Probablement que plusieurs ont vu les reportages sur les 3 enfants sacrifiés, laissés sur le haut de volcan en Argentine, ces enfants qui semblent encore vivants, juste endormis. Les archéologues ont pu découvrir des indices importants grâce aux cheveux… C’est quand même horrible quand on y pense et heureusement, que ce genre de tradition est disparu, ou presque
Nuage
Momies incas : des enfants drogués avant d’être sacrifiés

La momie surnommée la « vierge des glaces », conservée dans une chambre réfrigérée au musée d’archéologie de Salta, en Argentine Photo : PC/AP/Natacha Pisarenko
Trois enfants incas sacrifiés il y a 500 ans, dont les momies sont parmi les mieux conservées au monde, ont été drogués avec de la bière et des feuilles de coca plusieurs semaines avant leur décès, révèle une analyse menée par une équipe internationale. Cette découverte lève le voile sur certains rituels des sociétés andines précolombiennes.
Ces momies ont été découvertes en 1999 près du sommet du volcan Llullaillaco, en Argentine, à plus de 6000 mètres d’altitude. Les corps sont particulièrement bien conservés, en raison du froid et de la protection contre les intempéries qu’offrait la tombe où ils ont été trouvés.
Il s’agit d’une jeune fille d’environ 13 ans et de deux bambins de 4 ou 5 ans. La jeune fille, baptisée « vierge des glaces » impressionne particulièrement les archéologues en raison de l’apparence presque vivante de la momie, dont les longs cheveux ont été tressés avec soin. Elle a été découverte en position assise, les jambes croisées et la tête penchée, portant les vêtements traditionnels.
Les scientifiques savaient que les enfants étaient probablement morts d’hypothermie, ou peut-être empoisonnés, à la suite d’un rituel inca nommé capacocha, qui consiste à sacrifier des enfants ou des jeunes qui ont atteint la puberté, à certains moments-clés du calendrier inca, ou en temps de guerre ou de catastrophes naturelles, par exemple. Ce rituel pouvait aussi avoir comme objectif d’instiller la peur dans les populations locales afin d’étendre plus rapidement l’emprise de l’Empire inca.
Les momies ne présentent par ailleurs aucune blessure ni trace de violence.
Des cheveux qui en disent long
Les archéologues ont analysé des échantillons des cheveux des enfants. Comme les cheveux poussent à raison d’un centimètre par mois, il était donc possible d’obtenir des informations sur l’absorption de substances en fonction du temps. L’adolescente aurait commencé un an avant sa mort à prendre de grandes quantités de feuilles de coca – une plante, dont on extrait la cocaïne, qui est encore prisée par les sociétés des Andes aujourd’hui. La momie a aussi été retrouvée avec une chique de coca dans la bouche.
Elle aurait aussi bu beaucoup de bière – de la chicha, un alcool fait à base de maïs – dans les semaines avant le sacrifice, selon les travaux parus dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.
Ces deux substances étaient contrôlées, et considérées comme réservées à l’élite.
Les deux autres momies présentent également des doses d’alcool et de coca, mais en quantité moins importante, probablement en raison de leur statut moins élevé, selon les archéologues.
Les chercheurs avaient déjà établi que l’alimentation de la jeune fille était passée dans la même période d’un an d’un régime « paysan », à base de pommes de terre, à un régime réservé à l’élite, constitué de viande.
Ceci marquerait le moment où elle a été choisie pour être sacrifiée, et elle était probablement prisée parce qu’elle était vierge, selon les scientifiques.
« Les récits des Espagnols nous apprennent que les jeunes femmes particulièrement belles ou douées étaient choisies assez tôt, et parfois enlevées à leur famille », explique Emma Brown, archéologue de l’Université de Bradford et coauteure de l’étude.
Les enfants étaient probablement dans un état second quand ils ont été conduits au sommet de la montagne, où on les a laissés mourir de froid, croient les archéologues.
« Ces trois enfants ont l’air endormis », explique la Pr Brown, un autre indice qu’ils n’ont pas souffert d’une mort violente.
Avec Nature, Science et BBC