng, en charge des recherches, a expliqué à Xinhua que la plupart des soldats avaient été sculptés dans deux positions différentes : soit tenant une épée avec le bras droit replié et le poing à moitié serré, soit tenant un arc avec le bras droit étendu le long du corps. Des positions qui traduiraient leur fonction tandis que leur armure et leur équipement livreraient des informations sur leur rang militaire.

Les personnages ont, en revanche, montré bien plus de diversité au niveau de leurs expressions faciales, leurs coiffures ou encore leurs traits physiques. Ces observations soutiennent une nouvelle fois la théorie selon laquelle les soldats auraient été façonnés membre par membre dans des moules avant d’être personnalisés et assemblés.

Tous les soldats de l’armée de terre cuite présentent un visage, des expressions et une coiffure uniques. – Peter Morgan/CC BY 2.0

A ce jour, plus de 2.000 guerriers ont été exhumés au sein du mausolée. Mais ils seraient bien plus nombreux. Au vu des dimensions de la fosse de près de 15.000 mètres carrés, les archéologues ont estimé qu’elle pourrait contenir plus de 6.000 figurines d’argile – des guerriers ou chevaux – ainsi que des milliers d’autres artéfacts.

Un aperçu précieux sur le passé

En plus des 200 guerriers, les nouvelles fouilles ont d’ailleurs révélé de nombreuses armes – des boucliers, des épées en bronze et des arcs – ainsi que douze chevaux en argile et les traces de deux chariots. D’après Shen Maosheng, cette trouvaille offre un nouvel aperçu sur le système et l’équipement militaire employés sous la dynastie Qin, première dynastie impériale de Chine.

Elle livre également de nouvelles informations pour en savoir plus sur la façon dont les figurines ont été façonnées et sculptées. Un mystère que les archéologues n’ont pas encore totalement élucidé. Malgré plus de 2.000 ans passés sous terre, l’ensemble est en effet apparu dans un état de conservation remarquable qui soulève des questions quant aux conditions qui ont permis un tel phénomène.

Des questions demeurent également quant à la fonction exacte de cette armée de terre cuite enterrée à quelque 1,5 kilomètres de la tombe de Qin Shi Huang. Les spécialistes pensent qu’elle visait à protéger l’empereur dans l’au-delà. Depuis 1987, le mausolée comme son armée éternelle sont tous deux classés au Patrimoine mondial de l’Unesco.

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Des archéologues découvrent les ruines d’un vaste palais maya au Mexique


Je trouve les civilisations maya et Inca tout aussi fascinant que la civilisation égyptienne. Au Mexique, les archéologues ont trouvé un immense palais de la civilisation maya. Il reste encore beaucoup a étudier pour mieux comprendre l’architecture et la vie pendant cette période lointaine.
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Des archéologues découvrent les ruines d’un vaste palais maya au Mexique


Par Emeline Férard –

Une archéologue étudie l’une des structures découvertes au sein de la cité antique de Kulubá au Mexique.© Mauricio Marat/INAH

Dans la cité antique de Kulubá au Mexique, des archéologues ont mis au jour les ruines d’un vaste bâtiment de six mètres de haut et de cinquante mètres de large. Il s’agirait d’un palais construit il y a plus de 1.000 ans et utilisé par l’élite de la civilisation maya.

Dans la jungle du Mexique, des ruines mayas viennent de ressortir de l’oubli. Des archéologues ont annoncé avoir découvert un bâtiment jusqu’ici inconnu dans la cité antique de Kulubá. Localisé à quelque 150 kilomètres de Cancún dans le Yucatán, ce site archéologique est connu depuis les années 1930 mais ce n’est que récemment que des fouilles approfondies ont pu y être démarrées.

Les spécialistes supposent que Kulubá entretenait des liens importants avec les cités mayas d’Ek’ Balam et surtout de Chichén Itzá située à une centaine de kilomètres de là. Une hypothèse que les récentes découvertes réalisées par l’Institut national d’anthropologie et d’histoire mexicain (INAH), dont celle du nouvel édifice, semblent confirmer.

Un palais occupé dès 600

Les ruines mises au jour appartiennent à un bâtiment étendu sur six mètres de haut, environ 55 mètres de long et 15 mètres de large. Si les fouilles sont encore en cours pour tenter d’excaver ses murs, les archéologues ont réussi à collecter de premières informations sur l’édifice. D’après l’INAH, il s’agirait d’un palais construit il y a plus de 1.000 ans qui aurait compté au moins six chambres ainsi que des escaliers.

