Le Saviez-Vous ► Déformation crânienne : pratiquée par les Incas, elle est aussi coutume universelle


La déformation du crâne a été pratiquée pendant des millénaires et faits étonnants, cette coutume a été remarquée dans diverses cultures à travers le monde. Aucun continent n’y a échappé.
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Déformation crânienne : pratiquée par les Incas, elle est aussi coutume universelle


Lithographie de John Collins (1839) d’après « Crania Americana » de Samuel Norton. Bibliothèque de Médecine de Paris


Author
Jérome Thomas
Chercheur, Université de Montpellier

Barbarie, torture, sauvagerie, telles sont les premiers mots qui viennent à l’esprit lorsque les déformations crâniennes sont évoquées.

En 1931, l’anthropologue anglais J. Dingwall a cette réflexion :  « Il est probable que cette curieuse coutume, pourtant généralisée, de déformer artificiellement le crâne est la moins comprise de toutes les mutilations ethniques qui ont été transmises depuis la lointaine antiquité ».

En effet, elles suscitent réprobation et horreur, dégoût et effarement et portent en elles les signes – supposés – de sociétés peu évoluées et surtout exotiques, éloignées de nos contrées européennes.

Crânes d’aliens

Au-delà d’une répulsion quasi épidermique, les déformations inspirent également de nombreux fantasmes et excitent l’imaginaire. Elles seraient la preuve de l’existence de races extraterrestres à l’intelligence supérieure qui auraient colonisé notre planète en de lointaines époques.

En 2012, un journal titrait « Des squelettes d’aliens ? » à propos de la découverte au Mexique de restes humains au crâne déformé. Au XIXe siècle, des anthropologues comme von Tschudi ont même contesté le caractère artificiel des déformations crâniennes.

Loin de ces clichés et de ce sensationnalisme, les manipulations de l’occiput offrent au contraire un vaste champ d’études sur le rapport au corps dans ses dimensions culturelles, sociales, ethniques, religieuses.

Agir sur la croissance de la tête afin d’en modifier de manière volontaire la forme est une coutume largement diffusée chez les humains.

Répartition des pratiques de modifications des crânes dans le monde. J.Thomas, Author provided

Une pratique ancienne et universelle

La déformation artificielle du crâne des nouveau-nés est une antique tradition universelle. De l’Europe aux Amériques en passant par l’Afrique, l’Asie, l’Océanie, aucune région n’échappa au modelage crânien.

Les plus anciennes traces de cette pratique remonteraient aux environ de 45000 av. J.-C. en Irak. Mais les chercheurs débattent toujours d’éventuelles déformations sur les fragments de crânes découverts.

Sur le continent américain, cette coutume accompagne le développement des communautés andines depuis au moins le VIe millénaire av. J.-C. et devient une pratique quasi généralisée. Sur une collection de 500 squelettes d’origine péruvienne conservés à Paris, seuls 60 ne présentent pas de déformation. Dans de nombreux sites fouillés en Mésoamérique, les individus au crâne déformé constituent plus de 90 % des cas observés. Au Mexique, le plus ancien crâne déformé découvert par les archéologues daterait de 8500-7000 av. J.-C.

En Amérique du Sud, les déformations crâniennes se seraient plus sûrement développées sur la côte pacifique vers 3500-3000 av. J.-C.

Différents types de crânes déformés dans la culture Paracas. Museo Nacional de Arqueología, Antropología e Historia del Perú de Lima, Author provided

Certaines sociétés en firent un usage remarquable. La culture Chinchorro (v. 7000 av. J.-C. à v. 1100 av. J.-C.), établie de l’extrême nord du Chili et au sud du Pérou, pratiqua une forme très prononcée de déformation à partir du IIIe millénaire. Plusieurs groupes ethniques adoptèrent ces coutumes dont les plus connues sont les cultures Paracas (600 av.-100 ap. J.-C.), Nazca (200 av.-600 ap. J.-C.) ou encore Tiwanaku (v.700-v.1200 ap. J.-C.) autour du lac Titicaca.

Ces pratiques restent toujours vivaces dans ces régions lorsque les Incas dominent une grande partie de la Cordillère à partir du milieu du XVᵉ siècle. Un certain nombre de communautés sous leur domination avaient depuis longtemps pour habitude de déformer artificiellement l’occiput des nourrissons, à l’instar de leurs vainqueurs.

En 1557, le philosophe italien Girolamo Cardano énumère les régions où elles se pratiquent toujours : Cuba, le Mexique, Cumana (Venezuela), Porto Velho (Brésil) et le Pérou. Dans les années 1550, le religieux Cieza de León mentionne qu’au nord de Cali, en Colombie, vit un peuple dont il décrit les têtes longues et larges et il ajoute qu’en maintes régions les enfants ont la tête déformée, ce qui réjouit leurs parents.

Les Espagnols furent fortement impressionnés par cette coutume qui leur semblait tellement étrange. En effet, au XVIe siècle, elle ne se pratiquait plus que de manière exceptionnelle et résiduelle dans quelques régions d’Europe du Nord..

Les Espagnols luttèrent férocement contre cette pratique. Ils subodorèrent plus qu’ils ne comprirent cette dimension religieuse des déformations. Lors du IIIe concile de Lima (1585), les autorités religieuses décident d’interdire plus fermement les déformations crâniennes et de les punir sévèrement : 20 coups de fouet si une personne se déforme la tête. Pourtant, elles perdurèrent longtemps.

Comment faisait-on chez les Incas ?

Plusieurs techniques sont mises en œuvre pour déformer les crânes. Elles sont universelles. Le crâne de l’enfant est très malléable et cette souplesse permet d’envisager un modelage avant que la forme définitive ne se mette en place. La voûte crânienne est remarquablement plastique et prête bien à ce genre de manipulations. Ce n’est pas avant l’âge de six ans que se produit l’ossification définitive. Les sutures de la voûte crânienne permettent une certaine mobilité entre les os et les forces de compression externes, planchettes ou bandelettes, déterminent cet accroissement des sutures qui subissent directement leurs effets.

