Le Saviez-Vous ► Quand la grippe espagnole a eu raison de la Coupe Stanley


Je ne suis pas une fan du hockey, je ne suis donc les éliminations pour la Coupe Stanley, surtout pas avec les Canadiens qui depuis quelques années, ils ne sont pas comme autrefois. Je m’intéresse quand même à certains point de son histoire. Il y a eu deux fois que la Coupe Stanley n’a pas été décernée à cause d’un lock-out en 2004-2005, et à celle de 2019 et c’est elle qui est détaillée ici expliquant que c’est la grippe espagnole qui a eu raison du hockey
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Quand la grippe espagnole a eu raison de la Coupe Stanley

 

Il y a 100 ans, le monde était frappé par la terrible épidémie de grippe espagnole. Entre 1918 et 1920, on estime que la maladie a fait plus de morts que la Première Guerre mondiale. Le monde du sport n’est pas épargné. En 1919, pour la première fois, la coupe Stanley n’est pas attribuée, au grand dam du Canadien de Montréal.

Un texte de Robert Frosi

Retrouver une coupe Stanley qui n’a jamais pu être attribuée n’est pas une mission simple. Nous avons dû traverser un siècle d’histoire et, surtout, naviguer au cœur de l’une des plus terribles tragédies.

La grippe espagnole frappe le Québec à l’été 1918 et fera plus de 18 000 victimes dans la province. À l’époque, toutes les interprétations sur l’origine de la pandémie sont imaginées. À Montréal, par exemple, certains pensent que c’est un bateau en provenance de l’Inde qui a amené cette maladie qui fera plus de 3000 morts dans la métropole.

Pour en savoir plus, nous donnons rendez-vous à Magda Fahrni, professeure et directrice du département d’histoire à l’UQAM. Elle a longtemps étudié l’histoire de la grippe espagnole. C’est au Musée des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal que nous allons la rencontrer. Comme nous, elle découvre pour la première fois ce lieu un peu méconnu. Quand on déambule dans le musée, on découvre l’histoire des infirmières du Québec. Devant le comptoir où l’on préparait les médicaments, la professeure commence à nous parler des origines de l’épidémie.

« On a longtemps cru que c’était les soldats canadiens qui revenaient du front qui l’avaient apportée avec eux, raconte Magda Fahrni. Aujourd’hui, on sait que la vague de 1918 a commencé en Angleterre et ensuite, elle a été transportée aux États-Unis par les soldats américains.

« Et ce sont les soldats américains et les civils qui l’ont répandue en Amérique du Nord et au Québec. L’éclosion a eu lieu à Victoriaville, puis à Montréal quelques semaines plus tard. La promiscuité dans laquelle vivaient les soldats sera une des causes de l’arrivée de la maladie au Canada. »

« Des collégiens venus des États-Unis nous auraient apporté le fléau de la grippe espagnole » Photo : Radio-Canada/Martin Thibault

« Des collégiens venus des États-Unis nous auraient apporté le fléau de la grippe espagnole » Photo : Radio-Canada/Martin Thibault

Nous continuons notre visite au milieu des vitrines qui renferment d’énormes seringues, des stéthoscopes rudimentaires, et, en regardant des pots qui renfermaient toutes sortes de remèdes, Magda Fahrni rappelle :

« Le plus grand problème, c’est que la médecine était impuissante, car il n’y avait pas de médicaments, le vaccin n’existait pas. En plus, on faisait face à une pénurie de médecins et d’infirmières, qui étaient réquisitionnés sur le front. »

Un avertissement contre la grippe espagnole dans un journal montréalais de 1919 Photo : Radio-Canada/Martin Thibault

Un avertissement contre la grippe espagnole dans un journal montréalais de 1919 Photo : Radio-Canada/Martin Thibault

Devant un portrait des infirmières de l’époque, elle termine ses explications sur la rapidité avec laquelle la pandémie s’est répandue.

« On avait beaucoup d’institutions au Québec, des collèges, des orphelinats, des hôpitaux et donc, encore une fois, c’est la promiscuité qui a facilité la transmission. »

Finalement c’est comme ce qui s’est passé dans le vestiaire du Canadien de Montréal, lui demande-t-on.

« Sûrement, sûrement », répond-elle.

Avant de nous rencontrer, Mme Fahrni nous avait prévenus qu’elle ne connaissait pas vraiment l’épisode qui concernait la Coupe Stanley de 1919, mais nous tenions à ce qu’une spécialiste nous parle de l’ampleur de la tragédie.

Notre enquête nous mène ensuite dans les voûtes de Radio-Canada, où nous trouvons un document saisissant : un témoignage glaçant qui fait prendre conscience de l’immense gravité de la situation de l’époque.

Une publicité pour l'un des remèdes miracles contre la grippe espagnole qui s'affichait dans les journaux de l'époque Photo : Radio-Canada/Martin Thibault

Une publicité pour l’un des remèdes miracles contre la grippe espagnole qui s’affichait dans les journaux de l’époque Photo : Radio-Canada/Martin Thibault

En 1918, le Dr Albert Cholette fait ses débuts en médecine. Il a décrit ce qu’il a vécu à l’émission radiophonique La vie quotidienne, animée par Lizette Gervais, en 1976.

« C’était une maladie terrible et nous n’avions rien pour la combattre. On n’avait pas d’antibiotiques, on n’avait pas de médicaments. On avait juste de l’aspirine et de l’huile de camphre. Il y aura même une pénurie de camphre, même si cette essence ne soignait pas vraiment la grippe espagnole. Ce qui compliquait notre travail, c’est que la maladie se transformait rapidement en une double pneumonie et les malades devenaient bleus. C’est pour cela qu’on l’avait surnommée « la maladie bleue ». »

« À l’époque, je pouvais voir 50 malades dans une journée. J’ai visité des familles où il y avait six malades, je revenais le lendemain, trois étaient morts. Il y avait une voiture qui ramassait les cadavres et on les enterrait à la hâte sans grande cérémonie. » – Albert Cholette

Un hôpital américain débordé en 1918 par l'épidémie de la grippe espagnole qui a fait 30 millions de morts partout sur la planète. Photo : Associated Press (archives)

Un hôpital américain débordé en 1918 par l’épidémie de la grippe espagnole qui a fait 30 millions de morts partout sur la planète. Photo : Associated Press (archives)

 

Les archives nationales

Nous nous dirigeons vers les archives nationales pour en savoir plus sur ce qui est arrivé aux joueurs du Canadien et sur cette fameuse Coupe Stanley de 1919.

Dans un immense bâtiment du quartier Rosemont-La Petite-Patrie nous attend, dans un silence de bibliothèque, l’une des archivistes des lieux. Nous espérions, alors, retrouver les traces du précieux trophée.

C’est avec une grande délicatesse que l’archiviste déplie chacun des journaux jaunis par le temps. Elle va tourner chaque page avec parcimonie. Les premiers articles sur la finale de la Coupe Stanley de 1919 apparaissent enfin. Quelques entrefilets à peine. La lutte, la boxe, la crosse sont les sports en vogue à l’époque.

Une archiviste déplie délicatement des journaux de 1919. Photo : Radio-Canada/Martin Thibault

Une archiviste déplie délicatement des journaux de 1919. Photo : Radio-Canada/Martin Thibault

Évidemment, les gros titres sont réservés à la fin de la guerre et, surtout, à l’épidémie de grippe espagnole. Au fil des pages, on découvre de nombreuses publicités vantant un sirop ou une crème miraculeuse. Certaines font même état d’une eau pure guérisseuse de la grippe espagnole.

