Deux momies parfaitement préservées découvertes dans un tombeau vieux de 3500 ans


L’Égypte accentue sur les découvertes en 2018, la Vallée des rois n’est pas en reste. Des sarcophage à l’intérieur des nécropoles contenant des momies bien conservées
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Deux momies parfaitement préservées découvertes dans un tombeau vieux de 3500 ans

 

Crédits : ministère égyptien des Antiquités

par  Laura Boudoux

 

Ces archéologues français ont fait une découverte incroyable dans la Vallée des rois, en Egypte. À l’intérieur de la nécropole d’El-Assasif, à Louxor, deux cercueils en bois en parfait état ont été retrouvés, renfermant toujours leurs momies. 

« L’un des sarcophages est de style rishi, qui remonte à la dix-septième dynastie, tandis que l’autre sarcophage appartient à la dix-huitième dynastie », a déclaré le ministre des Antiquités, Khaled Al Anani.

Le plus ancien des deux pourrait donc dater de 1580 avant J.C. et les scientifiques n’ont pas encore déterminé qui était en son sein, révèle The Guardian.

Crédits : ministère égyptien des Antiquités

Ces découvertes ont été faites par une équipe de Français, le 12 novembre 2018. Douze jours plus tard, les scientifiques ont, pour la première fois de l’histoire, ouvert devant des médias du monde entier un sarcophage qui n’avait jamais été descellé. Ils ont alors pu identifier l’une des momies, qui appartient à une femme nommée Pouyou, a annoncé l’université de Strasbourg.

Crédits : ministère égyptien des Antiquités

Depuis début 2018, l’Egypte a fait des fouilles archéologiques l’une de ses priorités. En association avec des chercheurs du monde entier, le pays a enregistré des dizaines de découvertes, qui permettent non seulement de mieux appréhender cette période de l’histoire, mais aussi d’améliorer son image, pour attirer l’intérêt des touristes. Autrefois très prisée des voyageurs, l’Egypte peine à apparaître comme une destination sûre, depuis le soulèvement politique de 2011.

Sources : The Guardian / Université de Strasbourg

https://www.ulyces.co/

Le Saviez-Vous ► 3 Véritables “Indiana Jones” de l’histoire


Les premiers archéologues ont ouvert la voie à cette science pour découvrir des civilisations disparues, pour que le monde puisse admirer, leurs trésors et leurs histoires qui auraient peut-être resté dans des légendes ou pire être oublié à jamais
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3 Véritables “Indiana Jones” de l’histoire


(Source)

Les films d’aventures mettant en vedette Harrison Ford, dans le rôle du mythique archéologue Indiana Jones, ont créé un bel engouement pour l’archéologie au gré des décennies. Par ses aventures rocambolesques, ce personnage a fait rimer cette discipline avec le voyage, les trésors et… le danger. Bien que le métier d’archéologue soit en réalité beaucoup plus axé sur la méthode et la science, voici deux hommes et une femme qui ont réalisé de grandes découvertes marquantes et qui ont pu être une inspiration pour le personnage du docteur Jones.

1- Gaston Maspero (1846-1916):


(Source)

Dès ses études en France, Gaston Maspero a été attiré par les langues orientales et par cette contrée encore peu connue qu’était l’Égypte, où les explorateurs ne cessaient de faire des découvertes de momies et d’objets fabuleux. C’est en 1880 qu’il eut enfin la chance de partir en Égypte afin d’y fonder une mission archéologique française permanente. À la mort d’Auguste Mariette, un an plus tard, il devint le directeur du nouveau Service des antiquités égyptiennes.


Photo:
À l’entrée de la cachette de Deir el-Bahari

À ce titre, il voulut arrêter le pillage et le commerce d’antiquités égyptiennes. Il participa à de nombreuses fouilles, tout en effectuant un travail policier en arrière-plan afin d’identifier certains pilleurs. C’est ainsi qu’il découvrit les Textes des pyramides à Saqqarah, fit désensabler le Sphinx et parvint surtout à découvrir la cachette des momies royales de Deir el-Bahari en 1881. 


