Le Saviez-Vous ► Quel a été l’évènement le plus catastrophique de l’histoire de l’humanité ?


Un des grands évènements de l’histoire humaine à part des guerres, fut probablement la Mort noire, mieux connu sous le nom de la peste bubonique. Elle a tué à elle seule environ de 60 à 80 % certaines villes et s’est répandu à travers le monde.
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Quel a été l’évènement le plus catastrophique de l’histoire de l’humanité ?

Xavier Desvaux  Immunologiste, peintre, et parfois d’autres choses

Dallas Mitchell

Auteur original

Cette réponse peut ne pas être une traduction fidèle de la réponse de Dallas Mitchell à Quora en anglais : What was the most Catastrophic event in Human history?

En termes de pourcentage de la population mondiale tuée et touchée, à mon avis, ce serait la peste noire qui a culminé dans les années 1300. La peste bubonique –la Mort Noire– a été la pandémie la plus dévastatrice de l’histoire, avec littéralement des centaines de millions de personnes tuées dans le monde. La peste noire a tué jusqu’à 60, voire 80 % de la population dans certaines villes médiévales. Des villes entières ont été pratiquement anéanties. Dans certains endroits, les gens mouraient trop vite pour que les survivants puissent les enterrer.

C’était horrible – les gens ne savaient que faire. Étant superstitieux, ils brûlaient des sorcières pour essayer de l’arrêter. Il y a eu des émeutes, des persécutions. La peste est arrivée par vagues et s’est répandue dans le monde entier, frappant durement l’Europe, mais elle a aussi transité dans tout le Moyen-Orient et en Extrême Orient.

Les symptômes étaient aussi épouvantables, et la mort était lente et douloureuse. Cela commençait généralement par la toux. Des tumeurs, des furoncles et des lésions apparaissaient sur la peau, qui commençait à noircir, avec une forte fièvre et des vomissements de sang.

On l’appelait aussi « La Grande Peste », « La Peste », « La Peste Noire », et bien d’autres noms. Impuissants à la soigner, les gens s’en remettaient aux médecins de la peste, qui portaient des tenues étranges avec des masques ressemblant à des becs qui contenaient des herbes pour aider à combattre l’odeur nauséabonde des victimes mourantes (NdT les masques étaient aussi censés les protéger de la maladie)

La place manquait dans les cimetières et on entassait les corps dans d’immenses tranchées pour des enterrements de masse. Des gens sont morts dans leurs maisons, à l’insu de tous. La peste a entraîné une réduction importante de la population totale réelle de la planète – elle a fait passer la population de 450 millions à 350 millions – et n’oublions pas qu’il n’y avait pas de contrôle des naissances efficace – les gens faisaient encore des enfants pendant l’épidémie. Dans le sud de la France et en Espagne, 75-80% de la population a été tuée par la peste.

La peste a eu un impact profond sur la culture.

 

https://fr.quora.com

Le Saviez-Vous ► Les remèdes contre la peste les plus inefficaces de l’histoire


La médecine a fait de grands progrès et c’est une chance pour nous, même s’il y a encore beaucoup trop de maladies sans traitements et que des épidémies sévissent encore. Imaginez être né pendant que les épidémies de pestes faisaient des millions de victimes sas savoir l’origine de la maladie, ni comment la soigner et ne pas connaître non plus les règles d’hygiène de bases. Il y a eu plusieurs traitements au Moyen-Age, qui étaient totalement inutile, jusqu’à temps qu’on instaure la quarantaine, qu’on procède au ménage et désinfection et enfin l’arrivé des antibiotiques.
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Les remèdes contre la peste les plus inefficaces de l’histoire

 

Peinture illustrant les effets de la peste à Bâle, en Suisse, en 1349.

Peinture illustrant les effets de la peste à Bâle, en Suisse, en 1349.   Photo : Getty Images

 

PAR MARINE GASC

Aujourd’hui je vous parle de la peste, principalement la peste bubonique, qui a dévasté l’Europe durant tout le Moyen-Age. Les connaissances de l’hygiène, du corps et de la médecine n’étant pas les mêmes qu’aujourd’hui, on a essayé vraiment beaucoup de choses complètement inefficaces et c’est ce dont je vous parle aujourd’hui.

Tout d’abord, la peste bubonique, c’est quoi ?

Quels sont les symptômes ? Il y en a quatre.

– Une grande fièvre
– Une atteinte profonde de l’état général accompagnée de délire et hallucinations
– Un désordre digestif
– Un bubon, un ganglion enflammé soit à l’aine, soit au creux de l’aisselle.

Aujourd’hui on sait que les piqûres de puces en sont à l’origine, tout comme tous les animaux qui transportent ses petites bêtes nuisibles dans leurs poils, comme les rats.

    Les grandes épidémies de peste

    La première grosse épidémie de peste touche l’Europe en 1348. Et elle fait 28 millions de victimes. Eh oui ! La France perd environ 40% de sa population, soit environ 7 millions sur les moins de 18 millions. Et la population Européenne chute de presque 50%. Puis en 1410, rebelote, mais l’épidémie est moindre. Puis à nouveau en 1522 où on retrouve de nombreux cas dans l’ouest du royaume, notamment à Lyon et Grenoble. Ou encore en 1720, à Marseille.

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    Les engraisseurs : à Grenoble, on raconte qu’il existait des personnes mal intentionnées qui allaient récupérer du pus sur les bubons des pestiférés pour le déposer sur les portes et serrures de leurs ennemis afin de les éliminer de la surface de la terre. Lorsqu’ils étaient pris en flagrant délit, on les tuait sur place, sinon, c’était le bûcher pour eux ! Gallica

    On peut aussi parler d’une épidémie qui a touché tout le bassin méditerranéen au VIème siècle, la peste de Justinien, mais les informations sont minimes. Plusieurs villes ont perdu la moitié de leur population, mais difficile d’étendre les statistiques à la population européenne. La ville de Clairmont (aujourd’hui Clermont-Ferrand) a connu des journées avec plus de 300 cadavres…. Et pour cause… On ne sait pas comment soigner la peste et surtout, on ne sait pas comment on l’attrape !

    Les pires remèdes inefficaces

    On ne peut pas reprocher aux médecins du Moyen Age de ne pas avoir nos connaissances actuelles sur la peste, ses causes et ses traitements… Mais quand même… Ils nous donnent des explications pour le moins douteuses comme l’alignement des planètes ou le courroux divin et pour tenter de soigner ou maîtriser les épidémies, les efforts mis en place sont pour le moins étonnant.

