Des fouilles archéologiques près des restes de 6000 Irlandais


Des fouilles archéologiques sont prévues dans un des plus anciens quartiers de Montréal. Une pierre noire commémorative qui souligne les Irlandais immigrés qui sont venus au pays et sont mort du typhus sera déplacé dans un endroit plus approprié
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Des fouilles archéologiques près des restes de 6000 Irlandais

 

OLIVIER ROBICHAUD

Olivier Robichaud journaliste, politique municipale

Le maire Denis Coderre a réitéré sa promesse de créer un site plus propice à la commémoration d’un tel drame.

Denis Coderre se recueille devant le monument Black Rock avec des membres de son équipe.

Des fouilles archéologiques commenceront sous peu près du monument Black Rock, qui marque l’endroit où 6000 immigrants irlandais morts de typhus ont été enterrés. Le maire Denis Coderre a réitéré sa promesse de créer un site plus propice à la commémoration d’un tel drame.

Au bout du chemin des Irlandais, dans Pointe-Saint-Charles, se dresse une énorme pierre noire avec une inscription en anglais, qui se traduit

«Pour empêcher la profanation des restes de 6000 immigrants qui sont morts de la fièvre des vaisseaux entre 1847 et 1849, cette pierre est érigée par les travailleurs de MM. Peto, Brassey et Betts, employés pour la construction du pont Victoria en 1859».

Ces restes avaient été découverts par les travailleurs, Irlandais pour la plupart, pendant la construction du pont. Une décennie plus tôt, l’endroit accueillait des camps de fiévreux principalement occupés par des réfugiés qui fuyaient la Grande Famine en Irlande. Des milliers de personnes sont mortes et ont été enterrées aux extrémités du camp. Même le maire de Montréal, John Easton Mills, qui a visité les camps, est mort de typhus en 1847.

Or, ce monument se trouve aujourd’hui sur un simple terre-plein, au milieu de la rue Bridge.

«De l’avis de tous, le site commémoratif actuel […] ne convient pas à une mission aussi symbolique et importante», souligne le maire de Montréal, Denis Coderre.

La communauté irlandaise souhaite depuis longtemps déménager la pierre au terrain situé en face du monument, actuellement occupé par un stationnement. Mais cet endroit a été acquis par Hydro-Québec afin d’y construire un nouveau poste électrique.

Vendredi, M. Coderre a annoncé la formation d’un comité de travail avec Hydro-Québec afin d’intégrer le monument Black Rock au projet de poste électrique. Selon la société d’État, des fouilles archéologiques commenceront à la mi-octobre. La date exacte n’a pas encore été déterminée puisque le contrat est en cours de négociation.

Les artéfacts trouvés seraient mis en valeur dans le nouveau monument.

«La communauté irlandaise attend ceci depuis longtemps. Nous faisons un grand pas en avant», affirme Daniel Doyle, ex-président de l’organisme United Irish Societies of Montreal et candidat d’Équipe Denis Coderre dans le district qui comprend Pointe-Saint-Charles.

La découverte éventuelle de corps pourrait compliquer les travaux. Selon la Fondation du parc du monument irlandais de Montréal, les corps ont été enterrés sur un large périmètre et l’emplacement des fosses n’est pas connu avec exactitude. En 1942, certains corps ont été découverts par accident et inhumés ailleurs.

Vendredi, M. Coderre n’était pas en mesure de dire ce qui arrivera si les archéologues exhument des restes humains. Des protocoles stricts sont en place pour de tels cas aux niveaux fédéral et provincial, notamment pour déterminer si ces restes doivent être remis à une nation autochtone. Des permis d’exhumation pourraient aussi être nécessaires.

