Nos chaînes


Malgré qu’on ne peut pas tout prévoir, ni être maitre de toutes les situations, nous sommes quand même responsable de nos chaînes que nous forgeons pendant notre vie
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“Les hommes passent la moitié de leur temps à se forger des chaînes et l’autre moitié à les porter.”

Octave Mirbeau

Le chat qui ne veut plus prendre son bain


 

Les chats se lavent seul, parfois un bain ne leur fait pas de tort. Ce chat n’était pas content d’avoir été lavé et s’exprime en parlant à son maître. Son miaulement ressemble étrangement à No more en anglais, c’est-à-dire, Ça suffit
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Le chat qui ne veut plus prendre son bain

 

Le Saviez-Vous ► Retour au berceau de Montréal


Les archéologues ont cherché depuis plusieurs années le fort de Ville-Marie (l’ancien nom de Montréal) et ils ont enfin trouvé pour présenter leur découverte au musée Pointe-à-Callière. Ce sont les premiers colons qui sont venus coloniser la Nouvelle-France et ils ont fait face aux Premières-Nations qui ont sans doute compris que leurs présences seront le début d’une menace pour leur nation
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Fouilles archéologiques sur le site du fort de Ville-Marie

Fouilles archéologiques sur le site du fort de Ville-Marie   Photo : musée Pointe-à-Callière

Les archéologues du musée Pointe-à-Callière recherchaient le fort de Ville-Marie depuis plus de 25 ans. Une découverte exhumée à l’été 2015 leur permet enfin d’en confirmer l’emplacement et d’en retracer les contours.

Un texte de Binh An Vu Van, de l’émission Découverte

Ce sont d’émouvantes traces dans la glaise, à peine visibles, délicates. Des empreintes de pieux, la fosse d’un bâtiment, le reste d’un puits. Ce sont des vestiges laissés par les premiers colons venus s’installer sur l’île de Montréal, guidés par le profond désir de partager leur foi aux Amérindiens. Ils sont tombés dans l’oubli pendant plus de trois siècles.

Le 17 mai prochain, 375 ans jour pour jour après l’arrivée de Paul de Chomedey de Maisonneuve, de Jeanne Mance et d’une cinquantaine de colons, ces vestiges seront rendus au public dans un nouveau pavillon du musée Pointe-à-Callière.

« Le cadeau, c’est de redonner aux Montréalais leur lieu de naissance, le lieu où tout a commencé », résume Louise Pothier, archéologue en chef au musée montréalais.

C’est un écrin qu’on bâtit autour du lieu. On l’habille de verre et de lumière pour rappeler : “voici notre passé, il est important, c’est d’où nous venons”. Louise Pothier, archéologue en chef du musée Pointe-à-Callière

 

Louise Pothier, archéologue en chef au musée Pointe-à-Callière

Louise Pothier, archéologue en chef au musée Pointe-à-Callière Photo : Radio-Canada

Ce nouveau pavillon, c’est l’aboutissement d’une quête archéologique qui a débuté il y a 25 ans : la recherche du fort de Ville-Marie. Des colons l’ont bâti à leur arrivée quelque part sur cette pointe de terre entre le fleuve (où se trouve en ce moment la rue de la Commune) et une petite rivière (à la place de l’actuelle place d’Youville).

Ils doivent construire rapidement cette structure de défense pour se protéger des Iroquois.

Les Français sont en guerre contre les Iroquois qui ont attaqué Québec et Trois-Rivières. Lorsqu’ils s’installent à Montréal, ils construisent un avant-poste sur une zone de guerre. Léon Robichaud, historien, Université de Sherbrooke

Carte réalisée en 1884, avec une illustration du fort de Ville-Marie vers 1645

Carte réalisée en 1884, avec une illustration du fort de Ville-Marie vers 1645   Photo : Bibliothèque et Archives nationales du Québec

« Pendant les premières années, cette population est en état de siège permanent. Jusqu’en 1648, le fort est leur seul refuge, rien d’autre ne se construit à l’extérieur », précise Louise Pothier.

