Combien faut-il d’humains dans un vaisseau spatial pour aller coloniser une autre planète?


Combien de personnes pour aller coloniser l’espace tout en tenant compte des risques une surpopulation pendant le voyage et la consanguinité, ainsi que les maladies, contaminations, catastrophe. Comment transporter ces personnes avec l’alimentation nécessaire en ajoutant des serres pour des cultures, et même des animaux. Sans parler du transport qui dura des centaines d’années pour se rendre à une destination.
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Combien faut-il d’humains dans un vaisseau spatial pour aller coloniser une autre planète?

 

Vue d'artiste de l'intérieur d'un cylindre O'Neill, un projet d'habitat spatial théorique proposé dans les années 1970 | NASA Ames Research Center via Wikimedia Commons License by

Vue d’artiste de l’intérieur d’un cylindre O’Neill, un projet d’habitat spatial théorique proposé dans les années 1970 | NASA Ames Research Center via Wikimedia Commons License by

Frédéric Marin

En l’état actuel de la science, seul un équipage se reproduisant durant le trajet spatial de plusieurs centaines d’années pourrait avoir des chances d’arriver à destination.

En 1995, les astrophysiciens Michel Mayor et Didier Quelozm découvraient la toute première exoplanète orbitant autour d’une étoile autre que notre Soleil: 51 Pegasi b. La découverte de ce monde extraterrestre inaugura la quête d’un monde habitable pouvant abriter la vie.

Vingt-trois ans plus tard, le nombre d’exoplanètes à l’existence confirmée dépasse les 3700; la possibilité de trouver un monde semblable au nôtre se rapproche.

Destination Proxima Centauri b

La détection récente de Proxima Centauri b, l’exoplanète la plus près de la Terre que nous puissions trouver, puisqu’elle orbite autour de l’étoile la plus proche de notre Soleil, ouvre une autre possibilité intéressante pour nous autres, habitants de la planète Terre.

Ce corps céleste très probablement rocheux et ayant une masse proche de celle de notre planète est d’un très grand intérêt, car sa température d’équilibre implique que l’eau pourrait être liquide à sa surface.

Située à 1.295 parsecs (40.000 milliards de kilomètres), Proxima Centauri b est une destination idéale. Un court voyage interstellaire ayant pour but l’exploration et la colonisation est théoriquement possible: nous pourrions ainsi implanter l’espèce humaine sur une autre planète.

Vue d’artiste de Proxima Centauri b | ESO / M. Kornmesser via Wikimedia Commons

Mais même si une fusée pouvait se propulser à un pour cent de la vitesse de la lumière, vitesse déjà bien plus rapide que celle de nos engins spatiaux habités actuels, le voyage vers Proxima Centauri b durerait plus de 423 ans.

La solution des navires géants autonomes

Dans ces conditions, pas de voyage vers les exoplanètes possible dans le temps d’une vie humaine. Les chercheurs doivent donc trouver une solution pour que l’équipage survive des centaines d’années dans l’espace lointain.

Pourrait-on, par exemple, congeler les corps? Malgré les avancées dans le domaine, les technologies de cryogénie ne sont pas encore viables: une fois les cellules congelées, des cristaux de glace se forment au niveau des parois cellulaires (vitrification), menant à la destruction du corps une fois qu’il est réchauffé.

Quid alors de l’hibernation? Des scénarios d’animation suspendue, où les fonctions physiologiques des membres d’équipage sont ralenties jusqu’à l’arrivée du vaisseau, doivent encore être explorées.

Une autre hypothèse est celle d’une maternité volante, où des embryons humains en phase précoce chouchoutés par des robots mûriraient tranquillement jusqu’à destination. Le problème majeur est l’absence de parents humains pour élever les enfants. Et il n’y a en outre jamais eu de population entièrement issue de la fécondation in vitro: il n’est peut-être pas souhaitable, dans ces conditions, que la mission s’appuie sur cette méthode.

La meilleure option pourrait être de compter sur des navires géants autonomes, qui voyageraient dans l’espace pendant que leur population serait active. On vivrait et on mourrait à bord, jusqu’à arriver à destination.

Plusieurs idées de structures et de conceptions ont été présentées dans le recueil de textes Islands in the Sky: Bold New Ideas for Colonizing Space en 1996, mais leurs hypothèses mathématiques et statistiques ne sont plus adaptées à notre technologie actuelle.

Un équipage de 150 à 44.000 membres

L’anthropologue John Moore a été le premier à utiliser un outil ethnographique dénommé Ethnopop pour estimer numériquement le nombre minimum de personnes pour un voyage multigénérationnel.

