Le Saviez-Vous ► La question à 1000 $: qu’est-ce que l’état d’arrestation?


Quels sont nos droits si nous sommes arrêté au Canada ? Bien que la plupart des gens n’auront pas, espérons-le, à subir une arrestation, il est important de savoir comment agir quand un policier nous met en état d’arrestation.
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La question à 1000 $: qu’est-ce que l’état d’arrestation?

FILO VIA GETTY IMAGES

Par Mathieu Galarneau

Parce que la vraie vie, ce n’est pas comme dans les films.

«Vous êtes en état d’arrestation.»

On a beau avoir entendu cette phrase-là des milliers de fois, reste qu’on ne sait pas toujours ce qui pourrait nous arriver une fois ces mots prononcés. Le HuffPost Québec s’est entretenue avec Me Sophie Gagnon, directrice générale de la clinique juridique Juripop, question de mettre un peu de lumière sur le terme – et savoir comment agir si un policier nous passe les menottes.

«L’état d’arrestation fait référence à une personne qui est arrêtée par un policier et qui est privée de sa liberté», explique d’entrée de jeu Me Gagnon.

À ce moment, il est donc interdit de quitter les lieux, mais recommandé de suivre les ordres des policiers.

Il y a deux façons qu’un policier peu procéder à une arrestation.

De manière générale, pour aller de l’avant avec ce pouvoir, le policier doit détenir un mandat d’arrestation émis par un tribunal. Il est généralement octroyé après une enquête fouillée qui démontre que la personne à arrêter a commis un crime.

La seconde, plus populaire dans l’imaginaire cinématographique, est sans mandat, et effectuée sur le fait.

«Un policier ne peut pas se promener dans la rue et arrêter n’importe qui, n’importe quand», tempère Me Gagnon.

Il peut le faire quand il voit quelqu’un commettre un acte criminel, comme par exemple quand il voit quelqu’un entrer par effraction dans une maison, ou quand il voit quelqu’un rouler au-dessus de la limite de vitesse, ou encore quand un policier a des motifs raisonnables de croire qu’une personne est sur le point de commettre un acte criminel.

«L’objectif de l’arrestation à ce moment-là, c’est de prévenir ou d’interrompre un acte criminel», résume la directrice générale de Juripop.

Faire valoir ses droits

Une personne en état d’arrestation bénéficie de certains droits ― des droits constitutionnels qui sont protégés par la Charte canadienne des droits et libertés. Le premier, c’est celui de connaître les motifs de son arrestation, et ce, sans délai.

«Un policier ne peut pas dire « suivez-nous, vous saurez plus tard pourquoi », comme on voit parfois dans les films. Ça, c’est illégal et ça n’existe pas, ou du moins ça ne devrait pas exister. Les policiers sont vraiment tenus d’informer les citoyens sur les motifs de leur arrestation et de savoir ce qui leur est reproché», indique Me Gagnon.

Droit au silence

Selon l’avocate, le premier droit dont une personne en état d’arrestation doit se prémunir est le droit au silence.

«Un principe très important en droit criminel dit qu’il appartient à l’État, ou si on veut à la couronne, d’assembler les éléments pour faire la preuve qu’une infraction criminelle a été commise. La personne accusée ne doit pas faire entrave, bien sûr, mais elle n’a pas à faire le travail des policiers», informe-t-elle.

Les citoyens du Canada bénéficient d’une protection contre l’auto-incrimination. Ainsi, dans les procès, l’accusé ne peut jamais être forcé à témoigner.

«On ne peut pas pousser quelqu’un à parler au sujet d’une infraction de laquelle il est soupçonné ou accusé. Dans un contexte d’arrestation, ça se voit dans le droit au silence. C’est d’ailleurs le premier conseil qu’un avocat va prodiguer à quelqu’un qui est en état d’arrestation parce que tout ce qu’une personne peut dire peut, et généralement, sera retenue contre elle.»

L’exemple classique, dit-elle, c’est le policier qui vous arrête alors que vous roulez à 150 km/h. Il vous demande «savez-vous pourquoi je vous arrête?» et vous répondez «je roulais à 150». alors le policier pourra dire si vous contestez votre contravention,

 «le monsieur a admis qu’il roulait à 150». «C’est important de prendre en note qu’en procès, un procureur de la couronne ne peut pas dire quelque chose comme « on sait bien qu’il a quelque chose à se reprocher, il n’a pas voulu parler aux policiers ». Le droit au silence est protégé par la charte et il ne peut être retenu contre vous», assure Me Gagnon.