Types d’appareillages utilisés par les Mayas pour déformer le crâne. J.T, Author provided

Les têtes étaient déformées selon plusieurs méthodes, l’aplatissement affectant soit le haut du crâne, soit les côtés. Les appareils déformateurs mis en œuvre sont de trois types : le berceau dans lequel la déformation est obtenue par la pression exercée sur la tête du nouveau-né couché et immobilisé dans un berceau de bois ; les planchettes où la tête est enserrée entre deux morceaux de bois disposées sur le front et la nuque, aplatissant ainsi le crâne d’avant en arrière. C’est l’aplatissement appelé « type tabulaire » ; enfin, des liens ou des bandeaux, souvent appelés chuco, où le crâne est comprimé dès la naissance à l’aide d’un bandage très serré. C’est le type « annulaire ou circulaire ». Cette dernière technique est la plus souvent décrite par les Espagnols dans ce qui fut l’Empire inca.

Déformer les crânes pour fixer l’âme au corps

Mais pourquoi les Incas déformaient-ils les crânes ?

Le modelage crânien permet de distinguer les peuples entre eux, imprime de manière indélébile dans le corps l’appartenance à un groupe, pare et embellit les individus, marque le statut social, renvoie vers la religion, la cosmologie, les croyances et les rites d’initiation.

Cependant, les chercheurs se sont essentiellement intéressés aux dimensions culturelles, sociales et ethniques de ces pratiques alors que la dimension religieuse s’avère fondamentale.

La tête représente le centre de la vie spirituelle de l’individu. C’est le siège de la force vitale et elle symbolise l’esprit. La force animique, c’est-à-dire une puissance bénéfique et spirituelle, présente dans la tête est perçue comme une puissance bénéfique qui procure force, autorité et vitalité à celui qui la détient et que l’on peut s’approprier à condition qu’elle soit contrôlée. La tête peut être associée à deux caractéristiques principales : elle représente métaphoriquement le cosmos et c’est écrin de l’âme.

Dans la cosmologie inca, il existe une opposition corporelle : devant/derrière – les Incas associent le devant du corps avec le passé et la clarté/et l’arrière avec le futur et l’obscurité – et une opposition haut/bas, la tête correspondant au monde supérieur, celui du corps idéal représenté par les corps célestes. Enfin, plusieurs principes spirituels entourent et animent le corps humain. L’un des plus importants est l’animu, terme emprunté à l’espagnol anima, « âme », qui est une « force animique », spirituelle et pas seulement humaine ».

L’animu est réparti dans tout le corps mais il peut être concentré dans certaines zones et substances corporelles : essentiellement la tête, le sang, le cœur. L’animu est une force vitale qui anime toute chose, que ce soient les êtres humains, les plantes, les animaux, les éléments du paysage. L’animu naît au niveau du plexus solaire, circule dans tout le corps et sort par la tête à la mort. Bien serrer la tête de l’enfant à naissance devient par conséquent une démarche impérieuse et vitale car l’âme est encore peu fixée au corps du nouveau-né ce qui peut provoquer cette perte de l’animu. En effet, la fontanelle n’est pas bien refermée chez le nourrisson.

Afin de fixer l’âme au corps, la mise en œuvre de moyens techniques, comme les déformations crâniennes, s’avère indispensable et impérieuse. Déformer la tête c’est durcir et fermer le corps, solidifier, remettre en ordre au moins une de ses ouvertures.

Dessins des différentes techniques employées pour déformer le crâne dans le Pérou et le Chili précolombien. J.T, Author provided

Aujourd’hui disparues, même si elles étaient encore pratiquées dans les Andes par les Chama, communauté établie au nord-est du Pérou, au milieu du XXe siècle, les déformations crâniennes témoignent d’une pratique universelle repérable dans tous les espaces sociaux.

Si dans nos sociétés contemporaines, les pratiques de modifications du corps sont perçues comme des marqueurs de la construction identitaire et l’affirmation d’un « moi souverain », il ne faut pas utiliser cette grille d’interprétation pour les civilisations plus anciennes et celles des Andes en particulier. Il manquerait un élément primordial pour les appréhender : leur dimension cosmologique et religieuse. Symboliquement, dans ces sociétés, la manipulation de l’occiput comme toute forme de parure corporelle tient un rôle primordial puisqu’elle distingue, orne et protège. Elle prémunit contre les mauvaises influences étrangères et défend des sortilèges le corps et ses parties les plus vulnérables. Manipuler la tête, partie la plus visible et la plus exposée du corps, est un signal fort. C’est un langage symbolique extrêmement important et les populations péruviennes n’y firent pas exception.

http://theconversation.com/

Quand Scotland Yard traque un tueur en série qui a assassiné plus de 400 chats à Londres


Scotland Yard s’est impliqué, avec l’Agence Nationale de lutte contre le crime à la recherche d’un tueur en série peu ordinaire. Il tue des chats les décapite et fait une mise en scène bien en vue. Ils ont même fait un portrait-robot de ce tueur. La police craint qu’il finisse par devenir un tueur en série envers les femmes
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Quand Scotland Yard traque un tueur en série qui a assassiné plus de 400 chats à Londres

 

 

Le tueur en séries de chats londoniens a fait plus de 400 victimes en deux ans./ DR Wikipedia

Le tueur en séries de chats londoniens a fait plus de 400 victimes en deux ans./ DR Wikipedia

Les existences de Tony Jenkins et Boudicca Rising, les cofondateurs de Snarl, une petite association  londonienne de protection des animaux, ont basculé il y a un peu plus de deux ans depuis qu’ils sont sur les traces d’un tueur en série…de chats.

Intrigués par une succession de décès suspects de « matous » dans la capitale britannique, les deux cinquantenaires contactent en septembre 2015 les vétérinaires et propriétaires d’animaux qui ont signalé ces morts douteuses.

400 chats assassinés en deux ans : Scotland Yard sur le coup

Et ils font mouche en recoupant les faits et en commençant à ébaucher une cartographie des crimes

. « À ce moment-là, on a compris que quelque chose était en train de se passer », raconte Boudicca Rising.

L’affaire remonte très vite jusqu’aux oreilles de Scotland Yard, qui décide d’ouvrir une enquête, tout comme la Société royale de protection des animaux (RSPCA). Il faut dire qu’en  l’espace de deux ans, l’association a recensé pas moins de 400 victimes.

