Pérou : le visage d’une reine huari reconstitué 1200 ans après sa mort


C’est une reine huari de 1200 ans au Pérou. Elle a été découverte en 2012 avec d’autres personnes ainsi que des bijoux, fioles et des tissus fait d’or. Sa notoriété, semble t’il serait grâce à ses talents de tissage. Avec la technologie d’aujourd’hui, les informations de ce peuple et autres renseignements, il a été possible de reconstituer cette femme dans la soixantaine en 3D et le résultat est épatant.
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Pérou : le visage d’une reine huari reconstitué 1200 ans après sa mort



Le crâne de la reine photographié après son excavation. Des cheveux noirs ont été préservés par le climat aride de la région.

PHOTOGRAPHIE DE ROBERT CLARK, NATIONAL GEOGRAPHIC CREATIV

De Michael Greshko

Des siècles après l’ensevelissement d’une reine huari au Pérou, les scientifiques sont parvenus à reconstruire son visage en 3D.

Il y a 1 200 ans, une femme de haute noblesse âgée d’au moins 60 ans s’est éteinte au Pérou. Elle a eu pour dernière demeure un tombeau rempli de bijoux, de fioles, d’outils de tissage faits d’or. Plus de cinq ans après la découverte de la tombe, les scientifiques sont parvenus à reconstruire son visage à partir du crâne mis au jour en 2012.

« Quand j’ai vu les premières reconstructions, j’ai reconnu les traits de certains de mes amis indigènes, » explique le boursier National Geographic Miłosz Giersz, archéologue ayant co-découvert le tombeau. 

En 2012, Giersz et l’archéologue péruvien Roberto Pimentel Nita ont mis au jour le tombeau d’El Castillo de Huarmey. Le site sur les hauteurs était autrefois un temple dédié à la culture huari, qui a dominé la région des siècles avant celle des Incas, beaucoup plus connue à ce jour. La tombe – que les pilleurs avaient miraculeusement ignoré – contenait les restes de 58 personnes de haute noblesse, dont quatre reines et princesses.


« C’est l’une des découvertes les plus importantes de ces dernières années » expliquait Cecilia Pardo Grau, conservatrice du Musée d’Art de Lima dans une précédente interview accordée au magazine National Geographic.

Une de ces femmes inhumées, surnommée la reine d’Huarmey, a été ensevelie dans un faste inédit. Son corps a été retrouvé dans une chambre funéraire privative, entouré de bijoux et de produits luxueux, dont des boucles d’oreilles en or, une hache de cérémonie en cuivre et un gobelet en argent.

Qui était cette femme ? L’équipe de Giresz a examiné avec attention le squelette et a découvert que comme beaucoup de femmes de bien, la reine d’Huarmey avait passé la majeure partie de sa vie assise et avait beaucoup utilisé ses bras, vraisemblablement pour tisser.

Son expertise dans ce travail délicat lui a certainement valu son statut d’élite. Parmi les Huaris et les autres cultures andines de l’époque, les textiles valaient plus cher que l’or et l’argent, parce qu’ils nécessitaient beaucoup de temps pour être produits. Giersz indique que d’anciennes étoffes trouvées ailleurs au Pérou étaient le fruit du travail de deux à trois générations de tisseurs.

La reine Huarmey, en particulier, devait être vénérée pour son tissage : elle a été inhumée avec des outils de tissage faits d’or. Il lui manquait par ailleurs certaines dents, chose courante lorsque l’on boit beaucoup de chicha, boisson andine préparée à base de maïs, d’arachide, de manioc ou encore de riz, auxquels on ajoute des fruits. Seule l’élite huari était autorisée à en boire.


L’équipe de Giersz a aussi découvert un canal menant à la tombe de la reine d’Huarmey depuis d’autres chambres funéraires. Le passage aurait permis la préparation de cérémonies permettant de partager avec la défunte des offrandes, même après son ensevelissement. 

« Même après sa mort, les gens du commun venaient partager leur chicha avec elle, » raconte Giersz.

Mais à quoi pouvait bien ressembler cette femme d’importance ? Au printemps 2017, Giersz a consulté l’archéologue Oscar Nilsson, célèbre pour les reconstitutions faciales dont il est passé maître, pour ramener la reine d’Huarmey à la vie.

Oscar Nilsson a utilisé l’impression 3D du crâne comme base, avant de procéder à une reconstruction manuelle. Pour le guider, Nilsson s’est basé sur la reconstruction du crâne et sur les données lui permettant d’évaluer la densité des muscles et de la chair recouvrant les os. Il a également utilisé les photographies d’Andins indigènes vivant près d’El Castillo de Huarmey. Des examens chimiques ont pu confirmer que la reine d’Huarmey buvait de l’eau provenant de cette région, justifiant la comparaison voulue par Nilsson.

