Les États-Unis face à la «menace» du «terrorisme blanc»


Les États-Unis sont très forts pour parler de terrorisme venant des étrangers et pourtant le terrorisme viens de leur propre pays. Ces tueries de masse sont faites par des blancs nés aux USA. Deux tueries en 2 jours aux États-Unis, cela fait présentement 531 personnes tuées et 2066 blessées en 2019 et l’année n’est pas terminée. Leurs motifs haineux sont par l’origine, la religion, ou encore l’orientation sexuelle des victimes. Et avec l’entêtement des Américains à chérir le droit des armes et de Donald Trump qui prône la haine des immigrés cela n’arrange sûrement pas la baisse du terroriste fait par des Américains.
Nuage


Les États-Unis face à la «menace» du «terrorisme blanc»


CHARLOTTE PLANTIVE
Agence France-Presse
Washington

Plusieurs voix se sont élevées dimanche aux États-Unis, au lendemain de deux tueries sanglantes, pour appeler les autorités à prendre la mesure de la « menace » que représente le « terrorisme blanc », les démocrates accusant Donald Trump de l’alimenter avec ses discours incendiaires.

« Il est clair que les vies perdues à Charleston, San Diego, Pittsburgh et, vraisemblablement désormais aussi à El Paso, sont les conséquences d’un terrorisme nationaliste blanc », a estimé un candidat à la primaire démocrate, Pete Buttigieg, en référence à des attaques menées dans une église noire, deux synagogues et à celle de samedi dans un centre commercial du Texas.

El Paso, située sur la frontière mexicaine, abrite une population à 85 % hispanique. Le tireur, un homme blanc de 21 ans, était venu de la banlieue de Dallas, à neuf heures de route, pour semer le carnage à une heure de grande affluence.

Armé d’un fusil d’assaut, il a tué 20 personnes et fait 26 blessés avant de se rendre à la police, qui soupçonne un motif raciste.

Un manifeste, attribué au tireur et circulant sur l’internet, dénonce notamment « une invasion hispanique du Texas » et fait référence à la tuerie commise par un suprémaciste blanc dans des mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande (51 morts, le 15 mars).

Treize heures plus tard, un autre homme a semé la terreur dans un quartier animé de Dayton, dans l’Ohio, faisant 9 morts en moins d’une minute. Selon un témoin, c’était aussi un homme blanc.

« Diabolique »

« On a ici deux facteurs qui se combinent », a poursuivi Pete Buttigieg sur Fox News : « D’un côté la faiblesse des politiques de régulation du marché des armes, et de l’autre la hausse d’un terrorisme domestique inspiré par le nationalisme blanc. »

« On ne pourra pas protéger les États-Unis de cette menace si on n’est pas prêt à la nommer », a poursuivi le jeune maire de South Bend (Indiana). « L’administration doit arrêter de prétendre que c’est juste du hasard et qu’on ne peut rien faire. »

Le président Trump a qualifié la fusillade d’El Paso d’« acte de lâcheté », sans s’étendre sur les motifs présumés du suspect. Et le maire républicain d’El Paso a réduit la tragédie dans sa ville à l’acte d’un « homme dérangé, purement diabolique ».

Mais, même pour certains républicains, cette explication ne suffit plus.

« La lutte contre le terrorisme est déjà une priorité, je pense qu’elle devrait inclure de s’opposer avec fermeté au terrorisme blanc », a tweeté George P. Bush, le neveu de l’ancien président George W. Bush élu à un poste de responsable au Texas. « C’est une menace réelle et actuelle que nous devons dénoncer et faire disparaître », a-t-il poursuivi.

« Identité blanche »

En 2017 et 2018, selon le centre d’analyse New America, les violences d’extrême droite ont fait plus de victimes aux États-Unis que les attaques djihadistes.

Pourtant les autorités ont tardé à réagir, selon Robert McKenzie, de ce centre de réflexion.

 « Même sous le gouvernement du démocrate Barack Obama, les services de renseignements ont souvent ignoré les menaces d’extrême droite pour des raisons politiques », a-t-il écrit en début d’année.

Ce qui a changé depuis l’élection de Donald Trump en 2016, c’est le ton du débat public.

Le président a repris à son compte l’idée d’une « invasion » de migrants, a refusé de condamner les manifestations d’extrême droite à Charlottesville en août 2017, et a récemment appelé des parlementaires de l’opposition issues des minorités à « retourner » dans leur pays.

« Le président en personne promeut le racisme et la suprématie blanche », a accusé dimanche une autre candidate à la primaire démocrate, Elizabeth Warren.

Un de ses rivaux, Beto O’Rourke, est même allé plus loin, en assurant que Donald Trump « encourage non seulement la rhétorique raciste mais aussi la violence qui suit ».

« Ça ne vient pas seulement de lui », a-t-il toutefois noté, en fustigeant également la chaîne Fox News, la propagande raciste qui circule sur l’internet et « une plus grande tolérance envers le racisme » chez ses concitoyens.

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