Droit de parler à un avocat

C’est un autre droit dont les policiers doivent informer immédiatement les gens qu’ils placent en état d’arrestation. Ils doivent aussi aider la personne dans ses démarches pour trouver un avocat.

«Les policiers ne peuvent pas se promener avec un avocat dans leur voiture et dire « tu parles juste à celui-là »», ironise l’avocate.

Si la personne est incapable de trouver un avocat, les policiers doivent la référer à l’aide juridique.

La fouille

Les droits de fouille des policiers sont limités. En l’absence d’un mandat de perquisition, les policiers peuvent seulement fouiller une personne ou son véhicule quand ils ont des motifs de croire qu’ils seront capables de trouver des éléments de preuve qu’un crime a été commis.

«Un policier ne peut pas fouiller l’auto de l’homme arrêté à 150 km/h pour le fouiller juste parce que ça lui tente. Il peut le faire par contre s’il voit un sac semblant contenir du pot, par exemple», lance-t-elle.

S’identifier ou non?

On n’est jamais obliger de s’identifier à un policier, sauf si on conduit un véhicule, pour prouver qu’on a le droit de le conduire. Si l’arrestation a lieu dans la rue, en théorie, la personne n’est pas obligée de s’identifier.

«C’est quand même une fine ligne à respecter parce qu’on a certaines obligations, comme celle de ne pas résister à notre arrestation, de ne pas mentir sur notre nom et de ne pas faire entrave au travail des policiers. On ne peut pas faire comme le manifestant Jaggi Singh qui avait donné le nom d’un joueur de hockey des Nordiques lors d’une protestation contre le groupe La Meute.»

Les conséquences d’une entrave peuvent s’étendre d’une amende à deux ans d’emprisonnement, dans les cas les plus graves.

https://quebec.huffingtonpost.ca/

#moiaussi : une dénonciation encore plus compliquée pour les Autochtones


#moiaussi et #metoo continue à faire des vagues, on espère que cela va réveiller que personne ne soit un objet sexuel. Les autochtones en auraient pourtant long à dire sur les agressions tout comme dans bien des pays, alors que les lois, l’aide aux victimes est pour tout le monde, les autochtones n’ont pourtant pas le même appui surtout dans les petites communautés. Si elles portent plainte, elles risquent les contre-coups et rien ne sera fait envers l’agresseur
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#moiaussi : une dénonciation encore plus compliquée pour les Autochtones

 

La militante Maïtée Saganash

La militante Maïtée Labrecque-Saganash Photo : Radio-Canada/Laurence Niosi

Dans la foulée du scandale Harvey Weinstein, le mouvement #moiaussi (#metoo en anglais) a donné lieu à un déferlement de témoignages et de dénonciations.

Des femmes autochtones, trois fois plus victimes d’agressions sexuelles que le reste de la population canadienne, ont également pris la parole. Mais le mouvement a-t-il réellement rejoint les communautés autochtones? Discussion avec la militante crie Maïtée Labrecque-Saganash, au moment où se déroule, dans une relative indifférence, l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA).

Propos recueillis par Laurence Niosi


Les femmes autochtones se sentent-elles incluses dans le mouvement #moiaussi?

Personnellement, je me sens incluse mais je reste critique. Par ailleurs, les femmes autochtones qui vivent dans de petites communautés ont beaucoup moins le pouvoir de dénoncer que les femmes blanches. Si on pense à des villages comme Aupaluk [au Nunavik], de 210 personnes, une dénonciation, ça fait du bruit. Même chose dans ma communauté de 1000 personnes de Waswanipi [dans le Nord-du-Québec]. Ces femmes-là sont plus à risque de recevoir les contrecoups de la famille de l’agresseur, qui sont souvent des voisins ou des collègues. Tu n’as pas non plus envie que ça se sache partout, et te replonger dans le traumatisme, de subir les violences de ceux qui ne te croient pas.

Même si les femmes autochtones sont plus à risque de se faire violer ou tuer au pays, elles ont moins les moyens, et ne peuvent pas se permettre de dire #moiaussi, et je trouve ça dommage.

