On dirait quand une catastrophe arrive, il y a un effet d’enchainement, c’est autour de la France, avec un train passager. Au moins, le patron de la compagnie française des transports ferroviaires, a été présent assez vite sur les lieux pour constater les dégâts autant côté humain que côté matériel
Nuage
Déraillement de train près de Paris: au moins 6 morts et plusieurs blessés
Le train s’est scindé en deux pour une raison encore inconnue en arrivant à grande vitesse en gare de Brétigny-sur-Orge, au sud de Paris, en pleine heure de pointe en fin d’après-midi, selon une source policière.
PHOTO KENZO TRIBOUILLARD, AFP
JULIE CHABANAS, DIANE FALCONER
Agence France-Presse
BRETIGNY-SUR-ORGE
Un train a déraillé vendredi en fin d’après-midi dans une gare près de Paris pour une raison encore inconnue, avec un bilan provisoire de six morts, neuf blessés très graves et 17 légers, selon des autorités.
Au total, 192 personnes ont été «impliquées» dans la catastrophe, c’est-à-dire prises en charge par les secours, selon le ministère de l’Intérieur.
Le train, qui transportait environ 370 personnes entre Paris et Limoges (centre), s’est scindé en deux pour une raison encore inconnue en arrivant à grande vitesse en gare de Brétigny-sur-Orge, au sud de Paris, en pleine heure de pointe en fin d’après-midi, selon une source policière.
«Une partie du train a continué à rouler, tandis qu’une autre s’est couchée sur le flanc sur le quai», a indiqué la source policière.
Six wagons ont déraillé, a précisé le patron de la compagnie française des transports ferroviaires, la SNCF, Guillaume Pépy, qui s’est rendu sur place, ainsi que le président François Hollande.
Selon le maire de Brétigny-sur-Orge, Bernard Decaux, trois voitures «sont enchevêtrées les unes dans les autres devant la gare et une quatrième couchée un peu plus loin».
Des voyageurs et des témoins ont décrit vendredi soir des scènes d’horreur.
«J’ai vu beaucoup de blessés, des femmes des enfants bloqués à l’intérieur. J’ai tremblé comme un gosse. Les gens criaient. Un homme avait le visage en sang. Ce sont des images de guerre», a témoigné par téléphone à l’AFP Vianey Kalisa, un chômeur de 30 ans qui attendait son train en gare de Brétigny pour rentrer à Paris.
Un passager, Marc Cheutin, 57 ans, a expliqué à l’AFP avoir dû «enjamber une personne décapitée» pour sortir du wagon dans lequel il se trouvait.
«Peu après le départ, on a ressenti un premier choc, la voiture dans laquelle je me trouvais – la troisième ou la quatrième, je ne sais plus – a été ébranlée», a-t-il raconté par téléphone à l’AFP.
Catastrophe la plus grave depuis 1988
«Il y a tout de suite eu un deuxième choc, là la rame s’est soulevée, puis un troisième et un quatrième et le wagon s’est couché», a poursuivi ce cadre de la RATP, qui a dit s’être alors retrouvé «balloté» puis «couché sur deux dames», malgré sa «corpulence».
«La poussière a envahi le wagon et j’ai compris qu’on glissait sur le ballast», a-t-il expliqué. «C’est incroyable qu’une rame de cette importance ait pu rebondir ainsi!», a-t-il ajouté.
Les secours ont «trouvé des blessés même en haut d’un parking aérien qui avaient dû être éjectés», a expliqué à l’AFP Karin, une mère de famille voyageant avec son garçon de trois ans. Elle se trouvait dans le premier wagon qui ne s’est pas couché
Sur Facebook, Alain Cheuton, qui a également assisté à la catastrophe, raconte avoir vu le train «raser le quai central» de la gare, où «pas mal de monde» attendait.
Sur les clichés postés par un témoins identifié par tgorguet sur le réseau de partage de photos et de vidéos Instagram, apparaît un wagon qui a déraillé, est monté sur un quai et a emporté une partie de la toiture de ce quai. Un autre wagon du train est sur le flanc et un panache de fumée s’en dégage.
Sur une photo mise en ligne sur Twitter par @AichaKurdish, un des wagons du train est couché sur le flanc et éventré au niveau de son toit.
Les causes de l’accident ne sont pour l’heure pas connues.
«Ce n’est pas une collision et ce n’est pas un problème de vitesse», a estimé une source interne à la SNCF. Les trains qui passent en gare comme ce Paris-Limoges sans s’arrêter roulent en moyenne à une vitesse d’environ 150 km/h.
Quelque 300 pompiers, 20 équipes médicales et huit hélicoptères ont été mobilisés. Tous les hôpitaux de la région parisienne sont en alerte pour prendre en charge les victimes
Des dizaines de voitures de pompiers et de police étaient stationnées devant la gare, au milieu de badauds massés derrière des barrières de sécurité, a constaté une journaliste de l’AFP. Tout le quartier de la gare était bouclé pour permettre le travail des secours.
La circulation sur les grandes lignes ferroviaires a été coupée au départ et à l’arrivée de la gare d’Austerlitz à Paris, alors que ce vendredi est un jour de grand départ en vacances en France.
Il s’agit de la catastrophe ferroviaire la plus grave depuis celle de la gare de Lyon qui avait fait 56 morts en 1988 à Paris.
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