Le Saviez-Vous ► Médecine: de l’horreur à la menace


Il fut un temps que les maladies infectieuses, les épidémies, des maladies n’avaient pas de moyen pour l’enrayer et beaucoup trop de victimes y succombaient, comme diabète avant l’insuline, les gens souffraient le martyre à cause des infections et la putréfaction des plaies, ou encore la diphtérie avant le vaccin qui était transmissible d’un humain à un autre, ne sont que des exemples. Grâce à la recherche, beaucoup de maladies et infections possiblement mortelles sont maintenant évité par des médicaments ou des vaccins. Aujourd’hui, certaines maladies reviennent à cause des campagnes d’anti-vaccins. Malheureusement, ces personnes mettent leur vie et la vie des autres en danger.
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Médecine: de l’horreur à la menace

En réalité, il existera toujours deux facteurs qui feront pencher l'équilibre de la maladie et de la santé dans un sens ou dans l'autre. La beauté de l'histoire est que nous avons le contrôle sur l'un et l'autre de ces facteurs.

En réalité, il existera toujours deux facteurs qui feront pencher l’équilibre de la maladie et de la santé dans un sens ou dans l’autre. La beauté de l’histoire est que nous avons le contrôle sur l’un et l’autre de ces facteurs.

D-KEINE VIA GETTY IMAGES


Nous pouvons tous constater le recul des maladies mortelles et des épidémies qui décimaient des populations entières. Mais la partie n’est pas gagnée pour autant.

  • Jacques Beaulieu Communicateur scientifique

Voici des situations auxquelles les gens étaient trop souvent confrontés et qui n’existent plus de nos jours.

Une odeur de mort dans toute la maison

Le grand-père était couché dans son lit. Tout le monde savait qu’il n’en avait plus pour bien longtemps à vivre. Donc, inutile d’appeler le médecin ou encore de l’amener à l’hôpital. De toute façon, personne dans la famille n’aurait eu les moyens financiers pour payer le docteur et, encore moins, l’hôpital.

Alors on laissait grand-père s’éteindre lentement, trop lentement, de son diabète. Hier, son gros orteil s’était détaché de lui-même, complètement rongé par la gangrène. Sa jambe était bleuâtre et l’odeur infecte de viande pourrie embaumait la maison. En après-midi, monsieur le curé était passé et l’encens qu’il avait apporté réussissait à peine à camoufler cette odeur.

Ce tableau était fréquent avant que l’insuline ne fut découverte.

Brûlée vive ou dangerosité?

Toute la ville était aux abois. Une nouvelle épidémie faisait rage dans tout le pays et les premiers cas venaient d’apparaître dans la ville. Mais l’horreur atteint son comble quand Violette, la cadette de sept ans, présenta les premiers signes de la maladie.

Deux solutions s’offraient alors. Ou bien on laissait aller la maladie, alors la fillette vivrait quelque temps. Mais cette solution impliquait que durant sa brève existence, elle infecterait plusieurs autres personnes de son entourage. L’autre solution consistait à plonger la jeune enfant dans un bassin d’huile chaude.

Si elle en survivait, elle serait complètement défigurée pour toute sa vie, mais ne pourrait plus contaminer personne. Imaginez-vous, si vous l’osez, être la mère ou le père de Violette. Quelle décision prendrez-vous ?

Ce tableau était fréquent avant l’arrivée du premier vaccin.

Un père meurt après avoir été mordu par son fils de 4 ans

Nous sommes en 1620. La diphtérie est alors une maladie relativement fréquente et… mortelle. Infectées, les muqueuses de la gorge s’épaississent et finissent par obstruer complètement le passage de l’air dans les poumons.

Le patient aura beau vouloir inspirer ou expirer de l’air de toutes ses forces, plus rien ne passe. La mort par suffocation a alors lieu dans les minutes qui suivent l’obstruction complète. Le père voyant son fils souffrir ainsi et étant sur le point d’agoniser, il plongea sa main dans la bouche du petit et tenta d’enlever ce qui bloquait le passage de l’air.

Le fils, par réflexe, referma violemment sa bouche et mordit la main de son père jusqu’au sang. Quelques jours plus tard, le père développa aussi la diphtérie et, comme son fils, en mourut. Louis Mercado, médecin privé du roi d’Espagne Philippe III, en fut témoin et fut le premier à constater la nature transmissible de cette horrible maladie.

Bien sûr, les vaccins n’avaient pas encore été découverts.

Oui, mais

Nous pouvons tous constater le recul des maladies mortelles et des épidémies qui décimaient des populations entières. Et il est tout à fait normal et même louable de s’en féliciter. Mais la partie n’est pas gagnée pour autant.

En réalité, il existera toujours deux facteurs qui feront pencher l’équilibre de la maladie et de la santé dans un sens ou dans l’autre. La beauté de l’histoire est que nous avons le contrôle sur l’un et l’autre de ces facteurs.

Premier facteur: le patient

Le public a un rôle primordial à jouer en santé publique. S’il n’adopte pas un mode de vie sain et ne respecte pas les normes d’hygiène minimales requises, il forcera la balance à pencher du côté de la maladie. Les campagnes anti-vaccination ainsi que les doutes colportés contre les médicaments en général contribuent aussi à faire pencher la balance du côté de la maladie.

Quand une personne refuse de se protéger en se faisant vacciner ou en faisant vacciner ses enfants, elle met non seulement en jeu sa vie et celles de ses proches, mais représente une menace en santé publique. Il n’est pas normal qu’alors que des vaccins existent et sont disponibles certaines personnes refusent de faire vacciner leurs enfants. La résurgence de foyers épidémiques de rougeole, comme on le voit présentement, n’a aucune raison d’être acceptée.