Quelques mois plus tard, les médias anglais s’emparent à leur tour de l’affaire. « Le tueur en série de chats frappe encore », titre la BBC en janvier 2016, tandis que la thèse d’un psychopathe plonge dans l’effroi les propriétaires d’animaux. La page Facebook de Snarl, leu association, se transforme alors en une funèbre liste des victimes du « Croydon Cat Ripper », tel que meurtrier est parfois surnommé, en référence à la ville du sud de Londres où il officie principalement.

Des cadavres mis en scène

Au fil des mois Tony et Boudicca se transforment en duo d’enquêteurs. Ils découvrent avec stupeur que les cadavres décapités sont parfois mis en scène, disposés près d’une école ou d’un parc, voire sous les fenêtres de leurs propriétaires.

« La police croit qu’une personne ou un groupe de personnes sont responsables des morts et mutilations », confirme Scotland Yard, tout en refusant, à ce stade, de commenter la thèse du « tueur en série« .

Signe de l’intérêt pour cette affaire qui mobilise des moyens d’une rare envergure pour des crimes d’animaux, l’Agence Nationale de lutte contre le crime (NCA) est mise sur le coup, tandis que deux organisations, dont PETA, offrent une récompense à quiconque aidera à la capture du tueur.

Tony et Boudicca tentent aussi, avec leurs moyens, de le débusquer, exploitant chaque indice et ne négligeant aucune piste.

« Mais c’est difficile, confie Tony Jenkins. J’aimerais parfois que ce soit un peu plus comme dans la série Les Experts. »

La police craint qu’après les chats, le tueur ne s’attaque aux femmes

 

Les différentes enquêtes en cours ont néanmoins permis de dresser un portrait- robot du tueur.

 Il s’agirait d’un homme blanc d’une quarantaine d’années, d’environ 1 mètre 80, qui a vraisemblablement grandi dans la ville de Croydon. Le mystérieux criminel interpelle par ses talents de « dissecteur » et sa capacité à déjouer toute surveillance, souligne Vincent Egan, professeur en criminalistique à l’université de Nottingham. « Il doit être capable d’attirer l’animal, de le tuer sans être griffé, de le disséquer, de placer le corps dans un endroit où il peut être vu, et tout cela discrètement », poursuit-il.

https://www.ladepeche.fr/

Enfin la preuve de la présence d’eunuques en Egypte ?


On croit avoir trouvé des preuves que des eunuques étaient présents en Égypte ancienne. Ils auraient trouvé des squelettes d’hommes qui auraient été castré avant la puberté, a moins que ce soit le syndrome de Klinefelter, ce sera les tests d’ADN qui mettra le point final
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Enfin la preuve de la présence d’eunuques en Egypte ?

 

Princesse Kawit

Bas-relief du sarcophage de la princesse Kaouit (11e dynastie), où un eunuque verse une boisson à sa maîtresse alors qu’une servante arrange ses cheveux.

COURTESY MUSÉE ÉGYPTIEN DU CAIRE

Bernadette Arnaud Spécialiste archéologie, anthropologie et histoire au magazine Sciences et Avenir

Deux rares cas d’eunuchisme d’époque post-pharaonique pourraient avoir été détectés dans le nord de l’Egypte.

Plothin, le ministre de Ptolémée XIII, le pharaon d’Egypte qui avait tenté de faire assassiner sa sœur Cléopâtre, aurait appartenu à cette caste très particulière. Mais aucun vestige archéologique d’eunuques, ces hommes victimes depuis la plus haute antiquité des mutilations sexuelles qu’était la castration (lire encadré), n’avait jusqu’alors été retrouvé. Il semble que ce soit désormais chose faite avec les analyses réalisées sur deux squelettes exhumés entre 2007 et 2013 dans le gouvernorat de Monufia, à Quesna, un site égyptien d’époque gréco-romaine (IVe siècle av.J.C- 1er. siècle ap.JC) Selon Scott Haddow*, du laboratoire Pacea, UMR 5199 de l’université de Bordeaux, Joanne Rowland de la faculté d’histoire, lettres classiques et archéologie de l’université d’Edimbourg, et Sonia Zakrzwski, du département d’archéologie de l’Université de Southampton, les ossements présenteraient des traces probables de cette mutilation.

Lors de la réunion annuelle de l’Association américaine des Anthropologues Physiques – qui s’est tenue du 19 au 22 avril 2017 à la Nouvelle-Orléans (Etats-Unis) – l’équipe a détaillé ces anomalies physiologiques décelées sur les restes de deux adolescents mis au jour parmi 151 autres dépouilles.

 » Nous avons constaté que leur stature était supérieure à la moyenne et qu’ils présentaient des signes de croissance osseuse anormale. Or, les personnes castrées avant la puberté grandissent davantage que les autres, ont des épaules et un thorax étroits mais des hanches larges, explique l’archéologue Scott Haddow à Sciences et Avenir. Toutefois cela peut être également lié à d’autres causes, en particulier des troubles génétiques qui auraient affecté le système endocrinien en entraînant l’expression de traits physiques sexuellement ambigus. »

Localisation de deux cas potentiels d’eunuchisme (en rouge), dans le cimetière gréco-romain de Quesna, dans le delta du Nil, en Egypte. ©Scott Haddow, Sonia Zakrzwski, Joanne Rowland.

Quoiqu’il en soit, l’orientation funéraire inhabituelle du premier squelette d’époque ptolémaïque (B21), tête au sud, contrairement à la centaine d’autres squelettes retrouvés sur les lieux exhumés tête au nord, évoque bien une inhumation spécifique.

Dépouille de B21, dans la nécropole de Quesna, en Egypte. © Scott Haddow, Sonia Zakrzwski, Joanne Rowland.

De même que le grand nombre d’amulettes funéraires qui lui étaient associées, indiquant clairement un traitement à part. Ce qui n’était pas le cas du second squelette (B26), d’époque romaine plus tardive, qui pourrait suggérer une meilleure insertion des eunuques dans la société du moment.

 » Il a été retrouvé dans une tombe collective de briques crues, parmi d’autres défunts, ce qui nous laisse penser qu’à la période romaine, les individus intersexués étaient mieux acceptés « , poursuit le chercheur.

Tombe commune d’époque romaine dans laquelle se trouvait B26. © Scott Haddow, Sonia Zakrzwski, Joanne Rowland.

