L’empathie est aussi une affaire de gènes


Il y a plusieurs facteurs qu’une personne peut éprouver de l’empathie, d’abord les femmes sont plus susceptible que les hommes à être empathique, il y a aussi des facteur biologie, de socialisation, et autres. La génétique, il semble qu’expliquerait le dixième de la variation du degré de l’empathie. Cela pourrait aider a mieux comprendre ceux qui ont du mal à imaginer les sentiments tels que certains autismes
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L’empathie est aussi une affaire de gènes

 

Deux femmes se prennent dans les bras.

L’empathie joue un rôle central dans les relations humaines. Photo : iStock

Il n’y a pas que l’éducation et les expériences personnelles qui influencent la capacité d’empathie d’une personne : une équipe internationale de scientifiques a établi que certaines variations génétiques sont également mises à contribution.

Un texte d’Alain Labelle


L’empathie joue un rôle central dans les relations humaines. Elle se définit par notre capacité à nous mettre dans la peau d’une autre personne, de reconnaître ses pensées et ses sentiments, et d’y apporter une réponse émotionnelle adaptée.

Notre capacité à comprendre les émotions de l’autre est décrite comme l’« empathie cognitive », alors que notre capacité à ressentir ses états affectifs est associée à l’« empathie affective ».

Une équipe de scientifiques de l’Université de Cambridge a mis au point, il y a 15 ans, un quotient d’empathie (EQ), qui permet de mesurer le degré d’empathie d’une personne. Grâce à ce test, qui mesure les deux types d’empathie, les chercheurs avaient montré que certains d’entre nous sont plus empathiques que d’autres.

Ils avaient notamment découvert que les femmes, en moyenne, sont légèrement plus empathiques que les hommes, et que les personnes autistes, quant à elles, ont généralement des difficultés avec l’empathie cognitive, même lorsque leur empathie affective reste intacte.

L’aspect génétique de l’empathie

La même équipe, associée à des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Université Paris Diderot, et de l’entreprise américaine 23andMe, a voulu cerner la part de la génétique dans l’empathie.

Dans ce qu’ils décrivent comme la plus importante étude menée sur la génétique de l’empathie, les scientifiques ont analysé les dossiers de plus de 46 000 clients de 23andMe qui ont répondu en ligne au questionnaire EQ et qui ont fourni un échantillon de salive pour analyse génétique.

Leurs résultats montrent que :

  • des facteurs génétiques expliquent un dixième de la variation du degré d’empathie entre les individus;
  • les femmes sont en moyenne plus empathiques que les hommes, mais cette différence n’est pas inscrite dans l’ADN.

En effet, les analyses n’ont montré aucune différence dans les gènes associés à l’empathie, ni chez les hommes ni chez les femmes.

Le chercheur Varun Warrier, de l’Université de Cambridge, et ses collègues estiment que la différence entre les sexes est le résultat d’autres facteurs, qui peuvent inclure la socialisation, ou de facteurs biologiques non génétiques, tels que les influences hormonales prénatales, qui diffèrent également entre les sexes.

En outre, ils ont observé que les variations génétiques associées à une plus faible empathie sont également associées à un risque plus élevé d’autisme.

Nous franchissons une étape majeure dans la compréhension du rôle joué par la génétique dans l’empathie. Varun Warrier

Des gènes difficiles à identifier

Le Pr Thomas Bourgeron, de l’Université Paris-Diderot, explique que « ces résultats offrent un éclairage neuf et passionnant sur les influences génétiques sous-tendant l’empathie ».

Individuellement, chaque gène joue un petit rôle et il est donc difficile de les identifier. Thomas Bourgeron

La prochaine étape consistera donc à étudier un nombre encore plus grand de personnes afin de confirmer ces découvertes et d’« identifier les voies biologiques associées aux différences individuelles en matière d’empathie ».

Pour le Pr Simon Baron-Cohen, de l’Université de Cambridge, le fait de « découvrir qu’une fraction de nos différences en termes d’empathie relève de facteurs génétiques nous aide à comprendre les individus comme les autistes, qui ont du mal à imaginer les sentiments et les émotions des autres ».

