Des chercheurs se sont réunis pour parler du “grand silence” des extraterrestres


Sommes-nous seuls dans l’Univers ? Il serait prétentieux, je crois, de croire qu’il n’existe aucune forme de vie intelligente ailleurs dans l’espace. Cependant, nous n’avons pas de preuve, donc aucune communication avec d’autres civilisations. Pourquoi. Les scientifiques ont émis plusieurs hypothèses …
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Des chercheurs se sont réunis pour parler du “grand silence” des extraterrestres

Grâce au télescope EISCAT, en Norvège, les chercheurs de METI ont déjà envoyé, en octobre 2017, 18 mélodies sous forme binaire à deux fréquences différentes vers d’éventuelles intelligences extraterrestres.

Grâce au télescope EISCAT, en Norvège, les chercheurs de METI ont déjà envoyé, en octobre 2017, 18 mélodies sous forme binaire à deux fréquences différentes vers d’éventuelles intelligences extraterrestres.

par Yohan Demeure, rédacteur scientifique

Il y a quelques jours, un rassemblement de scientifiques a tenté de répondre à la question suivante : pourquoi nos messages destinés aux extraterrestres restent-ils sans réponses ? En effet depuis des années, les Hommes envoient des messages en espérant avoir une réponse provenant d’une autre civilisation intelligente, en vain.

Un important rassemblement

Le 18 mars 2019, l’organisation METI International a organisé un rassemblement dans les locaux de la Cité des sciences à Paris. Le thème principal ? Tenter de comprendre pourquoi depuis des années, aucune réponse à nos messages dans l’espace ne nous est parvenue. Pour Douglas Vakoch, président de METI, bien qu’il s’agisse de quelque chose dont nous n’avons aucune certitude concernant son existence, il est important d’en débattre.

Pour Florence Raulin-Cerceau, docteure en astronomie et maître de conférence au Museum national d’Histoire naturelle, le fait de savoir si nous sommes seuls dans l’Univers est incontournable. Par ailleurs, si l’organisation METI a dédié son existence à l’envoi de messages – via le programme SETI – à destination d’une potentielle autre civilisation intelligente, d’autres initiatives existent, comme le programme Breakthrough Listen. Ces dernières ont donc échoué dans leurs tentatives de contact tout en gardant espoir.

Pourquoi aucune réponse aux messages ?

Si la recherche d’une civilisation hors de notre planète n’a jusqu’à aujourd’hui jamais été couronnée de succès, les connaissances sur l’Univers évoluent. En effet, citons la découverte de Kepler-186f annoncée en 2014. Il s’agit de la première exoplanète de taille terrestre située dans la zone habitable de son étoile (Kepler-186). Théoriquement, la température permettrait la présence d’eau sous forme liquide, évidemment indispensable à la vie. À ce propos, Jean-Pierre Rospars – directeur de recherche à l’INRA – indique que la vie sur Terre est apparue plusieurs fois de façon indépendante dans différents groupes. Selon le scientifique, il s’agirait d’une sorte de règle et non d’un accident propre à la Terre.

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Crédits : Wikipedia

Par ailleurs, la question du niveau cognitif est également importante. En effet, rien ne laisse penser que l’Homme a atteint son maximum, si bien qu’il pourrait y avoir des niveaux d’évolution plus importants, et que ceux-ci auraient pu être atteints ailleurs. Une potentielle différence de niveau cognitif, mais également une volonté de ces éventuelles civilisations de rester silencieuses pour éviter toute déstabilisation font partie des hypothèses. Il serait alors possible que de nombreuses civilisations puissent vivre durant des dizaines de milliers d’années sans se rencontrer !

Enfin, vient la question de la distance. En effet, l’astrophysicien du CNRS Nicolas Prantzos rappelle qu’il est peut-être impossible de contacter et encore moins visiter ces civilisations, si elles existent. Par exemple, Kepler-186f se trouve entre 490 et 500 années-lumière de notre planète ! Rappelons que l’objet le plus rapide construit de la main de l’Homme est la sonde du programme allemand Helios 2 – filant à 253 000 km/h – lancée en 1976. Imaginons maintenant un vaisseau spatial allant à la même vitesse : il faudrait à ce dernier plus de deux millions d’années avant d’atteindre Kepler-186f !

