Le Saviez-Vous ► Les troubles bipolaires en 5 points


Quand une personne de notre entourage est atteinte de troubles bipolaires, cela peut être difficile à gérer à cause de son comportement tantôt euphorique, tantôt dépressif.
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Les troubles bipolaires en 5 points

 

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En chiffres. Les troubles bipolaires touchent 1,2% de la population. Ils se situent 6erang parmi des maladies génératrices de handicap. Dans 10 à 15% des cas, ils conduisent le patient au suicide !

C’est quoi un trouble bipolaire ? Anciennement appelée maladie maniaco-dépressive, il s’agit d’une maladie mentale sévère. Elle se caractérise par une alternance exagérée de périodes dépressives et d’excitation. Entre ces deux phases, la personne retrouve un état normal. On estime que pour 30% des patients, l’apparition de leur maladie remonte à l’adolescence.

Quels sont les symptômes ? Comme évoqué précédemment, les troubles bipolaires se décomposent en deux phases. La phase d’excitation est caractérisée par une hyperactivité, une euphorie, une volubilité mais aussi des troubles de l’appétit, une réduction du besoin de sommeil, une irritabilité…

La phase dépressive est au contraire marquée par une grande tristesse, des idées suicidaires, une perte d’énergie et de l’estime de soi, des difficultés de concentration, un sentiment de culpabilité…

Des causes mal définies. Les causes du trouble bipolaire ne sont pas complètements connues. C’est une maladie multifactorielle. Un facteur génétique d’abord : le risque est 10 fois plus élevé si l’un des 2 parents est lui-même bipolaire.

Des facteurs biologiques ensuite : plusieurs études ont montré des anomalies des médiateurs chimiques au niveau du cerveau des patients. En effet, une diminution du taux de noradrénaline et de sérotonine est observée dans la dépression, alors que dans la manie, les taux de noradrénaline sont élevés…

Une prise en charge complexe.

« Les traitements sont divers », note la Fédération pour la recherche sur le cerveau. « Mais le principal est le traitement par le lithium (un sel qui a la propriété de stabiliser l’humeur) ou les thymorégulateurs pour combattre l’état dépressif. Ces traitements diminuent la fréquence et l’intensité des troubles mais nécessitent une surveillance biologique constante. Un traitement par électrochocs peut aussi être proposé lorsque les médicaments ont échoué, avec un effet régulateur de l’humeur. Enfin, une psychothérapie de soutien est très utile. »

  • Source : Fédération pour la recherche sur le cerveau
  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

https://destinationsante.com/

 

Le Saviez-Vous ► Décembre 1888, Vincent Van Gogh offre son oreille


Je n’aime pas le terme fou pour désigner une personne ayant des troubles psychiatriques. Enfin, Van Gogh souffrait de ces troubles, on croit qu’il était atteint de la schizophrénie ainsi que des troubles bipolaires et autres. Il est clair que couper son oreille et de l’offrir à une personne, il était gravement malade.
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Décembre 1888, Vincent Van Gogh offre son oreille

 

van gogh

L’histoire est bien connue, le peintre Vincent Van Gogh, atteint de divers troubles psychiatriques se coupe l’oreille et peint un des autoportraits les plus célèbres de l’histoire de l’art. Mais ce que la plupart des gens ignore, c’est que l’artiste fou a offert son oreille à une jeune fille… qui a crié d’épouvante avant de tomber dans les pommes. Normal.

 Vincent Van Gogh, un artiste torturé

Ce n’est un secret pour personne, Van Gogh était fou. Difficile d’établir un diagnostic mais on vise sur la schizophrénie avec troubles bipolaires, sans parler de la syphilis, du saturnisme et d’une épilepsie du lobe temporal… Bref. En 1888, Vincent Van Gogh vit à Arles, il partage un atelier avec Gauguin. Les deux artistes sont fauchés, ils passent leur temps à se disputer et à se menacer. Pour autant, ils ne peuvent se séparer et continuent leur vie commune. Mais le 23 décembre, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour Paul Gauguin.

