Bientôt, les vêtements seront (presque) aussi intelligents que vous


Pour vouloir être toujours connecté à quelque chose, l’ordinateur, le téléphone intelligent, la tablette, c’est beau, mais le reste !!! Un jour, de la tête au pied, et tout ce qui nous entoure seront connecté ? Serons-nous plus intelligent ? En sécurité ? Plus informé … ?
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Bientôt, les vêtements seront (presque) aussi intelligents que vous

 

polo intelligent om signal

Dominik Pogorzelski, chef de produit pour l’entreprise montréalaise OM Signal, portant le «polo intelligent» conçu pour Ralph Lauren.

 

Des lacets qui s’attachent automatiquement, un gilet qui modifie sa taille sur commande, des lunettes qui remplacent le téléphone intelligent… Oui, on voit ces «gadgets» dans le film Retour vers le futur. Mais ce sont aussi des vêtements et des accessoires intelligents qui existent, ou qui existeront sous peu. Et les designers d’ici pourraient jouer un rôle important dans cette industrie en pleine croissance.

Avec la miniaturisation de l’électronique, les nouveaux textiles et les imprimantes 3D, nous sommes à l’aube d’une véritable «révolution vestimentaire», qui ira bien au-delà de la montre Apple et des lunettes Google. C’est du moins ce qu’avance Paulette Kaci, directrice générale de Vestechpro, un centre collégial de transfert en technologie de l’habillement. «Dans 20, 30, 100 ans, je suis certaine qu’on ne s’habillera pas de la même façon […] Je ne vois pas pourquoi le vêtement s’arrêterait en si bon chemin et ne poursuivrait pas son évolution», dit-elle.

Les débuts des vêtements intelligents

Les premiers vêtements intelligents ont vu le jour dans l’armée, qui cherchait des solutions aux enjeux de communication et de performance des soldats. Depuis, plusieurs autres domaines ont décidé de développer cette technologie, que ce soit dans le secteur sportif, médical, du spectacle et de la mode.

«Un vêtement intelligent va communiquer avec son environnement. Par exemple, il y a maintenant des habits qui aident à prévenir la mort subite du nourrisson en lançant une alarme quand le battement cardiaque change», explique Paulette Kaci.

Assise dans l’atelier de Vestechpro, elle fixe du regard le mannequin en bois sur lequel repose une camisole de la marque montréalaise Hexoskin. Son équipe a participé à la confection de cet habit auquel sont incorporés des senseurs et une technologie biométrique pouvant aider tant à la performance sportive qu’au suivi médical du sommeil. La jeune compagnie OM Signal, aussi basée à Montréal, a développé à l’automne dernier un «polo intelligent» en partenariat avec Ralph Lauren. Le «smartshirt» communique des informations précises via une application mobile, qui aide les athlètes à repousser les limites de l’entraînement.

Repositionner l’industrie de la mode québécoise

L’univers des vêtements intelligents ne se limite pas à intégrer des technologies biométriques, ajoute Valérie Lamontagne, designer et fondatrice de la compagnie 3lectromode. Celle qui enseigne au département de design de l’Université Concordia essaye pour sa part de créer les «vêtements du futur». Par exemple, elle a élaboré des tenues mode auxquelles sont intégrés des systèmes lumineux. À l’UQAM, la professeure et designer Ying Gao travaille aussi sur ce type d’intégration.

«C’est encore difficile d’intégrer la technologie dans les produits de [prêt-à-porter], mais tôt ou tard il y en aura dans nos vêtements de tous les jours», prédit Valérie Lamontagne.

À son avis, les jeunes designers québécois doivent continuer d’innover en développant des technologies vestimentaires, c’est un des meilleurs moyens pour que le Québec retrouve une place prépondérante dans l’industrie de la mode.
3lectromode

Quelques créations de Valérie Lamontagne et sa compagnie 3lectromode, qui comportent entre autres des systèmes lumineux.

Plusieurs jeunes entreprises de design aident d’ailleurs le Cirque du Soleil à confectionner des costumes intelligents, poursuit Valérie Desjardins, chef de développement de produit aux ateliers du Cirque. Dans un futur rapproché, l’équipe du Cirque aimerait explorer l’intégration de systèmes permettant aux artistes d’interagir avec le spectateur à travers leur costume.

Des questions éthiques sans réponse…

Toutes ces technologies intégrées aux vêtements vont récolter énormément d’information très personnelle, souligne Valérie Lamontagne, qu’il s’agisse de ce qu’on a mangé, des émotions qu’on a eues dans la journée.