Entre deux publicités, on découvre malgré tout que dans la Ligue de l’Est, il y avait trois équipes : Toronto, Ottawa et Montréal. La finale d’association commence entre Ottawa et Montréal en février 1919. Le Canadien remporte en cinq matchs sa série quatre de sept. L’attaquant vedette du CH, Newsy Lalonde, marquera à lui seul 11 buts dans la série.

Le Canadien à la conquête de la Coupe Stanley

La finale se joue contre les vainqueurs de l’Association du Pacifique, les Metropolitans de Seattle. Après six jours de voyage, les joueurs du Tricolore arrivent enfin dans la ville américaine. Le 19 mars 1919 commence le premier match de la finale de la Coupe Stanley. Sans doute fatigués par le voyage, les joueurs montréalais s’effondrent et les Metropolitans l’emportent 7-0.

Au deuxième match, le CH rebondit et gagne 4-2, grâce aux quatre buts de Newsy Lalonde. Mais Seattle, vainqueur de la Coupe en 1917, est tenace et remporte le troisième match 7-2. Dans le quatrième affrontement, les deux gardiens, Georges Vézina et Harry « Hap » Holmes, rivalisent de talent devant leur but. Et après les 20 minutes de prolongation, la partie est nulle. Devant les minces informations que nous recueillons dans les journaux, nous voulons en savoir plus et nous nous rendons au Centre Bell rencontrer l’archiviste du Canadien de Montréal, Carl Lavigne, un homme aussi volubile qu’élégant, costume et nœud de papillon assorti.

Nous entrons avec lui dans le salon des anciens, une sorte de temple de la renommée des joueurs du Canadien. Le gardien de la mémoire du Bleu-blanc-rouge commence alors son récit.

« Il faut rappeler que les joueurs à l’époque étaient de véritables guerriers, dit-il. On alignait 10 joueurs, mais seulement 6 jouaient les 60 minutes. Les joueurs étaient souvent blessés, mais refusaient l’infirmerie tant ils voulaient sauter sur la glace.

« Les matchs à l’époque étaient d’une rare violence et tous les coups étaient permis. L’équipement de l’époque était tellement rudimentaire qu’il n’était pas rare qu’un joueur finisse le match en se faisant recoudre sur plusieurs parties du corps. » – Carl Lavigne, archiviste du Canadien

Dans le salon des anciens, Carl Lavigne s’arrête devant la galerie des portraits des grands joueurs de l’histoire du Tricolore. Comme s’il nous présentait ses amis, il nous parle des grandes vedettes de 1918-1919. Et il commence par le capitaine Édouard Cyrille « Newsy » Lalonde, l’as compteur de l’époque.

« Lalonde venait du milieu de l’imprimerie, il travaillait pour un journal de Cornwall, d’où son sobriquet de Newsy. Il faut dire que le contrat de Lalonde avec le Canadien était de 2000 $ par année. Durant la série finale qui a été interrompue, il marquera 6 des 10 buts des siens.

« Lalonde, c’était la grande vedette de l’époque et, sans le savoir, il va contribuer aux grandes années du Canadien, car on va l’échanger aux Sheiks de Saskatoon en retour d’un jeune de 21 ans, Aurèle Joliat. L’arrivée de Joliat, qu’on va jumeler avec Howie Morenz, va contribuer à la victoire de trois Coupes Stanley. »

Puis il nous parle de l’étonnant Jack Laviolette.

« C’était une force de la nature. Imaginez qu’en 1918, il va avoir un grave accident de voiture et on va devoir lui amputer une partie de la jambe. Eh bien, il va revenir au jeu avec ce qu’on appelait à l’époque une jambe de bois! Il ne faut pas oublier que Laviolette était là depuis la naissance du club de hockey Canadien en 1909 déjà. »

La grippe gagne contre la Coupe Stanley

Intarissable, Carl Lavigne, qui voulait nous parler de Joe Malone et de Didier Pitre, reprend son récit sur la finale de la Coupe Stanley de 1919.

« Joe Hall atteint de pneumonie » Photo : Radio-Canada/Martin Thibault

« Joe Hall atteint de pneumonie » Photo : Radio-Canada/Martin Thibault

« Avant le cinquième match, le dur à cuire du Canadien, Joe « Bad » Hall est transporté d’urgence à l’Hôpital de Seattle, victime de la grippe espagnole. « Bad » Hall était ce joueur qui se caractérisait par sa fougue, voire sa violence. Il faut dire que Joe Hall jouait tous les matchs durant 60 minutes avec une telle intensité qu’on peut de se demander si son système immunitaire n’a pas eu raison de lui. »

Pendant que Joe « Bad » Hall agonise à l’hôpital, son équipe décroche une victoire de 4-3 en prolongation. La série est égale 2-2, rappelle l’archiviste du CH.

Dans le vestiaire du CH, la maladie s’est installée. Il y a plusieurs joueurs qui ne sont plus en mesure de jouer. Cinq seront d’ailleurs hospitalisés, si bien que le propriétaire de l’équipe, Georges Kennedy, demande la permission à l’équipe de Seattle d’utiliser des joueurs de Vancouver.

Les Metropolitans ont peur de ne pas remporter la Coupe. Leurs dirigeants s’opposent à l’idée de faire venir de nouveaux joueurs, plus frais. Finalement, les instances de la ligue tranchent : il n’y aura pas de Coupe Stanley. Le 30 mars 1919, la finale est annulée.

Une page du Devoir du 2 avril 1919 Photo : Radio-Canada/Martin Thibault

Une page du Devoir du 2 avril 1919 Photo : Radio-Canada/Martin Thibault

Joe Hall décède après six jours d’agonie. Le propriétaire du Canadien meurt deux ans plus tard. Il ne se remet jamais des séquelles de la grippe espagnole.

La Presse annonce la mort de Joe Hall le 7 avril 1919. Photo : Radio-Canada/Martin Thibault

La Presse annonce la mort de Joe Hall le 7 avril 1919. Photo : Radio-Canada/Martin Thibault

Sa mort va permettre à un trio d’hommes d’affaires, dont Léo Dandurand, qui deviendra également propriétaire des Alouettes et des Royaux, de racheter l’équipe pour la somme de 11 000 $.

C’est la seule fois dans l’histoire que la finale est interrompue. Ce sera la seule fois que la coupe ne sera pas remise jusqu’au lock-out qui a forcé l’annulation de la saison 2004-2005. Devant la vitrine qui renferme les 24 coupes Stanley du Canadien, Carl Lavigne s’exclame avec un brin de nostalgie :

« Et dire qu’on était si proche d’une 25e! »

https://ici.radio-canada.ca/

Cent ans après la grippe espagnole, le monde n’est pas à l’abri d’une pandémie


Personne ne voudrait vivre ce qu’on vécu lors de la grippe espagnole ou la peste. Sommes-nous aujourd’hui protéger d’une pandémie avec toutes les avancées scientifiques ? Les changements climatiques, la malnutrition, l’obésité, le diabète entrent en jeu et cela risque de devenir beaucoup plus compliqué.
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Cent ans après la grippe espagnole, le monde n’est pas à l’abri d’une pandémie

 

Cent ans après la grippe espagnole, le monde n'est pas à l'abri d'une pandémie

REUTERS/Daniel Aguilar (MEXICO HEALTH)

PARIS | Le monde est aujourd’hui mieux armé face à une pandémie du type de la fameuse « grippe espagnole » qui avait décimé 50 millions de personnes en 1918, mais d’autres défis sont posés, comme le changement climatique ou le vieillissement de la population.

