Persuadé d’être victime d’un complot, il pensait que son chat était un imposteur


Un syndrome bien étrange, qui donne l’impression d’être sous surveillance et ce qui est d’autant plus surprenant c’est que même des animaux peuvent avoir cette confusion d’identité
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Persuadé d’être victime d’un complot, il pensait que son chat était un imposteur

 

 IZ SERIUS ADMNIM/ THIZ IZ SERIUS BIZNIS / pfctdayelise via Wikimedia License by

IZ SERIUS ADMNIM/ THIZ IZ SERIUS BIZNIS / pfctdayelise via Wikimedia License by

Repéré par Vincent Manilève

Il s’agit d’une forme rare d’une maladie très sérieuse appelée le «syndrome de Capgras».

C’est un homme de 73 ans dont on ignore le nom, mais dont on sait qu’il a déjà connu une dépendance à l’alcool, des traumatismes crâniens après des matchs de hockey et surtout des troubles bipolaires. Mais si Ryan Darby et David Caplan, deux neurologues d’Harvard, se sont particulièrement intéressés à sa condition, c’est parce qu’il a commencé à développer un trouble très particulier il y a quelques années.

Dans une étude publiée dans le journal Neurocase et relayée par Discover magagazine, ils expliquent qu’il a commencé à développer une certaine paranoïa et à prendre son propre chat pour un imposteur:

«Six ans avant la présentation, il a développé une paranoïa aigüe alors qu’il arrêtait ses médicaments psychiatriques. Il a donné à sa femme des notes où il affirme que leur maison était surveillée, et il confondait des personnes dans les parkings avec des agents du FBI.

Puis il est devenu obsédé par l’idée que son chat a été remplacé par un chat imposteur qui était impliqué dans une conspiration contre lui. Il savait que le chat actuel ressemblait physiquement à son chat, mais que la personnalité ou le cœur psychique de son chat a été remplacé. Ses symptômes se sont atténués et il n’avait plus d’illusions sur le fait qu’un imposteur avait remplacé son chat.»

De rares cas avec des animaux

En procédant à des analyses sur cet homme, les deux chercheurs ont pu constater qu’il souffrait de déclin cognitif et mémoriel, ainsi que d’une atrophie du cortex cérébral, certainement due à sa pratique du hockey sur glace. Mais le trouble dont souffre  ce septuagénaire, aussi étrange soit-il, porte un nom très précis. Comme nous vous l’expliquions il y a quelques mois, il s’agit du syndrome de Capgras, un «délire d’illusion des sosies», analysé pour la première fois en 1923 et qui concerne des personnes qui confondent un proche ou eux-mêmes avec un autre. Il s’agit d’une incapacité de notre cerveau à comprendre qu’une personne, un animal, ou un objet, a une identité qui lui est propre et qui persiste au cours du temps.

Il est intéressant ici de noter que les cas de syndrome de Capgras concernent principalement des confusions d’êtres humains.

«Les illusions de Capgras ont rarement été rapportées à propos d’animaux», écrivent les auteurs de l’étude, qui rapportent tout de même quelques cas avec des oiseaux ou un chien.

De nouvelles études devront être réalisées si l’on veut comprendre un peu mieux pourquoi nos animaux de compagnie peuvent aussi être le fruit d’une telle confusion d’identité.

http://www.slate.fr/

L’homme qui voyait son sosie derrière le miroir de la salle de bains


Il existe un syndrome qu’une personne atteinte est certaine que les gens de son entourage sont des sosies pour lui nuire .. Ou pire qu’une personne croit que son reflet dans le miroir est un étranger
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L’homme qui voyait son sosie derrière le miroir de la salle de bains

Monsieur B. est convaincu que son sosie vit à son domicile. © SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Monsieur B. est convaincu que son sosie vit à son domicile. © SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

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Par Marc Golan

C’est un cas clinique digne d’une nouvelle d’Oliver Sacks, que des neurologues, gériatres et psychiatres du CHRU de Tours rapportent dans la revue Neurocase.

PSYCHIATRIE. L’histoire révélée par la revue « Neurocase » est celle de Monsieur B., un homme de 78 ans qui se plaint de la présence chez lui d’un étranger. En fait, il s’agit de son sosie ! Il a la même taille, les mêmes cheveux, la même silhouette, les mêmes traits, porte les mêmes vêtements et bouge de la même façon. Quand Monsieur B s’adresse à cet inconnu, il est surpris qu’il en sache autant sur lui. Quand il amène son repas près du miroir, il apporte deux couverts. Lorsque l’intrus devient agressif, la fille de ce patient âgé, vivant seul chez lui, l’amène à l’hôpital pour consultation. Les analyses du liquide céphalo-rachidien, recueilli par ponction lombaire, montrent que ce patient présente probablement une maladie d’Alzheimer débutante. Un traitement associant un antidépresseur et un neuroleptique lui réussit. Au bout de trois mois, le sosie a définitivement disparu.

Troublant syndrome de Capgras…

Ce patient était atteint d’une forme inhabituelle du syndrome de Capgras, trouble neuropsychiatrique dans lequel le patient a l’absolue conviction que des personnes de son entourage ont été remplacées par des sosies hostiles qui le persécutent. Monsieur B. présente cependant des symptômes d’un syndrome de Capgras atypique dans la mesure où il a la conviction délirante que ce n’est pas un ou plusieurs de ses proches qui ont été remplacés par des doubles mais que l’étranger qui vit à son domicile est son sosie. Il prend donc son image dans le miroir pour un étranger qui lui ressemble, autrement dit un double de sa propre personne !

Pour tout savoir de ce cas clinique déroutant et comprendre comment s’explique sur le plan neurologique et neuropsychologique ce « délire d’illusion des sosies », lire la suite sur le blog Réalités Biomédicales de Marc Gozlan.

http://www.sciencesetavenir.fr/