  • Les éponges de vinaigre des quatre voleurs

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    On pense que la peste, comme de nombreuses maladies, se transmet par la bouche, le souffle et la salive. Alors pour se protéger, on imbibe une éponge de vinaigre blanc, d’absinthe, de genièvre ou encore de marjolaine, sauge, clou de girofle, romarin et camphre qu’on considère comme désinfectants et on se le met devant la bouche. C’est d’ailleurs pour ça que le médecin De Lorme a créé le masque au bec de canard que l’on connaît bien, on y plaçait les éponges ou les plantes aromatiques désinfectantes et en avant ! Les médecins se vêtaient d’une grande cape, d’un chapeau, de gants et de leur masque pour entrer en contact avec les victimes et tenter de les soigner. En vain. Tout le monde pensait que le masque et les plantes permettaient aux médecins de ne pas attraper la peste, en réalité, c’est leur grande cape en cuir qui les protégeaient des piqûres de puce ! Gallica

  • La religion

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    Pour calmer la colère de dieu, l’homme n’est jamais en perte d’imagination. Certains priaient pour demander la clémence, notamment Saint-Roch après le Xvème siècle, mais d’autres sont carrément allés dans un autre délire. C’est le cas du mouvement des flagellants qui devient très important en 1349. Les mecs pensent que la peste est un chatiment divin contre les pêchés commis par les humains. C’est en Europe centrale, en Pologne, Allemagne, Pays-Bas et France que le mouvement prend de l’ampleur. Les flagellants se déplacent de ville en ville, nus jusqu’à la ceinture, par groupe de 50 ou 100 personnes et ils se filent des coups de fouets tout en chantant des cantiques pour se purifier mais aussi pour purifier l’humanité toute entière. Petit à petit, le mouvement s’essouffle.

    SaintRoch

    Quant à Saint-Roch, c’est un montpelliérain qui est né environ en 1350 et qui est décédé 28 ans plus tard de la peste. Durant ses dernières années de vie (et il n’en a pas eu beaucoup), il a passé son temps à visiter les pestiférés pour tenter de soulager leurs souffrances et leur apporter un peu de réconfort. Jusqu’au jour où il choppe lui aussi la peste. Saint Roch décide alors de s’isoler dans une forêt afin de ne pas contaminer d’autres personnes. Pendant plusieurs jours, le chien du voisin lui apportait de la nourriture, c’est pourquoi on le représente toujours avec un bubon sur la jambe et un chien. Gallica

  • Les régimes alimentaires pour lutter conte la peste

    En 1400, l’abbé Carton de Bruges rédige une ordonnance pour lutter contre la peste, il y note qu’il faut manger en grande quantité des légumes légers et de la viande après les avoir faits mariner durant de longues heures dans du vinaigre. Il existe aussi de nombreuses recettes mi-magiques mi-cheloues….

    pigeon et coq au cul plumé

  • Les remèdes magiques

    Un peu comme le Grand Albert pour les philtres d’amour, on trouve de nombreuses recettes pour éloigner la peste. Notamment à base d’animal mort, ou encore de sécrétions, de sang ou de bave. Par exemple, il est conseillé de placer une grenouille vivante sur les bubons des malades pour rééquilibrer les humeurs. Le seul truc qui devait fonctionner plutôt bien, c’était les recettes à base d’opium. Bah oui… C’est pas de la magie, mais de la chimie.

    Les saignées

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    Les saignées et les purges sont pratiquées sur tous les malades. Et comme on le sait, c’est non seulement inefficaces mais en plus c’est mortel. En vidant le sang des pestiférés, on ne fait que les épuiser encore plus. Jusqu’au XIXème siècle, on pratique les saignées sur les parties proches du bubon car on ne connaît pas du tout le principe de circulation du sang dans le corps. Alors on pense que le sang infecté est juste à côté de la plaie.

  • La chaleur d’un bain chaud

    Autre solution inefficace, utiliser la chaleur pour atténuer la maladie. Les personnes qui souffrent de fièvre, il faut à la limite les mettre dans un bain frais pour tenter de faire chuter la température, mais surtout pas dans un bain chaud… C’est pourtant bien ce que certains médecins recommandent. En revanche, ils pensent aussi que faire bouillir l’eau avant de la boire ou la viande avant de la manger permet de la désinfecter et c’est tout à fait vrai, or, la fièvre ne s’attrape pas en consommant de la viande.

    Les méthodes contre la peste qui fonctionnent

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    Heureusement pour l’humanité, au bout d’un moment, on a trouvé des solutions qui fonctionnent. Certaines par hasard, d’autres parce qu’on a fait de gros progrès médicaux avec de meilleures connaissances du corps humain. Gallica

  • La quarantaine pour lutter contre la peste

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    Dès le XIIIe siècle, on chasse les pestiférés hors de la ville et on leur demande d’aller mourir dans les campagnes. On monte même des murailles pour éviter de les voir revenir et un garde est chargé de vérifier qui entre et qui sort de la ville. Ambiance quoi. A partir du XVème siècle, on ne chasse plus les malades hors de la ville mais on les confine dans des quartier ou des rues bien précises. Les bulletins de santé du XVIIIe siècle permettent une mise en quarantaine de 9, 20, 40 jours ou plus. Si t’es pas mort au bout d’un certain délai et que tu sembles aller mieux, tu peux sortir de chez toi. Pas avant ! En 1720, un capitaine de santé est chargé de frapper à toutes les portes de son secteur pour vérifier qu’il n’y a pas de nouveaux malades. Si c’est le cas, il doit quitter sa maison. Si un malade tente de cacher sa contamination, il risque la mort. Si quelqu’un cache la maladie d’un autre, même principe : au bûcher. Tout le monde est responsable de la santé publique et il ne faut pas prendre de risque.

    Ils pratiquent aussi l’abstinence sexuelle pour éviter de propager la maladie d’un humain à l’autre.

  • Le ménage, nettoyage et les latrines

En 1580, on demande à la population de ne plus jeter les pots de chambre dans la rue, qu’on soit malade ou non. On enterre les cadavres plus rapidement que d’habitude et on ne laisse pas les pendus durant des semaines sur les gibets. On tue les chiens errants et il est interdit de rentrer les animaux (porcs, vaches, moutons) dans la ville, ne serait ce que pour traverser. Même les prostituées ne peuvent pas rester dans les ruelles pour travailler. Les maisons étaient rarement nettoyées mais en période d’épidémies de peste, on fait appel à un parfumeur et on désinfecte (sans le savoir vraiment) avec des plantes comme la marjolaine, le thym la menthe, ou encore l’origan et la lavande. Ces plantes sont encore aujourd’hui réputées comme désinfectantes et antiseptique. (voici une recette). Dans la mesure du possible, si une victime de la peste décède chez elle, on brûle tout, les tissus, les meubles… Sinon, on tente de désinfecter avec des encens de plantes antiseptiques.

