Le Saviez-Vous ► Toutes les fois où la technologie devait changer le travail… et ne l’a pas fait


Bien que la technologie a enlevé des emplois, il en a quand même créé d’autres pour le meilleur ou pour le pire. Néanmoins, les emplois perdus font mal a ceux qui ne roulent pas sur l’or. Mais les prédictions de nouvelles technologies ont toujours été sources d’inquiétudes, Même Socrate était inquiet que les gens apprennent simplement à écrire …
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Toutes les fois où la technologie devait changer le travail… et ne l’a pas fait

 

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Robots | Roos Mei via Flickr CC License by

Repéré par Camille Jourdan

Le téléphone qui donne un sixième sens aux entrepreneurs ou des hélicoptères comme moyen privilégié de transports en commun; les prédictions sur le «travail du futur» n’ont pas toutes vu le jour.

 

Repéré sur BBC

On ne peut pas nier que les nouvelles technologies, de l’imprimerie à l’intelligence artificielle en passant par Internet, ont révolutionné -et révolutionnent encore- le travail. Mais certains espoirs et craintes vis-à-vis de ces innovations sont loin d’avoir été concrétisés. Dans une frise chronologique, la BBC répertorie toutes ces fois où les nouvelles technologies devaient changer nos métiers.

Et les prédictions remontent bien avant Internet. Déjà en 370 avant Jésus Christ, Socrate voyait d’un mauvais œil l’idée que tous les hommes apprennent à écrire:

«Ils cesseront de faire travailler leur mémoire parce qu’ils compteront sur ce qu’ils ont écrit.»

L’écriture a tout de même été bien pratique pour, c’est vrai, se souvenir de tels propos. Dans la même optique, aux 15e et 16e siècles, des intellectuels s’inquiétaient des effets de l’abondance de livres, qui pourraient nous «perturber» voire nous rendre «barbares».

Les robots, déjà le dilemme entre ennemis ou espoirs

Très tôt, la robotisation a suscité des craintes et des espoirs, nous rappelle cette infographie. D’un côté, Elisabeth I avait peur que les machines à coudre ne réduisent à la mendicité ses sujets, et de l’autre, au début du 20e, on rêvait de robots qui nous couperaient les cheveux.

Un peu plus tard, ce sont les transports en commun qui font rêver: on ne vous a jamais parlé des bus aériens, qui transporteraient, en l’an 2000, quelque 200 passagers à la fois? Ni des hélicoptères privés? C’était le futur imaginé par le magazine Popular Mechanics en 1950. Toutefois, il nous reste une dizaine d’années pour avoir (enfin) nos petits jets privés pour nous déplacer le week-end, comme l’imaginait un politicien britannique en 1930.

La femme du futur, loin de celle d’aujourd’hui

Certaines prédictions font rire un peu plus jaune. En effet, au milieu du 20e siècle,

Associated Press voyait la femme de l’an 2000 présente «aux plus hauts niveaux des groupes de finance, d’affaires et de gouvernements. Elle pourrait même être présidente», s’aventurait l’agence de presse.

Si certaines femmes ont heureusement accédé à ces statuts, c’est loin d’être la majorité. Tout comme les femmes ne chaussent pas encore toutes du 45, comme le prévoyait également Associated Press..!

Les espoirs déchus… vraiment morts?

On a aussi rêvé, à la fin du 19e et au début du 20e à une société où l’on travaillerait moins.

«Quinze heures par semaine», prédisait Keynes, quand l’écrivain Edward Bellamy parlait de retraite à 45 ans dans un roman d’anticipation.

Pas sûr que l’on aille dans ce sens-là, bien au contraire; ceux qui osent parler de retraite à 60 ans ou de semaine de 30 ou 32 heures sont aujourd’hui souvent taxés d’utopisme… En France du moins, car l’utopie est dans certains cas devenue réalité, même si l’on n’atteint pas encore le niveau prédit par Keynes.

Enfin, si la dernière prédiction avortée repérée par la BBC s’était concrétisée, il vous serait aujourd’hui impossible de lire cet article: Internet aurait explosé en 1996.

 

http://www.slate.fr/

Le Saviez-Vous ► Il était une fois la maladie: le trouble bipolaire après les saignées, lobotomies, électrochocs et autres


Le trouble bipolaire est connu depuis des lustres. Hippocrate, Aristote, Socrate avaient déjà une connaissance des symptômes. Les traitements par contre, n’ont pas été toujours été efficaces, on passa par les saignées, des lobotomies et les électrochocs. Aujourd’hui, cette maladie peut se traiter avec des médicaments et la personne peut vivre une vie a peu près normale
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Il était une fois la maladie: le trouble bipolaire après les saignées, lobotomies, électrochocs et autres

 

Jacques Beaulieu
Chroniqueur et communicateur scientifique

Il semble bien que la maladie soit aussi vieille que l’Homme. Hippocrate affirma que la maladie mentale était reliée à une mauvaise circulation des fluides dans le cerveau. Il avait écrit:

«Par le cerveau, nous pouvons devenir fou, enragé, nous développons de l’anxiété et de la peur la nuit ou le jour, nous pouvons souffrir d’insomnie, faire des erreurs et éprouver des inquiétudes non fondées, nous perdons la capacité à bien reconnaître la réalité, nous devenons apathiques et ne pouvons plus participer à la vie sociale.» (Hippocrate, traduit du grec ancien par Andreas Marneros, 1897).