Sources : Le PointSciences et AvenirTVA Nouvelles

https://sciencepost.fr/

Non, la Terre n’a pas capté de signal radio extraterrestre


Les amateurs extraterrestres vont être déçus que l’étrange signal radio qu’on croyait venir de l’espace il y a quelques jours, serait plus que probable originaire de la Terre
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Non, la Terre n’a pas capté d’extraterrestre

 

De tout temps, l’humain s’est demandé s’il était seul dans l’univers.   PHOTO : ISTOCK

Les Terriens ne sont pas sur le point de parler à des extraterrestres. Le puissant signal radio qui a été récemment détecté par des scientifiques russes n’est pas un signe d’intelligence extraterrestre ailleurs dans l’Univers, comme il avait été évoqué plus tôt cette semaine.

Une équipe d’astronomes menée par Nikolai Bursov de l’Académie russe des sciences avait détecté un curieux signal, le 15 mai 2015, grâce au radiotélescope RATAN-600 situé dans la République russe de Karatchaïévo-Tcherkessie, près de la frontière avec la Géorgie.

Rapidement, différentes théories ont circulé sur l’origine du signal.

Les chercheurs croyaient notamment que le signal de 11 gigahertz provenait du voisinage de l’étoile HD164595, située à 95 années-lumière de la Terre. Cette étoile de la taille du Soleil possède au moins une planète en orbite autour d’elle. Celle-ci est toutefois trop proche pour abriter de la vie.

Cette nouvelle avait suscité une intense spéculation sur la possible présence d’extraterrestres.

Mais des analyses plus poussées ont confirmé que le signal était probablement d’origine terrestre, affirment maintenant les scientifiques.

« Nous pouvons dire avec confiance que nous n’avons pas encore détecté de signaux extraterrestres », disent les scientifiques russes dans un communiqué.

Le groupe américain SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence), qui tente de décoder les signaux radio provenant d’autres mondes depuis 1984, a lui aussi confirmé qu’il n’avait pas réussi à détecter de nouveau le signal dont parlaient les scientifiques russes.

http://ici.radio-canada.ca/

Les extraterrestres seraient-ils aussi méchants que dans «Independence Day»? Ce qu’en dit la science…


Il y a-t-il de la vie à l’extérieur de la Terre, quelque part dans l’univers ? Pourquoi pas ! Va-t-on le découvrir un jour ? Peut-être ! Il se peut que ce soit eux qui viennent nous rendre visite. Seront-ils gentils ou des exterminateurs ?
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Les extraterrestres seraient-ils aussi méchants que dans «Independence Day»? Ce qu’en dit la science…

 

Par Grégory Rozières

Vingt ans après, Independence Day revient sur grand écran ce dimanche avec « Resurgence » pour nous faire frissonner à l’idée qu’une espèce d’extraterrestres extrêmement méchants pourrait venir nous dire bonjour… et surtout au revoir.

Ce film n’est pas le seul à imaginer des aliens particulièrement menaçants et hostiles. Mars Attacks!, la Guerre des mondes, Starship Troopers, nombreuses sont les oeuvres à partir du principe que si les aliens existent (ce qui semble statistiquement assez probable) et s’ils viennent nous visiter (ce qui semble statistiquement assez improbable), ce ne sera pas pour nous donner le remède contre le cancer, le moteur hyperspatial et la réponse à la grande question sur la vie, l’univers et le reste.

C’est somme toute assez logique. Dans une histoire, il est commode d’avoir un personnage antipathique et quoi de mieux qu’un extraterrestre totalement étranger à notre monde et surpuissant. Mais si une rencontre du troisième type arrivait vraiment, que se passerait-il? Si la question est très théorique, elle est aussi très importante et de nombreux astrophysiciens, astrobiologistes et autres cosmologistes se la sont posés.

Et ce qu’ils en pensent n’est pas vraiment rassurant.

Pour Hawking, nous serons leurs Amérindiens

Le scientifique le plus connu à s’être positionné sur la question, Stephen Hawking, est plutôt alarmiste.

Dès 2010, le physicien affirmait que « si les aliens nous visitent, le résultat sera proche de ce qui s’est passé quand Christophe Colomb a touché terre en Amérique, ce qui a mal fini pour les Amérindiens ».