L’analyse des structures et de matériau découverts sur place suggèrent que le site aurait connu deux phases d’occupation : une première durant le Classique tardif (entre 600 et 900 de notre ère) et une seconde durant la fin de la période classique (entre 850 et 1000). Une chronologie qui semble correspondre à celle de Chichén Itzá, devenue entre 800 et 900, l’une des cités les plus importantes de la région.

« Nous avons trouvé des preuves d’une architecture et de céramiques similaires à celles de Chichén, de l’obsidienne de sources similaires à celle de Chichén ainsi qu’une technique de peinture murale très similaire à celle utilisée à Chichén Itzá », explique dans une vidéo, Alfredo Barrera Rubio, archéologue qui a dirigé les recherches sur place.

Autant de découvertes qui laissent penser que Kulubá était une enclave de la célèbre cité maya. En plus du palais qui aurait été fréquenté par l’élite de la société, les archéologues ont mis en évidence quatre autres structures dans la zone nommée « groupe C » : deux habitations, un autel et une structure ronde qu’ils pensent être un four.

Ils ont également exhumé une sépulture contenant plusieurs squelettes quasiment complets. Des examens sont en cours pour tenter de déterminer le sexe, l’âge, les pathologies ainsi que le mode de vie et les activités des défunts. Néanmoins, les fouilles ne font que commencer sur le site de Kulubá, a confirmé Alfredo Barrera Rubio.

Un site à protéger et restaurer

« Nous commençons à peine à mettre au jour l’une des plus grandes structures du site », a-t-il souligné. « Nous en savons très peu sur les caractéristiques architecturales de cette région, le nord-est du Yucatán ».

Grâce à cette découverte, les archéologues espèrent ainsi en apprendre davantage sur l’architecture de la cité antique de même que sur sa société.

L’un des objectifs est également de protéger et restaurer cet héritage culturel soumis aux éléments et situé non loin d’une région très touristique au Mexique. Les spécialistes planchent actuellement sur la possibilité de reboiser des zones rasées au cours de précédentes fouilles afin de protéger les ruines d’éventuels dommages causés par le vent et le soleil.

Certaines parties de Kulubá, où d’autres structures ont été mises au jour par le passé, sont déjà ouvertes au public.

« À moyen terme », l’INAH espère rendre ces nouvelles ruines, une fois restaurées et protégées, également accessibles.

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Les paléontologues du futur déterreront surtout des humains et des animaux domestiques


    Les découvertes archéologiques dans 100 milles ans vont être très différentes d’aujourd’hui. Peut-être, il y aura quelques ossements d’animaux sauvages, mais il sera surtout question des animaux domestiques dont plusieurs seront alignés (dans les fermes) et bien sûr, énormément d’ossement humain. L’Informatique existera t’elle encore ? Auront-ils de la documentation de l’ère anthropocène, une ère que l’humain a fini par presque tout contrôler pour mieux se détruire ? Feront-ils les mêmes erreurs ?
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    Les paléontologues du futur déterreront surtout des humains et des animaux domestiques

    De nombreux piétons marchent dans la ville.

    L’Humanité a grandement marqué la planète.

    PHOTO : ISTOCK

    Dans 100 000 ans, les paléontologues déterreront d’énormes quantités de squelettes complets d’hominidés, tous alignés en rangées. Et des vaches, des chiens et des chats.

    Les registres fossiles de l’ère géologique actuelle, l’anthropocène, seront uniques dans l’histoire de la Terre et seront dominés par les humains, les vaches, les chiens, les chats et d’autres mammifères domestiques, affirment des paléontologues américains.

    Repères

  • L’anthropocène suit l’ère holocène;

  • L’anthropocène a commencé il y a 11 700 ans, à la fin de l’ère glaciaire;

  • L’ère glaciaire s’est terminée au moment où l’empreinte de l’action humaine est devenue indélébile, au milieu du 20e siècle.

    L’empreinte humaine

    Le Pr Roy Plotnick, de l’Université de l’Illinois à Chicago, et la Dre Karen Koy, de l’Université Western State du Missouri, expliquent que la présence de milliards d’humains sur la planète durant cette ère aura des répercussions si grandes sur le monde naturel que son impact sera égal à celui des processus naturels en cours depuis le début de l’évolution de la planète, et probablement plus important.

