Le Saviez-Vous ► Ces laboratoires secrets qui mènent leurs expériences sur des humains


Dans le passé, il y a eu beaucoup d’expériences faites sur des cobayes à leur insu. Certaines de ces expériences étaient d’une barbarie vraiment effrayantes. Beaucoup des cobayes sont resté avec des séquelles physiques et psychologiques. D’autres sont mort suites aux expériences ou encore se sont suicidé. On a essayé de cacher les faits ou défendre les auteurs de ces recherches.
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Ces laboratoires secrets qui mènent leurs expériences sur des humains

 

Des laboratoires top-secrets mènent depuis des années leurs expériences sur des cobayes humains. Une pratique aussi confidentielle qu’effrayante. Découvrez une séléction des expériences les plus choquants.

Quand la CIA efface la mémoire 

CIA

© REUTERS / LARRY DOWNING

Quand la CIA utilise du LSD pour des expériences sur la conscience

La CIA américaine a mené plusieurs projets pour effacer l’identité: Bluebird (ou Artichoke, 1951-1953) et МК ULTRA (MKSEARCH, année 1950-1960). Les principaux cobayes étaient des patients inertes des cliniques neurologiques, dont la plupart ignoraient tout des expériences menées sur eux. Bluebird avait pour but de créer un sérum de vérité infaillible. En utilisant des substances psychotropes et les électrochocs, les chercheurs provoquaient chez les sujets une amnésie artificielle, leur inculquaient de faux souvenirs et « multipliaient » leur identité.

Le projet MK ULTRA était incomparablement plus coûteux et global. Il étudiait toute la diversité des moyens d’impacter la raison (y compris des enfants): de la biologie à la radiologie. Par exemple, dans le cadre d’un des 149 sous-projets, plus de 1 500 soldats américains recevaient avec leur nourriture des produits psychotropes pour évaluer leur opérationnalité « sous l’emprise des substances ». L’information obtenue dans le cadre de MK ULTRA est utilisée aujourd’hui dans le travail des renseignements, même si en 1972 le projet a été fermé après un scandale et qu’une partie de sa documentation a disparu.

Pour une poignée de shekels 

Le Groenland du sud

© AP PHOTO / NORDFOTO

Un glacier révèle le secret de la base nucléaire secrète US au Groenland

L’armée israélienne a également mené des expériences sur ses soldats: on a appris en 2007 qu’entre 1998 et 2006, dans le cadre des projets secrets Omer-1 et Omer-2, des médecins militaires israéliens cherchaient un vaccin « contre une arme bactériologique similaire à l’anthrax ». Les 716 soldats participant aux expériences n’ont pas été informés des risques, des éventuelles conséquences et il leur était interdit d’évoquer les détails des recherches avec leurs proches.

En 2007, un groupe d’anciens sujets souffrant des conséquences de cette expérience – tumeurs, ulcères, bronchite, épilepsie – s’est adressé au ministère de la Défense pour se plaindre de leur mauvais état de santé. Ils ont été soutenus par le syndicat des médecins et l’organisation Médecins pour les droits de l’homme qui sont allés jusqu’à la Cour suprême pour exiger une enquête. Mais ils ont obtenu l’effet inverse: le tribunal n’a pas seulement décliné la requête mais il a interdit de publier une partie des informations sur l’expérience.

L’armée hésitait entre réagir en disant que rien ne s’était produit et mettre en avant que les soldats avaient accepté eux-mêmes. Il a été déclaré à la presse que les participants aux projets Omer étaient uniquement des volontaires qui savaient dans quoi ils s’engageaient et pouvaient quitter la partie à tout moment. Il a été suggéré aux victimes de s’adresser aux établissements médicaux où leur guérison promettait d’être longue, car les victimes ne disposaient pas de la moindre information sur les effets subis.

Le principal concepteur de l’expérience, le docteur Avigdor Sheferman (ancien directeur de l’Institut israélien de biologie), est parti ensuite au Canada pour mener des recherches identiques dans une compagnie médicale. Les résultats des projets Omer ont été remis à l’armée américaine pour plusieurs centaines de milliers de shekels.

Une véritable ségrégation médicale

Les États-Unis sont leaders de ce genre d’expériences. C’est dans ce pays qu’entre 1932 et 1972 se déroulait une expérience qu’on pourrait considérer à la fois comme un symbole de ségrégation raciale et de barbarie médicale. A Tuskegee, Alabama, le groupe médical sous la direction du docteur Clark Taliaferro avait pour objectif d’étudier tous les stades de la syphilis.

L’étude consistait à suivre un groupe de Noirs déjà contaminés. Pourquoi? Car à cette époque ils étaient encore considérés comme moins instruits et plus influençables. La plupart ignoraient leur maladie – c’était une condition de l’expérience. Toutes les manipulations étaient présentées comme des « soins du mauvais sang ». 76 des 399 participants sont restés en vie à l’issue de l’expérience. 128 personnes sont décédées de la syphilis et de ses complications. 40 hommes ont infecté leur femme et 19 enfants sont nés avec la syphilis.

En 1946 l’expérience a été élargie: une partie des médecins a été envoyée au Guatemala où pendant deux ans ils infectaient sciemment des soldats, des prostituées, des prisonniers, des mendiants ou des malades mentaux – jusqu’à 5 000 personnes au total.

C’est seulement en 1972 après la tribune d’un médecin dans le Washington Star qu’une commission spéciale s’est penchée sur les recherches à Tuskegee pour reconnaître leur illégitimité. Le gouvernement américain a alloué 9 millions de dollars pour aider les survivants, et 25 ans plus tard leurs proches ont entendu les excuses du président Bill Clinton. La trace latino-américaine n’a été découverte qu’en 2010 grâce à la publication des notes du docteur Cutler – l’un de ceux qui travaillaient pour ce programme au Guatemala. 750 victimes guatémaltèques ont porté plainte contre l’université Jones Hopkins, et Barack Obama a présenté ses excuses au peuple du Guatemala en la personne du président Alvaro Colom.

Des épidémies artificielles introduites dans le métro

Les chercheurs américains ne ménageaient pas vraiment leur grande nation. Des chimistes testaient sur les recrues l’effet toxique de l’ypérite (pour améliorer les masques à gaz), ou encore pulvérisaient des composants toxiques sur plusieurs villes canadiennes et américaines. Dans les années 1950, des épidémies artificielles ont été provoquées en Floride et en Géorgie. A la fin des années 1960, on a testé dans le métro de New York et de Chicago la vulnérabilité des passagers aux attaques biochimiques cachées en envoyant sous terre la bactérie Bacillus subtilis. En 1963-1969, le Pentagone a lancé sans avertissement sur les navires de sa marine plusieurs types d’armes chimiques et bactériologiques.

Les analystes de la radiation soignaient à différentes époques les adénoïdes avec des barres de radium et le cancer de l’estomac (les diagnostics étaient faux) avec des injections de plutonium, nourrissaient des futures mères avec des sels de fer radioactif sous la forme d’une boisson de vitamines, faisaient exploser des bombes atomiques dans le Nevada et sur les îles Marshall, testaient l’iode radioactif sur les femmes enceintes et en nourrissaient les nouveau-nés.

Des orphelins-cobayes

Les enfants ont toujours été les sujets les plus convoités par les chercheurs.

« L’étude de l’effet des jugements de valeur sur la fluidité verbale des enfants » réalisée en 1939 à l’université de l’Iowa, connue comme « Monster study », est une expérience horrible même si elle n’a pas provoqué de nombreuses morts ni d’invalidités et impliquait seulement une influence verbale.

