Deux choix


On rouspète beaucoup sur tout. Cependant critiquer alors qu’on ne fait rien, cela n’est pas productif. Si on veut vraiment changer les choses, il faut faire sa part.

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Deux choix



Il y a deux choix primaires dans la vie : accepter les conditions telles qu’elles existent ou accepter la responsabilité de les changer


Denis Waitley

Responsabilité


Nos actes font de nous ce que nous sommes, c’est donc à nous de chercher à faire mieux, et non aux autres, même si parfois, nous subissons des échecs, des peines et douleurs
Nuage

 

Responsabilité

 

Notre responsabilité morale n’est pas d’endiguer l’avenir, mais de le forger. De mener notre destinée dans une direction plus humaine et d’apaiser le traumatisme de la transition.

– Alvin Toffler

Responsable


Tout au long des années, nous sommes confrontés à des imprévus. Il est rare qu’un projet, qu’une idée suit une ligne droite. Nous choisirons de prendre des décisions. Ce sont ces choix, nos actes que nous sommes responsables
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Responsable

 

Dans la vie on ne fait pas ce que l’on veut mais on est responsable de ce que l’on est.

Jean-Paul Sartre

Les 4 ancrages de la vie


Je crois que si des personnes sont aussi perdues, qu’ils cherchent un sens à leur vie, à ne pas être bien avec leur propre personne comme avec les autres, n’ont pas de but, c’est qu’ils ne savent plus s’apprécier, se faire confiance et surtout s’estimer.
Nuage

 

Les 4 ancrages de la vie

 

 

Apprendre à se responsabiliser
Apprendre à s’aimer avec bienveillance
Apprendre à être fidèle à soi
Apprendre à se respecter

JP Bernard

L’univers des zombies sociaux


Êtes-vous un zombie ? Du genre a marcher, conduire, et même pédaler en textant? Où aller au restaurant avec des amis, en famille et texter pendant le repas sans vraiment communiquer avec les gens qui nous accompagne ? Ce policier à la retraite expose vraiment la réalité qui se passe aujourd’hui dans la société.
Nuage

 

L’univers des zombies sociaux

 

Essayez ça une fois: regardez les gens, dites «bonjour» et laissez votre cerveau portatif dans votre poche.

SIRINAPA WANNAPAT / EYEEM VIA GETTY IMAGES

Claude Aubin

Policier à la retraite, chroniqueur et auteur

Il est tellement intéressant de regarder l’attitude vide de ces êtres privés de cerveau, qu’il m’arrive de m’asseoir dans un parc juste pour en constater l’ampleur.

Essayez ça une fois: regardez les gens, dites «bonjour» et laissez votre cerveau portatif dans votre poche.

Depuis quelques années, et c’est encore plus vrai maintenant, notre société se peuple de plus en plus de zombies sociaux. L’humain communique de plus en plus que par les textos, les réseaux sociaux et les blogues. Ne plus se parler devient lentement la norme.

Il est tellement intéressant de regarder l’attitude vide de ces êtres privés de cerveau, qu’il m’arrive de m’asseoir dans un petit parc près de chez moi juste pour en constater l’ampleur.

Nombreuses sont les personnes traversant les rues sans même lever les yeux de leur cerveau portatif. Pire, plusieurs portent même des écouteurs pour être sûrs de ne pas s’engager dans cette société réelle. La société virtuelle est tellement plus enivrante. Plusieurs conducteurs ne sont guère mieux, ils textent en conduisant, croyant qu’on ne peut les voir baisser la tête, relever les yeux un instant et retourner à l’écran. Nous avons créé la peur de manquer quelque chose d’important.

Communiquer oralement? Hein? Ouais… quand on en est obligé.

Communiquer oralement? Hein? Ouais… quand on en est obligé. Au resto avec la serveuse et dans un minimum de mots. Il y a quelques jours, nous étions, mon épouse et moi, dans un restaurant assez chic, presque romantique, et autour de nous quelques couples de jeunes zombies textaient l’un et l’autre sans se dire un traitre mot. Drôle, bouteille de vin, repas cinq étoiles et pas un mot, sauf quelques «Hum…» ou un petit hochement de tête.

Puis, en sortant du resto, juste au coin de la rue, je pointai à ma femme mon habituel zombie habillé de noir, traversant la rue, cerveau au bout des mains, sans même jeter un œil aux voitures faisant des miracles pour ne pas le frapper.

Oui, nous entrons avec plaisir dans l’ère du zombitisme.

Oui, nous entrons avec plaisir dans l’ère du zombitisme. Ton téléphone cellulaire contrôle ta vie, il contrôle tes pensées, tes actions et ton sens civique. En fait, ta vie passe par ce filtre.