Le détail de cette étude est publié dans la revue Translational Psychiatry.

http://ici.radio-canada.ca/

Pour lutter contre l’effet de groupe, le chimpanzé est aussi nul que l’homme


Un comportement social observé chez le chimpanzé qui s’avère inutile, car il n’est pas une question de survie, ni de se nourrir est comparable chez l’être humain. Un singe fait quelque chose de différent alors son clan fini par imiter et cela devient une coutume comme l’être l’humain qui par exemple juste à voir les piercings, la mode en général etc ..
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Pour lutter contre l’effet de groupe, le chimpanzé est aussi nul que l’homme

 

Un chimpanzé dans un zoo japonais, le 16 février 2009 | Yoshikazu TSUNO / AFP

Un chimpanzé dans un zoo japonais, le 16 février 2009 | Yoshikazu TSUNO / AFP

Elise Costa

Lorsqu’un soigneur du refuge pour chimpanzés de Chimfunshi voit l’une des femelles s’insérer un brin d’herbe dans l’oreille, il n’en pense pas grand-chose. Jusqu’à ce qu’il observe un nombre croissant de chimpanzés se trimballant à leur tour avec un brin d’herbe dans l’oreille. Qu’est-il en train de se passer?

 

Quel est notre rapport aux animaux? Comment nous nous épaulons et parfois, nous détruisons? Cet été, Slate vous raconte des histoires extraordinaires d’animaux sauvages et domestiques à travers le monde pour nous aider à comprendre qui ils sont et qui nous sommes.

En 2007, un membre de l’équipe de Chimfunshi se promène dans le parc. Chimfunshi est un sanctuaire pour chimpanzés situé au nord de la Zambie, en Afrique australe. Dans les années 1980, Sheila et David Siddle ont décidé d’ouvrir ce centre de soins après avoir recueilli un bébé chimpanzé mal en point. Si ce couple de Britanniques a d’abord fait sourire, ils ont vite été adoubés par la primatologue superstar Jane Goodall, ce qui leur a valu une certaine reconnaissance internationale. Aujourd’hui, Chimfunshi réunit près de 140 chimpanzés. Ils vivent séparés en quatre groupes, quatre communautés qui ne se côtoient pas. En ce matin de 2007 donc, le membre de l’équipe –premier témoin de l’affaire– se trouve au milieu du groupe 4. C’est alors qu’il remarque Julie.

Julie est une femelle chimpanzé de 18 ans. Il la voit ramasser un brin d’herbe séché, semblable à de la paille. Elle ne joue pas avec. Elle ne le mâchonne pas. Elle regarde son brin d’herbe, puis se le met dans l’oreille. Elle le laisse là tandis qu’elle va se reposer. Elle le garde pour jouer. Elle l’a toujours quand elle part faire la toilette de son fils Jack. La tige ocre pendouille hors de l’orifice, le long de son visage. Le soigneur sourit. Après tout, pourquoi pas? Peut-être que ça l’amuse. De nombreux cas d’animaux farceurs ont bien été répertoriés au cours des dernières années (par exemple en 2006 par Mim Eichler Rivas, dans son livre Beautiful Jim Key), tout comme on sait que le rire est un état non réservé aux êtres humains (l’étude de Jaak Panksepp et Jeff Burgdorf a ainsi montré, en 2003, que les rats pouvaient aussi se poiler).

Mais la blague devient récurrente. À leur tour, différents soigneurs voient Julie ramasser un long brin d’herbe séchée, se le mettre dans l’oreille et vaquer à ses occupations. Ils se demandent ce qu’elle fiche. Son brin d’herbe ne sert à rien. Il n’a d’autre utilité que d’être là, dans son oreille. L’affaire dure un moment.