Le psychologue Wendell Johnson et son aspirante Mary Tudor ont sélectionné dans un orphelinat 22 enfants de différents âges, et dans les cinq mois qui ont suivi Tudor rendait régulièrement visite à chacun d’entre eux pour une conversation de 45 minutes. Certains appréciaient ces échanges car Mary les félicitait pour leur capacité de lecture et leur élocution. Mais d’autres enfants, après quelques visites, ont commencé à éprouver des problèmes d’élocution, de comportement et de réussite à l’école parce que Tudor se moquait d’eux et leur reprochait de faire des fautes verbales.

Il faut dire que Johnson était guidé par un intérêt tout à fait scientifique: les véritables causes du bégaiement n’ont toujours pas été établies. Il supposait qu’il était possible de provoquer un bégaiement même en l’absence de prédispositions physiologiques.

Les successeurs de Johnson et de Tudor jugent que les travaux de ces derniers sont les plus exhaustifs sur le bégaiement, y compris les premières informations qu’ils ont pu recueillir sur le rôle des sentiments et des pensées du bégayant. Par contre, les enfants traumatisés ont vécu avec leurs complexes toute leur vie.

A l’issue de l’expérience, Mary Tudor est revenue plusieurs fois à l’orphelinat pour se repentir, espérant redonner aux enfants leur estime de soi. L’université, pour sa part, a tenu secrètes ces recherches jusqu’en 2001, date à laquelle la presse en a pris connaissance: l’établissement a alors présenté des excuses officielles aux victimes. En 2003, six d’entre elles ont saisi le parquet de l’État pour exiger de les indemniser pour préjudice moral. Quatre ans plus tard, ils ont obtenu 925 000 dollars pour tous les plaignants.

Une expérimentation pour éradiquer l’homosexualité dans un pays

Les victimes des expériences homophobes d’Aubrey Levin pourront difficilement compter sur une indemnité ou même une enquête officielle. Entre 1970 et 1989, l’armée sud-africaine faisait l’objet d’un « nettoyage » des recrues homosexuels. Les données officielles parlent de milliers de victimes mais nul ne connaît le chiffre réel. L’information sur ce programme a été révélée en 1995 dans le journal sud-africain Daily Mail and Guardian. Dans une interview le responsable du projet, ex-psychiatre en chef d’un hôpital militaire Aubrey Levin, affirmait:

« Nous ne considérions pas les gens comme des cobayes. Nous avions seulement des patients qui voulaient guérir et venaient de leur plein gré ». Il disait également pratiquer une « thérapie d’aversion sur les soldats homosexuels, sans pour autant recourir au choc électrique ».

Alors que s’est-il passé en Afrique du Sud à cette époque?

Près de 900 opérations de « réorientation sexuelle » ont eu lieu dans des hôpitaux sud-africains dans les années 1970-1980 dans le cadre de programmes pour éradiquer l’homosexualité. Certains patients étaient « soignés » à l’aide de drogues et d’hormones, d’autres ont subi des méthodes radicales – un traitement d’aversion. Dans le cadre de ce dernier on reproduisait une forme « inadmissible » de conduite (par exemple, l’excitation de l’homosexuel avec des images pornographiques) tout en provoquant des sentiments désagréables (par exemple, un électrochoc), avant de montrer une image positive (photo d’une femme nue) sans électrochoc.

La pratique traditionnelle admet le traitement d’aversion uniquement en dernier recours, et même dans ce cas le sentiment désagréable doit être équivalent à la piqûre d’une aiguille, et non faire voler en l’air les chaussures de l’individu, comme ce fut le cas dans les expériences de Levin. La mesure extrême du projet Aversion était la castration ou un changement forcé de sexe, et beaucoup de ceux qui l’ont subi ont choisi le suicide plutôt que de vivre dans un corps étranger. Finalement, la partie « scientifique » du projet fut un fiasco mais les seuls ennuis que ses instigateurs ont connu étaient avec leur propre conscience.

La conscience par intraveineuse

Certains ignorent que les exploits des chercheurs soviétiques dans l’élaboration de poisons ont même dépassé le niveau atteint par les expériences des nazis. Le « Cabinet spécial » (Laboratoire 1, Laboratoire X, Cellule), laboratoire toxicologique créé en 1921 par la direction du NKVD dirigé par le professeur Grigori Maïranovski, procédait à la recherche de poisons impossibles à identifier. Les expériences étaient menées sur des détenus condamnés à la peine capitale: 10 personnes pour chaque produit (sans compter les expériences sur les animaux).

L’agonie de ceux qui ne mourraient pas immédiatement était suivie pendant 10-14 jours avant de les achever. Le poison recherché a été finalement trouvé: le carbylamine-choline-chloride ou K-2, qui tuait en 15 minutes et sans traces (les médecins légistes indépendants diagnostiquait un décès pour insuffisance cardiaque). Grigori Maïranovski travaillait également sur le « problème de sincérité » pendant les interrogatoires avec des produits médicaux et élaborait des poisons en poussière qui tuaient quand on les respirait…

Au total, le Laboratoire 1 a fait entre 150 et 300 victimes (des criminels mais également des prisonniers de guerre), parmi lesquelles on peut également compter les médecins de la Cellule: des années plus tard Maïranovski, finalement condamné, écrivait que deux de ses collègues avaient mis fin à leur vie, que deux autres avaient perdu la capacité de travailler et que trois étaient devenus alcooliques.

Les testicules de jeunesse éternelle

La création d’un poison idéal sera probablement toujours d’actualité, tout comme la recherche de la pierre philosophale et de la fontaine de jeunesse. Par exemple, le professeur Preobrajenski du Cœur de chien écrit par Mikhaïl Boulgakov, pratiquait une méthode de rajeunissement assez répandue pour les années 1920: son homologue vivant aurait pu être le docteur américain Leo Stanley – à l’exception de leur mentalité. Ce médecin en chef d’une prison de San Quentin (Californie) était un adepte de l’eugénisme et testait différentes méthodes de purification de la race humaine: la chirurgie plastique (car la laideur extérieure provoque la laideur intérieure et inversement), les manipulations des glandes génitales et, pour finir, la stérilisation.

Il a commencé à mener des expériences sur le rajeunissement en 1918 en transplantant aux détenus âgés les testicules de jeunes criminels exécutés. La « matière première » a rapidement commencé à manquer et le docteur s’est alors orienté vers les animaux en utilisant des testicules de boucs, de sangliers et de cerfs. D’après ses rapports, les sujets éprouvaient un « gain de forces et se sentaient mieux » – on ignore s’il s’agissait d’un effet placebo ou d’un véritable rajeunissement mais le docteur promettait la seconde variante.

Un autre but de l’étude était de confirmer l’hypothèse selon laquelle le comportement criminel dépendait des problèmes hormonaux. Pour régler les deux problèmes, il fallait donc stériliser le sujet — 600 détenus ont subi ce traitement jusqu’en 1940. Certains d’entre eux ne voulaient pas avoir d’enfants, d’autres voulaient rajeunir: le docteur Stanley présentait la stérilisation comme un moyen permettant de rajeunir et de guérir, il avait promis à certains un régime de détention plus souple. Cependant, son véritable objectif était de pacifier les gènes « criminels » et l’instinct sexuel qui poussait selon lui le criminel à récidiver. Il a poursuivi ses recherches jusqu’en 1951, et compte tenu de sa contribution à la réforme des établissements médicaux cette activité ne paraît pas absolument insensée.

L’hôpital du docteur Cotton

Contrairement aux recherches d’Henry Cotton, l’élève d’Alzheimer en personne à 30 ans déjà (à partir de 1907) dirigeait un hôpital psychiatrique à Trenton (New Jersey). Le poste de médecin en chef lui accordait de vastes opportunités pour tester en pratique son hypothèse sur l’origine des troubles psychiques. Il estimait que les gens devenaient fous par infection et que le foyer de cette dernière se trouvait avant tout dans les dents malades — très proches du cerveau. Par conséquent, la première procédure subie par les patients de Cotton était l’arrachage de dents.

