La violence
La violence est une forme de faiblesse.
Dominique Rocheteau
La violence
La violence est une forme de faiblesse.
Dominique Rocheteau
Aujourd’hui, lundi le 25 novembre 2019 c’est Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes. Dans un hôpital en Italie, c’est une chirurgienne qui a eu l’idée de faire une exposition de rayons-x des femmes violentées. Les rayons-x sont plus ou moins semblables au point de vue squelettique, donc ce que les gens voient pourraient être n’importe quelle femme, leur voisine, leur fille, leur mère … Un homme qui bat une femme, est un moins que rien. Malheureusement, les victimes n’osent pas toujours dénoncer, par peur, par un sentiment de n’avoir aucun issus, même si des mains sont tendues. Ils ne faut pourtant pas les abandonnées
Nuage
Sur la radiographie en noir et blanc, la lame du poignard se détache nettement sur la cage thoracique… C’est l’une des images fortes de l’exposition qu’un hôpital milanais consacre aux violences faites aux femmes.
Dans le hall de l’hôpital San Carlo, une douzaine de clichés sont présentés: radiographies d’un nez et d’un poignet cassés, d’un doigt déboîté, d’un tibia et d’une côte fracturés…
Organisée à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes, lundi, l’exposition, à la fois pudique et violente, dénonce les sévices domestiques endurés par des victimes qui ont passé la porte de l’établissement, cherchant de l’aide.
«Juste montrer quelque chose de réel»
C’est la chirurgienne Maria Grazia Vantadori qui a eu l’idée de présenter ainsi une réalité qu’elle a vécue au cours de près de trois décennies de pratique.
Bien que des femmes arrivent aux urgences ensanglantées, parfois coupées ou le visage brûlé à l’acide, la praticienne de 59 ans a opté pour les images plus «stériles» des rayons X, estimant qu’elles sont encore plus fortes.
«Je voulais apporter mon expérience dans ce domaine mais je ne voulais pas que ce soit sanglant, juste montrer quelque chose de vrai, de réel», a déclaré Mme Vantadori à l’AFP.
«L’avantage des rayons X, c’est qu’avec eux nous sommes plus ou moins tous les mêmes. Nos os sont identiques et chacune d’elles peut être n’importe quelle femme», explique-t-elle.
Au cours de sa carrière, le médecin dit avoir vu «des centaines et des centaines» de lésions de tous types sur les femmes, parfois gravissimes.
Elle raconte aussi que, même face à l’évidence, ces martyrs du quotidien refusent souvent d’avouer que leur bourreau n’est autre que leur compagnon, leur fiancé ou leur mari, par honte ou par peur de perdre leurs enfants.
En Italie, 142 femmes ont été tuées par la violence domestique en 2018, un chiffre en hausse de 0,7% par rapport à l’année précédente, selon l’institut de recherche italien Eures.
Ces cinq dernières années, 538 000 femmes ont été victimes d’abus physiques ou sexuels de la part de leur partenaire, selon l’Institut italien de la statistique (Istat).
«43 coups de poing»
L’une d’elles, dont le témoignage est présenté à Milan, a raconté comment son partenaire lui a fracassé le visage contre le mur de la cuisine et l’a frappée à coups de poing à 43 reprises.
«J’ai compté les coups pour essayer d’oublier la douleur, sinon je serais morte», confie-t-elle.
L’une des images les plus fortes montre un couteau de boucher enfoncé dans une cage thoracique, celle d’une femme qui «a miraculeusement vécu», explique Mme Vantadori.
Pour tenter de mettre fin à la spirale de la violence, l’hôpital San Carlo offre une aide complète aux victimes, via un centre qui propose un soutien psychologique et des services sociaux, notamment une aide juridique.
Le plus important «c’est que les femmes sachent que de telles structures existent», explique sa directrice Pavahne Hassebi. Selon
l’Istat, il y avait 253 établissements comme celui-là en 2017 dans la péninsule.
Bien que la prise de conscience ait augmenté au cours des dernières décennies, le phénomène persiste et n’a aucun lien avec la couleur de peau ou le milieu social, explique Maria Grazia Vantadori.
L’indignation contre la violence sur les femmes s’est accrue à la suite du mouvement #MeToo. En Europe, elle a été plus visible en France où le fléau a été déclaré «grande cause nationale» en 2018. L’AFP a estimé à au moins 115 le nombre de féminicides commis en France depuis le début de 2019. Ils étaient 121 en 2018.
Samedi, des milliers de personnes ont manifesté à Rome contre la violence envers les femmes. Beaucoup portaient des pancartes réclamant justice pour Daniela Carrasco, dite «La Mimo», l’artiste de rue chilienne tuée par la police en octobre à Santiago.
L’ONU a estimé qu’en 2017, 87 000 femmes ont été tuées dans le monde, dont plus de la moitié par leur conjoint, leur partenaire ou dans leur propre famille.