Les fossiles des mammifères retrouvés dans le futur fourniront une indication très précise de l’arrivée de l’anthropocène. Le nombre de restes humains et de leurs animaux dépassera largement celui des animaux sauvages. Roy Plotnick

Par exemple, dans le seul État du Michigan, les humains et leurs animaux représentent environ 96 % de la masse totale des animaux. Il y a autant de poulets que d’habitants dans cet État, et il devrait en être de même dans de nombreux endroits aux États-Unis et dans le monde, explique Roy Plotnick.

La probabilité qu’un animal sauvage se retrouve dans les registres de fossiles de l’anthropocène devient de plus en plus faible, note également le scientifique.

Les humains enterrent la plupart de leurs morts dans des cimetières, et ce, depuis des siècles, mais leurs activités ont aussi considérablement altéré la façon dont les animaux sont enterrés et l’endroit où ils le sont.

Un troupeau de boeuf dans un champ.

L’élevage contribue à l’empreinte humaine sur le Terre.

PHOTO : RADIO-CANADA / RADIO-CANADA/ÉMILIE TREMBLAY

En outre, « la chasse et la boucherie produisent des fragments et des assemblages d’os distinctifs », notent les auteurs, dont les travaux seront publiés dans le journal Anthropocene (Nouvelle fenêtre) (résumé en anglais) en mars 2020.

L’utilisation de gros équipements agricoles et l’augmentation de la densité des animaux domestiques due à l’élevage intensif modifient le type de dommages aux os observés

À l’heure actuelle, les fossiles de mammifères sont mis à jour dans les grottes, les anciens lits de lacs et de rivières, et ne sont généralement que des dents et des os isolés. Roy Plotnick

Or, actuellement, de nombreux cadavres complets d’animaux qui meurent dans les fermes ou à cause de maladies finissent souvent dans des tranchées ou des décharges, loin de l’eau.

Résultat : dans 100 000 ans, le registre des fossiles de mammifères terrestres du monde actuel sera unique dans l’histoire de la Terre et sans équivoque pour les paléontologues du futur lointain. Ils appartiendront en fait à l’anthropocène.

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Une tombe de 2500 ans contenant quatre guerrières découverte en Russie


Une tombe de 2 500 ans laissait reposer 4 femmes guerrières, dont une jeune adolescente et une autre assez âgée pour l’époque. Elles étaient inhumées de la même manière que les hommes guerriers. Elles avaient des armes, des harnais de chevaux ainsi que divers ossements d’animaux. La plus âgée avait même une coiffe. Elles étaient issues d’un peuple nomade les Scythes.
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Une tombe de 2500 ans contenant quatre guerrières découverte en Russie

Une tombe de 2500 ans contenant quatre guerrières découverte en RussieSur le site d’un antique cimetière, des archéologues ont découvert un squelette de femme portant une coiffe précieuse remontant au IVe siècle.© www.archaeolog.ru

Par Emeline Férard –

Des archéologues ont annoncé avoir découvert une tombe vieille de 2500 ans sur le site d’un cimetière antique en Russie. A l’intérieur, se trouvaient les squelettes de quatre femmes enterrées avec des armes et des équipements suggérant qu’il s’agissait de guerrières.

Il y a quelque 2.500 ans, quatre femmes ont été inhumées dans une même tombe en Russie. Qui étaient-elles ? Et quels liens les unissaient ? C’est le mystère que des archéologues tentent aujourd’hui de résoudre après avoir annoncé la découverte de leur sépulture. Celle-ci a été trouvée dans le sud-ouest du pays sur le site du cimetière Devitsa V nommé en référence au village situé à proximité.

Ce site est connu depuis les années 2000 mais fait l’objet depuis 2010 de nouvelles fouilles menées par une expédition de l’Académie russe des Sciences. C’est en excavant une petite colline d’un mètre de haut et de 40 mètres de diamètre que l’entrée de la tombe en forme de fosse est apparue. Les recherches ont ensuite révélé la présence des quatre squelettes inhumés séparément.

Les analyses menées ont révélé que les quatre dépouilles appartenaient à deux femmes âgées de 20-29 ans et 25-35 ans, une adolescente de 12-13 ans et une femme plus âgée de 45-50 ans qui auraient toutes été inhumées au IVe siècle avant notre ère. Selon les archéologues, il s’agirait de Scythes, un peuple nomade qui aurait occupé les steppes de l’Eurasie centrale durant plusieurs siècles.

Des femmes armées

Au cours des fouilles, les spécialistes ont pu constater qu’ils n’étaient pas les premiers à être passés sur les lieux. Des pilleurs de tombe auraient en effet pénétré dans les parties nord et est de la sépulture, occupées par l’adolescente et l’une des jeunes femmes, pour en dérober une partie du contenu. Cela n’a toutefois pas empêcher d’y découvrir de nombreux artéfacts.

