Le Saviez-Vous ► Déformation crânienne : pratiquée par les Incas, elle est aussi coutume universelle


La déformation du crâne a été pratiquée pendant des millénaires et faits étonnants, cette coutume a été remarquée dans diverses cultures à travers le monde. Aucun continent n’y a échappé.
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Déformation crânienne : pratiquée par les Incas, elle est aussi coutume universelle


Lithographie de John Collins (1839) d’après « Crania Americana » de Samuel Norton. Bibliothèque de Médecine de Paris


Author
Jérome Thomas
Chercheur, Université de Montpellier

Barbarie, torture, sauvagerie, telles sont les premiers mots qui viennent à l’esprit lorsque les déformations crâniennes sont évoquées.

En 1931, l’anthropologue anglais J. Dingwall a cette réflexion :  « Il est probable que cette curieuse coutume, pourtant généralisée, de déformer artificiellement le crâne est la moins comprise de toutes les mutilations ethniques qui ont été transmises depuis la lointaine antiquité ».

En effet, elles suscitent réprobation et horreur, dégoût et effarement et portent en elles les signes – supposés – de sociétés peu évoluées et surtout exotiques, éloignées de nos contrées européennes.

Crânes d’aliens

Au-delà d’une répulsion quasi épidermique, les déformations inspirent également de nombreux fantasmes et excitent l’imaginaire. Elles seraient la preuve de l’existence de races extraterrestres à l’intelligence supérieure qui auraient colonisé notre planète en de lointaines époques.

En 2012, un journal titrait « Des squelettes d’aliens ? » à propos de la découverte au Mexique de restes humains au crâne déformé. Au XIXe siècle, des anthropologues comme von Tschudi ont même contesté le caractère artificiel des déformations crâniennes.

Loin de ces clichés et de ce sensationnalisme, les manipulations de l’occiput offrent au contraire un vaste champ d’études sur le rapport au corps dans ses dimensions culturelles, sociales, ethniques, religieuses.

Agir sur la croissance de la tête afin d’en modifier de manière volontaire la forme est une coutume largement diffusée chez les humains.

Répartition des pratiques de modifications des crânes dans le monde. J.Thomas, Author provided

Une pratique ancienne et universelle

La déformation artificielle du crâne des nouveau-nés est une antique tradition universelle. De l’Europe aux Amériques en passant par l’Afrique, l’Asie, l’Océanie, aucune région n’échappa au modelage crânien.

Les plus anciennes traces de cette pratique remonteraient aux environ de 45000 av. J.-C. en Irak. Mais les chercheurs débattent toujours d’éventuelles déformations sur les fragments de crânes découverts.

Sur le continent américain, cette coutume accompagne le développement des communautés andines depuis au moins le VIe millénaire av. J.-C. et devient une pratique quasi généralisée. Sur une collection de 500 squelettes d’origine péruvienne conservés à Paris, seuls 60 ne présentent pas de déformation. Dans de nombreux sites fouillés en Mésoamérique, les individus au crâne déformé constituent plus de 90 % des cas observés. Au Mexique, le plus ancien crâne déformé découvert par les archéologues daterait de 8500-7000 av. J.-C.

En Amérique du Sud, les déformations crâniennes se seraient plus sûrement développées sur la côte pacifique vers 3500-3000 av. J.-C.

Différents types de crânes déformés dans la culture Paracas. Museo Nacional de Arqueología, Antropología e Historia del Perú de Lima, Author provided

Certaines sociétés en firent un usage remarquable. La culture Chinchorro (v. 7000 av. J.-C. à v. 1100 av. J.-C.), établie de l’extrême nord du Chili et au sud du Pérou, pratiqua une forme très prononcée de déformation à partir du IIIe millénaire. Plusieurs groupes ethniques adoptèrent ces coutumes dont les plus connues sont les cultures Paracas (600 av.-100 ap. J.-C.), Nazca (200 av.-600 ap. J.-C.) ou encore Tiwanaku (v.700-v.1200 ap. J.-C.) autour du lac Titicaca.

Ces pratiques restent toujours vivaces dans ces régions lorsque les Incas dominent une grande partie de la Cordillère à partir du milieu du XVᵉ siècle. Un certain nombre de communautés sous leur domination avaient depuis longtemps pour habitude de déformer artificiellement l’occiput des nourrissons, à l’instar de leurs vainqueurs.

En 1557, le philosophe italien Girolamo Cardano énumère les régions où elles se pratiquent toujours : Cuba, le Mexique, Cumana (Venezuela), Porto Velho (Brésil) et le Pérou. Dans les années 1550, le religieux Cieza de León mentionne qu’au nord de Cali, en Colombie, vit un peuple dont il décrit les têtes longues et larges et il ajoute qu’en maintes régions les enfants ont la tête déformée, ce qui réjouit leurs parents.

Les Espagnols furent fortement impressionnés par cette coutume qui leur semblait tellement étrange. En effet, au XVIe siècle, elle ne se pratiquait plus que de manière exceptionnelle et résiduelle dans quelques régions d’Europe du Nord..

Les Espagnols luttèrent férocement contre cette pratique. Ils subodorèrent plus qu’ils ne comprirent cette dimension religieuse des déformations. Lors du IIIe concile de Lima (1585), les autorités religieuses décident d’interdire plus fermement les déformations crâniennes et de les punir sévèrement : 20 coups de fouet si une personne se déforme la tête. Pourtant, elles perdurèrent longtemps.