Je suis contre la prostitution depuis qu’au Cégep dans le cadre d’un cour en français, il fallait aller voir un film sur la prostitution, c’est une enquête les danseuses nues dans un bar jusqu’au USA en finissant par la pornographie. Beaucoup vont dire que les filles le font par choix. Peut-être, pour quelques-unes, mais c’est un marché très lucratif et des hommes la plupart du temps, vont prendre en charge des filles pour faire plus d’argent. Ce qui entraîne tout un réseau de traite des femmes pour de l’esclavage sexuel. C’est une honte, autant les proxénètes que les clients qui en profitent.
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VMARGINEANU VIA GETTY IMAGES
Plus de 300 accusations ont été portées et 31 personnes ont été arrêtées lors d’une enquête sur la traite de personnes et le crime organisé à laquelle ont participé différents corps policiers en Ontario et au Québec.
Les arrestations et une série de perquisitions ont eu lieu à plus de 30 endroits différents, jeudi dernier, dans le Grand Toronto et au Québec.
Les policiers disent avoir démantelé un réseau de prostitution dans les régions de Toronto et d’Ottawa, en Ontario, et dans l’Ouest canadien, qui faisait de la traite de personnes à partir du Québec.
Les enquêteurs ont identifié 12 victimes. La police cherche à retrouver 33 autres femmes qui auraient été mêlées au réseau au cours de la dernière année.
La majorité des femmes venaient du Québec et avaient été amenées en Ontario ou ailleurs au Canada pour la prostitution.
Thai Truong, détective de la Police régionale de York
Il s’agit de femmes dans la vingtaine et la trentaine.
Ces femmes pouvaient sourire aux clients, mais ne vous méprenez pas, elles n’étaient pas des participantes consentantes, raconte M. Truong. Elles étaient sous l’emprise [du réseau].
Violence
Dans de nombreux cas, les victimes sont forcées de se livrer au commerce du sexe par la violence, les menaces de violence, la coercition et la tromperie, indique Eric Jolliffe, le chef de la Police régionale de York, en banlieue de Toronto.
En plus de la Police régionale de York, l’Équipe intégrée de lutte contre le proxénétisme du Québec s’est jointe à l’enquête appelée projet « Convalesce », tout comme la Police provinciale de l’Ontario, le Service de police de Toronto et la Police régionale de Peel.
La police exhorte les victimes de la traite de personnes à demander de l’aide.
Nous demeurons très préoccupés par le niveau épouvantable de violence et la victimisation des femmes au sein de ces réseaux de traite de personnes, affirme le chef de police Jolliffe.
Le projet « Convalesce » est le fruit d’une enquête lancée en octobre 2018 au sujet du présumé proxénète québécois Jonathan Nyangwila. Deux victimes du Québec, qui étaient alors contraintes de se prostituer dans un hôtel en banlieue de Toronto, avaient contacté la police après avoir tenté de lui échapper.
Les enquêteurs ont ensuite identifié de nombreux autres suspects. Jonathan Nyangwila était le chef du groupe et était appuyé de trois de ses frères et d’un cousin, selon le détective Truong.
Victimes « déracinées »
Dominique Côté, du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et de l’Équipe intégrée de lutte contre le proxénétisme, n’est pas surpris de voir des victimes québécoises être amenées en Ontario.
[Les proxénètes vont] déraciner des jeunes femmes, les sortir de leur milieu, les déraciner de leur point d’ancrage pour ensuite les répartir selon le besoin qu’on identifiera.
Dominique Côté, Équipe intégrée de lutte contre le proxénétisme
M. Côté explique qu’ainsi éloignées de leur famille et de leurs amis, il est difficile pour ces femmes d’obtenir de l’aide, sans parler de la barrière linguistique.
Elles se retrouvent seules, complètement démunies, dit-il.
Selon la Police régionale de York, le réseau démantelé était aussi impliqué dans la production de fausses pièces d’identité ainsi que dans le trafic de drogue, la fraude par cartes bancaires et des crimes commis avec des armes à feu.
Les accusations contre les individus appréhendés incluent : traite des personnes, harcèlement criminel, fraude, vol d’identité, gangstérisme, possession illégale d’une arme à feu et trafic de cocaïne.
Les policiers indiquent que leur enquête se poursuit. Ils recherchent toujours 11 suspects et craignent qu’il y ait eu d’autres victimes au cours des dernières années.
Avec des renseignements fournis par Myriam Eddahia
Je suis resté bouche bée en regardant la vidéo. Comment peut-on faire de telles abominations ? Donald Trump qui n’avait pas vu la vidéo, condamne cette promotion en vue des élections de 2020 par ses partisans. Il faut dire qu’il n’a pas vraiment le choix ! Cependant, en répandant ses mensonges pour ensuite accusé les médias de rapporter ses propos de désinformations et d’ennemis du peuple, il est plausible que des personnes avec des idées extrêmes dérapent de cette manière. Je trouve cela quand même inquiétant le genre de personne que Trump attire
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Une vidéo parodique montrant Trump exécutant des médias fait polémique
Donald Trump apparaît dans cette vidéo très violente projetée lors d’un événement organisé par des partisans en vue de la campagne de 2020.