Aux côtés des ossements humains, les archéologues ont constaté la présence de 30 pointes de flèche en fer, d’un crochet en fer en forme d’oiseau, de fragments de harnais de chevaux ainsi que des couteaux en fer et de multiples ossements d’animaux. Autant d’éléments qui suggèrent que ces femmes étaient probablement des guerrières, à l’instar des mythiques amazones.

Cette découverte est loin d’être une surprise. Les écrits suggèrent que les Scythes étaient de farouches combattants qui montaient à cheval pour pouvoir user de leur arc et de leurs flèches. Et les femmes n’échappaient semble-t-il pas à la tradition.

« Les Amazones (les femmes guerrières, ndlr) étaient un phénomène commun chez les Scythes », a expliqué Valerii Guliaev à la tête de l’expédition russe.

« Au cours de la dernière décennie, notre expédition a découvert environ 11 sépultures de jeunes femmes armées », a-t-il justifié.

D’après leurs observations, les guerrières étaient enterrées dans des espaces séparés et bénéficiaient de tous les rituels accordés aux hommes. Cependant, c’est la première fois que les archéologues excavent dans un même lieu les sépultures de quatre femmes d’âge aussi différent.

Une coiffe rare préservée

Les deux défuntes reposant dans les parties sud et ouest de la tombe se sont révélées tout aussi fascinantes que les premières. La jeune femme était enterrée dans une « position de cavalier » avec à ses côtés un miroir en bronze, deux lances, un bracelet fait de perles de verre ainsi que deux récipients dont un remontait au deuxième quart du IVe siècle avant notre ère.

Enfin, la dernière défunte a fasciné tant par son âge que sa tenue. 45-50 ans était en effet un âge respectable chez les Scythes de l’époque dont les femmes avaient une espérance de vie de 30-35 ans, ont expliqué les archéologues. Par ailleurs, celle-ci a été inhumée avec une coiffe cérémoniale appelée calathos composée de bandes d’or décorées d’un ornement floral et d’extrémités en forme d’amphore.

A droite, le crâne de l’une des femmes avec sa coiffe calathos. A gauche, reconstitution de ce à quoi ressemblait la coiffe. – http://www.archaeolog.ru

« Trouver un calathos est une découverte unique », a noté dans un communiqué Valerii Guliaev. « C’est la première coiffe trouvée sur des sites de l’époque scythe au cours de l’expédition et elle a été découverte encore en place sur le crâne ».

Une aubaine pour les archéologues alors que ce type d’artéfact est plus souvent retrouvé par hasard par des particuliers.

En plus de la coiffe, la défunte portait des bijoux fait d’un alliage composé à 65-70% d’or et reposait aux côtés d’un couteau en fer et d’une pointe de flèche, confirmant une nouvelle fois que cette zone était sans doute réservée à l’inhumation de guerrières. Les archéologues pensent que les femmes scythes jouaient peut-être un rôle de gardiennes en l’absence des hommes partis à la guerre.

Néanmoins, les sépultures de même que le site du cimetière Devitsa V sont loin d’avoir révélé tous leurs secrets. A partir d’ossements d’agneau retrouvés sur place, l’équipe de Valerii Guliaev pense que la tombe aurait été réalisée au mois de novembre. Reste à en apprendre davantage sur les défuntes grâce à des analyses supplémentaires et poursuivre les fouilles pour peut-être mettre au jour d’autres guerrières.

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Il y a 300 millions d’années, une espèce de lézard protégeait déjà sa progéniture


    Comme l’humain, les mammifères s’occupent de leurs bébés pendant un certain temps. Il y a plus de 300 millions d’années, les scientifiques ont trouvé des preuves en Nouvelle-Écosse, une province canadienne, que des lézards pratiquaient aussi les soins postnataux à leur progéniture.
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    Il y a 300 millions d’années, une espèce de lézard protégeait déjà sa progéniture

    Nathalie Mayer

    Journaliste

    Les animaux qui peuplaient notre Planète au Carbonifère sont parfois considérés comme primitifs. Mais des fossiles trouvés récemment au Canada montrent que les ancêtres des mammifères, qui vivaient sur terre à cette époque lointaine, faisaient déjà preuve d’une attention particulière envers leur progéniture. 