Si Stephen Hawking pense qu’il faut chercher la trace de vie extraterrestre (il a d’ailleurs investi pour cela) et souhaite que notre espèce quitte le berceau terrestre, il conjure l’humanité de ne pas chercher à contacter d’éventuels aliens.

Il imagine en effet que des extraterrestres puissent être devenus nomades, après avoir ravagé leur monde (ça ne vous rappelle rien?), essayant de trouver des planètes accueillantes et pleines de ressources. Ses propos ont été commentés par plusieurs scientifiques, dont certains étaient d’accord, voire encore plus pessimistes que lui, selon le site Phys.

Blair Csuti, biologiste: « Des aliens visitant des planètes nouvellement découvertes, comme la Terre, placeraient leur propre intérêt avant ceux d’indigènes naïfs ».

 

Robert Ehrlich, physicien, est d’accord avec Stephen Hawking, affirmant même que nous serions face à une menace encore plus solide, prenant la forme de « robots adaptables dont le processus mental refléterait celui de leurs expéditeurs ».

 

D’autres sont plus optimistes, comme le physicien GianCarlo Ghirardi: « Si les aliens d’Hawking sont proches des humains, alors je suis optimiste sur le fait que leur développement scientifique a dû être accompagné d’un développement éthique ».

Gentils, mais pas avec nous

En 2011, un scientifique spécialisé dans les exoplanètes travaillant pour la Nasa a écrit (pour son propre compte) un long article avec d’autres amis chercheurs sur les scénarios possibles en cas de contact extraterrestre. Si certains étaient neutres ou positifs, ceux négatifs ne faisaient pas rêver.

Ceux-ci pourraient, au choix, nous manger, nous réduire en esclavage ou tenter de nous éradiquer. Mais ils pourraient également nous faire du mal sans vraiment le vouloir, par exemple avec des maladies inconnues sur Terre. Nous pourrions même être une simple victime collatérale d’un accident suite à une expérience à l’échelle galactique.

Les auteurs imaginent également un scénario où une espèce extraterrestre surpuissante nous détruirait… pour protéger les autres peuples de la galaxie de notre volonté colonisatrice. Pour les auteurs, le moment serait en effet judicieux: nous commençons à utiliser énormément de ressources et à avoir une capacité technologique importante et visible depuis l’espace, à cause des gaz à effet de serre notamment. Mais nous sommes encore concentrés sur une seule planète, une cible facile.

Une alternative peu réjouissante

Simon Conway Morris, de l’université de Cambridge, estime également que les aliens, s’ils existent, sont dans une logique d’acquisition et de consommation de ressources, comme nous. Dans un article publié dans Oxford Journals, le paléontologue estime que l’évolution est prévisible et que si la biosphère extraterrestre a produit des créatures intelligentes, elles doivent nous être semblables et avoir besoin de ressources.

« Si des extraterrestres intelligents existent, ils doivent nous ressembler, et vu notre pas si glorieuse histoire, cela donne matière à réfléchir », affirme-t-il.

Mais sa véritable hypothèse, c’est que nous sommes seuls dans l’univers, ce qui expliquerait pourquoi aucune civlisation alienne assoiffée de ressources n’est pas encore venu nous trouver. Une réponse comme une autre au fameux paradoxe de Fermi, qui se demande comment avec des milliards de planètes habitables depuis des millions d’années, aucun extraterrestre n’a encore pointé le bout de son nez (ou de sa tentacule).

Pour vivre heureux, vivons cachés

L’idée d’être repéré par des extraterrestres belliqueux fait tellement gamberger les scientifiques que deux d’entre-eux se sont demandé en mars dernier comment nous pourrions cacher la Terre toute entière aux yeux des aliens. Actuellement, nous arrivons à repérer des planètes à des centaines d’années lumières en observant la trace de leur passage en orbite devant leur étoile, grâce au télescope Kepler.

Les chercheurs ont donc calculé combien il nous faudrait envoyer de lasers dans l’espace pour faire croire à un Kepler-extraterrestre qu’il n’y a rien à voir dans ce coin paumé de la galaxie. Pour la faire courte: beaucoup trop, il faudrait réussir à dégager une puissance supérieure à un dixième de la lumière émise par le soleil pendant dix heures par an.

Heureusement, les scientifiques ont eu une autre idée: émettre toujours des lasers, mais plus de 180 fois moins.