Des mèmes, des logos de médias et une incitation à la violence qui fait polémique aux États-Unis. Une vidéo parodique montrant Donald Trump en train de poignarder ou tirer sur des personnages médiatiques et des opposants politiques a été présentée durant un rassemblement de ses partisans à Miami, a rapporté dimanche 13 octobre le New York Times.
Comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus, dans une scène tirée du film “Kingsman: Services secrets”, comédie d’espionnage britannique de 2015, un homme dont le visage porte en surimpression celui du président américain ouvre le feu sur des personnes dont les visages ont été remplacés par les logos de médias comme CNN, le Washington Post ou NBC.
Le président américain a condamné “fermement” cette vidéo parodique, a indiqué lundi sa porte-parole Stephanie Grisham.
“Le président n’a pas encore vu la vidéo. Il la verra rapidement, mais sur la base de tout ce qu’il a entendu, il condamne fermement cette vidéo”, a tweeté la porte-parole de l’exécutif américain.
Massacre dans “l’église des fake news”
Le déchaînement de violence se poursuit dans une ”église des fake news” où le personnage représentant Donald Trump repousse des fidèles et s’attaque au défunt sénateur John McCain, au sénateur Bernie Sanders ― l’un de ses rivaux démocrates pour la prochaine présidentielle ― ou au sénateur républicain Mitt Romney ainsi qu’à l’ancien président Barack Obama.
Selon l’organisateur de l’événement, intitulé “American Priority” et qui s’est tenu la semaine dernière dans le club de golf de Donald Trump à Miami, le clip a été montré dans le cadre d’une “exposition sur les mèmes” internet. Le New York Times précise que plusieurs proches Trump – dont son fils, son ancienne porte-parole Sarah Huckabee Sanders et le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis – devaient prendre la parole lors de cette conférence de trois jours, organisée par un groupe pro-Trump au Trump National Doral Miami.
“American Priority rejette toute violence politique et cherche à promouvoir un dialogue sain sur la protection de la libre expression”, a néanmoins déclaré Alex Phillips au quotidien américain.
“Pas la première fois”
Mais pour les médias américains visés dans ce clip, la gravité demeure.
“Ce n’est pas la première fois que des partisans du président font la promotion de la violence contre les médias dans une vidéo qu’ils semblent trouver amusante, mais c’est de loin la pire”, a tweeté CNN.
Un porte-parole de l’équipe de campagne pour l’élection de Trump de 2020, Tim Murtaugh, a déclaré au Times que “la vidéo n’a pas été produite par l’équipe de campagne et nous ne tolérons pas la violence”.
Les médias se retrouvent régulièrement sous le feu des attaques verbales du président américain et de ses partisans. Durant ses rassemblements, Trump encourage régulièrement la foule à huer des journalistes venus sur place, les traitant d’“ennemis du peuple”.
Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.
Mettre des rochers sur les trottoirs n’aide pas à diminuer les sans-abris dans un quartier. Je peux comprendre que les résidents veulent diminuer la violence et le trafic de drogue, mais ils ne font que déplacer le problème ailleurs et les SDF sont souvent les victimes et rien ne garantis que la drogue et la violence diminuera.
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Une personne sans-abri à San Francisco en juin 2016. | Josh Edelson / AFP
Repéré par Claire Levenson
Repéré sur Washington Post
Des résident·es ont payé des milliers de dollars pour en installer une vingtaine, afin d’empêcher les sans-abri de camper dans leur rue.
Depuis plusieurs semaines, à San Francisco, une bataille fait rage entre des riverain·es qui ont installé vingt-quatre rochers dans leur rue pour empêcher les sans-abri de s’y installer et des activistes qui dénoncent l’inhumanité du geste. Une trentaine de militant·es à bicyclette ont poussé les rochers sur la route, avant que des personnes employées par la mairie ne les remettent à leur place sur les trottoirs. Les opposant·es les ont ensuite ôtés de nouveau.
Les habitants de San Francisco ont collé des pierres sur leur trottoir pour dissuader les campeurs sans abri de trafiquer des drogues. (Danielle Baskin)
Les résident·es de la ruelle de Clinton Park veulent se débarasser d’un campement de SDF qui est devenu une zone de trafic de drogue et de violence. Leurs doléances vont de hurlements la nuit, de seringues par terre et de l’inaction de la police malgré leurs multiples appels. Leur solution a donc été d’acheter des rocs assez gros pour que les SDF n’aient plus la place d’installer leurs tentes sur le trottoir.
Hausse des prix de l’immobilier
La mobilisation des riverain·es, qui ont payé des milliers de dollars pour cette opération, est symptomatique de la situation extrême dans laquelle se trouve San Francisco. La population de sans-abri y a augmenté de 17% depuis 2017 et les prix de l’immobilier continuent de grimper. Dans le quartier de la dispute des rochers, Mission Dolores, le prix médian des logements est d’un million de dollars. L’un des problèmes majeurs est le manque de construction de nouveaux immeubles, notamment de logements sociaux.
