Les chiens de traîneaux sont-ils maltraités ?


Les chiens au travail ou pour le sport, sont-ils maltraités ? Que penser des chiens de traîneau lors des courses ? Ce n’est pas tous les chiens qui peuvent avoir la force et l’endurance de tirer un traineaux avec d’autres chiens. Ceux qui le peuvent sont généralement choyés et ils ont un bon rapport avec leur maitre.
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Les chiens de traîneaux sont-ils maltraités ?

 

grande odyssée chiens

Régulièrement sous le feu des projecteurs, les chiens de traîneaux fascinent autant qu’ils intriguent. Mais la question que tout le monde se pose est de savoir si oui ou non ces toutous sont heureux de leur quotidien ou s’ils se contentent d’obéir à des ordres.

Depuis très longtemps – sans doute 6000 ans av. J.-C – les chiens sont utilisés pour les attelages. C’est ensuite en 1908 que la première édition de la course All Alaska Sweepstakes a été lancée avec succès et a démocratisé les courses de traîneaux. Au fil des années, ces courses sont devenues de plus en plus populaires en Amérique du Nord et en Europe. C’est ainsi que depuis 2005, dans les Alpes franco-suisses, se déroule la Grande Odyssée, une des plus grandes courses de chiens de traineau au monde.

Quelles races de chiens pour les courses de traîneaux ?

Evidemment, tous les chiens ne sont pas en mesure de participer à de tels événements sportifs qui demandent un état de santé irréprochable et des capacités physiques certaines. Lors des courses de traîneaux, ce sont principalement des chiens des races suivantes qui courent :

Malamute de l’Alaska,
Chien du Groenland,
Husky sibérien,
Samoyède

Ces chiens doivent aussi avoir de fortes capacités d’endurance et de vitesse. Ce n’est donc pas un sport à la portée de tous.

Les chiens de traîneaux sont-ils bien traités ?

Voilà une question qui fait régulièrement l’actualité : les chiens de traîneaux sont-ils bien traités ou non ? On se souvient par exemple de la polémique autour des chiens de Nicolas Vanier qui avait fait beaucoup de bruit à l’époque.

S’il est impossible de répondre de façon générale à cette question, il est possible d’y répondre en ce qui concerne la course de la Grande Odyssée lors de laquelle les chiens sont considérés comme des sportifs à part entière et son bichonnés afin d’être le mieux dans leurs pattes possible.

Pour cela, ce sont huit vétérinaires qui sont présents 24 heures / 24 pour répondre aux besoins des chiens et des mushers. Ainsi, les toutous ont tous les jours un suivi ostéopathique afin de vérifier qu’ils sont bel et bien aptes à se lancer dans la course ou non.

Il y a un pool de 14 chiens afin de pouvoir faire tourner les chiens qui participent pour que les autres puissent se reposer.

La priorité est évidemment aussi de prendre soin des pattes des chiens qui sont bottinées (afin d’être protégées du froid), et reçoivent régulièrement de la crème. Enfin, les toutous ont aussi le droit à des massages après la course pour détendre les muscles et se remettre de cet effort intense qui a été produit.

Mais la santé n’est pas le seul point essentiel au bonheur de ces chiens de traîneaux qui partagent aussi une grande complicité avec leurs mushers. Ce sont des membres de la famille au même titre que les enfants. Pour qu’un véritable lien de confiance s’instaure entre un musher et ses chiens, il faut qu’ils passent tout leur temps ensemble et qu’ils partagent tout : aussi bien l’entraînement que d’autres moments.

Il ne s’agit pas d’une relation de maître à chien, mais bien d’une belle amitié. Et ça fait toute la différence.

Bien-être animal et chien de travail ?

Il existe des cas de maltraitance avérés dans de nombreuses situations d’exploitation du chien (que ce soit la chasse, le sport canin, le chien d’assistance ou les expositions…). Cependant, dans la majorité des relations avec des chiens de travail, le chien éprouve un réel plaisir à coopérer avec l’humain. En respectant les besoins fondamentaux du chien, lui proposer des tâches variées pour stimuler sa cognition et son besoin d’activité sont un excellent moyen d’obtenir une relation épanouie avec son chien.
Il est donc important de surveiller dans quel contexte le chien de travail est exploité : quelle est sa charge de travail, quelles sont ses conditions de vie en dehors des exercices ? Il s’avère que le chien de traineau est un sport canin que les chiens ont tendance à adorer : difficile de le retenir au moment du départ tant il est excité et joyeux !

Mais il faut rester vigilant : l’équipe encadrant cet évènement, consitué au niveau santé de 8 vétérinaires, s’assure également que le chien ne pousse pas l’effort au point de se blesser. Comme pour les sportifs, l’adrénaline et le plaisir procuré par l’exercice peuvent masquer la souffrance du corps dans l’intensité. Ainsi, les chiens ont l’assurance de ne pas dépasser leur limites, au détriment de leur santé ou de leur bien-être.

Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz

https://wamiz.com/

Les manteaux pour chiens, ridicules ou indispensables?


Personnellement, je n’aime pas trop l’habillage des chiens avec manteau et bottes. Cependant, certaines races de chiens plus petits, moins poilus ont besoin d’une couche supplémentaire pour affronter les grands froids.
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Les manteaux pour chiens, ridicules ou indispensables?

 

Flickr / istolethetv

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Eleanor Cummins  traduit par Peggy Sastre

Pour certaines races, une ou deux couches supplémentaires peuvent effectivement être bonnes pour leur santé.