Ethnopop simule la situation matrimoniale et démographique de petits groupes de colons et utilise des modules externes pour créer épisodiquement des épidémies et des catastrophes. Mais ces modules n’ont jamais été utilisés dans le contexte d’un vol spatial, puisque le programme a été conçu pour calculer et analyser les migrations historiques des premiers groupes humains.

Considérant un voyage spatial où l’immigration et l’émigration sont impossibles, Moore a conclu qu’une mission de 200 ans devrait avoir un équipage initial de 150 à 180 personnes.

Selon lui, l’équipage devrait être jeune et autorisé à ne procréer que tardivement durant le cycle de reproduction des femmes, afin de retarder l’apparition de la première génération aussi longtemps que possible. Ces conditions permettent d’éviter une surpopulation et un taux élevé de consanguinité.

Des calculs plus récents réalisés par l’anthropologue Cameron Smith tendent à réviser ces chiffres à la hausse. Selon lui, un équipage initial de 14.000 à 44.000 membres est bien plus optimisé pour assurer une transmission saine du patrimoine génétique humain.

Selon son étude, un équipage de 150 personnes serait toujours au bord de l’extinction dans le cas d’une catastrophe de grande ampleur. Smith préconise un échantillon génétique initial beaucoup plus important, ce qui se traduit par de plus grands équipages.

La variation importante de l’estimation de la taille minimale est due aux hypothèses sous-jacentes utilisées par l’auteur, qui a calculé le nombre de colons arrivant à destination en utilisant une approche statistique simple.

Il semble que l’estimation d’un nombre optimal pour la population initiale est difficile, même sans prendre en compte les effets psychologiques que la perte de la planète mère peut avoir sur l’équipage.

Les calculs du projet Heritage

C’est dans ce contexte qu’en 2017, j’ai créé Heritage, un nouvel outil statistique de simulation de type Monte-Carlo. La physicienne des particules Camille Beluffi, l’astrophysicien Rhys Taylor et l’ingénieur en recherche et développement Loïc Grau sont aujourd’hui associés à cette initiative, qui vise à fournir des simulations réalistes en vue de l’exploration spatiale future.

Notre projet est multidisciplinaire: il utilise en autres l’expertise de physiciens, d’astronomes, d’anthropologues, d’ingénieurs en aéronautique, de sociologues et de médecins.

Heritage est le premier code entièrement dédié au calcul de l’évolution probabiliste d’un équipage à bord d’un navire interstellaire. Il doit permettre, entre autres, de savoir si un groupe humain avec une taille proposée peut survivre plusieurs générations sans aucun stock artificiel de matériel génétique supplémentaire.

La détermination de la taille minimale de l’équipage est, on l’a compris, une étape essentielle dans la préparation de toute mission multigénérationnelle, affectant les ressources et le budget requis pour une telle entreprise, mais ayant également des implications sociologiques, éthiques et politiques. Ces éléments sont essentiels pour étudier la création d’une colonie autosuffisante, afin que des humains puissent établir des implantations planétaires.

Vue d’artiste de l’intérieur d’un Tore de Stanford, un design imaginé en 1975 par la Nasa pour la colonisation spatiale | NASA Ames Research Center via Wikimedia Commons

Les premiers résultats de notre collaboration ont été publiés dans le Journal of the British Interplanetary Society, et un autre article est sous presse. Une présentation publique de nos travaux a été proposée durant le colloque Transmission, à Strasbourg, lors de laquelle nous avons montré que les chiffres d’équipages proposées par Moore et Smith ne peuvent être viables sur des voyages de très longue durée.

Il s’agit de déterminer les principes et règles de vie nécessaires pour qu’un équipage de la plus petite taille possible puisse assurer une mission multigénérationnelle viable et résistante à l’apparition de catastrophes et maladies graves.

Le code est actuellement en train d’être développé pour pouvoir prédire les besoins nutritionnels de l’équipage et déterminer la surface nécessaire à réserver à une agriculture spatiale à l’intérieur même du vaisseau; les serres hydroponiques sont probablement les meilleures options actuelles. Nos calculs donneront bientôt des contraintes sur la taille minimale d’un vaisseau.

Les premières études étayées d’exploration spatiale commencent à peine à voir le jour. Le sujet est encore vaste et de nombreux facteurs humains, spatiaux, culturels, psychologiques ou sociaux doivent être inclus dans le code informatique. La minutie est indispensable si nous voulons que notre espèce puisse investir de nouveaux mondes extrasolaires.