Aristote établit un lien entre le génie (la créativité) et la folie (la manie). Déjà, deux siècles avant Jésus Christ, le médecin grec, Arétée de Cappadoce parlait de personnes souffrant de manies suivies d’épisodes de mélancolie. Dans son Traité des signes, des causes et de la cure des maladies aigues et chroniques, on peut lire:

«La manie peut varier en apparence et prendre mille formes, mais au fonds c’est toujours la même maladie: c’est une démence totale, chronique, sans fièvre, ou si la fièvre l’accompagne, ce n’est qu’accidentellement et nom à raison de la maladie.»

Et un peu plus loin: «La maladie a des intermissions complettes (sic) et peut même cesser entièrement par un traitement convenable.» (Arétée de Cappadoce, Traité des signes, des causes et de la cure des maladies aigues et chroniques, traduit du grec par M. L. Renaud, docteur en médecine, Éd. Lagny, Paris 1834. pp. 87-88).

Plus ça change, plus c’est pareil

Je suis souvent étonné de trouver dans ces écrits qui datent de plus de deux mille ans autant de vérités et de similitudes avec ce qui est généralement admis aujourd’hui. Ainsi, Arétée décrit les personnes souffrant de manie:

«Parmi les maniaques, on en voit dont la folie est d’une nature gaie, qui rient, qui chantent, dansent nuit et jour, qui se montrent en public et marchent la tête couronnée de fleurs, comme s’ils revenaient vainqueurs de quelques jeux ; d’autres dont la fureur éclate à la moindre contradiction (…). La manie prend une infinité de formes différentes ; parmi les gens bien élevés et qui ont l’aptitude aux sciences, on en a vu plusieurs devenir astronomes sans maîtres, philosophes sans précepteurs, poètes d’eux-mêmes.»

D’autres observations du même médecin semblent aussi intemporelles:

«Le genre de vie particulier dispose aussi à la manie comme de manger trop, de se remplir outre mesure, l’excès dans la boisson, l’abus ou le désir trop ardent des plaisirs vénériens. (…)» (Arétée de Cappadoce, Traité des signes, des causes et de la cure des maladies aigues et chroniques, traduit du grec par M. L. Renaud, docteur en médecine, Éd. Lagny, Paris 1834. pp.90-91).

Par contre, là où la sauce se gâche est dans les causes et surtout les traitements qu’il préconise:

«La cause de la manie réside dans la tête et dans les hypocondres (NA: abdomen) (…) Il faut saigner avec beaucoup de précaution les mélancoliques ; car cette maladie provient plus de la mauvaise qualité du sang que de la quantité…» (p.389).

La naissance du nom

L’expression maniaco-dépression, qui décrivit longtemps la maladie, vient de Théophile Bonnet, médecin privée d’Henri II d’Orléans-Longueville vers la fin du XVIIème siècle. Ce médecin parlait alors de manico-melancolus. Successeur de Philippe Pinel à l’hôpital de la Salpètrière, Jean-Étienne Esquirol crée le terme demonomanie. Son élève, Jules Baillarger, parle au milieu des années 1800 de folie à double forme composée de deux périodes: l’une de dépression, l’autre d’excitation. Quelques années plus tard, Jean-Pierre Falret écrit un ouvrage avec une description très précise de la folie à double forme, qui étonne encore aujourd’hui par la modernité de ses propos.

Considéré comme l’un des pères de la psychiatrie, Emil Kraepelin publie en 1883 le Compendium der Psychiatrie et effectue une classification originale des troubles psychiatriques selon deux types qu’il nomme: la maniaco-dépression et la démence précoce (dichotomie de Kraepelin). Il y distinguera un grand nombre de types évolutifs de ce qu’il nomme la folie maniaco-dépressive, dont les formes unipolaires et bipolaires. Au début du vingtième siècle, les psychiatres allemands Karl Kleist, Carl Wernicke et Karl Leonhard parlent du trouble bipolaire, terme qui demeurera dorénavant le plus utilisé pour décrire la maladie. Vers la fin des années 1960, Jules Angst, Carlo Perris et George Winokur raffinent encore la description des types de désordres bipolaires.

De nombreux patients mourraient épuisés ou encore des suites d’une infection opportuniste conséquente aux états de grande fatigue dans lesquelles ils se retrouvaient après des mois, voire des années, en phase maniaque.

