Un chewing-gum raconte l’histoire de celle qui l’a mâchouillé il y a 5.700 ans


À partir d’écorce de bouleau chauffée, on peut faire de la gomme à mâcher, qui peut servir aussi pour coller des objets ou encore soigner un mal de dent. La gomme à mâcher qui nous intéresse, a été mâché il y a plus de 5 milles ans, et elle a garder après tout ce temps un génome humain au complet qui était ce cas-ci une femme. Ils savent ce qu’elle a mangé, et les scientifiques ont même pu distingués des agents pathogènes.
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Un chewing-gum raconte l’histoire de celle qui l’a mâchouillé il y a 5.700 ans


Nathalie Mayer
Journaliste

Lorsque vous mâchouillez un chewing-gum, vous y laissez un peu de votre salive. Et c’est aujourd’hui un « chewing-gum » vieux de 5.700 ans que des chercheurs ont analysé. Leurs travaux révèlent non seulement les origines de sa mâchouilleuse, mais aussi la couleur de ses yeux, les germes que sa bouche hébergeait et la composition de ses repas.

Il a été découvert lors de fouilles archéologiques effectuées par le Museum Lolland-Falster à Syltholm dans le sud du Danemark. Un « chewing-gum » qui a depuis été étudié par des chercheurs de l’Université de Copenhague (Danemark). 

« Syltholm est vraiment un site unique. Presque tout est scellé dans la boue, du coup, la préservation des restes organiques est phénoménale », explique dans un communiqué un coauteur de l’étude, Theis Jensen, chercheur à l’université de Copenhague.


Un génome humain ancien et complet récupéré : une première !

« Pour la première fois, un génome humain ancien et complet a été récupéré sur autre chose que des os ou des dents », explique à l’AFP Hannes Schroeder, également de l’Université de Copenhague. Cette « source très précieuse d’ADN ancien », en particulier pour les périodes où les restes humains se font rares, n’est autre qu’une pâte, noirâtre, obtenue à partir d’écorce de bouleau chauffée, « plus courante qu’on ne le pense, car elle se conserve assez bien ».

Son atout : avoir, à la préhistoire, été couramment mâchée. En attestent des empreintes de dents souvent retrouvées sur le brai de bouleau.

Le brai de boulot retrouvé Syltholm dans le sud du Danemark. © Theis Jensen, Université de Copenhague

Le brai de boulot retrouvé Syltholm dans le sud du Danemark. © Theis Jensen, Université de Copenhague

En étudiant l’ADN humain que le brai de bouleau contenait, les chercheurs ont pu établir que la personne qui l’avait mâché était une femme, probablement aux yeux bleus et dont la peau et les cheveux étaient foncés. Selon l’étude, la machouilleuse était génétiquement plus proche des chasseurs-cueilleurs d’Europe continentale que de ceux de Scandinavie centrale.

Des agents pathogènes, des noisettes et du canard

Par contre, les chercheurs avouent ne pas savoir exactement pourquoi, il y a 5.700 ans, cette femme a malaxé la pâte entre ses dents. Si parfois elle servait de colle — la mâcher permettait de la rendre malléable avant utilisation –, la pâte a aussi pu être utilisée pour soulager le mal de dents — car elle possède des vertus antiseptiques –, servir de brosse à dents, de coupe-faim ou simplement de chewing-gum.

Une reconstruction artistique du portrait de la femme qui a mâchouillé, il y a 5.700 ans, un « chewing-gum » découvert au Danemark. Les chercheurs l’ont surnommée Lola. © Tom Björklund, Université de Copenhague

Une reconstruction artistique du portrait de la femme qui a mâchouillé, il y a 5.700 ans, un « chewing-gum » découvert au Danemark. Les chercheurs l’ont surnommée Lola. © Tom Björklund, Université de Copenhague

Les chercheurs en ont également extrait de l’ADN de microbes oraux et de plusieurs agents pathogènes humains.

Principalement des espèces sans danger, « mais aussi certaines qui sont potentiellement très pathogènes comme le Streptococcus pneumoniae qui est la principale cause de pneumonie. Nous avons également récupéré l’ADN du virus Epstein-Barr responsable de la mononucléose infectieuse ».

« Cela peut nous aider à comprendre comment les agents pathogènes ont évolué et se sont propagés au fil du temps et ce qui les rend particulièrement virulents dans un environnement donné », explique Hannes Schroeder. La « gomme à mâcher » contenait également de l’ADN d’espèces végétales et animales comme celle de la noisette ou du canard laissant supposer qu’ils avaient été mangés peu de temps avant le mâchouillage.

CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Des chercheurs ont analysé une pâte noirâtre vieille de 5.700 ans, sorte de « chewing-gum » obtenu à partir d’écorce de bouleau chauffée.