Si l’idée des rochers n’est pas venue de la mairie, plusieurs responsables politiques locaux ont soutenu cette intiative, expliquant que cela avait permis de faire fuir les trafiquants. Plusieurs fois, la municipalité a replacé les rochers que les opposant·es avaient ôtés. Finalement, ce sont les activistes qui dénonçaient les aménagements anti-SDF qui l’ont emporté.
Fatigué·es de la controverse, les résident·es qui avaient dépensé environ 4.000 dollars pour les rochers ont demandé à la municipalité de les enlever. Des e-mails de menace aurait eu raison de leur motivation. Ces personnes ajoutent ne plus supporter d’être au cœur d’une telle controverse médiatique.
Il semble que les Vikings étaient très violents, certains croient que leur rage incontrôlable serait dû à l’ingestion de l’amanite tue-mouche. Mais, un ethnobotaniste croit plutôt que la cause est plutôt causé à la jusquiame noire qui a des propriétés étonnantes et qui pourrait expliquer un bon nombre d’effets secondaires
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Détrônant le champignon rouge à pois blanc, la jusquiame noire est peut-être à l’origine de la rage folle des Vikings. | Andrew Ridley via Unsplash
Repéré par Odile Romelot
Repéré sur Wired
Un ethnobotaniste a une nouvelle théorie sur la plante que les «berserkers» ingéraient avant de combattre.
Les guerriers vikings continuent de fasciner plusieurs siècles après leurs légendaires combats. Dans l’imaginaire collectif, c’est souvent aux berserkers que l’on pense lorsque l’on parle des Vikings. Ces guerriers étaient réputés pour leur violence et leur rage aveugle (berserkergang), leurs hurlements sauvages et leur incapacité à distinguer leurs ennemis de leurs amis durant les affrontements.
Dès le XIIIe siècle, l’historien et poète islandais Snorri Sturluson décrivait les berserkers d’Odin comme aussi «fous que des chiens ou des loups» et aussi «forts que des ours ou des bœufs sauvages», capables de tuer leurs ennemis d’un seul coup. Une fois atteint le stade du berserkergang, les guerriers étaient saisis de tremblements et de claquements de dents incontrôlés, tandis que leur visage devenait de plus en plus rouge.
On attribue souvent l’origine de cette rage incontrôlée à la consommation d’un champignon aux propriétés psychoactives, l’amanite tue-mouches. Cette hypothèse, controversée, est remise en question par Karsten Fatur, un ethnobotaniste de l’université de Ljubljana, dans un article paru dans le Journal of Ethnopharmacology. Il soutient l’idée selon laquelle le champignon rouge à pois blancs explique certains des symptômes attribués au berserkergang, tels que les contractions et tremblements, les rougeurs au visage, le délire et les convulsions –mais pas le plus important: la fureur aveugle.
Les fleurs de la fureur
Selon l’ethnobotaniste, les raisons de cette rage seraient plutôt à trouver du côté de l’aconit, et plus particulièrement de la jusquiame noire. Cette fleur existe depuis la Grèce antique et a été utilisée comme narcotique, analgésique, anesthésique et somnifère
Elle est également connue pour provoquer des comportements colériques, qui peuvent «aller de l’agitation à la rage et la combativité, selon le dosage et l’état d’esprit de l’individu», indique le chercheur.
Le chercheur fait également état de la capacité de la jusquiame à atténuer la douleur, une propriété qui explique l’invulnérabilité prétendue des guerriers. La plante exerce aussi une influence sur la faculté de pouvoir reconnaître les visages. C’est encore à elle que l’on pourrait attribuer les effets secondaires pénibles dont souffraient les guerriers plusieurs jours après l’arrêt des combats: maux de tête, vision trouble et pupilles dilatées.
Côté culture, Karsten Fatur remarque que l’amanite tue-mouches ne pousse pas aussi facilement en Scandinavie et qu’elle était bien plus rare que la jusquiame noire, considérée comme une mauvaise herbe ayant prospéré à l’époque des berserkers. Toutefois, le chercheur ne parvient pas encore à expliquer pourquoi les guerriers claquaient des dents et mordaient leur bouclier. Avis aux historiens et ethnologues, la question reste en suspend.
Est-ce le premier meurtre de l’humanité ? Peut-être pas, mais il serait le premier meurtre découvert en Europe, il y a 30.000 ans avant JC. C’est grâce à la technologie d’aujourd’hui que les paléontologues peuvent affirmer que cet homme en Transylvanie en Roumanie a subit des violences mortelles.
Nuage
Les premières violences entre êtres humains remonteraient à 30.000 ans
Julien Hernandez
Rédacteur scientifique
Grâce à de nouvelles analyses d’un fossile de crâne dépourvu de mandibule, découvert en 1941 en Transylvanie du Sud (Roumanie) dans la grotte Pestera Cioclovina, des chercheurs pensent que le premier meurtre de la civilisation européenne remonte à 30.000 ans avant notre ère.
Les violences interpersonnelles et les guerres sont inhérentes à l’histoire de l’Humanité. Le contexte archéologique du crâne retrouvé en 1941 est toujours mal connu des scientifiques mais ce dernier – appelé Cioclovina calvaria -constitue un des plus anciens fossiles d’humains européens et l’un des mieux préservés. Ce crâne, c’est celui d’un homme que l’on a cru auparavant être une femme. Son sexe vient d’être officiellement confirmé il y a peu, grâce à sa morphologie osseuse ainsi que l’analyse de son ADN.