Si cela ne fonctionnait pas, on continuait de chercher l’infection au hasard (ou par ablation): dans les amygdales, la vésicule biliaire, l’intestin, l’estomac, les testicules, les ovaires… Même la famille de Cotton n’a pas échappé à cette « chirurgie bactériologique » (nom donné par l’auteur de la méthode): il a arraché les dents de son épouse, de ses deux fils et même les siennes. Ce dernier acte avait été précédé par une dépression nerveuse suite à l’ouverture d’une enquête dans sa clinique par une commission du sénat local.

Malgré les données reflétant une efficacité élevée de sa méthode (85% de guérison) diffusées activement par le docteur dans ses discours et ses articles, ainsi que la forte popularité de l’hôpital de Trenton (même les hommes aisés et les célébrités y envoyaient leurs proches pour une grande somme d’argent), en 1924 le conseil de tutelle a senti que quelque chose ne tournait pas rond et a consulté l’université Jones Hopkins. La docteure Phyllis Greenacre envoyée à l’hôpital pour vérifier les statistiques a découvert que seulement 8% des patients de Cotton guérissaient, 41,9% ne ressentaient aucune amélioration et 43,4% mourraient. Sachant que les 8% n’avaient pas subi de soins et que les 43,4% décédés avaient fait les frais de la pratique de Cotton.

L’enquête de la commission créée par le sénat local avait précisément pour but de découvrir les causes de cet état de fait mais elle a à peine eu le temps d’entamer son travail: des collègues de renommée et même des hommes politiques ont pris la défense de Cotton, qui a tranquillement repris son travail pour prendre sa retraite cinq ans plus tard. Personne n’a voulu poursuivre ses recherches.

Les bonnes nouvelles

Virus Zika

© REUTERS / IVAN ALVARADO

Des expériences scientifiques auraient provoqué la recrudescence de Zika

Au courant de l’été 2014, les utilisateurs anglophones de Facebook ont été surpris d’apprendre que 689 003 d’entre eux avaient joué le rôle de cobayes contre leur gré dans une expérience conjointe des chercheurs américains et du réseau social. Les résultats parus dans le magazine Proceedings of the National Academy of Sciences stipulaient:

« Les états émotionnels peuvent être transmis à d’autres individus à travers une infection émotionnelle, après quoi, sans en être conscients, ils peuvent éprouver les mêmes émotions ».

Cela signifie que la bonne et la mauvaise humeur sont contagieuses de la même manière que l’absence d’un contact direct n’empêche pas cette infection. L’expérience était simple: un groupe de sujets recevait dans son fil d’actualité des positifs, l’autre des messages négatifs. Les utilisateurs ont immédiatement réagi: les « heureux » ont commencé à publier des commentaires optimistes et le groupe attaqué par des posts négatifs a commencé à écrire des choses négatives.

Les militants ont critiqué les méthodes des chercheurs et ont même supposé que pour certains, le contenu négatif avait pu être « la dernière goutte » — mais avec autant de probabilité le contenu positif a aussi pu redonner espoir à quelqu’un. Dans l’ensemble, les deux manipulations peuvent être perçues comme un petit pas vers la sophistication des méthodes pour influencer le public. Par conséquent, il faut remettre en question et analyser tout ce qui tombe dans le champ de votre attention, sans oublier la probabilité qu’à chaque instant vous faites peut-être partie d’une expérience.

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Le Saviez-Vous ► Comment le nazisme a-t-il pu convaincre autant de gens?


A la lecture de ce billet, je vois le nazisme, comme une secte et comme toute secte des gens y adhère sans savoir la suite de cette idéologie. Pour le nazisme, ceux qui ont suivi le mouvement sont toute les couches de la société, même les élites les plus éduqués. Ils ont cru que le meurtre engendré par le racisme, la ségrégation, discrimination était la meilleure solution. Ce que je me demande, quand la guerre est venu et toutes les atrocités qui ont suivi, si ces personnes avaient toujours une foi inébranlable à la cause. J’ose penser qu’il y avait beaucoup de regret parmi les adhérents
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Comment le nazisme a-t-il pu convaincre autant de gens?

 

© anp.

Source: Le Temps, Johann Chapoutot

Non, les nazis n’étaient pas qu’une « clique de fous ou de barbares », contrairement à ce que l’on peut croire. On retrouvait parmi eux des médecins, des intellectuels, de bons pères de famille et même « des gens aimables », relate l’historien français Johann Chapoutot, expert de cette période sombre du XXe siècle. L’adhésion des uns, en amont de la société allemande, a encouragé celle des autres.

Explications.

Dans un entretien accordé au journal suisse Le Temps, Johann Chapoutot revient sur les fondements culturels du nazisme qui ont permis à l’époque de convaincre non seulement les masses appauvries de la société allemande et les soldats frustrés de la défaite de 14-18, mais aussi, et avant tout, les intellectuels de l’entre-deux-guerres.

Contributeurs de « bonne foi »

Dans « La Loi du sang, penser et agir en nazi » (Gallimard, 2014), le spécialiste analyse les motivations de ces philosophes, juristes, historiens, médecins, ces « lettrés et savants » qui ont contribué à la primauté de la notion de race pour structurer leur pensée et s’arroger tous les droits face aux « ennemis biologiques », et ce en toute bonne foi:

« Les nazis s’inscrivent dans un mouvement banal, qui est le retour au paradis perdu », affirme Johann Chapoutot. 

Crise morale des années 20

Car l’auteur croit en la « sincérité » de ces intellectuels. En attestent les journaux intimes et les correspondances qu’il a pu consulter.

 Comme si le nazisme avait répondu à « la crise morale » des années 1920, à « l’humiliation de la défaite », et appliqué méthodiquement le concept du racisme de plus en plus « reconnu » dans la première partie du XXe siècle.

Un peuple angoissé

Johann Chapoutot mentionne, comme terreau fertile du nazisme, l’extraordinaire croissance de la population allemande (+ 27 millions d’habitants) entre 1870 et 1914, à l’origine de cette « angoisse » d’être un « peuple sans espace ». Il décrit également le rejet des valeurs universalistes de la Révolution française, du christianisme, du judaïsme, du communisme et du siècle des Lumières, responsables selon eux de la destruction du modèle germain originel:

« Les nazis se réclament du particularisme de la race, ils estiment que chaque race produit une morale et un droit valables pour elle », précise l’historien.

« Race en péril »

Pour comprendre le processus qui a amené des millions d’Allemands « cultivés » à adhérer au nazisme, il faut s’intéresser au « discours normatif, c’est-à-dire aux normes morales et juridiques qui structuraient le crime », confie Johann Chapoutot, à savoir la légitimité et la justification de la discrimination, de la ségrégation et du meurtre pour défendre la cause allemande. Bref, ces discours et ces théories qui pointaient le « péril » planant sur le modèle germanique et la nécessité vitale de le défendre, de combattre pour le « sauver ».

Pays le plus alphabétisé au monde

L’historien rappelle que l’Allemagne était le pays le plus alphabétisé au monde à cette époque et que cette période sombre a maladroitement et trop souvent été expliquée sous le prisme de la bêtise et de l’instinct grégaire, sans prendre en compte les « normes » défendues par les intellectuels pour encourager cette adhésion populaire. 