Dans le cas de cet adolescent, il pourrait s’agir d’une castration pré-pubertaire, mais l’adolescent pouvait également présenter un syndrome de Klinefelter (la présence d’un chromosome X supplémentaire).

 » Nous ne pourrons avoir de certitudes qu’après des analyses ADN « , a tenu à préciser Scott Harrow.

Domitien (81-96) aurait été le premier empereur romain à faire interdire cette pratique.

 

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Les eunuques, des hommes castrés

Cette mutilation était soit subie, lors d’un châtiment par exemple, soit volontaire car indispensable pour exercer certains emplois, notamment dans les harems royaux et gynécées. La castration était opérée selon trois types de procédés : l’amputation du pénis seul, le retrait de l’appareil testiculaire ou l’émasculation totale. Cette mutilation a eu cours dans de nombreuses civilisations, depuis la plus haute antiquité. Les plus anciens cas signalés remontent à des textes Akkadiens de Lagash, au XXIe siècle av.J.-C,  d’autres en Assyrie, où ces personnages eurent aussi des rôles politiques importants dans les cours royales babyloniennes ou perses.

La Bible n’est pas en reste. Dans un passage de la Genèse, Putiphar est cité en tant qu’eunuque du pharaon. A la fin de la dynastie des Ming (1644), la Chine comptait près de 70 000 eunuques dans la Cité Interdite et il en restait encore 470 à la chute de la dynastie Qing, en 1912. D’une façon générale, les souverains s’assuraient ainsi que ces haut-fonctionnaires ne pourraient jamais avoir de relations sexuelles avec les épouses royales ni être tenté de prendre le pouvoir pour fonder une dynastie. Ce qui n’empêcha pas Amménémès, souverain égyptien de la XIIe dynastie, d’être assassiné par ses propres eunuques. Dans l’Empire byzantin, ceux-ci jouèrent un rôle politique majeur, en particulier à Constantinople où les eunuques (hadim) étaient responsables de l’administration des harems. Cette pratique s’est perpétuée en Occident avec les  » castrats  » : les femmes n’étant pas autorisées à chanter dans les églises, de jeunes garçons furent soumis à ces mutilations jusqu’au XVIIIe siècle. Le plus célèbre d’entre eux fut sans doute l’Italien Carlo Maria Michele Angelo Broschi, mort en 1705 et connu sous le nom de  » Farinelli « .

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*Two Potential Cases of Eunuchism from a Ptolemaic-Roman Cemetery in the Western Delta of Egypt: Differential Diagnosis and Social Implications. Scott D. Haddow, Sonia Zakrzewski, Joanne Rowland

https://www.sciencesetavenir.fr

Viols, meurtres… la Russie propose une téléréalité sans aucune limite


Cela prend bien un milliardaire pour faire des émissions de téléréalité à l’extrême ou tout est permi et que les candidats acceptent d’être tué, mutilé, violé tout cela pour gagner plus 1 million de dollars. D’autres pays ont fait des téléréalités extrêmes, mais jusqu’ou l’homme peut se conduire en sauvage inhumain ?
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Viols, meurtres… la Russie propose une téléréalité sans aucune limite

 

  • Par Yohan Blavignat

L’émission Game2: Winter sera diffusée en 2017 en Russie. Filmés 24 heures sur 24, les candidats devront survivre dans le froid sibérien, au milieu des ours et des loups. Et pour y parvenir, tout est permis.

La téléréalité va-t-elle dépasser toutes les limites? Une émission russe, à cheval entre le film Hunger Games et Koh-Lanta, et qui ne sera diffusée qu’en 2017, crée déjà la polémique, rapporte notamment The Guardian. Intitulé Game2: Winter, ce programme, né dans l’esprit du milliardaire russe Yevgeny Pyatkovsky, consiste à proposer à 30 candidats de survivre en milieu sauvage dans des conditions extrêmes. La règle du jeu est simple: il n’y a aucune règle… ou presque. Pour survivre, et espérer gagner ce «jeu», les participants sont autorisés à tout, et devront même signer des formulaires en cas de décès avant de s’engager.

Alors que le casting de l’émission a débuté, les avertissements de la production sont clairs:

«Chaque participant donne son consentement, disant qu’il accepte le risque d’être mutilé, voire tué. 2000 caméras, 900 hectares et 30 vies. Tout est permis. Combats, alcool, meurtre, viol, tabagisme, tout.»

Chaque candidat aura à sa disposition une Go Pro pour s’enregistrer et filmer ce qu’il subit. L’émission sera diffusée en ligne 24 heures sur 24.

Au-delà des risques d’affrontements entre participants, la rudesse du climat sibérien mettra à rude épreuve les candidats. Car l’émission sera tournée en hiver. Une saison où la température descend régulièrement en dessous des -40°C. De plus, ils devront survivre dans l’habitat naturel des ours et des loups. Le gagnant se verra remettre un prix de 1,6 million de dollars.

La police pourra intervenir… en 30 minutes

D’après le Siberian Times, les couteaux seront autorisés, mais les armes à feu interdites. La police pourra également intervenir si l’un des candidats commet un crime pendant l’émission.

«Vous devez comprendre que la police viendra vous chercher, est-il écrit sur le règlement. Nous sommes sur le territoire de la Russie, et nous obéissons aux lois de la Fédération de Russie».

Mais compte tenu du terrain de l’émission, les forces de l’ordre mettront près d’une demi-heure pour arriver sur place. Dans le quotidien russe, le milliardaire à l’origine de ce projet explique toutefois qu’il «refusera toute réclamation des participants, même s’ils devaient être tués ou violés».

Les participants devront être âgés d’au moins 18 ans et «mentalement sains», selon le règlement. «Le spectacle promet d’être international», a encore déclaré Yevgeny Pyatkovsky. «Cinq pays ont exprimé le souhait de le diffuser à leur public.»

Selon lui, 60 personnes ont déjà présenté une demande pour participer, dont un Américain.

D’autres émissions de téléréalité avaient déjà fait parler d’elles dans le passé pour leur caractère extrême.

Aux États-Unis, Born in the Wild (Né en pleine nature) proposait de suivre le quotidien de femmes sur le point d’accoucher en pleine nature, seules et sans assistance médicale.

