Archéologie : le mystère des cônes sur les têtes d’Égyptiens enfin élucidé ?


Sur les peintures égyptiennes, on voit parfois un objet sur la tête. Les scientifiques ne savaient pas vraiment à quoi servaient ces coiffes. Voilà que deux squelettes avaient ce genre de coiffe même après 3, 300 ans. Leurs hypothèses de leurs utilités ont donc été orientée vers d’autres théories.
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Archéologie : le mystère des cônes sur les têtes d’Égyptiens enfin élucidé ?

Les égyptologues ont longtemps douté de la véritable existence des petits cônes représentés sur la tête d’hommes et de femmes sur les gravures et sculptures antiques. © Egypt Exploration Society

Les égyptologues ont longtemps douté de la véritable existence des petits cônes représentés sur la tête d’hommes et de femmes sur les gravures et sculptures antiques. © Egypt Exploration Society


Céline Deluzarche


Journaliste

Motte parfumée censée fondre sur les cheveux ? Représentation stylisée d’une coiffure ? Élément symbolique telle une auréole ?

Plusieurs peintures ou gravures âgées de 3.550 à 2.000 ans représentent des hommes et des femmes affublés d’un petit monticule coloré sur leur tête. Et ces ornements en forme de cône ont longtemps dérouté les égyptologues. Des fouilles archéologiques viennent pour la première fois de prouver leur véritable existence. Deux squelettes vieux de 3.300 ans encore ornés de cette mystérieuse coiffe viennent d’être découverts dans une tombe sur le site d’Amarna, la ville fondée par le pharaon Akhénaton.

Les archéologues, qui ont publié leur découverte dans le journal Antiquity, indique qu’il s’agit du corps d’une jeune femme d’un vingtaine d’années et celui d’un adolescent au sexe indéterminé âgé de 15 à 20 ans. Les cônes, apparemment façonnés avec de la cire d’abeille, ne contiennent pas de graisse ni de parfum, ce qui semble exclure l’hypothèse de l’onguent pour cheveux. D’après les auteurs, ils auraient été rajoutés sur la tête après le décès. Les cônes n’étaient pas non plus réservés aux élites, puisque les deux corps identifiés semblent appartenir à la classe ordinaire. Anna Stevens et ses collègues en sont donc réduits à formuler de nouvelles pistes, commun rite funéraire, un signe en relation avec le métier du défunt, ou une marque indiquant que le cadavre avait été partiellement traité.

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Des images infrarouges révèlent des tatouages vieux de 3000 ans sur des momies égyptiennes


Le plus vieux tatouage connu est celui d’Ötzi, mais en Égypte grâce à la technologie infrarouge, ils ont découvert des tatouages sur le corps de plusieurs momies qui étaient dans un village d’ouvriers et d’artisan datant de 3 000 ans.
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Des images infrarouges révèlent des tatouages vieux de 3000 ans sur des momies égyptiennes

Des images infrarouges révèlent des tatouages vieux de 3000 ans sur des momies égyptiennesDes images infrarouges ont permis de révéler des tatouages invisibles à l’oeil nu sur des momies du site égyptien de Deir al-Medina.© Anne Austin


Par Emeline Férard –

Des chercheurs ont utilisé la technologie infrarouge pour scanner des momies vieilles d’au moins 3.000 ans découvertes sur le site de Deir al-Medina en Egypte. Les images ont révélé la présence de nombreux tatouages de formes variées sur la peau des défunts.

Plus de 3.000 ans après leur mort, des momies égyptiennes ont révélé un secret bien caché Des archéologues ont annoncé avoir découvert sur leur peau des tatouages restés jusqu’ici insoupçonnés. Les momies en question ont été mises au jour sur le site de Deir al-Medina niché au creux d’un vallon désertique au sud du Caire.

Ce lieu est connu pour abriter les vestiges d’un village antique et d’une nécropole attribués à une communauté d’ouvriers et d’artisans ayant œuvré à la réalisation des tombes des pharaons du Nouvel Empire (d’environ -1500 à -1000) et de leur famille. De nombreuses momies d’hommes et de femmes ont ainsi été révélées sur le site mais on sait relativement peu de choses sur les défunts.

C’est en utilisant une technologie infrarouge pour observer en détails treize momies – douze femmes et un homme – que les archéologues ont révélé la présence de tatouages invisibles à l’œil nu. Une découverte inattendue. En plus d’un siècle de recherches, la pratique n’avait jusqu’ici été mise en évidence que sur six momies de Deir al-Medina.

« ‘C’est assez magique de travailler sur une tombe antique et d’observer soudainement des tatouages sur un individu momifié en utilisant la photographie infrarouge », a expliqué à Science News, Anne Austin, archéologue de l’université de Saint-Louis dans le Missouri qui a présenté ses recherches en novembre dernier lors de la réunion annuelle des American Schools of Oriental Research.

Des tatouages très variés

La découverte montre que la pratique était bien plus répandue qu’on ne pensait dans cette communauté mais pas seulement. Elle donne également des indices quant à la symbolique associée aux tatouages. Les dessins mis en évidence ont montré une grande variété de formes et d’emplacement. Sur une momie de femme, les images infrarouges ont révélé pas moins de 30 tatouages sur différentes parties du corps.