En 1720, même le courrier est désinfecté. Gallica

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Et toutes ses petites habitudes, figurez-vous que ça limite les puces, eh oui, si les animaux errants sont éliminés, si les maisons sont nettoyées de fond en comble, et bien plus de rats, plus de rats, plus de puce, plus de puce, plus de piqûre, plus de piqûre, plus de peste ! Ou beaucoup moins.

A partir du XVIIIème siècle, les épidémies de peste sont moins nombreuses et beaucoup moins meurtrières. En France, la dernière épidémie date de 1945, en Corse. Il y a eu 10 victimes. 10, et pas la population corse dans sa totalité. Et c’est plutôt cool, finalement. Maintenant, on connaît aussi les antibiotiques qui permettent de soigner la peste. Malheureusement, la peste continue de sévir en Afrique et refait de nombreuses apparitions en Russie et aux USA depuis les années 1990, on cherche alors un vaccin qui permettrait d’éradiquer définitivement la maladie.

http://www.racontemoilhistoire.com

La peste bubonique, quatre millénaires de ravages chez l’homme


La peste bubonique est une très vieille histoire dont on connait quelques épisodes de son existence. Voilà que des chercheurs on trouver dans une ville en Russie des corps enterrées depuis près de 4 000 ans et sont mort de la peste bubonique. Et c’est la même souche que celle que nous avons connu.
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La peste bubonique, quatre millénaires de ravages chez l’homme

 

Sur cette photo, la bactérie Yersinia pestis.... (Rocky Mountain Laboratories, via AP)

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Sur cette photo, la bactérie Yersinia pestis.

Agence France-Presse
Paris

La peste bubonique fait des ravages chez l’homme depuis quatre millénaires, ont montré des chercheurs qui ont identifié la maladie comme cause de la mort sur des corps enterrés depuis 3800 ans.

« Cela repousse de 1000 ans l’âge supposé de la peste bubonique », ont expliqué les scientifiques.

Les victimes de ce mal redouté sont deux adultes inhumés dans la région de Samara (Russie), entre Moscou et la frontière kazakhe.

L’étude, publiée vendredi dans la revue Nature Communications, a montré qu’ils avaient succombé à la bactérie Yersinia pestis.

« Cette souche est la plus ancienne séquencée à ce jour qui contienne les facteurs de virulence considérés comme caractéristiques de la peste bubonique », ont indiqué les chercheurs, dans un communiqué de l’Institut Max-Planck d’histoire de l’humanité à Iéna (Allemagne).

La souche est la même que pour des épidémies parmi les plus mortelles de notre histoire : la peste de Justinien et la peste noire au Moyen Âge, ainsi que la peste de Chine des années 1890-1910.

« La maladie continue de toucher des populations autour du monde aujourd’hui. Malgré son importance historique et moderne, son origine et son âge ne sont pas bien compris », ont-ils souligné dans un communiqué.

Une question cruciale est notamment de savoir à quelle époque la bactérie a acquis la capacité à survivre chez les puces, vecteurs de transmission vers l’homme. C’était il y a quelque 4000 ans, permet de dire le décodage du génome du bacille qui a tué ces deux ancêtres des Russes.

Cela montre qu’à l’époque où sont mortes ces deux personnes, l’Âge du bronze,

« il y avait au moins deux lignées de la peste circulant de manière contemporaine » en Eurasie.

En 2013, un chercheur américain, Thomas Butler, avait recensé 21 725 cas de peste dans le monde, dont 1612 mortels, entre 2000 et 2009, en premier lieu « dans des pays africains touchés par la pauvreté et les troubles civils », République démocratique du Congo en tête.

http://www.lapresse.ca/

Le Saviez-Vous ► Non, la peste n’est pas une maladie du passé


Nous entendons rarement parler de la peste qui a fait temps de mort à travers le monde, souvent, c’est l’histoire de la maladie, pourtant la peste existe toujours surtout dans les pays plus pauvres. En plus, la maladie qui se transmet généralement par les puces à évoluer pour la transmission, par des animaux que des humains mange. La peste peut-elle revenir en force ? Avec les changements climatiques, la mondialisation et un vaccin indisponible, les risques augmentent
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Non, la peste n’est pas une maladie du passé

2017, la peste a fait plus de cinquante morts à Madagascar, pour un demi-millier de personnes touchées. Cette maladie, que l’on sait très bien combattre, sévit toujours, notamment dans des pays d’Afrique, et est considérée comme une maladie réémergente dans le monde par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). C’est ce que montrait nettement une étude parue en 2013 sur la période 2000-2009.

Article d’Agnès Roux

Avec l’amélioration des connaissances et les progrès de la médecine, certaines maladies ont peu à peu disparu de nos vies. La variole par exemple, qui était autrefois un fléau redoutable, est aujourd’hui complètement éradiquée. Cependant, les épidémies de choléra et de polio qui frappent régulièrement certains pays nous rappellent que les maladies oubliées dans le monde occidental ne font pas toujours partie du passé.

Décrite depuis l’Antiquité et rendue tristement célèbre par ses vagues meurtrières sans pareilles, la peste est la grande maladie des livres d’histoire. Dans l’imaginaire collectif, cette maladie infectieuse est synonyme de fléau. Au Moyen Âge, elle terrifia par sa virulence et sa contagiosité, notamment lors de l’épisode de la peste noire qui extermina entre 30 et 50 % de la population européenne, ce qui correspond à plus de 25 millions d’êtres humains. La dernière pandémie, appelée peste de Chine, a pris naissance à la fin du XIXe siècle en Chine et s’est répandue dans le monde entier tuant plus de 10 millions de personnes.

Représentation d'un médecin de peste portant un masque de protection. © Wikimedia Commons, DP

Représentation d’un médecin de peste portant un masque de protection. © Wikimedia Commons, DP

La peste et ses vagues meurtrières

C’est au cours de cet épisode meurtrier qu’Alexandre Yersin, un jeune médecin d’origine suisse, a isolé le bacille de la peste (appelé ensuite Yersinia pestis), sur des cadavres d’Hommes et de rongeurs. Véhiculée par des puces de rats et d’autres rongeurs, la bactérie est transmise à l’Homme par les morsures d’insectes infectés. La suite n’est pas rassurante : après une semaine d’incubation, de nombreux symptômes comme une forte fièvre, des frissons et des vertiges apparaissent. En l’absence de traitement, la peste bubonique emporte 60 à 70 % des malades. Les formes les plus graves de la maladie, à savoir la peste pulmonaire et la peste septicémique, sont quant à elles presque systématiquement fatales.