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Le Saviez-Vous ► La terrible peste noire de 1348


    La peste noire fut un véritable carnage dans l’histoire humaine, et même animale. Des familles entières ont été décimées par cette terrible maladie qui est venue plusieurs fois au cours des années au temps du Moyen-âge. La peste n’avait pas de préférence particulière, elle touchait des pauvres, des clochards, des riches …
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    La terrible peste noire de 1348

     

    • Illustration de la peste noire. Les chroniques de Gilles Li Muisis (1272-1352), abbé de Saint-Martin de Tournai. Bibliothèque royale de Belgique, MS 13076-77, f. 24v.

    • La peste qui avait régulièrement sévi en Europe du VI au IXème siècle avait pratiquement disparue. Apparue en Asie centrale en 1337 elle laissa treize millions de morts après son passage en Chine !

      En 1347 elle détruit l’armée de la Horde d’Or (les mongols) qui assiégeaient les génois dans Caffa en Crimée. De là, l’épidémie se propagea en Sicile pour atteindre en 1348 la France et l’Espagne.

    • En 1349 elle se répand en Allemagne, en Europe centrale, puis en Angleterre ou en une seule année un quart de la population disparaît. Ce chiffre monta à 40 % de la population anglaise dans les années qui suivirent . Sur 3 millions 1/2 d’habitants, il n’en resta plus que deux millions après le passage de ce terrible fléau !

      Après une absence de quatre siècles la planète toute entière va connaître 370 années d’épidémies de peste qui se renouvelleront de 1348 à 1721 avec une cadence plus ou moins constante de 3 à 4 épidémies par siècle écoulé.

      En Allemagne : Magdebourg perd 50 % de ses citoyens, alors qu’on recense… 65% de pertes à Hambourg et même 70% à Brême … et suivront uniquement pour ce même XIVè siècle les grandes vagues d’épidémies de : 1363 à 1374 et de 1383 à 1389 …

      En 1359 elle (re)frappe en Alsace et en Belgique. En 1360 elle arrive en Angleterre, revient en France et resurgit en 1369 en Angleterre

      Les différents types de peste et épidémies mortelles :

      1. la peste noire ou bubonique:

     

    Le 20 juin 1894, Alexandre Yersin, un médecin militaire formé à l’Institut Pasteur, isole à Hong-Kong le bacille de la peste.

    La peste de 1348appelée couramment peste noire ou bubonique (ou bacille de Yersin qui le découvrit en 1894 ) à défaut d’être transmise par contacts directs avec le malade contaminé, était surtout transmise et transportée par les puces des rats qui logeaient dans les cales des navires. C’est pourquoi les villes portuaires furent les premières atteintes par la maladie.

    Ces puces, véritables agents pathogènes, passaient en sautant d’un animal sauvage à des animaux domestiques comme le chat, le chien ou nichaient dans les lainages humains.

    Sans parler des colonies de puces sauteuses existant dans les greniers des vieilles maisons aux planchers lézardés et vermoulus.

    Il ne faut pas oublier qu’en ce temps là les greniers avaient non seulement un rôle de garde-manger : puisqu’on les construisait en pointe avec souvent deux ou trois niveaux pour y entasser les sacs de grains, les aliments déshydratés, le lard salé ou fumé, mais on y mettait aussi le linge à sécher et les provisions devant servir en cas de siège ou d’invasions surprises. Ces greniers étaient ventilés par des petites lucarnes, appelées aussi chiens assis, qu’on incorporait dans la toiture.

    Il faut également incriminer les mauvaises conditions d’hygiène de l’époque, la vétusté des logements, les nombreux champs de batailles où les morts et cadavres de chevaux entremêlés, n’étaient trop souvent même pas enterrés, mais livrés aux rongeurs et charognards de toutes sortes ! Ces endroits maudits que les paysans y contournaient avec de grands signes de croix offraient de véritables festins aux colonies de rats vagabonds qui y proliféraient !

    Autres types de peste intervenues ultérieurement :

    2. la peste pulmonaire ( Pasterela Pestis ) :

    Très proche de la précédente, mais ce bacille capsulé sur les deux extrémités a la propriété par temps sec de se renfermer sur lui-même et de ne se développer que lorsque les conditions lui sont favorables. La contagion se fait par les voies respiratoires.

