Comme si vous aviez 85 ans


Je trouve ce procédé intéressant, qui pourrait être expérimenté dans le domaine de la santé, et même ceux qui sont en contact de près et d loin avec des personnes âgées, sans parler que cela pourrait conscientiser les plus jeunes pour prendre des bonnes habitudes très tôt
Nuage

 

Comme si vous aviez 85 ans

 

exosquelette-Genworth-ensemble

PHOTO : GENWORTH

Un texte d’Alain Label;e

Que diriez-vous de vivre comme si vous aviez 85 ans pendant quelques instants? C’est en quelque sorte ce que propose l’expérience américaine Genworth R70i, qui a recours aux dernières innovations technologiques pour y arriver. L’objectif : permettre aux utilisateurs de rencontrer leur personne vieillissante afin de les faire réfléchir à la façon dont ils prennent soin de leurs corps, mais aussi à la façon dont ils traitent les personnes âgées autour d’eux.

Pour ce faire, vous devrez vous vêtir d’une combinaison de simulation de l’âge. Il s’agit d’un exosquelette conçu par l’entreprise Genworth, qui a la capacité de faire ressentir aux utilisateurs les effets de la vieillesse sur leur propre corps.

Il simule, entre autres :

Des problèmes de vision à l’aide de caméras munies d’un système de vision de la réalité augmentée recréant les effets du glaucome, de la cataracte, de la dégénérescence maculaire et des corps flottants

Genworth

PHOTO : GENWORTH

Une ouïe diminuée grâce à un casque et à des microphones simulant une perte auditive, des acouphènes, et l’aphasie.

Genworth

PHOTO : GENWORTH

Des articulations affaiblies à l’aide de capteurs et de logiciels télécommandés qui limitent l’amplitude des mouvements.

Genworth

PHOTO : GENWORTH

Des problèmes arthritiques et des pertes musculaires grâce à des commandes réglables qui modifient la dextérité et la capacité à accomplir des tâches quotidiennes.

Genworth

PHOTO : GENWORTH

En outre, le gain de poids peut également être simulé et combiné avec des jointures affaiblies.

Selon ses créateurs, l’expérience montre l’importance de la réflexion sur les besoins de soins de longue durée, mais ouvre aussi un dialogue sur le vieillissement  et permet de déclencher l’empathie des jeunes envers les personnes âgées, qui subissent ces pathologies au quotidien.

La combinaison a quand même des limites. Elle ne peut simuler l’incontinence ni des maladies neurodégénératives comme l’alzheimer et le parkinson, souvent associées au vieillissement.

 

http://ici.radio-canada.ca/

Chanter quand on perd les mots


Une merveilleuse façon, je pense, de permettre aux personnes aphasiques de se sentir accepter dans leur handicape tout en permettant de réapprendre a parler grâce a la répétions de cette chorale et retrouver les mots oubliés
Nuage

 

Chanter quand on perd les mots

 

Une vingtaine de personnes aphasiques, membres de la chorale des personnes aphasiques, répètent, à Montréal.

Par Lydia Labbé-Roy | Agence QMI

Ils ne parlent pas, ils cherchent leurs mots et pourtant, ils chantent. Chaque semaine, une vingtaine de personnes aphasiques se réunissent dans une chorale adaptée pour eux.

Tous en chœur, ils entament : «C’est beau la vie». Après quelques paroles, deux ou trois chanteurs s’arrêtent. Ils n’arrivent pas à prononcer un mot. Mais la musique et le chœur continuent. Ils passent au mot suivant, comme si de rien n’était.

L’aphasie est une des conséquences d’un accident vasculaire cérébral (AVC), d’une tumeur au cerveau ou d’une embolie.

«Ce sont souvent des gens comme tout le monde qui font un AVC. Une veine bloque dans la région du langage, dans le cerveau, et ils perdent l’usage de la parole», a expliqué Louise Bourbonnais, directrice générale de l’Association québécoise des personnes aphasiques (AQPA).

 Cette condition peut toucher les gens de tous âges, de tous les sexes et de toutes les ethnies.

La chorale se réunit une fois par semaine pour répéter pendant deux heures. La répétition est d’ailleurs essentielle pour le réapprentissage des mots chez les personnes aphasiques.

«Quand on chante, on répète beaucoup. C’est comme si on jouait un tour au cerveau, indique Christine Cantin, directrice et animatrice de la chorale. Par contre, les gens ne pourraient pas vraiment dire tout ce qu’ils voudraient en chantant. C’est vraiment le fait de répéter qui fait que ça devient plus facile pour l’émission de la parole.»

Les membres de la chorale réussissent à passer par dessus leur handicap grâce, entre autres, au rythme de la musique.

«Quand on chante, l’harmonie nous entraîne. On n’a pas le choix, on avance. Il peut arriver qu’un mot passe tout droit. Mais ils vont embarquer sur l’autre et ils vont continuer», a expliqué Christine Cantin.

Les personnes aphasiques exclues

 

«Une personne aphasique est isolée dû au fait qu’elle ne parle pas. Souvent, leur propre famille ne sait pas vraiment comment les inclure, donc elle les exclut sans s’en rendre compte», a mentionné Louise Bourbonnais. Elle ajoute que la chorale «est une place où ils se sentent inclus. Ça contribue à leur bien-être et à leur plaisir de vivre.»