Tous ignoraient où était ce fort. Lorsque le musée a été construit en 1992, les archéologues n’avaient retrouvé qu’un cimetière. C’est seulement en 2000 que le musée acquiert un entrepôt sur la pointe, un peu en arrière de son pavillon principal. C’est l’un des rares bâtiments dont le sous-sol est encore intact. Deux mètres sous le sol, les archéologues y trouvent enfin ce qu’ils cherchaient : les traces des premiers colons.

Illustration montrant la fondation de Ville-Marie

Illustration montrant la fondation de Ville-Marie   Photo : Francis Back

Les contours du fort révélés

Pendant 15 ans, ils fouillent de fond en comble cette parcelle de terrain, confinée entre deux autres bâtiments. Mais ils peinent à comprendre les fonctions de ce qu’ils exhument. Quelle est la taille de ce fort? Sont-ils à l’intérieur ou à l’extérieur du fort?

« Nous n’avions pas de repères. C’était difficile d’interpréter ce site en l’absence d’une clé de compréhension », raconte Louise Pothier.

Finalement, à l’été 2015, à l’occasion de la construction du nouveau pavillon, les archéologues peuvent enfin étendre leurs fouilles sous le trottoir de la place d’Youville. Entre les fils électriques et les conduites de la ville, ils trouvent des traces de la palissade qui ceinturait le fort, des empreintes de pieux dans l’argile, préservées depuis plus de trois siècles.

Les archéologues ont retrouvé les empreintes laissées dans l'argile par les pieux de bois formant la palissade du fort

Les archéologues ont retrouvé les empreintes laissées dans l’argile par les pieux de bois formant la palissade du fort   Photo : musée Pointe-à-Callière

« C’est une découverte extraordinaire », décrit Louise Pothier, « nous avons tous eu le sentiment qu’il venait de se passer quelque chose, que c’était un élément déclencheur. »

Le site de fouille prend enfin un sens : c’est l’intérieur du fort.

Louise Pothier confie à André Charbonneau, un historien spécialisé en fortifications coloniales, la mission de tracer l’ensemble du contour de la fortification à partir de ces quelques mètres de palissade. C’est une énigme complexe, car il n’existe aucune illustration fiable du fort, et seulement quelques rares descriptions. Un texte remontant à l’automne 1646 offre un point de départ à l’historien :

« [Cette paix] qui donna loisir à M. d’Ailleboust de parachever les fortifications du fort de ce lieu qu’il réduisit à quatre bastions réguliers, si bons que l’on n’en a pas encore vu de pareils en Canada. »

André Charbonneau déduit alors que l’ingénieur Louis d’Ailleboust doit être formé par le traité militaire alors en cours en France, celui d’Antoine de Ville. Ce document ne fournit cependant pas à l’historien un simple plan du fort, il présente plutôt une collection de principes géométriques qui doivent guider sa construction.

Extrait du traité « Les fortifications » d'Antoine de Ville, paru en 1628

Extrait du traité « Les fortifications » d’Antoine de Ville, paru en 1628   Photo : Bibliothèque nationale de Naples

Il met l’accent sur le bastion, la fine pointe de l’ingénierie militaire de l’époque. C’est une structure défensive, une amélioration aux tours rondes ou carrées des forteresses moyenâgeuses. Le bastion permet aux soldats de protéger le pourtour du fort, sans angle mort. Selon ce traité, les dimensions du fort sont définies par la portée de l’arme des soldats, le mousquet; sa géométrie, par les lignes de tir.

Les vestiges ont fourni à l’historien André Charbonneau quelques angles, mais surtout la longueur du flanc, une des portions du bastion. Ces données lui ont permis d'établir les dimensions du polygone sous-jacent du fort, et de parfaire les détails de sa géométrie selon les principes du traité d'Antoine de Ville.