Comment faisait-on chez les Incas ?

Plusieurs techniques sont mises en œuvre pour déformer les crânes. Elles sont universelles. Le crâne de l’enfant est très malléable et cette souplesse permet d’envisager un modelage avant que la forme définitive ne se mette en place. La voûte crânienne est remarquablement plastique et prête bien à ce genre de manipulations. Ce n’est pas avant l’âge de six ans que se produit l’ossification définitive. Les sutures de la voûte crânienne permettent une certaine mobilité entre les os et les forces de compression externes, planchettes ou bandelettes, déterminent cet accroissement des sutures qui subissent directement leurs effets.

Types d’appareillages utilisés par les Mayas pour déformer le crâne. J.T, Author provided

Les têtes étaient déformées selon plusieurs méthodes, l’aplatissement affectant soit le haut du crâne, soit les côtés. Les appareils déformateurs mis en œuvre sont de trois types : le berceau dans lequel la déformation est obtenue par la pression exercée sur la tête du nouveau-né couché et immobilisé dans un berceau de bois ; les planchettes où la tête est enserrée entre deux morceaux de bois disposées sur le front et la nuque, aplatissant ainsi le crâne d’avant en arrière. C’est l’aplatissement appelé « type tabulaire » ; enfin, des liens ou des bandeaux, souvent appelés chuco, où le crâne est comprimé dès la naissance à l’aide d’un bandage très serré. C’est le type « annulaire ou circulaire ». Cette dernière technique est la plus souvent décrite par les Espagnols dans ce qui fut l’Empire inca.

Déformer les crânes pour fixer l’âme au corps

Mais pourquoi les Incas déformaient-ils les crânes ?

Le modelage crânien permet de distinguer les peuples entre eux, imprime de manière indélébile dans le corps l’appartenance à un groupe, pare et embellit les individus, marque le statut social, renvoie vers la religion, la cosmologie, les croyances et les rites d’initiation.

Cependant, les chercheurs se sont essentiellement intéressés aux dimensions culturelles, sociales et ethniques de ces pratiques alors que la dimension religieuse s’avère fondamentale.

La tête représente le centre de la vie spirituelle de l’individu. C’est le siège de la force vitale et elle symbolise l’esprit. La force animique, c’est-à-dire une puissance bénéfique et spirituelle, présente dans la tête est perçue comme une puissance bénéfique qui procure force, autorité et vitalité à celui qui la détient et que l’on peut s’approprier à condition qu’elle soit contrôlée. La tête peut être associée à deux caractéristiques principales : elle représente métaphoriquement le cosmos et c’est écrin de l’âme.

Dans la cosmologie inca, il existe une opposition corporelle : devant/derrière – les Incas associent le devant du corps avec le passé et la clarté/et l’arrière avec le futur et l’obscurité – et une opposition haut/bas, la tête correspondant au monde supérieur, celui du corps idéal représenté par les corps célestes. Enfin, plusieurs principes spirituels entourent et animent le corps humain. L’un des plus importants est l’animu, terme emprunté à l’espagnol anima, « âme », qui est une « force animique », spirituelle et pas seulement humaine ».

L’animu est réparti dans tout le corps mais il peut être concentré dans certaines zones et substances corporelles : essentiellement la tête, le sang, le cœur. L’animu est une force vitale qui anime toute chose, que ce soient les êtres humains, les plantes, les animaux, les éléments du paysage. L’animu naît au niveau du plexus solaire, circule dans tout le corps et sort par la tête à la mort. Bien serrer la tête de l’enfant à naissance devient par conséquent une démarche impérieuse et vitale car l’âme est encore peu fixée au corps du nouveau-né ce qui peut provoquer cette perte de l’animu. En effet, la fontanelle n’est pas bien refermée chez le nourrisson.

Afin de fixer l’âme au corps, la mise en œuvre de moyens techniques, comme les déformations crâniennes, s’avère indispensable et impérieuse. Déformer la tête c’est durcir et fermer le corps, solidifier, remettre en ordre au moins une de ses ouvertures.

Dessins des différentes techniques employées pour déformer le crâne dans le Pérou et le Chili précolombien. J.T, Author provided

Aujourd’hui disparues, même si elles étaient encore pratiquées dans les Andes par les Chama, communauté établie au nord-est du Pérou, au milieu du XXe siècle, les déformations crâniennes témoignent d’une pratique universelle repérable dans tous les espaces sociaux.

Si dans nos sociétés contemporaines, les pratiques de modifications du corps sont perçues comme des marqueurs de la construction identitaire et l’affirmation d’un « moi souverain », il ne faut pas utiliser cette grille d’interprétation pour les civilisations plus anciennes et celles des Andes en particulier. Il manquerait un élément primordial pour les appréhender : leur dimension cosmologique et religieuse. Symboliquement, dans ces sociétés, la manipulation de l’occiput comme toute forme de parure corporelle tient un rôle primordial puisqu’elle distingue, orne et protège. Elle prémunit contre les mauvaises influences étrangères et défend des sortilèges le corps et ses parties les plus vulnérables. Manipuler la tête, partie la plus visible et la plus exposée du corps, est un signal fort. C’est un langage symbolique extrêmement important et les populations péruviennes n’y firent pas exception.

http://theconversation.com/

143 nouvelles lignes de Nazca découvertes


Grâce aux technologies de plus en plus avancées, des archéologues ont pu retrouver 143 nouveaux géoglyphes de Nazca au Pérou. Bien qu’ils ne savent pas encore leurs significations, ils croient que les grands géoglyphes étaient des lieux de rituels alors que les autres des points de repères.
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143 nouvelles lignes de Nazca découvertes


Nathalie Mayer
Journaliste

Gravées dans le sol du désert péruvien, les lignes de Nazca, bien que découvertes il y a près de 100 ans, continuent d’intriguer les archéologues. Dernièrement, ils ont toutefois mis au jour 143 nouveaux de ces géoglyphes qui pourraient les aider à mieux comprendre leur signification.