    3. On peut y ajouter les épidémies de Tuberculose, de variole, de choléra, et de typhus dues à l’absorption d’eaux remplies de bacilles.

    4. L’ergotisme que le peuple associa trop souvent à la peste à cause de l’apparition simultanée de cette maladie dans un grand nombre de foyers qui s’approvisionnaient chez le même meunier ou boulanger.

    Maladie due à la pourriture de l’ergot de seigle qui provoque des contractions et dérèglements nerveux pouvant aller jusqu’à la paralysie des extrémités et des membres.

    Equipement d’un médecin au Moyen-Age pour se protéger contre la peste et les épidémies (des. G. Dagli-Orti)

    Le sinistre tableau de La PESTE noire au Moyen-Age

    Symptômes de la maladie :

    Même si l’on ne connaissait pratiquement sur la vie des bacilles, des microbes et des bactéries, les gens apprirent très vite qu’il fallait éviter de toucher et de s’approcher des malades contaminés, qui souffraient de fièvre et de chaleur insupportable, d’étouffements ressentis, de douleurs insoutenables aux aines et aux aisselles avec apparitions de bubons (cloques purulentes), étourdissements, pouls rapide, vertiges, vomissements, hémorragies cutanées spontanées ou hémorragies internes des viscères. Auxquels s’ajoutaient bien entendu les signes de défaillances psychologiques : affolement, plaintes, pleurs, cris, gémissements, panique mentale et désespoir total.

    Rapidité foudroyante de l’évolution de la maladie, décès en quelques jours, parfois en une demi-journée.

    Jean de Venette témoin de la grande épidémie de peste de 1348 décrivait ainsi ses observations relevées à Paris :

     » les gens n’étaient malades que deux ou trois jours et mourraient rapidement, le corps presque sain. Celui qui aujourd’hui était en bonne santé, était mort demain et porté en terre « 

    Maladie de méfiance : l’ignorance du véritable agent de transmission contagieux engendre la peur, l’isolement, le repliement sur soit. Certains invoquent le ciel d’autres parlent de générations spontanées ! Mais pour tous la douleur est terrible lorsqu’on voit partir impuissants tous ceux que l’on aime sans pouvoir les aider !

    En particulier les jeunes enfants, adolescents et jeunes filles arrachés dans la fleur de l’âge.

    L’ombre de la mort sévit partout et atteint : le riche ou le pauvre, l’enfant ou le vieillard, le noble tout puissant ou le vagabond. Elle traîne avec elle son cortège de vols, de règlements de comptes puisque la justice est inexistante, la tristesse, les larmes, le suicide, la faim, la peur, la misère, la soif et le désespoir.

    Le cauchemar devient réalité permanente ! L’horreur s’installe partout ! Plus il y a de concentration de gens et plus l’épidémie frappe en nombre.

    Tout le monde se méfie des voisins qui sont peut-être déjà porteurs de la terrible maladie, alors on tue tous les animaux et on part à l’aventure le long des routes en traversant de nombreux villages aux volets fermés, aux places désertes et silencieuses, lorsque les maisons et les fermes ne sont pas carrément abandonnées…

    La famille éclate, certains sont orphelins, d’autres sont séparés de leur femme, de leur époux, de leurs frères et soeurs… Rares sont même ceux qui vont assister à l’enterrement de leurs proches.

    Dans les hôpitaux les médecins n’approchent pas les malades, ils s’aspergent de vinaigre, pendant que les prêtres munis de masques à bec pointus donnent la communion ou l’extrême onction avec des cuillères d’argent fixées à de longues spatules…

    On jette dans les rues des monceaux de cadavres que l’on entasse rapidement dans des charrettes précédées de clochettes. Notables ou miséreux, tous se retrouvent côtes à côtes avant de finir entassés dans une fosse commune recouverte de chaud vive et de terre.