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Vincent, qui vit aux dépens de son plus jeune frère Théo, vient d’apprendre que celui-ci s’est fiancé. Il va épouser une jeune fille et va nécessairement devoir répondre aux besoins financiers du ménage et de la future famille. Pour le peintre c’est certain, son frère l’abandonne ! Se sentant seul, il est pris d’une crise de panique, ou de folie. Une furieuse dispute éclate entre Van Gogh et son coloc. C’est la dispute de trop, il renonce à sa vie dans l’atelier du midi avec Van Gogh. Gauguin part dormir à l’hôtel et annonce qu’il prendra le train le lendemain matin.

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Impossible de savoir ce qu’il se passe réellement dans la tête de l’artiste néerlandais ce soir-là, mais à l’aide d’une lame de rasoir, il se tranche l’oreille, éponge le sang avec des draps et décide d’aller offrir son morceau de chair à une jeune fille, Gabrielle.

Qui est Gabrielle ?

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On a cru pendant longtemps que Gabrielle (parfois appelée Rachel) était une prostituée, mais les archives ont prouvé le contraire. A cette époque-là, la prostitution est réglementée par l’état et toutes les filles sont obligatoirement inscrites sur des registres afin d’être suivies médicalement et surtout contrôlées. Gabrielle ne figure nulle part. En réalité, Gabrielle a 19 ans et elle fait le ménage dans différentes maisons de passes arlésiennes, notamment « la maison de tolérance n°1 », c’est ici que Van Gogh la retrouve le 23 décembre, au milieu de la nuit, avec un paquet de papier journal. Le peintre, qui fréquentait régulièrement les bordels avait rencontré Gabrielle et avait pu voir une cicatrice sur son bras. Elle s’est faite mordre pas un chien quelques années plus tôt et il lui reste une belle marque. Vincent Van Gogh a voulu lui offrir sa chair après s’être coupé l’oreille…

Ne dit-on pas que c’est l’intention qui compte ?

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Le microbiote intestinal dicte-t-il notre humeur et nos comportements?


On dit souvent que l’intestin est notre deuxième cerveau ! Il semble que les recherches des microbiotes laisse à penser qu’ils auraient un rôle important sur notre santé mentales et certaines maladies comme l’autisme, la schizophrénie … Si leurs hypothèses sont positives cela changerait beaucoup dans les traitements
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Le microbiote intestinal dicte-t-il notre humeur et nos comportements?

 

Humeur du matin | Petit Louis via Flickr CC License by

Humeur du matin | Petit Louis via Flickr CC License by

Guillaume Fond

La recherche sur le rôle du microbiote et son influence sur nos comportements en est à ses balbutiements.

Les scientifiques commencent seulement à prendre véritablement la mesure du rôle de notre microbiote, ces innombrables micro-organismes qui vivent sur et dans notre corps. Le tube digestif abrite à lui seul plus de 10.000 milliards de bactéries –majoritairement anaérobies, c’est-à-dire qui n’ont pas besoin d’oxygène pour vivre. Sans compter les virus, les levures et les champignons. L’influence du microbiote de l’intestin sur la régulation de nos fonctions vitales aurait ainsi été considérablement sous-estimé jusqu’à la publication des travaux décisifs de ces cinq dernières années.

La découverte la plus frappante est sans doute celle de liens entre les perturbations de cette flore intestinale et des troubles psychiatriques comme l’anxiété, la dépression, les troubles bipolaires, la schizophrénie, ou encore un trouble neurodéveloppemental comme l’autisme. Il est trop tôt, à ce stade, pour affirmer qu’il s’agit d’une cause, et non pas d’une conséquence de ces troubles. Néanmoins, l’hypothèse selon laquelle la communauté microbienne abritée par notre intestin détermine en partie notre humeur et nos comportements mérite d’être étudiée. Si elle venait à être confirmée, cela ouvrirait des perspectives de prévention ou de traitement inédites en santé mentale.

Les trois premières années de la vie, période clé

Le microbiote intestinal se forme au cours des trois premières années de la vie. Il reste ensuite relativement stable au cours de la vie mais peut être transitoirement modifié, par exemple par un nouveau régime alimentaire, une infection intestinale ou un traitement antibiotique. Le rôle de cet écosystème est fondamental dans la motricité intestinale, c’est-à-dire la progression des aliments dans le système digestif. Il l’est aussi dans le développement du système immunitaire, protégeant l’individu contre l’agression de certaines pathogènes. Il l’est, enfin, dans le système métabolique, participant à la digestion, influençant l’absorption et la distribution des nutriments voire, en cas de maladie, des médicaments.