Une étude publiée dans la revue Frontiers in Cellular and Infection Microbiology tente de tirer les leçons de la terrible pandémie qui avait frappé à l’époque un tiers de la population mondiale.

Une pandémie de cette ampleur pourrait coûter la vie aujourd’hui à 147 millions de personnes, estiment les chercheurs, qui soulignent toutefois qu’il est impossible de prévoir quand elle frapperait.

Certes, la recherche a fait d’immenses progrès en cent ans dans la connaissance des virus, avec trois pandémies majeures depuis 2018, en 1957, 1968 et 2009. Une souche, une fois repérée, est immédiatement analysée pour mettre en place une stratégie de vaccination.

Mais la lutte passe par une surveillance sans relâche dans le monde entier, soulignent les chercheurs, d’autant que « le changement climatique va affecter les réservoirs de virus et les schémas de migration des oiseaux, étendant la maladie à de nouvelles zones et à des espèces d’oiseaux plus nombreuses », souligne Carolien van de Sandt, professeur à l’Institut Doherty de l’Université de Melbourne.

En 2018, malnutrition et tuberculose rendaient d’autant plus fragile la population. Mais le monde d’aujourd’hui n’est pas à l’abri de la malnutrition, du fait du changement climatique qui pourrait diminuer les récoltes, tandis que la résistance des bactéries aux antibiotiques multiplie les risques d’infections, relèvent les chercheurs.

En 1918, la grippe espagnole avait particulièrement frappé les plus jeunes, qui sont pourtant normalement les plus solides. Les chercheurs pensent que les personnes âgées de l’époque avaient été en contact avec d’autres virus voisins, ce qui avait renforcé leur immunité.

Aujourd’hui, le vieillissement de la population mondiale pose un nouveau défi: on sait que les épidémies grippales saisonnières font davantage de morts parmi les personnes âgées.

L’obésité, le diabète pourraient également peser sur la mortalité en cas de pandémie grippale.

Face à une nouvelle pandémie, les conseils sanitaires de 1918 sont toujours valables: se laver les mains et éviter les rassemblements humains aideront, comme il y a cent ans, à enrayer l’épidémie.

http://fr.canoe.ca/

Le Saviez-Vous ► Les virus et bactéries les plus mortels pour l’Homme


 

Il est bien de connaitre l’ennemi à combattre par son physique, ses forces et ses faiblesses. Chez les bactéries et les virus, ils sont minuscules et ne peuvent se voir qu’au microscope, ils sont pour plusieurs des tueurs en séries tant que la médecine n’arrive pas a le contrôler.
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Les virus et bactéries les plus mortels pour l’Homme

 

Le staphylocoque doré, terreur des hôpitaux

 

Staphylococcus aureus, le staphylocoque doré, n’est pas une bactérie intrinsèquement dangereuse pour l’humanité. La plupart du temps, elle ne provoque que de petites infections bénignes. Mais cette sournoise se terre parfois dans les hôpitaux, et profite d’une lésion pour s’insérer dans un patient affaibli pour le coloniser et entraîner une septicémie. Il est toujours temps de la soumettre aux antibiotiques… mais elle se montre de plus en plus insensible aux médicaments qu’on lui oppose et développe une résistance grandissante !

© NIAID, Flickr, cc by 2.0

Le virus de l’hépatite B, cette MST terriblement infectieuse

 

On en parle moins que le VIH pourtant, il mérite toute notre attention. Le virus de l’hépatite B se transmet cent fois mieux que le virus du Sida lors des relations sexuelles et s’attaque ensuite aux cellules du foie. Le plus souvent, la maladie n’évolue pas beaucoup et le patient ne ressent rien. Mais parfois, l’hépatite devient chronique, comme chez plus de 300 millions de patients, et détruit peu à peu les cellules hépatiques, aboutissant à une cirrhose ou un cancer du foie, qu’il est très difficile de soigner.

© Sanofi Pasteur, Flickr, CC by-nc-nd 2.0

Neisseria meningitidis, principal responsable des méningites

 

La méningite ne connaît pas un, mais plusieurs coupables. Parmi les formes bactériennes les plus graves, le principal accusé est Neisseria meningitidis, impliqué dans 90 % des cas. S’il n’y avait pas de traitements, l’infection serait presque à coup sûr mortelle. Malgré les antibiotiques, un nouveau-né sur cinq et un adulte sur quatre succombent à cette infection des méninges.

© Sanofi Pasteur, Flickr, CC by-nc-nd 2.0

Le virus de la rage, la morsure qui fait un carnage

 

Grâce aux travaux de Louis Pasteur, la rage a très nettement reculé dans le monde. On dénombre tout de même plus de 50.000 morts humains sur la Planète en 2004 à cause du virus de la famille des rhabdoviridés. Transmis par morsure, celui-ci fonce droit dans le système nerveux et y fait des ravages à tel point que la mort est presque inéluctable. Heureusement que les vaccins sont là !

© Sanofi Pasteur, Flickr, CC by-nc-nd 2.0

Yersinia pestis, la bactérie responsable des épidémies de peste

 
  • Yersinia pestis, la bactérie responsable des épidémies de peste

     

    Qui ne se souvient pas de ces cours d’Histoire évoquant les épidémies de peste au Moyen Âge ? Derrière tout ça, se cache Yersinia pestis, une bactérie qui s’attaque d’abord aux rongeurs avant de s’en prendre à l’Homme. La maladie existant le plus souvent sous forme bubonique (un bubonétant une inflammation et le grossissement d’un ganglion), elle peut évoluer en peste septicémiqueet devenir plus mortelle et plus contagieuse. Dans l’histoire de l’humanité, sa mortalité est difficile à évaluer mais elle est très probablement responsable de plus de 100 millions de victimes.

    © NIAID

    Bacillus anthracis, la bactérie à l’origine de l’anthrax

     
  • Bacillus anthracis, la bactérie à l'origine de l'anthrax

    La maladie du charbon, ou anthrax, est due à une bactérie nommée Bacillus anthracis, ou bacille du charbon. Le plus souvent, celle-ci pénètre dans l’organisme par l’intermédiaire d’une blessure dans la peau. Le corps parvient alors à s’en débarrasser tout seul.

    En revanche, lorsque les spores de la bactérie sont avalées ou respirées, c’est une tout autre histoire. Par voies aériennes, elle n’est pas loin d’être mortelle dans 100 % des cas. C’est pour cela qu’elle inspire autant les bioterroristes.

    © Janice Haney Carr, CDC

    Les hantavirus et leur terrible syndrome pulmonaire

     

    Les hantavirus et leur terrible syndrome pulmonaire

    Les hantavirus sont un peu différents des autres pathogènes présentés dans ce diaporama : ils préfèrent s’attaquer aux rongeurs mais, parfois, de manière malencontreuse, ils peuvent infester un Homme. Dans ces cas-là, leur action peut-être foudroyante. Causant des fièvres hémorragiques ou le syndrome pulmonaire à hantavirus, ils se montrent à l’occasion très agressifs et couramment mortels. Le virus Sin nombre, ou Sin Nombre virus (SNV), que l’on voit à l’image, frappe rarement, mais sûrement.

    © Brian et al., CDC

    Le virus Marburg, une vraie machine à tuer

     

    Le virus Marburg, une vraie machine à tuer

    Le virus Marburg est conçu pour tuer mais reste malgré tout un peu moins mortel que son cousin Ebola. Entraînant également des fièvres hémorragiques, ce filovirus emporte plus de 80 % des personnes qu’il contamine. Sa transmission d’Homme à Homme est malgré tout relativement difficile puisqu’elle nécessite un contact très rapproché entre individus, avec transmission par les selles, les vomissements, les urines ou la salive.