Des analyses plus poussées
Des descriptions antérieures font état, grâce à l’observation de deux cicatrices guéries, d’un traumatisme qui aurait eu lieu avant la mort de cet individu au niveau du front. Cependant, la cause d’une large fracture sur le fossile était encore discutée au sein de la communauté scientifique.
Le saviez-vous ? Chez les primates non-humains, on retrouve aussi beaucoup de violences et de meurtres après cette période du paléolithique supérieur. |
Après que certains chercheurs ont émis l’hypothèse d’un coup qui aurait causé la mort, un paléontologue allemand, un chercheur en géologie roumain et un spécialiste des sciences médico-légales britannique ont décidé de réévaluer ce traumatisme à l’aide d’une inspection visuelle, d’une tomographie par ordinateur – une technique d’imagerie médicale – et d’une simulation expérimentale du même traumatisme associée à une comparaison médicale. Grâce à cet arsenal, les scientifiques affirment que la preuve est irréfutable : ce fossile est bien la trace des premières violences entre personnes, voire du premier meurtre, au sein de la période du paléolithique supérieur en Europe.
L’homme de Cioclovina est la trace du premier meurtre au sein du paléolithique supérieur en Europe. © Chris J Mitchell, Pexels
Pourquoi la violence est-elle apparue ici ?
Les investigateurs considèrent que cet homicide a été commis parallèlement à l’avènement des « industries » osseuses et lithiques. Ce n’est peut-être donc pas les rapports sociaux qui sont la cause de ces violences, mais une révolution technologique de l’époque qui aurait permis aux premiers Homo sapiens de fabriquer des armes pour prendre le dessus sur leurs semblables. Des violences qui n’étonnent guère les auteurs de l’étude puisque l’on en retrouve nombre de traces dans toutes les périodes ultérieures telles que l’Antiquité.
CE QU’IL FAUT RETENIR
Ce billet rejoint ce que je pense depuis un certains temps et sûrement que beaucoup ont une réflexion semblable. Je ne peux dire si c’est depuis que Donald Trump est au pouvoir aux États-Unis, mais il semble qu’il soit plus évident que des propos haineux, discriminatoire, intimidant et vulgaire soit de plus en plus acceptable. Les réseaux sociaux semblent aussi être une des grandes causes. Les gens ne se gênent plus pour insulté les autres sachant que devant ils sont »invincibles ». Cette tolérance serait acceptable ?
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JGI/JAMIE GRILL VIA GETTY IMAGES
«Commençons par Trump qui y va de ses tweets infectes.»
En tant que jeune femme racisée, mère, et de surcroît, réfugiée, je rage intérieurement de voir toutes les insanités qui sont légitimées ce mois-ci par des personnes influentes et en autorité de ce monde (*mais pas seulement, comme vous le lirez plus bas!).
Commençons par Trump qui y va de ses tweets infectes, semblant mener une «campagne de haine» – dixit ses opposants. Parmi ses cibles récentes? L’élu démocrate Elijah Cummings.
Que dire de ses propos complètement délirants de renvoyer «dans leur pays» d’autres élues démocrates – surnommées «La Brigade», pour la plupart nées aux États-Unis (Alexandria Ocasio-Cortez de New York, Ilhan Omar de Minnesota, Ayanna Pressley du Massachusetts et Rashida Tlaib du Michigan)? Elles représentent pourtant un souffle nouveau pour l’électorat américain.
Or, depuis quand la loi territoriale est-elle devenue suprémaciste au point de rendre toutes personnes non-issues d’un pays non-légitimes? Les femmes de couleur seraient-elles devenues les nouvelles cibles de Trump?
SKYNESHER VIA GETTY IMAGESLes femmes de couleur sont-elles devenues les nouvelles cibles de Trump?
Toutes ces manœuvres du président américain et de ses supporteurs ne suscitent qu’une réaction en chaîne de propos et d’actes xénophobes et racistes. Tout cela vient appuyer un mouvement sournois: le «droit» à la haine et au dénigrement des autres.
La preuve: Alexandria Ocasio-Cortez avait été ciblée à la suite d’une menace de mort par un policier américain (il suggérait de la «tirer» sur Facebook), déclaration que le corps policier a immédiatement condamné en le démettant de ses fonctions.
Jusqu’où peut-on laisser une personne en autorité sous-entendre des propos clairement racistes et xénophobes et qui seront, par la suite, portés par d’autres comme une traînée de poudre?
Rendre l’impardonnable possible, c’est laisser libre cours aux influences banalisant le mal.
Le cerveau humain
Il existe une étude menée en 2018 par des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie, qui cherchaient à comprendre certains mécanismes du cerveau humain, notamment ceux permettant des actes de divisions de groupes sociaux.
Ils cherchaient à comprendre comment le «nous» et «les autres» se forment dans l’esprit humain (clairement l’une des stratégies du président républicain) et si cette racine pouvait provenir d’une émotion comme la haine.