    « Il s’agit de la plus ancienne preuve de soins postnataux prolongés chez un vertébré », assure Hillary Maddin, chercheur à l’université de Carleton (Canada).

    La preuve en question, c’est un fossile vieux de près de 310 millions d’années. Des fossiles de lézard, plus exactement. Des animaux ressemblant aux varans de nos jours. Ils ont été trouvés sur une île de Nouvelle-Ecosse (Canada).

    « L’animal adulte semble cacher et protéger l’un de ses petits dans une tanière », précise Hillary Maddin.

    Le petit est disposé sous la patte arrière de l’adulte et encerclé par sa queue. Et les deux animaux ont été trouvé à l’intérieur d’une souche d’arbre lithifiée. 

    « Ce type de comportement est commun chez les mammifères d’aujourd’hui. Il est intéressant d’observer que cet animal le présentait aussi tôt », poursuit Hillary Maddin.

    Une vue d’artiste de ce à quoi devait ressembler le vertébré terrestre dont les fossiles ont été retrouvé par les chercheurs de l’université de Carleton (Canada), un vertébré ressemblant à un lézard et ancêtre de nos mammifères. © Henry Sharpe, Université de Carleton

    Une vue d’artiste de ce à quoi devait ressembler le vertébré terrestre dont les fossiles ont été retrouvé par les chercheurs de l’université de Carleton (Canada), un vertébré ressemblant à un lézard et ancêtre de nos mammifères. © Henry Sharpe, Université de Carleton

    Une histoire évolutive à préciser

    Car même si le Varanopidae retrouvé a l’aspect d’un lézard, il s’inscrit bien dans la branche évolutive qui a conduit aux mammifères. Laissant les reptiles, les oiseaux et les dinosaures à leur propre destin.

    Rappelons que les soins parentaux constituent une stratégie comportementale coûteuse pour le parent. Il détourne en effet des ressources dont il pourrait user à son propre bénéfice pour augmenter les chances de survie de sa progéniture. En la matière, les soins postnataux prolongés sont probablement même les plus coûteux. C’est une pratique courante chez les mammifères dont les petits dépendent de leur mère pour se nourrir. Mais l’histoire évolutive de ce comportement reste encore peu connue.

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La mystérieuse araignée fossile était en fait… une écrevisse


Des agriculteurs chinois trouvent des fossiles pour les revendre aux touristes. Il semble que parmi ses fossiles, un était incomplet et on a décidé d’y remédier pour en faire une nouvelle espèce d’araignée … En fait, c’était une écrevisse.
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La mystérieuse araignée fossile était en fait… une écrevisse


Passé à la microscopie à fluorescence, le fossile révèle des parties réparées avec du ciment (en gris) et peintes à la main (en brun). © Paul Selden, université du Kansas

Passé à la microscopie à fluorescence, le fossile révèle des parties réparées avec du ciment (en gris) et peintes à la main (en brun). © Paul Selden, université du Kansas

Céline Deluzarche
Journaliste

Au mois de février 2019, des scientifiques chinois affirment dans la revue Acta Geologica Sinica avoir identifié une nouvelle espèce d’araignée géante à partir d’un fossile. Baptisée Mongolarachne chaoyangensis, cette dernière s’est pourtant révélée être un banal fossile d’écrevisse trafiqué, expliquent aujourd’hui Paul Selden, spécialiste des arachnides à l’université du Kansas, et ses collègues.

Le chercheur a examiné le fossile au microscope électronique à fluorescence et il a remarqué que certaines parties du fossile avaient été réparées avec du ciment et peintes à la main par les faussaires.

« Lorsque l’on m’a transmis le fossile, j’ai immédiatement remarqué que quelque chose clochait, explique Paul Selden. Il manquait plusieurs parties de l’araignée, ses pattes comptaient trop de segments et ses yeux étaient énormes. Je me suis posé de nombreuses questions jusqu’à ce qu’un collègue chinois  m’explique qu’il y a beaucoup d’écrevisses dans la localité où l’on a découvert le fossile. J’ai alors réalisé que j’avais là une écrevisse très mal conservée sur laquelle quelqu’un avait peint des pattes ».

Le fossile avait été découvert par des agriculteurs locaux, qui s’enrichissent ainsi en revendant des fossiles auprès des touristes.

« À première vue, c’est très bien fait et on ne remarque rien, explique Paul Selden, qui ne met pas en doute la bonne foi des auteurs chinois de l’article. Ce sont de très bons paléontologues, mais pas des experts en araignées ».