    © Frederic Murphy, CDC

    Le virus de la dengue gagne du terrain

     

    Le virus de la dengue gagne du terrain

    Il est loin d’être le plus mortel et le plus pathogène de cette liste mais il ne faut pas le négliger pour autant. Le virus de la dengue, transmis par les moustiques du genre Aedes, contamine entre 50 et 100 millions de personnes dans le monde. Pour 500.000 personnes, surtout des enfants, la maladie se présente sous une forme sévère qui emporte 10.000 âmes. Problème de taille : il est en recrudescence ces dernières décennies. Lui qui se limitait à neuf pays avant 1970 touche désormais une centaine d’États.

    © Sanofi Pasteur, Flickr, CC by-nc-nd 2.0

    Ebola, le virus à la mortalité la plus élevée ?

     

    Ebola, le virus à la mortalité la plus élevée ?

    Connu depuis 1976, le virus Ebola, du nom d’une rivière congolaise, est l’un des plus mortels. Certaines de ses souches entraînent des fièvres hémorragiques qui tuent dans 90 % des cas. Ce virus a causé plusieurs épidémies en Afrique, notamment en Sierra Leone, en Guinée et au Liberia, faisant plusieurs milliers de victimes. On ne dispose malheureusement d’aucun traitement préventif ni thérapeutique contre ce terrible fléau.

    © Frederic Murphy, CDC

    Le virus de la grippe espagnole, cette épidémie ravageuse de 1918

     

    L’année 1918 fut très meurtrière, d’une part parce que les combats avaient toujours lieu en Europe et même au-delà, d’autre part parce qu’une souche particulièrement virulente de grippe H1N1 a sévi dans le monde entier. Elle aurait infecté un Terrien sur deux, soit 500 millions de personnes à l’époque, et aurait fait entre 30 et 100 millions de victimes, selon les estimations. Une véritable arme de destruction massive…

    © Terrence Tumpey, CDC

    Clostridium botulinum, la bactérie qui empoisonne au botox

     

    Clostridium botulinum, la bactérie qui empoisonne au botox

    Clostridium botulinum a une technique bien à elle pour commettre ses meurtres : la bactériepréfère l’empoisonnement. En effet, elle produit l’une des toxines les plus puissantes du monde, la toxine botulique. Cette molécule résiste à de fortes chaleurs et à l’acidité du système digestif, si bien que, lorsqu’elle est ingérée, elle intègre la circulation et va bloquer la communication nerveuse, entraînant des paralysies parfois mortelles.

    © CDC

    Mycobacterium tuberculosis, l’agent mortel de la tuberculose

     

    Mycobacterium tuberculosis, l'agent mortel de la tuberculose

    Devenue rare en France comme dans les pays riches depuis l’instauration du BCG, la tuberculosepoursuit pourtant son œuvre meurtrière à travers le monde. Rien qu’en 2010, la bactérieresponsable, Mycobacterium tuberculosis, a infecté 8,8 millions de personnes et tué 1,4 million d’entre elles, en s’attaquant à leurs poumons. La bactérie sévit depuis 3 millions d’années.

    © Janice Haney Carr, CDC

    Le Virus A H5N1, à l’origine de la grippe qui fait trembler le monde

     

    Le Virus A H5N1, à l'origine de la grippe qui fait trembler le monde

    Apparaissant en 1997 à Hong-Kong, c’est seulement 9 ans plus tard que la grippe H5N1 a fait paniquer la Terre entière. Le virus (ici en doré dans des cellules de chien), transmis à l’Homme uniquement par des oiseaux contaminés, s’avère mortel dans 60 % des cas. En août 2012, l’OMS dénombrait 608 personnes ayant contracté le virus depuis ses débuts, pour 359 morts, même si de nombreux cas bénins ou asymptomatiques auraient pu ne pas être comptabilisés.

    Les scientifiques restent néanmoins inquiets, car le pathogène circule encore dans la nature et on sait que quelques mutations pourraient suffire pour qu’il devienne contagieux dans l’espèce humaine. Dans ce cas, les morts pourraient se compter en millions…

    © CDC

    VIH : le virus du Sida et ses 30 millions de victimes

     

    VIH : le virus du Sida et ses 30 millions de victimes

    Depuis 1981 et la date de sa découverte, le VIH (les petites boules vertes sur l’image) a tué environ 30 millions d’êtres humains à travers le monde et continue encore de se répandre. Ce rétrovirus engendre le Sida (Syndrome d’immunodéficience acquise) et ravage surtout les pays pauvres, ceux du continent africain en tête. Pourtant, il existe des thérapies qui entravent la progression du virusdans l’organisme et permettent aux patients de vivre avec le VIH sans déclarer le Sida durant de très longues années. Mais celles-ci ont du mal à s’exporter en dehors des pays riches.

    © Goldsmith et al., CDC

    https://www.futura-sciences.com/

  • Le Saviez-Vous ► La tragique grippe espagnole


    Quand j’étais jeune, on m’a raconté que des victimes de la grippe espagnole avaient été enterrées vivantes. On avait découvert que des tombes avaient été grattées par l’intérieur. Quoiqu’il en soit, ce fut une pandémie catastrophique et avec la Première Guerre mondiale, il eut des millions de morts à travers le monde
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    La tragique grippe espagnole


    (
    Source)

    La saison du rhume et de la grippe bat son plein et peut-être avez-vous été affectés par leurs divers symptômes cette année. Sauf exceptions, la majorité des gens atteints par le rhume ou même le virus de l’influenza survivent à la maladie. À divers moments de l’Histoire toutefois, certains virus venant notamment des animaux ont provoqué des pandémies, les humains n’ayant développé aucun anticorps contre ces nouvelles souches de grippe. À cet égard, la grippe espagnole de 1918-1919 est probablement celle qui a le plus marqué les esprits…

    Les débuts de la pandémie :


    Hôpital d’urgence au Kansas
    (
    Source)

    Si nous ignorons les origines de cette grippe, nous savons qu’elle a commencé avec une première vague, peu mortelle, au cours du printemps 1918 en Europe, suivie d’une deuxième vague à l’automne, cette fois-ci dévastatrice et qui a rapidement affecté l’Amérique, l’Asie et puis le monde entier. Peu de régions ont été épargnées, pas même certains villages isolés de l’Alaska!


    Affiche de la santé publique en Alberta
    (
    Source)

    Pourquoi a-t-elle rapidement été surnommée la grippe espagnole? L’Espagne est un des pays d’Europe qui a été lourdement affecté dès les débuts de la pandémie et qui, en tant que pays neutre pendant la 1ère guerre mondiale, a commencé à couvrir le phénomène dans les journaux. Il faut dire que même le roi Alphonse XIII a lutté contre la maladie!

    Des soins limités :


    Bouteille de Quinine
    (
    Source)

    Comme cette forme virale était nouvelle et qu’il n’existait à l’époque aucun vaccin pour la vaincre, la grippe espagnole se répandit rapidement et prit les médecins par surprise. Les gens étaient rapidement incapacités par des fièvres importantes, provoquant souvent des délires et qui affaiblissaient le cœur. Des études récentes réalisées sur des corps de l’époque, notamment en Alaska, démontrent aussi que cette forme spécifique de grippe s’attaquait rapidement aux poumons et plusieurs personnes décédèrent ainsi de pneumonie. Dans les journaux et par le bouche à oreille, on proposait comme remèdes des moyens plus ou moins efficaces comme la quinine, surtout utilisée pour lutter contre les effets du paludisme, l’huile de ricin, ou même du gin ou du rhum. 


