Un accident qui n’aurait pas dû avoir lieu d’après certains témoignages. Il semblerait que tout était en ordre, les feux de signalisation et les barrières lors d’un passage d’un train … C’est l’autobus, mais pourquoi ?? Un malaise du chauffeur ?
Nuage
Accident ferroviaire à Ottawa: au moins six morts
OTTAWA –Au moins six personnes se trouvant dans un autobus ont perdu la vie lorsque le véhicule est violemment entré en collision avec un train de la compagnie Via Rail, mercredi matin, à Ottawa. Dix autres personnes étaient dans un état critique à l’hôpital.
L’avant d’un autobus à double étage de la société de transport public OC Transpo a été anéanti par le train vers 8h48 à un passage à niveau, près de l’intersection de l’avenue Wodroffe et de la route Fallowfield. L’impact a freiné l’autobus qui n’a pas traversé les voies. Des débris du véhicule se trouvaient sur les rails.
Cinq personnes sont mortes sur place, tandis qu’une autre est décédée à l’hôpital. Le chauffeur serait parmi les victimes, puisque le syndicat des chauffeurs d’autobus a affirmé dans une déclaration avoir « perdu un des leurs». Au total, 31 blessés ont été transportés à l’hôpital.
Barrières abaissées
Selon des témoins de la tragédie, les barrières de sécurité du passage à niveau étaient abaissées.
«Tout était en bas. Tout le monde attendait. Mais l’autobus a traversé la barrière», a dit Mark Cogan qui était dans son auto, environ quatre véhicules derrière le chemin de fer.
Selon lui, l’autobus a percuté le deuxième ou le troisième wagon du train.
Gregory Mech, qui était dans l’autobus, a confirmé que les barrières étaient abaissées et que les feux prévenant les automobilistes du passage du train étaient allumés.
«Les passagers ont crié pour que le chauffeur s’arrête…», a-t-il dit.
Le conducteur de l’autobus aurait donc peut-être été victime d’un malaise. Il ne s’agit toutefois que d’une hypothèse.
Déraillement
De son côté, Via Rail a précisé sur son compte Twitter que personne à bord du train n’avait été blessé. Les passagers ont quitté la scène à pied après avoir eu une bonne frousse.
«C’était vraiment épeurant. C’était un accident terrible», a dit Vishnu Komenduri passager du train qui se rendait à Toronto.
La locomotive, qui s’est arrêtée une centaine de mètres plus loin, a déraillé à la suite de l’impact. La compagnie ferroviaire a mentionné que le service entre Ottawa et Toronto serait annulé mercredi.
Services d’urgence
Plusieurs services d’urgence ont été dépêchés sur les lieux. Les ambulanciers étaient sur place pour soigner les blessés et transporter rapidement les plus mal en point.
«Le centre d’urgence de la Ville a été mis en état d’alerte et toutes les ressources ont été déployées pour s’assurer que les personnes touchées soient traitées», a affirmé le maire d’Ottawa, Jim Watson.
Plusieurs personnes inquiètes pour des membres de leur famille ont aussi accouru sur place. Par la suite, les autorités ont mis sur pied un centre d’information pour ces familles au complexe récréatif de Nepean.
«J’espère avoir des informations pour savoir s’il est OK. Mais, on m’a dit qu’il fallait attendre [avant d’avoir des nouvelles]», a dit une femme inquiète pour le sort du père de son fils à l’extérieur de ce centre d’accueil.
L’accident, qui s’est produit en pleine heure de pointe, a causé d’importants problèmes de circulation dans le secteur.
Enquête
Des enquêteurs du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) étaient également sur place pour commencer leur travail. Ils ont mentionné qu’ils allaient examiner le consignateur d’événements de la locomotive (la «boîte noire») pour déterminer à quelle vitesse roulait le train. Le fonctionnement du passage à niveau, ainsi que les freins et la mécanique de l’autobus seront aussi analysés.
«Je n’ai pas toutes les informations, si on a appliqué les freins sur l’autobus. Nous allons commencer par là et continuer [l’enquête]», a précisé Glen Pilon du BST.
«Il y aura des comparaisons entre l’autobus accidenté et d’autres autobus», a ajouté l’enquêteur.
«Je ne peux pas commenter si c’est le train qui a frappé l’autobus ou l’inverse», a prudemment mentionné M. Pilon.
Risques
La vitesse des trains dans le secteur a déjà fait l’objet de discussions à l’hôtel de ville d’Ottawa par le passé.
Via Rail évaluait les risques associés à faire rouler des trains à haute vitesse dans ce secteur. En avril, la compagnie ferroviaire a mentionné que ses trains roulaient, en moyenne, de 60 à 70 km/h.
Toutefois, la conseillère municipale de Barrhaven, Jan Harder, a affirmé en conférence de presse que les trains roulent à moins de 10 km/h dans le secteur où a eu lieu la collision.
«Nous estimons que tous nos passages à niveau sont sécuritaires», a précisé la présidente de la commission du transport en commun de la région d’Ottawa, Diane Deans.