On estime actuellement que 90% des maladies pourraient avoir un lien avec des perturbations du microbiote, les unes causant les autres ou inversement. On parle de « dysbiose », pour des situations dans lesquelles une altération de la biodiversité du microbiote peut occasionner des effets négatifs pour l’individu. La « paucibiose » fait référence à la perturbation quantitative du microbiote, c’est-à-dire une baisse du nombre total de bactéries, indépendamment du nombre d’espèces différentes.

Les effets de telles perturbations sur les comportements ont été mis en évidence, pour l’instant, par des études sur des modèles animaux. Ainsi des chercheurs ont fait naître des rats par césarienne, dans des conditions stériles, pour qu’ils aient le moins de contacts possible avec des micro-organismes présents chez leur mère ou dans l’environnement. Ces rongeurs développent rapidement des troubles comportementaux évoquant des maladies psychiatriques: le repli sur soi, une perte de poids, des troubles du sommeil, de l’anxiété, la perte de l’hygiène voire des automutilations.

Or ces troubles s’avèrent réversibles si on administre à ces mêmes rats des probiotiques (des bactéries bonnes pour leur santé) au cours des six premières semaines de leur vie. Au-delà, les troubles deviennent irréversibles, suggérant que le microbiote joue un rôle crucial dans la période de développement du système nerveux central.

Comment le microbiote influence le cerveau

Qu’en est-il chez l’homme? Notre microbiote peut influencer notre cerveau par plusieurs voies. Il peut modifier la perméabilité intestinale (c’est-à-dire le passage des molécules à travers la paroi de l’intestin vers la circulation sanguine et de là vers le cerveau), moduler l’inflammation au niveau de l’intestin et dans le sang, l’absorption de nutriments bénéfiques ou essentiels pour le cerveau, et influencer le système nerveux autonome responsable des réactions d’éveil et de fuite. Ces phénomènes semblent être à l’œuvre dans plusieurs types de troubles.

À ce jour, les chercheurs ont surtout étudié le lien entre la perturbation du microbiote intestinal et l’autisme, un trouble neurodéveloppemental caractérisé par la diminution des interactions sociales et de la communication, avec des comportements stéréotypés et répétitifs. L’autisme s’accompagne très fréquemment de troubles digestifs. Les enfants autistes, comparés aux non-autistes, auraient dix fois plus de bactéries de type Clostridium, une augmentation des Bacteroidetes et Desulfovibrio, et une diminution des Firmicutes et Bifidobacterium.

Une augmentation de la perméabilité intestinale (l’intestin jouant moins bien son rôle de filtre retenant les pathogènes) a également été décrite dans l’autisme, ainsi qu’une élévation de marqueurs d’inflammation dans le sang. De nombreuses autres anomalies au niveau de la paroi de l’intestin et de la composition des selles chez ces enfants ont également été rapportées.

Le syndrome de l’intestin irritable associé à l’anxiété

À l’inverse, des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, comme le syndrome de l’intestin irritable, sont associées à des taux très élevés d’anxiété et de dépression. De tels taux ne sont pas retrouvés dans d’autres maladies chroniques non-inflammatoires pourtant tout aussi difficiles à vivre au quotidien.

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Schéma de l’intestin. William Crochot/Wikimedia, CC BY-SA

Chez les patients souffrant de troubles dépressifs majeurs, une faible sécrétion d’acide gastrique a été rapportée. Cette diminution de l’acidité gastrique a été associée à la croissance (réversible) du microbiote au niveau de l’intestin grêle, ce qui peut entraîner des troubles digestifs, une augmentation de la perméabilité intestinale, de la malabsorption des nutriments, des épisodes de diarrhée ou de constipation.