La vaccination a éliminé complètement la variole de la surface de la Terre. Elle aurait pu, si tous les pays l’avaient adoptée, éliminer une autre maladie grave: la poliomyélite. Quant à la tuberculose, elle ne sévit qu’à des endroits où la promiscuité est grande et les mesures d’hygiène déficientes.

Quand le patient deviendra réellement un partenaire de sa santé, non seulement il favorisera sa propre santé, mais aussi il contribuera à l’amélioration de la santé publique.

Deuxième facteur: la recherche

La recherche demeure la seule garantie de pouvoir lutter efficacement contre les maladies présentes et futures. Ainsi, les antibiotiques ont longtemps été, et sont encore très efficaces contre les maladies infectieuses.

Mais les bactéries ne lâchent pas si facilement prise. Avec le temps, certaines bactéries peuvent développer des résistances aux antibiotiques. Qui plus est, on a découvert que ces bactéries résistantes peuvent partager leur «savoir-faire» avec d’autres bactéries augmentant ainsi les foyers de résistance.

Dans un article paru il y a quelques semaines, le Journal de Montréal rapportait que depuis cinq ans, 197 Québécois sont morts après avoir été infectés par l’une des bactéries résistantes surveillées par le ministère de la Santé (MSSS). Ce fléau pourrait devenir plus meurtrier que le cancer d’ici 2050.

Dans cette guerre sans fin entre l’homme et les microbes, notre seule arme efficace est la recherche scientifique. Elle vise deux objectifs: mieux connaître l’univers des microbes pour mieux se prévenir (recherche fondamentale) et développer de nouvelles armes (recherche appliquée et clinique) pour lutter contre les infections et les autres maladies.

S’asseoir sur ses lauriers et se contenter de bénéficier des avancées existantes n’est pas une option. Pour contrer les menaces, il faut encourager de toutes les façons possibles la recherche fondamentale et la recherche clinique en soutenant le mieux possible les médicaments novateurs.

En résumé, les deux clefs du succès: motiver le patient à devenir réellement partenaire de sa santé et favoriser la recherche et l’émergence de nouveaux médicaments.

https://quebec.huffingtonpost.ca/

Les six dégoûts essentiels aux humains


Le dégout que ce soit une mauvaise hygiène, de certains animaux, de lésion, d’insecte sert à diminuer les risques de maladies. Probablement une intuition en rapport à leur environnement et l’évolution des maladies
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Les six dégoûts essentiels aux humains

 

Deux pommes pourries.

Le dégoût est une réponse innée pour éviter, ou du moins diminuer, les risques d’infection et de transmission de maladies. Photo : iStock

Le dégoût est reconnu depuis longtemps comme une émotion dont l’évolution au cours des siècles a permis à nos ancêtres d’éviter les infections de toutes sortes. Des chercheurs britanniques montrent aujourd’hui qu’il se structure autour de six thèmes différents liés à l’évitement d’animaux ou de personnes, et à des habitudes.

Un texte d’Alain Labelle

C’est la première fois que des chercheurs utilisent la perspective de la maladie pour analyser la nature du dégoût, ce qui leur a permis d’établir six catégories qui le déclenchent :

  • De la nourriture pourrie;
  • Une mauvaise hygiène;
  • Des animaux et des insectes;
  • La sexualité;
  • Les difformités physiques;
  • Les lésions et blessures.

Le dégoût est ainsi une réponse du corps pour éviter, ou du moins diminuer, les risques d’infection et de transmission de maladies.

Les chercheurs de l’École d’hygiène et de médecine tropicale de Londres (LSHTM) affirment que l’établissement de ces catégories peut aider à mieux cibler les messages de santé publique, par exemple pour encourager le lavage des mains ou contrer la stigmatisation associée à certaines maladies.

Des rats fouillent dans des sacs de poubelle.

Les animaux et insectes inspirent le dégoût. Photo : iStock/Chanawat Phadwichit

Ce type de comportement d’évitement de la maladie est très répandu chez les animaux, ce qui nous porte à croire qu’il est très ancien du point de vue de l’évolution. Le professeur Val Curtis, LSHTM

Le professeur Val Curtis et son équipe ont interrogé plus de 2500 personnes sur Internet, énumérant 75 scénarios potentiellement dégoûtants auxquels elles pourraient devoir faire face, comme des personnes présentant des signes évidents d’infection, des lésions cutanées purulentes, ou encore des objets grouillant d’insectes.

Les participants devaient évaluer la force de leur réaction de dégoût pour chaque scénario sur une échelle allant de « pas de dégoût » à « dégoût extrême ».

Parmi tous les scénarios présentés, les plaies purulentes ont été jugées les plus dégoûtantes. Le manquement aux normes d’hygiène de base, comme le fait d’avoir une mauvaise odeur corporelle, a également été jugé particulièrement dégoûtant.

Une plaie ouverte avec du pus.

Les infections purulentes inspirent aussi le dégoût. Photo : iStock

Le dégoût d’hier à aujourd’hui

C’est en analysant les réponses des participants que les chercheurs ont été en mesure de déterminer les six catégories communes de dégoût. Elles se rapportent toutes à divers types de menaces de maladies infectieuses rencontrées chez nos ancêtres.

