Une éradication une espèce pour en sauver une autre, alors que l’être humain est aussi responsables de la détérioration de la Grande barrière de corail. Cependant, je peux comprendre l’importance de trouver une solution contre les étoiles de mer, surtout qu’une femelle pond à chaque saison 65 millions d’oeufs qui seront potentiellement des mangeurs de corail. Reste que le choix de l’arme serait le vinaigre, donc aucun produit chimique qui nuirait a l’environnement
Nuage
Le vinaigre : arme fatale contre l’étoile de mer qui décime les coraux
L’Acanthaster planci est une espèce invasive qui se nourrit des coraux.
©YANN HUBERT / BIOSPHOTO
Alors que des étoiles de mer invasives continuent de détruire la grande barrière de corail, des scientifiques ont découvert que le vinaigre pourrait bien être leur kryptonite.
La grande barrière de corail fait face à une espèce d’étoile de mer invasive, l’Acanthaster planci ou “couronne du Christ” ou encore “coussin de belle-mère”. Elle se nourrit des coraux et occasionne d’importants dégâts sur cet écosystème déjà fragile qui s’étend sur 345.000 km2 le long de la côte australienne. Recouverte de piquants dont le venin est toxique pour l’homme, elle peut mesurer jusqu’à 1 m et détruire 90% des zones qu’elles recouvrent.
D’ordinaire, pour lutter contre ce spécimen, des produits chimiques coûteux sont utilisés, comme le formol, le sulfate de cuivre et le bisulfate de sodium. Une méthode qui s’avère contre productive puisque ces substances occasionnent des dégâts aux autres organismes marins. Mais des scientifiques pourraient bien avoir découvert un moyen plus efficace, plus propre et moins coûteux… le vinaigre.
La chercheuse Lisa Bostrom-Einarsson de l’Université James Cook a mené une expérience sur quatre sites durant six semaines. Au bout de 48h, la scientifique a constaté la mort des Acanthaster qui avaient reçu une injection de vinaigre. Mieux, les organismes environnants n’ont apparemment subi aucun dommage.
« Nous avons pris en compte l’importance de la couverture corallienne, l’abondance et la diversité de poissons, les maladies des poissons, l’abondance des invertébrés avant, pendant et après la période d’étude de six semaines et nous n’avons remarqué aucun impact négatif », explique-t-elle.
Gros bémol
Si cette technique a visiblement démontré son efficacité, à l’heure actuelle, la méthode consiste à injecter une dose de vinaigre à chaque étoile de mer. Un travail titanesque puisque :
« Il y a des millions d’étoiles de mer sur la Grande barrière et chaque femelle produit chaque saison 65 millions d’œufs », a observé Lisa Bostrom-Einarsson.
Ce qui rend pour le moment inenvisageable une éradication uniquement par ce biais.
Sans surprise, tous les coraux n’auront donc pas la chance de subir ce traitement. Fred Nucifora, responsable du tourisme au sein de la Great Barrier Reef Marine Park Autority (GBRMPA), a déclaré à l’AFP que les traitements au vinaigre seraient mis en œuvre sur des récifs identifiés comme ayant une valeur en termes de patrimoine ou de tourisme. Le GBRMPA a d’ailleurs autorisé son utilisation et les entreprises du secteur touristique peuvent dès maintenant faire une demande de permis.
Un arsenal atypique
Ce n’est pas la première fois que des scientifiques travaillent à détruire ce parasite. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à défaut de pouvoir l’éradiquer à grande échelle, les moyens frappent par leur originalité. En 2015 un biologiste français Pascal Dumas publiait ses travaux avançant que l’étoile de mer avait un deuxième talon d’Achille 100% naturel, le citron. Plus original encore, OTSbot (Crown-Of-Thorns Starfish bot).
Ce robot équipé de deux caméras stéréoscopiques embarque un logiciel de vision par ordinateur et identifie automatiquement les couronnes d’épines et leur injecte une dose fatale d’acide biliaire. En plus de souffrir du « coussin de belle-mère » elle est victime de l’activité agricole et industrielle et subit depuis plusieurs années des épisodes de blanchissement à répétition dus aux conditions climatiques, dont elle peine à se remettre.
Si on veut supprimer les étoiles de mer, c’est autre chose qui va se produire, la Nature n’aime pas le déséquilibre, depuis le temps les humains n’ont toujours rien compris.