La phobie des trous enfin expliquée


Il existe toute sortes de phobies, dont beaucoup nous sont inconnu. Le fait d’aller sur le Web et pour trouver d’autres personnes souffrant de la même phobie, a quelque chose probablement de réconfortant et de se sentir moins isolé. Le problème avec Internet, c’est que c’est aussi un moyen de provoquer de  »fausses » phobies.
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La phobie des trous enfin expliquée


La tête de lotus nous évoquerait des maladies comme la variole. | Adam via Flickr CC 

La tête de lotus nous évoquerait des maladies comme la variole. | Adam via Flickr CC


Repéré par Robin Tutenges

Repéré sur The Guardian


La trypophobie serait due à une réaction de dégoût instinctive liée à des maladies.

Julia avait environ 11 ans la première fois qu’elle a senti le dégoût l’envahir à la vue de trous, de fissures et de petites crevasses. Persuadée qu’elle était la seule à ressentir une telle réaction incontrôlée face à des orifices, elle a laissé sa peur dicter son quotidien, jusqu’à atteindre la vingtaine, où, en regardant une vidéo sur internet intitulée «Êtes-vous trypophobe?», elle comprit.

En se laissant guider sur le net, Julia en vint à rejoindre un groupe Facebook pour les trypophobes, au sein duquel chacun·e partage ses difficultés à vivre avec ce dégoût pour les trous, qui s’infiltre dans tous les aspects de la vie: nid d’abeilles, tête du lotus avec ses graines, bulles dans la pâte à gâteau –y compris chocolat soufflé.

La trypophobie n’est à ce jour pas reconnue comme une véritable phobie. À la différence de cette dernière, qui se caractérise par la peur vis-à-vis d’une menace précise, réelle ou non, la trypophobie provoque un dégoût qui se traduit par une réaction émotive face à une large gamme d’images, qui ont comme unique point commun leur configuration.

Que sait-on vraiment au sujet de ce rejet des trous? Une récente étude dirigée par Tom Kupfer, chercheur en émotions à la Vrije Universiteit d’Amsterdam, aide à en comprendre l’origine.

Éviter les maladies

L’équipe de recherche suggère que la réaction de dégoût s’est développée chez l’être humain afin d’éviter certains agents pathogènes, qui peuvent causer des maladies. Kupfer estime que les personnes trypophobes assimileraient les trous à une conséquence de ces agents pathogènes et que cette phobie spécifique serait en fait liée à un instinct qui permettrait d’éviter les parasites.

Le dégoût serait d’autant plus grand quand de telles crevasses se donnent à voir sur la chair, à commencer par la peau du visage. Leurs formes géométriques nous évoqueraient les symptômes de maladies infectieuses ou parasitaires telles que la variole, la rougeole, le typhus, la gale voire un état de décomposition.

Propagation via internet

Internet aurait peut-être son rôle à jouer dans la propagation de ces maux, selon un article du Guardian, qui explique que la trypophobie serait surtout une phobie socialement contagieuse, comme d’autres avant elle.

Prenez la maladie des Morgellons, cette affection cutanée restée longtemps inexpliquée, et qui s’est répandue à partir des États-Unis à compter de 2002. Des dizaines de milliers de personnes dans le monde se sont grattées, auscultées et triturées, pensant avoir attrapé cette maladie, qui s’avéra être en définitive une sorte «d’hallucination collective», un syndrome collectif d’origine psychogène.

À l’instar de la maladie des Morgellons, la trypophobie s’est surtout propagée via les réseaux sociaux. Alors, la phobie des trous est-elle, elle aussi, un produit du monde numérique?

http://www.slate.fr/

La trypophobie, la peur des trous


La trypophobie, la peur des trous seraient plus fréquentes que l’on pense, dans la vidéo, si vous souffrez de cette phobie, vous aurez sans doute des symptômes. Pour le moment, les causes de cette phobie n’est reposés que sur des hypothèses
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La trypophobie, la peur des trous

 

fleur de lotus

La tête de la fleur de lotus renferme les graines de la plante dans de petites cavités. Ce type d’image provoque une forte réaction chez les trypophobes, ou « phobiques des trous »

Une phobie étonnante livre ses secrets : la peur des trous

Si vous vous sentez mal à l’aise devant cette photo de fleur de lotus, vous êtes peut-être trypophobe. Comprenez : effrayé par les trous. Au point d’en avoir, comme certaines personnes, la migraine, des démangeaisons, des nausées, voire des attaques de panique. Les trypophobes sont plus nombreux qu’on ne le croit, et des groupes Facebook comportant jusqu’à 6000 adhérents échangent quotidiennement sur leur peur des trous.

Pour évaluer votre trypophobie, vous pouvez par exemple visionner cette vidéo montrant divers types de trous plus ou moins repoussants :

 

Des chercheurs de l’Université de l’Essex en Angleterre ont présenté cette vidéo à des centaines de personnes pour savoir si elles avaient cette phobie des trous. Et le résultat déjoue nos attentes : 11 pour cent des hommes et 18 pour cent des femmes présentent des réactions de type démangeaisons, maux de tête ou tremblements devant ces images. L’image la plus classiquement utilisée est celle d’une tête de fleur de lotus contenant les graines de la plante, mais les trypophobes n’aiment pas les trous dans les mousses de shampooing ou à l’intérieur de barres chocolatées.