Selon lui, les fossiles falsifiés sont monnaie courante partout dans le monde. Mais ils concernent plutôt des pièces plus importantes comme les dinosaures et il est rare qu’ils fassent l’objet d’une publication scientifique.

Ce fossile d’araignée décrit dans une revue scientifique en février 2019 s’est révélé être celui d’une écrevisse à laquelle on a rajouté des pattes. © Paul Selden, université du Kansas

Ce fossile d’araignée décrit dans une revue scientifique en février 2019 s’est révélé être celui d’une écrevisse à laquelle on a rajouté des pattes. © Paul Selden, université du Kansas

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Dans le Sahara algérien, les mystères des forêts de pierre


Le Sahara n’a pas toujours été un désert aride, il fût un temps, c’était une région florissante autant végétale qu’animale. Des hommes y vivaient, il y a un plus de 7 000 et ont laissé un peu d’histoire de vie gravé sur des pierres.
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Dans le Sahara algérien, les mystères des forêts de pierre

Par Nora Schweitzer –

Au néolithique, quand le Sahara n’était pas encore un désert, des hommes ont peint et gravé les parois rocheuses du Tassili n’Ajjer. Animaux, scènes de chasse ou cérémonies énigmatiques, ces chefs-d’œuvre n’ont pas livré tous leurs secrets.

L’archer noir

Hervé Champollion/akg-images

De nombreuses scènes de chasse figurent parmi les milliers de peintures retrouvées dans le désert. Ici, à Jabbaren, cet archer a été peint (à l’ocre rouge) avec une infinie délicatesse. Les Touareg connaissent très bien ces œuvres. Ce sont eux qui ont guidé l’explorateur et préhistorien français Henri Lhote dans le dédale du Tassili n’Ajjer et lui ont permis de les révéler au monde dans les années 1950.

Des géants difformes

David Parker/SPL/Cosmos

Sur le site de Sefar, proche de la Libye, se dresse une figure étrange, haute de 1,55 m et formant le centre d’une vaste scène qui s’étend sur 20 m2. Baptisé « grand dieu », ce géant est l’une des plus célèbres peintures rupestres du Tassili. La forme de la tête et les excroissances sur les bras restent inexpliquées. L’explorateur français Henri Lhote l’avait d’abord nommé « l’abominable homme des sables ».

Une faune disparue

Nadia Ferroukhi

Girafes, éléphants, rhinocéros, bovins (ci-dessus, dans la Tadrart), autruches, antilopesLa faune représentée sur ces roches est plutôt typique de la zone tropicale africaine actuelle. Elle témoigne justement d’une période relativement humide dans le Sahara. Une population nombreuse vivait alors dans ce qui n’était pas encore un désert.

Envoûtantes « têtes rondes »

Hervé Champollion/akg-images

Curieux personnages que ces êtres sans visage ni cheveux, à la tête en forme de disque et à la silhouette cernée d’un trait noir, retrouvés sur le site de Jabbaren (« géants » en tamacheq)… Représentatives du style pictural le plus ancien du Tassili (entre 7 500 et 4 500 av. JC), ces « têtes rondes » restent un mystère pour les archéologues.

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Des scientifiques pensent avoir découvert la plus vieille forêt du monde


Retrouver une forêt qui daterait des millions d’années est un exploit, et il semble que ce soit aux États-Unis dans l’état de New York
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Des scientifiques pensent avoir découvert la plus vieille forêt du monde


Des scientifiques pensent avoir découvert la plus vieille forêt du mondeDes scientifiques ont indiqué avoir découvert dans l’Etat de New York ce qui pourrait être la plus vieille forêt du monde, potentiellement riche en enseignements sur les liens entre la forêt et le climat, selon une étude parue jeudi dans le journal Current Biology.© AFP/Archives/Armend NIMANI

New York (AFP)

Des scientifiques ont indiqué avoir découvert dans l’Etat de New York ce qui pourrait être la plus vieille forêt du monde, potentiellement riche en enseignements sur les liens entre la forêt et le climat, selon une étude parue jeudi dans la revue Current Biology.

Le titre de plus vieille forêt fossile revenait jusqu’ici à un site de Gilboa, dans la région des Catskills dans le nord de l’Etat de New York, remontant à environ 385 millions d’années. Le nouveau site est une vieille carrière située dans la même région, à une quarantaine de kilomètres plus à l’est, près de la petite ville de Cairo.

« Ce site est très spécial », a expliqué à Science Mag, Christopher Berry, paléobotaniste de l’Université de Cardiff (Royaume-Uni).