Photo:
Couloir de la cachette de Deir-el Bahari

Avec son collaborateur Emil Brush, Maspero voyait en effet passer sur le marché noir des objets portant les cartouches de grands pharaons de l’histoire de l’Égypte ancienne, comme celle de Ramsès II, dont les tombes avaient été pillées depuis très longtemps dans la Vallée des Rois. En suivant ces objets, ils purent ainsi identifier une famille de pilleurs, les Abd el-Rassoul, qui les menèrent à une fosse de 11 mètres de profondeur dans la falaise de Deir el-Bahari, près du temple d’Hatshepsout. C’est ainsi que Gaston Maspero et son collaborateur découvrirent la cachette de 50 momies, dont celles des plus grands pharaons de l’Égypte ancienne, cachées par des prêtres au 11e siècle av. J.-C. Grâce à cette découverte, les visiteurs peuvent aujourd’hui admirer les momies des Thoutmosis, de Séthi 1er et bien entendu, de Ramsès II.

II- Gertrude Bell (1868-1926):


(Source)

Née dans une famille très fortunée d’Angleterre, Gertrude Bell a choisi la voie de l’indépendance et de l’aventure très tôt dans sa vie. Elle fut l’une des premières femmes diplômées en histoire de l’Université d’Oxford, alors qu’on commençait à peine à accepter les dames dans certaines disciplines universitaires, leur demandant toutefois de tourner le dos aux professeurs pendant les cours! Avec ce diplôme et un revenu familial important, elle put satisfaire son besoin d’aventure en participant à des fouilles archéologiques en Israël, en Turquie, puis au Moyen-Orient. 


Photo:
Identification d’artefacts en Irak

Ces voyages lui permirent de se familiariser avec les sites antiques de ces régions, avec les méthodes de l’archéologie et lui permirent aussi d’apprendre la langue arabe, ce qui allait devenir un atout pour elle dans le contexte de la Première Guerre mondiale. Elle participa à des fouilles sur les sites jadis occupés par les plus anciennes civilisations de l’humanité comme les Sumériens, les Babyloniens et les Assyriens et contribua à les documenter et à les faire connaître en Europe.


Photo:
Gertrude Bell entre Winston Churchill et Laurence d’Arabie

Ses connaissances du désert et de la langue arabe en firent donc une diplomate et une espionne idéale dans le cadre de la Grande Guerre, alors que les Britanniques songeaient à reprendre les territoires du Moyen-Orient à l’Empire ottoman. Elle put dialoguer avec les populations du désert et aider le pouvoir anglais à déterminer les frontières de nouveaux pays qu’allaient être entre autres l’Irak et la Syrie. Son amour pour l’ancienne Mésopotamie fut tel qu’elle participa à la fondation du musée de Bagdad, dont une salle porte encore son nom aujourd’hui.

III- Hiram Bingham (1875-1956):


(Source)

Hiram Bingham est né quant à lui à Hawaï en 1875. Dans sa jeunesse, il rêvait déjà de voyages et de découvertes. Il étudia de ce fait l’Amérique latine à l’Université de Yale, puis à Harvard, où il obtint son doctorat. En épousant une jeune femme d’une famille très fortunée, il put financer le voyage de ses rêves en Amérique du Sud, alors qu’il espérait découvrir les vestiges d’anciennes civilisations précolombiennes. 


(Source)

C’est ainsi qu’il s’enfonça dans la jungle en empruntant les anciennes routes commerciales des Andes en passant par le Venezuela, la Colombie, l’Argentine et le Pérou. En 1911, alors qu’il recherchait les vestiges d’une ancienne cité inca appelée Vilcabamba, un fermier lui mentionna l’existence d’importantes ruines qui se trouvaient dans la montagne que son peuple appelait « Machu Picchu », qui signifie « la vieille montagne ».


(Source)

Lorsqu’Hiram Bingham atteignit le sommet de cette montagne, après plus de deux heures de montée exténuante, il fut stupéfait. Il réalisa dès lors qu’il venait de découvrir les ruines d’une cité inconnue des Incas, que les conquérants espagnols n’avaient sans doute jamais visitée. Bien qu’il ait cru à tort avoir trouvé Vilcabamba, il a néanmoins révélé au monde entier le génie architectural et agricole du peuple inca.