Par exemple, le fait de manger de la nourriture pourrie menait à des maladies comme le choléra. Un contact intime avec des personnes malpropres risquait de transmettre la lèpre, des pratiques sexuelles exposaient un individu à la syphilis et le contact avec des plaies ouvertes pouvait conduire à la peste ou à l’infection par la variole.

Éviter les parasites

Ces résultats confirment la « théorie de l’évitement parasitaire », selon laquelle la notion du dégoût a évolué chez les animaux, ce qui les encourage à adopter des comportements visant à réduire le risque d’infection.

Un comportement qui est reproduit par l’humain, le dégoût incitant celui-ci à agir de manière particulière, ce qui minimise chez lui le risque d’être exposé aux maladies.

Une meilleure compréhension du dégoût nous permet de mieux comprendre les mécanismes du comportement d’évitement des maladies et nous aidera à mettre au point de nouvelles méthodes pour garder notre environnement, les animaux et nous-mêmes en bonne santé. Le professeur Val Curtis, LSHTM

Différences entre hommes et femmes

Ces travaux montrent qu’il existe des différences entre les sexes dans leurs réactions aux différents scénarios dégoûtants qui leur ont été présentés. Par exemple, les femmes évaluent les scénarios plus intensément que les hommes.

Une réalité qui concorde avec le fait que les hommes sont connus pour se livrer à des comportements plus risqués que les femmes.

Les catégories les plus dégoûtantes pour les participantes étaient liées aux comportements sexuels à risque et aux animaux porteurs de maladies.

Avant cette étude, l’équipe avait prédit que les types de dégoût correspondraient directement aux catégories de menaces potentielles de maladies.

Cependant, ce travail a permis de constater que les types de dégoût étaient plus étroitement liés aux mesures que les gens doivent prendre pour éviter les maladies, par exemple en ne touchant pas les lésions cutanées ou en ne s’approchant pas des personnes ayant une mauvaise odeur corporelle.

Il est certain, d’après ces résultats, que les gens ont un sens intuitif de ce qu’ils doivent éviter dans leur environnement, et notre coévolution avec les maladies n’y serait pas étrangère.

Micheal de Barra, Université Brunel de Londres

Le détail de ces travaux est publié dans la revue Biological Sciences.

https://ici.radio-canada.ca/

Le Saviez-Vous ► Microbe, virus, bactérie : quelle différence ?


On connaît les bactéries, les microbes certains sont utiles pour la vie, pour l’humain, mais parmi eux, il y a ceux qui donnent des maladies qu’on peut généralement soigner. Cependant, les virus sont plus dangereux, et les antibiotiques ne peuvent rien contre des maladies comme le Sida, la variole ….
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Microbe, virus, bactérie : quelle différence ?

 

Par Antoine Besse, Futura

 

Derrière les maladies que nous attrapons, se cachent toujours les mêmes coupables : les microbes. Mais tous ne sont pas forcément dangereux. Alors, qu’est-ce réellement qu’un microbe ? Que signifie donc ce terme ? Quelle différence y a-t-il entre un virus et une bactérie ?

Le terme microbe signifie « petite vie ». Il a été inventé par le chirurgien français Charles-Emmanuel Sédillot en 1878 pour désigner tous les êtres vivants qui ne se voient qu’au microscope et qui provoquent des maladies.

On sait maintenant que ce terme commode n’est pas très scientifique. Il mélange en effet des micro-organismes très différents :

Les premières bactéries observées avaient des formes de bâton (bakteria en grec). © Kateryna Kon, Shutterstock

Les premières bactéries observées avaient des formes de bâton (bakteria en grec). © Kateryna Kon, Shutterstock

Les bactéries, des cellules sans noyau

Les bactéries sont des êtres vivants microscopiques, donc des microbes, constitués d’une unique cellule entourée d’une paroi et dépourvue de noyau (elles font partie des organismes procaryotes). Elles mesurent autour de 1 µm (une bactérie est donc cinquante fois plus fine qu’un cheveu) et sont le plus souvent en forme de bille ou de bâtonnet. Les bactéries sont les premières formes de vie apparues sur Terre il y a plus de trois milliards d’années et elles colonisent encore la totalité des milieux terrestres.

Beaucoup d’entre elles ne sont pas nocives, certaines s’avèrent même bénéfiques pour l’Homme (elles nous aident à digérer, par exemple), mais d’autres sont à l’origine de maladies graves comme la peste, le choléra, la tuberculose ou, moins terrible, l’angine. Les antibiotiques empêchent la multiplication des bactéries.

Les virus, des éléments génétiques parasites

Le virus (qui signifie « poison » en latin) représente un agent infectieux réduit à son strict minimum : une capsule en protéines (appelée capside) protégeant un brin de matériel génétique codant pour lui-même et la capsule.

Pour se multiplier, le virus, environ vingt fois plus petit qu’une bactérie, doit rentrer dans la cellule hôte et parasiter ses fonctions de réplication. Les virus sont tous à l’origine de maladies : poliomyélite, grippe, rage, Sida, variole Les antibiotiques n’ont aucun effet contre les virus

https://www.futura-sciences.com/

Le Saviez-Vous ► Cette petite cicatrice sur le bras. Voici sa signification


La plupart des enfants nés avant 1970 ont une cicatrice ronde sur l’épaule gauche. Si mes souvenirs sont bons, cette vaccination était avant de commencer la maternelle. Aujourd’hui, dans beaucoup de pays, cette vaccination n’existe plus
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Cette petite cicatrice sur le bras. Voici sa signification

 

Certaines cicatrices dans notre corps peuvent raconter des histoires du passé et d’autres apparaissent subitement sur notre peau sans que nous connaissons leur histoire.