Sur la chaîne australienne SBS, l’émission Go Back Where You Come From (Retourne d’où tu viens) permet à ses participants de vivre dans des camps de réfugiés en Syrie, en Irak ou en Birmanie. Dans un épisode, les candidats ont subi une attaque de l’État islamique dans un camp syrien.

Enfin, la Serbie propose actuellement une téléréalité sans aucune limite, mêlant bagarres, sexe, alcool et conflits en tout genre.

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Le Saviez-Vous ► Piercing extrême au Festival végétarien de Phuket


Une fête que je ne voudrais pas assister, ah, mais là pas du tout. Des mutilations volontaires lors d’une fête religieuse, avec toutes sortes objets qu’ils font rentrer dans leur corps surtout au visage
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Piercing extrême au Festival végétarien de Phuket

 

Des épées, des manches de hache, des brochettes et même un modèle de voilier ancien: les fidèles se transperçaient les joues à l’aide d’objets étranges dimanche au festival végétarien de Phuket, en Thaïlande, rite religieux taoïste fondé sur des mutilations expiatoires.

A travers l’Asie du Sud-Est, de nombreuses communautés chinoises adoptent cette semaine un régime végétarien à l’occasion de la fête taoïste « des neuf dieux empereurs », mais peu vont aussi loin que dans l’île de Phuket, dans le sud de la Thaïlande.

Pendant toute la semaine, les fidèles témoignent de leur ferveur au travers de la douleur et de la mutilation. Ils courent sur des charbons ardents et se percent le corps à l’aide d’une grande variété d’objets lors de scènes parfois difficiles à regarder.

Vêtus de robes, les festivaliers entrent dans une sorte de transe au son lancinant de tambours, ce qui, expliquent-ils, leur permet de ne pas avoir mal.

Piercing extrême au Festival végétarien de Phuket

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Teotihuacan : la femme au sourire de jade Par Bernadette Arnaud


Vous imaginez se faire enlever une dent pour mettre une pierre de jade, et creuser d’autres dents pour y déposer sur la façade d’autres pierres il y a 16 mille ans. Brrrr, cela fait froid dans le dos.
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Teotihuacan : la femme au sourire de jade

 

Crâne d'une femme ayant vécu il y a 1600 ans, découvert dans le quartier des "communautés étrangères" de la cité de Teotihuacan (Mexique), présentant des incrustations dentaires. Crédit: INAH / Aldo Diaz Avelar

Crâne d’une femme ayant vécu il y a 1600 ans, découvert dans le quartier des « communautés étrangères » de la cité de Teotihuacan (Mexique), présentant des incrustations dentaires. Crédit: INAH / Aldo Diaz Avelar

Par Bernadette Arnaud

Un squelette découvert dans les ruines de Teotihuacan, au Mexique, révèle des pratiques de mutilations dentaires.

Teotihuacan, la cosmopolite… L’examen de la dépouille d’une femme vivant il y a 1600 ans dans cette cité préhispanique*, alors la plus grande métropole du Nouveau Monde (aujourd’hui au Mexique), a révélé des pratiques empruntées à des cultures situées plus au sud : un crâne déformé et des dents serties de pierres fines polies. Selon Jorge Archer Velasco, un des archéologues de l’Institut national d’anthropologie et d’histoire (INAH) impliqué dans cette étude présentée en juillet 2016,

le crâne de la « Dame de Tlailotlacan », – du nom du lieu où elle a été dégagée -, a « été allongé par compression très forte », une technique de déformation artificielle inconnue à Teotihuacan mais qui était courante dans l’aire Maya du sud-est du Mexique et en Amérique centrale. La sépulture, exhumée en 2014, se trouvait d’ailleurs à l’extrémité ouest de l’antique « cité des dieux » (son nom nahuatl), dans l’ancien secteur de « Tlailotlacan », celui « des gens des pays lointains ».

Une prothèse en pierre verte de jadéite à la place d’une dent inférieure

« Les fouilles archéologiques entreprises dès 2008 à Teotihuacan ont permis d’étudier les processus d’intégration des populations étrangères. Elles sont la manifestation du caractère cosmopolite qu’avait cette cité qui a  dû accueillir des populations d’origines variées, comme l’indiquent les découvertes d’enterrements de prestige, telles que la Dame de Tlailotlacan », ajoute Veronica Ortega, à l’origine du projet. Teotihuacan a en effet constitué un grand centre d’attraction pour différentes communautés attirées par le développement économique de la ville, ses échanges de biens et la construction de ses grands sanctuaires. 

Détail des incrustations dentaires de pyrite de fer et de jadéite Crédit : INAH/Aldo Diaz Avelar

La présence de pierres rondes de pyrite de fer incrustées dans les dents supérieures, ainsi qu’une prothèse en pierre verte de jadéite à la place d’une dent inférieure, sont en effet la preuve caractéristique de l’origine étrangère de cette femme. Chez certains peuples mésoaméricains, à l’instar des anciens Mayas de la région du Petén et du Belize, les dents pouvaient en effet être décorées de jade, de turquoise, de serpentine, ou d’hématite. Pour perforer la face vestibulaire des dents et y creuser les petites cavités cylindriques destinées à recevoir ces ornements, les « dentistes » de l’époque utilisaient une pierre dure, l’obsidienne, et du quartz en poudre comme abrasif. La pierre était ensuite fixée sur la dent à l’aide de résines naturelles. Si l’on en croit les recherches effectuées sur ces pratiques, les dents étaient percées sans que la pulpe ne soit touchée…

Teotihuacan a été le plus vaste centre urbain de Mésoamérique

Pour Stephen Houston, professeur d’archéologie à l’Université Brown, à Providence dans l’Etat de Rhodes-Island (Etats-Unis), ces parures dentaires avaient pour vocation de purifier le souffle et permettre l’expression de paroles élégantes. La bouche affichant le statut social, les dents remaniées étaient toujours disposées sur les parties visibles de la mâchoire. Les pierres auraient eu des vertus magiques et étaient censées assurer une protection divine à l’individu. D’autres types de mutilations dentaires étaient également pratiqués, parmi lesquelles le limage des dents en pointe ou le laquage et la teinture faite à l’aide de bitume ou d’extraits de cochenille. Ces pratiques auraient disparu peu après l’arrivée des Espagnols au 16e siècle.