Ces hommes et cette femme ont affronté à leur façon divers dangers afin de vivre de leur passion pour l’histoire, le voyage et surtout… l’archéologie.

Evelyne Ferron Spécialiste en histoire ancienne,

http://www.historiatv.com/

Le Saviez-Vous ► 5 Momies célèbres !


Ce sont toutes des momies que j’ai eu l’opportunité de parler de chacun d’eux sur mon blog à un moment donné. Ces momies sont particulières par leur état de préservations exceptionnelles et il y a eu d’autres dans l’histoire de l’Homme
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5 Momies célèbres !

 


Photo:
Ginger, momie égyptienne

Témoins de modes de vie du passé, le corps à jamais figé dans le temps, les momies sont source d’une grande fascination. À travers elles, nous pouvons regarder directement des gens ayant vécu il y a des siècles et mêmes des milliers d’années.

1- Ramsès II


Photo:
Momie de Ramsès II

Regarder la momie de Ramsès II, c’est regarder le visage et le corps d’un grand souverain de l’histoire! En effet, il a régné en Égypte en tant que pharaon à l’époque du Nouvel Empire, alors que son royaume était riche et puissant, soit de 1279 à 1213 av. J.-C.


Photo:
Statue colossale du pharaon Ramsès II

Fait rare pour son époque, il est décédé à l’âge de 89-90 ans, après 66 années de règne, ce qui explique son apparence de vieillard. Car il s’agit ici d’une momie réalisée avec les meilleures techniques de l’Égypte ancienne afin de préserver le corps pour l’éternité.


Photo:
Cachette de Deir el-Bahari

Fait intéressant, alors que son tombeau était connu dans la Vallée des Rois, les premiers chasseurs de trésors et égyptologues croyaient toutefois que sa momie était quant à elle disparue depuis très longtemps. Elle fut retrouvée avec celles d’autres grands pharaons du Nouvel Empire dans une cachette située à Deir el-Bahari en 1881. Quelle ne fut pas la surprise des responsables des antiquités égyptiennes lorsqu’ils découvrirent la momie très bien préservée d’un des plus célèbres pharaons de l’Égypte ancienne!

II- La vierge des glaces:


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Si les Égyptiens préservaient volontairement les corps pour la vie éternelle, plusieurs momies célèbres sont quant à elles des momies dites naturelles, ce qui signifie que les corps ont été préservés par la nature.

C’est le cas de cette momie de jeune fille inca, surnommée la « Vierge des glaces », qui avait été découverte en Argentine en 1999 dans un petit sanctuaire de pierre au sommet d’un volcan à 22 000 pieds au-dessus du niveau de la mer.


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Elle est célèbre par la qualité de sa préservation, laissant penser qu’elle n’est qu’endormie. Ses vêtements, ses cheveux, sa peau et ses bijoux ont été parfaitement préservés par le froid et le peu de circulation d’air à cet endroit.

Les analyses subséquentes ont démontré qu’elle avait entre 13 et 15 ans et qu’elle avait vécu il y a plus de 500 ans, soit sous l’Empire inca au 16ème siècle. Elle semble avoir été choisie pour un sacrifice aux dieux et avait été droguée à la feuille de coca et à l’alcool avant son ascension. Le corps et l’esprit engourdi, elle s’est tranquillement endormie au froid, à l’intérieur de la montagne…

III- Un moine bouddhiste auto-momifié:


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En janvier 2015, le corps momifié d’un moine bouddhiste a été découvert dans une caverne de Mongolie. L’homme était décédé depuis 200 ans (bien que certains Bouddhistes disent qu’il est encore vivant, seulement en profonde méditation…) et il semble s’être auto-momifié. 


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L’homme a été retrouvé en position du lotus, comme s’il était en état de méditation. L’Auto-momification est un procédé connu en Chine, au Tibet et au Japon et qui consiste pour les moines très âgés, sentant la mort venir, à s’isoler dans un lieu calme. Puis ils s’alimentent de moins en moins, afin de provoquer une lente déshydratation du corps. Puis d’autres moines finissent par déplacer son corps près d’un feu, afin de favoriser le dessèchement.

