Je suis sidérée des dires de Mme Corey qui prétend que Trayvon Martin avait un profil pour devenir délinquant et ce même si le racisme était une composante dans l’esprit de Zimmerman. Et en plus elle prétend que TOUS croient au droit de porter des armes aux États-Unis Baliverne !! On ne peut pas étiqueter des gens avec des possibilités de profil. C’est que des suppositions qui peuvent changer aux cours des années … Il suffit d’un instant pour changer le cour d’une vie. D’après un autre article que j’ai rajouté, la loi de la Floride n’auraient pas eu de charge pour l’accusation, encore une justice a deux vitesses selon moi, si une personne importante avait été tué, ils auraient sûrement trouvé une loi pour l’accusation de meurtre
Nuage
Etats-Unis: Zimmerman acquitté du meurtre de Trayvon Martin
Pool/Getty Images/AFP
George Zimmerman, un garde bénévole qui a tué un adolescent noir en 2012 en Floride, a été acquitté samedi soir du meurtre par un jury de six femmes, à l’issue d’un procès alourdi par une polémique sur le racisme qui a enflammé les Etats-Unis.
Le débat passionné opposait ceux qui croient que Zimmerman — dont le père est blanc et la mère Péruvienne — avait tué le jeune noir par racisme et ceux qui sont convaincus qu’il avait agi en légitime défense.
George Zimmerman, 29 ans, avait tiré sur Trayvon Martin, 17 ans, une nuit de février 2012, lors d’une ronde de surveillance dans une propriété grillagée, après une altercation. A l’énoncé du verdict, il a souri brièvement mais sans laisser paraître d’émotion. Sa famille s’est au contraire montrée rayonnante dans les rangs de la salle d’audience.
« Manifestement, nous sommes aux anges avec ces résultats. George Zimmerman n’a jamais été coupable d’autre chose que de s’être protégé en légitime défense », a déclaré son avocat principal, Mark O’Mara.
La famille de Trayvon Martin était absente.
De nombreux journalistes et une foule de manifestants s’étaient rassemblés à l’extérieur du tribunal, attendant le verdict dans le noir. Beaucoup de manifestants chantaient: « Pas de justice, pas de paix ».
Le procureur de Floride, Angela Corey, a fait valoir que tragédie était un test pour les lois de l’Etat sur les armes mais aussi pour les limites sociales ».
« Cette affaire n’a jamais concerné le racisme ni le droit de porter des armes », selon Mme Corey. « Trayvon Martin avait un profil. Il n’y a pas de doute sur le fait qu’il avait le profil pour devenir un délinquant. Même si le racisme était l’une des composantes dans l’esprit de George Zimmerman », a-t-elle dit.
« Mais le droit de porter des armes est un droit dans lequel nous croyons tous ».
« Ce que nous voulons, c’est qu’il y ait un usage responsable (des armes) lorsque quelqu’un pense qu’il doit utiliser une arme pour tuer quelqu’un », a-t-elle dit. « Il faut être responsable quand on utilise des armes et nous croyons que cette affaire a tout du long concerné les limites à ne pas franchir ».
Le jury, composé de six femmes – cinq blanches et une d’origine hispanique -, a délibéré pendant plus de 16 heures avant de rendre son verdict d’acquittement. Pour les faits dont il était accusé, Zimmerman était passible d’une condamnation à la prison à vie s’il était jugé coupable de meurtre, ou d’une condamnation à une peine maximale de 30 ans de prison, si le jury retenait le chef d’homicide.
« M. Zimmerman, j’ai signé le jugement qui confirme le verdict du jury. Votre caution vous sera rendue », a déclaré la juge Deborah Nelson dans une courte déclaration après la lecture du verdict.
« Votre bracelet électronique va vous être retiré à la sortie de cette pièce. Et vous n’avez plus rien à voir avec cette cour », a-t-elle ajouté.
Lors du procès, Zimmerman avait été accusé d’avoir poursuivi Martin Trayvon, qui n’était pas armé, dans une propriété grillagée à Sanford, en Floride, et d’avoir tiré sur lui durant une altercation. Ses avocats ont fait valoir la légitime défense car le jeune Noir l’avait jeté au sol et avait commencé à lui frapper la tête contre le sol.
La mort de Trayvon Martin, en février 2012, et la remise en liberté rapide de Zimmerman, qui n’avait pas été inculpé dans un premier temps, avaient provoqué une vaste polémique et de nombreuses manifestations aux Etats-Unis.
Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, avait exprimé sa vive émotion:
« Si j’avais un fils, il ressemblerait à Trayvon », avait-il déclaré.
Vendredi, les dirigeants des comités de défense de Trayvon Martin avaient appelé au calme, quel que soit le verdict.
« Si Zimmerman est condamné, il ne doit pas y avoir de manifestations de joie inappropriées, parce qu’un jeune homme a perdu la vie », a déclaré le Révérend Jesse Jackson, militant pour les droits civiques.
« S’il n’est pas condamné, nous devrons éviter la violence parce qu’elle ne fait que conduire à davantage de tragédies », a-t-il dit.
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Voilà le problème: pour juger George Zimmerman coupable de meurtre, les six jurées devaient trouver qu’il avait tué Trayvon Martin par rancoeur, haine, dépit ou avec un esprit pervers. La loi ne prend pas en compte la peur de George Zimmerman ou son impression d’être menacé physiquement.
Mais les preuves suggéraient que dans le feu de l’action, George Zimmerman aurait pu ressentir cette peur et cette menace physique. Un expert a témoigné que, vu l’angle de ses blessures, il semble que Trayvon Martin était sur George Zimmerman quand ce dernier a tiré.