    Des familles entières disparaissent ainsi. Et il n’était pas rare de voir de modestes habitants des villes hériter tout d’un coup d’une grande fortune ou d’un château en Loire ou en Bordelais uniquement parce que tous les autres héritiers plus proches ont été tous emportés par la terrible maladie. Et l’on assiste soudain à des scènes insolites : des paysans nouveaux riches, habillés de soie qui s’enivrent avec des vieux millésimes de grands vins à la manière du gros rouge, dans des grands châteaux abandonnés.

    D’ailleurs on raconte que beaucoup de clochards saouls en permanence résistèrent parfaitement bien au bacille (!)…

    Collage of paintings representing battles of the Hundred Years’ War. Clockwise, from top left: La Rochelle, Agincourt, Patay, Orleans.

    Tout cela au milieu d’un affrontement stupide et une guerre qui vient de commencer entre la France et l’Angleterre et qui durera « cent ans » comme si les dieux courroucés voulaient punir la méchanceté des humains !

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      Le Saviez-Vous ► Poux + bactéries = typhus, une maladie terrible


      Le typhus est une maladie qui a beaucoup de morts à son actif. Il s’est fait connaitre dans le passé par les guerres, les camps de réfugiés, les catastrophes naturelles ainsi que dans les prisons surpeuplées. Il a réussi a décimés des peuples, des autochtones. Aujourd’hui, on entend moins parler, mais il est toujours possible de le rencontrer
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      Poux + bactéries = typhus, une maladie terrible

       

      Jacques Beaulieu

      Chroniqueur et communicateur scientifique

      En 1577 ont eu lieu des procès à Oxford en Angleterre qui reçurent le triste nom d’assises noires et qui entrèrent ainsi dans l’histoire. En réalité, les plaidoiries comme telles n’avaient rien d’extraordinaire si ce n’est le fait que les accusés souffraient de la fièvre des geôles et ont contaminé les magistrats ainsi que le public présent au tribunal. C’est plus de 300 personnes qui furent infectées, dont Sir Robert Bell, chancelier de l’Échiquier (ministre du gouvernement britannique chargé des finances et du trésor ainsi que du trésor de Sa Majesté), le shérif et le sergent assigné à la cause. Qui plus est, l’épidémie qui a suivi provoqua le décès de près de 10% de la population anglaise.

      Le typhus était à ce point répandu dans les prisons qu’un emprisonnement jusqu’à la prochaine session du tribunal équivalait bien souvent à une sentence de mort. Cette fièvre mortelle pouvait toucher jusqu’à 25% des prisonniers.

      De l’Antiquité jusqu’à nos jours

      Plusieurs médecins et historiens ont affirmé que les épidémies en 430 av. J.-C. survenues durant la guerre du Péloponnèse, et celles des pestes parues en 429 av. J.-C. et 427 av. J.-C. étaient en réalité les manifestations du typhus. Périclès et ses deux fils aînés y ont succombé.

      Les épidémies suivent le cours des guerres : Première révolution anglaise, guerre de Trente Ans, etc. Durant les guerres napoléoniennes, plus de soldats sont morts du typhus que sous les balles des ennemis.

      Portrait de Girolamo Fracastoro

      Ce n’est que vers les années 1083 que les premières descriptions furent consignées dans un couvent à proximité de Salerne en Italie. Près de 500 ans plus tard, le célèbre médecin florentin Girolamo Fracastoro en fit une description assez fidèle dans son traité De Contagione et Contagiosis Morbis. Lors du siège espagnol de la ville de Grenade en 1489, une chronique médicale fait mention d’une fièvre accompagnée de taches rouges sur le thorax, les bras et le dos, suivie successivement de délire et de la gangrène. Durant cette guerre, les Espagnols ont perdu 3000 hommes au combat et 17 000 autres qui ont péri du typhus ! On estime que durant la Première Guerre mondiale, le typhus a tué plus de 3 millions de personnes en Russie. La Deuxième Grande Guerre n’a pas non plus été épargnée et les camps de concentration furent des endroits de prédilection pour les poux et pour la transmission du typhus. La célèbre Anne Frank et sa sœur Margot en furent victimes.