La petite cicatrice ronde que nous avons presque tous sur notre bras gauche généralement est la cicatrice du vaccin contre la variole.

Avant 1970, ce vaccin était très répandu. On employait le virus vaccinal vivant pour déclencher une réaction immunitaire qui protègerait les personnes vaccinées contre le virus de la variole. Après la vaccination, des gonflements et des irritations se forment sur cette zone et une sorte de couche externe se manifeste sur le bras en quelques semaines lorsque les boursoufflures se dégonflent.

Avez-vous déjà remarqué cette petite cicatrice ?

Pour faire passer le vaccin, une aiguille pénètre la peau et plonge le virus vaccinal vivant dans le bras de la personne à plusieurs reprises.

A chaque fois que l’aiguille passe par la peau, le vaccin se répand et des boursouflures et des gonflements se forment ensuite. C’est pour cette raison que les cicatrices sont étendues.

Juste après l’administration du vaccin, un petit grossissement apparaît sur la zone de la peau qui persiste durant une période de 6 à 8 heures au maximum. Ce gonflement disparaît et cette zone redevient normale deux mois plus tard. Le gonflement qui apparaît ressemble à une piqûre de moustique.

Cette partie commence alors à se dégonfler et forme un bouton qui décharge un certain fluide et forme un ulcère. Ce dernier guérit en formant une cicatrice. La durée de ce processus complet peut prendre entre 2 à 5 semaines,  mais il y a même des périodes où ce processus d’ulcération et de rétablissement se reproduit 2 à 3 fois.

La variole, cette maladie qui a engendré de graves maladies et causé des centaines de milliers de décès, a heureusement disparu dans presque tous les pays du monde occidental après le début des années 70. La vaccination n’est plus nécessaire sauf pour les personnes qui prévoient des voyages dans un pays où le virus est encore présent.

La vaccination contre la variole a été suspendue définitivement dans certains pays du monde.

https://astucesplus.fr

Le Saviez-Vous ► En 1885, une émeute antivaccination éclatait à Montréal


Aujourd’hui, la vaccination est majoritairement acceptée pour éviter des épidémies, il en reste quand même qui sont contre la vaccination. Il fut un temps que des émeutes ont eu lieu à Montréal en 1885 contre la vaccination de la variole. Il y a eu beaucoup de mort, des défigurations à cause de cette maladie qui s’est propagé au Québec
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En 1885, une émeute antivaccination éclatait à Montréal

 

Un homme ligoté se fait vacciner de force.

Gravure de John Henry Walker concernant l’émeute anti-vaccin de 1885.   Photo : Musée McCord

En mars 1885, un fléau envahit Montréal. La variole, aussi appelée la petite vérole, fait rage. Comble de malheur, la population québécoise est réfractaire aux vaccins, les jugeant inutiles et dangereux, raconte Laurent Turcot. Après six mois d’épidémie, Montréal devient donc le théâtre d’une imposante émeute antivaccination.

Malgré l’existence d’un vaccin antivariole, bon nombre de médecins au Canada menaient des campagnes contre celui-ci. Certains croyaient que le fait d’injecter le virus rendait malade, ou que la vaccination n’avait pas encore fait ses preuves, note Laurent Turcot.

Les employeurs demandent à leurs employés de se faire vacciner sous peine d’être congédiés.Laurent Turcot, historien

Les citoyens qui refusent de se conformer aux nouvelles mesures sanitaires de la Ville reçoivent des amendes et sont menacés d’emprisonnement.

« Le 28 septembre 1885, des émeutiers mettent le feu au bureau de santé du faubourg de l’est puis se dirigent vers l’hôtel de ville où des vitres sont brisées. […] L’émeute dure jusqu’au matin. »

L’épidémie de variole de 1885 est la plus importante de l’histoire du Québec, précise l’historien.

Près de 20 000 personnes sont atteintes de la variole. 13 000 sont défigurées et 5 864 en meurent, dont plus de 3 100 à Montréal. Laurent Turcot, historien

L’épidémie de variole de Montréal est la dernière apparition non maîtrisée de ce fléau dans une ville moderne.

http://ici.radio-canada.ca

Réchauffement climatique: la planète sera inhabitable bien plus tôt qu’on ne le pense


Depuis quand des scientifiques de l’environnement ont lancé l’alerte ? On en parlait quand j’étais une petite fille. Aujourd’hui on sent l’urgence d’agir, mais il y a les climato-septiques qui pensent qu’a leurs gains et ne voient, ni n’entendent rien. Ce que nous laisserons à nos enfants et petits-enfants est une terre empoisonnée. Il fera chaud, la sècheresse augmentera et des maladies du passées cachées dans la glace referont surface.
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Réchauffement climatique: la planète sera inhabitable bien plus tôt qu’on ne le pense

 

Effets du changement climatique | Ken Kistler via publicdomainpictures.net CC License by

Effets du changement climatique | Ken Kistler via publicdomainpictures.net CC License by

Repéré par Vincent Manilève

Repéré sur The New York Magazine

Dans cent ans, tout aura changé.

 

Les dystopies climatiques inondent la culture populaire, provoquant chez certains d’entre nous une forme d’angoisse du lendemain, ou de l’été qui vient.

David Wallace-Wells nous apprend aujourd’hui dans le New York Magazine que ces craintes sont en deçà de la réalité.