Contrairement à ce qu’on croyait, le chimpanzé peut imiter ses congénères

 

En 2010, le professeur néerlandais Edwin van Leeuwen décide d’aller voir de lui-même si ce qui se raconte est vrai. L’éthologue raconte par mail la première fois qu’il a posé le pied à Chimfunshi:

«Le sanctuaire est un endroit incroyable pour ces chimpanzés qui ont été victimes du comportement profondément cruel et stupide de certains hommes. Ils peuvent se remettre sur pied et devenir à nouveau eux-mêmes, trouvant une nouvelle famille chimpanzé, dans un parc naturel immense. Merveilleux! (…) Et là, il y a cette femelle qui se met très souvent ce brin d’herbe dans l’oreille, ce qui semble lui plaire – en tous cas elle ne semble pas stressée ni rien – puis qui retourne à sa vie de chimpanzé… ce qui est vraiment drôle à voir!»

C’est drôle, dit Edwin van Leeuwen, car se fourrer un brin d’herbe dans l’oreille n’est pas un comportement typique du chimpanzé. Depuis le temps que les scientifiques étudient le Pan troglodytes, cela se saurait. Mais le propre des scientifiques est aussi d’être curieux. Cela ne sert à rien a priori mais cela soulève une question: pourquoi Julie fait-elle ça?

Avec l’aide de l’équipe zambienne, Van Leeuwen décide alors de filmer les chimpanzés des quatre groupes (à cette époque, ils sont 94 primates à être logés au parc). Tous les jours, pendant un an.

Et petit à petit, le phénomène s’étend. Dans le groupe 4, de plus en plus de chimpanzés adoptent le même comportement que Julie. Cela commence par son fils Jack (4 ans), puis ses amis Kathy (13 ans), Val (12 ans), Miracle (11 ans), et ainsi de suite. De manière étrange, la chose ne se propage pas aux autres groupes. Seule la bande de Julie procède à ce rituel caractéristique.

«C’est devenu, explique Edwin van Leeuwen, un signe distinctif du groupe. Très peu d’entre eux ne l’ont jamais fait, à peu près 80% des membres du groupe se sont mis un brin d’herbe dans l’oreille… ce qui veut dire qu’ils l’ont socialement appris.»

À la fin de la période d’observation, l’homme récupère près de sept cent cinquante heures de tournage. Il découvre ce que le brin d’herbe dans l’oreille n’est pas: il n’est pas un comportement social lié à l’évolution de l’espèce; il n’est pas motivé par un quelconque facteur écologique; il n’est pas un mécanisme de survie; il n’a aucun but biologique. En un mot, il ne sert à rien.

«C’est devenu une tradition!», dit-il.

Ce que le comportement des chimpanzés dit de nous

Le consensus veut pourtant, en psychologie cognitive, que les chimpanzés soient incapables de surimitation ou de copie aveugle.

Chez l’être humain, «les expérimentations montrent que les gens copient des actions irrationnelles “parce que c’est comme cela qu’on fait”. Ce processus est crucial pour la construction de la culture humaine et de l’identité du groupe. On ne le trouve pas chez les chimpanzés.» 

Dans la revue SociologieS(octobre 2011), on lit: «Alors que les enfants ont tendance à “surimiter” (overimitation) les gestes qu’un expérimentateur effectue devant eux, même s’ils sont clairement inutiles, les chimpanzés ne copient que les manipulations qui permettent effectivement d’obtenir une récompense (Whiten et al., 2005).»

L’étude de Van Leeuwen publiée en 2014 sur le brin d’herbe dans l’oreille («grass-in-the-ear behavior») montre l’inverse.

«Les chimpanzés ne s’imitent pas simplement quand cela est nécessaire –pour manger ou survivre. Ils le font parfois sans raison apparente, comme les êtres humains, peut-être pour être comme l’autre (bien qu’évidemment, nous ne connaissons pas leur motivation).» 

Autrement dit, les chimpanzés peuvent aussi choisir d’arborer un accessoire tendance et lancer une mode. À moins qu’il ne s’agisse d’une blague qui va trop loin.

Car plus étonnant: lorsque Julie –it-girl de la tendance du brin d’herbe dans l’esgourde– décède en mai 2013, l’équipe de Chimfunshi rapporte avoir observé que d’autres membres de son groupe perpétuaient la tradition. Un geste qui nous ressemble énormément.

«Ce sont nos similitudes et différences [avec les chimpanzés] qui peuvent nous aider à comprendre l’évolution des comportements socio-cognitifs: quand notre culture, notre coopération, notre sociabilité ont commencé, et pourquoi? Nous avons besoin de références non humaines pour répondre à ces questions.»