      Les épidémies suivent le cours des guerres : Première révolution anglaise, guerre de Trente Ans, etc. Durant les guerres napoléoniennes, plus de soldats sont morts du typhus que sous les balles des ennemis.

      La fosse de Vilnius

      À l’automne 2001, des ouvriers s’affairant à la construction d’un nouveau quartier découvrent à Vilnius en Lituanie, une fosse commune contenant les corps de près d’un millier de soldats. Les Lituaniens croient d’abord qu’il s’agissait des victimes de la répression stalinienne, mais réalisent très vite qu’il s’agit plutôt des soldats de la Grande Armée de Napoléon morts en décembre 1812. Il faut se rappeler que plus de 40 000 membres de cette illustre armée avaient péri lors de la défaite de Napoléon en Russie. Des recherches effectuées conjointement par des équipes françaises du CNRS et des chercheurs lituaniens dans ce charnier ont porté sur l’analyse des sols, les restes des tissus et des dents. Il fut alors démontré scientifiquement que plus de 30% de ces soldats avaient souffert et, pour la majorité, sont morts d’infections transmises par des poux. Celles-ci ont joué un rôle important dans la défaite de l’armée française. Les infections transmises ainsi furent identifiées comme étant la fièvre des poux (Bornelia recurrentis), la fièvre des tranchées (Bartonnella quintana) et le typhus (Rickettsia prowazekii). Cette découverte a pu être effectuée grâce à une nouvelle technique qui permet de déceler dans la pulpe des dents la présence d’ADN de ces microorganismes.

      Le typhus au Canada

      Le typhus serait apparu pour la première fois au Canada en 1659. En 1685, 20 personnes en moururent sur les 300 atteintes. Il aurait fait partie des neuf épidémies à Québec entre 1740 et 1759. Dans une tentative de reprendre Port-Royal, l’armée française envoya 3 150 soldats. Malheureusement pour elle, 2 400 de ceux-ci décédèrent du typhus. Le typhus tua aussi plus du tiers des Micmacs de cette région et Halifax fut littéralement décimée par le typhus qui emporta alors plus de 80% de sa population.

      L’année 1847 marqua au pays de tristes records sur le plan de la mortalité due au typhus. On y recensa 9293 décès d’immigrants durant une traversée de l’Atlantique en provenance des îles britanniques et 10 037 autres répartis à Grosse-Isle, une station de quarantaines dans le Saint-Laurent, ainsi que dans les hôpitaux de Montréal, Québec, Kingston et Toronto. Le gouvernement canadien dut adresser une requête à l’Angleterre afin qu’on n’envoie plus de tels immigrants malades au Canada.

      La science à la rescousse

      On doit à Charles Nicolle d’avoir découvert dès 1909 que les poux étaient les vecteurs du typhus épidémique ce qui lui valut le prix Nobel de médecine et de physiologie en 1928. Nicolle a aussi pu développer un vaccin, mais qui n’était pas utilisable à grande échelle en raison surtout des difficultés de production. En 1910, un bactériologiste et pathologiste américain, Howard Taylor Ricketts, fut demandé au Mexique pour étudier une épidémie de typhus, appelé là-bas : tabardillo. Quelques jours après avoir identifié la bactérie responsable, Rickets décéda, infecté par le typhus. D’ailleurs un autre bactériologiste, l’Autrichien Stanislaus von Prowazek mourut aussi infecté après avoir découvert que la bactérie était responsable de l’épidémie de typhus en Serbie en 1913.