Avec les femmes autochtones, il y a aussi la question de discrimination qui entre en jeu…

Oui et la sexualisation, la déshumanisation des femmes autochtones. Les femmes blanches se font violer parce qu’elles sont des femmes. Nous on se fait violer ou tuer parce qu’on n’est pas considérées comme des humains. Donc là est la nuance à faire.

Également, la majorité des agressions commises contre les femmes autochtones viennent des Blancs, pas des communautés. Et quand on parle de la déshumanisation qui vient du colonialisme, on se fait dire :

« C’est de la faute des hommes dans vos communautés, vous n’avez qu’à régler ça entre vous ».

Donc on ne verrait pas de #moiaussiautochtone dans les communautés, par exemple?

Les femmes autochtones qui ont dit #metoo, ce sont des femmes souvent dans des conseils de bande. Aussi dans les villes, les Autochtones participent à #metoo, à Winnipeg, à Toronto… Mais beaucoup de femmes autochtones se disent aussi « pourquoi est-ce que je dénoncerais », alors que rien n’est fait pour les aider? Il y a eu une pointe de frustration que j’ai sentie qui vient de ça.

Dans le passé, j’ai parlé des violences sexuelles que j’ai subies. Mais moi, je reste en ville, et je ne suis pas dans la rue, je vis bien pour une femme autochtone. Ma famille est encore très dysfonctionnelle, même moi je dois me battre. Mais il y a bien des choses que je peux me permettre que les autres femmes autochtones ne peuvent pas. Et ça j’essaie de me le rappeler souvent.

Plusieurs femmes ont soulevé le fait qu’il a fallu qu’une femme blanche prenne la parole pour que soit lancé le mouvement #metoo.

Quand [l’actrice américaine et l’instigatrice du mouvement #metoo en 2017] Alyssa Milano dénonce, ça devient viral. C’est frustrant, pourquoi ne nous écoute-t-on pas? On écoute des Rose McGowan, des Julie Snyder, mais écoute-t-on un(e) Autochtone sur une base régulière? Les femmes autochtones doivent se cacher dans des commissions d’enquête publique pour qu’on les écoute. Moi-même je dois témoigner à l’ENFFADA parce que les policiers m’ont profilé racialement. Les avocats, les politiciens, les policiers, personne ne nous écoute. C’est sûr qu’il y a de la frustration de voir que des gens avec des tribunes peuvent dénoncer.

Justement, comment pourrait-on attirer l’attention sur l’ENFFADA et les agressions commises sur des femmes autochtones?

Je ne sais pas ce que ça prend. On veut simplement faire comprendre aux gens que c’est systémique et que c’est là. Les statistiques sont là pour le prouver. Et c’est sûr que ça prend un poids démographique plus grand, pour que ça devienne viral. Dans des villes comme Winnipeg [avec une plus grande communauté autochtone], ça pourrait être des bons points de départ.

Outre le #moiaussi, que faire pour venir en aide aux victimes de viol dans les communautés?

C’est beau dire #moiaussi, mais c’est plus difficile quand tu n’as pas de service en santé mentale. Par ailleurs, c’est bien de dénoncer, mais il faut préparer la suite. Il faut des services culturellement adaptés. La victime pourrait par exemple avoir besoin de l’église, ou bien elle aurait besoin d’une cérémonie traditionnelle. Elle pourrait aussi avoir besoin d’un soutien plus occidental, comme un psychologue. Je pense qu’il faut tous ces services dans les communautés.

http://ici.radio-canada.ca

Le Saviez-Vous ►Témoignages immortels de soldats canadiens de Vimy


La guerre laisse des marques profondes. Des témoignages existent encore dans les lieux de bataille. En France, les Canadiens ont laissé des traces de leur passage dans une grotte quand ils se préparaient avec des alliés à surprendre l’ennemi pour le coup décisif à Vimy lors de la Première Guerre Mondiale
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Témoignages immortels de soldats canadiens de Vimy

Un coeur gravé dans la pierre porte la mention : 1917

Plusieurs coeurs ornent les murs des grottes de Vimy dont celui-ci, gravé en 1917   PHOTO : CATHERINE FRANÇOIS/RADIO-CANADA

C’est un aspect de la Première Guerre mondiale peu connu : dans les grottes des souterrains creusés sous la crête de Vimy, dans le nord de la France, des soldats canadiens ont gravé toutes sortes de messages pour témoigner de leur présence et de leur angoisse alors qu’ils attendaient de se lancer dans la célèbre bataille.