IV- Les momies des tourbières


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Les tourbières d’Irlande, d’Écosse et du Danemark ont également favorisé la préservation des corps, puisque peu d’air y circule. Certains hommes y ont péri en y sombrant par accident, alors que d’autres y ont volontairement été jetés après une exécution ou un assassinat…

Les momies des tourbières sont généralement très bien préservées, au point où nous pouvons même voir le détail des vêtements, de la bouche, des paupières et même parfois un peu de barbe!


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Une des momies des tourbières les plus célèbres est l’homme de Tollund, découvert au Danemark en 1950. Il s’agit du corps d’un homme de 30-40 ans pendu au 4ème siècle av. J.-C. et qui s’est préservé au point où même la corde est restée intacte. On peut aussi remarquer sa barbe, ses rides et voir les détails de son casque.

V- Les membres de l’expédition Franklin:


Photo:
Momie de John Shaw Torrington

Le Canada a lui aussi ses momies célèbres, préservées dans un contexte quelque peu macabre puisqu’il s’agit des corps de membres de l’expédition Franklin, qui avait quitté l’Angleterre en 1845 pour découvrir le passage du Nord-Ouest.


Photo:
Corps de John Hartnell

Les 128 membres d’équipage étaient restés coincés dans les glaces du détroit de Victoria au Nunavut et n’avaient jamais été revus. C’est lors d’expéditions de recherche en 1848 et en 1850 que des indices quant au sort de l’équipage furent découverts, dont des corps inhumés de membres de l’expédition, préservés par le pergélisol.

Ces momies naturelles ont été étudiées en 1981 afin de mieux comprendre ce qui était arrivé. Certains sont morts de scorbut, d’autres d’hypothermie et même d’empoisonnement au plomb. L’appareil de distillation de l’eau serait par ailleurs responsable de cet empoisonnement qui a probablement rendu certains hommes complètement fous avant leur mort. 

Evelyne Ferron, Spécialisée en histoire ancienne

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Les congés-maladie des anciens Egyptiens


Dans l’antiquité égyptienne, les ouvriers avaient-ils une sorte d’assurance salaire pour une absence au travail ? Il semble que oui, mais pas tous ! Certains privilégiés qui étaient malades pouvaient recevoir certaines compensations malgré la pression que le travail soit vite terminé
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Les congés-maladie des anciens Egyptiens

 

Deir el-Médineh - Anne Austin

Deir el-Médineh – Anne Austin

Nicolas Constans

Sans pitié, le pharaon pour les travailleurs à son service ? Non, la main de fer savait parfois enfiler un gant de velours, selon les travaux d’une anthropologue américaine.

Les maladies mortelles, les blessures, on les connaît. Les archéologues les décèlent en scrutant les os des squelettes ou les momies. Mais qu’en est-il des petites maladies des Egyptiens ?  Les rhumes, les grippes, les diarrhées ? Quel était le degré de tolérance de la société égyptienne vis-à-vis de ces affections, mineures certes, mais capables de faucher provisoirement un travailleur ?

La question peut sembler insoluble, tant ces maladies sont difficiles à mettre en évidence dans des populations anciennes. Elles ne laissent généralement pas de traces sur les os. Les généticiens ne se mettent pas en frais pour identifier l’ADN de microbes aussi bénins. Les quelques traités médicaux égyptiens semblent en mentionner quelques-unes, sans aller plus loin qu’une rapide description des symptômes et des remèdes. Mais une jeune chercheuse en contrat avec l’université de Stanford aux Etats-unis, Anne Austin, a trouvé un moyen de s’en faire une petite idée. Elle s’est penchée sur… les mots d’absence de travailleurs égyptiens vivant entre 1300 et 1000 ans av. J.-C. environ, à Deir el-Médineh, près de Louxor, sur la rive ouest du Nil.

Corpus de papyrus

A l’époque, il y a belle lurette que l’habitude de construire des pyramides s’est perdue. C’est au fond des vallées que descendent les ouvriers pour creuser dans le rocher des Ramsès, Toutankhâmon, et autres pharaons. A la suite de dizaines d’égyptologues, Anne Austin s’est plongée dans l’important corpus de papyrus et d’inscriptions découverts dans le village qui logeait peintres, scribes, dessinateurs et carriers qui travaillaient à la construction de ces tombes, dans la vallée des rois. Une paperasse imposante où le zèle administratif de l’Etat égyptien s’exprime pleinement, voire peut-être un peu trop, si l’on en croit le lieu où elle a été découverte : les ordures du village.