      Un autre chercheur du nom de Henrique da Rocha Lima prouva finalement en 1916 que la bactérie qu’il nomma Rickettsia prawazekii , en l’honneur de Ricketts et Prowazek, était l’agent responsable de la maladie.

      Rudolph Weigi


      Quant aux vaccins, après celui de Nicolle en 1909 qui fut peu utile, Rudolph Weigl mit au point une méthode pratique et efficace de fabrication du vaccin, à partir du broyat des intestins des poux infectés. Il représentait cependant de nombreux dangers, car il pouvait facilement infecter ceux qui étaient chargés de le préparer. Grand savant, Weigl fut aussi un humaniste fort actif durant la Deuxième Guerre mondiale, cachant des juifs dans son institut de recherche et donnant en catimini des doses de ses vaccins dans des camps de concentration pour sauver des milliers de prisonniers du typhus. En 2003, l’État d’Israël l’honora en lui remettant à titre posthume la médaille du Juste parmi les nations. En 1938, le bactériologiste américain Herald R. Cox élabora une méthode plus sure et efficace de production du vaccin en utilisant des œufs embryonnés.

      Un autre angle pour prévenir le typhus était le contrôle des poux. Le chimiste Othmar Zelder fut le premier à produire le DDT, ignorant qu’il s’agissait là d’un puissant insecticide en 1874. Ce n’est qu’en 1939 que Paul Herman Müller, travaillant chez Geigy, découvrit les vertus pesticides du DDT, il en reçut le prix Nobel en 1948. La compagnie fit part de cette découverte aux soldats tant du côté des alliés que chez les Allemands. Ces derniers toutefois demeurèrent plutôt indifférents à cette découverte qui aurait pu sauver des centaines de milliers de vies tant dans les camps de concentration que parmi les militaires.

      Le typhus aujourd’hui

      La vaccination, les antibiotiques et les pesticides ont diminué grandement la propagation du typhus de nos jours. Mais le typhus constitue toujours une menace et resurgit dès que les conditions le lui permettent : guerres, catastrophes naturelles, prisons surpeuplées, camps de réfugiés, etc. La guerre contre les microorganismes n’est, elle, jamais totalement gagnée.

      http://quebec.huffingtonpost.ca/j

      Le Saviez-Vous ► Un village polonais sauvé des nazis par une fausse épidémie


      La médecine a donné des possibilités de sauver des personnes des camps de concentration et de la mort grâce à une ruse d’un médecin lors de la Deuxième Guerre Mondiale
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      Un village polonais sauvé des nazis par une fausse épidémie

      En Pologne, un village a été sauvé de la Seconde Guerre mondiale grâce à une fausse épidémie. Crédits photo : Wikimedia Commons

      En Pologne, à Stalowa Wola, une exposition célèbre l’exploit du docteur Eugene Lazowski qui fit croire aux autorités nazies à une infection généralisée de typhus dans le quartier de Rozwadów, à partir de 1942.

      Le musée de Stalowa Wola – ville qui englobe désormais la banlieu de Rozwadów – en Pologne, rend actuellement hommage à Eugene Lazowski, un illustre inconnu aux yeux du grand public.

      Pourtant, cet héroïque médecin polonais a sauvé la vie de 8.000 hommes femmes et enfants de confession juive durant la seconde guerre mondiale, en faisant croire aux nazis qu’une épidémie de typhus se propageait dans la région.

      Son engagement commença en 1942, lorsqu’un homme vint le consulter dans son cabinet pour échapper au camp de travail forcé. Lazowski décida de lui venir en aide en mettant en place une ruse audacieuse. Il savait que son ami Stanisław Matulewicz, également médecin, avait concocté un faux «vaccin» réalisé à partir de bactéries tuées qui ne provoquaient aucun symptôme sur le patient, mais qui réagissaient positivement au test de la maladie du typhus.