Un texte de Catherine François

Une exposition est consacrée à ces témoignages éternels au Musée de la guerre à Ottawa, alors qu’on s’apprête à commémorer, l’an prochain, le 100e anniversaire de cette bataille épique.

Laisser une trace

Ils sont des dizaines de milliers de Canadiens entassés dans ces tunnels qui sont d’anciennes carrières de craie creusées sous la colline de Vimy et ils attendent l’ordre de lancer l’assaut. Alors certains d’entre eux ont le réflexe de graver dans les murs le portrait de leur amoureuse, leur nom, des indications pour se repérer dans ce réseau de tunnels baptisé « le métro », des feuilles d’érable ou ce gros cochon bien portant, souvenir de temps meilleurs probablement pour le soldat qui l’a dessiné.

Un cochon gravé dans la pierre

Souvenir de temps meilleurs que ce dessin d’un cochon bien portant par un soldat canadien dans les grottes de Vimy.   PHOTO : CATHERINE FRANÇOIS/RADIO-CANADA

Une feuille d'érable gravée dans la pierre

Tout un symbole sur les murs des grottes des souterrains de Vimy.   PHOTO : CATHERINE FRANÇOIS/RADIO-CANADA

Autant de traces laissées par ces hommes, autant de témoignages de leurs angoisses, de leurs peurs, de leur envie de vivre et de survivre à ces atrocités. Un art souterrain pour ne pas oublier, ne pas les oublier.

Impact stratégique des tunnels

Les Alliés ont rapidement compris l’avantage stratégique que pouvaient leur offrir ces anciennes carrières de craie sous la colline de Vimy.

« C’était l’occasion de regrouper les troupes sans que les Allemands réalisent qu’une bataille se préparait, alors ils ont demandé à des soldats néo-zélandais qui étaient des mineurs d’élargir ces tunnels pour se rapprocher le plus possible du front », explique le directeur du Musée canadien de la guerre, Steven Quick.

Des noms gravés dans la pierre

Des soldats ont gravé leurs noms dans les grottes des souterrains de Vimy.   PHOTO : MUSÉE CANADIEN DE LA GUERRE/RADIO-CANADA

Pendant des mois, la bataille se planifie méticuleusement. On prépare les hommes, on apporte les armes que l’on stocke dans ces souterrains. Bien sûr, les Allemands se doutent bien qu’il se trame quelque chose, surtout qu’ils contrôlent les hauteurs de la colline de Vimy. Mais, quand les Canadiens donnent l’assaut le 9 avril 1917, ils prennent les Allemands par surprise. Le 12 avril, c’est la victoire : les Canadiens prennent le contrôle de la crête de Vimy.

Première grande victoire de l’armée canadienne

Le visage d'une femme gravé dans la pierre

Les murs des grottes des souterrains de Vimy sont ornés de portraits de femmes, amoureuse, mère, soeur, amie…   PHOTO : CATHERINE FRANÇOIS/RADIO-CANADA

La prise de la crête de Vimy aux Allemands a eu un efffet décisif dans ce conflit et a aussi marqué le Canada, car c’était la première fois que les quatre divisions de l’armée canadienne se battaient ensemble.

Les soldats canadiens ont réussi en quelques jours un véritable exploit. La première grande victoire de l’armée canadienne, à l’offensive, oui, c’est celle de Vimy. Serge Bernier, historien

C’est une victoire coûteuse en vies humaines : 10 500 Canadiens ont perdu la vie ou ont été blessés dans cette bataille. Un monument d’une blancheur immaculée se dresse maintenant sur la colline, à Vimy, en leur honneur et à la mémoire de tous les Canadiens tués lors de la Première Guerre mondiale.

http://ici.radio-canada.ca/

C.-B.: un chien aide une fillette à témoigner dans une cause d’agression sexuelle


Ce n’est pas la première fois qu’on entend parler d’un chien présent lors d’un témoignage difficile d’un enfant. L’expérience douloureuse de cette petite fille en Colombie-Britannique montre bien l’efficacité du chien dans un procès
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C.-B.: un chien aide une fillette à témoigner dans une cause d’agression sexuelle

 

Caber, un labrador blond, est demeuré paisiblement allongé... (PHOTO LA PRESSE CANADIENNE/COURTOISIE)

Caber, un labrador blond, est demeuré paisiblement allongé aux pieds de la fillette pendant qu’elle parlait assise dans le siège des témoins.

