De l’eau pulvérisée pour chasser la pollution à New Delhi


Je doute que la pulvérisation de l’eau puisse chasser une pollution aussi dense que doivent subir l’Inde et le Pakistan. Il semble important de trouver des moyens drastiques pour diminuer cet environnement irrespirable
Nuage

 

De l’eau pulvérisée pour chasser la pollution à New Delhi

 

Des habitants de New Delhi émergent du nuage de pollution qui enveloppe la ville. La photo a été prise en plein jour.

Des habitants de New Delhi émergent du nuage de pollution qui enveloppe la ville. La photo a été prise en plein jour. Photo : Associated Press/Altaf Qadri

Alors que la capitale indienne suffoque sous une épaisse couche de pollution, les autorités vont tenter de dissiper le nuage toxique en pulvérisant de l’eau sur la ville.

RADIO-CANADA AVEC FRANCE INFO ET REUTERS

Cette mesure sans précédent prise par les autorités indiennes a été décidée après quatre jours d’intense pollution atmosphérique qui paralyse le nord de l’Inde et du Pakistan.

À New Delhi, la concentration de particules fines (P0.M2,5) dans l’atmosphère a été mesurée à 523 microgrammes par mètre cube d’air vendredi matin par l’ambassade américaine.

Or, à partir de 50 microgrammes, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la pollution représente un risque pour la santé. Lundi, les mesures ont atteint près de 700 microgrammes de polluants par mètre cube à New Delhi et plus de 500 à Lahore, au Pakistan.

De l’eau pour « laver l’air »

Pour tenter de « laver » l’air chargé de polluants en suspension, les autorités environnementales pulvériseront de l’eau à une hauteur de 100 mètres sur l’agglomération urbaine de 22 millions d’habitants.

La pulvérisation d’eau est le seul moyen de réduire ces dangereux niveaux de pollution. Shruti Bhardwaj, responsable de l’environnement chargée de la surveillance de la qualité de l’air

Ce gigantesque nuage toxique grisâtre qui enveloppe le nord du sous-continent indien provient d’un mélange de brûlis agricoles, de la combustion de charbon par les usines et de pollution urbaine. Seulement à New Delhi, on recense plus de 10 millions de véhicules à combustion.

L’absence de vent combinée au froid et à l’humidité qui règnent sur le nord du sous-continent indien fixe les nuages de pollution au sol sous la forme d’un voile opaque de particules en suspension.

Dans la capitale indienne, considérée par l’OMS comme l’une des villes les plus polluées du monde, toutes les écoles sont fermées depuis le début de la semaine et les résidents, en particulier les plus fragiles, ont été invités à rester chez eux.

Un homme se couvre le visage dans les rues de New Delhi.

Un homme se couvre le visage dans les rues de New Delhi. Photo : Reuters/Saumya Khandelwal

Les spectacles en plein air ont été annulés et le prix des stationnements a été multiplié par quatre pour obliger les gens à utiliser les transports publics.

Les particules fines PM2,5 sont 30 fois plus fines que le diamètre d’un cheveu humain. Elles peuvent être inhalées profondément et provoquer des attaques cardiaques, des cancers et des infections respiratoires. Ces polluants sont tellement fins qu’on les retrouve même dans le sang des personnes qui les respirent en grande quantité.

Selon les experts, respirer l’air de New Delhi actuellement correspond à fumer l’équivalent de deux paquets de cigarettes par jour.

L’Association médicale indienne déclare New Delhi en état d’urgence sanitaire. […] Les gens ne devraient pas sortir de chez eux, en particulier les personnes âgées, les femmes enceintes, les enfants, les malades du cœur et les asthmatiques. Les autres doivent prendre les précautions nécessaires. Krishan Kumar Aggarwal, président de l’Association médicale indienne

La situation guère mieux au Pakistan

À Lahore, au Pakistan, où vivent plus de 11 millions d’habitants, les autorités médicales et sanitaires sont débordées par les milliers de personnes qui affluent dans les hôpitaux aux prises avec des problèmes respiratoires et pulmonaires et avec des infections oculaires, buccales, nasales et de la trachée.

Un commerçant dans les rues de Lahore au Pakistan, où la pollution atteint des niveaux dangereux.

Un commerçant dans les rues de Lahore au Pakistan, où la pollution atteint des niveaux dangereux. Photo : Associated Press/K.M. Chaudary

Depuis 2002, le nombre de décès en Inde liés à la pollution de l’air a augmenté de 50 % pour atteindre près de 1,1 million de personnes en 2015.

Selon un rapport de l’Organisation des Nations unies publié en 2014, la pollution atmosphérique devient un problème alarmant dans le monde, où la démographie galopante et la consommation massive de carburant fossile font en sorte que 92 % de la population mondiale vit dans des zones où la pollution de l’air dépasse les limites acceptables fixées par l’OMS.

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