Après 10 ans de prélèvements et d’études des racines découvertes sur place, une équipe internationale composée de ce chercheur et 10 autres sont arrivés à la conclusion que le lieu a abrité une forêt « de 2 à 3 millions d’années plus ancienne » et plus riche en variétés d’arbres.

Car s’ils ont retrouvé, comme à Gilboa, des traces d’arbres primitifs du genre Eospermatopteris, semblable à des palmiers, avec un gros pied et une couronne de branches mais sans feuilles, ils ont aussi trouvé des plantes du genre Archaeopteris. Or jusqu’ici, les plus anciens fossiles découverts ne dépassaient pas les 365 millions d’années.

Si cette découverte est précieuse pour les scientifiques, c’est que ces plantes présentent des caractéristiques « beaucoup plus modernes », avec des feuilles et des systèmes de racines comparables à des épicéas ou des pins, a expliqué à l’AFP William Stein, l’un des auteurs de l’étude et professeur de biologie à l’université de Binghamton (New York).

L’identification de ces arbres « plus avancés » font remonter l’apparition de ce type de système de racines bien plus loin qu’on ne pensait jusqu’ici

Elle pourrait ainsi aider à comprendre comment les forêts se sont modernisées, à une époque où « le niveau de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère diminuait et où les températures étaient en baisse », a-t-il ajouté.

Car les arbres rencontrés à Cairo avaient un impact important sur le climat de l’époque, selon Kevin Boyce, géoscientifique de l’Université Stanford. En pénétrant dans le sol et en brisant les roches qui s’y trouvaient, leurs racines profondes stimulaient des réactions chimiques favorisant la capture du CO2 de l’atmosphère. Un phénomène qui expliquerait en partie la baisse du niveau de CO2 après l’apparition des forêts.

Il y a quelques dizaines de millions d’années, les concentrations de CO2 atmosphérique étaient ainsi 10 à 15 fois plus élevées qu’elles ne le sont aujourd’hui. En étudiant ce phénomène ainsi que le processus de refroidissement, les chercheurs pensent parvenir à mieux comprendre les liens entre le réchauffement actuel et la déforestation.

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Des archéologues découvrent deux tombes de 3500 ans décorées d’or en Grèce


Pour une fois, nous sommes en Grèce, on sait que ce pays a beaucoup d’histoire à raconter. Des archéologues avaient trouvé des sépultures en 2015 et 2018, ils ont fait de très belles découvertes et on décider de poursuivre. Il y a beaucoup de mystère à analyse datant de l’Âge de bronze.
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Des archéologues découvrent deux tombes de 3500 ans décorées d’or en Grèce

Des archéologues découvrent deux tombes de 3500 ans décorées d'or en GrèceLes deux tombes ont été découvertes en 2018 à Pylos dans le sud de la Grèce et remontent à l’âge de bronze© Denitsa Nenova/UC Classics

Par Emeline Férard

Des archéologues ont mis au jour deux tombes remontant à l’âge de bronze en Grèce. Ils y ont trouvé de nombreux artéfacts, des bijoux ainsi que des milliers de fragments de feuilles d’or qui décoraient autrefois leurs murs.

C’est une découverte exceptionnelle que des archéologues viennent de révéler en Grèce. Dans l’antique cité de Pylos au sud du pays, ils ont mis au jour deux tombes remontant à l’âge de bronze. Elles se trouvaient à proximité d’une autre sépulture identifiée en 2015 et recelant un individu surnommé le « guerrier griffon » en référence à la créature gravée sur une plaque en ivoire qui s’y trouvait.

Intrigués par ces deux tombes inconnues, les spécialistes ont entamé de nouvelles fouilles et n’ont pas été déçus. Elles se sont avérées aussi riches que la première qui contenait de précieux artéfacts.

« Comme avec le « guerrier griffon », dès la fin de la première semaine, nous savions que nous avions [trouvé] quelque chose de très important », a commenté Sharon Stocker, archéologue de l’université de Cincinnati.

Selon les descriptions réalisées, les sépultures larges de 8,5 et 12 mètres ont été construites en profondeur – l’une d’elles plongeant à quelque 4,5 mètres – et présentent une forme de « tombe à coupole » ou tholos. Un arrangement particulièrement répandu dans l’architecture de la civilisation mycénienne qui évoluait en Grèce à la fin de l’âge de bronze et à laquelle les tombes sont attribuées.