«La plupart des gens parlent comme si Miami et le Bangladesh avaient une chance de survivre, écrit-il en introduction. La plupart des scientifiques à qui j’ai parlé estiment que nous les perdrons d’ici la fin du siècle, même si nous arrêtons de consommer des énergies fossiles dans la décennie qui vient.»

Dans cette enquête fascinante, il dresse ensuite la liste des menaces directes et concrètes à l’égard de l’homme, des menaces qui pourraient apparaître avant la fin du siècle. Par exemple, la température du thermomètre mouillé, une mesure de l’évaporation d’eau dans une parcelle d’air, est sur le point d’atteindre un seuil critique.

«Même si nous atteignons le seuil des deux degrés de réchauffement prévus par les Accords de Paris, des villes comme Karachi ou Calcutta deviendront inhabitables, subissant chaque année des vagues mortelles de chaleur comme celles qui les ont paralysées en 2015. Si on atteint quatre degrés d’augmentation, la vague de chaleur mortelle qui a frappé l’Europe en 2003, et qui a tué 2.000 personnes par jour, deviendra un été normal.»

Les stocks de nourritures pourraient aussi être affectés à travers le monde. Les sécheresses transformeront les terres cultivées les plus importantes en déserts: on estime que, d’ici 2080, si rien n’est fait pour réduire les émissions, le sud de l’Europe pourrait, entre autres régions, voir ses terres mourir.

Anthrax et peste bubonique

Aujourd’hui, 10.000 personnes meurent chaque année à cause de l’air pollué, et plus de 330.000 à cause de la fumée provoquée par les incendies. La forêt amazonienne, pourtant tropicale, pourrait devenir si sèche que des feux se propageraient sans peine et détruiraient une grande partie de sa surface. Quand on sait que la forêt fournit 20% de notre oxygène, il est difficile de ne pas être inquiet.

Les océans aussi seront bientôt dangereux, et pas seulement parce que le niveau de l’eau va augmenter. Le carbone contenu dans les océans et les mers représentent un tiers du total sur la planète et engendre une acidification de l’eau. Cela va augmenter la température de l’eau et menacer de nombreuses espèces.

Saviez-vous également que l’Arctique renferme dans sa glace des maladies qui n’ont pas parcouru l’air depuis des millions d’années? Des scientifiques ont également découvert il y a peu des traces de peste bubonique, de varioles, et même de cette grippe qui a tué plus de cent millions de personnes au début du XXe siècle. La fonte des glaces pourrait libérer ces maladies. L’année dernière, un garçon est ainsi mort à cause de l’anthrax qui avait déjà contaminé et tué un cerf il y a plus de soixante-dix ans. Ce dernier est remonté à la surface à cause de la fonte du permafrost.

Voilà quelques-uns des éléments avancés par le journaliste. Pour lire les autres

(et la liste est aussi longue que terrifiante), c’est par ici.  (en anglais)

http://www.slate.fr/

Une équipe de chercheurs a recréé un virus proche de la variole


Est-ce une bonne chose ou bien une réussite qui pourrait être un désastre ? La variole était une maladie mortelle et elle est disparue, mais peut-elle revenir sur une autre forme, une forme fait par l’être humain. Vous imaginez avec peu d’argent et quelques mois recréer une maladie proche de la variole pourrait être bénéfique pour de nouveaux vaccins, mais aussi dans de mauvaises mains devenir une arme biologique, ce n’est vraiment pas rassurant
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Une équipe de chercheurs a recréé un virus proche de la variole

Via Wikimédia Commons.

Via Wikimédia Commons.

Repéré par Jean-Marie Pottier

Elle a réussi à recréer le virus de la vaccine, une maladie voisine, pour un coût de «seulement» 100.000 dollars et quelques mois de travail.

Cela fera quarante ans l’an prochain que les derniers cas de variole, l’une des maladies les plus mortelles de l’histoire, ont été signalés, à Birmingham, en Angleterre. La maladie a été déclarée officiellement éradiquée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1980. Et pourtant, il semble étonnamment facile aujourd’hui de recréer le virus.

Telle est du moins la conclusion d’une expérience que rapporte la revue Science. Emmenée par David Evans, un virologue de l’université d’Alberta à Edmonton (Canada), une équipe de chercheurs a synthétisé à partir de fragments d’ADN disponibles dans le commerce le virus de la vaccine, une maladie infectieuse du cheval proche de la variole. Si cette expérience n’a pas encore fait l’objet d’une publication scientifique, elle a notamment été discutée en novembre 2016 lors d’une réunion de l’OMS, qui a noté que

«cet effort a coûté environ 100.000 dollars et a pris six mois. Toute l’information nécessaire pour séquencer et générer le virus était publiquement disponible».

«Aucun doute: si c’est possible pour la vaccine, c’est possible pour la variole», explique à la revue le chercheur Gerd Sutter, de l’université Ludwig-Maximilians de Munich.

Cette recherche a des objectifs nobles, notamment le développement de meilleurs vaccins et de traitements contre le cancer, mais pose, explique Science, la question de savoir «comment des terroristes ou des États voyous pourraient utiliser les biotechnologies modernes», et donc aussi de la façon de réguler ce genre de travaux pour empêcher qu’ils ne tombent dans de mauvaises mains.

Comme le résume crûment The Verge, «ressusciter un cousin lointain de la variole peut ouvrir la voie à de meilleurs vaccins, ou à une guerre biologique».