Les dizaines d’égyptologues qui s’y sont penchés depuis le début du XXe siècle, eux, n’ont pas boudé leur plaisir : la vie quotidienne de cette communauté d’ouvriers et d’artisans est sans doute l’une des mieux connues de l’ancienne Egypte. La richesse de cette documentation fait qu’aujourd’hui, les scientifiques en découvrent encore de nouvelles facettes. C’est ce qu’a fait Anne Austin.

Deux mille « mots d’absence »

Elle a analysé plus de deux mille « mots d’absence », des tessons sur lesquels sont inscrits la date à laquelle un ouvrier ou un artisan n’était pas allé travailler. Dates qu’il lui a fallu ensuite convertir dans notre calendrier, ce qui n’est pas sans ambiguïtés − la question de savoir, par exemple, si les Egyptiens connaissaient les années bissextiles n’étant pas tranchée. En général, les scribes notaient les raisons de l’absence (en déplacement − le plus souvent −, malade/blessé dans un tiers des cas). Mais ils ne précisent que rarement les causes de la maladie, ou alors de manière extrêmement laconique.

Pas moyen de savoir exactement de quelle maladie les travailleurs du village souffraient. Il est possible d’imaginer que les absences les plus courtes correspondaient sans doute souvent à des petites maladies infectieuses. Deux indices laissent d’ailleurs penser que c’était peut-être bien le cas. C’est d’abord le caractère saisonnier des infections : à Deir el-Médineh, la proportion de malades parmi les absents est maximum en avril-mai. Mille ans plus tard, dans la même région alors dominée par les Romains, c’était toujours le cas, selon une étude datant d’il y a quelques années. Or ce pic en avril-mai est précisément celui causé par les maladies infectieuses, dans l’Egypte moderne (avant la construction des grands barrages sur le Nil au cours du XXe siècle qui ont profondément bouleversé l’environnement de l’Egypte et le cycle des maladies infectieuses).

« Les arguments me semblent solides », explique Ben Haring, de l’université de Leyde aux Pays-Bas.

Un autre indice vient de l’analyse d’une des rares périodes où il est possible de suivre les absences de mêmes ouvriers sur plusieurs semaines consécutives. Elle semble signer un épisode de contagion infectieuse. Comme dans une sorte de mini-épidémie, la maladie d’un premier ouvrier semble en effet se propager à un nombre croissant de collègues, finissant même par toucher le médecin appelé auprès de l’un d’eux.

Pas de retenue sur salaire

Cloués au lit, tous ces malades ne pouvaient donc aller travailler. Mais alors, que leur arrivait-il donc ? Rien ! Une journée d’absence n’entraînait pas de retenue sur leur salaire. C’est ce que montre l’analyse des registres de paie tous les mois. Bref, les travailleurs de Deir el-Médineh semblent bénéficier d’authentiques congés-maladie, voire d’un genre de prise en charge par l’Etat : certains d’entre eux tenaient en effet le rôle de médecins ou d’assistants, payés par des rations supplémentaires. L’Etat leur octroyait des jours pour préparer les remèdes et soigner leurs collègues.

Bien sûr, il s’agit peut-être d’un régime de faveur. Tous ces ouvriers et artisans n’étaient pas n’importe qui. La construction d’une tombe royale requérait des artisans aux compétences rares, parfois lettrés, qui étaient bien traités. L’Etat égyptien leur fournissait un salaire en nature, et leur allouait une domesticité pour fabriquer leur farine, notamment. Ils avaient femmes et enfants avec eux dans leur village.

Un intérêt bien compris

Mais il s’agit vraisemblablement d’un intérêt bien compris, plutôt que la manifestation d’un hypothétique Etat-providence. Car le but était avant tout d’achever la tombe dans les délais. Par des visites répétées du chantier et l’attribution de primes, le vizir maintenait une pression certaine pour que les ouvriers y parviennent.