Or, la haine et la déshumanisation ne seraient pas reliées ensemble; ce qui ressort de l’étude, c’est que notre cerveau classerait ces deux concepts de façon tout-à-fait distinctes.
GREMLIN VIA GETTY IMAGESOn constate une grande déconnexion de l’humanité partout sur notre planète.
Au nom de valeurs puristes et d’une meilleure société, certains appliqueraient le processus de déshumanisation envers des personnes parce qu’elles ne les considèreraient pas comme humaines (elles les verraient même inférieures à des animaux) du fait qu’elles ne partageraient pas les mêmes valeurs qu’elles.
Les actes de violence, ainsi que leur répétition, seraient donc banalisés, et par le fait même, rendus légitimes, par pur principe et conviction profonde… C’est simple: ces personnes croient véritablement au bien-fondé de leurs pensées.
Avouez que ça fait peur, surtout dans un contexte où chaque société contient ce type d’individu.
La haine, tant qu’à elle, découlerait d’un sentiment antipathique qui peut mener jusqu’au souhait de la mort d’une tierce personne…
Ce que je déplore, c’est la grande déconnexion de l’humanité qui se passe un peu partout sur notre planète, chez nos voisins américains tout comme chez nous.
Pour l’avoir vécu personnellement, pour être intimement liée au sort tragique d’un peuple qui s’est vu s’entretuer et se diviser, j’observe certains comportement et je ne peux comprendre comment certains acceptent de séparer des enfants de leur famille, de mettre des migrants en prison et de démoniser des communautés entières au regard de leurs origines culturelles (comme le cas des Roms présentement, pris dans des camps d’urgence par milliers en Italie).
Et au Québec, on n’est toujours pas sortis du bois!
Ne venez surtout pas me dire qu’il est normal qu’un homme qui s’abaisse à la hauteur d’une petite fille de 3 ans pour l’insulter en lui disant: «Demande à ta maman si je peux fourrer ta mère, enfant de salope?» est légitime! Bien sûr que non – mais ça s’est réellement passé, capté sur vidéo par une autre femme témoin de cet incident, pas plus tard que quelques jours, ici, à Montréal.
Sans crier gare, l’homme (visiblement frustré de la vie) est allé attaquer verbalement une mère et sa fille parce qu’elles parlaient en arabe…
A-t-il pensé aux conséquences psychologiques d’une telle altercation? Clairement non.
Il a été porté par sa colère, il a pris en otage pendant plusieurs minutes ces deux victimes, il a déversé sa haine sur autrui et ne s’en est même pas caché parce qu’il est probablement convaincu qu’il a raison de ne pas vouloir entendre de langue étrangère dans la rue (et qui sait quelles autres frustrations il avait en tête ce jour-là)!
Et quelles seront les conséquences sur lui? Je suivrai cette affaire et ses répercussions, qui seront j’espère exemplaires, question de me rendre moins cynique envers notre système de justice.
Les gens ne se cachent plus
Des propos racistes, haineux, misogynes, il y en a tous les jours, dans tous les coins du monde, et ce, proliférés par n’importe qui. Du plus commun des mortels, sans tribune ni statut particulier aux représentants des pays les plus puissants sur la planète. Le pire dans tout ça, c’est qu’ils ne se cachent même plus.
VISOOT UTHAIRAM VIA GETTY IMAGESDes gens prennent d’assaut la place publique, les réseaux sociaux, les rues pour des terrains de jeux où la pire insulte peut survenir.
Des gens prennent d’assaut la place publique, les réseaux sociaux, les rues et même les médias, les voient comme des terrains de jeux où la pire insulte peut survenir, question d’élargir notre tolérance aux insanités, et ce, au nom d’une pensée qui ne fait pas de sens et qui discrimine plusieurs personnes.
La place de la femme racisée, minoritaire dans son milieu, qui veut s’exprimer et qui cherche l’équité, elle est où dans ce grand melting pot de cette violence banalisée?
Thank God qu’il y a des mouvements qui se créent contre ça et qui le dénonce. Chaque injustice, chaque violence peu importe sa teneur, se doit d’être décriée mais aussi réprimandée.
Pourquoi? Parce que la contamination des pensées se fait plus rapidement que ce que l’on croit, elle se transmet sans répit… car la bêtise humaine ne prend jamais de vacances!
C’est pitoyable qu’en 2019, l’esclavage est encore en force dans le monde. En Grande-Bretagne, ils ont démantelé un réseau de trafic humain. Des Polonais qu’on leur promettait une meilleure vie, on travailler dans des usines, des centres de recyclages … et ont vécu dans des lieux insalubres
Nuage
Liasses de billets et cartes bancaires aux noms des esclaves du gang retrouvées par la police britannique | Capture d’écran / West Midlands Police
Repéré par Léa Polverini
Repéré sur BBC
Un gang des West Midlands faisait venir en Grande-Bretagne des bus de Polonais pour les exploiter
C’est l’un des plus gros réseaux d’esclavage contemporains connus en Grande-Bretagne: la police estime son nombre de victimes à plus de 400 personnes. Un gang des West Midlands faisait venir en bus de Pologne en Angleterre des individus, âgés de 17 à plus de 60 ans, avec la promesse d’y trouver un travail et une vie meilleure. Une fois arrivées, les victimes étaient enfermées dans des maisons insalubres et forcées d’effectuer divers travaux ouvriers.