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Les écoles invitées à ne pas crier aux poux


Étant donné que l’incubation des lentes de poux est de 7 à 12 jours et que les symptômes apparaissent beaucoup plus tard, il y a de fort risques que la contamination de poux à l’école où à la garderie. Quand on reçoit une lettre d’alerte aux poux, j’ai des souvenirs d’enfance, une famille dont un des membres que je me souviens encore de son nom était stigmatiser par les autres élèves, les enfants disait qu’il ne fallait pas toucher à ce gars, ni boire au même abreuvoir que lui au risque d’attraper des poux. Cela l’a suivi tout son primaire et je ne sais même pas s’il a vraiment été infesté de poux durant ses années. C’est vrai que c’est toute une histoire si un enfant à des poux, mais cela n’est pas une question d’hygiène, cela peut arriver à tous
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Les écoles invitées à ne pas crier aux poux

 

Le ministère de la Santé recommande de ne... (PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE)

Le ministère de la Santé recommande de ne pas avertir les parents que des poux ont été constatés en classe avant que l’infestation ne touche 10% du groupe.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

LOUISE LEDUC
La Presse

Si quelqu’un dans la classe ou dans le groupe de garderie de votre enfant a des poux, devriez-vous être mis au courant? Selon le ministère de la Santé, pas avant que l’infestation ne touche 10% du groupe.

En ce début d’année, une présentation faite à la Commission scolaire de Laval ces derniers jours a fait sourciller des membres du personnel.

Quand des poux sont constatés dans une classe, non, il ne faut pas d’emblée alerter tous les parents et, non, l’enfant ne doit pas être renvoyé à la maison pour qu’il y fasse un traitement.

Vérification faite, aussi bien à la Commission scolaire de Montréal qu’à la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (la Commission scolaire de Laval n’a pas rappelé La Presse), on s’en remet en cette rentrée aux lignes directrices pour le contrôle de la pédiculose du cuir chevelu édictées il y a quelques mois par le ministère de la Santé.

Le document gouvernemental ne pourrait pas faire un tour plus complet de la question. Plus de 80 pages bien comptées.

Selon le Ministère, sous la barre d’une réelle éclosion touchant 10% des enfants d’un groupe, les autres parents ne devraient pas être prévenus parce que l’envoi de lettres fait «monter considérablement le niveau d’anxiété et de stigmatisation» et «engendre des traitements prophylactiques inappropriés».

«Politiques sans lentes» à éviter

Les écoles doivent aussi s’abstenir de mettre en place des «politiques sans lentes» visant à exclure les enfants infestés d’un milieu jusqu’à ce que plus aucune lente ne soit trouvée sur leur cuir chevelu.

De telles politiques, est-il écrit, sont inefficaces et elles entraînent «la perte de plusieurs jours de classe pour les élèves, un isolement et une détresse sociale accrue», en plus de susciter «l’embarras, la honte et la stigmatisation ainsi qu’une diminution de l’estime de soi» chez les enfants.

«Par ailleurs, certains parents d’enfants qui avaient des lentes (fréquemment mortes) ont été accusés à tort de négligence et des enfants ont été victimes de ségrégation.»

Les autorités de santé publique font d’ailleurs remarquer que «la majorité des personnes infestées sont contagieuses plusieurs semaines avant que le diagnostic ne soit établi».

Il n’est donc pas indiqué de retirer une personne infestée jusqu’au début de son traitement.

Fait à noter, à divers endroits dans le document, on laisse la porte ouverte à des aménagements et on s’en remet au bon sens des responsables des écoles.

Ainsi, il pourrait y avoir retrait d’une personne infectée, «avec discernement et pendant une courte période», dans des situations particulières telles qu’une infestation massive (des centaines de poux et des lentes vivantes) et persistante.

«Des mesures individualisées permettant de traiter une telle infestation tout en respectant la dignité et les droits fondamentaux de la personne atteinte devraient être mises en place», est-il aussi écrit.

Parce que les poux, ça arrive même dans les meilleures familles!

***

LES POUX EN QUATRE QUESTIONS :

– Les personnes aux cheveux longs sont-elles plus vulnérables?

On dit souvent que les personnes aux cheveux longs de même que celles aux cheveux bruns ou roux ont «des têtes à poux». Sans exclure cette possibilité, le ministère de la Santé relève que «le risque associé à ces caractéristiques soulève encore la controverse». Cependant, «les personnes à peau noire par rapport aux personnes à peau blanche semblent moins touchées par les poux».

– À quel âge est-on le plus à risque ? 

Tous les groupes d’âge sont touchés, mais le groupe des 3 à 11 ans est celui pour lequel le risque est le plus élevé, «avec un pic autour de 8-9 ans».

– Quelle est la période d’incubation?

On estime que la période d’incubation est de 7 à 12 jours. L’ennui, c’est que «l’infestation est souvent asymptomatique» et que l’apparition des symptômes survient après plusieurs semaines. Les enfants sont contagieux «jusqu’à l’élimination des poux et des lentes viables».

– Faut-il vaporiser toute la maison avec un insecticide?

Surtout pas. «Cette mesure est inefficace» et «peut représenter un risque important pour la santé des personnes et des animaux exposés à un produit potentiellement toxique». Inutile aussi de laver la maison au grand complet, mais les peignes et brosses doivent être trempés dans de l’eau chaude à environ 65 °C (150 °F) ou dans un produit contre les poux (non dilué) de 5 à 10 minutes. Les chapeaux, les casquettes et les vêtements doivent être séchés à l’air chaud pendant 20 minutes, nettoyés à sec ou entreposés dans un sac de plastique fermé hermétiquement pendant 10 jours. Et évidemment, il faut aussi s’attaquer aux draps et aux taies d’oreiller.

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«Viola Desmond a changé le cours de l’histoire »


Nous aurons des billets de 10 dollars au Canada avec le visage de Viola Desmond, une femme noire qui a affronté la ségrégation dans un cinéma, a été arrêtée et due payer une amende. Aujourd’hui, le racisme est-il toujours aussi présent, que ce soit pour les personnes noires ou autres ethnies ?
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«Viola Desmond a changé le cours de l’histoire »

 

La lieutenante-gouverneure de la Nouvelle-Écosse, Mayann Francis, assiste... (PHOTO CHRISTIAN LAFORCE, ARCHIVES HALIFAX CHRONICLE-HERALD/LA PRESSE CANADIENNE)

 

La lieutenante-gouverneure de la Nouvelle-Écosse, Mayann Francis, assiste au dévoilement d’un portrait de Viola Desmond à l’hôtel du Gouverneur d’Halifax, le 8 novembre 2010. On a annoncé cette semaine que Mme Desmond deviendrait la première femme canadienne à figurer sur un billet de banque.

PHOTO CHRISTIAN LAFORCE, ARCHIVES HALIFAX CHRONICLE-HERALD/LA PRESSE CANADIENNE

 

MATHIEU PERREAULT
La Presse

En 2010, alors qu’elle était gouverneure générale de la Nouvelle-Écosse, Mayann Francis a accordé un pardon formel à Viola Desmond. Cette Néo-Écossaise a été été arrêtée et condamnée à une amende en 1946 parce qu’elle s’était assise dans une section interdite aux Noirs dans un cinéma de New Glasgow. Elle figurera sur les prochains billets de 10 $.

Le printemps dernier, alors qu’elle recevait un doctorat honoris causa de l’Université Dalhousie, Mme Francis a affirmé qu’elle était encore aujourd’hui victime de racisme parce que les commis la surveillent de près quand elle entre dans un magasin, pensant que la couleur de sa peau la rend plus susceptible d’être une voleuse. La Presse s’est entretenue avec Mme Francis.

Comment accueillez-vous la nouvelle que Mme Desmond sera sur les billets de 10 $ ?

Je l’ai appris alors que j’étais au bureau du médecin jeudi pour un mauvais rhume. Ça m’a immédiatement soulevée. Je suis vraiment fière. Viola Desmond a changé le cours de l’histoire dans tout le Canada. Après sa condamnation, on a porté plus attention à la discrimination et à la ségrégation.

Quand avez-vous entendu parler d’elle pour la première fois ?