Selon Tom Frieden, l’ancien président du Centers for Disease Control and Prevention, un organisme public américain, interviewé par le Washington Post, cette recherche pourrait par ailleurs vider de son intérêt le débat sur l’avenir des derniers échantillons du virus, conservés dans des centres de recherche à Atlanta et Novossibirsk: certains plaidaient pour les détruire pour s’en débarrasser définitivement, d’autres pour les garder comme objet d’étude.

«Nous vivons dans un meilleur des mondes où il existe une capacité à recréer des organismes qui ont existé dans le passé ou à créer des organismes qui n’ont jamais existé», conclut-il avec pessimisme.

http://www.slate.fr

Des chercheurs découvrent le plus ancien virus connu de la variole


Les chercheurs croient que le virus de la variole serait plus récent qu’ils pensaient. Il ne serait pas issu de l’ancienne Égypte, mais vers le 17e siècle
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Des chercheurs découvrent le plus ancien virus connu de la variole

 

Le virus de la variole

Le virus de la variole. Photo : iStock

    Des chercheurs ont découvert l’ADN d’un virus de la variole dans le corps d’un enfant mort au 17e siècle. Les travaux de l’équipe de scientifiques ont été publiés jeudi dans la revue américaine Current Biology.

RADIO-CANADA AVEC AGENCE FRANCE-PRESSE

Le virus a été découvert dans le corps de l’enfant qui reposait dans une crypte sous une église en Lituanie.

Le séquençage de l’ADN indiquerait que l’infection est apparue plus récemment que les scientifiques pensaient. Le microbe aurait aussi connu plusieurs mutations.

Les scientifiques ont reconstitué le génome de la souche trouvée dans le corps et l’ont comparé à ceux de la variole du 19e siècle et des années 1970. L’ancêtre viral commun est apparu entre 1588 et 1645, une grande période d’exploration et de migration qui pourrait avoir contribué à la propagation de la variole dans le monde.

« Il y a des signes que des momies égyptiennes vieilles de 3000 à 4000 ans avaient des marques rappelant des peaux grêlées, interprétées comme résultant des pustules caractéristiques de la variole », explique Ana Duggan, une chercheuse de l’Université McMaster au Canada, principale auteure de ces travaux.

« Cette dernière découverte remet vraiment en question cette interprétation et laisse penser que l’histoire de la variole dans les populations humaines pourrait être inexacte », ajoute-t-elle.

Avec cette nouvelle découverte, les chercheurs croient que les Égyptiens de l’époque de Ramsès ne souffraient peut-être pas de variole, mais d’autres maladies comme la varicelle ou la rougeole.

La maladie a été éradiquée dans les années 70 grâce à une campagne de vaccination. Il en existe encore des spécimens dans des laboratoires sécurisés.

http://ici.radio-canada.ca/

Le Saviez-Vous ► La lutte contre les infections: horreur et bonheur


Depuis plusieurs années, on ne vaccine plus les enfants de la variole du moins au Canada, car elle a tranquillement disparu avec le temps grâce au vaccin découvert en 1796. Le virus est maintenant dans deux laboratoires au cas qu’un accident bactériologie ou une guerre bactériologique ferait apparaitre cette maladie. Le vaccin a fait ses preuves pour d’autres maladies, mais qui ne sont pas totalement disparus et peuvent revenir comme on l’a déjà vu avec la rougeole et la coqueluche au pays. Enfin d’autres virus qui récemment fait rage et dont des vaccins ont été mis ou sont en voie d’être sur le marché
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La lutte contre les infections: horreur et bonheur

 

Jacques Beaulieu

Chroniqueur et communicateur scientifique


Le premier vaccin

Ramsès V, 1 145 années avant Jésus-Christ serait mort de la variole. Dès la fin 1979, une commission d’experts affirme que la variole a été complètement éradiquée de la surface de la planète. Le 8 mai 1980, l’OMS le confirme officiellement par sa résolution WHA33.3. Le dernier cas répertorié avait été diagnostiqué en Somalie en début 1977. Que s’est-il passé en ces quelque 3100 ans d’histoires?

Des hécatombes à répétition

Responsable de millions de morts sur tous les continents, la variole a décimé des populations entières. Tel fut le cas, entre autres, des populations amérindiennes. La variole fut associée à de grandes épidémies. Un adulte sur trois ou un enfant sur cinq qui la contractait en mourrait. Ceux qui survivaient étaient souvent défigurés, le visage morcelé par les cicatrices laissées par les pustules créées par la maladie. Le début de la fin de ce fléau est bien noté : le 14 mai 1796.

La naissance d’un vaccin

C’est la date anniversaire du premier vaccin jamais administré comme tel à un être humain. Ce jour-là, un bon médecin de campagne, le Dr Edward Jenner, tente une expérience dont il fut loin de pouvoir apprécier l’ampleur future.

Il prélève du pus sur la main d’une femme, Sarah Nelmes. Celle-ci venait de traire sa vache, qu’elle appelait Blossom, atteinte de la vaccine aussi connue sous le nom de variole des vaches. Blosson avait donc sur ses pis des papules qui sous l’effet de la traite avaient déposé du pus sur la main de la trayeuse, Sarah.

Le Dr Jenner avait remarqué, ainsi que bien d’autres, que les valets de ferme qui, comme Sarah, trayaient les vaches et étaient en contact avec ce pus étaient le plus souvent épargnés durant les épidémies de variole humaine.