    (
    Source)

    L’alcool semblait effectivement un aussi bon moyen qu’un autre pour soulager les symptômes et pour la seule ville de Paris, les autorités avaient décidé de mettre 500 hectolitres de rhum à la disposition des pharmaciens pour qu’il soit vendu sur ordonnance dès le mois d’octobre 1918. Les origines de la maladie commencèrent aussi à alimenter la machine à rumeurs. Bacilles allemands introduits dans la nourriture? Gaz toxiques? Vers la fin de la 1ère guerre mondiale, il était facile d’accuser les pays voisins comme étant responsables d’une propagation aussi rapide d’une maladie.

    Une hécatombe mondiale :


    Cimetière de la grippe espagnole en Arizona
    (
    Source)

    Bien qu’établir des chiffres fiables pour cette époque soit difficile en raison d’un manque d’archives médicales, on estime généralement qu’entre l’automne 1918 et l’été 1919, de 20 à 50 millions de personnes périrent des suites de la pandémie dont 675 000 aux États-Unis seulement et environ 14 000 personnes au Québec. Alors que généralement la grippe affecte plus durement les personnes âgées, les jeunes enfants et les femmes enceintes, cette grippe tua surtout les jeunes adultes et laissa de ce fait de nombreux enfants orphelins. 


    (Source)

    Quarantaines, masques, limitations des événements publics, fermeture des tramways et des lieux de divertissements, rien ne put arrêter cette maladie qu’on finit par surnommer «La grande tueuse». En plus des nombreux morts liés à la Première Guerre mondiale, la fin des années 1910 a été une hécatombe sans précédent qui finit par nuire à l’économie de plusieurs villes, puisque la force de travail avait été fortement diminuée. Pendant l’épidémie de grippe, tant de gens étaient malades que le personnel manquait pour faire fonctionner les trains, les banques, les services postaux ou même pour s’assurer des récoltes dans les champs!

    Mais cette catastrophe fit prendre conscience de l’importance de l’hygiène publique et de la communication lors de telles épidémies. Et elle fit réaliser l’importance des infirmières, qui ont joué un rôle majeur dans le soin des malades à cette époque.

    Spécialisée en histoire ancienne, Evelyne Ferron

    http://www.historiatv.com

    Le Saviez-Vous ►Il était une fois la maladie: avez-vous déjà souffert de follette?


    Connaitre l’origine, l’histoire d’une ennemie que nous connaissons, que nous entendons parler à chaque hiver. Apprendre ses différents noms a travers les siècles, le nombre de victimes pour comprendre que ce virus pernicieux est dangereux, surtout pour des personnes vulnérables
    Nuage

     

    Il était une fois la maladie: avez-vous déjà souffert de follette?

     

    Jacques Beaulieu

    Chroniqueur et communicateur scientifique

    Avez-vous déjà souffert de follette, de tac, de dando ou de coquette? La réponse est fort probablement oui!

    C’est Hippocrate lui-même qui aurait décrit les symptômes de la maladie après l’épidémie qui a sévi à Périnthe, en 412 avant Jésus-Christ. Dans ses livres, on peut lire plusieurs allusions à ce fléau:

    «Toux sèche amenant des dépôts sur les membres (…) Cela appartient donc à la catégorie des fièvres que je pense avoir régné à Périnthe et avoir accompagné ou suivi la toux épidémique de cette ville. (…) Des toux sèches produisant une courte irritation, à la suite d’une fièvre très chaude, ne causant pas la soif en proportion.» (Hippocrate, Sixième livre des épidémies, par Philippe Remacle, philippe.remacle@skynet.be)

    Plus tard, Tite-Live décrivit dans son œuvre Rome antique plusieurs épidémies dont les symptômes ressemblent à ceux de la grippe.

    La grippe au Moyen-âge

    Selon le médecin et démographe français Jean-Noël Biraben, directeur de l’Institut national d’études démographiques (INED), la première épidémie grippale à l’échelle européenne eut lieu durant l’hiver 875-876 de notre ère. Le virus serait réapparu en 926.

    Flodoard de Reims, poète et historien médiéval décrit ainsi, de manière pour le moins imagée, l’épidémie de 926:

    «En la même année, un dimanche du mois de mars, on vit à Reims des armées de feu se battre dans le ciel, et bientôt après s’ensuivit une peste terrible, c’était une espèce de fièvre et de toux qui était suivie de la mort, et qui exerça ses ravages sur toutes les nations de la Germanie et des Gaules.» (Flodoard, Histoire de l’Église de Reims, Guizot, 1824, p. 541-542.)

    D’autres textes médiévaux citent des épidémies en 1105, 1172, 1239, 1311 et 1357.

    Durant toutes ces années, la grippe adopta différents noms: peste, phlegmasiapestis, ou encore follette. Ce dernier terme aurait été emprunté à ces petits bateaux qui sillonnaient les fleuves et rivières de France, peut-être pour illustrer la propagation rapide typique de la maladie. On retrouve dans la littérature d’autres noms utilisés pour décrire la maladie comme: tac, dando, coquette ou coqueluche.

    En 1357, lors de l’épidémie grippale qui frappa l’Italie, la maladie reçut le nom d’Influenza di Stelle (sous l’influence des étoiles) qui deviendra Influenza di Freddo (sous l’influence du froid). Ce qui fut à l’origine du nom influenza.

    Une grippe originaire d’Asie toucha en 1580 les populations de la Chine, de l’Afrique, de l’Europe et d’Amérique du Nord. Il faut souligner que la guerre impliquant l’Espagne et son roi Philippe 1er favorisa la dissémination de la maladie à cause du mouvement des troupes. Depuis cette première pandémie reconnue officiellement comme telle, il y en aura au moins 30 autres jusqu’aujourd’hui.

    Le mot grippe fit son apparition en France lors de l’épidémie de 1743. On considérait alors qu’on n’attrapait pas la grippe, mais que c’était elle qui nous agrippait tant la maladie était brusque et persistait. C’est aussi lors de cette pandémie que le terme influenza quitta l’Italie et fut adopté en Angleterre et ailleurs dans le monde.

    L’épidémie des épidémies

    La fin de la Première Guerre mondiale et l’année suivante (1918-1919) marquèrent la plus célèbre et la plus meurtrière des pandémies de grippe. Parce que l’Espagne n’était pas engagée dans ce conflit, elle fut la première à fournir des données concernant cette épidémie. Les autres nations européennes ne voulaient pas en parler, de peur de dévoiler leur vulnérabilité à l’ennemi. De plus, le roi espagnol, Alphonse XIII, en fut frappé. On estima que l’épidémie se répandit à Madrid en moins de trois jours, touchant jusqu’à 70% de la population.

    Ce sont les journaux français qui, les premiers, donnèrent le nom de la grippe «espagnole», en évitant bien de parler de leurs propres cas, de peur que les Allemands ne sachent que l’armée française en était affaiblie.

    On ignore si le virus de la grippe espagnole (H1N1, une souche comme celle qui nous a touché en 2009 mais beaucoup plus virulente) était passé du canard au porc pour ensuite s’attaquer aux humains, ou s’il était carrément passé des oiseaux aux hommes. Mais selon toute vraisemblance, le virus originaire de Chine se serait rapidement répandu en Amérique et en Europe. Les mouvements des armées durant la dernière année de la guerre et les retours aux différents pays d’origine des soldats ont aidé largement à la dissémination de la maladie. Elle fit un milliard de malades à travers le monde et les estimations parlent de 50 à 100 millions de morts.