Il y a des siècles de ça, mon petit-fils vous dirait dans l’ancien temps, nos parents nous disaient:

«Quand tu traverses la rue, tu regardes des deux côtés et tu traverses s’il n’y a pas de voitures».

Ils devaient être totalement rétrogrades, voyons, ce n’est pas à nous de faire attention, c’est aux voitures qu’il faut dire ça. MOI… zombie, je n’ai pas à me préoccuper de ces détails. Et, c’est connu… les automobilistes ne doivent pas être distraits par leurs cellulaires, c’est dangereux un cellulaire au volant. Donc, MOI le zombie, je suis déchargé de toute responsabilité.

Le hic, c’est qu’il y a aussi des zombies conducteurs textant avec passion, sur des kilomètres. Ces zombies conducteurs ont marché jusqu’à leur voiture de la même façon que les zombies piétons. Pourquoi deviendraient-ils tout à coup plus responsables?

Je ne parlerai pas des cyclistes qui font exactement la même chose; il semblerait que les lois ne s’appliquent pas aux zombies à pédales. S’il fallait que la police serre la vis et sévisse tout comme pour les conducteurs, nos gouvernants n’auraient pas de déficit.

Une voiture qui vous rentre dedans, ça fait mal. Ce bolide n’est pas virtuel, il est en métal et il n’y a pas de bouton «recommencez le jeu».

Des gens se sont plaints à moi, dernièrement, des mesures plus fermes, visant à faire cesser les textos au volant. Moi j’irais plus loin: j’y ajouterais les texteurs traversant les rues sans même regarder. Je sais, comme la faute incombe aux autres et que «vous avez le droit». C’est une belle phrase vide de sens, permettant aux zombies de ne pas avoir à se responsabiliser. Je vous le dis de la part de la génération des responsabilités individuelles. Une voiture qui vous rentre dedans, ça fait mal. Ce bolide n’est pas virtuel, il est en métal et il n’y a pas de bouton «recommencez le jeu».

Juste dans la dernière fin de semaine, cinq piétons ont été heurtés. Pour quatre d’entre eux, il s’agirait de zombies traversant sans regarder; l’autre est une vieille dame de 87 ans, peut-être un peu perdue.

À tous mes amis zombies… Essayez ça une fois: regardez les gens, dites «bonjour» et laissez votre cerveau portatif dans votre poche.

https://quebec.huffingtonpost.ca/

Responsabilité


Je ne sais pas si serait une bonne chose si nous pouvions avoir ce que l’on veut. Je crois qu’il y aurait encore plus de personnes lésées et quelques fois avoir ce que l’on veut n’est pas nécessairement bon pour nous. De toute manière, notre responsabilité est ce que nous sommes malgré tout cela.
Nuage

 

 

Responsabilité

 

Dans la vie on ne fait pas ce que l’on veut mais on est responsable de ce que l’on est.

Jean-Paul Sartre

Destinée


On accuse souvent les autres de ce que nous vivons, alors qu’honnêtement, c’est nous qui faisons des choix. Bien sûr, que l’entourage peut avoir un impact, cependant, c’est nous qui en bout de ligne, avons le dernier mot
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Destinée

 

Chacun, parce qu’il pense, est seul responsable de la sagesse ou de la folie de sa vie, c’est-à-dire de sa destinée.

Platon

Peut-on tirer sur un enfant soldat?


20 pays recrutent des enfants soldats dans le monde. Je n’ose pas imaginer un soldat face à un enfant soldat avec une arme tel qu’un AK-47, c’est tuer ou être tué ! C’est une question difficile et moralement un vrai casse-tête.
Nuage

 

Peut-on tirer sur un enfant soldat?

 

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Un enfant soldat lors d’une cérémonie à Yambio, au Soudan du Sud, le février 2018 | Stéfanie Glinski / AFP

Léa Polverini

Quand la morale ne tient plus.

«L’enfant soldat est le personnage le plus célèbre de cette fin du vingtième siècle».

Sublime personnage de fiction catalysant nombre de fantasmes sur la nature humaine, l’enfant soldat est avant tout une réalité historique, réalité de terrain et sujet en propre auquel les soldats comme les institutions sont confrontées lors de conflits armés.

Quelle responsabilité?

Si la Cour pénale internationale reconnaît dans l’article 26 du Statut de Rome son «incompétence à l’égard des personnes de moins de 18 ans», c’est qu’elle laisse aux juridictions nationales la tâche de juger de la responsabilité pénale de leurs mineurs.

«L’amnistie, qu’elle soit explicite ou implicite, est souvent la mesure utilisée lorsqu’il s’agit de traiter la question de la responsabilité d’enfants pour crimes de droit international», expliquaient Naïri Arzoumanian et Francesca Pizzutelli dans leur article «Victimes et bourreaux: questions de responsabilité liées à la problématique des enfants-soldats en Afrique».