« Ainsi, la Terre apparaîtrait comme une planète où la vie ne s’est jamais développée », affirment les chercheurs.

science extraterrestres

Un peu d’optimisme pour finir

Heureusement, tous les scientifiques ne sont pas d’accord. Certains estiment que des aliens extrêmement avancés seraient, par nature, bienveillants.

Et leur principal avocat, qui a récemment répondu au cri d’alarme de Stephen Hawking, est bien placée pour parler de cela: Jill Tarter est l’ancienne dirigeante du SETI, le programme américain lancé en 1960 qui vise justement à écouter le ciel et les étoiles pour tenter de percevoir un signal extraterrestre.

 Interrogée par BusinessInsider, elle estime que « l’idée d’une civilisation qui a réussi à survivre aussi longtemps que nous… et le fait qu’elle continuerait de disposer d’une technologie agressive, pour moi, cela n’a pas de sens ».

Pourquoi? Car pour elle, « la pression de la survie à long terme » requiert une évolution de notre intelligence vers quelque chose de plus collectif, capable de répondre aux problèmes mondiaux. Bref, que pour survivre à un niveau aussi important de technologie, il faut avoir mis de côté l’agressivité qui accompagne l’être humain depuis la nuit des temps.

Et justement, Jill Tarter a des raisons d’être optimiste.

« Nous sommes plus aimables et plus doux que nous ne l’avons jamais été par le passé »; estime-t-elle.

Et de citer un livre de la psychologue Steven Pinker, qui affirme preuve à l’appui que la violence a diminué depuis les débuts de la civilisation humaine jusqu’à aujourd’hui.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Extraterrestres: un milliardaire russe investit 100 millions de dollars pour en avoir le cœur net


Cela me fait penser au film « Contact » avec Jodie Foster. Un astrophysicien travaillant sur ce projet admet que les chances de réussir sont faibles, alors pourquoi mettre des millions pour une question qui probablement n’aura pas de réponse ? Il y a sûrement des recherches qui pourraient être plus productives et plus utiles …
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Extraterrestres: un milliardaire russe investit 100 millions de dollars pour en avoir le cœur net

 

LES EXTRATERRESTRES

Par Grégory Rozières

La chasse aux extraterrestres est ouverte. Un milliardaire russe, Yuri Milner, a annoncé avoir investi 100 millions de dollars pour répondre à cette question existentielle: sommes-nous seuls?

Comme le rapporte Forbes, l’investisseur a fait cette annonce en compagnie de Stephen Hawking (conseiller sur le projet) ce lundi 20 juillet à la Royal Society de Londres.

La « Breakthrough Initiative » est un projet qui s’étalera sur 10 ans et sera piloté par le Seti, un programme américain chargé « d’écouter » le ciel pour y déceler les traces d’une activité extraterrestre. Si le Seti existe depuis 1960, le financement apporté par Yuri Milner est colossal, c’est tout simplement trois fois plus que le précédent record (un investissement de 30 millions de dollars de Paul Allen, cofondateur de Microsoft).

L’espace efface le bruit

En réalité, les techniques changeront peu, c’est surtout le nombre de données récupérées qui sera démultiplié grâce à cet argent. Le Seti part du principe qu’une civilisation avancée utilisera, d’une quelconque manière, le spectre électromagnétique. Celui-ci est étudié par les scientifiques via de grands télescopes pour apprendre de nombreuses choses sur l’univers.

Problème: il y a énormément d’étoiles et énormément de fréquences. Pour les chercheurs du Seti, cela revient à braquer une antenne directionnelle au hasard et à bidouiller la radio en espérant tomber sur une émission. Mais avec « Breakthrough Initiative », les chercheurs vont gagner beaucoup, beaucoup de temps.

En effet, une grande partie des 100 millions de dollars va servir à louer pendant des milliers d’heures chaque année deux des plus grands télescopes au monde, expliqueForbes, le Green Bank Telescope et le Parkes Telescope. Avant cela, le Seti se limitait à quelque 72 heures par an…

De plus, le programme scrutera dix fois plus d’étoiles que les précédents.

« Si vous prenez en compte le nombre d’heures et les types de signaux, ce sera 50 à 100 fois plus puissant que tout ce que nous avons essayé par le passé », explique Andrew Siemion, un des scientifiques en charge du projet.