D’où vient cette phobie ? Un des membres de l’équipe a eu une intuition en voyant l’image d’un poulpe bleu annelé:

Evidemment, ce poulpe a l’air troué. Le poulpe bleu annelé est un des céphalopodes les plus venimeux. Et de fait, en examinant des dizaines d’animaux fortement venimeux (serpents et araignées), les scientifiques de l’équipe ont constaté qu’ils présentent souvent des motifs visuels ressemblant à des trous, soit circulaires, soit sous forme de bandes dont les bords présentent des caractéristiques de contraste très particulières, qu’on ne trouve qu’au bord des trous. En voyant ces motifs, notre œil a l’impression d’être au bord du trou, il panique et croit voir une bête venimeuse.

Voilà donc une hypothèse intéressante pouvant expliquer l’origine de la trypophobie :il s’agirait initialement d’un réflexe de fuite devant des animaux venimeux, qui se serait ancré dans les structures nerveuses de nos ancêtres. Mais évidemment, de nos jours, on croise plus rarement un pouple annelé ou un serpent corail au bureau. On s’affole alors pour un trou de boulon ou un plafond alvéolé. Autres temps, autres moeurs…

http://cerveauetpsycho.fr/

Trypophobie: avez-vous peur des trous?


Parmi les phobies connues (sans être nécessairement reconnu au niveau médical) la trypophie est particulière, car elle ne représente pas un danger et peut être provoqué par des images.
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Trypophobie: avez-vous peur des trous?

La tête du lotus avec ses graines engendre chez les trypophobes une réaction émotionnelle douloureuse  | Adam via Flickr CC License by

La tête du lotus avec ses graines engendre chez les trypophobes une réaction émotionnelle douloureuse | Adam via Flickr CC License by

Arnold J Wilkins et An Trong Dinh Le

Face à un nid d’abeille ou des tuyaux industriels enfilés bout à bout, vous êtes mal à l’aise? C’est probablement une question d’oxygénation cérébrale.

Depuis l’avènement d’internet, tout un chacun a la faculté de parler de ses symptômes avec d’autres gens à travers le monde entier. Il arrive que des victimes de symptômes très inhabituels en découvrent d’autres frappées par des expériences similaires et peuvent alors débattre sans crainte du ridicule. Des forums de discussion et des groupes de soutien se forment et, finalement, la reconnaissance d’une nouvelle maladie peut émerger. Un cas d’espèce: la «neige visuelle», que d’aucuns décrivent comme des points lumineux flottants de façon continue dans leur champ de vision comme des flocons qui tombent. Autre exemple, la trypophobie.

La trypophobie, ou «peur des trous», est un état qui entraîne chez ses victimes une réaction émotionnelle douloureuse lorsqu’elles voient des images apparemment anodines représentant des groupes d’objets, en particulier des trous. Ce symptôme fut décrit pour la première fois sur internet en 2005 mais n’est pas encore reconnu par le corps médical.

Les images responsables de la réaction émotive sont des choses aussi naturelles que des nids d’abeilles ou la tête du lotus avec ses graines, et aussi des objets manufacturés comme du chocolat soufflé ou des tuyaux industriels enfilés bout à bout. Malgré sa nature apparemment inoffensive, ce genre de représentations (idéales à partager sur internet) peut entraîner toute une variété de symptômes. Y compris des modifications cognitives reflétant l’anxiété, des symptômes corporels en rapport avec la peau (comme des démangeaisons ou la chair de poule) et des troubles physiologiques (une nausée, le cœur battant, ou une difficulté à trouver sa respiration).

Les images qui provoquent la réaction émotive ne sauraient être normalement conçues comme menaçantes; c’est là que la trypophobie se différencie de la plupart des autres phobies.

Propriétés mathématiques

Les phobies sont en effet des troubles anxieux qui surviennent, pense-t-on, après une expérience (une morsure de chien risque de causer la peur des chiens). Ou bien déclenchés par des mécanismes évolutifs innés: ces derniers peuvent être à la base de la peur des araignées et des serpents. Habituellement, une menace est bien là, particulière ou générale, vraie ou imaginée. Dans le cas de la trypophobie, il n’y a pas de menace évidente et la gamme d’images provoquant la phobie ont peu de choses en commun, sinon leur configuration.

Mal à l’aise? Vous pouvez souffrir d’un peu de trypophobie | Karunakar Rayker via Flickr CC License by

C’est justement cette configuration, semble-t-il, qui détient la clef de l’émotion provoquée par les images. Des personnes ne souffrant pas de trypophobie éprouvent malgré tout de la répugnance devant les images trypophobiques même si elles ne ressentent pas d’émotion. Cela arrive parce que la configuration de l’image en question possède des caractéristiques mathématiques semblables à toutes celles qui, quand on les regarde, entraînent un inconfort visuel, une fatigue des yeux ou un mal de tête.