    Cette épidémie donnera naissance au Comité d’hygiène de la Société des Nations, ancêtre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

    Les découvertes sur la grippe et sur le vaccin

    Le professeur Dujarric de la Rivière, de l’Institut Pasteur, à Paris, fut le premier à identifier en 1918 un virus filtrant comme étant l’agent causal de la grippe. Puis en Angleterre, le virus de type A put être transféré à partir d’un frottis rhino-pharyngé de l’humain à un furet. La nature virale de la grippe ne pouvait plus être contestée. Dès lors, les travaux pour permettre la fabrication d’un vaccin antigrippal débutèrent.

    En 1931, l’Américain Ernest William Goodpasture réussit à cultiver des virus dans un œuf embryonné de poule. Ce sont ces travaux préliminaires qui permirent à Jonas Salk de préparer le premier vaccin efficace à grande échelle du virus de l’influenza. La méthode de fabrication est demeurée la même depuis ce temps.

    On aura noté trois autres pandémies: la grippe asiatique (H2N2) en 1957 fit entre 1 et 4 millions de morts; la grippe de Hong Kong (H3N2) causa entre 1 et 2 millions de décès en 1968 et 1969; et, plus récemment, la grippe H1N1 en 2009-2010 dont le bilan fait état de moins d’un demi-million de morts, ceci en y incluant les grippes saisonnières. De toute évidence, cette souche affichait un très haut niveau de contagiosité (semblable à celui de la grippe espagnole) avec, fort heureusement, un niveau de virulence très faible. Elle se répandit donc aussi vite mais tua infiniment moins de personnes.

    Un virus changeant

    Comme on a pu le deviner au cours de cet article, le virus de la grippe est pour le moins changeant et existe sous plusieurs souches.

    C’est pourquoi, chaque année, il faut répéter la vaccination, particulièrement auprès des personnes plus vulnérables: les bébés, les adultes souffrant de maladies chroniques et les personnes âgées.

    D’ailleurs, au Québec, la vaccination est gratuite pour toutes les personnes faisant partie de ces groupes, et aussi pour toutes celles qui sont en contact régulier avec les personnes de ces groupes. Il est à souhaiter que le plus de gens possible profitent de ces cliniques gratuites de vaccination, car plus il y aura de personnes protégées, moins le virus disposera de place pour se multiplier et contaminer par la suite d’autres personnes. La vaccination contre la grippe représente donc une occasion idéale et unique de se protéger, tout en protégeant les siens.

    http://quebec.huffingtonpost.ca/

    Le Saviez-Vous ► Top 10 des épidémies les plus meurtrières de l’Histoire, finalement la gastro c’est pas si mal


    Les grandes épidémies de l’histoire ont fait des millions de victimes, certains ont presque irradié un peuple. Difficile de rivaliser avec une minuscule bactérie qui a su faire sa propre loi de vie et de mort
    Nuage

    Top 10 des épidémies les plus meurtrières de l’Histoire, finalement la gastro c’est pas si mal

     

    source photo : James Maher

    Vous êtes paniqué à l’idée de choper le Coronavirus (ou toute autre merde) et de mourir dans d’atroces souffrances ? Rassurez-vous : ce sera toujours moins pire que la peste bubonique ou la grippe espagnole.

    1. La peste noire (1347-1352)

      Causée par la bactérie yersinia pestis, la peste noire a tué entre 25 et 50 millions de personnes en Europe entre 1347 et 1352, soit 30 à 50% de la population. Pour votre gouverne, la peste bubonique se transmet par piqûre de puce et se caractérise par l’apparition d’un joli petit bubon à l’aine ou dans le creux de l’aisselle. Pour ce qui est du traitement, les médecins de l’époque (qui n’étaient pas très au point) conseillaient brûler des troncs de choux et des pelures de coing, l’abstinence sexuelle et les processions religieuses pour éloigner les démons. Ça marchait bof.

    2. La grippe espagnole (1918)

      Due à la souche H1N1, la grippe de 1918 dite « grippe espagnole » aurait tué 30 millions de personnes selon l’Institut Pasteur. Originaire de Chine, cette pandémie ultra meurtrière doit son nom au fait que le roi d’Espagne Alphonse XIII en a été l’une des victimes des plus célèbres. Un peu comme pour le nuage radioactif de Tchernobyl, les médias français de l’époque ont préféré laisser croire que la grippe ne touchait que l’Espagne pour que l’ennemi allemand ne sache pas que l’armée française était affaiblie. Ça n’a pas empêché 408 000 Français de calancher.

    3. La peste de Justinien (541-542)

      Comme la peste noire, la peste de Justinien a été causée par la bactérie yersinia pestis qui tua environ 25 millions de personnes à travers le monde, et tout particulièrement autour du bassin méditerranéen. Importée d’Égypte via les cargaisons de grains où grouillaient tout plein de rats contaminés (yummy), la peste de Justinien avait comme particularité la nécrose de la main (yummy encore). Il s’agit de la première occurrence historique de la peste bubonique.

    4. Le sida (depuis 1981)

      C’est le 5 juin 1981 que commence officiellement l’épidémie de Sida, lorsque les médecins notent une recrudescence de cas de pneumocystose chez cinq hommes homosexuels à Los Angeles. Dans les mois qui suivent plusieurs cas d’immunodépression sont constatés à travers les États-Unis. Sur les origines de l’épidémie, la plupart du corps médical parle d’une transmission du singe à l’humain au début du XXe siècle. Depuis 1981, le sida a tué plus de 25 millions de personnes à travers le monde.

    5. La peste Antonine (165-190)

      Attribuée à la variole ou à la rougeole (mais en tout cas pas à la peste bubonique), la peste Antonine doit son nom à la dynastie qui régnait à l’époque sur l’Empire romain. Elle tua 5 millions de personnes, dont deux empereurs : Lucius Verus et Marc Aurèle. Pour beaucoup d’historiens, cette épidémie correspond au début de l’affaiblissement de l’Empire romain, dû en partir à l’importante réduction de sa population.

    6. La grippe asiatique (1956-1958)

      Identifiée pour la première fois dans la province du Guizhou en Chine, la grippe asiatique est née de la mutation des canards sauvages en les combinant avec une souche humaine de grippe. Après l’Asie, elle s’est répandue un peu partout dans le monde causant 2 millions de décès selon l’OMS. Les États-Unis auront été l’un des pays les plus touchés avec 69 800 morts, mais l’épidémie aurait pu être encore plus meurtrière si un vaccin n’avait pas été rapidement trouvé.

    7. La variole et les Amérindiens (1492-1650)

      Si les Amérindiens ont bien sûr été largement exterminés par les colons, les historiens ont depuis largement convenu que c’était les différentes épidémies qui avaient largement participé à leur disparition. Ramenée directement d’Europe à une population qui n’y avait jamais été confrontée, la variole a ainsi en grande partie décimé la population amérindienne qui avait été réduite de 90% en 1650. Due à un poxvirus, la variole a comme conséquence directe l’apparition de centaines de petites pustules partout sous le corps, puis la mort. La maladie a heureusement été éradiquée le 26 octobre 1977. Fini les pustules.