Trafic d’êtres humains
Un premier procès avait eu lieu en février dernier, au terme duquel cinq membres du gang, associés à deux familles du crime polonaises, avaient été condamnés pour avoir commis des crimes de trafic d’êtres humains, de travail forcé et de blanchiment d’argent. Ce vendredi, trois autres membres de ce réseau de crime organisé viennent d’être jugés coupables. Leurs peines vont de trois à onze ans d’emprisonnement, et l’un des condamnés, Ignacy Brzezinski, est actuellement en cavale.
Les huit criminels –cinq hommes et trois femmes– visaient les plus précaires, choisissant leurs cibles parmi les sans-abris, les anciens détenus et les alcooliques. Leur réseau a été démantelé après que deux de leurs victimes ont parvenu à s’échapper en 2015 et ont contacté l’association Hope for Justice.
Violences et humiliations
Entassées à quatre par chambre dans des maisons infestées de rats, parfois sans eau courante, dans les environs de West Bromwich, Smethwick et Walsall, les victimes devaient travailler toute la journée dans des centres de recyclage, des fermes et des usines de transformation de dinde pour un salaire de 20£ par semaine versé sur des comptes contrôlés par les membres du gang. Si elles se révoltaient, elles étaient soumises à des traitements violents et humiliants. L’un·e des prisonnier·es est mort·e en captivité.
On estime qu’entre juin 2012 et octobre 2017, le gang a ainsi gagné plus de deux millions de livres sterling. Marek Chowaniec, âgé de 30 ans, est considéré comme le «visage respectable» de cette organisation, ayant joué un rôle principal auprès des banques et des agences d’emploi.
L’enquête aura duré quatre ans: elle a mené à l’identification de 92 victimes, mais la police estime qu’au moins 350 autres personnes sont passées entre les mains du gang.
On sait qu’en politique le mensonge est commun. Depuis l’élection de Donald Trump, on prend plus conscience de l’étendue de la désinformation. Les réseaux sociaux n’aident pas non plus, même, ils empirent le problème des mensonges de toutes sortes qui peut amener des violence envers un groupe ou a une personne innocente à cause des mensonges.
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Aux États-Unis, les nombreuses fausses nouvelles qui ont circulé pendant la campagne présidentielle en 2016 pourraient avoir joué un rôle dans l’élection de Donald Trump (photographié mercredi dernier à Washington).
PHOTO EVAN VUCCI, ASSOCIATED PRESS
VALÉRIE SIMARD
La Presse
La foule présente lors de la cérémonie d’investiture de Donald Trump était la plus grande de l’histoire. Et le soleil s’est pointé lorsque le président a commencé son discours. Les vaccins causent l’autisme. Il y a un minicheval à la crinière rose dans l’île Sainte-Hélène ! Il ne se passe pas une journée sans que nous soyons exposés à de fausses informations. En cette ère dite de « post-vérité », le mensonge est-il plus présent qu’avant ?
Le cas du président américain est extrême. Selon le Washington Post Fact Checker, une équipe mise sur pied par le quotidien américain réputé pour « établir la vérité derrière la rhétorique », Donald Trump avait, en date du 29 avril dernier, prononcé plus de 10 000 déclarations fausses ou trompeuses pendant ses 827 jours au pouvoir
« Ce que Trump a fait – et ce qu’il continue de faire – est de dévaluer l’idée de vérité dans notre culture », a écrit le commentateur politique Chris Cillizza, dans une analyse publiée en avril dernier sur le site de CNN.
« Il faut faire attention à quel point on extrapole à partir du cas américain, qui est un cas très singulier à plusieurs égards, affirme Jocelyn Maclure, professeur titulaire de philosophie à l’Université Laval et président de la Commission de l’éthique en science et en technologie (CEST). Mais en même temps, on a connu le Brexit. Le camp du Non avait sous-estimé comment l’autre camp pourrait s’en sortir en prenant autant de libertés avec la rigueur et l’exactitude. »
C’est justement dans le contexte de l’élection de Donald Trump et du référendum sur le Brexit au Royaume-Uni que le dictionnaire britannique Oxford a déclaré « post-truth » (post-vérité) mot de l’année 2016, en référence à une période où les faits comptent moins que l’émotion.
Or, le mensonge en politique ne date pas d’hier, rappelle Jocelyn Maclure en nous ramenant à Machiavel.
« Je ne m’en prends pas au concept même de post-vérité, précise-t-il. Certains disent qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Il y a une radicalisation des problèmes qu’on a toujours connus. Il y a tout un marché pour des politiciens ou des formations politiques qui veulent instrumentaliser à la fois nos vulnérabilités et les nouvelles technologies de l’information, l’internet et les plateformes numériques, pour faire des gains politiques. »
Le fait que le mensonge a toujours existé ne le rend pas pour autant acceptable sur le plan des valeurs, ajoute-t-il.