Traitements du trouble bipolaire

Outre les saignées et diètes proposées depuis Arétée de Cappadoce durant l’Antiquité, la médecine eut peu à offrir aux personnes atteintes du trouble bipolaire. Les cas les plus lourds étaient enfermés dans les asiles psychiatriques, et les autres fort probablement laissés pour compte. Certaines sources thermales disponibles en Europe se faisaient dans des eaux dont la concentration en sels de lithium était relativement plus élevée et on remarquait que les patients qui y séjournaient se portaient mieux.

Ainsi, la ville de Santenay en France a connu ses premières eaux thermales dès le début de notre ère. On y trouvait un sanctuaire dédié aux nymphes. Au XVIIe siècle, on lui donna le nom de «Fontaine salée». Autour des années 1890-1910, diverses sources s’ajoutèrent, attirant de nombreux touristes, telles la Source Lithium, la Source Carnée et la Source Santana. En déclin dû aux deux grandes guerres mondiales, certaines dont la Source Lithium reprennent du service vers les années 1945-1950. Depuis 1995, elles sont toutes fermées.

Deux autres traitements firent leur apparition au début du vingtième siècle et disparurent presque totalement au milieu des années 1940: la lobotomie et les électrochocs.

D’efficacité douteuse, ces techniques déclinèrent rapidement avec l’arrivée de médicaments efficaces.

John Frederick Cade est né en 1912 et fut un illustre psychiatre australien. Comme au début des années 1950, les protocoles de recherches n’étaient pas ceux qu’on connaît aujourd’hui, il décida de tester sur lui-même les effets du lithium. Son essai dura deux semaines durant lesquelles il put trouver une dose suffisante de lithium sans trop d’effets toxiques. Puis il l’administra à un premier patient en phase maniaque. Selon sa description personnelle, il s’agissait d’un homme de 51 ans en phase maniaque depuis cinq ans. Le patient était épuisé, sale, autodestructeur, malicieux et reconnu depuis longtemps comme étant le pire patient du service. Après trois semaines de traitement, il put être transféré à l’aile de convalescence et, après trois mois, il put quitter définitivement l’hôpital psychiatrique et se trouver un emploi régulier.

L’efficacité était prouvée, mais l’utilisation du médicament posait toujours de graves problèmes de toxicité. En réalité, le problème principal se situait au niveau de la posologie. Il faudra donc attendre jusque vers les années 1950, date à laquelle un nouvel instrument fit son apparition, le spectrophotomètre de flamme, pour que le docteur Morgan Schou du Danemark l’utilise et fasse le dosage du lithium dans la circulation sanguine. Il devenait alors possible d’atteindre un niveau optimal et vérifiable de lithium sanguin et d’en contrôler la dose pour la maintenir en dessous des limites toxiques. Le lithium put alors faire son entrée réelle dans la pharmacopée actuelle.

Ce médicament présenta deux effets immédiats. Dans un premier temps, il réduisit rapidement les taux de mortalité dans les hôpitaux psychiatriques. Avant son arrivée, de nombreux patients mourraient épuisés ou encore des suites d’une infection opportuniste conséquente aux états de grande fatigue dans lesquelles ils se retrouvaient après des mois, voire des années, en phase maniaque.

Le deuxième effet se fit sentir plus lentement mais tout aussi sûrement par un changement de la perception des maladies mentales. Elle deviendra de mieux en mieux comprise, non plus comme une faiblesse ou un défaut moral, mais bien comme une maladie avec des causes physiologiques.

Deux références: l’organisme Revivre et le livre Le trouble bipolaire pour ceux qui en souffrent et leurs proches, Dre Marie-Josée Filteau et Jacques Beaulieu, Les éditions La Semaine.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Superflu


Dans notre société de consommation, nous avons tellement de choses qui nous sont offertes que nous ne savons peut-être plus ce qui nous est vraiment utile contre ce qui est superflu
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Superflu

 

Songeons à la multiplication des objets inutiles et rappelons-nous de la réaction de Socrate qui se serait écrié en entrant dans une boutique :

 » Que de choses dont je n’aurai jamais besoin !  » que dirait-il aujourd’hui en entrant dans un supermarché ?

Albert Jacquard

Les choses inutiles


Nous vivons dans le superflu, et pourtant, toutes ces choses qu’on pense avoir besoin restent dans le fonds des placards ou trainent ici et là. La simplicité volontaire serait sans doute la meilleure option
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Les choses inutiles

 

 

Songeons à la multiplication des objets inutiles et rappelons-nous de la réaction de Socrate qui se serait écrié en entrant dans une boutique :  » Que de choses dont je n’aurai jamais besoin ! «  que dirait-il aujourd’hui en entrant dans un supermarché ?


livre « Mon utopie »
Albert Jacquard