Heureusement, au XXe siècle, la découverte des antibiotiques et les mesures de santé publique ont fait énormément reculer les épidémies. En France, les derniers cas de peste remontent à 1945. Or, la maladie sévit encore dans certains pays pauvres d’Afrique, d’Amérique et d’Asie. Selon l’Institut de veille sanitaire (InVS), près de 40.000 cas de peste auraient été recensés dans plus de 25 pays entre 1989 et 2003. La maladie est donc loin d’avoir disparu. À l’heure actuelle, il existe un vaccin, mais son utilisation est délicate et entraîne de lourds effets secondaires. Pour ces raisons, il n’est pas encore disponible au public.

L’agent de la peste, Yersinia pestis, observé en microscopie à fluorescence. © hukuzatuna, Flickr, cc by nc nd 2.0

L’agent de la peste, Yersinia pestis, observé en microscopie à fluorescence. © hukuzatuna, Flickr, cc by nc nd 2.0

La peste : une maladie loin d’avoir disparu

Dans une étude publiée récemment dans The American Journal of Tropical Medicine and Hygiene, Thomas Butler, chercheur de la Ross University School of Medicine située dans les Caraïbes, a rassemblé les données recueillies sur la peste entre 2000 et 2009. Ses résultats démontrent une fois de plus qu’elle est loin d’être une maladie du passé.

La République démocratique du Congo figure au triste premier rang des pays les plus touchés avec 10.581 cas recensés. Selon l’auteur, la guerre civile, les déplacements de populations et les conditions de vie difficiles ont probablement favorisé les contacts entre les rongeurs porteurs de la peste et l’Homme. Avec 7.182 cas, l’île de Madagascar prend la deuxième place de ce classement lugubre, et devance la Zambie qui compte quant à elle 1.309 malades. Au total, 21.725 personnes ont été frappées par la peste et 1.612 en sont mortes au cours des dix années concernées par l’étude. Avec plus de 97 % des cas, l’Afrique est de loin le continent le plus touché par cette maladie infectieuse.

Des recherches sont encore nécessaires

Au cours de cette étude, l’auteur montre également que l’agent de la peste a plus d’un tour dans son sac pour infecter l’être humain. La plupart du temps, ce sont les puces qui transmettent le germe infectieux, mais d’autres stratégies semblent exister. Ainsi, en 2007, en Afghanistan, 66 personnes sont tombées malades et 17 sont mortes suite à l’ingestion d’un chameau contaminé. Plus récemment au Kirghizistan, un jeune homme de 15 ans est mort de la peste après avoir mangé une marmotte malade.

Selon l’auteur, l’augmentation des températures, la mondialisation des échanges, l’absence de vaccin et la résistance aux antibiotiques de l’agent de la peste sont autant de facteurs qui contribuent à la diffusion de cette maladie. Il paraît donc indispensable de continuer les recherches sur le sujet afin de mieux guérir les malades et peut être un jour d’éradiquer ce mal pernicieux.

https://www.futura-sciences.com

La peste menace maintenant les grandes villes de l’île de Madagascar


La peste au Madagascar qui avait disparu en 1930 est revenue depuis quelques années, sans toutefois donner des frissons à tout le pays et ceux avoisinante. Deux pestes se côtoient la peste bubonique et la peste pulmonaire. Cette maladie se soignent mais, il faut un traitement rapidement, ce qui est parfois impossible et la mort continue son oeuvre
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La peste menace maintenant les grandes villes de l’île de Madagascar

 

Dans une banlieue de la capitale malgache, des travailleurs de la Croix-Rouge font de la prévention pour éviter des cas de peste.

Dans une banlieue de la capitale malgache, des travailleurs de la Croix-Rouge font de la prévention pour éviter des cas de peste. Photo : Associated Press/Alexander Joe

La multiplication des cas de peste dans la capitale de Madagascar a semé la panique parmi la population : les habitants d’Antananarivo ont fait la file pour se procurer des antibiotiques, ils ont acheté des masques à des vendeurs itinérants, les écoles ont été fermées et les rassemblements publics interdits.

Depuis le 1er août, Madagascar a enregistré 1032 cas de peste parmi lesquels 695 étaient des cas de peste pulmonaire, ainsi que 89 décès, selon un communiqué publié jeudi par Médecins sans frontières (MSF).

Pour la première fois, une maladie vue uniquement dans les coins les plus reculés de cette île de l’océan Indien frappe principalement les deux plus grandes villes du pays, Antananarivo et Tamatave (ou Toamasina).

La communauté internationale n’a pas tardé à réagir.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui avait été critiquée pour la lenteur de sa réponse à l’épidémie de virus Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014, a débloqué 1,5 million de dollars américains, en plus de déployer des épidémiologistes et des experts de la peste.

La Croix-Rouge ouvrira à Madagascar le premier centre de traitement de la peste de son histoire.

MSF a annoncé jeudi qu’il collaborait « avec les autorités locales pour s’attaquer à l’épidémie de peste pulmonaire qui sévit dans la ville portuaire de Tamatave, à l’est de Madagascar ».

Tamatave abrite 300 000 personnes et est l’un des plus grands foyers de cas de peste pulmonaire dans le pays avec 261 cas et 10 décès depuis le début de cette épidémie, explique MSF.

Madagascar recense chaque année environ 400 cas de peste, soit la moitié du total mondial, selon un rapport publié par l’OMS en 2016. L’île enregistre des cas de peste bubonique chaque année dans les hauts plateaux, où la maladie est transmise par le rat; la peste bubonique est mortelle dans environ la moitié des cas si elle n’est pas traitée.

La plupart des cas de l’épidémie actuelle sont toutefois des cas de peste pulmonaire, une forme plus virulente de la maladie qui se transmet d’humain à humain.

Elle peut se révéler mortelle en 24 heures, mais comme la peste bubonique, elle peut être soignée avec des antibiotiques si on la détecte à temps.

La pauvreté mise en cause

L’OMS estime que la peste est une « maladie de pauvreté » causée en partie par des conditions de vie insalubres.