Les vestiges ont fourni à l’historien André Charbonneau quelques angles, mais surtout la longueur du flanc, une des portions du bastion. Ces données lui ont permis d’établir les dimensions du polygone sous-jacent du fort, et de parfaire les détails de sa géométrie selon les principes du traité d’Antoine de Ville. Photo : Radio-Canada

En s’appuyant sur les hypothèses d’André Charbonneau, le musée Pointe-à-Callière propose, pour la première fois, une hypothèse de l’empreinte du fort de Ville-Marie. Son enceinte est légèrement rectangulaire, couvrant environ 2500 mètres carrés, et s’étend sur tout le plateau de la pointe. Il est aligné selon le nord géographique de la ville, et les archéologues supposent qu’une porte donnerait sur la petite rivière où sont accostées les embarcations.

Les contours approximatifs du fort de Ville-Marie, superposés aux bâtiments actuels.

Les contours approximatifs du fort de Ville-Marie, superposés aux bâtiments actuels.   Photo : musée Pointe-à-Callière

Un autre indice conforte leur hypothèse : l’emplacement du puits découvert par les archéologues.

« C’est un des rares éléments interprétables du site », partage Louise Pothier. « On sait des documents historiques que ce puits est au centre de la place d’armes, qui devrait se retrouver au centre, entre les bastions. »

Selon l’hypothèse actuelle, le puits est bien situé au centre de la face nord du fort.

Une fois le contour du fort tracé, il apparaît clair que plusieurs éléments exhumés sont construits le long des palissades : la fosse d’un bâtiment de ce qui semble être une remise, les traces de ce qui pourrait être une palissade intérieure.

« La signification de quelques vestiges est évidente, mais beaucoup gardent une aura de mystère », explique Louise Pothier.

Ce legs que nous laissons aux Montréalais n’est pas figé. Les chercheurs continueront à se pencher sur les significations de ce qui a été mis à jour pour encore des décennies. Louise Pothier

La première extraction de fer en Nouvelle-France

Une des découvertes les plus stupéfiantes, ce sont des scories, des montagnes de résidus de travail du fer. La composition de ces résidus laisse à penser que les premiers Montréalais auraient non seulement travaillé le fer, mais qu’ils auraient aussi tenté d’en extraire de minerais locaux, comme de la limonite, parfois appelé fer des marais, abondant dans la vallée du Saint-Laurent. Il s’agit de la première extraction documentée de métal en Nouvelle-France, bien avant les Forges du Saint-Maurice.

Le fer est à l’époque un élément vital de la colonie, il sert à la fabrication des clous, des outils, des couteaux, mais aussi de monnaie d’échange avec les Amérindiens. Les historiens croyaient jusqu’alors que tout le fer employé à ce moment dans la colonie était importé d’Europe.

Des scories laissées par les premiers colons montrent qu'ils ont travaillé le fer.

Des scories laissées par les premiers colons montrent qu’ils ont travaillé le fer. Photo : Radio-Canada

http://ici.radio-canada.ca/

Le programme manger sain de Michelle Obama annulé


Me semble que le gouvernement de Donald Trump, veut tout détruire les traces que les Obama ont faites pour le peuple américain, tout ce qui était positif est remit en question et veut rendre les jeunes américains dépendants et malades
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Le programme manger sain de Michelle Obama annulé

 

L'initiative de Michelle Obama forçait les écoles à... (Photo Saul LOEB, AFP)

L’initiative de Michelle Obama forçait les écoles à adopter de meilleurs standards nutritionnels pour bénéficier de subventions gouvernementales.

PHOTO SAUL LOEB, AFP

 

Agence France-Presse

L’administration Trump a mis un frein à un programme initié par l’ancienne Première dame, Michelle Obama, pour promouvoir des repas plus sains dans les cantines scolaires avec moins de sel, de graisses et de sucre.

Le département de l’Agriculture a expliqué lundi dans un communiqué que cette réforme donnera aux écoles américaines une «plus grande souplesse» et évitera aux enfants de jeter les aliments les moins appétissants servis dans le cadre de ce programme de santé publique.