Les images possédant ces propriétés mathématiques ne peuvent pas être traitées efficacement par le cerveau et elles demandent donc davantage d’oxygénation cérébrale. Dans un article, Paul Hibbard et moi-même, Arnold J Wilkins, avons proposé une explication: cet inconfort se produit précisément parce que les gens évitent de regarder les images qui exigent une oxygénation excessive du cerveau (le cerveau utilise à peu près 20% de l’énergie corporelle et l’utilisation de cette énergie doit être réduite à un minimum).

Les images trypophobiques sont donc parmi les plus intrinsèquement inconfortables à regarder et nous menons l’enquête afin de savoir pourquoi certaines personnes et pas d’autres expérimentent une réponse émotionnelle. Des images de polluants comme les moisissures et les maladies de peau peuvent provoquer de la répulsion chez la plupart des gens et pas seulement parmi les trypophobes. Le dégoût est probablement un mécanisme évolutif qui suscite des réactions d’évitement et permet la survie.

Des images de moisissure et de lésions de peau ont des caractéristiques mathématiques semblables à celles des images trypophobiques et nos travaux actuels cherchent à savoir si, en plus d’être habituellement gênantes, elles provoquent également une oxygénation importante du cerveau. Peut-être l’inconfort est-il un mécanisme utile non seulement pour éviter une oxygénation excessive mais aussi pour se mettre de toute urgence à l’abri d’objets menaçants en matière de contamination. Il se pourrait que, parmi la population atteinte de trypophobie, ce mécanisme fonctionne trop bien.

Cet article est paru sur le site The Conversation le 17 mai 2016.

http://www.slate.fr/

L’Apple Watch provoque une phobie inattendue : la trypophobie


Surprenant ! La montre Apple qui peut provoquer une phobie ! La peur des trous. Bon, moi, je vois plus des ronds qu’autre chose, mais je peux comprendre qu’une phobie ne se contrôle pas
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L’Apple Watch provoque une phobie inattendue : la trypophobie

 

L'Apple Watch, commercialisée en France depuis le 24 avril. © DATICHE NICOLAS/SIPA

L’Apple Watch, commercialisée en France depuis le 24 avril. © DATICHE NICOLAS/SIPA

Par Lise Loumé

 

Le design de l’Apple Watch pourrait gêner une part non négligeable de la population sujette à la trypophobie, communément appelée « la peur des petits trous ».

La sortie de chaque nouveau produit Apple suscite le plus grand enthousiasme de la part des aficionados de la marque à la pomme. Cependant,la présentation de l’Apple Watch le 9 mars 2015 a déclenché chez certains une réaction pour le moins inattendue : comme le souligne le site Daily Dot, de nombreux twittos se sont insurgés contre la présentation des applications sur l’écran, qui représente une accumulation de petits ronds de taille diverse. Des petits trous qui sont à l’origine d’une phobie chez certaines personnes, appelée « trypophobie », et qui pourrait freiner les ventes de la montre, commercialisée en France depuis le 24 avril 2015.

NATURE. La trypophobie est une phobie qui a fait l’objet de plusieurs publications scientifiques : elle désigne la peur pathologique et irrationnelle des objets criblés de trous de forme irrégulière. Par exemple, les graines de fleur de lotus, les alvéoles des ruches, les colonies de fourmis. Il s’agit la plupart du temps d’images d’origine naturelle. Les réactions varient largement selon les personnes, allant de démangeaisons, migraines, nausées, voire des attaques de panique ou même des vomissements.

Êtes-vous trypophobe ?

En 2013, des chercheurs de l’université de l’Essex ont présenté à 300 personnes 76 images de trous plus ou moins repoussants, comme ceux présentés dans la vidéo ci-dessous (âme trypophobe, s’abstenir). Résultat : pas moins de 18 % des femmes et 11 % des hommes présentaient des réactions de trypophobie (en particulier des maux de tête, démangeaisons ou tremblements) devant ces images !

RÉFLEXE DE FUITE. Alors, quelle est l’origine de cette phobie ? En examinant des dizaines d’animaux fortement venimeux (serpents, araignées, etc.), les chercheurs ont remarqué qu’ils présentent souvent des motifs visuels ressemblant à des trous : ils peuvent être circulaires ou sous forme de bandes dont les bords présentent des caractéristiques de contraste très particulières, qu’on ne trouve qu’au bord des trous. En voyant ces motifs, notre œil aurait donc l’impression d’être au bord d’un trou, de voir une bête venimeuse. Une réaction primitive du cerveau que nous posséderions tous.

« Nous pensons que tout le monde a des tendances trypophobiques, sans pour autant en être conscient, écrivent les chercheurs dans leur publication. Nous avons remarqué que chez les personnes non phobiques, les images trypophobiques étaient tout de même moins agréables à regarder. »

On veut bien les croire !

http://www.sciencesetavenir.fr/