« La plupart des philosophes politiques et des philosophes en éthique ont jugé que le mensonge était mal, y compris en politique. Si on pense que c’est important que les prises de décision et l’adoption des lois soient fondées sur la rationalité et des faits avérés, il faut condamner de toutes nos forces le mensonge en politique et, surtout, il faut se donner des moyens institutionnels de le combattre. »
Le rôle des réseaux sociaux
Si le mensonge en politique n’est pas nouveau, les réseaux sociaux permettent d’en amplifier la diffusion. Il en va de même pour les fausses nouvelles, que le chroniqueur Jeff Yates, aujourd’hui à Radio-Canada, traque depuis maintenant quatre ans. Il n’est pas en mesure d’affirmer qu’elles ont proliféré, mais il constate que le ton qui y est employé est devenu plus agressif.
Selon sa définition, une fausse nouvelle est « une information soit carrément fausse, soit détournée, exagérée ou dénaturée à un point tel qu’elle n’est plus véridique, présentée comme une vraie nouvelle dans le but de tromper les gens ».
« Anciennement, c’était difficile d’atteindre 100 000 personnes. Tu ne pouvais pas faire ça tout seul dans ton sous-sol. Maintenant, si tu sais comment les réseaux sociaux fonctionnent, tu peux rejoindre beaucoup de monde. »
Et faire des dommages. Au Sri Lanka, une fausse information diffusée sur Facebook a mené à une flambée de violence à l’endroit des musulmans. En Inde, au moins 25 hommes ont été lynchés à cause de fausses rumeurs d’enlèvements d’enfants sur WhatsApp. Aux États-Unis, les nombreuses fausses nouvelles qui ont circulé pendant la campagne présidentielle en 2016 pourraient avoir joué un rôle dans l’élection de Donald Trump. À moindre échelle, au Québec, peu après la mort de la fillette à Granby, alors qu’il était interdit de dévoiler le nom de la victime et des accusés, des internautes ont fait circuler la photo d’une femme qui porte le même prénom que la belle-mère de la fillette en affirmant qu’il s’agissait de l’accusée.
« La dame a reçu des messages haineux et des menaces sur son Facebook, raconte Jeff Yates. Ce n’est pas quelque chose qui a eu un large impact sur la société, mais pour cette personne, ça a des conséquences. »
Selon Jeff Yates, beaucoup de la désinformation présente sur Facebook passe dorénavant par des groupes, souvent privés, depuis que la plateforme a modifié son algorithme pour leur donner priorité aux dépens des pages.
« Si on a un groupe conspirationniste, tous les gens dans le groupe ont tendance à être conspirationnistes. Ceux qui ne le sont pas vont avoir tendance à ne plus y aller parce que chaque fois qu’ils publient un commentaire, ils se font insulter. »
La science mise à mal
Ainsi, ces groupes sont un terreau fertile pour les théories conspirationnistes et les discours remettant en question les faits avancés par la science. Le neuroscientifique Daniel Levitin, professeur au département de psychologie de l’Université McGill et auteur du livre A Field Guide to Lies – Critical Thinking in the Information Age, déplore qu’une partie de la population ait perdu confiance en la science.
« C’est en partie la faute des scientifiques qui ne font pas vraiment un bon travail pour expliquer ce qu’ils font et comment ils le font et celle du système d’éducation, croit M. Levitin. Je ne pense pas que la personne moyenne possède les outils pour s’engager dans le genre de pensée critique qui est nécessaire. »
Il admet que la plupart des gens n’ont pas non plus le temps nécessaire à la vérification des faits. Il croit cependant qu’ils devraient être en mesure de reconnaître que tous n’ont pas la même crédibilité pour s’exprimer sur un sujet.
« Les gens entendent quelqu’un comme Robert F. Kennedy Jr dire que les vaccins sont dangereux. Ils ne savent peut-être pas grand-chose à son sujet, mais ils connaissent le nom de Kennedy. Ou, plus insidieusement, ils voient une publication sur Facebook et se disent : « Si j’y pense, il y a beaucoup d’enfants qui sont malades après la vaccination. Je ne fais pas confiance aux sociétés pharmaceutiques ni aux experts, alors peut-être que c’est vrai. » Mais il y a un fossé entre peut-être que c’est vrai et c’est vrai. »
Des remèdes contre la désinformation
• #30 secondes avant d’y croire
#30 secondes avant d’y croire est un projet mené par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) et de l’Agence Science-Presse, auquel participent le journaliste Jeff Yates et plusieurs autres journalistes bénévoles. La formation a pour but de sensibiliser les adolescents aux fausses nouvelles et aux canulars qui circulent sur le web.
• PolitiFact
Ayant reçu un prix Pulitzer, PolitiFact est un site à but non lucratif tenu par le Poynter Institute, aux États-Unis. Les journalistes examinent, avec leur Truth-O-Meter, l’exactitude des déclarations faites par les élus américains.