La reconstruction dans les moindres détails du visage très expressif de la défunte a pris à Nilsson 220 heures. Pour reconstituer sa chevelure – que le climat aride avait préservé – Nilsson a utilisé des vrais cheveux de femmes andines âgées, achetés sur des marchés péruviens. 

« La première étape était très scientifique, et graduellement le processus est devenu plus artistique, pour apporter une expression plus humaine ou une lueur dans le regard, » explique Nilsson. « Sinon, cela donne un faux air de mannequin de cire. »


https://www.nationalgeographic.fr/

Les chaussettes à rayures étaient déjà appréciées dans l’Égypte ancienne


Je trouve cela bluffant ! On dirait de vieilles pantoufles tricotées d’enfants, mais ces pantoufles ont quand même 1 700 ans et vienne de l’Égypte ancienne. C’est grâce a de nouvelles technologies qu’on peut voir la couleur est et les rayures de ces chaussettes.
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Les chaussettes à rayures étaient déjà appréciées dans l’Égypte ancienne

 

chaussette rayures Egypte

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Image en fausse couleur de la chaussette réfléchie par infrarouge. Crédits : Dyer et al, PLOS One

par Brice Louvet

Une nouvelle technique d’imagerie non invasive a récemment permis d’analyser une chaussette d’enfant à rayures vieille de 1 700 ans retrouvée en Égypte. Trois colorants naturels et plusieurs modes de tissage auraient été utilisés.

Les détails de l’étude sont rapportés dans Plos One.

Si vous avez des chaussettes à rayures dans vos placards, dites-vous que vous n’êtes pas les seuls. Certains anciens Égyptiens en portaient aussi. Une équipe de paléontologues du British Museum de Londres s’est en effet récemment appuyée sur une nouvelle technique d’imagerie multispectrale pour analyser une petite chaussette portée par un enfant il y a 1 700 ans environ. Celle-ci a été retrouvée à Antinoupolis, une ancienne cité romaine basée en Égypte. Il en ressort que les habitants de la cité ont utilisé plusieurs colorants – garance (rouge), pastel (bleu) et réséda (jaune) – pour colorer la chaussette. Plusieurs modes de tissage – doubles et séquentiels – ainsi que des fibres torsadées ont ensuite permis de faire les rayures.

« Il était intéressant de constater que les différentes rayures colorées trouvées sur la chaussette de l’enfant avaient été créées à l’aide d’une combinaison de trois colorants naturels », explique Joanne Dyer, du département de recherche scientifique du musée et principale auteure de l’étude.

Une découverte rendue possible grâce à une toute nouvelle technique d’imagerie non invasive.

« Le procédé d’imagerie est un moyen beaucoup moins cher, moins fastidieux et moins destructif d’étudier les textiles anciens, poursuit-elle. Auparavant, vous deviez prendre un petit morceau de matériau provenant de différentes zones. Et cette chaussette date de 300 après Jésus-Christ. C’est minuscule, fragile et il aurait fallu détruire physiquement une partie de cet objet ».

Trois colorants naturels auraient ici été utilisés comme base pour produire six ou sept couleurs différentes, travaillées ensuite pour former plusieurs rayures. L’analyse de ce textile – et d’autres – par imagerie multispectrale permettra d’en apprendre davantage sur l’évolution du textile à cette époque.

« L’Antiquité tardive est une très longue période, de 200 à 800 apr. J.-C., poursuit la chercheuse. Pendant cette période en Égypte, il se passe beaucoup de choses. Il y a la conquête arabe de l’Égypte, les Romains quittent l’Égypte. Ces événements affectent l’économie, le commerce, l’accès aux matériaux, ce qui se reflète dans la manière dont les gens fabriquaient et portaient ces objets ».

Rappelons que bien que le principe de la “chaussette” existe depuis le paléolithique, les anciens Égyptiens seraient de leur côté à l’origine des premières chaussettes en laine tricotée. Elles présentaient notamment un espace réservé pour le gros orteil. Ces chaussettes étaient ensuite portées avec des sandales.

