Des cornes pour l’« amour »


Les dinosaures tels que le tricératops qui appartiennent au groupe du cératopsiens. Leur collerette et leurs cornes étaient sans doute utilisées pour se défendre, mais il semble que ces ornements eussent aussi une autre utilité, se pavaner pour être l’élu d’une femelle.
Nuage

 

Des cornes pour l’« amour »

 

Représentation artistique d'un Centrosaurus, un dinosaure du groupe des cératopsiens.

Représentation artistique d’un Centrosaurus, un dinosaure du groupe des cératopsiens.   Photo : Elenarts

Les espèces de dinosaures, telles que les tricératops, se servaient de leurs cornes et de leurs collerettes pour attirer leurs partenaires, montre une étude britannique publiée dans les Proceedings of the Royal Society B.

RADIO-CANADA AVEC BBC

Un texte d’Alain Labelle


Les cératopsiens (visages cornus) constituent un groupe de dinosaures herbivores qui a proliféré en Asie et en Amérique du Nord durant le Crétacé, une période qui a débuté il y a 145 millions d’années pour se terminer lors de la grande extinction des espèces survenue il y a environ 66 millions d’années, par la chute dévastatrice d’un météorite au Mexique.

À ce moment, le supercontinent Pangée finissait de se scinder pour former les continents actuels, bien que leurs positions aient alors été substantiellement différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui.

Les résultats de précédents travaux laissaient à penser que ces ornementations permettaient à ces animaux de se distinguer entre différentes espèces. Une hypothèse qu’exclut désormais le paléontologue Andrew Knapp et ses collègues de l’Université Queen Mary de Londres.

D’autres recherches ont aussi exclu leur utilisation dans un but premier de défense contre les prédateurs, ou encore pour réguler leur température corporelle.

Le saviez-vous?

Les premiers restes de cératopsiens ont été mis au jour au Wyoming en 1872 par Fielding Bradford Meek.

Comme un paon

Cette armure d’apparence agressive serait en fait le produit de l’évolution, dont l’objectif est de signaler les aptitudes d’un animal comme partenaire potentiel sur le plan génétique, un phénomène connu sous le nom de sélection sociosexuelle.

Les individus annoncent leur qualité ou leur constitution génétique. Andrew Knapp

« C’est le même phénomène que nous observons chez les paons, par exemple, avec les plumes de leurs queues », explique M. Knapp.

Le sens du spectacle

Selon les auteurs de ces travaux, les caractéristiques qui permettent de différencier les espèces sont généralement moins élaborées et plus subtiles que celles qui distinguent les mâles et les femelles.

Quand le but est de repousser, et non d’attirer, il ne vaut pas la peine de mettre trop d’efforts sur [l’]évolution.  Andrew Knapp

Pour la paléontologue canadienne Darla Zelenitsky, de l’Université de Calgary, qui n’a pas participé aux travaux, ces résultats sont « excitants », puisqu’ils permettent de mieux comprendre la paléobiologie de ces animaux.

Certains de ces ornements étaient fort probablement utilisés pour se défendre ou pour reconnaître les membres de différentes espèces, mais ces caractéristiques n’étaient apparemment pas le principal moteur de leur évolution. Darla Zelenitsky

D’autres travaux seront effectués pour appuyer l’hypothèse du rôle évolutif de la sélection sociosexuelle dans l’évolution de ces dinosaures.

Égaux dans les fossiles

Ces travaux montrent aussi qu’il est impossible de distinguer les mâles des femelles chez les dinosaures cératopsiens par l’observation de leurs restes fossilisés. Ainsi, s’il y avait des différences physiques entre les sexes, elles auraient pu être très subtiles.

Le fait que les deux sexes aient de grands ornements est très intéressant en soi. Si c’était le résultat de la sélection sexuelle, cela nous en dirait long sur la façon dont ces animaux ont vécu... Andrew Knapp

Les cératopsiens pondaient des œufs, si bien que la femelle ne devait pas mener à terme une grossesse comme le font les mammifères. Cette réalité permet d’envisager que les partenaires entretenaient un rapport différent pour ce qui est de l’élevage de leur progéniture.

Représentation artistique de dinosaures cératopsiens qui surveillent des oeufs.

Représentation artistique de dinosaures cératopsiens qui surveillent des oeufs. Photo : iStock

« Il est possible qu’ils s’investissent tous les deux dans l’élevage de leurs petits, un peu comme nos oiseaux actuels », explique Andrew Knapp.

http://ici.radio-canada.ca/

Le Saviez-Vous ► Dix faits insolites sur les dinosaures


Que savons-nous des dinosaures ? Certaines choses, il reste encore beaucoup à apprendre sur eux. En plus des points qu’on savait sur eux dans le passé, viennent affirmer ou infirmer les connaissances sur eux
Nuage

 

Dix faits insolites sur les dinosaures

 

On sait finalement peu de choses sur les dinosaures. Mais ce qui est extraordinaire, c’est que ce peu que nous savons est souvent erroné !