      Il décida d’expérimenter ce pseudo-vaccin sur le déserteur. L’opération fonctionna. Le paysan fut libéré de son travail dans les camps, ainsi que tous les membres de sa famille qui avaient été en contact avec lui. Lazowski réitéra l’opération auprès de plusieurs personnes de la ville et le développement de la fausse épidémie obligea les Allemands, effrayés à l’idée d’une propagation plus grave, à placer la ville en quarantaine. Douze ghettos juifs, soit près de 8.000 personnes de confession juive, furent ainsi sauvés des exécutions sommaires et d’expulsion dans des camps de concentration.

      Certes, l’histoire de Eugene Lazowski est moins connue que celle d’Oskar Schindler, car elle n’a jusqu’à présent pas eu les honneurs d’une adaptation cinématographique comme le fit Steven Spielberg. Pourtant, son action a permis de sauver six fois le nombre de vie que le juste allemand.

      La médecine contre la guerre

      Didier Durmarque, philosophe de la Shoah rappelle dans son ouvrage Philosophie de la shoah, le cas d’un autre médecin, français cette fois, qui a aussi lutté grâce à sa profession en refusant de participer aux expérimentations que lui avaient demandées les nazis.

      «Cela nous montre que la technique peut être un moyen au service d’une fin quand il y a une conscience de l’individu» ajoute le philosophe.

       

      http://www.lefigaro.fr/

      Le Saviez-Vous ► Top 10 des épidémies les plus meurtrières de l’Histoire, finalement la gastro c’est pas si mal


      Les grandes épidémies de l’histoire ont fait des millions de victimes, certains ont presque irradié un peuple. Difficile de rivaliser avec une minuscule bactérie qui a su faire sa propre loi de vie et de mort
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      Top 10 des épidémies les plus meurtrières de l’Histoire, finalement la gastro c’est pas si mal

       

      source photo : James Maher

      Vous êtes paniqué à l’idée de choper le Coronavirus (ou toute autre merde) et de mourir dans d’atroces souffrances ? Rassurez-vous : ce sera toujours moins pire que la peste bubonique ou la grippe espagnole.

      1. La peste noire (1347-1352)

        Causée par la bactérie yersinia pestis, la peste noire a tué entre 25 et 50 millions de personnes en Europe entre 1347 et 1352, soit 30 à 50% de la population. Pour votre gouverne, la peste bubonique se transmet par piqûre de puce et se caractérise par l’apparition d’un joli petit bubon à l’aine ou dans le creux de l’aisselle. Pour ce qui est du traitement, les médecins de l’époque (qui n’étaient pas très au point) conseillaient brûler des troncs de choux et des pelures de coing, l’abstinence sexuelle et les processions religieuses pour éloigner les démons. Ça marchait bof.

      2. La grippe espagnole (1918)

        Due à la souche H1N1, la grippe de 1918 dite « grippe espagnole » aurait tué 30 millions de personnes selon l’Institut Pasteur. Originaire de Chine, cette pandémie ultra meurtrière doit son nom au fait que le roi d’Espagne Alphonse XIII en a été l’une des victimes des plus célèbres. Un peu comme pour le nuage radioactif de Tchernobyl, les médias français de l’époque ont préféré laisser croire que la grippe ne touchait que l’Espagne pour que l’ennemi allemand ne sache pas que l’armée française était affaiblie. Ça n’a pas empêché 408 000 Français de calancher.

      3. La peste de Justinien (541-542)

        Comme la peste noire, la peste de Justinien a été causée par la bactérie yersinia pestis qui tua environ 25 millions de personnes à travers le monde, et tout particulièrement autour du bassin méditerranéen. Importée d’Égypte via les cargaisons de grains où grouillaient tout plein de rats contaminés (yummy), la peste de Justinien avait comme particularité la nécrose de la main (yummy encore). Il s’agit de la première occurrence historique de la peste bubonique.