PHOTO LA PRESSE CANADIENNE/COURTOISIE

 

Un chien policier a aidé une petite fille de 10 ans à passer au travers de son douloureux témoignage pour une présumée agression sexuelle.

Il est ainsi devenu le premier chien à soutenir un enfant durant un procès en Colombie-Britannique.

Caber, un labrador blond, est demeuré paisiblement allongé aux pieds de la fillette pendant qu’elle parlait assise dans le siège des témoins, protégée par un écran, mardi, en Cour provinciale à Surrey.

Le chien a apaisé la petite fille pour qu’elle puisse offrir un récit complet et sincère de l’agression horrible dont elle aurait été victime l’année précédente, a déclaré le procureur de la Couronne Winston Sayson.

Il a expliqué que l’enfant se penchait pour flatter le chien lors de son témoignage. Et que lorsqu’elle s’effondrait, elle se couchait près de l’animal. Cela l’aidait à se calmer et à pouvoir compléter son témoignage, a-t-il expliqué.

La Couronne et un spécialiste en soutien aux victimes ont déclaré que l’intégration efficace de la bête devrait être vue comme un premier pas vers un usage plus fréquent de chiens lors de certains procès.

Il y aurait six chiens accrédités pour aider des victimes en cour au Canada. Aux États-Unis, plus de 70 chiens font un travail similaire.

Le Code criminel contient des dispositions qui permettent certains accommodements pour des témoins vulnérables – habituellement des enfants.

Un juge a tranché que Caber pouvait être présent lors du procès, en appui au spécialiste en soutien qui peut accompagner tous les témoins de moins de 18 ans. L’avocat de la défense ne s’était pas prononcé à ce sujet.

Le chien n’était pas là pour aider la Couronne à faire sa preuve, mais plutôt pour aider l’enfant à témoigner. Le procureur Sayson a indiqué que la fillette avait témoigné pendant 90 minutes.

Seuls les chiens accrédités seront admis dans les salles de cour, a toutefois souligné M. Sayson.

«On ne veut pas que les gens se présentent avec leur animal de compagnie comme un perroquet ou un boa constricteur», a-t-il dit. «Il doit y avoir une certaine dignité dans la salle de cour.»

http://www.lapresse.ca/

Agressions sexuelles: le pouvoir des mots


Un autre sujet tabou qui fait beaucoup de ravages chez les victimes ..l’agression sexuelle.  Une étudiante en photographie donne une occasion aux victimes avec des photos et des mots d’extérioriser les paroles de leur bourreau. Est-ce une bonne méthodes … ? Je crois que oui, c’est un peu comme des groupes de rencontre .. mais si elle suit son projet, elle pourra ainsi évoluer avec l’aide de professionnelle pour aider ces femmes et quelques hommes a dépasser leur peur, leur rage intérieure
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Agressions sexuelles: le pouvoir des mots

 

Agressions sexuelles: le pouvoir des mots

«Arrête de lutter. Tu ne te fais que du mal.»

Photo: Grace Brown, tirée de Projectunbreakabletumbr.com

Sophie Allard
La Presse

Étudiante de 19 ans, Grace Brown photographie des personnes ayant été victimes d’agressions sexuelles qui présentent sur un carton les mots prononcés par leur agresseur. Lancé en octobre dernier, son blogue Project Unbreakable a fait beaucoup parler de lui. Le Time vient de l’inclure parmi les 30 blogues Tumblr à surveiller. Troublant.

Agressions sexuelles: le pouvoir des mots

 

«Est-ce que c’est bon?»

Photo: Grace Brown, tirée de Projectunbreakabletumbr.com

Jusqu’à aujourd’hui, Grace Brown a photographié une centaine de victimes d’agressions sexuelles. Surtout des femmes. Elle reçoit également des clichés qu’elle diffuse sur le web.