Des créatures vivantes, des objets ou de simples figures géométriques… Quelque part sur la plaine côtière aride du sud du Pérou, de surprenantes lignes sont tracées au sol. Pour certaines, il y a plus de 2.500 ans. Des lignes qui forment des figures pour la plupart tellement grandes qu’il faut prendre de l’altitude pour les discerner. Depuis 1994, elles sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Et on les connait désormais sous le nom de lignes ou géoglyphes de Nazca.







Le saviez-vous ?

Les fameuses lignes de Nazca que l’on trouve dans le désert péruvien sont l’œuvre de la tribu amérindienne éponyme. Mais pas que… Et même si plusieurs hypothèses ont été avancées depuis leurs premières observations en 1927, les chercheurs en ignorent encore la signification. Malgré leur aspect spectaculaire, elles ne semblent pas avoir été difficiles à tracer. Simplement en déplaçant des pierres au sol. Les chercheurs estiment ainsi qu’elles ont pu être toutes tracées en moins d’une décennie.


Après quelque 15 années à étudier ses lignes, des archéologues de l’université de Yamagata (Japon) annoncent aujourd’hui avoir mis au jour dans la région pas moins de 143 nouveaux géoglyphes. Ils représentent des animaux, des personnes et d’autres êtres vivants ou objets. La plupart ont été découverts grâce à des analyses de données 3D haute résolution et à des études de terrain. Mais aussi à l’aide d’un modèle d’intelligence artificielle (IA) développé par des chercheurs d’IBM.

Un serpent à deux têtes en train de dévorer des figures humanoïdes. © Université de Yamagata

Un serpent à deux têtes en train de dévorer des figures humanoïdes. © Université de Yamagata

Selon les chercheurs, tous ces géoglyphes ont été dessinés entre 100 av. J.-C. et 300 apr. J.-C. En écartant les pierres noires présentes au sol, exposant ainsi le sable blanc caché dessous. Et révélant des dessins d’oiseaux, de singes, de poissons, de serpents, de renards, de félins et même d’humanoïdes.

Une intelligence artificielle (IBM Watson Machine Learning Community Edition), mise au point par des humains d’aujourd’hui, a permis aux archéologues de l’université de Yamagata (Japon) de mettre au jour un géoglyphe imaginé par des populations anciennes et dont la symbolique reste encore mystérieuse. © Université de Yamagata

Une intelligence artificielle (IBM Watson Machine Learning Community Edition), mise au point par des humains d’aujourd’hui, a permis aux archéologues de l’université de Yamagata (Japon) de mettre au jour un géoglyphe imaginé par des populations anciennes et dont la symbolique reste encore mystérieuse. © Université de Yamagata

Lever le voile du mystère des lignes de Nazca

Les archéologues ont classé ces nouveaux géoglyphes selon deux grandes catégories. Les géoglyphes les plus anciens, de « type B » présentent généralement une longueur inférieure à 50 mètres. Le plus petit d’entre eux n’atteint même pas les 5 mètres. Les plus récents, de « type A », sont plus grands. Le plus long d’entre eux dépasserait même les 100 mètres. Et selon les chercheurs, ces derniers devaient représenter des lieux de rituel. Ils y ont trouvé des vases en poterie cassés. Alors que les plus petits géoglyphes, situés le long de sentiers, devaient servir de point de repère pour orienter les voyageurs.

De forme humanoïde, ce géoglyphe de type B. © Yamagata University

De forme humanoïde, ce géoglyphe de type B. © Yamagata University

Autre différence entre les géoglyphes de type A et ceux de type B : les premiers sont formés de lignes colorées – ou décolorées, selon le point de vue – et les seconds, de surfaces entières de couleur. Pour mieux comprendre ces tracés dans leur ensemble, les chercheurs souhaitent désormais produire une carte de la zone. Et pour cela, s’appuyer un peu plus sur les qualités des IA et notamment, leur capacité à traiter de grandes quantités de données en un temps réduit.

Un poisson. © Université de Yamagata

Un poisson. © Université de Yamagata

Les archéologues espèrent également que la publication de leurs travaux aidera à sensibiliser le public à la nécessité de préserver la région, menacée par l’expansion des zones urbaines.


CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Des chercheurs ont découvert 143 nouvelles lignes de Nazca.

  • L’un de ces géoglyphes a été mis au jour grâce à une intelligence artificielle.

  • Les archéologues espèrent désormais pouvoir mieux comprendre la signification de ces lignes.

https://www.futura-sciences.com

Au Pérou, des archéologues redécouvrent un arbre utilisé par les Incas


Une découverte étonnante au Pérou, une variété d’arbres que l’on croyait disparu. Il aurait été présent pendant la présence des Incas. Cet arbre aurait probablement été utilisé pour des outils, pour guérir certaines maladies et d’huile essentielle
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Au Pérou, des archéologues redécouvrent un arbre utilisé par les Incas

Au Pérou, des archéologues redécouvrent un arbre utilisé par les Incas

Par Claire Frayssinet

Ollanta : voici le nom de cet arbre connu du temps des Incas. Il vient d’être redécouvert par des archéologues péruviens dans la région de Cuzco.