«Que se passera-t-il si ces informations sont partagées? Ce sont des questions très pertinentes que devront se poser les personnes qui porteront ces vêtements dits intelligents », conclut-elle.

costume intelligent

Dans le spectacle du Cirque du Soleil Michael Jackson ONE, un grand nombre de systèmes lumineux contrôlables à distance ont été intégrés aux costumes des artistes.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Quand les vêtements connectés vous envoient en prison


Au Canada, les policiers peuvent maintenant fouiller sans mandat tout appareil technologie lors de l’arrestation, sauf si par exemple, le téléphone est verrouillé par un mot de passe, il faut un mandat pour accéder aux données. Mais, bon, de toute manière,  si vous avez des secrets, le virtuel n’est pas la meilleure cachette
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Quand les vêtements connectés vous envoient en prison

 

Quand les vêtements connectés vous envoient en prison

Montre Moto 360: ses données pourront être retenues contre vous en cours. Photo Motorola

André Boily

 

Les données de vos téléphones intelligents ou cellulaires, de vos montres intelligentes, de vos brassards numériques, voire les futurs vêtements intelligents, peuvent être utilisées en preuve dans un litige ou une poursuite criminelle.

De plus, d’après un récent jugement du plus haut tribunal du pays, les policiers peuvent dorénavant fouiller sans mandat votre téléphone.

La technologie vous met à nu

Si vous pensiez que tout ce que vous mettiez dans votre téléphone intelligent ou appareil numérique personnel, comme une montre numérique, un brassard numérique, un navigateur GPS, etc., est protégé par les lois sur la vie privée, oubliez cela tout de suite.

Comme n’importe quel document admissible en preuve, les données qu’ils contiennent peuvent servir dans un litige ou une poursuite criminelle, à votre avantage ou contre vous.

Les informations et éléments de preuve – qu’ils soient sur papier ou binaires – sont admissibles devant un juge. Comme cet exemple en Alberta où un avocat a défendu sa cliente dans un cas d’accident du travail en comparant les données de son brassard Fitbit avec celles d’autres utilisateurs.

Et malgré l’absence de normes entre les applications comme Google Fit, Microsoft HealthVault, Apple HealthKit ou Samsum Sammy, les données de ces dernières sont recevables en cour, tout comme le contenu de votre compte Facebook le cas échéant.

Et au Québec?

Que disent nos lois sur la recevabilité des données personnelles en cour? Pour y répondre, la question a été posée à Me Claude Villeneuve, avocat associé du cabinet juridique Lavery, à Sherbrooke.

«Il faut cependant, pour faire admettre cette preuve devant un tribunal, démontrer que l’information stockée est fiable et « intègre » (i.e. non altérée)».

Les articles 2837 et suivants du Code civil du Québec et la Loi concernant le cadre juridique des technologies de l’information (LRQ, c. C-1.1, ci-après la «Loi») encadrent le tout, dont voici quelques grandes lignes de la «Loi»:

– la valeur d’un document n’est ni augmentée ni diminuée pour la seule raison qu’un support technologique ait été choisi;

– un document dont l’intégrité a été assurée a la même valeur juridique, peu importe le support;

– l’intégrité du document doit être maintenue au cours de son cycle de vie;

– dans l’appréciation de l’intégrité, il est tenu compte, notamment des mesures de sécurité prises pour protéger le document au cours de son cycle de vie.

Fouilles sans mandat de vos cellulaires contre vie privée

Dans un récent jugement à quatre juges contre trois, la Cour suprême du Canada vient de permettre aux policiers de vérifier sans mandat le contenu d’un cellulaire dans le cadre d’une arrestation.

Sous certaines conditions, vos textos, vos photos, vos courriels sont admissibles comme preuve pourvu que la fouille serve à protéger la police, l’accusé ou le public ou encore à découvrir de nouveaux éléments de preuve. Donc, un cadre juridique devient très large du moment que ces éléments contribuent à l’enquête.

Par exemple, les informations d’un navigateur GPS ou d’une application comme Speed Tracker qui sert enregistrer vos données de déplacement – pour votre travail par exemple -, à indiquer votre vitesse, depuis combien de temps vous roulez et votre distance pourraient être utilisées contre vous.

Les données de positionnement des gadgets numériques comme celles des brassards GPS qui mesurent la distance de votre jogging matinal sont de parfaits candidats dans un procès. Tout comme le sont les dizaines de milliers de comptes d’individus inspectés par année sur les systèmes infonuagiques de Microsoft ou de Google par les différents organes fédéraux de sécurité américains.

Si vous avez de petits secrets cachés dans vos appareils numériques, gare à ce que vous mettez dans votre téléphone. Verrouillé, les policiers devront obtenir un mandat pour le fouiller.

http://fr.canoe.ca