L’analyse des pierres d’incrustation devrait être prochainement réalisée, pour tenter d’en connaître la provenance.

http://www.sciencesetavenir.fr/

Le Saviez-Vous ► Instruments de torture issus du passé


Une autre série d’instrument de torture. Me semble que ceux qui imaginent ces instruments devaient être des psychopathes en puissance tout autant ceux qui condamnaient les victimes à ses supplices
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Instruments de torture issus du passé

 

1. Le taureau d’Airain.


En forme de taureau, c’est dans cet immense objet que la victime était enfermée. En dessous, il y avait un feu et le condamné brûlait vivant…

2. La fourche de l’hérétique.


Cet instrument placé au niveau de la gorge servait à empêcher les victimes de s’endormir. Si c’était le cas, la fourche traversait la gorge…

3. Le séparateur infernal.


Placée sur la poutre, une jambe de chaque côté et un poids accroché à chacune d’elles, c’était un supplice de subir cela…

4. La chaise.


Si le condamné devait s’asseoir sur cette chaise en pique, ce n’est bien entendu pas pour se reposer. Plus le bourreau serrait les liens qui attachaient sa victime, plus les piques s’enfonçaient dans la peau de ce dernier qui finissait mutilé.

5. Le fameuse pince crocodile.


Destiné aux hommes, cet instrument terrifiant déchirait la peau de leur pénis… On vous laisse imaginer la douleur infligée.

6. Le tunnel du crocodile.


On mettait un membre du corps du condamné dans le trou de cet instrument qui était ultra-chauffé… Une torture. Tout simplement.

7. Le déchireur de seins.


Destiné aux femmes, le déchireur de seins, comme son nom l’indique, écartait les poitrines des dames. En plus de cela, l’objet brûlait.

8. La patte de chat.


C’est probablement l’instrument de torture le plus sadique et terrifiant de cette sélection… La patte de chat se contentait tout simplement d’arracher la peau de ses pauvres victimes…

9. Le collier de pique.


Ceci empêchait le condamné à faire toutes sortes de mouvements avec le cou… Manger ou dormir était donc impossible sinon c’était une torture.

10. La roue.


En étant attaché à cette roue, la victime tournait et brûlait en même temps… Un supplice…

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Du sang maya au bout des flèches


Des pointes de flèche datant des Mayas qui possèdent encore du sang humain et animal. C’est flèches Maya font partie toute l’histoire de croyance, de sacrifice et autosacrifice de ces peuples
Nuage

 

Du sang maya au bout des flèches

 

Pointes de flèches Maya en obsidienne découvertes sur des sites archéologiques du Péten, au Guatemala. Au fond, la péninsule de Nixtun-Ch'ich. Copyright Nathan Meissner

Pointes de flèches Maya en obsidienne découvertes sur des sites archéologiques du Péten, au Guatemala. Au fond, la péninsule de Nixtun-Ch’ich. Copyright Nathan Meissner

Par Bernadette Arnaud

La découverte de traces de sang humain sur des pointes de flèche au Guatemala témoignerait de la tenue de cérémonies d’autosacrifices chez les anciens Mayas.

 

AUTOSACRIFICE. De très rares traces de sang humain sur deux pointes de flèches en obsidienne (verre volcanique)… voilà ce que des archéologues ont retrouvé parmi cent huit pointes de projectiles recueillis sur cinq sites* mayas de la région des lacs, dans le département du Péten, au nord du Guatemala. L’une d’entre elles aurait pu servir à la pratique du rituel sacré de l’autosacrifice (lire ci-dessous) selon Prudence Rice, professeur émérite, et Nathan Meissner du Centre de Recherche archéologiques de l’université Sud de l’Illinois (Etats-Unis), auteurs de ces travaux publiées dans leJournal of Archaeological Science.

Ces saignées volontaires étaient exécutées sur les doigts, les lobes de l’oreille, la langue…ou les organes génitaux. Elles furent pour les Mayas le sang le plus précieux offert aux dieux pendant près de 2000 ans ! Quant à la seconde pointe, elle été découverte à l’intérieur d’une habitation. L’étude de l’ensemble de flèches d’obsidienne datées de 1400 à 1697 ans de notre ère a également permis d’identifier des résidus de sang animal sur vingt-cinq d’entre elles via des analyses des protéines par immuno-électrophorèse. En particulier ceux de rongeurs, d’oiseaux, de lapins mais aussi de grands félins, animaux au fort pouvoir symbolique dans la religion maya.

Dans les anciennes sociétés mésoaméricaines, l’autosacrifice jouait un rôle religieux crucial.

Nulle part au monde cet acte de sacrifice de soi n’a pris des formes « aussi violentes, douloureuses et sanglantes, ni n’a été plus répandu et fréquent », écrivait en 2012, l’anthropologue français Claude François-Baudez, dans le livre** qu’il avait consacré à ce rituel peu étudié.

Photo : Autosacrifice de la reine K’ab’al, réalisé à l’aide d’une cordelette pleine d’épines lui traversant la langue. © Superstock / SIPA

Le sang recueilli dans des bols était ensuite brûlé dans de grands encensoirs d’où les fumées montaient vers les dieux mêlées à celles d’encens (copal). Ces cérémonies étaient pratiquées à l’aide de pointes d’obsidiennes, mais aussi de poinçons réalisés à partir d’aiguillons de raies, de dents de requin, de jade, d’os de félin ou de rapace… Des cordes étaient parfois passées à travers la langue ou les lobes d’oreilles. Ainsi, sur les célèbres linteaux du site de Yaxchilan, au Chiapas, dépeignant le spectaculaire autosacrifice des souverains, le spectateur peut contempler les saignées royales, dont celle de la Dame K’ab’al Xook (épouse du roi Bouclier Jaguar, 681-742) en train de se passer une cordelette d’épines à travers sa langue !