La découverte a été rendue publique mercredi bien qu’elle ait eu lieu il y a plusieurs mois dans le district d’Ollantaytambo, dans la province d’Urubamba, au nord-est de Cuzco. Un groupe d’archéologues péruviens a identifié une variété d’arbre datant de l’ère Inca (entre 1100 et 1500). Alors qu’on croyait l’espèce disparue, les archéologues ont eu la bonne surprise de découvrir plusieurs « survivants » au milieu d’autres espèces indigènes.

C’est l’archéologue Guillermo Miranda Almaráz qui a confirmé cette découverte après plusieurs années de recherche et de centaines de kilomètres parcourus dans toute la région impériale. Il a noté que plusieurs arbres ont poussé dans une zone proche des terrasses incas. Lors d’une annonce faite à la presse locale et à l’Agence France Presse le mercredi 23 octobre, Guillermo Miranda Almaráz s’est réjouit d’une telle découverte :

« Nous avons réussi à découvrir cette espèce arboricole inca native, nommée ‘ollanta’ (..) qui va avoir une très grande importance dans le travail historique et archéologique ». Il a ajouté, « Nous voulons qu’il soit reconnu comme un arbre de l’ère Inca et que la gorge de Pumapaqcha soit déclarée zone de conservation régionale de la forêt andine ».

Cet arbre des endémique des Andes était connue grâce aux écrits de chroniqueurs des 15ème et 16ème siècles. On présume que les feuilles et le tronc de l’arbre ont été utilisés pour la fabrication d’outils et la guérison de certains maux car les feuilles permettent notamment de produire de l’huile essentielle.

L’Ollanta, qui peut atteindre 25 mètres, fait partie de la famille des verbénacées, tout comme la verveine. Cette famille de plantes est répandue à travers le monde et plus particulièrement dans les zones tropicales et tempérés.

https://www.geo.fr/

Les géologues ont peut-être enfin résolu le secret de l’étrange et unique emplacement de Machu Picchu


Le Machu Picchu au Pérou est une merveille du savoir faire des Incas. Pourquoi, ces constructions furent établi sur un site difficile d’accès et en haute montagne ? Les chercheurs pensent savoir la raison. Ce site serait sur la rencontre des plaques tectoniques qui aurait donné une abondance de matériaux pour la construction. Sa hauteur pourrait avoir protégé les Incas des inondation ce qui lui a permis d’être aussi bien conservé.
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Les géologues ont peut-être enfin résolu le secret de l’étrange et unique emplacement de Machu Picchu

 

| saiko3p/StockAdobe.com

Stéphanie Schmidt

Le Machu Picchu, fameuse ancienne cité inca, située au Pérou et perchée sur un promontoire rocheux, n’est pas l’endroit le plus facile d’accès. À présent, des chercheurs pensent avoir découvert pourquoi cet endroit en particulier a été choisi.

Le secret du choix du site réside peut-être en dessous de cette ville emblématique des Incas, dans les failles où se rencontrent les plaques tectoniques. En réalité, ces failles ont produit une abondance de pierres sur des millions d’années, donnant finalement aux Incas les matériaux de construction nécessaire, dont ils avaient besoin.

En effet, il faut savoir que certaines des pierres qui composent les bâtiments et les temples de Machu Picchu sont si bien assemblées qu’il n’y a même pas de trous dans les joints, et ce, même sans mortier.

Le Machu Picchu. Crédits : Enrique Castro-Mendivil/Reuters

« L’emplacement du Machu Picchu n’est pas une coïncidence », explique le géologue Rualdo Menegat, de l’Université fédérale de Rio Grande do Sul au Brésil. « Il serait impossible de construire un tel site en haute montagne si le substrat n’était pas fracturé », a ajouté le géologue.

C’est en combinant des données issues d’images satellitaires et de mesures rassemblées sur le terrain, que Menegat et ses collègues ont pu cartographier les fractures de pierres sous l’ancienne citadelle des Incas. En effet, grâce à leurs recherches, les scientifiques ont pu découvrir que quelques-unes de ces failles s’étendent sur 175 kilomètres.

Des pierres à Ollantaytambo, Pérou. Crédits : Terri Cook/Lon Abbott

Il s’agit littéralement d’un cas où un X marque l’endroit précis des fractures pour le Machu Picchu (X étant le point de rencontre entre les fractures nord-est sud-ouest et nord-ouest sud-est). Selon les chercheurs, d’autres villes incas, incluant Ollantatambo, Pisac et Cusco, se trouvent également à des intersections similaires. Même les bâtiments et les escaliers de la ville de Machu Picchu reflètent dans une certaine mesure les failles sous-jacentes :

« La disposition reflète clairement la matrice de fracture sous-jacente du site », a déclaré Menegat..

Et ce n’est pas seulement une abondance de matériaux de construction qui aurait attiré les Incas sur le site de Machu Picchu. À savoir que sa crête se situe à 2430 mètres d’altitude.

Il faut savoir que les mêmes fractures qui ont fourni la pierre constituent également d’excellents drains. Cela aurait pu, par exemple, aider les citoyens à éviter les inondations catastrophiques lors des fortes tempêtes de pluie dans la région, et c’est probablement l’une des raisons pour lesquelles le site de Machu Picchu est si bien préservé aujourd’hui : à savoir qu’il accueille plus de 1.5 million de visiteurs chaque année.