    8. La troisième pandémie de choléra (1852-1860)

      Autrefois concentré au niveau du delta du Gange, le choléra s’est répandu dans toute l’Inde au XIXe siècle porté par les voyageurs qui parcouraient le pays. C’est comme ça qu’en 1852, la maladie a fini par atteindre la Russie où elle a fait plus d’un million de morts, puis le reste de l’Europe où elle a continué son boulot. Pour info, si vous n’avez jamais eu le choléra, les principaux symptômes sont une diarrhée douloureuse et des vomissements de fluides clairs.

    9. La grande peste de Londres (1665)

      Apportée par des bateaux en provenance des Pays-Bas, la peste bubonique a tué 20% de la population de Londres durant l’hiver 1664-1665, soit presque 100 000 personnes. C’est une autre joyeuseté, le grand incendie de Londres en septembre 1666, qui aida à définitivement éradiquer la maladie puisque ce sont les quartiers les plus insalubres de Londres, là où la peste était la plus présente, qui furent les plus détruits par les flammes. Une manière comme une autre de régler le problème.

    10. La peste d’Athènes (430-426 av.JC)

      La peste d’Athènes n’était en fait pas la peste, mais le typhus. Provoqué par les bactéries de la famille des rickettsies qui sont très présentes chez les rongeurs (décidément ceux-là faut s’en méfier), le typhus a des symptômes assez désagréables du type hémorragie des gencives, saignements de nez, rougeur au niveau du visage, fièvre dépassant les 40°C et délires. Cette épidémie qui a eu lieu durant la deuxième année de la guerre du Péloponnèse a fait entre 70 000 et 80 000 morts, dont le grand Périclès et deux de ses fils. Sale temps pour avoir un rat domestique.

    Un tonnerre d’applaudissements pour la peste, grande star de ce classement.

    http://www.topito.com

    Pensionnats autochtones : 3000 enfants morts, selon une enquête


    Dans le passé, le Canada a une histoire sombre vis a vis les amérindiens. Pour sois-disant les civilisé on voulait les inculquées les valeurs religieuses chrétiennes. Ils ont été forcé selon la loi a quitter leur famille pour rester dans des pensionnat ou plusieurs ont connu la mort, par maladie, accident et suicide .. Beaucoup ont subit des dommages physiques et psychologiques …
    Nuage

     

    Pensionnats autochtones : 3000 enfants morts, selon une enquête

     

    Des élèves d'un pensionnat autochtone au Canada font une prière avant leur repas.

    Des élèves d’un pensionnat autochtone au Canada font une prière avant leur repas.

    Au moins 3000 enfants sont morts alors qu’ils se trouvaient dans des pensionnats autochtones au Canada, selon une enquête inédite dont La Presse Canadienne a obtenu copie.

    Bien qu’il était connu depuis longtemps que de jeunes autochtones étaient morts dans ces pensionnats, il s’agit de la première fois que ces décès sont quantifiés à la suite d’une analyse systématique d’archives des gouvernements, d’écoles et d’autres sources.

    « Il s’agit de chiffres réels et confirmés », a déclaré à La Presse Canadienne le gestionnaire de recherche Alex Maass, du Missing Children Project, depuis Vancouver.

    « Chaque mort est confirmée par une documentation de première main, indiquant qu’il y a eu décès, le lieu et le moment où elle survenue et les circonstances », a-t-il précisé.

    Le nombre de 3000 pourrait s’accroître à mesure que de nouveaux documents d’archives, notamment de sources gouvernementales, sont analysés.

    La cause première de décès, et de loin, fut la maladie.

    Durant des décennies, à compter d’environ 1910, la tuberculose a fait les plus importants ravages, notamment en raison de l’ignorance sur la manière dont les maladies étaient transmises.

    « Les écoles étaient un lieu particulièrement propice à la transmission de la tuberculose, a expliqué M. Maass. Les dortoirs servaient d’incubateurs. »

    L’épidémie de grippe espagnole en 1918-1919 a également fait des ravages au sein de la population étudiante ainsi que parmi les employés. Dans un épisode de trois mois particulièrement macabre dans un pensionnat de Spanish, en Ontario, 20 enfants sont décédés, selon les archives.

    Bien que l’analyse statistique reste à faire, les documents montrent également que des enfants sont morts de malnutrition et d’accidents. Les incendies étaient fréquents, décimant tant les élèves que le personnel. Les noyades ou l’exposition au froid étaient d’autres causes fréquentes de décès.

    En tout, quelque 150 000 enfants autochtones ont subi les affres du système de pensionnats, établi et géré par l’Église dans les années 1870 et en vigueur jusqu’aux années 1990. Dans plusieurs cas, les jeunes autochtones étaient forcés de s’y trouver en vertu d’une politique fédérale visant délibérément à « civiliser » les peuples autochtones.

    Plusieurs étudiants y furent agressés sexuellement, physiquement et psychologiquement. De nombreux jeunes se sont suicidés alors que d’autres sont morts en fuyant leur pensionnat.

    Un de ces épisodes d’une tristesse inouïe avait, pour une rare fois, attiré l’attention des médias en 1937 alors que les corps de quatre garçons, âgés de 8 et 9 ans, avaient été trouvés gelés ensemble dans de la glace mouillée sur le lac Fraser alors qu’ils se trouvaient à moins d’un kilomètre de chez eux après avoir fui leur pensionnat.
    Une enquête du coroner avait par la suite recommandé que l’on « limite » la « discipline corporelle excessive ».

    Selon les archives, le nombre de décès n’a chuté considérablement qu’après les années 1950, bien que certaines morts soient survenues jusque dans les années 1970.

    « La question que je me pose est la suivante : est-ce que j’enverrais mon enfant dans une école privée où il y a eu ne serait-ce qu’un ou deux décès l’année précédente sans y regarder de plus près? », s’est interrogé Alex Maass.

    « On ne s’attend pas, normalement, à des morts dans un pensionnat privé. »

    Sauf que, dans les pensionnats autochtones, la mort était une réalité telle que les plans d’architecte de plusieurs d’entre eux comprenaient des cimetières qui étaient aménagés avant même la construction de l’édifice.

    Alex Maass, qui a une formation d’archéologue, a indiqué que les chercheurs ont identifié 50 sites d’inhumation en marge du projet.

    Environ 500 victimes ne sont toujours pas identifiées. L’information entourant leur décès, basée sur les informations des directeurs de pensionnats, se trouvait dans les rapports annuels du ministère des Affaires autochtones.

    Les rapports annuels de décès ont été faits de manière systématique jusqu’en 1917, année où on y a abruptement mis un terme.

    Selon M. Maass, il est évident qu’on a décidé en toute connaissance de cause de cesser de rapporter ces décès.

    Dans les années 1990, des milliers de victimes ont poursuivi les communautés religieuses qui dirigeaient les 140 pensionnats ainsi que le gouvernement du Canada. Une entente de 1,9 milliard de dollars conclue en 2007 a mis un terme aux poursuites, entraîné des excuses du premier ministre Stephen Harper et la mise sur pied de la Commission de vérité et réconciliation.

    Les enquêteurs, qui agissaient pour le compte de la Commission, ont passé au peigne fin plus d’un million de documents gouvernementaux et d’autres archives.

    http://www.radio-canada.ca

    Grippe «d’homme» ou «saisonnière»?


    Le spectre de la grippe est toujours présente surtout en hiver et aux changements de saisons .. Car nous sommes plus confinée dans des endroits clos, les pièces moins aéré que les grippes cherchant un hôte accueillant a vite trouver une maison …
    Nuage

     

    Grippe «d’homme» ou «saisonnière»?

     

    Grippe  «d'homme» ou «saisonnière»?