Source

https://sciencepost.fr/

L’art du tissage au Moyen-Âge


Il a bien fallu que l’être humain se protège contre les éléments du temps tel que le soleil, le froid, la pluie… Bien que les peaux d’animaux eurent été probablement les premiers vêtements, nos ancêtres ont compris que d’autres matériaux pouvaient être fort utiles s’ils étaient travaillé tel que le lin et la soie. Ce fut alors un élan pour les vêtements, tapisseries …
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L’art du tissage au Moyen-Âge


(
Source)

Nos musées et centres d’interprétation regorgent d’histoires fascinantes et mettent souvent en lumière le savoir-faire de nos ancêtres dans les arts traditionnels, nous faisant réaliser la quantité de travail nécessaire pour produire plusieurs biens avant l’ère industrielle. Un exemple? Intéressons-nous brièvement à cet art qu’était le tissage au Moyen Âge.

L’importance du travail des textiles:


Cardage et tissage de la laine
Début 15e siècle
(
Source)

Se vêtir a toujours été une nécessité pour l’être humain depuis la fin de la Préhistoire. Les Mésopotamiens et les Égyptiens de l’Antiquité avaient découvert comment travailler la fibre du lin, alors qu’en Europe la laine devint plus facile à travailler et plus adéquate pour le rude climat de plusieurs régions. Produire des vêtements impliquait un long processus partant de la tonte, au nettoyage de la laine, à son cardage, à son filage au rouet puis à son tissage pour produire des étoffes. Ces dernières servaient ensuite pour la confection de vêtements certes, mais aussi de draps!


Tissage vers 1336
Photo:
Saiko

La qualité des tissus ainsi fabriqués variait selon les types de lainage utilisés et surtout leur méthode de tissage qui permettait de produire soit des tissus grossiers à prix abordables comme la serge ou ce qu’on appelait des tiretaines, mais aussi des vêtements pour les aristocraties et les monarchies faites de lin et grâce à un commerce avec l’Orient, de soie. À cet égard, la mythique route de la soie était d’une importance capitale pour permettre aux tisserands européens de fabriquer des vêtements de luxe avec ces tissus légers et très colorés à partir des XIIe-XIIIe siècles.


Caftan de soie de Syrie
IXème siècle
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La production de ces étoffes fut au départ très importante en Italie et en Espagne, portes d’entrée du commerce avec l’Orient, mais partout en Europe, les métiers textiles firent partie des activités économiques les plus importantes du Moyen Âge. Plusieurs artisans avaient leur spécialité comme le filage, la teinturerie ou le tissage et formaient des apprentis pour les aider dans leurs commandes. Avec l’augmentation des achats au cours du XIIIe siècle, un véritable système commercial vit le jour. Les marchands fournissaient les matières premières aux artisans qui les transformaient pour que les marchands les revendent ensuite.

De véritables chefs-d’œuvre: les tapisseries:


La Dame à la licorne
XVe-XVIe siècles
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Source)

Si les rois, reines et seigneurs habitaient souvent des châteaux, ces derniers étaient faits de murs de pierre qui rendaient les pièces très humide peu importe les saisons. Ceux qui en avaient les moyens se faisaient donc confectionner de magnifiques tapisseries pour non seulement décorer les murs et démontrer leur richesse, mais aussi pour réchauffer les pièces principales de leurs demeures. Ces œuvres d’art étaient réalisées par de grands maîtres tisserands et la Belgique, notamment Bruxelles, a eu la réputation de produire les plus belles tapisseries d’Europe au Moyen-Âge.


La tapisserie de Bayeux
(
Source)

Pour réaliser de telles œuvres, un maquettiste réalisait tout d’abord un dessin préparatoire qui était ensuite agrandi par un cartonnier sur un carton de dimensions semblables à celles de la tapisserie désirée. Il fallait par ailleurs inverser l’image pour que, une fois tissé, le dessin puisse être la réplique du modèle à l’endroit. Le maître tisserand ou lissier procédait ensuite au long travail de tissage des fils de couleur pour créer l’œuvre.

Le lin à l’honneur à Deschambault cet été:


Cécile Dachary
Photo:
Denis Baribault

Par ailleurs, si le tissage et le travail du textile vous intéressent, le village de Deschambault dans la région de Portneuf propose cet été un mariage entre l’histoire du lin et du tissage et l’art contemporain dans le cadre de sa 7e Biennale internationale. Une belle occasion de visiter des sites patrimoniaux dans lesquels des artistes exploitent avec le fil conducteur du lin la thématique du passé inaperçu.

En tant que porte-parole de l’événement qui se déroule jusqu’en octobre, je vous invite à faire un petit tour dans notre beau village!

Spécialisée en histoire ancienne, Evelyne Ferron

http://www.historiatv.com