Des blocs de pierre naturelle à Machu Picchu. Crédits : Rualdo Menegat

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Cette start-up péru­vienne vend un ordi­na­teur portable écolo­gique en bois


Au Pérou, un ordinateur portable écologique sera bientôt disponible. L’avantage est bien sûr le prix, mais aussi qu’il est possible de rendre le latop plus performant selon les besoins. Autre point positif, est qu’il est plus durable surtout si l’utilisateur apprend des notions base pour le réparer. Un ordinateur qui peut durer 10 à 15 ans, c’est quand même un atout, sans compter qu’il peut fonctionner tout aussi bien à l’électricité qu’à l’énergie solaire.
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Cette start-up péru­vienne vend un ordi­na­teur portable écolo­gique en bois

Crédits : EFE

par  Adrien Gingold

Au Pérou, une entre­prise va bien­tôt commer­cia­li­ser un ordi­na­teur en bois. Il a été imaginé pour durer entre 10 et 15 ans selon ses créa­teurs, inter­ro­gés par l’agence espa­gnole EFE.

L’idée est simple : propo­ser une tech­no­lo­gie abor­dable et durable à tous les Péru­viens, y compris ceux vivant dans les régions les plus recu­lées. C’est ainsi que les Carras­cos (une famille spécia­li­sée en infor­ma­tique et en marke­ting) ont créé le Wawa­lap­top, un ordi­na­teur basique fait en bois, faci­le­ment modi­fiable et amélio­rable.

Proposé un peu plus de 210 €, (312$ CAD) il peut être tuné pour seule­ment 30 € (45$ CAD) de plus. Javier Carrasco, respon­sable tech­no­lo­gie de la start-up, explique vouloir « rendre quelque chose à la société ».

Crédits : EFE

Un premier proto­type avait déjà vu le jour en 2015 mais cette version 2.0 qui fonc­tionne sous Linux est doré­na­vant prête à être commer­cia­li­sée.

Fonc­tion­nant à l’élec­tri­cité ou à l’éner­gie solaire, le Wawa­lap­top a la parti­cu­la­rité d’être faci­le­ment démonté et remonté, encou­ra­geant ainsi ses acqué­reurs à se fami­lia­ri­ser avec l’in­for­ma­tique, et à garder leur ordi­na­teur plus long­temps s’ils savent faire les répa­ra­tions de base.


En Quechua, le « wawa » du « wawa­lap­top » signi­fie « enfant », et c’est tout sauf un hasard : un collé­gien qui acquiert cet ordi­na­teur pourra faire évoluer l’or­di­na­teur au fil de ses études, pour un coût très réduit.

Source : EFE


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Pérou : découverte du plus grand site sacrificiel d’enfants du 15e siècle


Pauvres enfants ! À l’époque, pré-Incas au Pérou, les enfants étaient comme aujourd’hui, des biens les plus précieux. Ils ont été choisis pour des sacrifices pour calmer les dieux, afin qu’ils arrêtent la pluie, alors qu’en fait, c’était El Niño qui faisait des siennes. Aujourd’hui, ils sont là, des enfants de 4 à 14 ans, momifiés pour témoigner d’une histoire basé sur des croyances. Leurs morts ont été en somme inutiles.
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Pérou : découverte du plus grand site sacrificiel d’enfants du 15e siècle


Pérou : découverte du plus grand site sacrificiel d'enfants du 15e sièclePlus de 200 squelettes d’animaux, principalement des lamas, accompagnent les corps des jeunes sacrifiés.© Gabriel Prieto

Par Gaétan Lebrun –

Une équipe d’archéologues a découvert plus de 227 squelettes d’enfants dans le Nord du Pérou. Il s’agit du plus grand site sacrificiel du pays.

227 squelettes ont été découverts par des archéologues à Huanchaco, au nord du Pérou, lors de fouilles menées depuis 2018. Pampa la Cruz est le plus grand site sacrificiel d’enfants issu de la culture précolombienne Chimu, civilisation pré-Incas, au Pérou.

Âgés de 4 à 14 ans, ces jeunes Chimús ont été enterrés de façon inhabituelle, allongés sur le dos ou recourbés sur le côté et sans ornements. Leurs corps sont disposés les uns à côté des autres, tournés vers l’océan, dans des linceuls en coton afin d’être offerts aux dieux. Certains ont encore de la peau et des cheveux. Plus de 200 squelettes d’animaux, principalement des lamas, accompagnent également les corps des jeunes sacrifiés. Le climat sec et aride de cette région a permis la momification naturelle des corps avec des cheveux, de la peau ainsi que la fourrure des animaux.

Gabriel Prieto

Un sacrifice de masse pour faire arrêter la pluie

Une étude publiée récemment dans la revue scientifique Plos One décrit les circonstances mystérieuses de ce rite sacrificiel datant du début du XVe siècle. Les analyses en radiocarbone montrent que les enfants et les animaux ont été délibérément tués de la même façon avec une taille horizontale au niveau de la cage thoracique, suivie d’une extraction du cœur. L’absence de marque d’hésitation montre une régularité dans les gestes. Les archéologues émettent ainsi l’hypothèse d’un sacrifice pour faire arrêter la pluie. Au XVe siècle, la région est traversée par un fort épisode du phénomène climatique El Niño qui frappe périodiquement le pays et qui se traduit par une hausse des températures et des pluies torrentielles.