Vous pensez par exemple que le T-rex est une machine à tuer hyper-perfectionnée ? Vous allez être étonné… Vous voyez les dinosaures comme de gros lézards ? Et s’ils ressemblaient finalement plus à de gros poulets à plumes ? Découvrez les 10 informations les plus insolites sur les dinosaures.

Le T-rex, un prédateur… lent

 

Le T-rex qui, selon la légende, était un prédateur hors pair, était en réalité plutôt lent. Il ne courrait qu’à 30 kilomètres-heure. Pas mal pour un animal de 6 tonnes mais pas non plus spectaculaire pour un soi-disant « roi de la vie animale ». Osborn, l’auteur de ces mots, et Brown s’étaient en fait empressés de faire du « paléo-show » pour vernir leur réputation. À la décharge de la bête, elle pouvait tout de même arracher jusqu’à 35 kilos de viande fraîche en un coup de mâchoire !

© Courtesy of Vlad Konstantinov

Un tiers des dinosaures n’aurait jamais existé

 

Sur toutes les espèces de dinosaures connues, une sur trois serait une illusion… C’est la conclusion à laquelle ont abouti le célèbre paléontologue John Jack Horner et son collègue Mark B. Goodwin. Des différences morphologiques marquées entre jeunes et adultes auraient induit en erreur les paléontologues. Certaines espèces ne seraient donc pas distinctes.

© Courtesy of Caren Carr, http://www.karencarr.com

Les dinosaures avaient des plumes !

 

La découverte d’un fossile de dinosaure en Chine suggère que les dinosaures ressemblaient davantage à de grands oiseaux qu’à d’imposants lézards à la peau écailleuse. Ce fossile, celui d’un dinosaure carnivore bipède, vieux de 128 millions d’années et haut de 90 centimètres, fournit la première preuve de l’existence de dinosaures recouverts de véritables plumes, comme celles d’oiseaux modernes. Il s’agit du premier fossile de dinosaure non-volant trouvé avec de telles plumes. Il suggère du même coup que l’évolution vers les plumes modernes a commencé avant l’émergence des oiseaux.

Photo : Archéoptéryx. © Courtesy of Jon Hughes, www.pixel-shack.com

Les dinosaures pouvaient nager

 

Les dinosaures pouvaient nager. Du moins, c’est probable. La découverte s’est faite en examinant des couches de sédiments en grès, déposées il y a environ 125 millions d’années au fond d’un lac situé dans l’actuel bassin de Cameros, en Espagne. La couche date donc du Crétacé inférieur et elle contient une piste de 15 mètres de long. On y distingue une série d’empreintes en forme de S, d’environ 15 centimètres de large et 50 de long qui font penser à des griffures. Au total, il y a six paires de telles empreintes. L’allosaure représenté ici a peut-être laissé ces traces au fond du lac.

© Courtesy of Jon Hughes, www.pixel-shack.com

Les dinosaures avaient des cancers

 

Des chercheurs ont analysé, grâce à un appareil portable à rayons X, 10.000 vertèbres de dinosaures provenant de plus de 700 spécimens de musées d’Amérique du Nord. Un seul groupe aurait souffert de tumeur : les hadrosaures ou dinosaures à bec de canard. L’équipe a trouvé 29 tumeurs dans les os provenant de 97 individus de ce groupe d’herbivores de la période du Crétacé.

Les tumeurs les plus courantes étaient des hémangiomes, tumeurs bénignes des vaisseaux sanguins, présents chez 10 % des humains. L’edmontosaurus, qui mesurait 3,5 mètres, a été la seule espèce chez laquelle a été retrouvée une tumeur maligne.

© DP

Les dinosaures étaient plus grands que prévu

 

En utilisant un « facteur de correction du cartilage », les scientifiques ont pu montrer que certains dinosaures comme le tyrannosaure n’auraient été plus grands que de quelques centimètres, alors que le tricératops et le brachiosaure auraient gagné au moins 10 % en taille, soit au moins 30 centimètres pour un brachiosaure de 13 mètres. Cela a directement un impact sur le poids des dinosaures, qui a donc aussi été sous-évalué.