Ceux figurant sur ses bras présentaient des motifs de croix observés sur aucune des autres momies, selon Anne Austin qui a mené les recherches entre 2016 et 2019 alors qu’elle travaillait pour l’Institut français d’archéologie orientale du Caire. Plusieurs autres de ses tatouages ressemblaient eux, à des hiéroglyphes utilisés dans l’écriture égyptienne antique.

L’étendue et la nature des dessins présents sur la peau de la femme suggère un lien étroit avec des rituels religieux.

Il s’agissait peut-être « d’une pratiquante religieuse importante pour la communauté de Deir al-Medina », a suggéré l’archéologue.

Néanmoins, ce n’est pas le cas de tous les exemples mis en évidence sur les momies du site antique.

Sur une autre femme, les images ont mis en lumière au niveau du cou un tatouage représentant un oeil humain – un ancien symbole égyptien associé à la protection – ainsi que des dessins de babouin assis.

« Je ne vois aucun modèle apparent dans les tatouages que nous avons trouvés jusqu’ici », a précisé la spécialiste.

Le cou de cette femme présente plusieurs tatouages dont ceux d’un oeil humain et de deux babouins assis. – Anne Austin

Ces exemples semblent en revanche contredire la théorie selon laquelle les tatouages des femmes étaient associés à la fertilité ou la sexualité durant l’Egypte antique. Pour les archéologues, cette découverte représente ainsi un nouvel aperçu précieux sur cette pratique et la façon dont elle était utilisée il y a plusieurs millénaires.

Les plus anciens tatouages connus à ce jour

« Tous les aspects de cette découverte de nouveaux tatouages sont surprenants parce que nous en savons tellement peu sur cette pratique de l’ancienne Egypte », a commenté pour Science News, Ketty Muhlestein, égyptologue de l’université Brigham Young dans l’Utah.

Si ces dessins sont âgés d’au moins 3.000 ans, ils sont toutefois loin d’être les plus anciens révélés à ce jour.

En utilisant la technologie infrarouge de la même façon, une autre équipe a trouvé des tatouages d’animaux vieux de plus de 5.000 ans sur les momies d’un homme et d’une femme contenues dans la collection du British Museum de Londres. Selon le musée, il s’agirait des plus anciens tatouages figuratifs identifiés à ce jour et des plus anciens révélés sur une momie de femme.

Le record des tatouages les plus vieux connus est en effet détenu par la célèbre momie d’Ötzi, l’homme de 5.250 ans découvert dans un glacier des Alpes italiennes dans les années 1990. De nature géométrique – en forme de lignes parallèles ou de croix -, les siens ne seraient pas non plus de simples dessins ornementaux. Les études menées jusqu’ici suggèrent plutôt une fonction thérapeutique.

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L’in­ven­teur de la Xbox fait du pain avec une levure vieille de 4500 ans


Sur le site anglais (que j’ai fait traduire par Google traduction) Seamus Blackley à quand même pris des précautions pour s’est assuré que la levure n’était pas contaminée et stérilisée. Il semble que le pain ait un goût plus sucré.
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L’in­ven­teur de la Xbox fait du pain avec une levure vieille de 4500 ans


Crédits : Seamus Black­ley

par  Nicolas Pujos

Comme l’in­diquait l’Evening Stan­dard le 6 août, Seamus Black­ley a réussi à faire cuire du pain avec une levure vieille de plus de 4500 ans.

Aidé d’un égyp­to­logue et d’un micro­bio­lo­giste, l’in­ven­teur de la Xbox a eu l’idée de recueillir de la levure dans de la pote­rie égyp­tienne ancienne. Une fois les échan­tillons préle­vés, il a tenté de repro­duire les tech­niques anciennes utili­sées par les Égyp­tiens pour la cuis­son du pain.

« Ce projet est né de mon amour pour l’égyp­to­lo­gie et la boulan­ge­rie. J’ai réalisé que je pouvais éven­tuel­le­ment recréer le pain que les Égyp­tiens aimaient tant. »

À force de recherche et de patience, le père de la Xbox a utilisé les mêmes ingré­dients que les anciens Égyp­tiens pour la cuis­son du pain.

« L’arôme et la saveur sont incroyables. Je suis ému. C’est vrai­ment diffé­rent de tout ce que j’ai fait avant, ce que tout le monde peut comprendre sans être un geek. C’est incroyable que cela ait fonc­tionné », s’en­thou­siasme Black­ley.

« Le proces­sus est très compliqué car nous devons garder ces précieux échan­tillons non conta­mi­nés. Cela signi­fie beau­coup de stéri­li­sa­tion, de pasteu­ri­sa­tion », indique-t-il.

Après une semaine d’at­tente, la prépa­ra­tion est enfour­née. Le résul­tat sera à la hauteur des attentes. Le pain est aéré et tota­le­ment comes­tible.

Source : Evening Stan­dard

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Une nouvelle reine-pharaon découverte en Egypte?


Qui a pris le pouvoir après la mort du pharaon Akhenaton ? Toutankhamon était trop petit pour gouverner, mais il avait deux soeurs. Étant donné que les égyptologues sont d’accord qu’il y a eue une reine-pharaon, il serait possible que ce soit les 2 soeurs de Toutankhamon qui aurait gouverné l’Égypte.
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Une nouvelle reine-pharaon découverte en Egypte?

 

Une statuette du pharaon Toutankhamon montrée lors de l’exposition « Toutankhamon, le Trésor du Pharaon » en cours à la Grande Halle de La Villette à Paris. © afp.