Le PIB malgache par habitant est d’environ 400 $ US et les programmes nationaux de contrôle de la maladie ont été « empêtrés par des problèmes opérationnels et administratifs », selon un rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.

Mais la peste pulmonaire, qui représente environ 75 % des cas de l’épidémie courante, ne fait aucune distinction entre riches et pauvres.

Normalement, ceux qui attrapent la peste sont des pauvres gens sales qui vivent dans des secteurs pauvres, mais cette fois-ci, on voit aussi des gens bien nantis, des directeurs, des professeurs, de gens de toutes les couches sociales, qui sont malades. Dr Manitra Rakotoarivony, responsable malgache de la promotion de la santé

L’épidémie actuelle a éclaté en août, plus tôt que d’habitude, quand un homme de 31 ans est parti des hauts plateaux pour se rendre sur la côte est du pays, sans savoir qu’il avait été infecté. Il est mort en chemin et a été enterré sans précautions à Tamatave. Quatre personnes ayant eu des contacts avec lui sont aussi mortes.

La peste a disparu de Madagascar pendant 60 ans à compter de 1930, mais la maladie effectue un retour depuis quelques années. Les rats noirs qui la transmettent sur les hauts plateaux y ont graduellement développé une résistance.

L’épidémie inquiète les pays voisins. Un homme de 34 ans originaire des îles Seychelles, aussi dans l’océan Indien, est mort de la peste en rentrant chez lui, après une visite à Madagascar. C’était le premier cas de peste de l’histoire des Seychelles.

La réaction des dirigeants seychellois n’a pas tardé : les écoles ont été fermées pendant plusieurs jours, une unité d’isolation consacrée à la peste a été ouverte et les voyageurs qui ont récemment visité Madagascar se sont vu refuser l’accès au pays.

L’OMS croit toutefois que le risque de voir l’épidémie se propager en dehors de la région est très faible.

http://ici.radio-canada.ca

Réchauffement climatique: la planète sera inhabitable bien plus tôt qu’on ne le pense


Depuis quand des scientifiques de l’environnement ont lancé l’alerte ? On en parlait quand j’étais une petite fille. Aujourd’hui on sent l’urgence d’agir, mais il y a les climato-septiques qui pensent qu’a leurs gains et ne voient, ni n’entendent rien. Ce que nous laisserons à nos enfants et petits-enfants est une terre empoisonnée. Il fera chaud, la sècheresse augmentera et des maladies du passées cachées dans la glace referont surface.
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Réchauffement climatique: la planète sera inhabitable bien plus tôt qu’on ne le pense

 

Effets du changement climatique | Ken Kistler via publicdomainpictures.net CC License by

Effets du changement climatique | Ken Kistler via publicdomainpictures.net CC License by

Repéré par Vincent Manilève

Repéré sur The New York Magazine

Dans cent ans, tout aura changé.

 

Les dystopies climatiques inondent la culture populaire, provoquant chez certains d’entre nous une forme d’angoisse du lendemain, ou de l’été qui vient.

David Wallace-Wells nous apprend aujourd’hui dans le New York Magazine que ces craintes sont en deçà de la réalité.

«La plupart des gens parlent comme si Miami et le Bangladesh avaient une chance de survivre, écrit-il en introduction. La plupart des scientifiques à qui j’ai parlé estiment que nous les perdrons d’ici la fin du siècle, même si nous arrêtons de consommer des énergies fossiles dans la décennie qui vient.»

Dans cette enquête fascinante, il dresse ensuite la liste des menaces directes et concrètes à l’égard de l’homme, des menaces qui pourraient apparaître avant la fin du siècle. Par exemple, la température du thermomètre mouillé, une mesure de l’évaporation d’eau dans une parcelle d’air, est sur le point d’atteindre un seuil critique.

«Même si nous atteignons le seuil des deux degrés de réchauffement prévus par les Accords de Paris, des villes comme Karachi ou Calcutta deviendront inhabitables, subissant chaque année des vagues mortelles de chaleur comme celles qui les ont paralysées en 2015. Si on atteint quatre degrés d’augmentation, la vague de chaleur mortelle qui a frappé l’Europe en 2003, et qui a tué 2.000 personnes par jour, deviendra un été normal.»

Les stocks de nourritures pourraient aussi être affectés à travers le monde. Les sécheresses transformeront les terres cultivées les plus importantes en déserts: on estime que, d’ici 2080, si rien n’est fait pour réduire les émissions, le sud de l’Europe pourrait, entre autres régions, voir ses terres mourir.

Anthrax et peste bubonique

Aujourd’hui, 10.000 personnes meurent chaque année à cause de l’air pollué, et plus de 330.000 à cause de la fumée provoquée par les incendies. La forêt amazonienne, pourtant tropicale, pourrait devenir si sèche que des feux se propageraient sans peine et détruiraient une grande partie de sa surface. Quand on sait que la forêt fournit 20% de notre oxygène, il est difficile de ne pas être inquiet.

Les océans aussi seront bientôt dangereux, et pas seulement parce que le niveau de l’eau va augmenter. Le carbone contenu dans les océans et les mers représentent un tiers du total sur la planète et engendre une acidification de l’eau. Cela va augmenter la température de l’eau et menacer de nombreuses espèces.

Saviez-vous également que l’Arctique renferme dans sa glace des maladies qui n’ont pas parcouru l’air depuis des millions d’années? Des scientifiques ont également découvert il y a peu des traces de peste bubonique, de varioles, et même de cette grippe qui a tué plus de cent millions de personnes au début du XXe siècle. La fonte des glaces pourrait libérer ces maladies. L’année dernière, un garçon est ainsi mort à cause de l’anthrax qui avait déjà contaminé et tué un cerf il y a plus de soixante-dix ans. Ce dernier est remonté à la surface à cause de la fonte du permafrost.