Une aiguille dans une botte de foin

Pour autant, les chercheurs sont réalistes, « c’est un énorme pari », a lancé l’astrophysicien Martin Rees lors de la présentation du projet.

« Mais le résultat serait tellement colossal si nous arrivons à prouver qu’il y a de la vie ailleurs que cet investissement vaut largement le coup », explique-t-il, ajoutant que les chances de succès sont « faibles ».

Car malgré tous les moyens mis en place, cela revient toujours à chercher une aiguille dans une botte de foin. Car si le nombre gigantesque de planètes (on parle de 100 milliards d’exoplanètes juste dans notre galaxie) laisse penser qu’il devrait y avoir de la vie ailleurs, l’espace à analyser est lui aussi gigantesque.

Pour autant, les chercheurs affirment que le nouveau programme sera capable de détecter le radar d’un avion… s’il est utilisé sur une planète gravitant autour des 1000 étoiles les plus proches de la Terre.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Doit-on contacter les extraterrestres?


Il y a sûrement une vie ailleurs, peut-être même une civilisation avancée ? Mais nous n’avons jamais eu de preuves formelles, Savent-ils que nous existons ? Sommes-nous en mesure un jour, de communiquer avec eux ? Pourrions-nous avoir des échanges pacifiques sachant que sur terre, nous ne savons pas ce qu’est un monde sans guerre ? Sans avidité au pouvoir, à la richesse ?
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Doit-on contacter les extraterrestres?

 

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La Terre aux extraterrestres de «Toy Story»: «Nous recevez-vous?» | JD Hancock via Flickr CC License by

Dan Falk

Traduit par Catherine Rüttimann

Les Terriens font-ils bien d’attendre (dans le silence) qu’une intelligence extraterrestre les contacte ou devraient-ils entamer activement la conversation? Le débat scientifique sur la question est épineux.

Cela fait maintenant plus de cinquante ans que les astronomes ont lancé la première tentative pour faire la chasse aux signaux radio de civilisations extérieures à notre système solaire de façon systématique –une quête connue sous le nom de recherche d’une intelligence extraterrestre, ou SETI, pour Search for Extra-Terrestrial Intelligence. Au cours de cette période, nos télescopes n’ont eu droit qu’à un silence assourdissant –ce qui a conduit certains scientifiques à se demander s’il ne serait pas temps que les Terriens prennent l’initiative d’entamer la conversation.

Les partisans d’un «SETI actif» sont de l’avis que, plutôt que de chercher à entendre les signaux d’une intelligence extraterrestre de façon passive, nous devrions être en train d’essayer d’atteindre nos voisins de galaxie de façon active –que nous devrions utiliser nos émetteurs radio les plus puissants (tels que le radiotélescope géant d’Arecibo, sur l’île de Porto Rico) pour envoyer des messages en direction des étoiles les plus proches.

«Par le passé nous sommes toujours partis du principe qu’une civilisation extraterrestre capable de nous détecter prendrait automatiquement l’initiative d’entrer en contact avec nous, en nous envoyant un signal puissant pour nous faire savoir qu’elle existait, dit Douglas Vakoch, de l’Institut SETI, à Moutain View, en Californie, et l’un des principaux partisans d’un SETI Actif. Mais peut-être qu’il y a des civilisations qui n’accepteront de révéler leur existence que si nous disons clairement que nous cherchons le contact.»

Le SETI actif a toujours été une question épineuse. En 2006, l’Académie internationale d’astronautique a réuni un comité autour du SETI –mais quand le groupe a refusé de faire pression pour bannir les transmissions proactives, deux de ses membres et pas des moindres, John Billingham, alors directeur du SETI, etMichael Michaud, ont démissionné. Même le comité éditorial du prestigieux journal Nature a émis une mise en garde disant que«le risque posé par un SETI actif [était] réel»:

«Il ne va pas de soi que toutes les civilisations extraterrestres sont bienveillantes –ou que, même avec une civilisation bienveillante, le contact n’aurait pas de sérieuses répercussions pour les gens ici sur Terre».

Le débat a repris en février, lors du rendez-vous annuel de l’Association américaine pour l’avancement de la science, qui se tenait à San José. Douglas Vakoch, directeur de l’Interstellar Message Composition au SETI, a organisé un symposium et une conférence de presse pour parler du SETI actif dans le cadre de l’événement; plus tard dans la semaine, il a tenu à l’Institut une journée d’atelier –et la discussion était là encore animée.

