C’est une super idée d’offrir des moments plus calme dans les supermarchés pour les autismes. Par contre, 1 heure, c’est peu et une seule journée, ce n’est pas beaucoup. Il serait bien tous les matins même seulement 1 heure serait bien
Nuage
Un supermarché britannique va introduire des heures calmes pour les personnes autistes
Quelque 700.000 personnes sont atteintes d’un trouble du spectre autistique au Royaume-Uni.
Bip. Bip. Bip. | Kebin Laminto via Unsplash License by
Repéré sur The New York Times
Repéré par Nina Pareja
Faibles lumières, musique silencieuse, absence de «bip» à la caisse. Tous les samedis, entre 9h et 10h, c’est l’«heure de calme» pour un supermarché britannique. Un moment silencieux qui a pour but d’améliorer les conditions de shopping des personnes vivant avec une forme d’autisme, en réduisant leur surcharge sensorielle.
Le groupe de supermarchés Morrisons, quatrième chaîne de magasins d’alimentation britannique, a travaillé avec la National Autistic Society [NAS, Société nationale de l’autisme] pour améliorer l’expérience des consommateurs et consommatrices vivant avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA). L’initiative fait partie de la campagne de la NAS appelée «Trop d’informations».
60% des personnes autistes évitent de faire les courses
L’année dernière, plus de 5.000 magasins avaient participé à l’«heure autisme», et l’association espère encore étendre le projet.
«Prêt de 700.000 personnes sont sur le spectre autistique au Royaume-Uni, témoigne Tom Purser de la NAS au New York Times. Ils voient, entendent et sentent le monde de manière différente des autres, souvent d’une manière plus intense, ce qui peut rendre le shopping très difficile.»
En France, 650.000 personnes sont atteintes d’un TSA.
L’autisme est un trouble précoce du développement de l’enfant, qui apparaît avant l’âge de 3 ans et se caractérise par un isolement, une difficulté à interagir socialement et à comprendre la communication verbale et non verbale. Il s’accompagne généralement de troubles du comportement.
L’environnement des magasins renforce ces difficultés. Les données de la NAS montrent que plus de 60% des personnes autistes évitent de faire les courses, et que 79% se sentent isolées socialement.
Sur le site de Morrisons, on peut lire cette déclaration:
«En écoutant les consommateurs, nous avons déterminé qu’un sur cinq avait un ami ou un proche autiste, et beaucoup aimaient l’idée d’être capable de faire les courses de manière plus agréable entre 9 et 10 heures le samedi».
«Ce qui peut être une expérience assommante pour la plupart des gens est dix fois plus fort»
Lisa Chudley, mère de Max, atteint d’un trouble autistique, raconte ses difficultés à faire les courses avec son garçon au New York Times:
«On évite simplement les magasins, spécialement à l’heure d’affluence».
Un jour, aucune livraison n’est possible, alors elle emmène Max avec elle. Très vite, les lumières blanches, les bruits stridents et la foule perturbent l’enfant, qui se jette au sol, mains sur les oreilles, pour se protéger de la déferlante d’émotions qu’il subit.
«Ce qui peut être une expérience assommante pour la plupart des gens est dix fois plus fort pour Max, qui ressent tout de manière plus intense, explique la mère. Certains magasins sont des environnements de torture pour les enfants autistes.»
Le phénomène n’épargne pas non plus les adultes. Billie Jade, 21 ans, tient le blog «Tu sembles pas autiste, pourtant!». Elle y documente son quotidien:
«Je vais parfois aller dans un supermarché prendre quelques ingrédients pour faire de la pâtisserie, mais je m’assure avant d’entrer d’avoir des photos sur mon téléphone de ce que je veux exactement, pour pouvoir entrer et sortir le plus vite possible».
Pour elle, certaines choses anodines pour les personnes «ordinaires» prennent des proportions extraordinaires.
«Se faufiler dans une foule de gens qui parlent fort avec toutes les odeurs autour n’est pas une bonne expérience pour moi. […] En plus, je trouve la manière dont sont arrangés les rayons très perturbante et j’ai souvent du mal à repérer ce que je cherche.»
Trop souvent, Billie repart les mains vides, incapable de demander de l’aide.
L’initiative «heure calme» a déjà eu lieu dans d’autres magasins au Royaume-Uni, en Australie, en Nouvelle-Zélande, pour des durées plus ou moins longues. Au printemps 2017, la chaîne de magasins de jouets Toys“R”Us avait tenté l’expérience en France –une exception.