C’est bientôt la rentrée, les parents s’affairent à acheter le nécessaire pour l’école. Aux États-Unis, même s’ils ne sont pas en pleine guerre, il y a eu plusieurs articles pour les protéger des tueurs de masse. Et quand il y a une fusillade, ces compagnies font des affaires d’or. Dernièrement, avec les deux tueries au Texas et dans l’Ohio, des sacs à dos blindés se vendent bien et pourtant, ils ne couvrent que 25 % du corps. Le problème est qu’ils installent un sentiment d’insécurité sans pour autant régler le problème à la source. Je n’aime pas cette mentalité.
Nuage
Le sac à dos pare-balle, un outil populaire pour se protéger des tueries de masse
GEORGE FREY VIA GETTY IMAGESEn décembre 2012, peu après la fusillade survenue dans une école primaire, Rich Brand, le chef d’opérations pour le deuxième amendement, tire sur un sac à dos pare-balle, à Salt Lake City.
Par Camille Laurin-Desjardins
Les ventes ont connu un regain de popularité dans les derniers jours aux États-Unis, après les deux fusillades qui ont fait 31 morts.
Le mois d’août est à peine entamé que les parents d’enfants qui fréquentent l’école pensent déjà aux nombreux cartables, cahiers Canada, surligneurs et crayons de toutes sortes de couleurs qu’il devront acheter. Mais pour certains parents américains, la rentrée qui approche demande également de trouver des moyens de protéger leurs enfants des armes à feu, dont le nombre est plus grand que la population, aux États-Unis.
Des marchands ont trouvé le moyen de répondre à cette peur en fabriquant des sacs à dos pare-balle. Et après les deux tueries de masse qui ont fait 31 morts pendant la fin de semaine, au Texas et en Ohio, leur popularité est grandissante.
La compagnie ReadyToGoSurvival.com, à Austin, au Texas, a vu ses ventes se multiplier depuis la fin de semaine. Le propriétaire de l’entreprise, Roman Zrazhevskiy, a affirmé au Houston Chronicle qu’il avait vendu 300 sacs à dos seulement au cours des derniers jours, alors qu’il en vend habituellement 100 par mois.
Il ajoute que ses clients sont des familles tout à fait traditionnelles, et non de type «survivaliste».
De nombreuses autres entreprises fabriquent ce genre de «boucliers» pour les étudiants américains, vendus dans plusieurs magasins grande surface. D’ailleurs, Walt Disney a demandé mardi à la compagnie du Texas TuffyPacks LLC de retirer du marché des modèles de sacs à dos blindés à l’effigie de certains de ses personnages les plus populaires, dont Harry Potter et plusieurs princesses.
La demande avait également été à la hausse en février 2018, après la tuerie dans une école secondaire de Parkland, en Floride, et en 2012, après la mort de 20 enfants dans une école primaire de Newtown, au Connecticut.
ARMORMELe sac à dos pare-balle ArmorMe
J.T. Lewis, un étudiant de 19 ans dont le jeune frère Jesse est mort dans la tuerie de Sandy Hook, une école primaire Connecticut, en 2012, a confié au New York Times qu’il en porte un sur le campus de son université, après l’avoir reçu en cadeau de sa mère.
Ce type de produit coûte entre 100$ et 200$. Il a toutefois été démontré qu’en cas de fusillade, les sacs à dos pare-balle ne protègent que 25% du corps. De plus, ils ne sont pas tolérés dans de nombreuses écoles.
La sénatrice de la Californie, Kamala Harris, qui se présente aussi dans la course à la présidence chez les démocrates, a d’ailleurs déploré sur Twitter que ce type de produits soit en vente, alors qu’il est le symbole d’un problème beaucoup plus
D’autres produits similaires avaient déjà été mis en vente dans la foulée d’autres tueries de masse, aux États-Unis. À la suite de la tragédie de Sandy Hook, une entreprise colombienne qui fabriquait des gilets pare-balle s’était lancée dans la confection de vêtements blindés pour enfants, après en avoir reçu la demande. En 2014, un médecin américain avait aussi mis au point une couverture pliable pare-balle pour protéger les enfants en cas de fusillade. Et l’an dernier, un groupe d’élèves de huitième année (l’équivalent de la deuxième secondaire) de Pennsylvanie avaient reçu en guise de cadeau de fin d’année des boucliers portatifs à transporter dans leur sac d’école.