Des exemples de cette exigence apparaissent ça et là entre les lignes des textes. C’est le cas une fois, quand l’équipe chargée de la partie gauche de la tombe a pris du retard sur celle de droite, à cause de la maladie de l’un des leurs. Visiblement inquiet, l’un des dessinateurs de la première équipe recherche en toute hâte quelqu’un pour l’aider à rattraper le retard, lui offrant la moitié de son salaire en échange. Une autre fois, un ouvrier, malade, tente coûte que coûte d’accomplir sa tâche. Par deux fois il descend dans la vallée, et par deux fois il est totalement incapable de travailler. Enfin contraint au repos, il ne peut revenir que dix jours plus tard.

La pénibilité du travail se reflète aussi dans les squelettes de ces travailleurs, enterrés à Deir el-Médineh. Des restes des ouvriers qui travaillaient là indiquent que beaucoup d’entre eux souffraient d’arthrite, dans les genoux et les chevilles surtout. Ce qui s’explique. Car tous les jours, les ouvriers et artisans descendaient le matin dans le fond de la vallée des rois et remontaient dans leurs huttes le soir, soit l’équivalent d’un immeuble de 36 étages. A la fin de la semaine, ils faisaient un chemin encore plus long pour rejoindre femmes et enfants au village. La chercheuse a également mis en évidence chez un ouvrier un cas d’ostéomyélite, une infection de l’os causée par une infection du sang. Alors qu’une telle pathologie requiert l’immobilisation immédiate du membre touché, l’homme a visiblement continué à travailler. La pression était trop forte.

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Le Saviez-Vous ► 7 Faits que vous ne connaissez peut-être pas sur la tombe de Toutankhamon


Un des pharaons les plus connus est Toutankhamon, surtout avec la découverte de la momie qui était incroyablement bien conservé et que la science a pu reconstituer une estimation de son physique
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7 Faits que vous ne connaissez peut-être pas sur la tombe de Toutankhamon

 


(Source)

PAR EVELYNE FERRON

Saviez-vous que c’est en novembre 1922 que l’archéologue britannique Howard Carter a découvert la tombe inviolée du désormais célèbre pharaon Toutankhamon?

Voici 7 faits que vous ignoriez peut-être sur l’histoire de ce tombeau et de ce jeune pharaon de l’Égypte ancienne…

1- Howard Carter a bien failli ne jamais découvrir ce riche tombeau.


Photo: Vallée des Rois (Source)


En effet, il travaillait pour le riche noble anglais Lord Carnavon, qui allait mettre fin au financement si Carter ne trouvait rien d’intéressant dans la Vallée des Rois.

2- Howard Carter a dû attendre presque un mois pour briser le sceau de la porte d’entrée du tombeau.

C’est le 4 novembre qu’Howard Carter a découvert les marches menant au tombeau et il a immédiatement envoyé un télégramme à Carnavon pour lui signifier qu’il avait bel et bien découvert quelque chose. Il a attendu l’arrivée de son bienfaiteur avant d’ouvrir le tombeau, soit le 26 novembre 1922.

3- L’histoire de la tombe de Toutankhamon est liée à celle de Downton Abbey.

Photo: Carter et Carnavon (Source)

Lord Carnavon, qui a financé ces fouilles, était le propriétaire de Highclere Castle, où est tournée la très populaire série télévisée Downton Abbey!

4- Afin de fouiller la tombe avec méthode, Carter a mis 3 ans pour atteindre la chambre funéraire.

(Sources)

Une longe attente pour finalement découvrir les sarcophages, le mythique masque funéraire en or et la momie du jeune pharaon!

5- Pour vider le tombeau, ils ont dû sortir et répertorier 2099 objets!

 

(Source)

Comme le tombeau était inviolé, il était par conséquent très chargé en objets de toutes sortes destinés à rendre la vie du pharaon confortable et agréable dans l’au-delà. Ils ont mis 10 ans pour tout sortir et Carter n’a jamais réussi à tout cataloguer!

6- Toutankhamon est décédé vers l’âge de 19 ans.

(Source)

Ce jeune pharaon de la 18e dynastie a régné environ 10 ans, soit de 1332 à 1322 av. J.-C. Il est donc monté sur le trône à un très jeune âge et plusieurs études ont été réalisées depuis quelques années afin d’élucider les causes de sa mort. Assassinat? Malaria? Gangrène? Maladie génétique? Un accident de carriole?