PHOTO PROGRAMA ARQUEOLOGICO HUANCHACO, AFP

Des prêtres ainsi que les chefs Chimús ont ordonné au peuple de faire des sacrifices de masse afin de persuader les dieux de faire cesser le déluge et le chaos. Les enfants étaient l’offrande la plus précieuse qu’ils pouvaient adresser aux dieux face à l’urgence de faire cesser la pluie. Ces derniers auraient reçu de la chicha, bière de maïs, afin de les rendre dociles durant le rituel.

PHOTO LUIS PUELL, AFP

PHOTO LUIS PUELL, AFP

https://www.geo.fr/

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Pérou : le visage d’une reine huari reconstitué 1200 ans après sa mort


C’est une reine huari de 1200 ans au Pérou. Elle a été découverte en 2012 avec d’autres personnes ainsi que des bijoux, fioles et des tissus fait d’or. Sa notoriété, semble t’il serait grâce à ses talents de tissage. Avec la technologie d’aujourd’hui, les informations de ce peuple et autres renseignements, il a été possible de reconstituer cette femme dans la soixantaine en 3D et le résultat est épatant.
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Pérou : le visage d’une reine huari reconstitué 1200 ans après sa mort



Le crâne de la reine photographié après son excavation. Des cheveux noirs ont été préservés par le climat aride de la région.

PHOTOGRAPHIE DE ROBERT CLARK, NATIONAL GEOGRAPHIC CREATIV

De Michael Greshko

Des siècles après l’ensevelissement d’une reine huari au Pérou, les scientifiques sont parvenus à reconstruire son visage en 3D.

Il y a 1 200 ans, une femme de haute noblesse âgée d’au moins 60 ans s’est éteinte au Pérou. Elle a eu pour dernière demeure un tombeau rempli de bijoux, de fioles, d’outils de tissage faits d’or. Plus de cinq ans après la découverte de la tombe, les scientifiques sont parvenus à reconstruire son visage à partir du crâne mis au jour en 2012.

« Quand j’ai vu les premières reconstructions, j’ai reconnu les traits de certains de mes amis indigènes, » explique le boursier National Geographic Miłosz Giersz, archéologue ayant co-découvert le tombeau. 

En 2012, Giersz et l’archéologue péruvien Roberto Pimentel Nita ont mis au jour le tombeau d’El Castillo de Huarmey. Le site sur les hauteurs était autrefois un temple dédié à la culture huari, qui a dominé la région des siècles avant celle des Incas, beaucoup plus connue à ce jour. La tombe – que les pilleurs avaient miraculeusement ignoré – contenait les restes de 58 personnes de haute noblesse, dont quatre reines et princesses.


« C’est l’une des découvertes les plus importantes de ces dernières années » expliquait Cecilia Pardo Grau, conservatrice du Musée d’Art de Lima dans une précédente interview accordée au magazine National Geographic.

Une de ces femmes inhumées, surnommée la reine d’Huarmey, a été ensevelie dans un faste inédit. Son corps a été retrouvé dans une chambre funéraire privative, entouré de bijoux et de produits luxueux, dont des boucles d’oreilles en or, une hache de cérémonie en cuivre et un gobelet en argent.

Qui était cette femme ? L’équipe de Giresz a examiné avec attention le squelette et a découvert que comme beaucoup de femmes de bien, la reine d’Huarmey avait passé la majeure partie de sa vie assise et avait beaucoup utilisé ses bras, vraisemblablement pour tisser.

Son expertise dans ce travail délicat lui a certainement valu son statut d’élite. Parmi les Huaris et les autres cultures andines de l’époque, les textiles valaient plus cher que l’or et l’argent, parce qu’ils nécessitaient beaucoup de temps pour être produits. Giersz indique que d’anciennes étoffes trouvées ailleurs au Pérou étaient le fruit du travail de deux à trois générations de tisseurs.

La reine Huarmey, en particulier, devait être vénérée pour son tissage : elle a été inhumée avec des outils de tissage faits d’or. Il lui manquait par ailleurs certaines dents, chose courante lorsque l’on boit beaucoup de chicha, boisson andine préparée à base de maïs, d’arachide, de manioc ou encore de riz, auxquels on ajoute des fruits. Seule l’élite huari était autorisée à en boire.


L’équipe de Giersz a aussi découvert un canal menant à la tombe de la reine d’Huarmey depuis d’autres chambres funéraires. Le passage aurait permis la préparation de cérémonies permettant de partager avec la défunte des offrandes, même après son ensevelissement. 

« Même après sa mort, les gens du commun venaient partager leur chicha avec elle, » raconte Giersz.

Mais à quoi pouvait bien ressembler cette femme d’importance ? Au printemps 2017, Giersz a consulté l’archéologue Oscar Nilsson, célèbre pour les reconstitutions faciales dont il est passé maître, pour ramener la reine d’Huarmey à la vie.

Oscar Nilsson a utilisé l’impression 3D du crâne comme base, avant de procéder à une reconstruction manuelle. Pour le guider, Nilsson s’est basé sur la reconstruction du crâne et sur les données lui permettant d’évaluer la densité des muscles et de la chair recouvrant les os. Il a également utilisé les photographies d’Andins indigènes vivant près d’El Castillo de Huarmey. Des examens chimiques ont pu confirmer que la reine d’Huarmey buvait de l’eau provenant de cette région, justifiant la comparaison voulue par Nilsson.