Deux des soeurs de Toutankhamon, et non une seule, sont montées ensemble sur le trône d’Egypte après la mort de leur père Akhenaton, selon les conclusions inédites d’une étude menée par une égyptologue d’une université canadienne.

Les spécialistes savaient depuis près de 50 ans qu’au 14e siècle avant Jésus-Christ, une reine-pharaon avait précédé Toutankhamon sur le trône, rappelle Valérie Angenot, égyptologue et historienne de l’art à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Certains pensaient qu’il s’agissait de Néfertiti, épouse d’Akhenaton, autoproclamée « roi » à la mort de son époux. D’autres estimaient qu’il s’agissait de la fille aînée d’Akhenaton, la princesse Méritaton.

« Jusqu’à présent, le recours aux documents iconographiques se faisait de façon plutôt intuitive », a expliqué vendredi Mme Angenot.

La professeure montréalaise a dès lors procédé à une analyse basée sur la sémiotique (étude des signes) qui a selon elle révélé que deux filles d’Akhenaton avaient pris le pouvoir à sa mort alors que leur frère Toutankhamon, âgé de quatre ou cinq ans, était encore trop jeune pour régner. Akhenaton, qui avait épousé sa fille aînée Méritaton pour la préparer à régner, aurait également associé au pouvoir une autre de ses filles, Neferneferouaton Tasherit. Elles seraient montées ensemble sur le trône sous le nom de couronnement commun d’Ankhkheperure, selon Mme Angenot.

L’étude de certaines pièces du trésor de Toutankhamon, découvert en 1922 par l’archéologue britannique Howard Carter, avait révélé que l’enfant-roi avait usurpé une bonne partie du matériel funéraire de cette reine-pharaon, Neferneferouaton Ankhkheperure.

« Princesses devenues pharaons »

L’historienne de l’art a par ailleurs analysé une stèle exposée au Musée égyptien de Berlin montrant deux personnages assis sur le trône, l’un caressant le menton de l’autre.

« On a émis toutes sortes d’hypothèses à son sujet: qu’elle figurerait Akhenaton devenu homosexuel, Akhenaton avec son père, ou Akhenaton et Néfertiti », rappelle-t-elle. « Je me suis rendu compte que cette gestuelle de caresser le menton n’était en fait attestée que pour les princesses, dans 100% des occurrences ».

 Par ailleurs, l’égyptologue a étudié plusieurs sculptures de têtes royales anonymes que l’on attribuait jusqu’alors à Akhenaton, Néfertiti ou Toutankhamon.

« Comme l’art égyptien fonctionne sur des systèmes de proportions, j’ai effectué des comparaisons de ces statues avec la statuaire reconnue des princesses et ça colle tout à fait, j’ai pu montrer que certaines têtes royales étaient en fait des têtes de princesses devenues pharaons », explique-t-elle.

Mme Angenot a récemment présenté ses conclusions lors d’un rassemblement d’égyptologues nord-américains en Virginie (Etats-Unis).

 « L’égyptologie est une discipline très conservatrice, mais mon idée a été étonnamment bien reçue, à l’exception de deux collègues qui s’y sont farouchement opposés », a-t-elle souligné. « Je pense que ça peut faire avancer notre compréhension des questions de succession en Egypte ancienne mais surtout notre connaissance de la fascinante époque amarnienne qui vit naître le premier monothéisme », objet d’âpres débats depuis des siècles, selon elle.

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Le Saviez-Vous ► En 1974, le pharaon Ramsès II a reçu un passeport pour voyager à Paris


La momie Ramsès II a un parcours impressionnant même après sa mort. Il devait voyager en France pour passer des examens et découvrir plus sur sa santé et son physique. Les Égyptiens n’ont pas de risques, ils ont fait un passeport en bonne et du forme pour être sûr que la momie revienne au bercail.
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En 1974, le pharaon Ramsès II a reçu un passeport pour voyager à Paris

 

par  Laura Boudoux

 

L’un des pharaons les plus puissants de l’Égypte ancienne a reçu un passeport officiel lui permettant de se rendre en France, 3 000 ans après sa mort.

En 1974, les égyptologues avaient constaté que la momie de Ramsès II se détériorait de manière précoce et ils décidèrent donc de l’envoyer à Paris pour une inspection plus poussée. La loi égyptienne voulait alors que les restes humains soient en règles et possèdent donc leurs propres papiers avant de voyager internationalement. Une manière pour le pays d’assurer à la dépouille une protection légale, afin de garantir son retour en Égypte. À l’époque, de nombreux objets et momies avaient en effet été pillés ou volés sans que les musées européens ne respectent les revendications de propriété égyptiennes.

Un passeport fut donc délivré à Ramsès II, précisant notamment sa date de naissance, 1303 avant J.-C., et sa profession : « Roi (décédé) ». La momie du pharaon arriva finalement à l’aéroport du Bourget en septembre 1976, où un défilé militaire fut organisé en hommage à cette collaboration exceptionnelle entre l’Égypte et la France, comme le racontait cette année-là le New York Times. Reçu avec les mêmes honneurs qu’un chef d’État, Ramsès II fut ensuite emporté au Musée de l’Homme de Paris, où pendant huit mois, une cinquantaine de spécialistes étudièrent ses tissus et son sarcophage.