«Je reçois jusqu’à 100 courriels par jour de femmes qui souhaitent partager leur histoire, à visage découvert ou non», indique Grace Brown, jointe par téléphone à New York.

Le résultat donne des images choquantes, mais toujours empreintes d’une grande tristesse.

«Ferme tes yeux. Ça risque de faire mal un peu», a écrit sur son carton une participante âgée de 13 ans. D’autres ont écrit: «Je t’aime.» «J’ai tellement envie de te faire mal.» «On se revoit demain.» «Ferme-la salope.» «Un chèque contre ton silence?» «On reste amis, hein?» «Si tu parles, je me tue.»

«Je pense sincèrement que mon projet peut aider. Plusieurs survivantes n’avaient jamais partagé leur histoire auparavant. C’est un soulagement pour elles de s’ouvrir», dit Grace Brown,

qui a reçu des témoignages des États-Unis, du Canada, d’Australie et même d’Abou Dhabi. Certaines femmes s’effondrent en pleurs devant l’étudiante.

Au départ, Project Unbreakable devait être une expérience artistique. Grace Brown a photographié une amie et exposé la photo sur son blogue. Celle-ci a été reprise sur le blogue de l’auteure féministe Jessica Valenti et ça a fait boule de neige. La jeune femme se sent maintenant investie d’une mission sociale.

«Avec ce projet, je veux sensibiliser les gens à la réalité de l’agressions sexuelle. On connaît les statistiques, mais au-delà des chiffres, il y a des visages et des mots. Ces photos, ça nous touche en plein coeur», dit-elle.

Agressions sexuelles: le pouvoir des mots

«C’est un test. Si tu le dis à maman, on saura tous les deux qu’on ne peut pas te faire confiance.»

Photo: Grace Brown, tirée de Projectunbreakabletumbr.com

Tabou tenace

Selon Statistique Canada, 34% des Québécoises ont été victimes d’au moins une agression sexuelle depuis l’âge de 16 ans.

«À peine 10% des victimes portent plainte. C’est encore très tabou, indique la sexologue Geneviève Parent, chargée de cours au département de sexologie de l’UQAM. On suggère souvent aux victimes d’agression sexuelle d’en parler, mais cela n’est pas bénéfique pour toutes. Certaines victimes sont prêtes à s’exprimer, d’autres non. Pour parler publiquement, on doit être avancé dans son cheminement. Sinon, il peut y avoir des répercussions négatives.»

Grace Brown reconnaît être dépassée par l’ampleur de son projet. En parallèle à ses études, la jeune femme consacre de 6 à 8 heures par jour au projet, surtout pour éplucher ses courriels, et trop peu à la photo.

«C’est beaucoup de travail. Ma famille commence à s’inquiéter», dit-elle en riant.

Mais elle veut en faire encore plus.

 «J’essaie maintenant de créer une organisation, avec une campagne de financement, pour m’adjoindre au moins une professionnelle qui pourrait répondre aux questions. On me demande souvent: «Pourquoi moi? Qu’est-ce que j’ai fait?» Je ne sais pas comment répondre, je les adresse à des professionnels, je n’ai pas les compétences.»

Grace Brown souhaite se concentrer sur ce qu’elle connaît: la photographie. Elle organise d’ailleurs des séances photo à Washington, à New York, dans le New Jersey et dans le Massachussetts, où elle a grandi. Elle présentera ce printemps quelques expositions sans prétention. Et à partir de cet été, elle compte voyager pour photographier des participantes jusqu’en Europe.

Agressions sexuelles: le pouvoir des mots

 

«Mets-toi sur tes putains de genoux.»

Photo: Grace Brown, tirée de Projectunbreakabletumbr.com

Pour sa part, Geneviève Parent reste un peu perplexe devant ce projet.

«Les intentions derrière ce site sont probablement bonnes, mais j’ai de la difficulté avec le fait qu’on axe sur les propos des agresseurs. Les victimes sont amenées à revivre les abus. Ne sont-elles pas ainsi «victimisées»?»

Pour Grace Brown, c’est plutôt une façon pour les survivantes «de reprendre le pouvoir des mots qui ont un jour été utilisés contre elles». Une façon de montrer qu’elles sont indestructibles.

projectunbreakable.tumblr.com

http://www.cyberpresse.ca/