Pour les dégager, les archéologues ont toutefois dû évacuer la végétation foisonnante et pas moins de 40.000 pierres de la taille de pastèque qui avaient été vraisemblablement placées là pour protéger les structures des éléments naturels et des potentiels pilleurs attirés par leur butin. Car c’est en effet un véritable trésor que les recherches ont révélé en leur sein.

Un contenu précieux

Les spécialistes y ont trouvé un amoncellement de dizaines de feuilles d’or qui recouvraient autrefois les parois des tombes. Ils ont également découvert plusieurs artéfacts avec des créatures mythologiques gravées. Parmi eux, une stèle en agate présentant des figures semblables à des lions se tenant droit sur des griffus et portant un vase et un brûleur d’encens, le tout surmonté d’une étoile à 16 pointes.

L’objet en bronze et or et la stèle en agate présentant la même scène : deux figures semblables à des lions portant un vase et un brûleur d’encens. – Jeff Vanderpool/UC Classics

Ce même motif est apparu sur un autre objet en bronze et en or

 Une observation « rare », d’après Sharon Stocker qui a co-dirigé les excavations. « On ne retrouve pas beaucoup d’étoiles à 16 pointes dans l’iconographie mycénienne. Le fait que nous ayons deux objets de ce type sur deux matériaux différents (de l’agate et de l’or) est remarquable », a-t-elle souligné dans un communiqué.

L’identification de cette étoile est d’autant plus importante pour les spécialistes que les Mycéniens n’ont laissé aucun témoignage écrit « au sujet de leur religion » ou « pour expliquer l’importance de leurs symboles ».

 Mais ce motif n’est pas la seule trouvaille qui a fasciné l’équipe puisque les tombes ont également révélé un pendentif en or présentant ce qui semble être la déesse égyptienne Hathor.

« Cette découverte est particulièrement intéressante au regard du rôle que [cette déesse] jouait en Egypte en tant que protectrice des morts », a commenté Jack Davis, autre archéologue qui a co-dirigé aux fouilles.

La stèle en agate, le pendentif en or ainsi que les fragments d’ambre, d’améthyste et de cornaline présents dans les tombes suggèrent que Pylos était bien plus important qu’on ne pensait auparavant.

Ce pendentif en or présente ce qui semble être la déesse égyptienne Hathor. – Vanessa Muro/UC Classics

Avec son port, la cité aurait joué un rôle prédominant pour la civilisation mycénienne, permettant notamment des échanges commerciaux avec l’Egypte et le Proche-Orient vers 1500 avant notre ère.

« Si vous regardez une carte, Pylos est aujourd’hui un endroit reculé. Vous devez traverser des montagnes pour y parvenir. Jusqu’à récemment, ça n’avait jamais été sur le chemin de touristes », a précisé Sharon Stocker.

« Mais si vous venez par la mer, cette localisation semble bien plus logique. C’est sur le chemin vers l’Italie. Nous apprenons ici que ce lieu était bien plus central et important sur la route commerciale de l’âge de bronze », a-t-elle poursuivi.

De mystérieux défunts

De même que celle du « guerrier griffon », les deux nouvelles tombes restent emplies de mystère. Si des ossements humains y ont été mis au jour, les analyses sont toujours en cours et n’ont pas encore permis de révéler leurs secrets. Aussi, on ignore pour le moment l’identité, le sexe, l’âge et même le nombre d’individus qui y ont été inhumés entre 1600 et 1100 avant notre ère.

Le contenu des sépultures et leur localisation à proximité d’un important édifice découvert en 1939 et appelé palais de Nestor, traduisent cependant une image de richesse et de statut important. Il n’est donc pas exclu que les défunts qui étaient peut-être apparentés, soient d’une ascendance royale ou aient fait partie de l’élite de leur société à cette période de l’âge de bronze.

« Je pense qu’il s’agissait de personnes très raffinées pour leur époque », a commenté l’archéologue. Une époque où les produits luxueux et les objets importés étaient relativement rares dans la région. Et puis, au fil du temps, « il y a eu cette explosion de richesse. Les gens rivalisaient pour le pouvoir. Ce sont les années formatrices de l’âge classique de la Grèce« , a-t-elle continué.

Pour en savoir plus, les archéologues prévoient de poursuivre les fouilles à Pylos pendant au moins les deux prochaines années tout en réalisant des analyses supplémentaires sur les artéfacts mis en évidence.

« Cela fait 50 ans qu’aucune tombe importante de ce type n’a été trouvée sur un site de l’âge de bronze. Cela rend [cette découverte] extraordinaire »,

a conclu Jack Davis dans le communiqué.

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