Les analyses montrèrent alors des blessures liées à des combats, de l’arthrite, et même un abcès dentaire. Les chercheurs estimèrent également que le pharaon, décédé entre 80 et 85 ans, mesurait 1,73 m et était roux. Il apparut enfin aux scientifiques que le roi d’Égypte souffrait de spondylarthrite ankylosante, une inflammation des articulations de la colonne vertébrale, qui le contraignait à marcher le dos courbé pendant les dernières années de sa vie. Une fois traitée et restaurée, la momie de Ramsès II fut bel et bien renvoyée en Égypte, où elle est depuis exposée, au Musée Égyptien du Caire.

Source : The New York Times

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La première momie passée aux rayons X révèle enfin ses secrets


Vous imaginez, grâce à la technologie plus avancée, des scientifiques peuvent réexaminer une momie égyptienne pour mieux découvrir un peu plus sur le corps, sur ce qui a causé la mort, sans pour autant briser les bandelettes
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La première momie passée aux rayons X révèle enfin ses secrets

 

La première momie passée aux rayons X révèle enfin ses secrets ! © S. Zesch et al, Euro. J. Radiol. Open 2016

 

Laurent Sacco,

 

Il y a plus d’un siècle, la première momie égyptienne était passée sous les rayons X sans que ceux-ci ne puissent permettre de déterminer son sexe ou son âge. Avec les scanners modernes, on en sait maintenant plus sur elle, notamment les pathologies dont souffrait la personne avant son décès.

Les rayons X ont été découverts en novembre 1895 par le physicien allemand Wilhelm Conrad Roentgen. Aussi incroyable que cela puisse paraître, son collègue Walter Koenig publia dès mars 1896 la première radiographie aux rayons X d’une momie égyptienne faisant partie des collections d’objets égyptiens du muséum Senckenberg (ou Naturmuseum Senckenberg) de Francfort-sur-le-Main, le deuxième plus grand musée d’histoire naturelle d’Allemagne.

Il s’agissait visiblement des restes momifiés d’un enfant mais les chercheurs de l’époque ne pouvaient guère en dire plus. En fait, et pour des décennies encore, la radiographie allait surtout être utilisée pour tenter de découvrir des amulettes et des bijoux dans les momies bien que l’on se préoccupa aussi assez rapidement d’avoir des renseignements du point de vue de l’anthropologie et de la paléopathologie.

Un enfant probablement atteint de bilharziose

Sur ce dernier point, les progrès ne vont être réels qu’à partir des années 1970 grâce aux scanners et aux ordinateurs comme l’a montré en 1976 l’analyse, avec cette technique, du cerveau desséché d’un jeune garçon de la 21e dynastie puis de la momie d’une femme de la 22e dynastie par des chercheurs canadiens à Toronto. Depuis lors, les études non-invasives de momies égyptiennes se sont multipliées, profitant du caractère non-invasif du scanner et du progrès des machines.

La biologiste, anthropologue et égyptologue allemande Stephanie Zesch a eu l’idée de réexaminer la première momie passée aux rayons X avec des moyens modernes comme le montre un article qu’elle a publié avec ses collègues dans European Journal of Radiology Open. Il apparaît maintenant qu’il s’agissait du corps d’un enfant mâle âgé de 4 à 5 ans et qui vivait pendant la période Ptoléméenne, soit quelque part entre 378 et 235 avant J.-C. selon la datation au carbone 14.

Les scanners modernes permettent une extraordinaire tomographie par rayons X de la momie déjà étudiée en 1896. © S. Zesch et al, Euro. J. Radiol, Open 2016

Les scanners modernes permettent une extraordinaire tomographie par rayons X de la momie déjà étudiée en 1896. © S. Zesch et al, Euro. J. Radiol, Open 2016

La cause de la mort est difficile à établir car on ne voit pas de traces de traumas. Mais les rayons X ont montré celles de plusieurs pathologies qui l’affectaient déjà. L’enfant avait ainsi un pectus excavatum (ou thorax en entonnoir) la déformation la plus fréquente du thorax caractérisée par un enfoncement plus ou moins prononcé de la partie inférieure du sternum. Elle est le plus souvent présente dès la naissance mais elle peut aussi se développer au cours de la croissance.

Les restes momifiés indiquent également un foie de taille anormale, probablement en raison d’une parasitose commune en Égypte, labilharziose ou schistosomiase. C’est une maladie parasitaire due à un ver hématophage, le schistosome.

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La nourrice de Toutankhamon aurait été en réalité sa soeur


 

Toutankhamon semble laisser quelques secrets vieux de plus de 3 000 ans, cette fois-ci, c’est la nourrisse du pharaon qui serait dévoilé comme un membre de la famille du pharaon d’après les sculptures et les représentations du tombeau
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La nourrice de Toutankhamon aurait été en réalité sa soeur

 

La momie de Toutankhamon.... (Photo d'archives, AP)

La momie de Toutankhamon.

PHOTO D’ARCHIVES, AP

Agence France-Presse
LE CAIRE

 

Un égyptologue français a affirmé dimanche en Égypte que la nourrice du pharaon Toutankhamon, Maïa, n’était autre que sa soeur, la princesse Mérytaton, relançant les spéculations sur l’identité de la mère du jeune roi, décédé il y a plus de 3000 ans.

L’archéologue Alain Zivie avait découvert en novembre 1996 la tombe de Maïa, la nourrice du jeune pharaon décédé à l’âge de 19 ans en 1324 avant Jésus Christ, après un bref règne de neuf ans, mais devenu l’un des plus célèbres pharaons de l’Égypte antique grâce à son trésor funéraire.