Une autre observation plaide en faveur du rôle du microbiote intestinal dans la régulation ou le déclenchement des troubles anxio-dépressifs. Des bactéries sécrètent des substances qui sont aussi des neurotransmetteurs, c’est-à-dire des composés chimiques produits par les neurones pour agir comme messager en direction des autres neurones. Ainsi, certaines souches de Lactobacillus et de Bifidobacterium produisent de l’acide gamma-amino-butyrique (GABA). Les genres Escherichia, Bacillus, et Saccharomyces produisent de la noradrénaline ; Candida, Streptococcus, Escherichia, et Enterococcus produisent de la sérotonine ; alors que Bacillus et Serratia peuvent produire de la dopamine. Tous ces neurotransmetteurs jouent un rôle majeur dans les mécanismes de la dépression.

La schizophrénie et les troubles bipolaires, des maladies psychiatriques chroniques sévères, ont également fait l’objet de travaux. Une étude récentes’est intéressée aux marqueurs de translocation bactérienne anormale, des molécules qui, en temps normal, doivent être trouvées seulement à l’intérieur de l’intestin. Quand ces molécules sont trouvées dans le sang, cela peut être le signe d’une augmentation de la perméabilité de l’intestin. Ce phénomène a précisément été observé chez des personnes touchées par ces deux maladies.

La recherche sur le rôle du microbiote et son influence sur nos comportements en est à ses balbutiements. Ce champ de recherche apparaît aujourd’hui comme un possible chaînon manquant pour expliquer comment se déclenchent ou perdurent certaines maladies mentales. Des probiotiques, des prébiotiques (des substrats favorisant la croissance de souches de bactéries bénéfiques) et des approches nutritionnelles spécifiques sont utilisés actuellement dans certaines pathologies intestinales. Pourraient-ils trouver, un jour, une utilité dans le domaine de la santé mentale? De nouvelles études seront nécessaires avant de pouvoir confirmer, ou infirmer, l’efficacité de telles interventions.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

http://www.slate.fr

Les troubles bipolaires, c’est quoi exactement ?


Seul un médecin peut diagnostiquer une maladie mentale, cependant savoir reconnaitre les symptômes peut permettre une diagnostique plus rapide et une meilleur prise en charge. Ce qui est important autant pour la personne souffrant de troubles que pour son entourage
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Les troubles bipolaires, c’est quoi exactement ?

 

Les troubles bipolaires, c'est quoi exactement ?

Egalement connus sous le nom de « maladie maniaco-dépressive », les troubles bipolaires se caractérisent par des fluctuations extrêmes de l’humeur, avec une alternance de périodes d’excitation et de dépression, entrecoupées de périodes normales.

Les conséquences d’une telle oscillation peuvent être particulièrement graves dans tous les domaines, financier, social, professionnel, familial, etc.

Troubles bipolaires : alternance d’excitation et de dépression

Il nous est tous arrivé de passer de l’euphorie à la colère, c’est-à-dire d’une humeur extrême à une autre. Cette alternance n’a eu aucune conséquence. En revanche, chez les personnes atteintes de troubles bipolaires, cette fluctuation est persistante, douloureuse et invalidante.

Cette maladie touche 1% de la population et se déclare généralement entre 15 et 24 ans, autant chez les hommes que chez les femmes. Par extrapolation aux Français de plus de 15 ans, cela fait 500.000 personnes.

Les sujets qui souffrent de cette maladie psychique oscillent perpétuellement entre trois états plus ou moins fréquemment et plus ou moins intensément :

1) L’état maniaque

Euphorie ou irritabilité, augmentation de l’estime de soi, idées de grandeur, accélération des pensées, fuites des idées, forte augmentation des activités, diminution du besoin de sommeil, etc. Or cet état d’hyperactivité peut avoir des conséquences fortement dommageables, comme par exemple des dépenses inconsidérées d’argent. À noter que le terme « maniaque » ou « manie » au sens psychiatrique désigne un état d’excitation anormal et non pas les manies au sens populaire désignant des habitudes stéréotypées.

2) L’état dépressif

Tristesse, perte d’intérêt, fatigue, ralentissement psychique et moteur, modification de l’appétit et du sommeil. Cette humeur dépressive peut avoir de fortes répercussions dans le domaine social et professionnel, sans oublier un risque suicidaire.