  • Ils en ont tiré de précieuses informations relatives à la femme qui l’a mâchouillé.

  • Et à son mode de vie.

https://www.futura-sciences.com/

Vous pourriez avoir fait une mononucléose sans le savoir


Le virus Epstein-Barr, mieux connu sous le nom de mononucléose peut affecter une personne sans qu’elle le sache. C’est surtout à l’adolescence que cette maladie se manifeste. Elle peut être confirmée par une prise de sang. Il n’y a aucun antibiotique pour la mononucléose, seulement le repos qui peut durer des mois.
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Vous pourriez avoir fait une mononucléose sans le savoir

Vous pourriez avoir fait une mononucléose sans le

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Non, cette fatigue extrême n’est pas «normale».

  • Par Philippe Lépine

    Lors d’une mononucléose, certains sont cloués au lit pendant des jours, d’autres ne ressentent rien du tout. Pourtant, ils sont bel et bien infectés. Voici 13 choses à savoir sur la maladie du baiser, ou autrement dit l’infection au virus Epstein-Barr.

    1. Le virus se transmet par la salive.

    D’où son nom populaire: la maladie du baiser. Selon la virologue et chercheuse au CHU Saint-Justine, Carolina Alfieri, ça prend toutefois une quantité de salive importante.

    2. À 40 ans, de 90 à 95% de la population est porteuse du virus.

    On détectera certainement des anticorps contre le virus dans votre sang.

    3. Comme la varicelle, le virus Epstein-Barr est de la même famille de virus que l’herpès.

    Les herpèsvirus ou herpesviridae.

    Vous pourriez avoir fait une mononucléose sans le

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    4. Les symptômes de la mononucléose sont plus forts à l’adolescence ou au début de l’âge adulte.

    Environ 50% des infections ont lieu pendant l’enfance et les symptômes s’apparenteraient à ceux d’une grippe dans la plupart des cas ou passent carrément inaperçus

«Ils sont beaucoup plus importants et se ressentent plus longtemps de 15 à 25 ans. On ne sait pas encore pourquoi, mais probablement en raison d’un débalancement hormonal. Ça peut aussi dépendre de la génétique», note Dre Alfieri.

  • 5. On ne peut faire qu’une mononucléose infectieuse dans sa vie.

    6. Les hommes ont plus tendance à souffrir de symptômes pénibles liés à la mononucléose que les femmes.

    7. Les patients ayant fait une mononucléose sans le savoir risquent d’étirer leurs symptômes.

    Si vous ignorez les symptômes associés à la maladie (fatigue extrême, fièvre, mal de gorge, ganglions gonflés, perte d’appétit) puisque vous les ressentez de façon légère et continuez vos activités normalement, vous risquez de prolonger votre parcours symptomatique.

    Il est indiqué de faire un test sanguin rapidement dès l’apparition de symptômes anormaux.

«Ça se peut que la fatigue soit due à une autre maladie et il faut le vérifier», avertit la virologue Carolina Alfieri.

  • 8. Les symptômes de la mononucléose infectieuse peuvent durer jusqu’à un an.

    Selon Dre Alfieri, environ 10% des patients ont du mal à résoudre la maladie et peuvent souffrir de symptômes liés à la maladie pendant six mois, voire un an, sans raison précise. Certains doivent même cesser toute activité pendant cette période.

    «Si ça s’étire, que le patient a ignoré les symptômes trop longtemps, je lui conseillerais pendant au moins six mois de se reposer, d’éviter les situations stressantes et de manger comme il faut. Ça paraît dur, mais il faut prendre ça au sérieux.»

  • Donc, pas juste du repos les dimanches!

    Dans 1% des cas, la maladie peut persister pendant des années, affirme la virologue.

    9. La maladie se soigne sinon généralement en moins de dix jours.

    10. Les symptômes peuvent revenir nous hanter.

    «Le stress peut réactiver les symptômes de la maladie parfois plusieurs mois après la période symptomatique, mais c’est rare», remarque Dre Alfieri.

    11. On peut aussi en mourir.

    «Il y a des patients qui en meurent, mais leur décès est souvent lié à une autre pathologie génétique qui affecte leur système», fait savoir Dre Alfieri.

    12. Aucun antibiotique ou traitement antiviral ne peut soigner la maladie.

    La maladie nécessite qu’une longue convalescence. On peut sinon prendre de l’ibuprofène ou de l’aspirine pour calmer la fièvre

  • 13. Que vous ayez ressenti des symptômes ou non, si vous êtes infectés, vous devenez transmetteur du virus

https://quebec.huffingtonpost.