Il s’exprimait dimanche à l’occasion d’une conférence de presse organisée par les autorités égyptiennes, pour annoncer l’ouverture prochaine du tombeau au public.

À l’extérieur de la tombe, dans la nécropole de Saqqara, à 20 km au sud-ouest du Caire, M. Zivie est formel: Maïa n’est autre que «la soeur, ou la demi-soeur de Toutankhamon» soit la princesse Mérytaton, fille d’Akhenaton et de Néfertiti.

Des analyses ADN avaient révélé en 2010 que Toutankhamon était le fils du pharaon Akhenaton, célèbre pour avoir tenté d’introduire le monothéisme en Égypte avec le culte du Dieu du soleil Aton.

Ces mêmes tests avaient cependant exclu que Toutankhamon soit le fils de Néfertiti, l’influente épouse d’Akhénaton, célèbre pour sa beauté légendaire.

M. Zivie se base sur des sculptures murales montrant Toutankhamon et sa nourrice, dans la tombe de Maïa.

«Première chose extraordinaire, ils se ressemblent beaucoup. Ils ont le même menton, le même oeil, il y a des traits de famille, c’est volontaire», a-t-il expliqué à l’AFP.

«Par la suite on a compris que Maïa est assise sur le trône royal (…) et lui est assis sur elle, elle lui transmet la royauté», ajoute-t-il.

M. Zivie se réfère aussi à des représentations similaires qui décrivent la mort d’une seconde fille d’Akhenaton, la princesse Makétaton, dans la tombe du pharaon à Tel el-Amarna, site archéologique de la province de Minya, au sud du Caire.

«Il y a une femme qui allaite un petit bébé, et cette femme qui est toujours présentée comme une nourrisse, c’est la princesse Mérytaton», poursuit l’expert, expliquant que ce nourrisson, dont l’identité est inconnue, pourrait en fait être Toutankhamon.

Et pour M. Zivie, la mère de Toutankhamon serait «ou bien Makétaton, la deuxième fille d’Akhénaton et de Néfertiti, ou bien la fille aînée, Mérytaton.»

La momie de Mérytaton n’a jamais été retrouvée. Les autorités égyptiennes n’excluent donc pas qu’elle soit enterrée dans une chambre secrète dans la tombe de Toutankhamon, dans la Vallée des rois.

«Est-il possible que ce soit elle que nous cherchons, derrière les murs de la tombe de Toutankhamon?», s’est interrogé dimanche le ministre des Antiquités, Mamdouh al-Damati.

Pour l’archéologue britannique Nicholas Reeves, qui a ouvert le débat concernant cette chambre secrète, c’est Néfertiti qui y est enterrée.

«Tous ces points de vue sont des possibilités, pas à pas, nous arriverons à mieux connaître et comprendre l’époque du roi Toutankhamon», a précisé M. Damati.

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Toutankhamon usurpateur ! Le masque d’or ne lui était pas destiné


L’Histoire de l’Ancienne Égypte ne finit pas à nous étonner. D’abord, on découvre, on affirme, puis les doutes s’installent, une nouvelle technologie et voilà que les doutes semblent être avérés et l’Histoire se réécrit
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Toutankhamon usurpateur ! Le masque d’or ne lui était pas destiné

 

Des chercheurs allemands spécialistes de la restauration travaillent sur le masque d'or de Toutankhamon au musée du Caire en Egypte, le 20 octobre 2015. ©AFP

Des chercheurs allemands spécialistes de la restauration travaillent sur le masque d’or de Toutankhamon au musée du Caire en Egypte, le 20 octobre 2015. ©AFP

Par Bernadette Arnaud

Le célèbre masque d’or du musée du Caire n’aurait pas été destiné àToutankhamon. Des traces effacées d’un précédent nom royal ont été découvertes.

RÉVÉLATIONS. C’est à une incroyable série d’annonces que nous soumet depuis trois mois l’archéologue Nicholas Reeves. L’expert britannique fait d’ébouriffantes révélations sur Toutankhamon après avoir annoncé la probable présence de cavités insoupçonnées dans son tombeau (à lire dans Sciences et Avenir n° 827, janvier 2016). Selon lui, le masque d’or du plus célèbre pharaon de l’histoire de l’Egypte antique aurait été usurpé!  Toutankhamon aurait en effet détourné à son intention l’extraordinaire masque d’or  -retrouvé dans sa tombe (KV62) par Howard Carter en 1922- alors que celui-ci ne lui était pas destiné ! Preuves à l’appui.

Dans un article à paraître* en décembre intitulé « Le masque d’or d’Ankhkheperure Neferneferuaton » – et dont des extraits ont été publiés le 24 novembre 2015 par le quotidien en ligne Al-Arham Weekly – l’égyptologue britannique se livre à un décryptage minutieux du célèbre portrait en métal précieux. Rappelons que ce chef-d’œuvre d’orfèvrerie de 11kg, fait d’un alliage d’or, d’argent et de cuivre incrusté de quartz, d’obsidienne et de lapis-lazuli, est un trésor inestimable que des millions de touristes viennent admirer chaque année au musée du Caire où il est conservé. Nicolas Reeeves reprend ainsi, en la validant, une hypothèse, qu’il avait émise voici plusieurs années alors qu’il travaillait au département des antiquités égyptiennes au British Museum (Londres), selon laquelle le masque aurait été façonné non pour le jeune roi Toutankhamon, mort à 19 ans, mais pour l’un de ses prédécesseurs, le mystérieux Ankhkheperure Neferneruaton que l’archéologue britannique identifie sous les traits… de Néfertiti.