3) L’état normal

Des conséquences dramatiques

Comme indiqué ci-dessus, la période d’excitation extrême, tout comme celle de la dépression, peuvent entraîner des comportements à risques dans tous les domaines.

En plus de la souffrance personnelle et du risque de suicide (qui peut aussi survenir durant l’état maniaque), les conséquences professionnelles des troubles bipolaires peuvent être sérieuses : démission irréfléchie, conflits, instabilité professionnelle, comportement agité, licenciement……

Au niveau familial, les conflits conjugaux sont fréquents : divorce, séparation, répercussion sur les enfants, mais aussi perte d’amis…, etc.

Les prises de risque sont parfois inconsidérées : rapports sexuels non protégés, excès de vitesse, défis dangereux, délits, agression physique, consommation d’alcool, de drogues……

Les troubles bipolaires se soignent

Il est possible de stabiliser l’évolution des troubles bipolaires en régulant l’humeur à l’aide de traitements pharmacologiques (psychotropes), d’une psychothérapie (psychanalyse, thérapie cognitive et comportementale) et d’une psychoéducation.

Les médicaments

Episodes maniaques et dépressifs : thymorégulateur (lithium), anticonvulsivants (divalproate de sodium), antipsychotiques atypiques (olanzapine, rispéridone, aripiprazole), voire antidépresseurs.

Traitement de fond : normothymique (régulateur de l’humeur), soit lithium ou antipsychotique atypique (olanzapine, rispéridone, aripiprazole).

Les psychothérapies

La psychothérapie tient une place importante dans la prise en charge du patient souffrant de troubles bipolaires. Et les mesures psychothérapeutiques sont spécifiques à chaque patient.

La psychoéducation

Informer le malade et son entourage (psychoéducation), fait également partie du traitement. L’action personnelle du malade est au moins aussi importante que les médicaments et l’aide psychothérapeutique.

Hélas, la prise en charge est souvent trop tardive avec des retards de diagnostic. D’où l’importance de connaître cette maladie et de savoir la reconnaître.

par Isabelle Eustache
Sources : Dossier de presse Lilly, mars 2004. HAS, Guide, « La prise en charge d’un trouble bipolaire », décembre 2010. HAS, troubles bipolaires, mai 2009,
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2009-09/ald_23__gm_troubles_bipolaires_web.pdf

http://www.e-sante.fr/

Un spray nasal pour prévenir les suicides dans l’US Army


Une nouvelle méthode qui est en essai pour l’armée américaine pourrait d’ici quelques années aider de nombreux patients en dépression avec un risque de suicide. Cela serait un atout pour complété les traitements en santé mentale
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Un spray nasal pour prévenir les suicides dans l’US Army

 

L’armée américaine souhaite mettre au point un spray nasal pour diminuer les suicides de ses soldats. Crédits photos: US Air Force

Romy Raffin

L’armée américaine finance le développement d’un spray hormonal contre les pulsions suicidaires. Une innovation thérapeutique qui pourrait concerner de nombreux patients.

Un suicide par jour environ: les soldats américains n’ont jamais été aussi nombreux à mettre fin à leurs jours. Pour lutter contre ce fléau qui décime ses troupes – les morts par suicides dépassent désormais les décès sur le terrain, l’armée américaine a confié à des chercheurs la mission de mettre au point un spray qui empêcherait les militaires de s’ôter la vie. Au-delà du suicide, une nouvelle arme thérapeutique pourrait naître à l’issue du projet pour traiter la dépression ou même les troubles bipolaires des combattants, mais aussi d’autres patients.

C’est le Dr Michael Kubek de l’Indiana University School of Medicine qui dirigera les recherches, financées sur trois ans par le département de la Défense à hauteur de 3 millions de dollars . Ce n’est pas un hasard si le Dr Kubek a été choisi: ses nombreux travaux sur la TRH (thyrotropin-releasing hormone) ont retenu l’attention de l’ancien responsable de la santé publique de la marine américaine qui s’intéressait à de nouvelles approches contre le stress post-traumatique ou le suicide des soldats. Cette hormone de l’hypothalamus régule en effet la fonction de la thyroïde qui elle-même peut être à l’origine de troubles de l’humeur. Par exemple, la dépression est un symptôme fréquent chez les patients souffrant d’hypothyroïdie.