Voilà quelques-uns des éléments avancés par le journaliste. Pour lire les autres

(et la liste est aussi longue que terrifiante), c’est par ici.  (en anglais)

http://www.slate.fr/

Le Saviez-Vous ► 3000 squelettes exhumés en plein coeur de Londres


En 2013 à Londres, un cimetière vieux de 450 ans fait remonter à la surface son histoire, d’un asile psychiatrique. Des gens ont été enterrés qui dans la réalité était une fosse commune pour les patients et certaines personnes qu’on voulait faire disparaitre
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3000 squelettes exhumés en plein coeur de Londres


(Source)

En août 2013, alors que des travaux étaient entrepris à Londres à la station ferroviaire de Liverpool Street, un ancien cimetière, vieux de 450 ans, a refait surface. Il s’agissait d’un cimetière pour les patients du premier asile psychiatrique de l’Histoire, celui de Bedlam. Les travaux d’exhumation des squelettes, dont des témoins de la peste du 17e siècle, viennent enfin de commencer…

Un asile à la triste réputation


Photo: William Hogarth, A Rake’s Progress, 1735
(Source)

Dans l’histoire anglaise, Bedlam est resté synonyme de folie. Connu officiellement sous le nom de Bethlem Royal Hospital, cet asile a été fondé en 1247 sous le règne d’Henry III, et était dès le départ destiné à loger ceux qu’on considérait comme des « fous » à l’époque. En opération pendant 600 ans, son nom a changé pour Bedlam (cafouillage, folie) et plusieurs histoires de traitements sordides y ont été associées. L’institution pouvait même être visitée par les curieux, en échange de quelques pièces de monnaie.

Un cimetière des 16e-18e siècles


(Source)

Le cimetière découvert en plein cœur du quartier des affaires de Londres en 2013 a été utilisé par l’institution entre les années 1569 et 1738. Il s’agit davantage d’une fosse commune (environ 3000 squelettes s’y trouvent) que d’un véritable cimetière, puisqu’on y inhumait sans cérémonie les gens sans famille, ceux dont la famille ne pouvait se permettre un enterrement religieux ou occasionnellement des opposants politiques qu’on souhaitait faire oublier.

Des squelettes témoins de la peste du 17e siècle


(Source)

C’est aussi dans ce cimetière qu’ont été inhumées plusieurs victimes d’un épisode meurtrier de peste bubonique en Angleterre en 1665-1666, dont on commémorera le 350e anniversaire cette année. Un épisode historique qui a effectivement marqué l’histoire anglaise, puisque près de 100 000 personnes seraient mortes de la funeste maladie à Londres seulement pendant l’épidémie. L’étude des squelettes permettra d’en apprendre davantage sur cette peste et ses impacts sur le corps humain.

D’autres découvertes sur le site


Photo: Pièce de monnaie de l’empereur romain Hadrien
(Source)

Les fouilles dans ce secteur ont également permis la découverte de milliers d’artéfacts, dont certains du Moyen Âge et de l’époque romaine, notamment plusieurs pièces de monnaie encore en très bon état.

Les travaux d’exhumation des prochains mois risquent de nous en apprendre encore davantage sur l’histoire de ce site situé en plein cœur de Londres!
À suivre!


 

Spécialisée en histoire ancienne, Evelyne Ferron

http://www.historiatv.com

Des analyses ADN révèlent la cause de la Grande Peste de Londres


Londres regorge de preuves du passé et encore aujourd’hui, des fouilles ont révélé le respect qu’avaient les gens pour leurs morts durant la peste noire. Ils ont pu trouver des preuves ADN de la bactérie de cette peste qui aurait été transmit par des gerbilles, alors qu’on a longtemps cru que c’était par les rats voir : (Peste noire : le rat innocent)
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Des analyses ADN révèlent la cause de la Grande Peste de Londres

 Les excavations menées à Londres ont permis de mettre à jour la bactérie responsable de la peste bubonique. Matt Dunham/AP/SIPA

Les excavations menées à Londres ont permis de mettre à jour la bactérie responsable de la peste bubonique. Matt Dunham/AP/SIPA

Par Nicolas Celnik

Des squelettes découverts dans une tombe de masse à Londres ont permis de mettre en évidence la présence de Yersina pestis, l’agent pathogène à l’origine de la peste bubonique qui a ravagé Londres au 17ème siècle.

PESTE. Les grandes villes sont toutes chargées d’histoire, et leurs fondations regorgent souvent de témoignages séculaires. Les quelques 10 000 découvertes exhumées dans la ville de Londres et ses environs, qui recouvrent près de 55 millions d’années d’histoire de la capitale britannique, en sont la preuve. Une des dernières trouvailles en date, une fosse commune débordant de squelettes soigneusement alignés les uns à côté des autres, a permis à des scientifiques de mettre en évidence la bactérie à l’origine de la Grande Peste de Londres, qui a entraîné la mort d’un quart des habitants de la ville entre 1665 et 1666.

Une découverte inédite

Pour mettre en place son nouveau réseau ferroviaire, la compagnie Crossrail excave des sites archéologiques depuis plus de cinq ans. La découverte d’une tombe de masse dans le cimetière de Bedlam a tout d’abord surpris les archéologues : les 3500 corps étaient soigneusement alignés les uns à côté des autres, laissant à penser qu’ils avaient été enterrés dans des cercueils, ce qui implique un certain respect à l’égard des défunts. Ce n’est pourtant pas l’image véhiculée par les récits de l’époque, qui parlent plutôt d’une grande confusion générale et d’une banalisation de la mort. Pour prélever des échantillons intéressants, les archéologues ont dû récupérer les dents des squelettes, qui sont généralement mieux préservées que le reste du corps. La peste bubonique provoquait une mort si rapide qu’elle ne laissait en effet pas de trace sur les ossements. Après avoir été analysés par l’Institut Max Planck à Iéna, en Allemagne, cinq de ces échantillons ont révélé la présence de l’agent pathogène Yersinia pestis. L’agent à l’origine de l’infection bactérienne, contrairement à ce que l’on a longtemps cru, ne viendrait pas des rats noirs mais des gerbilles, comme l’avait détaillé Sciences et Avenir en 2015. 

C’est la première fois que des échantillons révélant l’ADN de l’agent pathogène responsable de la Grande Peste est découvert dans le pays. Les chercheurs sont enthousiastes : par des analyses plus poussées, ils espèrent pouvoir réunir des informations sur ce que mangeaient les gens à l’époque, d’où ils venaient, voire même quelles particules il y avait dans l’air. Cela permettra, surtout, de mieux comprendre l’évolution de ce genre de maladies, et de la comparer avec la Peste Noire de 1348. Autant de découvertes qu’ils escomptent exposer dans un livre à paraître en 2017.

Quant à ceux qui redoutent le réveil de Yersinia pestis, qu’ils soient rassurés : la bactérie n’a pas survécu à ses victimes, et s’est éteinte il y a près de 351 ans. 

http://www.sciencesetavenir.fr/

Le Saviez-Vous ► Guerres biologiques: l’arme invisible


En temps de guerre qu’est-ce qui est pire entre les fusils, canons, bombes, ou l’armement biologique ? Ils font tous des dégâts, trop de pertes humaines…
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Guerres biologiques: l’arme invisible

 

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Enluminure du manuscrit de Rashid ad-Din’s Jami al-Tawarikh, circa 1307. Bibliothèque de l’université d’Édimbourg.