Technologie plus avancée, risque plus grand

Ce sur quoi tout le monde est d’accord –et c’est à peu près la seule chose sur laquelle il y a consensus–, c’est qu’il est probable que toute civilisation extraterrestre que nous trouverons sera plus avancée que la nôtre. (C’est une simple question de statistiques: nous n’avons que quelques centaines d’années en tant qu’espèce industrielle avancée, alors que la galaxie est là depuis treize milliards d’années; les extraterrestres que nous rencontrerons seront sans doute beaucoup plus vieux que nous, et en principe par conséquent largement en avance sur nous.) Technologie plus avancée, risque plus grand.

Toute civilisation extraterrestre sera plus avancée que la nôtre

L’auteur de science-fiction David Brin est un franc détracteur du SETI actif. Il se base sur l’histoire de notre propre planète, où les rencontres entre cultures de sophistications technologiques diverses se passent rarement bien.

«Nous avons de nombreux exemples de civilisations avancées du point de vue technologique qui sont entrées en contact avec des civilisations moins avancées de ce point de vue-là», dit-il. (On pense aux efforts de colonisation européens en Afrique et aux Amériques.) «Et à chaque fois, cela a été douloureux. Même quand les deux côtés avaient les meilleures intentions du monde.»

Ce schéma s’applique même quand les humains n’entrent pas en jeu, d’après David Brin. Quand ce qu’on appelle aujourd’hui l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud ont été réunies par la tectonique des plaques il y a environ trois millions d’années, les mammifères placentaires du nord et les mammifères marsupiaux du sud ont pu entrer en contact.

«En l’espace d’un million d’années, presque tous les mammifères marsupiaux avaient disparu, dit David Brin. Le contact entre biomes a eu des conséquences majeures en termes d’extinction à chaque fois qu’il a eu lieu sur Terre. Je ne prétends pas que c’est la façon dont les choses vont se dérouler quand nous rencontrerons des extraterrestres –mais cela laisse penser que nous devrions au moins commencer par en discuter.»

Jill Tarter, pionnière du SETI et astronome ayant servi de modèle au personnage principal du Contact de Carl Sagan, est d’accord sur le fait qu’il est prudent d’écouter avant de crier:

«Nous devrions reconnaître l’asymétrie [en termes de sophistication technologique], et permettre aux technologies plus anciennes d’assumer la charge la plus importante, celle de la transmission, dit-elle. En tant que cadets, nous devrions avant tout écouter.»

Que diriez-vous à un extraterrestre?

Beaucoup à gagner en tendant la main

À moins que Douglas Vakoch n’ait raison, et qu’ils attendent de nous entendre. Le cas échéant, et si nous choisissons de rester silencieux, nous passons à côté d’une incroyable occasion.

«Peut-être la communication interstellaire est-elle une forme d’échange économique par le biais duquel les civilisations partagent des informations précieuses les unes avec les autres, dans une forme d’altruisme réciproque entre différentes générations», dit-il, ajoutant que des exemples de ce type d’altruisme existent chez différentes espèces animales ici sur Terre.

Seth Shostak, le facétieux astronome à la coupe au bol qui dirige l’Institut, est d’accord pour dire que nous n’avons pas grand-chose à perdre et probablement beaucoup à gagner en tendant la main. D’ailleurs ils savent probablement déjà que nous sommes là: nos programmes de radio et de télévision et nos radars militaires en particulier répandent des informations dans l’espace depuis environ soixante-dix ans, fait remarquer Seth Shostak. On ne peut pas faire machine arrière du point de vue électromagnétique.

«Toute société qui a au moins cent ou deux-cents ans d’avance sur nous sera capable de détecter la fuite, dit Seth Shostak. À moins qu’ils n’aient arrêté de se développer technologiquement –ce qui est bien sûr possible, mais alors ils ne sont pas une menace pour nous.» (Accessoirement, la plaque minéralogique de Seth Shostak affiche SETI GUY [soit le mec du SETI, ndt]; celle de Douglas Vakoch, plus cryptique, dit ASETI, pour Active SETI.)