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Le Saviez-vous ► Le 3 novembre 1957, la chienne Laïka était envoyée dans l’espace


Il y a 60 ans aujourd’hui, le premier animal envoyé dans l’espace par l’URSS pour montrer leur supériorité sur les Etats-Unis en quête spatiale est une chienne n’appartenant à personne. L’entraînement pour un animal était assez drastique, même, je dirais de la cruauté animale. Elle n’a pas survécu à cause des radiations solaires et elle est morte de déshydratation
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Le 3 novembre 1957, la chienne Laïka était envoyée dans l’espace

 

Laïka

Laïka a décollé le 3 novembre 1957 depuis le Kazakhstan.

© TASS / AFP

Il y a 60 ans, jour pour jour, l’URSS envoyait la chienne Laïka dans l’espace. Un voyage sans retour.

« Je lui ai demandé de nous pardonner et j’ai pleuré en la caressant une dernière fois », se souvient Adilia Kotovskaïa, biologiste russe.

 Le lendemain, le 3 novembre 1957, la chienne Laïka (qui signifie « aboyer » en russe), âgée de 3 ans, s’envolait pour un voyage sans retour et devenait le premier être vivant envoyé dans l’espace. Ainsi, un mois après la mise en orbite du premier Spoutnik soviétique, le deuxième satellite artificiel de l’Histoire décolle vers l’espace avec l’animal depuis le futur cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan. Laïka, ramassée dans les rues de Moscou, ne survivra que quelques heures à son périple, la technologie pour la récupérer étant encore inexistante.

Des chiens entraînés dans des capsules pressurisées

Pour le numéro un soviétique de l’époque, Nikita Khrouchtchev, l’objectif était de montrer la supériorité de l’URSS sur les Etats-Unis juste avant les commémorations du 40e anniversaire de la Révolution bolchevique, le 7 novembre.

 « Ses neuf tours de la Terre ont fait de Laïka le premier cosmonaute de la planète, sacrifié au nom du succès de futures missions spatiales », souligne Adilia Kotovskaïa, aujourd’hui âgée de 90 ans, toujours fière d’avoir contribué à entraîner les animaux pour les missions spatiales.

La biologiste se souvient que des chiens, tous récupérés dans la rue, avaient été envoyés auparavant à des altitudes suborbitales pour des durées de quelques minutes « pour vérifier qu’il était possible de survivre dans l’apesanteur ».

« Il fallait désormais en envoyer un dans l’espace », raconte-t-elle à l’AFP à Moscou. Pour s’habituer au vol spatial dans une capsule pressurisée de 80 centimètres de long, les chiens avaient été placés dans des cages de plus en plus petites, se souvient la scientifique. Ils passaient par une centrifugeuse simulant l’accélération subie au décollage d’une fusée, étaient soumis à des bruits imitant l’intérieur d’un vaisseau et étaient nourris avec des « repas spatiaux » sous forme de gelée. « 

On sélectionnait des chiennes, parce qu’elles n’ont pas besoin de lever la patte pour uriner et ont donc besoin de moins de place que les mâles, et bâtardes parce qu’elles sont plus débrouillardes et peu exigeantes », explique la spécialiste, aujourd’hui à la tête d’un laboratoire à l’Institut des problèmes médico-biologiques à Moscou.

D’un coup, la température dans la capsule grimpe

Le 3 novembre 1957, le lancement du Spoutnik avec Laïka « ne laissait rien présager de mauvais », se souvient Adilia Kotovskaïa.

 « Certes, lors de la montée de la fusée, le rythme cardiaque de Laïka a augmenté considérablement ».

Au bout de trois heures la chienne a récupéré son rythme normal. Mais tout à coup, après la neuvième rotation autour de la Terre, la température à l’intérieur de la capsule de Laïka commence à augmenter et dépasse 40°C, faute de protection suffisante contre les radiations solaires.

La chienne meurt alors en quelques heures à cause de la déshydratation. Cependant, la radio soviétique a continué malgré tout à publier des rapports quotidiens sur « la bonne santé de Laïka », devenue héroïne planétaire. Selon la version officielle, longtemps soutenue par Moscou, Laïka a trouvé la mort grâce à un poison qu’elle a reçu avec sa nourriture pour éviter une mort douloureuse lors du retour de l’engin dans l’atmosphère.

Le 19 août 1960, un vol spatial ramène vivantes deux chiennes envoyées dans l’espace, Belka et Strelka suivi en 1961 par le Soviétique Iouri Gagarine. Trois ans plus tard, le 18 octobre 1963, une chatte nommée Félicette décolle depuis la base d’Hammaguir, au Sahara à bord d’une fusée Véronique.

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Le Saviez-Vous ► La France a envoyé le premier chat dans l’espace, et tout le monde l’a oublié


Tout le monde connaît le chien Laïka ce premier être vivant mis en orbite autour de la Terre. Il est mort en orbite dans la fusée Spoutnik 2. Alors que le premier félin était Félicette, une chatte qui a effectué un vol spatial et revenue vivante de cette expérience. Ce qui aide a accepter ce genre d’expérience, est qu’elle ne semblait pas être affectée, elle était en bonne santé et calme
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La France a envoyé le premier chat dans l’espace, et tout le monde l’a oublié

 

 

Ina.fr

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Repéré par Jean-Laurent Cassely

Repéré sur Gizmodo

L’histoire passionnante de Félicette.