Il préleva donc un peu de ce pus et par scarification (en égratignant la peau) inocula un enfant âgé de 8 ans: James Phillip. James contracte la vaccine, mais avec une seule pustule qui apparaît et disparaît bien vite. Trois mois plus tard, le Dr Jenner inocule la variole humaine à son jeune protégé. L’enfant n’attrape pas la maladie. Le médecin est bien sûr absolument soulagé et réjoui de ce succès, issu, il faut l’avouer, d’une audace peu commune. Il invente le terme vaccination qui tient son origine latine de vacciae (traduction: de la vache).

Une passion qui défie la raison

Le premier vaccin était donc né. Le Dr Jenner se ruina, dans le sens propre du terme, à vouloir en faire la promotion. Il publie à ses frais un livre intitulé : An Inquiry into the Causes and Effects of the variolae vaccina. Souvenons-nous que Pasteur n’a pas encore découvert le monde microbien. Jenner nomme l’élément pathogène causant la variole: virus mot latin qui signifie poison.

Quittant la vie rurale de son Gloucestershire natal, il s’installe à Londres et vaccine gratuitement des centaines de personnes pour prouver les effets de sa découverte. À bout de ressources et au bord de la faillite, il revient s’installer à Berkeley où il exerce la médecine et termine honorablement sa vie.

Mais graduellement l’idée fait son chemin, 24 ans plus tard, à l’aube du XIXe siècle, un médecin américain, Benjamin Waterhouse, vaccine tous les membres de sa famille. En 1801, ce sera au tour de Thomas Jefferson, le président des États-Unis, de faire la même chose. La pratique de la vaccination se répand alors très vite en Europe et en Amérique.

Le deuxième vaccin

Plus de 80 années plus tard, Louis Pasteur découvrira les fondements scientifiques expliquant la vaccination et en 1885 les appliquera à une autre maladie: la rage en vaccinant le jeune Joseph Meister. La vaccination préventive, comme pour la variole et celle curative comme pour la rage sont donc dès lors solidement implantées. Bien que n’ayant plus rien à voir avec la vache, Pasteur conserve le nom vaccination à la mémoire du Dr Jenner, celui qui l’avait ainsi nommée.

Vers l’éradication

En 1967, l’OMS adopte une nouvelle stratégie. Il s’agirait alors d’identifier les cas de variole, de les isoler et de vacciner tous ceux qui vivent à proximité de ces cas. Ce mode d’intervention connu sous le nom de stratégie de surveillance et d’endiguement connut enfin le succès escompté tant et si bien que la variole n’existe plus comme maladie à la surface de la Terre.

Pour éviter toute contamination accidentelle, tous les stocks connus du virus furent transférés dans deux laboratoires, le Center for Disease Control and Prevention(CDC) aux États-Unis et le Centre national de recherche en virologie et biotechnologie (VECTOR) de Koltsovo en Russie. Ces laboratoires conservent ces souches aux fins de recherche scientifique et au cas où de nouveaux cas viendraient à se manifester. Par exemple, au Canada, la vaccination de masse a été abandonnée en 1972. Tous ceux qui sont nés après cette date n’ont donc jamais été vaccinés contre ce virus. On doit donc conserver des stocks pour recommencer une vaccination advenant une contamination accidentelle ou lors d’une guerre biologique par exemple.

Bien sûr, tous les vaccins n’ont pas la même efficacité, et il serait illusoire penser éradiquer toutes les maladies infectieuses de la terre. Mais n’empêche que bien des maladies qui étaient responsables de véritables hécatombes ont été maîtrisées. On peut ainsi penser à la tuberculose ou encore à la poliomyélite qui encore dans les années 1950 faisaient des ravages dans nos sociétés.

Deux clés: informer et enseigner

Dans cette lutte entre l’homme et le monde microbien, bien d’autres efforts devront être consentis. D’une part, il faut se souvenir de ne jamais baisser la garde. Nous l’avons vu encore récemment, des maladies que l’on ne rencontrait pratiquement plus comme la rougeole ou la coqueluche ont resurgi parce que des parents avaient omis de faire vacciner leurs enfants. D’autre part, il ne faut jamais sous-estimer la capacité des microbes de se régénérer et même de générer de nouveaux venus. Dans les années 1980, le virus du SIDA a ainsi fait son apparition. Puis on a vécu la dernière épidémie du virus Ebola. Depuis quelques mois maintenant, on entend parler d’un nouveau virus le Zika dont on ne connait pas encore toutes les propriétés. Il convient donc de renforcer les messages des bienfaits et de la nécessité des vaccinations et d’enseigner à nos enfants ce que sont les vaccins et en quoi ils sont essentiels. Peut-être qu’ainsi les prochaines générations adhéreront moins facilement aux campagnes anti-vaccination qui malheureusement pullulent sur l’internet. Il faut aussi continuer à investir en recherche afin de trouver de nouvelles armes contre les microbes anciens et nouveaux.

L’éradication de la variole nous enseigne qu’avec une volonté sans faille de part et d’autre, un travail d’équipe et un esprit de solidarité internationale, il est possible d’atteindre dans le domaine de la santé publique des objectifs des plus ambitieux.

Merci

Alors, au nom de nous tous aujourd’hui qui bénéficions de l’éradication de la variole de notre planète, merci au Dr Edward Jenner, à son jeune protégé James Phillip, à la fermière Sarah Nelmes et à sa vache Blossom qui ce 14 mai 1976 allaient révolutionner la lutte aux maladies infectieuses.