Dans les années 90, alors que j’étais à Toronto, grâce à une amie femme d’affaires pour qui Viola Desmond était une source d’inspiration. Quand j’étais jeune, dans les années 50 et 60, on ne parlait pas d’elle à l’école. C’est d’autant plus dommage qu’elle est un exemple pour les jeunes. C’était l’une des premières femmes d’affaires noires, elle a fondé une école pour esthéticiennes parce que les Noires n’étaient pas admises dans les autres écoles. Si sa voiture n’était pas tombée en panne à New Glasgow, elle n’aurait pas été à ce cinéma et elle n’aurait pas abandonné sa carrière. C’est un grand gâchis.

À l’époque, y avait-il de la ségrégation partout au Canada ?

Pas dans les cinémas d’Halifax, où habitait Viola Desmond. Elle n’avait jamais connu ça avant d’aller à New Glasgow. Quand on lui a demandé de monter au balcon, dans la zone réservée pour les Noirs, elle a refusé. Mais à l’époque, quand les Noirs voyaient qu’il n’y avait que des Blancs dans un commerce, ils comprenaient sans que ce soit explicite qu’ils n’étaient pas les bienvenus.

Avez-vous été victime de discrimination quand vous étiez jeune ?

J’ai grandi dans un quartier très multiculturel de Sydney, alors je n’en étais consciente que lorsqu’on allait en ville. Par la suite, quand je suis allée étudier à Halifax, j’ai souvent vu des appartements disponibles quand on appelait, mais qui, mystérieusement, étaient pris quand on se présentait en personne cinq minutes après. Quand je suis rentrée dans les années 80, après avoir étudié et fait carrière en Ontario et aux États-Unis, j’ai constaté qu’encore à ce moment-là, il n’y avait pas beaucoup de Noirs employés dans les magasins. Et encore aujourd’hui, je me fais suivre par les commis dans les magasins, alors qu’on laisse mes amis blancs tranquilles.

Viola Desmond est devenue une femme d’affaires prospère alors qu’il n’existait pas de programmes de discrimination positive ou d’attribution d’une partie des contrats publics à des firmes dont les propriétaires font partie d’une minorité ethnique.

Que pensez-vous de ce type de programmes ?

La discrimination positive existe depuis longtemps au gouvernement fédéral, mais on n’y voit pas tant de femmes, de handicapés ou de membres minorités visibles. Alors, je ne suis pas sûre que ça fonctionne. En théorie, il est bien de favoriser certaines personnes, comme l’a fait Justin Trudeau pour son cabinet. Mais il faut absolument que ça soit à compétence égale. Sinon, on mène à l’échec les gens favorisés par la discrimination positive. Il faut aussi éviter de former des ghettos qui seront les seuls débouchés pour les femmes et les minorités visibles.

Pourquoi le mouvement Black Lives Matter est-il plus fort aux États-Unis qu’au Canada ?

Il y a eu des manifestations l’été dernier à Toronto. Ce n’est pas aussi fort ici, mais ça existe. Il y a des injustices graves envers les autochtones, ces femmes dont la disparition ou le meurtre n’ont jamais été résolus.

Certains Afro-Américains réclament que les descendants des esclaves soient dédommagés. Qu’en pensez-vous ?

C’est un débat très intense que je n’ai pas suivi de près. Tout ce que je sais, c’est qu’on ne peut pas nécessairement mettre le passé derrière nous. Il faut parfois l’affronter.

Au Québec ces dernières années, des acteurs blancs se sont maquillés la figure pour représenter des personnalités à la peau sombre. Cette pratique a été dénoncée en tant que « blackface », une tradition raciste du vaudeville américain, initialement dans les médias canadiens-anglais. Certains au Québec considèrent qu’il s’agit d’une importation des tensions raciales américaines.

Qu’en pensez-vous ?

C’est incroyable. Il ne manque pas d’acteurs noirs pour les rôles de Noirs. Ce n’est même pas une question de racisme, c’est une question de respect envers un être humain.

Il ne serait donc pas plus acceptable qu’un acteur noir se peigne la figure en blanc ?

La question ne se pose pas parce qu’il serait impossible d’avoir assez de maquillage pour transformer une peau noire en peau de Blanc.

http://www.lapresse.ca/

50 ans de tensions raciales aux États-Unis


C’est désolant de voir autant d’émeutes dans un pays qui prône la liberté, les droits de l’homme, la justice et tout le tralala, mais pourtant un fort sentiment de racisme flotte dans les airs aux USA. C’est une justice à deux mesures qui crée u vraiment sentiment d’inégalité
Nuage

 

50 ans de tensions raciales aux États-Unis

 

Les récents événements de Baton Rouge, de Falcon Heights et de Dallas s’inscrivent dans l’histoire des tensions raciales qui marquent les États-Unis depuis leur naissance. Plus d’un demi-siècle après la fin officielle de la ségrégation, les violences policières à l’encontre des Noirs demeurent une réalité, malgré les efforts pour y mettre fin. 

Un texte de Mathieu Gobeil

Retour en images sur des moments tragiques des cinq dernières décennies.

1965 – LES ÉMEUTES DE WATTS

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Malgré la loi de 1964 sur les droits civiques qui abolit la ségrégation raciale et les pratiques discriminatoires, les inégalités et les injustices sont loin d’être disparues aux États-Unis; les tensions raciales restent vives dans plusieurs villes.

Des émeutes éclatent en août 1965 dans le quartier de Watts, à Los Angeles, à la suite de l’arrestation d’un jeune Noir, Marquette Frye, lors d’un contrôle routier. Le quartier pauvre, où vit une importante communauté noire, est ensuite saccagé, pillé et incendié aux cris de « Burn, baby, Burn! » (« Brûle, chérie, brûle! »). Les violences font 34 morts et quelque 1000 blessés. Les dommages matériels s’élèvent à plus de 35 millions de dollars.

1967 – UN LONG ÉTÉ CHAUD

newark

Après une altercation entre des policiers blancs et le chauffeur de taxi noir John Weerd Smith, en juillet, des violences éclatent dans le ghetto de Newark, au New Jersey. La ville est pillée et saccagée. Détroit connaît elle aussi des émeutes très violentes. On fait appel à la garde nationale et à l’armée pour mettre fin aux soulèvements.

Mais la violence s’étend comme un feu de paille. Plus de 160 émeutes enflamment les villes américaines au cours de ce long été chaud. On dénombre 89 morts et des centaines de blessés.

1968 – MARTIN LUTHER KING EST ASSASSINÉ

martin luther king

Le 4 avril 1968, le pasteur est tué à Memphis, au Tennessee, alors qu’il était venu apporter son soutien à des éboueurs grévistes. La nouvelle se propage à travers le monde comme une onde de choc.

En réaction au meurtre du militant pour les droits civiques, les communautés noires des grandes villes des États-Unis se révoltent pendant plusieurs jours. Quelque 125 villes sont touchées par les violences, dont Chicago et Baltimore. Les autorités doivent décréter un couvre-feu dans les ghettos. Le président Lyndon Johnson fait appel à l’armée pour ramener le calme dans la capitale, Washington. Quarante-six personnes perdent la vie au pays et 2000 sont blessées.

1980 – LES ÉMEUTES DE MIAMI

emeutes miami

En mai 1980, quatre policiers blancs sont acquittés à Tampa, en Floride, après avoir battu à mort un motocycliste noir, Arthur McDuffie, l’année précédente. À la suite de la décision, rendue par un jury exclusivement composé de Blancs, des émeutes éclatent et durent pendant des jours à Miami. Les affrontements entre la police et la communauté noire se multiplient. Les violences font 18 morts, plus de 300 blessés et causent des millions de dollars de dégâts.

1991 – LES ÉMEUTES DE CROWN HEIGHTS

crown heights

Ce secteur de Brooklyn – où cohabitent Afro-Américains et juifs hassidiques – est secoué par des émeutes à l’été 1991 après la mort d’un enfant noir de sept ans, Gavin Cato, renversé accidentellement par un convoi où prenait place un chef spirituel de la communauté hassidique. Au cours des émeutes, un étudiant juif australien de 29 ans, Yankel Rosenbaum, est poignardé dans la rue par un jeune Noir. Les événements marquent les esprits et rappellent que les questions raciales sont loin d’être réglées.