Des sacrifices très mutilants étaient aussi infligés par les prêtres et dignitaires aux prisonniers et ennemis capturés sur les champs de bataille, comme le montre la célèbre fresque polychrome du site de Bonampak

« Même si les Mésoaméricains n’étaient pas maso, écrit avec humour Claude-François Baudez, ils étaient de grands paranoïaques, toujours débiteurs d’une dette qui ne pouvait jamais s’éteindre ». L’autosacrifice a ainsi été la phase essentielle d’un cycle sans fin de dons et de contre-dons, mélange de sacrifice de soi, d’humiliations et de rédemptions car il fallait non seulement payer pour ses fautes, mais aussi contribuer à rembourser la dette de tout le genre humain ».

Les autosacrifices ont existé chez d’autres peuples d’Amérique, comme les Indiens des Plaines, plus au nord. 

* Les cinq sites mayas : Nixtun-Ch’ich’, Tayasal, Quexil, Ixlu, Zacpeten.

** « La douleur rédemptrice. L’autosacrifice précolombien », par Claude François-Baudez, éditions Riveneuve.

http://www.sciencesetavenir.fr/

Le Saviez-Vous ► L’étrange histoire des procès d’animaux au Moyen Âge


Au Moyen-Âge, il y a eu des procès d’animaux et insectes, leur sentence pouvait aller à la prison, à la mutilation, excommunication ou là la mort. Il y a eu aussi quelques cas au XX ème siècles.
Nuage

 

L’étrange histoire des procès d’animaux au Moyen Âge

 

En 1457, à Lavegny, une truie qui avait en partie dévoré un enfant fut pendue pour meurtre | Auteur inconnu via Wikimedia Commons (domaine public)

En 1457, à Lavegny, une truie qui avait en partie dévoré un enfant fut pendue pour meurtre | Auteur inconnu via Wikimedia Commons (domaine public)

Par Eric Grundhauser Journaliste

Veaux, vaches, cochons, rats et autres charançons étaient poursuivis en justice, mais pas aussi souvent qu’on ne le croit…

Des charançons ont détruit vos récoltes? Des cochons ont mutilé vos enfants? Vous souhaitez vous venger de ces viles créatures? En Europe, au Moyen Âge, on pouvait tout simplement les traîner en justice. Ils devaient alors faire face à des sentences qui allaient de la mutilation pure et simple à l’excommunication. Ou en tout cas, c’est ce que prétendent de nombreux rapports, même si les preuves formelles de l’existence de telles actions de justice sont plus qu’insuffisantes.

Et pourtant, la pratique absurde d’intenter des procès à des animaux comme s’il s’agissait d’êtres humains subsiste encore aujourd’hui.

Pour Sara McDougall, professeure de droit criminel au John Jay College, le principal problème pour comprendre cette étrange pratique provient des sources:

«Les sources que nous possédons sont des écrits d’érudits du XIXe siècle qui ne prenaient pas vraiment le temps de donner des explications sur les origines des informations qu’ils trouvaient. Comme toujours avec les archives médiévales, on sait qu’une bonne partie de ces histoires ont été inventées, ou tout simplement utilisées en classe pour éviter que les étudiants ne s’endorment.»

McDougall raconte également que, en suivant un raisonnement encore plus étrange, un autre cas de faux procès contre des animaux mettant en scène des rats «avait été inventé pour diffamer l’avocat qui était censé être chargé de la défense des rongeurs».

Tribunaux laïques et ecclésiastiques

Mais même si de nombreux exemples de faux procès d’animaux ont été découverts, McDougall assure que certains ont bien eu lieu.

La source la plus détaillée des études de cas (qu’ils soient réels ou imaginaires) que nous possédons pour la pratique médiévale (entre le XIIIe et le XVIe siècles) des procès contre les animaux est le traité d’E.P. Evan sur le sujet, Poursuites criminelles et peine capitale des animaux, publié en 1906. Evans y distingue deux types de procès d’animaux:

«Il existe une distinction technique très fine entre les Thierstrafen et les Thierprocesse: les premiers concernent les peines capitales infligées par des tribunaux laïques à des cochons, des vaches, des chevaux et tout autre animal domestique comme punition pour homicide; les derniers regroupent les procédures judiciaires entamées par des tribunaux ecclésiastiques à l’encontre des rats, des souris, des sauterelles, des charançons et des autres nuisibles pour les empêcher de dévorer les récoltes et pour les bannir des vergers, des vignes et des champs cultivés grâce à l’exorcisme et l’excommunication.»

Autrement dit, la plupart des grands animaux étaient poursuivis pour meurtre et finissaient exécutés ou exilés, alors que les petits animaux nuisibles étaient le plus souvent excommuniés ou dénoncés par un tribunal religieux. En revanche, tous semblent être passés un jour devant un juge.

Excommunications et condamnations à mort

Le livre d’Evans établit une liste de 200 procès dans lesquels des créatures de toutes tailles ont été poursuivies pour pléthore de raisons.

La plupart des plaintes à l’encontre des petits animaux pour l’infestation ou la destruction des récoltes se soldait souvent par une excommunication de l’Église, ou une dénonciation officielle. Evans explique que tout cela était en général orchestré pour que les gens aient moins de scrupules à les exterminer. Les charançons, les limaces et les rats étaient aussi considérés comme des créatures de Dieu. Ainsi, la dévastation qu’ils provoquaient devait forcément être le fait de la volonté de Dieu. Les détruire aurait donc constitué un acte à l’encontre de la volonté de Dieu et de ses créatures. En revanche, si ces créatures comparaient devant un tribunal et étaient excommuniées (ou condamnées dans le cas des animaux et des insectes), on se sentait tout de suite moins coupable.

Un tel procès a eu lieu dans les années 1480. Il impliquait le cardinal-évêque du diocèse d’Autun, en France, ainsi que des limaces qui détruisaient les terrains qui étaient sous sa responsabilité. Il a ordonné trois jours de procession quotidienne durant lesquels on ordonnait aux limaces de partir sous peine d’être maudites, ce qui était l’équivalent d’une autorisation pour les exterminer.

Un cas similaire est censé avoir eu lieu un an plus tard. Il s’agissait alors de taureaux, de cochons, de chiens, de vaches et de chèvres. En théorie, les animaux incriminés auraient pu être conduits au tribunal pour leur procès. Mais la sentence s’est avérée plus sévère pour ces quelques bestiaux. Les cochons recevaient le plus souvent les peines les plus lourdes, pour une raison très simple.

«Ils tuaient des gens», explique McDougall.