La reconstruction dans les moindres détails du visage très expressif de la défunte a pris à Nilsson 220 heures. Pour reconstituer sa chevelure – que le climat aride avait préservé – Nilsson a utilisé des vrais cheveux de femmes andines âgées, achetés sur des marchés péruviens. 

« La première étape était très scientifique, et graduellement le processus est devenu plus artistique, pour apporter une expression plus humaine ou une lueur dans le regard, » explique Nilsson. « Sinon, cela donne un faux air de mannequin de cire. »


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Le plus petit singe fossile n’était pas plus gros qu’un hamster


C’est une preuve de patience ! Tamiser 1 tonne de sédiments pour trouver des fossiles, dont une dent. Cette molaire appartenant à un singe qui était vraiment petit, il devait peser environ 200 gramme, et serait âgé de 17 à 19 millions d’années.

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Le plus petit singe fossile n’était pas plus gros qu’un hamster

Rivière sédimentaire Alto Madre de Dios

Le long du fleuve Alto Madre de Dios des sédiments ont livré des dizaines de fossiles permettant de dresser une image de l’Amazonie, il y a 18 millions d’années.

WOUT SALENBIEN, UNIVERSITÉ DUKE

Par Joël Ignasse

Une équipe de scientifiques péruviens et américains a découvert les restes du plus petit singe fossile, âgé de 18 millions d’années.

Une toute petite dent. Grosse comme le double d’une tête d’épingle. C’est l’unique fossile retrouvé par des paléontologues péruviens et américains dans des dépôts sédimentaires issus des bords du fleuve Río Alto Madre de Dios, au Pérou. Elle a suffi à établir l’existence d’une nouvelle espèce de singe qui vivait dans les environs, il y a 17 à 19 millions d’années.

Une dent découverte dans 1 tonne de sédiments

La dent en question a été dénichée, cachée dans presque 1 tonne de sédiments extraits des bords du fleuve et ramenés par les scientifiques. Après avoir laissé trempé le matériau composé de blocs de grès et de graviers, ils ont tamisé l’ensemble à la recherche d’os, de dents et de mâchoires fossiles. Une démarche fructueuse puisqu’ils ont récupéré des centaines de fossiles de rongeurs, de chauves-souris et d’autres animaux. Mais le trésor, c’était cette minuscule dent. Il s’agit d’une molaire supérieure attribuée à une nouvelle espèce de singe baptisée Parvimico materdei.

Scanner 3D de la dent retrouvée. Crédit : 3D scan by Duke SMIF

L’examen de cette dent a permis d’en savoir plus sur son porteur, un animal qui devait peser au plus 200 grammes. C’était sans doute un croqueur d’insectes et de fruits. C’est le plus petit fossile connu de singe mais il devait être un poil plus gros que le ouistiti pygmée, Callithrix pygmaea, un primate qui vit aussi, de nos jours, en Amazonie. Il fait l’objet d’une publication dans la revue Journal of Human Evolution.

Les mystérieux singes du Nouveau Monde

C’est un nouveau représentant des singes du nouveau monde qui a été découvert et qui plus est pour une période où les fossiles sont pratiquement absents. En effet, les fossiles de singes d’Amérique du Sud, âgés de 31 à 13 millions d’années, se comptent sur les doigts de la main. Les singes du Nouveau Monde, ou platyrhiniens, se distinguent des espèces africaines par un certain nombre de caractéristiques dont un pouce moins opposable et une queue préhensible. On compte parmi les espèces actuelles les plus connues : le ouistiti, le tamarin ou le singe hurleur.

Les ancêtres de ces singes sont arrivés en provenance d’Afrique, il y a un peu moins de 40 millions d’années. Probablement à bord de radeaux de végétation, des amas d’arbres et d’herbes sèches qui voguent au gré des courants. Ils se sont rapidement diversifiés pour former près de 150 espèces différentes mais la manière dont cette radiation évolutive s’est produite est encore mystérieuse, en raison notamment de cette lacune de 15 millions d’années dans le registre fossile. La découverte de Parvimico contribuera sans doute à lever une partie des interrogations. Et d’autres nouveaux fossiles sont sans doute à venir, l’équipe est effet repartie pour une nouvelle campagne de fouille. Cette fois dans des sédiments datés de 30 millions d’années.

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Au Pérou, les mystérieux géoglyphes de Nasca livrent de nouveaux secrets


Des chercheurs japonais ont pu identifier 4 oiseaux dans le géoglyphe de Nasca au Pérou. Étrangement, les oiseaux dessinés n’étaient probablement pas présents dans cette région. Ces gens ont préféré dessiner des animaux exotiques. Il reste encore des oiseaux à identifier.
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Au Pérou, les mystérieux géoglyphes de Nasca livrent de nouveaux secrets


Au Pérou, les mystérieux géoglyphes de Nasca livrent de nouveaux secretsLes fascinantes lignes de Nasca, au Pérou.© Christian Haugen / Flickr CC BY 2.0.

Par Léia Santacroce –

Deux pélicans, un jeune perroquet… Des chercheurs japonais affirment avoir identifié avec précision les oiseaux tracés au sol dans les plaines désertiques du bassin du Rio Grande de Nasca, au Pérou.

Géoglyphe, nom masculin : « en archéologie, ensemble de motifs tracés au sol, sur de longues distances, qui ne sont visibles que d’une très grande hauteur », dixit le Larousse.

Tels les quelque 2000 dessins de Nasca, au Pérou, classés au patrimoine mondial en 1994. Les plus célèbres, assurément.