1992 – L’AFFAIRE RODNEY KING

rodney king

En mars 1991, Rodney King, un Noir de 25 ans, est battu sauvagement à coups de matraque par des policiers blancs à Los Angeles. Il tentait de leur échapper par peur de recevoir une amende pour conduite en état d’ébriété. La scène est filmée par un citoyen et fait le tour du monde.

L’acquittement des policiers dans cette affaire, un an plus tard, provoque de violentes émeutes raciales qui embrasent Los Angeles pendant plusieurs jours. L’armée doit intervenir. On dénombre 55 morts, 4000 arrestations et près d’un milliard de dollars de dégâts.

2001 – LES ÉMEUTES DE CINCINNATI

cincinnati

Un jeune Noir de 19 ans, Timothy Thomas, est abattu par un policier blanc en avril au terme d’une poursuite policière. L’adolescent, recherché pour des délits mineurs, ne porte aucune arme. Il est le quatrième suspect noir à être abattu par des policiers en six mois. Cet événement met le feu aux poudres. La ville connaît alors trois jours d’affrontements, d’incendies, de pillages et de vandalisme. Les dommages s’élèvent à 3,6 millions de dollars. Le policier qui a tué le jeune Thomas est acquitté à l’automne, ce qui déclenche une nouvelle vague de protestations.

2012 – L’AFFAIRE TRAYVON MARTIN

trayvon martin

George Zimmerman, un surveillant de quartier bénévole, abat un adolescent noir de 17 ans, Trayvon Martin, en février 2012 près d’Orlando, en Floride. Il plaide avoir agi en légitime défense à la suite d’une agression. Les proches de Martin affirment quant à eux qu’il s’agit d’un acte raciste.

À l’issue d’un procès très médiatisé, Zimmerman est acquitté en juillet 2013, ce qui provoque la colère de la communauté noire. Des rassemblements pacifiques spontanés s’organisent dans plusieurs grandes villes américaines. On assiste à la naissance du mouvement « Black Lives Matter » qui dénonce le racisme, le profilage racial et la violence policière.

2014 – L’AFFAIRE MICHAEL BROWN

michael brown

Michael Brown, un jeune de 18 ans, est abattu en août 2014 à Ferguson, au Missouri, par un policier blanc au cours de son arrestation parce qu’il est soupçonné d’avoir volé une boîte de cigarillos. Il n’est pas armé.

La mort de Michael Brown entraîne une vague de protestations contre la violence policière à l’égard des minorités. Des manifestations nocturnes dans cette ville deviennent violentes. La garde nationale est appelée en renfort. Des rassemblements ont lieu dans d’autres villes, dont New York et Los Angeles.

Aucune accusation n’a été déposée contre l’agent en cause. Une enquête fédérale a aussi blâmé les forces policières de Ferguson de racisme, brutalités gratuites et harcèlement contre les Noirs. L’incident a agi comme un catalyseur pour le mouvement « Black Lives Matter ».

2015 – L’AFFAIRE FREDDIE GRAY

baltimore freddie gray

En avril 2015, Freddie Gray, un Noir de 25 ans, est arrêté pour s’être enfui devant des agents de police à Baltimore. Les policiers le font monter dans un fourgon sans boucler sa ceinture de sécurité. Gray a le cou brisé au cours de son transport et meurt quelques jours plus tard. Sa mort provoque des émeutes et des manifestations dans cette ville où les habitants sont à majorité noire. Trois des policiers impliqués dans l’intervention sont acquittés. Un quatrième subit toujours son procès.

2015 – TUERIE À CHARLESTON

charleston

Dylann Roof, 21 ans, ouvre le feu en juin dans une église de cette petite ville de Caroline du Sud, tuant neuf paroissiens noirs. Avant son méfait, il avait écrit un manifeste raciste et publié des photos le montrant avec des armes et le drapeau confédéré. L’événement choque la population américaine. Des manifestations s’organisent en solidarité aux victimes et pour dénoncer le racisme dans le pays.

2015 – L’AFFAIRE ERIC GARNER

eric garner

Eric Garner, 43 ans, meurt en juillet lors d’une intervention policière, qui est filmée et diffusée sur Internet. L’homme, obèse et asthmatique, est soupçonné de revendre des cigarettes. Il est plaqué au sol par plusieurs policiers. L’un d’entre eux l’agrippe par le cou. Garner perd ensuite connaissance et est évacué à l’hôpital, où son décès est constaté.

La phrase qu’on l’entend dire dans la vidéo de l’intervention, « I can’t breathe » (« Je ne peux pas respirer »), est reprise par des manifestants qui dénoncent la violence policière et le profilage racial. Un grand jury refuse d’inculper le policier impliqué dans la mort de Garner.

2016 – BATON ROUGE, FALCON HEIGHTS, DALLAS

dallas

Un tireur embusqué tue des policiers lors d’une manifestation à Dallas, au Texas, le soir du 7 juillet. Selon les autorités, le tireur a déclaré qu’il voulait tuer des Blancs, en particulier des policiers blancs.

Un peu plus tôt dans la semaine, des policiers ont tué deux hommes noirs, l‘un en Louisiane – Alton Sterlinget l’autre au Minnesota – Philando Castile, provoquant un tollé au sein de la communauté afro-américaine.

Avec Le Figaro et Libération

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Aux États-Unis, le risque de démence sénile double chez les noirs


La pauvreté, la ségrégation raciale et la discrimination laissent des traces beaucoup que l’on pourrait penser
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Aux États-Unis, le risque de démence sénile double chez les noirs

 

Black People Statuettes | 99Sense via Flickr CC License by

Black People Statuettes | 99Sense via Flickr CC License by

Le risque de déclin cognitif chez les noirs est deux fois plus important que chez les blancs. En cause: la pauvreté, les discriminations et l’héritage de la ségrégation raciale.

Selon une étude menée par des chercheurs de l’Université d’État du Michigan et de l’Université du Texas, les noirs américains font face à un risque de déclin cognitif lié à l’âge 2,52 fois supérieur à celui des blancs.

L’étude, dirigée par la sociologue Zhenmei Zhang et financée par le gouvernement fédéral, se fonde sur un échantillon nationalement représentatif de 8.946 personnes. Elle court sur une période de douze ans, de 1998 à 2010. Au début de l’enquête, les participants étaient âgés au minimum de 65 ans.

Pour les chercheurs, cette disparité raciale est largement due à des inégalités sociales, pour certaines apparaissant dès l’enfance. En particulier, le fait d’être né dans le sud des États-Unis, où les traces de la ségrégation sont encore particulièrement saillantes, est un facteur d’importance. Viennent ensuite les disparités scolaires –en tendance, les noirs américains sont moins diplômés que les blancs, même si ce fossé est en train de se réduire, notamment chez les femmes– et les différences de revenus et de statut socio-économique.

Disparités raciales

Par contre, les différences d’ordre purement sanitaire –les noirs sont ainsi plus touchés que les blancs par le diabète et les maladies cardiaques, et sont plus à même de subir les excès d’une consommation d’alcool et de tabac– relèvent de facteurs secondaires, selon l’équipe de Zhang:

«Les politiques sociales visant à augmenter les ressources éducatives des communautés à bas revenu, soutenir économiquement les étudiants pauvres et leurs familles, améliorer les résultats des lycéens et des étudiants et éliminer les discriminations à l’embauche pourraient réduire significativement les disparités raciales en matière de déclin cognitif lié à l’âge.»