7 – Des spécialistes ont publié une image de ce qu’aurait pu être son apparence.

(Source)

Dernier coup de théâtre, des spécialistes ont réalisé une image 3D de la possible apparence du jeune pharaon, qui aurait eu un pied de bot et aurait marché avec une canne. Une infirmité qu’ils imputent à la consanguinité dans sa famille.

 

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Régulation des naissances : déjà dans l’Égypte antique…


Au temps des pharaons, il semble que la crue du Nil auraient été propice pour la fécondité des femmes. S’ils pouvaient préférer les temps chauds, ils pouvaient aussi sans doute, contrôler les naissances avec une potion qui sans doute ne devait pas vraiment fonctionné
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Régulation des naissances : déjà dans l’Égypte antique…

 

Amonchopeshfu, fils de Ramsès III, avec sa mère et Anubis. Fresque du tombeau d'Amonchopeshfu, dans la vallée des Reines.

Amonchopeshfu, fils de Ramsès III, avec sa mère et Anubis. Fresque du tombeau d’Amonchopeshfu, dans la vallée des Reines. © Holton Collectio/SUPERSTOCK/SIPA

VICTORIA GAIRN

Les récentes fouilles des sépultures de Dakhla ont révélé une saison des amours liée à la crue du Nil. Ainsi que l’usage de moyens contraceptifs…

On pensait que la vie quotidienne des Égyptiens n’avait – presque – plus de secrets pour nous. Que les peintures et textes nombreux sur papyrus ou sur terre cuite découverts dans les tombes du village d’artisans et d’ouvrier de Deir el-Médineh, dans la vallée des Rois, nous avaient donné les grandes lignes de leur mode de vie, de leurs habitudes. Las, début avril, à Honolulu, devant les membres de la Society for American Archaeology, l’équipe de Lana Williams, professeur à l’université de Central Florida, révélait une découverte des plus intrigantes.

En s’interrogeant sur les pratiques sexuelles de nos aïeuls égyptiens, l’équipe américaine s’est en effet intéressée au cimetière de l’oasis de Dakhla, à 700 km au sud-ouest du Caire. D’après le site Live Science, qui relate les fouilles, les chercheurs auraient sorti près de 800 sépultures et estimé l’âge des individus au moment de leur mort. Le mois du décès a également pu être évalué en fonction du sens de la tombe, qui devait être orientée en direction du lever du soleil.

Surprise : en identifiant 124 dépouilles de bébés, dont le décès serait survenu entre 18 et 45 semaines après leur conception, les archéologues déduisent un pic de naissance autour des mois de mars et d’avril. Soit une conception en juillet-août, des mois souvent caniculaires en Égypte, où la température pouvait grimper au-delà de 40 °C.

Bouse de crocodile

Pourquoi donc les Égyptiens profitaient-ils des mois les plus chauds pour se reproduire, alors même que, parmi les autres cultures européennes, on constate au cours de ces mois estivaux une baisse de la libido et surtout du nombre de spermatozoïdes ? Pour Lana Williams, qui ne s’interdit cependant pas d’autres hypothèses, la raison est simple : les habitants de l’oasis de Dakhla, qui pensaient que la crue du Nil avait lieu tous les étés, était la clé de la fertilité de leurs terres, transposaient cette croyance sur les femmes et la fécondité.

« C’est la première fois que l’on se penche sur les individus eux-mêmes, que l’on fait parler la biologie », se réjouit Lana Williams.

Des chercheurs avaient, certes, déjà travaillé à partir de recensements, mais jamais une fouille de cimetière n’avait permis de comprendre un cycle de naissances.

Plus étonnantes encore, les conséquences de cette découverte. Si une hausse de la natalité avait bien lieu en mars-avril, comment les Égyptiens parvenaient-ils à contrôler les naissances le reste de l’année ?