À une époque où les animaux étaient souvent en liberté dans les rues et où les enfants passaient beaucoup de temps dans les champs, les accidents étaient fréquents. Evans décrit un cas plutôt typique de 1379. Deux groupes de porcs étaient en train de manger, quand un trio de cochons s’est soudainement affolé et a chargé le fils du fermier, qui a plus tard succombé à ses blessures.

L’ensemble des cochons des deux groupes ont été poursuivis et, «après application régulière de la loi, condamnés à mort».

Par chance, seuls les trois cochons responsables ont été exécutés, après que tous les autres ont été reconnus complices puis pardonnés.

En prison comme les humains

Dans la plupart des cas, le tribunal s’efforçait de juger les animaux avec autant d’attention que les humains, jusqu’à leur sentence. Tout comme certains meurtriers de l’époque, les animaux condamnés (encore une fois, des cochons dans la plupart des cas) étaient condamnés de manière horrible pour leurs crimes.

Evans décrit un cochon en 1266, brûlé sur la place publique pour avoir mutilé un enfant. Un autre en 1386 est «mutilé à la tête et aux pattes avant, avant d’être pendu, pour avoir arraché les bras et la tête d’un enfant».

La zoophilie était également une accusation occasionnelle qui pouvait conduire au procès d’un animal, même si cette accusation était souvent en faveur de l’animal

.«L’homme comme l’animal pouvait être exécuté, mais, dans certains cas, ils ont conclu que ce n’était pas la faute de l’animal, qu’il n’avait jamais consenti au rapport, explique McDougall. Quand c’était le cas, l’animal n’était pas puni.»

D’autres animaux étaient emprisonnés tout comme des criminels humains. Quand ça arrivait, comme personne ne croyait vraiment que l’animal était parfaitement responsable de ses actions, le propriétaire devait payer son incarcération comme une forme de punition indirecte.

Aussi barbares, étranges et débiles que puissent nous paraître les procès d’animaux, on en trouve encore aux temps modernes.

En 1916 dans le Tennessee, une éléphante prénommée Mary a assassiné son dresseur et a été pendue à l’aide d’une grue.

En 2008, en Macédoine, un ours a été condamné après avoir volé du miel à un apiculteur. Le Service des parcs nationaux a été forcé de payer 3.500 dollars de dommages et intérêts. Il semblerait que la soif de justice de l’homme, aussi irrationnelle et absurde qu’elle puisse être, ne connait toujours aucune limite.

http://www.slate.fr/

Le Saviez-Vous ► Un village pour femmes seulement


Au Canada, il y a des refuges pour les femmes violentés physiquement et moralement, mais dans des pays comme le Kenya ou la femme est une propriété de l’homme, ce genre de maison n’existe pas. Pourtant, des femmes qui ont été excisées, mariées de force, violées, répudiées ont érigé un village pour elles dont aucun homme n’a le droit d’y pénétrer, ce qui est un affront pour leur virilité, surtout qu’elles se débrouillent très bien sans eux
Nuage

 

Un village pour femmes seulement

 

Monique Crépault

Il existe dans le nord du Kenya, à 380 kilomètres de Nairobi, un village ceinturé d’épines où ne vivent que des femmes et leurs enfants. Les hommes y sont interdits.

Le village s’appelle Umoja (« unité » en langage local, le kiswahili) et existe depuis 1990 quand quinze femmes, dont l’actuelle chef du village, ont décidé d’avoir la paix après avoir été violées par des soldats britanniques et violemment répudiées par leurs maris.

Au fil du temps, ces femmes ont été rejointes par d’autres, qui ont voulu elles aussi y trouver refuge après avoir subi les viols, mutilations, violences, répudiations et mariages précoces qui sont fréquents dans leur communauté samburu.

Loin des lourdeurs du machisme

Umoja n’est pas un repaire d’amazones. Ses habitantes refusent la pratique de l’excision et les mariages précoces, mais pas les relations sexuelles, qu’elles vivent à l’extérieur du village.

Les femmes d’Umoja gagnent leur vie grâce à l’artisanat et au tourisme. Elles élèvent des chèvres, leurs enfants vont à l’école et leur économie va bien, une situation qui vexe bien des hommes de leur communauté.

Ces hommes n’aiment pas le village. Ils le trouvent contraire à la morale et aux traditions locales, des traditions qui leur donnent droit de vie et de mort sur leurs femmes. Comme ces hommes préfèrent voir leurs femmes mortes que ne pas les avoir, ils viennent jusqu’au village pour tenter de venger

Les attaques sont en fait si fréquentes  qu’après l’assassinat de l’une des leurs, en 2005, les femmes du village ont recruté trois gardiens de nuit pour les aider à les refouler. 

L’homme joue, la femme travaille

Dans la communauté samburu, c’est toujours la femme qui travaille trop, explique la bande-annonce d’un documentaire portant sur le village d’Umoja. Elle se réveille très tôt le matin, vers 3 h. Elle travaille toute la journée et se couche tard, vers 23 h. L’homme dort et se réveille quand il veut. Quand il se réveille, il demande le petit-déjeuner. Il sort et fait éventuellement sortir le bétail de l’enclos. Il va sous un arbre et dort. Les hommes ont un jeu auquel ils jouent parfois toute la journée. Ensuite ils dorment. De nouveau, ils viennent réclamer de la nourriture et mangent, mais ils veulent que vous leur apportiez la nourriture là où ils se trouvent. Le soir, ils rentrent à la maison quand ils voient le bétail revenir. Ils ne font rien d’autre. 

C’est pas parce que c’est une tradition que c’est une bonne idée

Umoja est une exception au Kenya où les droits des femmes sont totalement bafoués, même si la loi y interdit les mutilations génitales depuis 2011.

Comme l’a déclaré Barack Obama en juillet dernier, en parlant des mariages forcés et des mutilations subies par les Kényanes :

« Ces traditions datent peut-être de plusieurs siècles, mais elles n’ont pas leur place au 21e siècle ».

Les enfants mâles sont admis à Umoja. Espérons que ces futurs hommes, élevés dans un environnement progressiste, égalitaire et mature, feront en sorte que disparaissent enfin ces traditions d’un autre âge. Sinon, il ne restera plus qu’à construire de plus en plus de villages comme Umoja.

http://www.sympatico.ca/