Du même auteur: Les vaccins nos amis pour la vie, Éditions Jacques Beaulieu, janvier 2016

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Vaccins : pourquoi les théories des anti sur Internet ont autant de succès


C’est le même constat en Amérique. J’ai d’ailleurs eu connaissance de personnes qui me disaient qu’ils ne voulaient pas faire vacciner leurs enfants à cause des effets secondaires, mais aussi que certaines des maladies visées avaient disparu. Pourtant sans vaccins, ces maladies reviennent
Nuage

Vaccins : pourquoi les théories des anti sur Internet ont autant de succès

La mouvance anti-vaccins prend de l'ampleur en France. © Creative Commons

La mouvance anti-vaccins prend de l’ampleur en France. © Creative Commons

Par Lise Loumé

La mouvance anti-vaccins s’est propagée en France et dans le monde par le biais d’Internet. Pourquoi de nombreuses personnes adhèrent à ses théories ? Décryptage.

Se protéger soi-même et protéger les autres : voilà toute l’importance de la vaccination, sujet majeur de santé publique dont Sciences et Avenir a consacré son dossier du numéro de décembre 2015

Un rappel important à un moment où le vaccin est plus que jamais victime de son succès. Il a permis d’éradiquer totalement la variole. La poliomyélite, la diphtérie, le tétanos ne sont plus que des souvenirs dans les pays développés.

« Et justement, parce que ces maladies ont disparu, des citoyens des pays développés finissent par ne considérer que les effets secondaires et les risques éventuels que peut comporter la vaccination, comme tout produit de santé », analyse Serge Montero, président du comité Vaccins du Leem (Les Entreprises du Médicament) lors d’une table-ronde sur le sujet organisé le 10 décembre 2015 à Paris.

« Paradoxalement, alors que la population occidentale implore les scientifiques de trouver un vaccin contre le Sida et Ebola, deux maladies qui ont causé la mort de millions d’individus pour la première, de milliers pour la deuxième, et ce en majorité dans les pays les plus pauvres, elle a tendance à décrier les vaccins qui sont à sa disposition ».

70 % des sites et blogs remettent en cause des faits scientifiquement démontrés

Car la mouvance anti-vaccins est très présente en France.

« Si 9 % de la population était méfiante envers les vaccins au début des années 2000, cette proportion est montée à… 40 % dans les années 2010 ! », explique Gérald Bronner, sociologue et professeur à l’Université Paris-Diderot.

Malgré ce que laissent penser ces chiffres, la mouvance n’est pas née avec Internet.

« Elle est en fait apparue en même temps que les vaccins eux-mêmes ! », précise le spécialiste.

Dès la fin du 19e siècle donc. « Mais les argumentaires anti-vaccins sont longtemps restés cantonnés à des milieux de radicalité, et ne gagnaient pas l’espace public ».

C’est donc bien Internet qui a permis une large propagation de ces idées.

« Le Web est un marché dérégulé dans lequel ceux qui ont le plus de temps et les plus engagés – les militants, croyants, et « lanceurs d’alerte » autoproclamés – sont ceux qui occupent le plus d’espace », analyse-t-il.

L’Hexagone, comme les autres pays européens, compte un peu moins de 5 % d’anti-vaccins. Pourtant, le nombre de sites et de blogs français contestant la vaccination  est majoritaire sur le sujet.

« De manière générale, 70 % des sites et blogs présents sur la Toile diffusent des contenus qui s’apparentent à des croyances et remettent en cause des faits scientifiquement démontrés, explique-t-il. Dès qu’une personne effectue des recherches sur la dangerosité potentielle des vaccins sur Internet, elle tombe facilement sur ces sites, dont les sources ne sont souvent ni vérifiées ni datées ».

Tomber sur ces sites est une chose, adhérer à leur contenu en est une autre. Pourquoi parviennent-ils à convaincre autant de monde ?

« Ces théories fonctionnent sur de nombreux individus parce qu’elles favorisent ce que les sociologues appellent la « démagogie cognitive » : elles agissent sur le fonctionnement « ordinaire » du cerveau », qui comporte de nombreux biais : par exemple, notre cerveau surévalue par un facteur 10 ou 15 les plus faibles probabilités, ce qui fait que nous surévaluons le risque par rapport au bénéfice apporté », explique Gérald Bronner. « Autre exemple de biais : nous concevons davantage les conséquences de nos actions plutôt que de nos inactions.

 Selon lui, ce biais permet notamment d’expliquer pourquoi des parents anti-vaccin ne se soucient pas suffisamment des conséquences de leur inaction, c’est-à-dire de n’avoir pas fait vacciner leur enfant. Sans oublier que les amateurs d’informations un tant soit peu indécis ont plutôt tendance à rechercher des informations qui confirmeront leurs premières opinions et à éviter la confrontation à d’autres idées.

Sortons du démagogisme et de l’idéologie organisés par le Web »

Alors comment redonner confiance dans la vaccination ?

« Sortons du démagogisme et de l’idéologie organisés par le Web et apprenons à rétablir le centre de gravité de nos opinions scientifiques dans une appréciation raisonnable et raisonnée des risques et des bénéfices des progrès scientifiques et technologiques », résume le sociologue.

 Ce qui, selon Serge Montero, passe par davantage d’informations fiables et sourcées provenant des scientifiques et des médecins sur la Toile, afin de ne plus laisser le champ libre aux théories non fondées sur les vaccins.

« Précisons que même si Internet est une source majeure d’informations pour se faire une opinion sur les vaccins, elle arrive après le médecin traitant et l’avis des proches », conclut Marie-Aliette Dommergues, pédiatre et infectiologue du Centre hospitalier de Versailles.

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