« Situés dans la plaine côtière aride à quelque 400 km au sud de Lima, les géoglyphes de Nazca et de Pampas de Jumana couvrent environ 450 km2, précise l’Unesco. Ces lignes, tracées dans le sol entre 500 av. J.-C. et 500 apr. J.-C., soulèvent l’une des plus grandes énigmes de l’archéologie en raison de leur quantité, de leur nature, de leur taille et de leur continuité. »

bart theeten / Flickr CC BY-NC-ND 2.0.

Des chercheurs japonais de l’université d’Hokkaido, de l’institut d’ornithologie de Yamashina et de l’université de Yamagata viennent de franchir une nouvelle étape dans la résolution de cette énigme. Dans un article paru le 20 juin dans le Journal ofArchaeological Science*, ils se sont penchés sur le cas précis des géoglyphes représentant des oiseaux (d’autres représentent des insectes, des fleurs, des arbres… d’autres encore des figures géométriques).

Ne pas confondre les canards et les perroquets

« Jusqu’à présent, les oiseaux de seize géoglyphes avaient été identifiés sur la base d’impressions générales, en s’appuyant sur quelques traits morphologiques, explique dans un communiquéMasaki Eda, de l’université d’Hokkaido. De notre côté, nous avons analysé les formes et les tailles relatives du bec, de la tête, du cou, du corps, des ailes, des pattes et de la queue des volatiles. Puis nous les avons comparés à ceux des oiseaux que l’on rencontre actuellement au Pérou. »

Résultat, ce que l’on prenait jusque-là pour un colibri appartiendrait en réalité à une sous-famille d’oiseau-mouche. Et ce que l’on pensait être un petit canard serait en fait un jeune perroquet. Deux pélicans ont également été repérés.

« Uniquement des espèces absentes de cette région du Pérou », font remarquer les chercheurs.

Ils estiment que les auteurs de ces géoglyphes ont pu les observer en se rendant sur la côte

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« Identifying the bird figures of the Nasca pampas : An ornithological perspective », un article de Masaki Eda, Takeshi Yamasakib, et Masato Sakaic paru dans le Journal of Archaeological Science le 20 juin 2019.

Leur découverte vient renforcer l’hypothèse selon laquelle les habitants de Nasca – une civilisation pré-Inca – préféraient dessiner des animaux exotiques : des pélicans et des oiseaux-mouches donc, mais également des singes et des araignées, animaux caractéristiques de la forêt amazonienne.

La méthode ornithologique présente cependant des limites : seuls quatre oiseaux sur seize ont pu être identifiés avec certitude. Pour faire avancer l’enquête, les scientifiques comptent désormais comparer les géoglyphes avec des volatiles figurant sur des poteries de la même époque exhumées dans la région.

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Cette civi­li­sa­tion pré-Inca vivait en paix et sans enne­mis grâce à la bière


Avant les Incas, il y avait la civilisation Huari au Pérou. Ils produisaient une boisson fermentée à base de maïs, de riz ou de manioc. Cet alcool s’apparentait à la bière qu’ils partageaient entre eux et leurs rivaux.
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Cette civi­li­sa­tion pré-Inca vivait en paix et sans enne­mis grâce à la bière

 

Crédits : Natio­nal Geogra­phic

par  Laura Boudoux

 

La consom­ma­tion d’al­cool aurait contri­bué à main­te­nir des rela­tions poli­tiques stables dans les socié­tés anciennes, rapportent des cher­cheurs améri­cains dans une étude publiée le 18 avril 2019.

La civi­li­sa­tion Huari, qui précé­dait celle des Incas, aurait ainsi survécu 500 ans notam­ment grâce à un flux constant de bière, parta­gée entre eux mais aussi avec leurs rivaux, rapporte Natio­nal Geogra­phic. Instal­lée au sommet d’un plateau escarpé du Pérou, sans source d’eau natu­relle, cette civi­li­sa­tion était connue pour ses banquets somp­tueux et le bras­sage de la bière, entre 500 et 1050 ap. J.-C.

Ces festins, auxquels étaient conviés les chefs des commu­nau­tés locales, mais aussi leurs poten­tiels enne­mis voisins, leur ont permis de main­te­nir la paix et d’as­seoir leur influence. À Cerro Baúl, alors que l’em­pire Huari commençait à s’ef­fon­drer, la popu­la­tion aurait orga­nisé un dernier rassem­ble­ment, avant de mettre le feu à la bras­se­rie. Des archéo­logues sont parve­nus à exca­ver des vases en céra­mique, et affirment que les Huari pouvaient fabriquer entre 400 et 500 gallons de chicha à la fois. Cette bois­son fermen­tée qui s’ap­pa­rente à de la bière était produite à base de maïs, de riz ou de manioc.

« Nous savons qu’ils essayaient d’in­cor­po­rer les divers groupes qui venaient à Cerro Baúl, et l’un des moyens qu’ils utili­saient proba­ble­ment était ces grands festi­vals, centrés autour de la bière locale », explique l’au­teur prin­ci­pal de l’étude, Ryan Williams, du Field Museum de Chicago.

Grâce aux restes décou­verts sur le site archéo­lo­gique, les scien­ti­fiques ont même réussi à repro­duire de la chicha, en respec­tant les procé­dés ances­traux. Un proces­sus labo­rieux, qui a néces­sité un mois de travail.

Source : Natio­nal Geogra­phic

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