Le cadre de la chorale leur permet de dépasser leurs limites.

«Une chorale, qu’elle soit pour les aphasiques ou non, c’est beaucoup d’inclusion et de respect des autres. Cela nous donne l’ambiance idéale pour permettre à ces gens de se dépasser en mettant de côté leur gêne et leurs peurs», a constaté Christine Cantin.

http://tvanouvelles.ca

Quand le cerveau nous fait changer de langue, d’accent ou de personnalité


L’aphasie a de curieuses répercussions sur le cerveau .. cela peut aller jusqu’a parler couramment une langue étrangère longtemps oublié ou  avoir un accent soudain …
Nuage

 

Quand le cerveau nous fait changer de langue, d’accent ou de personnalité

 

Image 3-D d'un cerveau humain

Image 3-D d’un cerveau humain PURESTOCK / SIPA

INTERVIEW – Michel Poncet, neuropsychiatre, explique à «20 Minutes» les mystères de l’aphasie et de ses dérivés…

 

Un Britannique s’est mis subitement à parler uniquement gallois après avoir subi une attaque cérébrale, alors qu’il n’avait plus pratiqué cette langue depuis l’enfance. Ce phénomène, qui est loin d’être le premier du genre, est un nouveau cas d’aphasie. Michel Poncet, neuropsychiatre, qui a travaillé sur le sujet à l’hôpital de la Timone, à Marseille, explique à 20 Minutes comment on peut se mettre subitement à parler une autre langue que la nôtre.

Comment expliquer ce phénomène?

Après un accident vasculaire cérébral (AVC), on constate que des patients sont aphasiques, c’est-à-dire qu’ils ne parlent plus ou plus correctement leur langue. Leur nouvelle langue n’est pas une langue qui n’existe pas, mais cela peut être une langue qu’ils ne parlaient plus. Cela s’explique par le fait que les langues ne sont pas toutes localisées au même endroit dans le cerveau. Parfois, elles ne se trouvent même pas dans le même hémisphère. A chaque apprentissage d’une langue, c’est un nouveau système du cerveau qui est impliqué.

Pourquoi certaines langues restent et pas d’autres?

Celles qui restent sont les langues qui ont résisté à l’AVC parce que les parties touchées n’étaient pas critiques pour celles-ci. Même si en général la langue maternelle est très résistante, j’ai l’exemple d’un patient d’origine corse qui s’est mis à parler corse, pas parfaitement car il ne le pratiquait plus depuis l’enfance, mais il ne parlait plus français, il n’avait plus les mots. Comme ce Gallois.

Peut-on en arriver à parler une langue jamais pratiquée avant?

Non, c’est inconcevable. Pour avoir acquis beaucoup de choses d’une langue, cela implique de la matière cérébrale, que ce soit dans la tête. Si cela n’a pas été intégré par le cerveau, il n’y a ni esprit, ni langage.

Qu’en est-il des accents étrangers que des personnes prennent après un accident?

Les accents, c’est un peu différent mais tout aussi extraordinaire. C’est un problème de motricité des actes de parole, qu’on appelle l’aphasie motrice. Elle provoque une suppression de la parole puis, quand on récupère un peu, on parle avec un pseudo-accent en réalité qui, pour un patient français, peut ressembler à l’accent anglais ou allemand. Le premier cas célèbre d’aphasie motrice est celui qui a touché un patient en 1861. Il ne pouvait dire plus que «tant tant». A sa mort, son cerveau a été nécropsié par Paul Broca qui a repéré la lésion.

Et les cas de changements brutaux de personnalité?

Cela n’intervient pas dans le cadre de l’aphasie. Il s’agit ici de lésions traumatiques frontales ou de démences fronto-temporales soit des maladies dégénératives du cerveau (de la même famille que la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson). Elles ne touchent pas le langage mais la relation au monde. Par exemple, un catholique pratiquant va devenir un athée militant, un homme rustique va soudain se passionner pour l’art. Cela peut aller loin, provoquant également un changement d’orientation sexuelle ou d’alimentation.

Y a-t-il d’autres types d’aphasies connus?

On peut évoquer le cas de personnes qui parlent une autre langue en dormant. Là encore, c’est une langue qui est connue ou a été au moins pratiquée dans le passé. Mais ici, c’est le sommeil qui agit, c’est un autre mode de fonctionnement.

Ces phénomènes sont-ils permanents, comment les soigner?

Dans le cas des maladies dégénératives, oui, cela s’installe très progressivement et s’aggrave, aboutissant à la déchéance absolue. On ne sait toujours pas le traiter aujourd’hui. Pour les aphasies, c’est très différent. Avec une rééducation, le patient récupère son langage en quelques mois, mais certains patients restent aphasiques toute leur vie.

Outre les AVC et les traumatismes crâniens, d’autres types d’accidents peuvent-ils provoquer une aphasie?

Toute blessure cérébrale qui se trouve dans la zone du langage peut la provoquer: une hémorragie, une tumeur ou encore un abcès cérébral.

Propos recueillis par Corentin Chauvel

http://www.20minutes.fr/