Des traces effacées d’un précédent nom

C’est à la faveur des récents travaux de restauration effectués sur le célèbre masque à la suite d’une triste histoire de barbe mal recollée que Nicholas Reeves a pu vérifier ce qui n’était jusqu’alors qu’une hypothèse. Car l’examen minutieux du cartouche* de Toutankhamon gravé sur l’or montre bien les traces effacées d’un précédent nom royal ! En collaboration avec l’ancien directeur du musée du Caire, Mahmoud Al-Halwagi, et le photographe Ahmed Amin,

« il a été possible d’obtenir une image exceptionnellement précise de ce palimpseste », explique l’égyptologue Français Marc Gabolde*, maître de conférence à l’université Paul-Valéry de Montpellier III, qui a collaboré à l’analyse en compagnie de Ray Johnson, de l’Institut Oriental de l’université de Chicago. « Le cartouche original gravé sur le masque d’or a été clairement transformé, (voir dessins ci-dessous), poursuit l’expert. Un premier nom a été ‘bruni’ (poli, NDLR) avec un outil qui a permis d’en effacer les traces, et le nom de Toutankhamon a été gravé par dessus ».

Le masque d’or a tout simplement été adapté au jeune pharaon de la 18e dynastie au moment de sa mort.

Les modifications auxquelles ont été soumis le cartouche de Toutankhamon sont présentées dans cette illustration de Marc Gabolde. En vert, l’actuel cartouche de Toutankhamon; en orange, le cartouche d’origine reconstitué; en rouge, les traces toujours visibles du nom effacé. © Marc Gabolde

DOUTES. Dans la communauté des égyptologues, ces doutes existaient depuis plusieurs années et étaient même partagés par Howard Carter, le découvreur du célèbre tombeau.

« Nous avions déjà l’exemple de petits sarcophages à viscères en or ainsi qu’un pectoral, dont j’avais constaté qu’ils n’appartenaient pas à ce souverain. En réalité, nous nous approchons à grand pas du fait que pratiquement tout le mobilier funéraire de Toutankhamon ne lui était pas destiné ! », poursuit Marc Gabolde, auteur d’un livre récent sur le plus célèbre des pharaons (Toutankhamon,  éditions  Pygmalion, 2015).

 C’est donc l’ensemble du mobilier funéraire précieux que Toutankhamon aurait usurpé ! L’archéologue se veut cependant indulgent avec le jeune souverain indélicat

. »Il ne faut pas oublier que les dix années que ce jeune roi a passées au pouvoir ont été riches en productions architecturales, textuelles et artistiques, trop souvent éclipsées par les merveilles et les mystères de sa tombe ».

Cartouche En Egypte antique, un cartouche (shenou) est un symbole hiéroglyphique de forme ovale, fermé par un nœud, qui contient le nom et la titulature du pharaon. L’identification des cartouches royaux fut un des éléments essentiels dans le processus de déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens par Jean-François Champollion (1790-1832).

http://www.sciencesetavenir.fr/

La mystérieuse mort de Champollion, l’homme qui décrypta les hiéroglyphes


L’Histoire, les biographies de personnages importants du passé sont sujet à être revu et corrigés. Comme la mort du père des hiéroglyphes qui croyait-on serait mort d’une infection due à un parasite, mais les symptômes semblent coller à une autre maladie grave et mortelle, mais sans preuve, cela demeure une théorie
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La mystérieuse mort de Champollion, l’homme qui décrypta les hiéroglyphes

 

Jean-François Champollion, lorsqu'il déchiffra les hiéroglyphes de la pierre de Rosette. © MARY EVANS/SIPA

Jean-François Champollion, lorsqu’il déchiffra les hiéroglyphes de la pierre de Rosette. © MARY EVANS/SIPA

Par Lise Loumé

Selon plusieurs théories, Jean-François Champollion serait mort d’une infection parasitaire contractée en Égypte. Mais un chercheur britannique dévoile une toute autre explication.

MYSTÈRE. Né en 1790, le français Jean-François Champollion est considéré comme l’un des plus grands linguistes de tous les temps. Il est le premier à être parvenu à déchiffrer les hiéroglyphes. Il meurt brutalement en 1832 à l’âge de 41 ans en France, après avoir passé une année en Égypte. Mais de quoi ? Difficile de le savoir puisqu’à l’époque, sa famille refuse toute autopsie.

Le Dr Hutan Ashrafian, médecin et chercheur de l’Imperial College de Londres, avance une nouvelle théorie : selon son étude récemment publiée dans la revue Clinical Neurophysiology, le père de l’égyptologie aurait été victime d’une sclérose latérale amyotrophique (SLA, encore appelée « maladie de Charcot »), une maladie neurologique due à la dégénérescence des neurones moteurs, cellules du cerveau et de la moelle épinière qui ont pour fonction de transmettre aux muscles les ordres donnés par le cerveau. De moins en moins sollicités, les muscles finissent par s’atrophier, jusqu’à la paralysie complète du patient.