© Marmelad, Tedd Marshall, http://www.marshalls-art.com, CC by-sa 2.5

Les crocodiles comme Supercroc mangeaient les dinosaures

 

Il y a cent millions d’années, là où se trouve aujourd’hui le Sahara, vivait un monde de crocodiles. Certains étaient de taille modeste mais le plus grand, Sarcosuchus imperator, atteignait environ 12 mètres et devait peser 8 tonnes. Les Anglo-Saxons aiment l’appeler « Supercroc ». Ce géant n’est pas un inconnu, le Français Philippe Taquet l’a découvert en 1964. La trouvaille de l’équipe menée par Paul Sereno, qui travaille pour le National Geographic, et Hans Larsson, de la McGill University de Montréal, n’est donc pas une surprise.

Mais elle n’est pas la seule. Depuis 2000, ces paléontologistes explorent le Sahara en plusieurs endroits, notamment au Niger et au Maroc. Dans ces sites qui, il y a cent millions d’années, se situaient au cœur d’un continent unique, le Gondwana, en train de se morceler, l’équipe a exhumé cinq autres espèces de crocodiliens, dont trois étaient inconnues de la science. Pour poursuivre l’habitude des surnoms, les découvreurs les ont baptisées « Boarcroc », « Ratcroc », « Dogcroc », « Duckcroc » et « Pancakecroc ». Leurs découvertes font l’objet d’une publication scientifique dans la revue Zookeys mais aussi d’un reportage sur la chaîne de télévision du National Geographic, intitulé When Crocs Ate Dinosaurs (« Quand les crocodiles mangeaient les dinosaures », diffusé le 21 novembre 2009).

Photo : Paul Sereno avec ses crocodiles sahariens. Supercroc lui sert d’accoudoir. Boarcroc (Croc Sanglier) est en haut à droite, Pancakecroc (Croc Galette) en bas à droite. Les petites têtes, en bas à gauche, sont, respectivement, Ratcroc, Dogcroc et Duckcroc.

© Mike Hettwer et National Geographic

La disparition des dinosaures a fait grandir les mammifères

 

Après la grande extinction du mammifère Permien-Trias (il y a environ 252 millions d’années) et en quelques dizaines de millions d’années, les premiers dinosaures et les premiers mammifères apparaissent sur Terre. Les dinosaures vont rapidement s’imposer et bloquer aussi bien la diversification que la croissance en taille des mammifères. Ce n’est que lorsque l’astéroïde 298 Baptistina provoque leur extinction massive qu’une explosion radiative évolutive se produira chez les mammifères.

Un groupe de paléontologues, biologistes (spécialistes de l’évolution) et de macroécologistes mené par Felisa Smith (de l’université de New Mexico) vient de confirmer qu’à partir de la crise KT (entre Crétacé et Tertiaire, ou cénozoïque, il y a 65 millions d’années) se produit sur tous les continents une croissance de la taille des nouvelles espèces de mammifères. Ce serait donc bien grâce à la disparition des dinosaures que des géants comme le baluchithère ont pu fouler le sol de la Planète bleue.

© Courtesy of Karen Carr, http://www.karencarr.com

Dinosaures : plus ils sont gros, plus ils sont chauds !

 

Les dinosaures étaient-ils à « sang chaud » ou à « sang froid » ? Selon Jamie Gillooly et ses collègues de l’université de Gainesville, en Floride, qui publient les résultats de leurs travaux dans Plos Biology, tout dépendait de leur taille !

Il ressort de leur étude que plus les dinosaures étaient imposants, plus leur température était élevée. La raison ? Le rapport entre la surface de contact avec l’extérieur et le volume de leur corps diminuait, ce qui leur permettait de mieux « stocker » la chaleur. Un phénomène qui prenait de l’ampleur dès lors que le poids d’un dinosaure dépassait les 600 kilogrammes. Ainsi, Jamie Gillooly et ses collègues de l’université de Gainesville ont établi que les espèces les plus petites avaient une température d’environ 25 °C, donc sensiblement proche de celle de leur environnement, tandis que celle du corps du Brontosaure de 13 tonnes atteignait les 41 °C !

Photo : argentinosaurus. © Courtesy of Jon Hughes, www.pixel-shack.com

Le T-rex avait une cervelle d’oiseau !

 

On ne sait toujours pas exactement si les Tyrannosaurus rex, souvent dénommés de façon abrégée des T-rex, étaient de redoutables prédateurs ou de simples charognards. Les paléontologues sont en revanche sûrs qu’ils devaient avoir, véritablement, des « cervelles d’oiseaux » et pas seulement parce que les oiseaux sont les derniers dinosaures vivants et de proches cousins des T-rex. En effet, des moulages internes ont révélé depuis longtemps que le cerveau de ces animaux formidables qui vivaient au Crétacé en Amérique du Nord était vraiment minuscule, et pas seulement si on compare sa taille à celle de son corps.

L’image provient d’une des vidéos 3D du crâne de T-rex. En couleurs, on voit les différentes cavités.

© Ohio University College of Osteopathic Medicine

https://www.futura-sciences.com