Un petit rappel qu’un téléphone provenant de Microsoft ou d’une autre compagnie disant que vous avez un problème est une arnaque assuré ..
Nuage
Attention : Quand l’antivirus devient une source de fraude
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MONTRÉAL – Rien ne peut sembler plus sécuritaire qu’un antivirus sur un ordinateur. Pourtant, ce type de logiciel sert d’excuse pour commettre des fraudes depuis un peu plus de trois ans, selon le Centre antifraude du Canada.
Selon le Centre, le phénomène croît depuis mars 2010. Il a recensé 4523 cas d’escroquerie d’un océan à l’autre, pour des pertes dépassant 1 million$. La moyenne est de 293$ par victime.
Les criminels téléphonent à la maison en affirmant être des représentants de Microsoft ou d’une autre compagnie. Ils disent que l’ordinateur personnel est infecté et qu’il faut remédier au problème avec un accès à distance.
En fait, les arnaqueurs ne font que lancer les dés, a expliqué Daniel Williams, superviseur au Centre antifraude.
«Ils espèrent que vous avez un ordinateur et que vous utilisez Windows, a-t-il dit. Troisièmement, ils espèrent que vous leur ferez confiance pour donner accès à votre ordinateur à distance. Ils vont désactiver secrètement votre dispositif de sécurité, causer des dommages et se présenter comme les chevaliers qui vont les réparer.»
Par la suite, la victime accepte de leur verser de l’argent par carte de crédit ou de débit, par l’entremise de Western Union ou de PayPal. Des paiements ont été prélevés notamment à partir de l’Inde, de l’Allemagne, de la Russie et de l’Ukraine.
Malheureusement, les fraudeurs peuvent aussi installer des logiciels espions, prélevant ensuite des mots de passe bancaires ou causant d’autres dommages à l’ordinateur.
«Des consommateurs nous ont téléphoné après avoir été contactés une huitième fois et avoir été avertis par des proches qu’il pouvait s’agir d’une fraude, a souligné M. Williams. Il y a eu de nombreux cas de clients qui pensaient obtenir un excellent service pour leur argent pendant des années.»
Si les victimes peuvent sembler naïves, des coïncidences les poussent parfois à tomber dans le panneau.
«Les meilleurs cas ont été ceux où le téléphone a sonné quelques minutes après avoir le constat d’un problème avec l’ordinateur, a indiqué Daniel Williams. Comme les fraudeurs appellent des milliers de personnes à chaque jour, ils sont certains de tomber à point à un moment donné.»
Prendre l’initiative
En matière de prévention, a-t-il ajouté, il faut savoir que l’industrie de l’informatique ne fonctionne pas de cette façon.
«Aucune entreprise ne téléphone à ses clients ainsi, a-t-il précisé. Avec les millions d’utilisateurs qu’elles ont dans le monde, elles ne peuvent pas faire un suivi non plus.»
Le Centre antifraude recommande de faire nettoyer un ordinateur infecté par un technicien. Il faudrait aussi faire annuler la carte de paiement utilisée dans le cadre du stratagème et porter plainte tant auprès du Centre que de la police.
Hausse de 42 %
En soi, la valeur de la fraude prend de l’ampleur selon les chiffres de 2012 du Centre antifraude. Le nombre de victimes a reculé de 3,5 % à 2527, mais les pertes ont gonflé de 42 % à 16,5 millions $.
Les fraudes les plus courantes sont l’offre de service (21 % des cas) ou d’un prix (15 %). Les moyens les plus utilisés pour contacter les victimes sont le téléphone ou le fax ainsi qu’Internet, avec plus de 15 000 plaintes dans chacun des cas.
Seulement 23 % des tentatives de fraude sont effectuées à partir du Canada. Les États-Unis sont à la source de 12 % des cas. Le reste vient d’ailleurs dans le monde.
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