Des symptômes caractéristiques de la maladie de Charcot

 

THÉORIES. À l’époque, le décès de Champollion est attribué à une attaque, liée à un épuisement professionnel. Par la suite, une deuxième hypothèse fut évoquée : l’égyptologue serait décédé des conséquences d’une bilharziose, maladie infectieuse provoquée par des vers parasites présents dans certaines eaux douces des zones tropicales. Mais pour le chercheur britannique, cette théorie n’est pas crédible.

« Lors de son séjour d’un an en Egypte, il n’est mentionné nulle part dans les écrits de l’époque et les ouvrages de référence sur Champollion qu’il ait contracté une maladie infectieuse et qu’il ait souffert de fièvre ou de troubles du système lymphatique (ndlr : des symptômes caractéristiques d’une maladie infectieuse) », explique t-il dans son étude.

En revanche, plusieurs symptômes apparus dans les dernières années de sa vie corroborent la théorie de la SLA, selon lui. 

« Avant son voyage en Égypte, en 1828, Champollion ressentait des faiblesses dans les bras, des spasmes et des crampes, l’empêchant par exemple d’écrire de longues lettres. Ces symptômes se seraient même aggravés à son retour à Paris en 1829 », décrivent-ils.

De plus, il aurait éprouvé des difficultés d’élocution lors des conférences qu’il donnait en tant que professeur d’égyptologie, et aurait développé une toux sévère due à des infections pulmonaires récurrentes. Des symptômes qui peuvent se développer dans le cas d’une SLA.

Victime du syndrome d’enfermement

 

Mais le plus flagrant pour le chercheur se déroule quelques semaines avant la mort de Champollion : celui-ci aurait présenté les caractéristiques du syndrome d’enfermement (« locked-in syndrome« ) et du syndrome pseudobulbaire, c’est-à-dire des rires ou des pleurs incontrôlables. Deux symptômes souvent présents chez les personnes atteintes de SLA.

GOUTTE. Enfin, le médecin n’évoque pas de goutte (forme particulière d’arthrite qui provoque des crises récurrentes de vives douleurs à une ou quelques articulations), comme cela a été évoqué par des recherches précédentes, mais plutôt des fasciculations (brèves secousses musculaires involontaires), qui pourraient aussi être une conséquence de la SLA.

« En conclusion, au vu de tous ces symptômes, et de son jeune âge lors de son décès, Champollion est probablement mort des suites d’une sclérose latérale amyotrophique », juge t-il.

Un autre diagnostic est probable, selon cette étude : la maladie du neurone moteur, une affection neurologique dégénérative très grave, mais bien plus rare que la SLA. Bien que l’auteur conclue :

« c’est un génie de plus touché par cette maladie », il manque tout de même quelques preuves formelles d’une perte de capacités cognitives, ou encore d’antécédents familiaux, pour valider sa théorie.

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Les congés-maladie des anciens Egyptiens


Dans l’antiquité égyptienne, les ouvriers avaient-ils une sorte d’assurance salaire pour une absence au travail ? Il semble que oui, mais pas tous ! Certains privilégiés qui étaient malades pouvaient recevoir certaines compensations malgré la pression que le travail soit vite terminé
Nuage

 

Les congés-maladie des anciens Egyptiens

 

Deir el-Médineh - Anne Austin

Deir el-Médineh – Anne Austin

Nicolas Constans

Sans pitié, le pharaon pour les travailleurs à son service ? Non, la main de fer savait parfois enfiler un gant de velours, selon les travaux d’une anthropologue américaine.

Les maladies mortelles, les blessures, on les connaît. Les archéologues les décèlent en scrutant les os des squelettes ou les momies. Mais qu’en est-il des petites maladies des Egyptiens ?  Les rhumes, les grippes, les diarrhées ? Quel était le degré de tolérance de la société égyptienne vis-à-vis de ces affections, mineures certes, mais capables de faucher provisoirement un travailleur ?

La question peut sembler insoluble, tant ces maladies sont difficiles à mettre en évidence dans des populations anciennes. Elles ne laissent généralement pas de traces sur les os. Les généticiens ne se mettent pas en frais pour identifier l’ADN de microbes aussi bénins. Les quelques traités médicaux égyptiens semblent en mentionner quelques-unes, sans aller plus loin qu’une rapide description des symptômes et des remèdes. Mais une jeune chercheuse en contrat avec l’université de Stanford aux Etats-unis, Anne Austin, a trouvé un moyen de s’en faire une petite idée. Elle s’est penchée sur… les mots d’absence de travailleurs égyptiens vivant entre 1300 et 1000 ans av. J.-C. environ, à Deir el-Médineh, près de Louxor, sur la rive ouest du Nil.

Corpus de papyrus

A l’époque, il y a belle lurette que l’habitude de construire des pyramides s’est perdue. C’est au fond des vallées que descendent les ouvriers pour creuser dans le rocher des Ramsès, Toutankhâmon, et autres pharaons. A la suite de dizaines d’égyptologues, Anne Austin s’est plongée dans l’important corpus de papyrus et d’inscriptions découverts dans le village qui logeait peintres, scribes, dessinateurs et carriers qui travaillaient à la construction de ces tombes, dans la vallée des rois. Une paperasse imposante où le zèle administratif de l’Etat égyptien s’exprime pleinement, voire peut-être un peu trop, si l’on en croit le lieu où elle a été découverte : les ordures du village.