Trop rapidement dégradée

 

Anxiété, schizophrénie ou dépression sont autant de maladies que la TRH pourrait aider à soigner, de nombreuses études le prouvent depuis une vingtaine d’années. Malheureusement, l’hormone perfusée ou avalée sous forme de pilule est rapidement dégradée dans l’organisme – en cinq minutes seulement – et parvient difficilement au cerveau car elle est bloquée par la barrière hémato-encéphalique, le filtre qui sépare la circulation sanguine du liquide baignant le cerveau (le liquide céphalo-rachidien). Un autre moyen d’administrer la TRH est de l’injecter directement dans la moelle épinière, un geste peu pratique et douloureux. Une solution alternative consiste à modifier l’hormone pour obtenir des dérivés plus résistants, comme la taltiréline disponible au Japon depuis 2000 sous forme de comprimés pour le traitement d’une maladie neurodégénérative du cervelet

De son côté, le Dr Kubek s’est orienté vers un autre moyen d’accéder au cerveau, plus rapide et non invasif, à savoir la voie nasale. Les molécules absorbées par les muqueuses du nez atteignent rapidement le cerveau via les nerfs olfactifs et contournent la barrière hémato-encéphalique. De plus, le neurobiologiste s’est servi de nanoparticules biodégradables (à base de polylactide) comme vecteur protecteur de la TRH afin d’obtenir des quantités plus élevées du produit, pour une meilleure efficacité. Le chercheur a déjà testé avec succès ce qu’il décrit comme «un type de pharmacologie entièrement nouveau» pour soigner l’épilepsie chez le rat, la TRH étant capable d’agir contre les convulsions.

Le temps que les médicaments fassent effet

 

Dans le cas des soldats américains, la TRH pourrait être utilisée comme un médicament de crise pour contrer rapidement d’éventuelles idées suicidaires en produisant un calme et une légère euphorie quasi-instantanément. Pour autant, ces aérosols n’ont pas pour ambition de se substituer aux thérapies actuelles, mais plutôt de les compléter:

«Le spray nasal pourrait stabiliser les patients immédiatement, le temps que les antidépresseurs fassent leur travail», explique le Dr Kubek, dans la mesure où les médicaments traditionnels contre la dépression ne sont efficaces qu’à partir de 2 à 4 semaines après le début du traitement.

La mise au point de ce vaporisateur innovant devrait se dérouler pendant un an en collaboration avec des pharmacologues américains et israéliens, suivis par des essais sur l’homme à l’université de Purdue, dans l’Indiana.

http://sante.lefigaro.fr

Entre hauts et bas?


Avoir des hauts et des bas c’est normal, la vie n’est pas toujours rose, par contre certains cas demande une évaluation par un médecin pour évaluer notre état psychologique. Il se peut que des personnes souffrent de troubles bipolaires sans le savoir et malheureusement sera souvent mal jugés par ses pairs
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Entre hauts et bas?

Entre hauts et bas?

© Shutterstock

Par Ronald Denis, docteur en médecine, chirurgien et traumatologue

Nous traversons tous des épisodes de bonheur et d’excitation ou de déprime généralement associés aux effets des facteurs sociaux, psychologiques et biologiques auxquels nous sommes confrontés.

En cette période de morosité économique, par exemple, il est tout à fait normal d’avoir l’humeur à la déprime! Toutefois, pour 4 % des Québécois, les hauts et les bas se succèdent sans cesse malgré eux.

Les troubles bipolaires, troubles de l’humeur autrefois qualifiés de maniaco-dépression, affectent beaucoup de personnes toutefois, près de 90 % d’entre elles ignorent qu’elles en sont affectées. Pour la personne qui éprouve un trouble bipolaire, sans qu’un événement particulier ne survienne, ses sautes d’humeur seront incontrôlables et souvent démesurées, la faisant passer tantôt d’un état d’euphorie à tantôt celui d’une grande tristesse. Des états de «manie» et de «dépression» qui seront entrecoupés de périodes d’accalmie au cours desquelles la personne fonctionnera normalement.