Son étude avance même un chiffre: une fois tous ces facteurs socio-économiques effacés, le risque de démence sénile des noirs ne serait plus que de 1,45 fois supérieur à celui des blancs.

http://www.slate.fr/

Le Saviez-Vous ► 5 Photos qui ont marqué l’Histoire


Depuis que la photo existe, l’Histoire peut rester graver dans la mémoire collective. 5 moments qui ont marqué, un peuple ou le monde, c’est l’histoire de l’homme à travers ce passé pas si lointain et qui se projette vers l’avenir
Nuage

 

5 Photos qui ont marqué l’Histoire

 

 


Photo: Pluton, photo capturée par la sonde New Horizons (NASA)

Les premières images de Pluton, envoyées récemment par la sonde New Horizons, ont certainement marqué l’Histoire de l’astronomie et de l’exploration spatiale. Jamais avons-nous vu d’images aussi claires de cette planète naine, qui permettront de l’étudier et de la comprendre davantage. Profitons de l’occasion pour nous intéresser à cinq photos qui ont elles aussi marqué l’Histoire.

1- Les soldats morts lors de la bataille de Gettysburg


Photo: Les soldats qui ont perdu la vie lors du premier jour de la bataille de Gettysburg, Pennsylvanie par Matthew Brady, 1863

Prise en 1863, il s’agit d’une des plus anciennes photos de guerre de l’Histoire. Elle illustre l’état du champ de bataille après la première journée de combats à Gettysburg, dans le cadre de la guerre de Sécession américaine. La bataille de Gettysburg a duré du 1er au 3 juillet et a marqué l’imaginaire par ses lourdes pertes humaines, mais aussi parce qu’elle a amorcé un tournant dans cette guerre qui a déchiré les États-Unis.

2- La bombe atomique sur Nagasaki


Photo:
Nuage en champignon s’élevant au-dessus de Nagasaki à la suite de l’explosion de la bombe nucléaire, 1945 (Time Life/Getty Images)

Prise d’un avion américain après que la bombe ait été lancée sur la ville japonaise de Nagasaki, cette photo a marqué l’Histoire en témoignant de l’incroyable potentiel de destruction de la bombe atomique. 80 000 personnes sont décédées au moment même de l’explosion de cette bombe le 9 août 1945.

3- L’entrée à l’école d’Elizabeth Eckford


Photo: Elizabetch Eckford, au centre, tente d’entrer à l’école, par Will Counts, 4 septembre 1957

Alors que la ségrégation raciale était encore très importante dans plusieurs états du sud des États-Unis, certaines écoles commencèrent à accepter des étudiants noirs. Cette photo d’une jeune étudiante noire de l’Arkansas, Elizabeth Eckford, a marqué le monde entier. On la voit faire son entrée scolaire à l’école de Little Rock, alors qu’une autre étudiante, Hazel Massery, lui crie sa désapprobation. Cette photo publiée en 1957 est devenue un symbole de la lutte des Noirs américains pour l’égalité sociale.

4- René Lévesque lors de la défaite après le référendum de 1980


Photo: René Lévesque disant aux Québécois: «À la prochaine fois» par Jacques Nadeau, 20 mai 1980

Dans l’histoire du Québec, la réaction de René Lévesque à la suite du résultat du référendum du 20 mai 1980, a marqué l’imaginaire collectif. Malgré le résultat défavorable, l’humilité de l’ancien premier ministre a touché les gens et contribué à rendre mémorable les photos prises lors de cette soirée historique, souvent accompagnées de son désormais célèbre

« Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire, à la prochaine fois ».

5- La jeune fille afghane 


Photo: La jeune fille afghane (Sharbat Gula), par Steve McCurry, décembre 1984

Prise en décembre 1984 dans un camp de réfugiés au Pakistan par le photojournaliste Steve McCurry et publiée dans le National Geographic en 1985, ce portrait saisissant d’une jeune fille afghane a émerveillé le monde entier par la beauté, mais aussi la férocité et la douleur dans son regard. Un portrait différent des autres photos de camps de réfugiés. Le photojournaliste a finalement pu la retracer 17 ans plus tard, permettant ainsi de révéler son nom, Sharbat Gula.


Photo: Sharbat Gula, 17 ans plus tard, par Steve McCurry

Evelyne Ferron  Spécialisée en histoire ancienne

http://www.historiatv

Un prisonnier canadien en isolement depuis 17 ans


On dirait l’homme au Masque de Fer version Canadienne. Qu’est-ce qui fait qu’une personne peut être en isolation pendant 17 ans ? Les pires crimes qui a été fait au pays, ont une vie meilleure que cette personne que même son nom et son crime est tenu au secret
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Un prisonnier canadien en isolement depuis 17 ans

 

Un prisonnier canadien en isolement depuis 17 ans

Un prisonnier inconnu est confiné à l’isolement.Photo Fotolia

OTTAWA – Quelque part au Canada dans un pénitencier fédéral, un mystérieux prisonnier a maintenant passé près de 17 ans isolé dans une cellule.

Cela donne 6273 jours consécutifs et l’Enquêteur correctionnel du Canada, Howard Sapers, a déclaré jeudi au Ottawa Citizen qu’il était très difficile de justifier à ses yeux une telle période de ségrégation.

Le journal de la capitale nationale a obtenu des informations sur ce mystérieux prisonnier en utilisant la Loi sur l’accès à l’information. Mystérieux, parce que Service correctionnel Canada ne veut pas dire qui est cette personne, ni donner le lieu de sa détention, en se réfugiant derrière le droit à la vie privée.

Il s’agit de la plus longue période durant laquelle un prisonnier est en isolation dans un pénitencier canadien. Concrètement, cela veut dire que le prisonnier est confiné 23 heures par jour dans une cellule.

Selon le journal, il existe deux types de ségrégation dans une prison fédérale. Il y a d’abord la ségrégation disciplinaire, qui est parfois utilisée pour punir ceux qui ne respectent pas les règles. Il y a aussi la ségrégation administrative, dans les cas où un prisonnier pose un danger pour la sécurité des autres prisonniers ou du personnel, ou bien que sa propre sécurité est en danger.

L’Enquêteur correctionnel du Canada, Howard Sapers, demande au gouvernement de limiter à 15 jours consécutifs la ségrégation administrative et de n’autoriser que 60 jours de ségrégation par année.

Selon M. Sapers, chaque jour entre 6 et 8 % des 15 000 prisonniers dans les pénitenciers fédéraux sont en ségrégation et environ un cinquième passera plus de 120 jours en isolation totale.

Et il y a ce mystérieux prisonnier, qui a maintenant passé 17 ans dans une sombre cellule qui fait entre cinq et sept mètres carrés.

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Selma, 50 ans plus tard


En fin de semaine, Selma, une ville des États-Unis, commémore la marche pour les droits civiques des noirs qui avait été entamée, il y a 50 ans. Les choses ont-ils changé depuis le temps ? Certains points oui, mais rien n’est gagnée, la route est longue, même trop longue, car il y a beaucoup à faire et à refaire
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Selma, 50 ans plus tard

La marche de Selman, en Alabama, en 1965.

La marche de Selma, en Alabama, en 1965. Photo :  Reuters

Texte et photos : Yanik Dumont Baron

Les États-Unis commémorent ce week-end le 50e anniversaire de la marche de Selma, en Alabama, devenue un symbole pour les droits civiques des Noirs. Après un discours attendu du président Barack Obama samedi, une marche commémorative sera tenue dimanche, où les participants trouveront une ville qui demeure marquée.

Le 7 mars 1965, plus de 500 manifestants afro-américains quittent Selma pour rejoindre Montgomery, la capitale de l’Alabama. Ils protestent contre les tactiques qui les empêchent de voter. À peine sortie de Selma, la manifestation pacifiste de militants est réprimée violemment par des policiers blancs.