Le programme qui forçait les écoles à adopter de meilleurs standards nutritionnels pour bénéficier de subventions gouvernementales, dans le cadre d’une loi adoptée en 2012, faisait partie des accomplissements les plus remarqués de Michelle Obama.

Cette initiative jugée cruciale contre l’obésité infantile mettait des restrictions sur les quantités de sel et les laits sucrés et imposait d’augmenter la quantité de céréales complètes dans les repas scolaires.

Selon le département de l’Agriculture, ces exigences nutritionnelles ont coûté 1,2 milliard de dollars aux districts scolaires et aux États, sur les cinq dernières années.

Le nouveau ministre de l’Agriculture, Sonny Perdue, assure même que sans ces règles de nutrition, les enfants mangeront avec plus d’enthousiasme plutôt que de jeter leur repas.

«Si les enfants ne mangent pas la nourriture, et que ça se retrouve dans les poubelles, ils ne reçoivent aucune nutrition, compromettant ainsi l’intention du programme», a-t-il déclaré.

Cette mesure du gouvernement de Donald Trump est annoncée le même jour que la publication d’une étude de l’Université Johns Hopkins suggérant que des dizaines de milliards de coûts médicaux pourraient être économisés si les enfants américains faisaient davantage de sport.

Environ un jeune Américain sur six âgé de 2 à 19 ans est en surpoids ou obèse, selon les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

http://www.lapresse.ca

Indonésie : Mbah Gotho, l’homme qui disait être né en 1870 est mort


Le record officiel de longévité est toujours détenu par la Française Jeanne Calment, car malheureusement pour ce vieil homme d’Indonésie, aucun document officiel ne prouve qu’il avait 146 ans à son décès. Cependant, tous ses frères, soeurs, ses 4 femmes et ses enfants sont morts avant lui.
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Indonésie : Mbah Gotho, l’homme qui disait être né en 1870 est mort

 

Mbah Gotho affirme être l’homme le plus de l’humanité avec ses 145 ans / Capture écran NET10

Il affirmait être l’homme le plus vieux ayant jamais vécu. La carte d’identité de Mbah Gotho, un habitant de l’île de Java (Indonésie) indiquait qu’il était né le 31 décembre 1870, cependant, aucun organisme international ne l’a jamais authentifiée. La BBC rapporte que Mbah Gotho s’est éteint le 1er mai, alors qu’il affirmait avoir atteint l’âge respectable de 146 ans.

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Il avait fait préparer sa pierre tombale depuis des années

Sa santé s’était gravement détériorée depuis un mois, si bien qu’il avait dû être hospitalisé le 12 avril. Il a quitté les lieux six jours plus tard, et aurait ensuite pratiquement arrêté de manger et de boire jusqu’à s’éteindre calmement, au bout de deux semaines.

Même s’il n’avait pas réellement l’âge qu’il prétendait avoir, la longévité de Mbah Gotho a de quoi impressionner. Mais sur la fin de sa vie, cette endurance a fini par lui peser. L’ancien a en effet dû enterrer ses dix frères et sœurs, ses quatre femmes et tous ses enfants. Il avait d’ailleurs fait préparer sa pierre tombale en 1992, alors qu’il disait déjà être âgé de 122 ans.

À cet âge-là, il aurait atteint le record officiel de longévité, toujours détenu par la Française Jeanne Calment, qui a vécu entre 1875 et 1997.

http://www.ladepeche.fr

Né hermaphrodite, ce chien subit une rare opération pour définir son sexe


L’hermaphrodisme, existe autant chez l’animal que chez l’être humain. C’est-à-dire avoir les deux sexes dans le même corps. Il n’est pas toujours nécessaire d’opérer, mais pour certain, autant les êtres humains que les animaux, une chirurgie demeure le meilleur choix
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Né hermaphrodite, ce chien subit une rare opération pour définir son sexe

 

chien hermaphrodite

Par Laure GautherinCrédits photo :

Shutterstock (photo d’illustration)

Adoptée par un couple de Britanniques il y a un an et demi, Molly a la particularité d’être venue au monde avec un sexe masculin et un sexe féminin. Mais ses maîtres n’ont remarqué cette rare particularité que plus tard. Pour son confort, le chien a été opéré pour devenir officiellement une chienne.