Symptômes

Autant les hommes que les femmes peuvent subir les effets d’un trouble bipolaire. Les premiers symptômes apparaîtront entre l’âge de 15 et 25 ans et pourront devenir plus importants vers l’âge de 30 ans. Ces symptômes apparaissent et disparaissent de façon cyclique et sont de durée variable. Certains pourront être l’objet de cycles longs: plusieurs mois en phase de manie et plusieurs mois en phase de dépression.

D’autres auront des cycles dits«courts» caractérisés par au moins quatre cycles annuels alternant entre manie et dépression pendant quelques semaines.

Enfin, en «phases mixtes» les symptômes de manie et de dépression surgiront au cours de la même journée durant plusieurs jours consécutifs.

En phase maniaque, la personne bipolaire déborde d’énergie, devient hyperactive à tous les niveaux: social, professionnel ou scolaire. Elle éprouve un moins grand besoin de sommeil, son estime de soi s’accroît et elle nourrit des idées de grandeur. Elle pourra engager des dépenses inconsidérées, magasiner de façon compulsive par exemple, parler plus rapidement ou désirer parler sans arrêt et, même, tenir des propos farfelus. Ses pensées défileront à toute vitesse et la distraction sera au rendez-vous. Certaines personnes auront parfois des idées délirantes ou seront affectées d’hallucinations. On parle d’«hypomanie»lorsque les symptômes précités sont moins intenses et dépourvus d’idées délirantes ou d’hallucinations.

Lors de l’épisode dépressif, qui survient généralement après une période d’accalmie qui suit l’épisode maniaque, ou vice-versa, la personne bipolaire sera en perte d’énergie et fatiguée, aura une humeur dépressive presque toute la journée, des problèmes de sommeil, aura peu ou trop d’appétit, n’éprouvera que peu d’intérêt ou de plaisir pour les activités quotidiennes. La personne affectée aura en outre de la difficulté à se concentrer ou à prendre des décisions, pourra se sentir coupable, avoir des comportements agressifs subits, avoir des pensées reliées à la mort et, dans certains cas, des idées suicidaires.

Causes

Les causes des troubles bipolaires sont méconnues cependant, les recherches menées à ce jour laissent entendre qu’elles seraient principalement de nature biologique. Certains chromosomes sont mis en cause de même que des variations au niveau hormonal ainsi qu’une diminution de l’activité du système immunitaire. Par ailleurs, l’hérédité est un facteur important dans l’apparition de la maladie. Le risque est effectivement accru dans les familles au sein desquelles la maladie est présente. Les situations stressantes ne causent pas la maladie toutefois, celles-ci peuvent être des facteurs déclencheurs d’épisodes de manie ou de dépression chez ceux qui en sont déjà atteints.

Traitement

On ne maîtrise pas la cause du trouble bipolaire, mais on peut cependant parfaitement en contrôler les conséquences. Un traitement adéquat permet à la plupart des personnes bipolaires d’avoir une vie satisfaisante tant au travail qu’à la maison et d’éviter les hauts et les bas que procure la maladie, des épisodes souvent très difficiles et pour la personne qui en est affectée et pour les personnes de son entourage.

Le trouble bipolaire est un problème de santé physique. Une médication appropriée est donc un des éléments importants, voire essentiels, du traitement. De nouveaux médicaments antipsychotiques sont désormais dotés de propriétés antidépressives. Ces médicaments permettent ainsi de stabiliser les deux aspects, la manie et la dépression, des troubles bipolaires.

La psychothérapie accompagne généralement de façon fort positive le traitement biologique. Elle permet notamment de développer des stratégies d’adaptation et participe à prévenir les épisodes de manie en aidant à réguler le sommeil, l’alimentation et la pratique d’activités physiques.

Vous croyez souffrir d’un trouble bipolaire ou un de vos proches vous semble en être affecté? Vous n’êtes pas seul…Des dizaines de milliers de personnes sont dans votre situation. La solution n’est pourtant pas compliquée. N’hésitez pas à consulter votre médecin de famille ou à recueillir et partager de l’information auprès d’un organisme spécialisé comme, par exemple, revivre.org.

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