 

Inaudible, invisible et impalpable, voilà ce que la fine pointe de la technologie de l’armement offre en termes de commodités en notre 21e siècle. L’arme biologique, une menace à l’abri des sens, est classée arme de destruction massive au même titre que l’arme chimique et nucléaire. Cela va du fait que l’emploi à fins militaires de micro-organismes pathogènes, qui composent l’arme biologique, peut occasionner des répercussions à bien plus grande échelle que les armes traditionnelles, vu notamment la toxicité et la contagiosité, largement considérés et amplifiés dans la logique militaire.

À la fin des années 1960, la communauté internationale s’est finalement inquiétée de la nature non discriminante, imprévisible, épidémiologique et difficile à traiter efficacement de l’arme ; celle-ci fut donc bannie en 1972 par la Convention sur l’interdiction des armes biologiques, qui interdit la mise au point, la fabrication et le stockage de ces armes, à l’instar des conventions régulant les armes nucléaires et chimiques.

Toutefois, l’arme biologique comporte ses enjeux propres et distinctifs, découlant notamment du fait qu’elle est beaucoup moins difficile ou coûteuse à produire que ses homologues chimiques et nucléaires.

L’ONU affirme même que «tout groupe infra-étatique déterminé à fabriquer un agent biologique peut probablement le faire avec un investissement minimal et, même si la diffusion des agents biologiques est difficile, certains moyens de dissémination peuvent être obtenus assez facilement.»

La Convention, qui n’est pas dotée de mécanismes de contrôle et de vérification suffisants, laisse la porte ouverte aux recherches et usages clandestins. Mais qu’arrive-t-il lorsqu’on fait usage de tels pouvoirs destructifs sans en avoir un savoir et un contrôle suffisant ? L’histoire nous a déjà fourni la réponse à cette question ; il suffit d’entreprendre un voyage jusqu’aux steppes asiatiques des temps médiévaux.

Là, dans une vaste étendue à l’ombre de l’intérêt du monde, où l’on pouvait compter au 13e siècle quelques cinq à dix animaux domestiques pour chaque être humain, se préparait l’essor du plus grand empire terrestre au monde. Les sociétés pastorales nomades de la Mongolie, unifiées par Genghis Khan, avaient en effet réuni un ensemble d’avantages aux dépens des sociétés sédentaires : une culture de l’équitation et de l’arc à flèches, une diète de viande et de produits laitiers, ainsi qu’un chef aux stratégies ambitieuses. L’empire mongol, dans sa lancée, conquit plus de terres en 25 ans que l’empire romain n’en eut conquis en 400, et il s’étira de la mer du Japon jusqu’en Europe, incluant sur son chemin le Moyen-Orient, la Russie et la Chine entiers.

Ce qui nous mène à un événement très particulier de l’an 1346 en Crimée mongole, plus précisément à Caffa. Cette ville portuaire était très active en commerce d’esclaves et gérée par des Génois ; ils n’entretenaient pas la meilleure relation avec les Mongols, et ces derniers firent éventuellement le siège de la ville. Toutefois, en ces temps, les Mongols avaient ramené d’Asie la peste bubonique, et lors du siège, leurs rangs tombaient de ce mal étrange et violent. Ils décidèrent donc d’en profiter, forts de leur valeur stratégique, en catapultant les cadavres pestiférés par-dessus l’enceinte, pensant que l’odeur putride ferait capituler les assiégés. De là, les Génois qui prirent la déroute par la mer emmenèrent avec eux cette peste meurtrière jusqu’en Méditerranée.

Cet événement, rapporté par Gabriele de Mussis et reconnu par la communauté scientifique, représenterait donc à la fois la première utilisation d’arme biologique et la cause du plus grand cataclysme de l’histoire de l’Europe.

En effet, la peste a tué près de 25 millions d’Européens, soit entre le tiers et la moitié de la population de l’Europe, et cette mort n’était pas la plus aisée ; Giovanni Boccacio, auteur ayant vécu les temps de peste à Florence, en décrit les symptômes premiers. Tout commençait avec la formation de bubons, ou inflammations, aux aisselles et vers l’entre-jambe. Les bubons normaux avaient une forme d’œuf, et les plus gros pouvaient même atteindre la taille d’une pomme. Ces bubons proliféraient graduellement sur le corps, pour enfin devenir des taches noires gangréneuses. À ce stade, la mort était inévitable. Et tant de gens vécurent cette mort atroce que le fléau détruisit complètement l’ordre social qui dominait l’Europe depuis la chute de Rome. Un autre Florentin relata que les citoyens du temps étaient sans relâche occupés à transporter des cadavres à travers la ville, et cela était le cas presque partout en Europe du 14e siècle. Cette grande peste fut probablement le pire désastre de santé publique de l’histoire.

Les Mongols, en catapultant d’une telle manière des cadavres pestiférés, n’avaient pas le savoir médical pour prévoir les conséquences qui en découleraient. Mais l’usage d’armes dont on ne comprend ou ne contrôle pas l’entièreté des rouages va toujours comporter cette probabilité catastrophique ; considérant le caractère clandestin du développement d’armes biologiques dans le cadre de son interdiction internationale, les quelques agents qui utilisent ou menacent d’utiliser les armes biologiques ramènent un côté inconnu et dangereux à cette forme d’arme.

La Syrie, qui en 2012 a confirmé l’existence de son programme d’armement biologique, inquiète la communauté internationale, notamment avec le programme d’orthopox qu’on la soupçonne de mener. Cette famille dangereuse de maladies infectieuses comprend pour virus principal la variole, un virus éradiqué en 1975 mais duquel certaines souches furent conservées en laboratoire et génétiquement modifiées de façon à résister aux vaccins connus.

Avec les allégations d’usage d’armes chimiques sur des civils en Syrie, il ne faudrait pas douter de la possibilité d’un usage d’armes biologiques. Par ailleurs, les armes biologiques sont parfois utilisées par des terroristes, avec motivations politiques, criminelles ou religieuses, et il est quelque peu fréquent que ces bioterroristes envoient des enveloppes contenant des préparations poudreuses d’agents pathogènes en guise de menace.

N’a-t-on pas une leçon à apprendre de l’histoire, de ce précédent mongol dévastateur ? Peut-être faudrait-il reconsidérer les mécanismes de contrôle et de vérification de la Convention sur les armes biologiques, et ce, au nom de la conservation de l’humanité.