    La grippe saisonnière frappe généralement entre la fin de l’automne et la fin de février, tandis que la grippe pandémique implique un nouveau virus. Pour ce qui est de la grippe dite «d’homme», elle pourrait n’affecter que les personnes de sexe masculin. Quoique personne ne l’a confirmé!

    Photothèque Le Soleil

    Jean-François Cliche
    Le Soleil

    (Québec) «Qu’est-ce que la grippe « saisonnière »? Pourquoi n’y a-t-il presque pas de grippe l’été? Est-ce parce que le virus de la grippe ne se développe qu’avec l’arrivée du froid? Souffre-t-on de la grippe en Haïti ou dans les autres pays chauds?» demande Christiane Baril, de Québec.

    On parle de grippe saisonnière parce qu’elle frappe généralement entre la fin de l’automne et la fin de février, mais on aurait tout aussi bien pu l’appeler «grippe ordinaire» ou «commune», car son opposé n’est pas la «grippe désaisonnalisée» – n’en déplaise aux économistes -, mais bien la grippe pandémique. La saisonnière porte d’ailleurs aussi le nom de grippe épidémique.

    «La grippe pandémique, normalement, ça implique qu’il y a un nouveau sous-type de virus qui infecte une population donnée, qui n’a pas d’anticorps pour se défendre. Et, deuxième condition, il faut que ce sous-type de virus soit hautement transmissible entre humains», explique le Dr Guy Boivin, infectiologue de l’Université Laval et spécialiste de l’influenza, le virus qui cause la grippe.

    (Petite parenthèse: le Dr Boivin ne nous l’a pas dit explicitement, ni même implicitement d’ailleurs, mais on croit comprendre ici que la «grippe d’homme» est une grippe pandémique qui n’affecte qu’une seule personne, de sexe masculin il va sans dire. À moins qu’une pandémie ne soit une grippe d’homme qui est parvenue à se multipler… Enfin, revenons aux choses sérieuses.)

    Trois types d’influenza

    Il y a trois grands types d’influenza, simplement nommés A, B et C. Ce dernier étant rare, ce sont habituellement les deux autres qui causent la grippe (saisonnière ou pandémique), et c’est le type A, parce qu’il mute plus rapidement, qui a le plus grand potentiel épidémique.

    Pour leur part, les «sous-types» auxquels le Dr Boivin fait référence sont déterminés par des protéines logées sur l’enveloppe des virus. On en trouve deux sortes: les hémagglutinines et les neuraminidases – les fameuses lettres H et N que l’on utilise parfois pour nommer des grippes.

    Qu’est-ce que ces protéines font là? L’hémagglutinine se fixe sur un récepteur (une sorte de sucre) à la surface des cellules de nos poumons et sert de «clé» au virus pour entrer dans la cellule. Une fois à l’intérieur, le virus prend le contrôle de la cellule et la contraint à produire d’autres virus qui, pour ressortir, auront besoin d’une autre «clé», la neuraminidase. Il existe 16 sortes d’hémagglutinine, désignées simplement de H1 à H16, et neuf sortes de neuraminidase, N1 à N9, mais ces protéines ne sont pas toutes capables d’agir efficacement sur les récepteurs des cellules de poumons humains – seules H1, H2, H3 ainsi que N1 et N2 le peuvent.

    Habituellement, la «grippe saisonnière» dont on parle au singulier est en fait un mélange de souches particulières d’influenza B, de A (H1N1) et de A (H3N2). Ce sont d’ailleurs celles-ci que visent les vaccins saisonniers, et ce, depuis des années – même avant l’éclosion de la «grippe porcine» en 2009, que l’on nommait A (H1N1).

    Alors comment cette dernière a-t-elle pu être déclarée pandémique, même si le sous-type A (H1N1) était présent auparavant, et même banal?

    D’abord, comme l’explique le Dr Boivin, «l’hémagglutinine [cible habituelle des vaccins et des anticorps] est une protéine qui se replie sur elle-même, alors ce sont surtout les parties en surface que notre système immunitaire « voit » et attaque. Et ce sont ces parties-là de la protéine qui mutent le plus rapidement pour contourner nos défenses».

    L’intérieur de la protéine repliée mute beaucoup plus lentement, mais nos anticorps n’y ont pas accès. Cela explique pourquoi un même sous-type peut nous infecter année après année.

    A (H1N1) et la grippe espagnole

    Dans le cas de A (H1N1), il s’agit d’un sous-type apparu avec la pandémie de grippe espagnole de 1918. Une partie des virus sont restés dans la population humaine depuis lors, et nos défenses naturelles ont eu amplement le temps de s’y faire. Cependant, poursuit le Dr Boivin, certains des virus A (H1N1) du début du XXe siècle ont muté pour infecter des porcs, espèce dans laquelle ils ont continué d’évoluer pendant des années, voire des décennies avant de muter une fois de plus, en 2009, pour repasser chez l’humain. Et après tout ce temps, dit le Dr Boivin, cette souche de A (H1N1) – son nom complet est: A/California/7/2009(H1N1), ce qui signifie «souche de A (H1N1) identifiée pour la première fois en Californie, septième lignée de 2009» – avait beaucoup changé.

    «Si on voulait être puriste, dit le Dr Boivin, on ne pourrait pas dire que la grippe de 2009 était pandémique, parce que le sous-type A (H1N1) était déjà là, mais c’était quand même un virus porcin pas mal différent de ce qui circulait chez les humains. […] On sait maintenant que la grippe de 2009 équivalait à une bonne épidémie.»

    Ceci dit, y a-t-il de la grippe dans les «pays chauds»? Et pourquoi l’influenza frappe-t-elle nos latitudes quand il fait froid?

    «On n’a pas de réponse complète à ces questions-là, dit le Dr Boivin. On sait par des études en laboratoire que le virus survit mieux par des températures froides et sèches. On sait aussi qu’en hiver, les gens passent plus de temps à l’intérieur, ce qui augmente la promiscuité et les chances de transmission.

    «Mais ça n’explique pas tout : il y a de la grippe à l’année longue dans les zones tropicales.»

    On a d’ailleurs longtemps cru que l’Asie du Sud-Est et de l’Est agissait comme une sorte de «camp de base» pour l’influenza, parce que cette région est la plus peuplée du monde – près du tiers de l’humanité y vit – et qu’on y trouve plusieurs mégapoles où le virus peut se transmettre facilement, quelle que soit la saison.

    Une étude parue l’automne dernier dans les Proceedings of the National Academy of Science a cependant montré que la grippe est un «virus sans domicile fixe». Ses auteurs ont analysé 105 génomes de A(H3N2) de Hong Kong et 75 autres prélevés dans sept régions – New York, Europe, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande, Hong Kong et Asie du Sud-Est – entre 2003 et 2006 et ont constaté que «les épidémies annuelles ne sont pas parties d’un endroit unique».

    Mais il reste quand même, nuance le Dr Boivin, que les chances sont plus grandes pour que les épidémies partent d’Asie pour les raisons énumérées plus haut.

    Autres sources

    » Justin Bahl et al. «Temporally structured metapopulation dynamics and persistence of influenza A(H3N2) virus in humans», PNAS, 2011.

    » Comité consultatif national sur l’immunisation, Déclaration sur la vaccination antigrippale pour la saison 2008-2009, 2008

    http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/08vol34/acs-3/index-

    fra.php

    » Center for Disease Control, Seasonal Flu, 2012, http://www.cdc.gov/flu/

    http://www.cyberpresse.ca