L’espace réactive des virus en dormance


Dernièrement, on parlait d’un virus dormant de l’herpès qui pourrait ce réactivé lors des voyages spatiaux. Maintenant, il semble qu’il y a d’autres virus comme la varicelle, mononucléose, zona et le virus Epstein-Barr, sans parler des autres risques pour la santé. Si les voyages dans l’espace sont possibles, il y a beaucoup de problèmes techniques et médicaux à résoudre
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L’espace réactive des virus en dormance

 

Représentation virtuelle du virus de l'herpès

Le virus de l’herpès Photo: iStock

Renaud Manuguerra-Gagné

Séjourner dans l’espace cause un stress important et entraîne des répercussions sur la santé. Or, ces changements corporels peuvent aussi profiter à des voyageurs clandestins : des virus en dormance, cachés dans les cellules de notre corps, sautent sur l’occasion pour se réactiver et se propager.

Devenir astronaute est un choix de carrière qui expose à une incroyable quantité de stress. Or, ce stress n’affectera pas que l’astronaute; des virus cachés au cœur de ses cellules ressentent aussi ce changement, et pour eux, ce signal signifie qu’il est temps de reprendre du service.

C’est ce qu’a montré une analyse de plusieurs études(Nouvelle fenêtre)réalisées par des chercheurs de la NASA, qui ont détecté des traces de certains virus de la famille des Herpesviridaedans le corps de plus de la moitié des astronautes surveillés lors de voyages à bord de navettes spatiales ou de séjours dans la Station spatiale internationale.

Ces données montrent que davantage de prévention pourrait être nécessaire lors de futurs séjours de longue durée dans l’espace ou au moment du retour sur Terre.

L’herpès, partenaire silencieux de l’humanité

Certains virus, comme l’herpès, coévoluent avec notre espèce depuis si longtemps qu’ils sont parvenus à développer des techniques pour complètement contourner nos défenses immunitaires.

Après notre premier contact avec le virus, ce dernier restera en dormance dans certaines cellules de notre corps pour toute notre vie. Les signes selon lesquels le virus est sorti de sa torpeur ne surgiront que lors de moments de fort stress ou lorsque notre système immunitaire s’affaiblit.

Le succès de cette famille de virus est si grand qu’entre 70 et 95 % de la population humaine possède l’une des huit variantes qui touchent notre espèce, parmi lesquelles on retrouve l’herpès, mais aussi la varicelle, ou les virus responsables de la mononucléose.

La prévalence de ce type d’infection ainsi que sa fâcheuse tendance à resurgir aux pires moments ont poussé les chercheurs de la NASA à vérifier à quel point ces virus pourraient affecter les astronautes lors de missions à venir.

L’émergence d’un passager clandestin

Dans l’espace, le système immunitaire des astronautes peut être malmené de plusieurs manières. Le stress, qu’il soit causé par les forces d’accélération extrêmes, par l’apesanteur ou par la perturbation du cycle du sommeil, augmente la production de deux hormones, l’adrénaline et le cortisol.

À long terme, cela entraîne une diminution de la production de certains globules blancs importants pour l’élimination des virus et bouleverse la régulation de l’inflammation.

D’autres facteurs, comme les dommages engendrés par certaines radiations ou même la diminution de l’expression de certains gènes une fois dans l’espace, peuvent aussi contribuer à la baisse d’efficacité du système immunitaire des astronautes.

Ces effets négatifs peuvent même être ressentis après le retour sur Terre, et cette période représente une occasion inespérée pour un virus en dormance.

À l’aide d’échantillons de salive, de sang et d’urine, les chercheurs ont montré que 47 astronautes sur 98 ayant participé à une mission à bord d’une navette spatiale ainsi que 14 astronautes sur 23 ayant fait un séjour dans la Station spatiale internationale présentaient une hausse de certaines particules virales.

Parmi ces virus, on retrouvait les variantes orales et génitales de l’herpès, le virus varicelle-zona ainsi que le cytomégalovirus ou le virus Epstein-Barr, deux virus responsables de la mononucléose.

La vaste majorité de ces réactivations sont demeurées asymptomatiques. Seulement six astronautes ont développé des symptômes mineurs. Les chercheurs ont aussi remarqué que la charge de particules virales augmentait avec le temps passé dans l’espace, et que ces virus continuaient d’être détectables dans les 30 jours suivant le retour sur Terre, après quoi ils retournaient en dormance.

Ces travaux montrent l’importance de préparer des traitements médicaux pour ce type d’infections, surtout dans un contexte de futures missions de longue durée sur la Lune ou vers d’autres planètes.

De plus, ce type de virus comporte aussi un risque pour les proches des astronautes une fois de retour sur Terre, surtout lorsqu’il s’agit de nouveau-nés. Pour les chercheurs de la NASA, les tests de détection rapide développés pour les astronautes seront aussi très utiles dans les hôpitaux à travers le monde.

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