 

C’est un épisode relativement peu connu de l’histoire de la conquête spatiale sur laquelle revient le site Gizmodo. Et il a des allures de séquence sortie d’un OSS 117. Ses protagonistes: la chatte Félicette et la fusée Véronique, lancées depuis la base de Colomb Bacar à Hammaguir dans le Sahara algérien le 18 octobre 1963 par l’armée française.

L’objectif du Centre d’études et de recherches de médecine aérospatiale (Cerma) était d’étudier le comportement de l’animal durant la dizaine de minutes dont cinq en absence de gravité, qu’il aura passées en vol.

Un documentaire archivé par l’INA a immortalisé les conditions dans lesquelles les chercheurs avaient sélectionné Félicette. La chatte faisait partie d’un groupe de quatorze, qui pendant plusieurs mois ont été entraînées et testées: une à deux heures enfermées dans une boîte chaque jour dans une cabine qui simulait les bruits de la fusée, et même des séances traumatisantes de centrifugeuse, le tout avec des électrodes plantées dans le crâne. Six chattes furent présélectionnées la veille du vol, choisies pour leur calme pendant les épreuves et, le jour J, Félicette devint l’élue.

Cet oubli relatif dans lequel l’astrochatte est tombée pourrait s’expliquer selon l’historien de la conquête spatiale Robert Pearlman, interrogé par Gizmodo, par l’absence d’une suite glorieuse aux tentatives françaises de se faire une place dans la course entre Soviétiques et Américains. L’histoire de Félicette «ne mène pas à une histoire plus large», à l’inverse de la célébrissime chienne Laika, qui sera la première à voyager dans l’espace en 1957 à l’initiative de l’Union soviétique. Bien que dix Français –dont, tout récemment, Thomas Pesquet– aient voyagé dans l’espace, leurs missions se sont déroulées dans le cadre de coopérations internationales, à l’inverse des premières missions américaines ou soviétiques.

Héros sans nom

 

Selon le site de Patrick Roberts, qui écrit sur les chats célèbres, les chattes sélectionnées par le Cerma pour partir dans l’espace n’étaient pas nommées, afin d’éviter que le personnel ne s’y attache. Félicette aurait été baptisée après coup, peut-être par la presse, lors de son retour triomphal à Paris. Une légende veut qu’elle ait remplacée au pied levé Félix, un chat de gouttière qui s’était échappé juste avant le lancement de la fusée, mais il s’agit selon l’historien d’un mythe.

Après le vol de Félicette, une carte postale fut envoyée aux participants avec la mention:

«Merci pour votre participation à mon succès du 18 octobre 1963».

Source: site du CNES

Le 24 octobre de la même année, un autre chat lancé par l’armée aura moins de chance: la fusée s’écrasa avec son occupant, laissant à Félicette le titre de première, mais aussi d’unique félin à avoir effectué un vol spatial et à en être revenu vivant.

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Des jumeaux astronautes cobayes pour la NASA


Avec des jumeaux identiques, il me semble que cela serait plus vérifiable les conséquences des voyages dans l’espace sur le corps humain
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Des jumeaux astronautes cobayes pour la NASA

 

Scott Kelly (à droite) a passé une année... (PHOTOMONTAGE LA PRESSE)

Scott Kelly (à droite) a passé une année dans l’espace, tandis que Mark se trouvait sur Terre.

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Associated Press
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Les jumeaux astronautes Mark et Scott Kelly aideront la NASA à étudier les effets du vol spatial sur le corps humain.

L’agence spatiale américaine a annoncé vendredi que les deux frères participeront à 10 expériences différentes.

Craig Kundrot, le scientifique en chef adjoint du programme de recherche sur l’humain de la NASA, a déclaré par voie de communiqué que les frères Kelly offrent une occasion unique d’étudier deux personnes possédant la même génétique, et qui se sont trouvées dans des environnements différents.

Scott Kelly a ainsi passé une année dans l’espace, tandis que Mark se trouvait sur Terre.

La NASA espère que ces études pourront servir d’assises pour de futures initiatives de recherche.

Mark Kelly est le conjoint de l’ancienne représentante américaine Gabrielle Giffords, qui se remet d’un tir reçu en pleine tête en 2011 dans sa circonscription de Tucson, en Arizona.

Mme Giffords et son mari travaillent à un livre sur le contrôle des armes à feu.

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