Laurent Ipperciel
Étudiant au collège Jean-de-Brébeuf

L’utilisation d’armes chimiques dans les guerres

Guerre en Syrie

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a affirmé le 4 juin 2013 qu’il n’avait « aucun doute » que du gaz sarin avait été utilisé en Syrie par « le régime et ses complices », au moins dans un cas, qu’il n’a pas précisé, après l’analyse d’échantillons.

Le 26 août Laurent Fabius réaffirme son propos :

« Il y a un massacre chimique qui est établi, il y a la responsabilité de Bachar al-Assad, il faut une réaction, nous en sommes là. (…) Il y a un devoir de réaction ».

Guerre en Irak

Depuis 2007, la guerre d’Irak (qui a débuté en 2003) voit se multiplier les attentats chimiques. Le produit le plus souvent incriminé est le chlore.

Guerre du Golfe

« La guerre du golfe (1990), ‘événement majeur de l’histoire de la guerre chimique’ constitue le point culminant de la menace qu’a fait peser sur la communauté internationale l’arsenal chimique dont disposait alors Saddam Hussein » explique l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire.

Guerre Iran – Irak

1980-1988: Lors de la guerre Iran-Irak, le régime de Saddam Hussein a utilisé du gaz moutarde, du cyanure et du sarin contre des soldats et des civils iraniens.

La minorité kurde irakienne a également été visée, notamment pendant la grande attaque de mars 1988, quand l’aviation irakienne a largué sur Halabja (Kurdistan irakien) toute une gamme d’agents chimiques contre des civils, faisant 5.000 morts, en majorité des femmes et des enfants.

Guerre du Vietnam

Les Américains ont utilisé en masse les produits toxiques pendant la guerre du Vietnam (1954-1975). Pour affamer les population, les troupes américains ont notamment déversé de nombreux pesticides. En plus de détruire la végétation, ces produits ont impacté directement la population.

Guerre civile du Nord-Yémen

Entre 1963 et 1968, l’Egypte, impliquée dans la guerre qui secoue le Yémen, utilise l’ypérite.

La bataille de Zaoyang-Yichang

Entre 1937 et 1941, le Japon, important producteur d’ypérite, utilise à plusieurs reprises des gaz toxiques contre la Chine.

La guerre du Rif

En 1925, l’Espagne utilise les armes chimiques au Maroc sur les rebelles rifains opposés à la colonisation.

Première guerre mondiale

Cette photo montre des soldats australiens avec leur masque à gaz à Ypres en 1917. C’est dans cette ville de Belgique que les Allemands ont utilisé pour la première fois le gaz moutarde. La ville a aussi donné l’autre nom du gaz moutarde, l’ypérite.

Selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, « les pertes totales dues aux gaz de combat […] ont été de 1.300.000 hommes (dont près de 100.000 morts au combat), alors que les pertes par les autres armes sont évaluées à 26.700.000 hommes (dont 6.800.000 sont morts au combat)

http://quebec.huffingtonpost.ca/

La peste frappait déjà l’humanité il y a 5.000 ans


La peste, l’horreur qu’on vécut nos ancêtres impuissants devant cette terrible maladie n’a pas toujours été aussi meurtrière. Ce qui est exceptionnel, ce sont des dents datées de 5 mille ont pu donner quelques brides d’informations sur la peste
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La peste frappait déjà l’humanité il y a 5.000 ans

 

Crâne datant de l'âge de bronze appartenant à la culture Yamna. Natalia Shishlina

Crâne datant de l’âge de bronze appartenant à la culture Yamna. Natalia Shishlina

Par Hervé Ratel

Selon de nouvelles analyses génétiques, la peste est beaucoup plus ancienne que les premières épidémies identifiées. Mieux, il y a 5.000 ans, elle était alors endémique parmi les populations humaines.

GÉNÉTIQUE. La peste a eu plusieurs vies. Bien avant que le pasteurien Alexandre Yersin ne la découvre en 1894, bien avant encore que la première pandémie identifiée vers l’an 600 – et dite « peste de Justinien » – n’endeuille une partie du bassin méditerranéen, la maladie faisait déjà des siennes. Une équipe internationale vient de publier dans la revue Cell, le résultat d’analyses génétiques effectuées sur des dents humaines provenant d’Asie et d’Europe et datées de 5.000 ans plus tôt. Le résultat est surprenant à plus d’un titre. Non seulement la bactérie Yersinia pestisétait déjà présente parmi ces populations ancestrales ; mais les chercheurs ont découvert qu’elle était loin d’avoir la virulence qu’on lui connut par la suite.

La peste se transmettait entre humains 

« Avant la peste de Justinien, nous étions dans un flou assez complet concernant cette maladie. Cette étude a le mérite de remonter très loin dans le temps, au moins 2900 ans avant notre ère », explique Elisabeth Carniel, chef de l’unité de recherche Yersinia à l’Institut Pasteur de Paris.

 A cette époque de l’âge de bronze, la peste était essentiellement transmise d’humain à humain et affectait principalement le système respiratoire des malades. La bactérie se propageait via la toux.

“C’est en tout cas l’hypothèse des chercheurs, réagit Elisabeth Carniel. Mais elle me semble peu probable. A mon avis, ce bacille était plutôt transmis d’homme à homme par voie digestive comme son ancêtre Yersinia pseudotuberculosis ».

Des différences majeures avec les épidémies modernes

En tout cas, rien à voir avec les épidémies modernes de peste transmises par les puces et les rats. Pour cela, révèle l’étude, il a fallu que la bactérie acquiert deux gènes, ymt et pla. Tandis que le premier lui a permis de survivre dans l’appareil digestif des puces, le second l’a autorisé à coloniser les différents tissus humains et passer dans le sang et la lymphe. Et ces deux ajouts ont changé la face de la bactérie et au-delà, celle de l’humanité.

« Sans le gène ymt, le bacille de la peste n’aurait pu se transmettre par les puces, analyse la chercheuse. Et sans le gène pla, il faut expérimentalement un million de bactéries pour tuer des souris. Lorsqu’il est présent, une dizaine suffisent… »

Ces mutations, qui ont dû se produire vers l’an 1.000 avant J.C., ont permis à la peste d’acquérir sa terrifiante forme bubonique. Devenant très vite l’avatar le plus fréquent de la maladie, la peste bubonique est notamment responsable de la « peste noire » qui éradiqua au 14e siècle près de la moitié de la population européenne.

http://www.sciencesetavenir.fr/