Lorsqu’ils ont adopté Molly en novembre 2015, Mary et Frank Finlay étaient persuadés d’avoir accueilli une femelle. Mais le couple a commencé à remarquer des habitudes étranges chez leur chienne. Chez elle, elle s’accroupissait pour uriner, mais dans la rue pendant ses promenades, elle levait la patte. Cette attitude les a alertés et ils ont fini par en parler à un vétérinaire. Ce dernier en est arrivé à la conclusion que le Jack Russell était hermaphrodite, ou intersexe, possédant à la fois un sexe féminin et un sexe masculin.

Une opération complexe

Une IRM l’a rapidement confirmé, montrant un appareil génital féminin à l’extérieur et un masculin à l’intérieur, des testicules se trouvant à la place de ses ovaires. Cette anomalie provoquant un inconfort et risquant d’entraîner des séquelles plus sérieuses à long terme, la décision de l’opérer a vite été prise par Mary et Frank. En 2016, Molly a donc subi une opération complexe consistant à retirer l’organe masculine et à former un urètre fonctionnel débouchant sur l’appareil génial féminin.

Un succès

Depuis, Molly est totalement rétablie et vit la belle vie avec ses deux maîtres.

« Nous n’avons constaté aucun changement dans son comportement général. C’est toujours la même petite Molly. On ne pourrait pas vivre sans elle, elle est trop précieuse pour nous », confient-ils à BBC Scotland.

Comme chez l’Homme, l’hermaphrodisme est une anomalie très rare. Elle ne nécessite pas toujours d’être traitée chirurgicalement, sauf si elle entraîne des complications et une gêne, comme dans le cas de Molly.

https://wamiz.com

Les secrets des mains de la Préhistoire en Europe


Les mains peintes sur des parois des grottes intriguent encore les scientifiques. Certaines hypothèses sont émises, mais encore le doute existe. Il y aura en Europe 36 grottes qui ont été découvertes soit en France, en Espagne et l’Italie, du travail qui ne sera probablement jamais résolu
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Les secrets des mains de la Préhistoire en Europe

 

Selon l'archéologue espagnol Hipolito Collado, ces mains peintes... (HANDPAS PROJECT via AFP)

Selon l’archéologue espagnol Hipolito Collado, ces mains peintes ont été découvertes dans 36 grottes d’Europe réparties entre la France, l’Espagne et l’Italie. Certaines comprennent aussi des dessins d’animaux et des fossiles, mais le projet Handpas se concentre sur les mains, la connexion la plus humaine avec notre passé reculé.

HANDPAS PROJECT VIA AFP

 

MARIANNE BARRIAUX
Agence France-Presse
Caceres

Une grotte de l’ouest de l’Espagne, comme d’autres en Italie ou en France, abrite notre lien le plus intime avec la Préhistoire : des silhouettes de mains datant d’il y a plusieurs dizaines de milliers d’années.

Il fait noir et étonnamment chaud dans cette petite grotte sinueuse de Maltravieso, à Caceres en Estrémadure. L’archéologue espagnol Hipolito Collado et son équipe n’y étaient pas entrés depuis près d’un an, pour éviter d’endommager les 57 mains décolorées ornant les murs.

Pourquoi ces mains furent-elles peintes, dans cette grotte comme dans d’autres ? Était-ce un simple moyen de laisser une empreinte ou un rituel de communion avec les esprits ?

Que peuvent-elles révéler sur le rôle de la femme au Paléolithique, l’époque de l’usage de la pierre taillée, achevée il y a environ 10 000 ans ?

Pour aider à percer ces mystères qui passionnent les chercheurs du monde entier, M. Collado a entrepris de cataloguer toutes les empreintes de main préhistoriques d’Europe.

Prêts à descendre en rappel le long de parois escarpées ou à se glisser sous des rochers, lui et d’autres archéologues sont allés de grotte en grotte, scanner et photographier en haute résolution toutes les mains qu’ils pouvaient trouver.