      4. Le sida (depuis 1981)

        C’est le 5 juin 1981 que commence officiellement l’épidémie de Sida, lorsque les médecins notent une recrudescence de cas de pneumocystose chez cinq hommes homosexuels à Los Angeles. Dans les mois qui suivent plusieurs cas d’immunodépression sont constatés à travers les États-Unis. Sur les origines de l’épidémie, la plupart du corps médical parle d’une transmission du singe à l’humain au début du XXe siècle. Depuis 1981, le sida a tué plus de 25 millions de personnes à travers le monde.

      5. La peste Antonine (165-190)

        Attribuée à la variole ou à la rougeole (mais en tout cas pas à la peste bubonique), la peste Antonine doit son nom à la dynastie qui régnait à l’époque sur l’Empire romain. Elle tua 5 millions de personnes, dont deux empereurs : Lucius Verus et Marc Aurèle. Pour beaucoup d’historiens, cette épidémie correspond au début de l’affaiblissement de l’Empire romain, dû en partir à l’importante réduction de sa population.

      6. La grippe asiatique (1956-1958)

        Identifiée pour la première fois dans la province du Guizhou en Chine, la grippe asiatique est née de la mutation des canards sauvages en les combinant avec une souche humaine de grippe. Après l’Asie, elle s’est répandue un peu partout dans le monde causant 2 millions de décès selon l’OMS. Les États-Unis auront été l’un des pays les plus touchés avec 69 800 morts, mais l’épidémie aurait pu être encore plus meurtrière si un vaccin n’avait pas été rapidement trouvé.

      7. La variole et les Amérindiens (1492-1650)

        Si les Amérindiens ont bien sûr été largement exterminés par les colons, les historiens ont depuis largement convenu que c’était les différentes épidémies qui avaient largement participé à leur disparition. Ramenée directement d’Europe à une population qui n’y avait jamais été confrontée, la variole a ainsi en grande partie décimé la population amérindienne qui avait été réduite de 90% en 1650. Due à un poxvirus, la variole a comme conséquence directe l’apparition de centaines de petites pustules partout sous le corps, puis la mort. La maladie a heureusement été éradiquée le 26 octobre 1977. Fini les pustules.

      8. La troisième pandémie de choléra (1852-1860)

        Autrefois concentré au niveau du delta du Gange, le choléra s’est répandu dans toute l’Inde au XIXe siècle porté par les voyageurs qui parcouraient le pays. C’est comme ça qu’en 1852, la maladie a fini par atteindre la Russie où elle a fait plus d’un million de morts, puis le reste de l’Europe où elle a continué son boulot. Pour info, si vous n’avez jamais eu le choléra, les principaux symptômes sont une diarrhée douloureuse et des vomissements de fluides clairs.

      9. La grande peste de Londres (1665)

        Apportée par des bateaux en provenance des Pays-Bas, la peste bubonique a tué 20% de la population de Londres durant l’hiver 1664-1665, soit presque 100 000 personnes. C’est une autre joyeuseté, le grand incendie de Londres en septembre 1666, qui aida à définitivement éradiquer la maladie puisque ce sont les quartiers les plus insalubres de Londres, là où la peste était la plus présente, qui furent les plus détruits par les flammes. Une manière comme une autre de régler le problème.

      10. La peste d’Athènes (430-426 av.JC)

        La peste d’Athènes n’était en fait pas la peste, mais le typhus. Provoqué par les bactéries de la famille des rickettsies qui sont très présentes chez les rongeurs (décidément ceux-là faut s’en méfier), le typhus a des symptômes assez désagréables du type hémorragie des gencives, saignements de nez, rougeur au niveau du visage, fièvre dépassant les 40°C et délires. Cette épidémie qui a eu lieu durant la deuxième année de la guerre du Péloponnèse a fait entre 70 000 et 80 000 morts, dont le grand Périclès et deux de ses fils. Sale temps pour avoir un rat domestique.

      Un tonnerre d’applaudissements pour la peste, grande star de ce classement.

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