Méfiance: entre la capacité à agir pour la beauté de la chose et le besoin de rigueur scientifique, nous n’en sommes plus qu’à quelques chromosomes près.

http://www.slate.fr/

Les oiseaux adaptent leur chant pour communiquer avec leurs petits oisillons


L’étude des oiseaux diamants mandarins a permis de voir que les parents ajuste leur chant s’il fait face a leurs petits grâce a des neurones spécialisés dans l’attention. Cette recherche pourrait être utile pour mieux l’autisme
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Les oiseaux adaptent leur chant pour communiquer avec leurs petits oisillons

 

A la manière des humains, les diamants mandarins (Taeniopygia guttata)sont capables de modifier leur façon de communiquer lorsqu'ils s'adressent à des nouveaux nés. © Gerard Lacz / Rex Featu/REX/SIPAA la manière des humains, les diamants mandarins (Taeniopygia guttata)sont capables de modifier leur façon de communiquer lorsqu’ils s’adressent à des nouveaux nés. © Gerard Lacz / Rex Featu/REX/SIPA

Par Anne-Sophie Tassart

A la manière des humains, les oiseaux sont capables de modifier leur façon de communiquer lorsqu’ils s’adressent à des nouveau-nés. Démonstration avec le Diamant mandarin d’Australie.

BABILLAGES. L’intonation, la vitesse et la répétition des mots prononcés sont autant de paramètres que les humains modifient lorsqu’ils s’adressent à un nouveau-né ou à un jeune enfant. Dans une étude publiée dans la revue Proceeding of the National Academy of Sciences of the USA, des chercheurs ont étudiés le chant des Diamants mandarins (Taeniopygia guttata), une espèce vivant en Australie. Ils ont alors découvert de grandes similitudes entre l’attitude de ces oiseaux et celles des humains. Comme ces derniers, les Diamants mandarins apprennent à vocaliser durant ce qui est communément appelé la « phase de développement ». Durant cette période, les interactions sociales se révèlent indispensable à l’apprentissage chez les humains. Mais qu’en est-il chez les oiseaux ? Dans un premier temps, les chercheurs ont remarqué des modifications notables du chant des adultes lorsque l’interlocuteur est jeune : ils chantent plus lentement, font de longues pauses et ils répètent plusieurs fois certaines parties du chant. En grande majorité, ce sont les pères – qualifiés de « tuteurs » par les scientifiques – qui sont préférés par les petits durant cet apprentissage.

Apprentissage et relations sociales

Les oisillons Diamants mandarins restent avec leurs parents entre 50 et 60 jours après la naissance. L’apprentissage du chant intervient juste avant. L’équipe de scientifiques a donc étudié deux groupes d’oiseaux âgés de 40 jours. Pendant cette phase critique, l’enseignement de la communication s’est fait par un chant enregistré diffusé par un haut-parleur à l’un des deux groupes tandis que des tuteurs ont été placés dans le second groupe. Ensuite, les oisillons sont restés seuls jusqu’à leurs 120 jours. Résultats : les oiseaux guidés par un adulte ont obtenu de bien meilleurs résultats que les autres. Le discours adapté des tuteurs permettraient donc d’augmenter l’attention de leurs élèves, de modifier leurs structures acoustiques et d’augmenter l’activité catécholaminergique. En effet, des groupes de neurones situés dans une partie du cerveaux liée à l’attention et libérant deux des catécholamines – des composés chimiques – parmi les plus courantes, la dopamine et la noradrénaline, sont plus actifs lors de l’interaction avec un tuteur que lorsque les oisillons entendent seulement le haut-parleur. L’adaptation du chant des adultes et, plus globalement, la présence d’un modèle joueraient donc un rôle-clé dans l’apprentissage des vocalises et la sociabilisation des oisillons Diamants mandarins. Selon les chercheurs, l’étude des groupes de neurones sécrétant des catécholamines pourrait aider à expliquer certaines pathologies comme l’autisme chez les humains.

http://www.sciencesetavenir.fr/