Des preuves pour les deux camps
Le voisin le plus proche d’être un témoin occulaire –il n’y avait pas de témoin occulaire à proprement parler– a dit qu’il lui avait paru qu’il y avait une bagarre, dans laquelle la personne au-dessus, à califourchon sur celle en-dessous, portait un t-shirt rouge ou de couleur claire. Ce témoignage aussi suggérait que Trayvon Martin était au-dessus. George Zimmerman avait des blessures: des lacérations sur le crâne causées par le sol et un nez gonflé et en sang.
Il est vrai qu’il y avait aussi des preuves pour l’autre camp: on n’a pas retrouvé d’ADN de George Zimmerman sous les ongles de Trayvon Martin. On n’a pas trouvé d’ADN de Trayvon Martin sur le pistolet. Ces faits contredisent des aspects-clés du récit qu’a fait Zimmerman à la police. Pourquoi le croire quant au reste de son récit? Et même si vous lui donnez ce bénéfice du doute, pourquoi est-ce que Zimmerman s’est senti tellement menacé? Pourquoi a-t-il sorti son pistolet et tiré pour tuer?
Je n’en sais rien. Je pense que nous n’en saurons jamais rien. George Zimmerman n’a pas témoigné. Il n’a jamais fait face à un contre-interrogatoire. «L’homme Zimmerman pourrait rester une aussi grande énigme que les évènements de cette nuit-là», a écrit le New Yorker cette semaine. Et toute cette concentration sur le moment du tir condense cette affaire d’une manière qui induit en erreur.
Ça laisse de côté le fait que Zimmerman avait déjà appelé la police quand il voyait des noirs, et sa décision de suivre Trayvon Martin ce soir-là. Ça laisse de côté sont jugement atrocement horrible, clairement raciste.
Le problème de la loi floridienne
Mais cela ne veut pas dire que le verdict du jury était raciste.
En Floride, une personne «qui n’est pas engagée dans une activité illégale et qui est attaquée» n’a pas le devoir de battre en retraite. Il ou elle a le droit de «contrer la force par la force, y compris la force mortelle, si il ou elle croit raisonnablement qu’elle est nécessaire pour empêcher sa propre mort ou de graves coups et blessures».
Le jury aurait pu reconnaître une faute à George Zimmerman parce qu’il avait lancé l’altercation avec Trayvon Martin et pour autant ne pas le croire coupable de meurtre, ou même d’homicide involontaire, considéré en Floride comme le fait de tuer quelqu’un sans justification légale.
Si le jury croyait que, une fois la bagarre commencée, George Zimmerman avait raisonnablement peur de souffrir de graves coups et blessures, il s’en sort pour légitime défense.
Peut-être que c’est une mauvaise règle. Peut-être que les hommes comme George Zimmerman devraient être tenus responsables d’avoir provoqué la bagarre qu’ils craignent ensuite de perdre. Et peut-être que des lacérations sur le dos de son crâne et un nez en sang ne suffisent pas à prouver une peur raisonnable de graves coups et blessures.
Un étrange message envoyé aux habitants
Après tout, comme le note Adam Weinstein, la leçon donnée en ce moment aux habitants de Floride est la suivante:
«En cas d’altercation, même mineure, le moyen le plus facile d’éviter la responsabilité pénale est de tuer l’adversaire.»
Mais vous pouvez imaginer comment les jurées ont pu se sentir coincées. Même si elles n’aimaient pas George Zimmerman –même si elles ne croyaient pas tout de son récit à la police– elles n’avaient pas selon la loi de Floride de charge qui correspondait clairement à ce qu’il a fait cette nuit-là.
Une justice qui ne rend pas toujours justice
C’est ce que Justin Peters voulait dire quand il nous a rappelé plus tôt cette semaine que
l’Etat doit prouver ce qu’il affirme au-delà d’un doute raisonnable. «Il n’y est pas parvenu», a-t-il écrit.
«Et si le procureur ne peut pas prouver ce qu’il avance, Zimmerman devrait partir libre».
C’est notre système judiciaire. Un système qui ne rend pas toujours justice, et qui dans ce cas précis montre à coup sûr plusieurs façons dont la version floridienne de la loi et du travail policier devrait changer.
Mais ce qui importe le plus est que George Zimmerman a été inculpé pour la mort de Trayvon Martin, même s’il n’a pas été condamné. L’Etat a mis du temps avant de le poursuivre, c’est vrai, et l’a fait après une suite d’erreurs dans le travail de la police qui pourraient avoir affecter les preuves présentées au tribunal.
Mais la Floride a tenté de tenir George Zimmerman responsable de la mort de Trayvon Martin. La famille et les soutiens de Trayvon Martin sont à remercier pour ça. Son père, Tracy Martin, a écrit sur Twitter cette nuit:
«Dieu nous a béni, Sybrina et moi, avec Tray, et même s’il est mort je sais que mon bébé est fier de la BATAILLE que vous et nous avons mené pour lui. QUE DIEU VOUS BENISSE.»
Oui, ils se sont battus, et leur bataille a eu un sens –a signifié quelque chose de très important– pour tellement de parents de garçons noirs qui portent des sweats à capuche, et pour le reste du pays. Tracy Martin a raison de souligner cette bataille pour la justice en ce moment triste et douloureux. Aucune loi mal-conçue, et aucun verdict, ne peut leur enlever cette bataille.
Emily Bazelon
Traduit par Cécile Dehesdin
http://www.slate.fr