Les images d’hommes et de femmes en habits du dimanche matraqués et poursuivis par des cavaliers ont fait le tour du monde. C’est le « Bloody Sunday » du mouvement pour les droits civiques aux États-­Unis. Le pays est secoué, outré par la violence policière.

Huit jours plus tard, le président des États-Unis annonce le Voting Rights Act, pour interdire toute mesure empêchant un citoyen de voter.

Cinquante ans plus tard, la ville de Selma porte encore les traces de la lutte pour les droits civiques. Portrait en photos.


17 militants non ­violents ont été hospitalisés lors du « Bloody Sunday ». Les manifestants ont été repoussés avec des bâtons, des gaz lacrymogènes. Des cavaliers ont chargé dans la foule.


Le pont où les manifestants ont été attaqués conserve le nom d’un général de l’armée du Sud (confédérée) durant la guerre civile américaine. Une pétition réclame un changement, soulignant que ce symbole du mouvement des droits civiques porte toujours le nom d’un homme « qui a occupé l’une des plus hautes positions au sein du Ku Klux Klan (KKK) ».


La Brown Chapel a servi de point de départ pour les militants qui marchaient vers Montgomery. Au fil des ans, Martin Luther King Jr et Malcom X y ont prononcé plusieurs discours. Le monument « I Had a Dream » est dédié à deux Blancs et à un jeune Noir morts dans les jours entourant la marche de Selma à Montgomery.


Un vaste complexe d’HLM entoure la Brown Chapel. Le taux de chômage à Selma dépasse 10 %, soit presque le double de la moyenne nationale. Quatre résidents sur cinq sont des Noirs. Le premier maire noir a été élu en 2000.


Les leaders du mouvement de contestation se sont souvent réunis dans la maison des Boynton pour affiner leurs stratégies. En 2014, une partie de la rue Lapsley a été renommée en l’honneur du couple. Les cartes utilisent encore le nom original.


La base du pont Edmund Pettus sert de point central pour le tourisme des droits civiques. Plusieurs édifices sont vacants, certains portent la promesse d’un développement.


L’un des quartiers noirs de l’est de Selma, où habitaient de nombreux « foot soldiers », ces centaines de militants qui ont marché derrière les leaders du mouvement. La maison de droite est celle d’Annie Lee Cooper, une militante incarnée par Oprah Winfrey dans le film Selma.


Le quartier plus riche de Selma est occupé surtout par des citoyens blancs. Ils ont aussi un club privé, avec un golf et des terrains de tennis. Il y a 50 ans, les Noirs ne pouvaient pas circuler sur certaines rues habitées par les Blancs, sauf pour aller y travailler.


Cette épicerie, en plein coeur du quartier riche de Selma, est surnommée « l’épicerie blanche » par certains militants. Une petite partie de la clientèle est noire. Certains employés aussi. La ségrégation légale a été remplacée par une ségrégation de facto, influencée par la situation économique des habitants.


Il faut lever le rabat noir pour regarder cette photo dans le local d’un groupe de militants anti­racistes. Les graffitis haineux ont été peints sur un mur après l’admission d’une première élève noire dans une école privée. Elle avait à peine 6 ans. C’était en 2008.


La jeune élève qui était la cible des graffitis haineux dans une école privée. Les amis blancs de Shania Black, 12 ans, étaient aussi intimidés. Elle ne comprenait pas pourquoi elle n’était pas invitée aux anniversaires de ses camarades de classe.


Le cimetière des soldats confédérés morts lors de la guerre civile américaine. Selma a joué un rôle vital dans l’approvisionnement des troupes du Sud. Comme pour la lutte des droits civiques, les traces de cet héritage sont aussi bien en vue dans la ville.

http://ici.radio-canada.ca/

Le Ku Klux Klan va jusqu’à tenter de recruter des noirs américains


Comment un groupe comme les KKK peut ainsi attirer des noirs américains sous prétexte de faire cesser les immigrations illégales. Peut-on vraiment oublier leur histoire et leur moralité ? Ceux qui croient en la suprématie blanche peuvent-ils vraiment se rallier à tous ceux qui ne sont pas de la même couleur de peau ou de religion ?
Nuage

 

Le Ku Klux Klan va jusqu’à tenter de recruter des noirs américains

 

KKK Rally in Georgia / Craig O’Neal via FlickrCC License by

L’impératif de la lutte contre l’immigration illégale aux Etats-Unis est en train de reléguer au second plan certaines positions d’habitude revendiquées par le Ku Klux Klan. Madame Noire rapporte en effet que les slogans traditionnels du groupe suprématiste blanc américain –tels que «pouvoir blanc» et «gardez l’Amérique américaine»– ont tendance à s’effacer, alors qu’il mène une campagne de recrutement dans plusieurs Etats (Caroline du Sud, Géorgie, Californie…). 

La nouvelle stratégie de communication du KKK s’apparente à une forme de dédiabolisation. Elle argumente en faveur d’une convergence des luttes inopinée entre le Ku Klux Klan et la communauté afro-américaine, soi-disant unis contre un ennemi commun dans la rhétorique des chevaliers encapuchonnés: l’immigré clandestin, en particulier mexicain.

«Nous pensons que notre gouvernement devrait intervenir et faire bien davantage pour sécuriser nos frontières. Tous nos emplois sont externalisés désormais, et pour ceux qui restent ici, les Américains noirs et blancs sont forcés d’entrer en compétition avec des Mexicains de l’autre côté de la frontière, parce qu’ils sont prêts à faire le job pour moins cher», a déclaré le leader du KKK, Robert Jones, rapporte Madame Noire.

Les tactiques de recrutement du groupuscule d’extrême droite (qui compte 8.500 membres) se transforment donc: les militants du Klan font du porte-à-porte au hasard, sans critère de race, de religion, ou de principes, car ils ne veulent pas être perçus comme «racistes». En Caroline du Sud, leurs flyers sont même accompagnés de friandises, c’est dire s’ils sont inoffensifs, et s’ils ne se bornent qu’à «suivre la Bible», comme l’a déclaré leur leader à WISTV.

«On commence à voir les blancs et les afro-américains se réveiller face à ce problème d’immigration illégale, a-t-il encore affirmé à Madame Noire. On commence à entrer en contact avec la communauté afro-américaine et à leur parler des mêmes questions, et ils sont d’accord avec le Klan pour dire que l’immigration illégale doit s’arrêter.»

Cette réorientation discursive en direction de l’immigration illégale s’explique par le caractère émotionnel de cette question, qui divise la société américaine. C’est ce qu’explique Mark Potok, porte-parole du Southern Poverty Law Center, une organisation de défense des droits civiques née du mouvement anti-ségrégation, interrogé par Orange County Register:

«Il est beaucoup plus facile d’intéresser les gens à l’immigration illégale» qu’aux sujets traditionnels des suprématistes blancs.

Cependant, interrogé par Madame Noire, Mark Potok soutient que le rapprochement supposé entre le KKK et la communauté afro-américaine relève du fantasme:

«L’idée que les noirs affluent vers le Klan, ou se rallient à son message parce qu’il est critique à l’égard de l’immigration illégale est simplement fausse. C’est une affirmation qui fait partie du message que le Klan cherche à transmettre selon lequel ils s’apparentent plus à un sympathique groupe de surveillance de voisinage qui ne méprise personne et qui est simplement fier de l’héritage blanc.»

Dès que l’on gratte un peu la couche de vernis communicationnelle du KKK, les antiennes suprématistes refont en effet très vite surface. Si l’on appelle la «Klan hotline», dont le numéro est indiqué sur les flyers, comme l’a fait un journaliste de l’Orange County Register, un répondeur automatique prône une politique du «tirer pour tuer» («shoot to kill» en anglais), et conclut:

«Souvenez-vous: si ce n’est pas blanc, ce n’est pas bien» («If it ain’t white, it ain’t right»).

http://www.slate.fr