Le plus probable, c’est qu’ils n’ont aucune idée que nous sommes là

David Brin, auteur de science fiction et titulaire d’un doctorat en sciences planétaires

Mais peut-être n’avons-nous pas encore vendu la mèche: David Brin n’accepte pas la thèse de Shostak selon laquelle «ils» savent déjà que nous sommes là (ce qu’on appelle quelquefois l’excuse de la «porte de l’écurie»[1]. Seth Shostak est trop généreux dans son calcul de notre visibilité depuis des centaines (si ce n’est des milliers) d’années-lumière, dit David Brin, qui est titulaire d’un doctorat en sciences planétaires et a été consultant pour la Nasa. Les signaux terrestres radio et télé, de la série I Love Lucy à ce qui s’échappe de Vandenberg ou de Guantanamo, sont relativement faibles. De plus, les signaux électromagnétiques chutent proportionnellement au carré de la distance (et les extraterrestres, s’ils existent, sont sacrément loin).

Le plus probable, dit Brin, c’est qu’ils n’ont aucune idée que nous sommes là –et cela ne changera pas, à moins qu’on ne se mette à émettre des signaux puissants et dirigés de la façon suggérée par Vakoch. (Les quelques messages en dur que nous avons envoyés –à bord des sondes Pioneer et Voyager, par exemple– sont des coups de poker absolus. Ils contiennent des informations basiques à propos des humains et de notre planète; sur Voyager, il y avait aussi un disque en or avec un échantillon musical allant de Mozart à Chuck Berry, et d’autres messages de Terriens. Ils ne se dirigent vers aucune étoile en particulier et par conséquent risquent de n’être jamais interceptés –mais Voyager 1 se trouvera à deux années lumières d’une étoile nommée Gliese 445 dans à peu près 40.000 ans.)

Comme Christophe Colomb arrivant aux Amériques?

David Brin n’est pas le seul à préconiser la prudence. Plus d’une vingtaine de scientifiques ont signé une prise de position appelant à un moratoire sur le SETI actif en attendant qu’une «discussion scientifique, politique et humanitaire au niveau mondial» ait lieu. Elon Musk, le milliardaire à l’origine de SpaceX, l’a signée; tout comme le chasseur de planètes Geoff Marcy et l’auteur de science fiction à succès Paul Davies. La pétition ne parle pas d’extraterrestres vengeurs et qui bavent –elle note simplement qu’«il est impossible de prédire si [ l’intelligence extraterrestre ] sera bienveillante ou hostile».

Certains, comme le célèbre cosmologue Stephen Hawking, ont été plus directs.

Hawking a récemment mis en garde contre la possibilité d’une civilisation extraterrestre avancée, qui ayant épuisé les ressources de sa planète, pourrait«chercher à conquérir et à coloniser toute planète à sa portée».

Il cite également l’analogie de Christophe Colomb arrivant aux Amériques, «qui ne s’est pas très bien passée pour les Indiens d’Amérique».

Serons-nous leurs élèves, ou leur déjeuner?

Même si elle paraît clichée, cette bonne vieille histoire de Colomb semble quelquefois avoir le pouvoir de couler le SETI actif. Il s’agit toutefois d’une simplification grossière de l’histoire humaine. Kathryn Denning, anthropologue auprès de l’université de York à Toronto, souligne que tous les contacts interculturels n’ont pas été néfastes. 

Même l’arrivée des Européens aux Amériques n’a pas été si catastrophique que cela. «De nombreux peuples autochtones du nouveau monde sont toujours bien en vie et connaissent même une certaine croissance, [particulièrement] dans l’hémisphère sud», m’a-t-elle dit récemment.

Certes, il y a eu une période agitée; mais plus tard il y a eu «syncrétisme, amitiés, mariages mixtes… un rapprochement progressif de deux sociétés».

Les extraterrestres seront-ils des enseignants bienveillants ou des dirigeants despotiques? Serons-nous leurs élèves ou leur déjeuner? Même si le projet du SETI prétend être ancré dans la science, une grande partie de ce que disent ses fans semble dépendre de si ceux-ci ont grandi avec les envahisseurs armés du Rayon Ardent de La Guerre des mondes ou avec les intellos bien intentionnés de Contact.

1 — Selon le proverbe qui dit qu’«il est trop tard pour fermer l’écurie quand le cheval s’est sauvé» [note du traducteur]. Retourner à l’article

Dan Falk

http://www.slate.fr/