« J’étais là »

Objectif : constituer une base de données en accès libre en ligne, dans le cadre du projet Handpas financé par l’Union européenne, pour que ces images détaillées en 3D puissent être examinées par n’importe quel chercheur, comme s’il avait lui-même exploré les grottes.

« Il s’agit de rendre accessible un art inaccessible », dit M. Collado.

Dans la grotte où l’on tient à peine debout par endroits, il contrôle des capteurs, pour vérifier si le niveau de CO2, de température ou d’humidité, ont changé depuis sa dernière visite.

Selon lui, ces mains peintes ont été découvertes dans 36 grottes d’Europe réparties entre la France, l’Espagne et l’Italie. Certaines comprennent aussi des dessins d’animaux et des fossiles, mais le projet Handpas se concentre sur les mains, la connexion la plus humaine avec notre passé reculé.

Des mains peintes ont aussi été découvertes en Amérique du sud, en Australie et encore en Indonésie, où de récentes recherches ont révélé qu’une silhouette cachée dans une grotte de l’île des Célèbes, datait d’il y a 40 000 ans, devenant la trace de main la plus vieille du monde.

Soit à peu près l’époque où les Homos Sapiens – premiers « hommes modernes » – arrivèrent en Europe après être apparus en Afrique et avoir vécu dans certaines parties de l’Asie.

Les théories et conjectures abondent sur la signification de ces mains et sur le fait que des doigts manquent parfois.

Était-ce un rituel ? Les peintres ont-ils perdu ces doigts à cause du gel par froid intense ? Ou – ce qui est le plus souvent avancé – pliaient-ils un doigt quand ils peignaient ?

Et si les chercheurs concluaient que toutes les mains, à un certain endroit, avaient été peintes par des femmes ?

« On penserait à une société matriarcale », répond un des collègues de M. Collado, Jose Ramon Bello Rodrigo.

Autre question en suspens : est-il possible que les Homo sapiens – ou les Néandertaliens avant eux – aient simplement vagabondé dans les grottes et laissé leurs marques en passant, comme pour dire « j’étais là » ?

Escalade dans l’obscurité

Paul Pettitt, professeur d’archéologie du Paléolithique à l’université anglaise de Durham, ne le pense pas.

Au fil de ses recherches, qui portent sur les endroits où ces mains peintes ont été trouvées, il a découvert que les doigts étaient parfois placés au-dessus d’une bosse dans la paroi, comme s’il s’agissait d’une prise.

De nombreuses mains apparaissent aussi dans les renfoncements les plus profonds.

« Cela devait être très effrayant, (et requérir) un important effort, beaucoup d’escalade dans l’obscurité », commente M. Pettitt. « Vous ne faites pas ça pour vous amuser ».

Pourquoi alors en faire autant pour peindre des mains – « négatives » quand elles sont dessinées selon le principe du pochoir avec des pigments tout autour, ou « positives » quand elles sont enduites directement de colorant ?

Le préhistorien français Jean Clottes, spécialiste de l’art pariétal, estime qu’il pourrait s’agir d’une forme de chamanisme.

« Le fait de mettre de la peinture – qu’on pourrait appeler peinture sacrée – contre la paroi, cela crée un lien entre la personne qui le fait et la paroi, et par conséquent avec les puissances qu’il peut y avoir dans cette paroi », dit-il.

M. Collado estime que certaines mains ont valeur de mise en garde :

« Dans la grotte de la Garma (Cantabrie, nord de l’Espagne), il y a un panneau avec des mains à côté d’un grand trou qui peut être mortel (si l’on y tombe). Elles voulaient certainement dire : « Stop » »

Le projet se heurte à un obstacle : l’équipe n’a pas reçu l’autorisation d’accéder aux grottes en France, 18 mois après avoir envoyé une première demande au ministère français de la Culture.

« Nous sommes en stand-by », dit M. Collado, impatient.

http://www.lapresse.ca/