Une promenade dans les rues de New York en décembre est une expérience à nulle autre pareille –les lumières de Noël, les tas de neige sale, les stands éphémères de sapins. Cette semaine, j’ai même croisé un pit-bull avec une écharpe. Tout en muscles, l’animal naviguait fièrement entre les plaques de verglas, sans avoir à l’évidence conscience du ridicule du bout de laine grise que ses propriétaires avaient noué autour de son cou. Dans le même quartier, j’allais apercevoir des chiens en doudoune, en ciré jaune avec des bottes assorties et même en gilet à col bénitier.

Bien sûr, ces choix relèvent de choix esthétiques, concrétisés par de solides comptes en banque, mais de nombreux propriétaires de chiens avancent que ces habits ne sont pas là que pour la rigolade –ils seraient essentiels à la santé de leur compagnon à quatre pattes. Ce qui est assez étrange comme idée, vu que nous parlons d’animaux. Sauf s’il leur venait subitement des pouces opposables, jamais des chiens ne pourraient se confectionner des vêtements, alors comment peuvent-ils leur être essentiels? La chose est encore plus bizarre lorsque vous vous rappelez que les chiens descendent du loup, cette créature majestueuse qui peut tolérer une amplitude thermique des plus conséquentes, allant des températures arctiques frôlant les -55°C à la canicule désertique et ses 50°C. Difficile d’imaginer les loups géants de Game of Thrones dans des combinaisons médicalement recommandées.

Eux-aussi subissent le froid

Difficile à imaginer, certes. Mais pour envisager scientifiquement la réponse à cette question, qu’on se rappelle aussi qu’il y a entre 10.000 et 30.000 ans, les humains ont domestiqué le loup, sans doute en gratifiant sa loyauté par des bouts de barbaque. Au fil du temps, les loups se sont mollifiés –jusqu’à en devenir le meilleur ami de l’homme. Une évolution au coût énorme: ces grosses et résistantes bestioles sont devenues, par le pouvoir de la sélection humaine, les trucs mignons, débonnaires et relativement geignards que nous connaissons aujourd’hui. Après des millénaires de manipulation, le loup originel aura été transformé en 300 espèces distinctes de chiens. Certaines, comme le digne husky sibérien ou l’adorable samoyède sont toujours, grâce à leur épaisse fourrure, tels des coqs en pâtes dans des environnements glacials. Mais d’autres, comme les chiens chinois à crête, sont peu ou prou nus. Probablement dérivés du chien nu africain, ils sont devenus des créatures aussi extrêmement fragiles que bizarrement peignées. Et même les chiens intermédiaires peuvent avoir du mal dans le froid –leurs petits ou gros manteaux ne sont pas de trop quand le mercure descend en piqué.

Si les chiens divergent en apparence, leur température corporelle demeure étonnamment identique: selon l’American Kennel Club, la température d’un chien varie entre 38,3°C et 39,2°C. Bien sûr, difficile de garder un husky sibérien ou un chien chinois à crête dans ce cocon douillet. À moins que vous viviez dans le cercle polaire, les huskies ont besoin de petites attentions pour survivre à l’été –de l’eau en quantité et une maison climatisée. De même, il est peu probable que des chiens nus livrés à eux-mêmes puissent passer l’hiver new-yorkais. La plupart des chiens n’auront pas de problème aux alentours de 5°C, du moins le temps d’une promenade. Mais en-dessous de 0°C, les choses peuvent se compliquer.

Les huskies gambaderont joyeusement, mais les chiens plus menus ou moins densément poilus pourraient souffrir d’hypothermie ou d’engelures, surtout s’ils sont mouillés ou restent longtemps à l’extérieur. Si la plupart des chiens feront leur promenade hivernale sans souci, la situation est suffisamment préoccupante pour que les experts recommandent effectivement quelques couches supplémentaires pour les races les plus fragiles.

Les bottes ont aussi leur utilité

De fait, certains toutous ne seront pas contre une écharpe bien épaisse ou, si vous ne pouvez vraiment pas faire autrement, un gilet en mérinos. Et même s’il peut être pénible de voir des descendants du loup des steppes se trimbaler avec des petits bouts de plastique aux pattes, les bottes pour chien ont aussi leur utilité. Dans les villes qui salent leurs routes et leurs trottoirs en hiver, la chose est même nécessaire: les produits chimiques utilisés par les services de voirie peuvent être toxiques pour les chiens et leur abîmer les pattes. Si vous vivez dans une ville qui utilise de tels produits, une fois rentré au chaud, il est probable que votre chien se lèche les coussinets et ingère des sels potentiellement dangereux pour sa santé. S’il ne tombera pas malade à coup sûr, c’est un risque que peu de propriétaires de chien ont envie de prendre.

J’ai toujours des doutes sur la morsure que le froid peut provoquer sur la plupart des chiens, mais il me faut admettre que pour les plus fragiles, les vêtements d’hiver peuvent être recommandés. Reste qu’en me baladant dans New York, je ne peux m’empêcher de songer à ce que nous avons fait à ces pauvres bêtes. Avant que les humains ne les sélectionnent pour en faire des races de diverses formes et tailles, et leur fourrent des petits manteaux sur le dos, les chiens étaient des créatures indépendantes, autonomes et même redoutables. Aujourd’hui, ce ne sont plus que des accessoires de mode à poils.

http://www.slate.fr