Les dizaines d’égyptologues qui s’y sont penchés depuis le début du XXe siècle, eux, n’ont pas boudé leur plaisir : la vie quotidienne de cette communauté d’ouvriers et d’artisans est sans doute l’une des mieux connues de l’ancienne Egypte. La richesse de cette documentation fait qu’aujourd’hui, les scientifiques en découvrent encore de nouvelles facettes. C’est ce qu’a fait Anne Austin.

Deux mille « mots d’absence »

Elle a analysé plus de deux mille « mots d’absence », des tessons sur lesquels sont inscrits la date à laquelle un ouvrier ou un artisan n’était pas allé travailler. Dates qu’il lui a fallu ensuite convertir dans notre calendrier, ce qui n’est pas sans ambiguïtés − la question de savoir, par exemple, si les Egyptiens connaissaient les années bissextiles n’étant pas tranchée. En général, les scribes notaient les raisons de l’absence (en déplacement − le plus souvent −, malade/blessé dans un tiers des cas). Mais ils ne précisent que rarement les causes de la maladie, ou alors de manière extrêmement laconique.

Pas moyen de savoir exactement de quelle maladie les travailleurs du village souffraient. Il est possible d’imaginer que les absences les plus courtes correspondaient sans doute souvent à des petites maladies infectieuses. Deux indices laissent d’ailleurs penser que c’était peut-être bien le cas. C’est d’abord le caractère saisonnier des infections : à Deir el-Médineh, la proportion de malades parmi les absents est maximum en avril-mai. Mille ans plus tard, dans la même région alors dominée par les Romains, c’était toujours le cas, selon une étude datant d’il y a quelques années. Or ce pic en avril-mai est précisément celui causé par les maladies infectieuses, dans l’Egypte moderne (avant la construction des grands barrages sur le Nil au cours du XXe siècle qui ont profondément bouleversé l’environnement de l’Egypte et le cycle des maladies infectieuses).

« Les arguments me semblent solides », explique Ben Haring, de l’université de Leyde aux Pays-Bas.

Un autre indice vient de l’analyse d’une des rares périodes où il est possible de suivre les absences de mêmes ouvriers sur plusieurs semaines consécutives. Elle semble signer un épisode de contagion infectieuse. Comme dans une sorte de mini-épidémie, la maladie d’un premier ouvrier semble en effet se propager à un nombre croissant de collègues, finissant même par toucher le médecin appelé auprès de l’un d’eux.

Pas de retenue sur salaire

Cloués au lit, tous ces malades ne pouvaient donc aller travailler. Mais alors, que leur arrivait-il donc ? Rien ! Une journée d’absence n’entraînait pas de retenue sur leur salaire. C’est ce que montre l’analyse des registres de paie tous les mois. Bref, les travailleurs de Deir el-Médineh semblent bénéficier d’authentiques congés-maladie, voire d’un genre de prise en charge par l’Etat : certains d’entre eux tenaient en effet le rôle de médecins ou d’assistants, payés par des rations supplémentaires. L’Etat leur octroyait des jours pour préparer les remèdes et soigner leurs collègues.

Bien sûr, il s’agit peut-être d’un régime de faveur. Tous ces ouvriers et artisans n’étaient pas n’importe qui. La construction d’une tombe royale requérait des artisans aux compétences rares, parfois lettrés, qui étaient bien traités. L’Etat égyptien leur fournissait un salaire en nature, et leur allouait une domesticité pour fabriquer leur farine, notamment. Ils avaient femmes et enfants avec eux dans leur village.

Un intérêt bien compris

Mais il s’agit vraisemblablement d’un intérêt bien compris, plutôt que la manifestation d’un hypothétique Etat-providence. Car le but était avant tout d’achever la tombe dans les délais. Par des visites répétées du chantier et l’attribution de primes, le vizir maintenait une pression certaine pour que les ouvriers y parviennent.

Des exemples de cette exigence apparaissent ça et là entre les lignes des textes. C’est le cas une fois, quand l’équipe chargée de la partie gauche de la tombe a pris du retard sur celle de droite, à cause de la maladie de l’un des leurs. Visiblement inquiet, l’un des dessinateurs de la première équipe recherche en toute hâte quelqu’un pour l’aider à rattraper le retard, lui offrant la moitié de son salaire en échange. Une autre fois, un ouvrier, malade, tente coûte que coûte d’accomplir sa tâche. Par deux fois il descend dans la vallée, et par deux fois il est totalement incapable de travailler. Enfin contraint au repos, il ne peut revenir que dix jours plus tard.

La pénibilité du travail se reflète aussi dans les squelettes de ces travailleurs, enterrés à Deir el-Médineh. Des restes des ouvriers qui travaillaient là indiquent que beaucoup d’entre eux souffraient d’arthrite, dans les genoux et les chevilles surtout. Ce qui s’explique. Car tous les jours, les ouvriers et artisans descendaient le matin dans le fond de la vallée des rois et remontaient dans leurs huttes le soir, soit l’équivalent d’un immeuble de 36 étages. A la fin de la semaine, ils faisaient un chemin encore plus long pour rejoindre femmes et enfants au village. La chercheuse a également mis en évidence chez un ouvrier un cas d’ostéomyélite, une infection de l’os causée par une infection du sang. Alors qu’une telle pathologie requiert l’immobilisation immédiate du membre touché, l’homme a visiblement continué à travailler. La pression était trop forte.

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