« Si le calendrier des naissances était si bien planifié, analyse l’archéologue, il semble inévitable que les Égyptiens aient utilisé un moyen de contraception. »

Dans les papyri d’el-Lahoun, qui auraient été rédigés il y a près de 3 800 ans, un traité de gynécologie fait état d’une recette à base de bouse de crocodile et de miel. Sans toutefois préciser comment utiliser la mixture… Était-ce simplement un dissuasif introduit dans le corps de la femme et destiné à repousser l’homme ? Ou les vertus chimiques du mélange permettaient-elles d’agir comme un spermicide ? Si Lana Williams n’apporte pas de réponse pour l’instant, elle tient cependant à préciser que la bouse de crocodile n’était certainement pas aussi efficace que le préservatif. Nous voilà rassurés.

http://www.lepoint.fr/

Le Saviez-vous ► Expression : Faire grève


Un sujet très actuel au Québec avec la grève des étudiants … mais beaucoup seront probablement surpris de savoir l’origine de cette expression ainsi que  de brèves descriptions des sortes de grèves qui ne sont peut-être pas tous légales dépendant des pays
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« Faire grève  »

 

Pour des travailleurs, cesser de travailler de manière concertée (en général pour obtenir des avantages ou faire revenir la direction de l’entreprise sur une décision).

 
Tous ceux qui ont suivi des cours d’histoire de France ont lu ou entendu la phrase « untel a été pendu ou untel sera guillotiné en place de Grève ».

La place de Grève se trouvait à Paris

Elle s’appelait ainsi parce qu’on y trouvait une grève, quai en pente douce plongeant dans la Seine et permettant un déchargement aisé des nombreuses marchandises transportées sur le fleuve et livrées à Paris via ce qui était à une époque son port le plus important.

Ce n’est qu’en 1830 que, en raison de sa situation, cette place a été renommée « Place de l’Hôtel de Ville ».

Mais bien avant cette date, ‘être en grève’, c’était d’abord être sans travail.


Les ouvriers au chômage se réunissaient sur la place de Grève où les patrons venaient les chercher, en fonction de leurs besoins en personnel.

Le sens de l’expression a évolué à partir du tout début du XIXe siècle lorsque des ouvriers, exploités par des patrons peu scrupuleux, ont décidé d’abandonner le travail et de ‘se mettre en grève’ en se réunissant sur la place du même nom.

http://www.expressio.fr

Quelques infos sur la grève :
 
La première grève relatée a eu lieu en Égypte en l’an 29 du règne de Ramsès III (soit au milieu du XIIe siècle av. J.-C.), à Deir el-Médineh. Les ouvriers chargés de la décoration des monuments de la Vallée des Rois protestaient contre le retard de ravitaillement.
 
 
Différents modes de grève :

Grève tournante : grève concertée entre tous ou une partie des salariés qui se relaient pour faire la grève de façon à ce que les effectifs de travail ne soient jamais au complet sans trop de pertes de salaire

Grève perlée : se traduit par un ralentissement volontaire de l’activité. Ce n’est pas une grève au sens juridique du terme, mais une inexécution de ses obligations contractuelles de la part du salarié.

Grève du zèle : consiste à appliquer les règlements dans leurs moindres détails, avantage pour le gréviste : il réalise son travail, donc cette action est licite (cas des douaniers ou des professionnels auxquelles la grève est interdite) et il perçoit son salaire, mais il fait tendre sa productivité vers zéro.
 

Grève sauvage : C’est la cessation collective, en dehors de toute consigne syndicale, volontaire et concertée du travail par des salariés refusant d’astreindre leurs revendications au seul cadre de leurs préoccupations professionnelles.

 Grève générale : regroupant l’ensemble des travailleurs, unis autour des mêmes revendications principales.
 

Grève de la faim : elle a généralement un but politique, méthode parfois utilisée par des « sans papiers » désespérés, ou dans certaines prisons ; il y a aussi des grèves de la soif.
 

Grève à la japonaise : les grévistes mécontents s’expriment par le port d’un brassard – affichant parfois leurs revendications – durant les heures de travail.
 

Grève solidaire : consiste a faire grève par solidarité à la situation de salariés de l’entreprise..
 

Grève avec occupation (piquet de grève) : lorsque les salariés grévistes occupent les locaux, empêchant résolument les non grévistes d’y pénétrer, et établissent des piquets de grève pour bloquer les entrées. 

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