De fait, les cours de justice ont tendance à considérer les enfants associés à une force ou un groupe armés avant tout comme des victimes, eussent-ils été amenés à prendre part à un génocide, des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre: victimes eux-mêmes d’un premier crime de guerre par leur enrôlement –au moins pour les moins de quinze ans.

«L’association des termes d’enfant et de soldat relève ainsi d’un paradoxe, dans la mesure où ces enfants-soldats se situent dans l’espace interstitiel entre ces deux catégories. Ce sont encore des enfants, mais ils ne sont plus innocents; ils effectuent des tâches relevant de l’apanage des adultes, mais ils ne sont pas encore adultes», relève Alcinda Honwana dans «Innocents et coupables: les enfants-soldats comme acteurs tactiques».

Vie pour vie

En mars 2017, les Forces armées canadiennes marquaient un précédent, en formulant dans une note de doctrine interarmée (NDI 2017-01) des directives stratégiques communes concernant la confrontation sur le terrain avec des enfants soldats, et les réactions à adopter. C’est la première fois qu’était abordée frontalement la terrible question: que faire face à un enfant armé et menaçant?

Le commandant Rory McLay, qui supervisait ces directives, déclarait alors:

«Si un enfant a une arme pointée sur vous et qu’il a l’intention, qu’il a la capacité, et qu’il a les moyens de vous faire du mal à vous ou à vos partenaires, vous devez utiliser la force autant qu’il est nécessaire pour neutraliser cette situation. […] C’est une dure réalité, mais nous ne pouvons pas nous permettre de laisser les nôtres être blessés parce qu’ils ont hésité.»

Vie pour vie, il s’agirait donc, dans le doute, de tirer le premier. Ces directives s’inscrivaient, en sus du besoin d’élaborer un cadre précis pour appréhender le cas des enfants soldats, dans un contexte particulier: le Canada envisageait alors de mobiliser certains de ses militaires dans une opération de Casques bleus au Mali. De fait, en mars dernier, Ottawa a confirmé l’implication d’une force opérationnelle aérienne dans la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

Depuis son lancement, en avril 2013, la mission, qui a enregistré près de 160 morts, est actuellement considérée comme la mission de maintien de la paix la plus dangereuse au monde. Parallèlement, l’ONU a déjà fait état à plusieurs reprises de la présence de centaines d’enfants soldats dans le nord du Mali: garçons comme filles, soldats comme esclaves sexuels, larbins ou chair à canon.

Développer des stratégies de lutte contre le principe de l’enfant soldat

Avec ces dispositions, le Canada entendait donc se ressaisir d’enjeux où la réalité du terrain tout comme le droit mettent en faillite la morale: afin que des cas de légitime défense ne soient pas considérés ou même simplement perçus, au regard de la Déclaration de Genève sur les droits de l’enfant, comme crimes de guerre; mais aussi et surtout afin d’apporter une réponse stratégique à l’utilisation d’enfants dans des conflits armés.

En août 2000, un groupe de onze soldats de la paix britanniques avait refusé de tirer sur des enfants armés d’AK-47 en Sierra Leone. L’opération de sauvetage avait causé la mort d’un parachutiste, faisant onze autres blessés. La note de doctrine interarmée canadienne cherche à complexifier la situation, afin qu’en cas pareil, les options ne se réduisent pas à une alternative entre tirer ou se faire tirer dessus.

Les enfants soldats y sont envisagés au-delà du seul cadre de la confrontation: en tant que tels, mais aussi du point de vue des militaires qui leur feront face, et qui doivent y être préparés, autant psychologiquement que matériellement. Sur place, il s’agit aussi pour les agents de rapporter la présence d’enfants soldats, et la façon dont ils sont employés par leurs commandants, qui peut induire diverses réponses. Dans le cadre d’un affrontement, les directives recommandent de tirer sur les chefs adultes, afin de rompre la discipline et d’inciter les jeunes combattants à la reddition ou à la fuite.

«L’action est intrinsèquement liée au pouvoir. Pour être à même d’agir autrement, l’individu doit être capable d’exercer un certain pouvoir», écrivait encore Alcinda Honwana, soulignant ainsi la sujétion et dépendance des enfants soldats à leurs commandants.

Elle prenait soin toutefois de relever l’ambiguité essentielle de ces enfants de la guerre, qui se ressaisissent par les marges de différentes formes de pouvoir: innocents, et coupables, sur un même plan.

À travers ses nouvelles directives, toujours à l’état de test, le Canada tend à ne plus envisager le couple dialectique «innocent et coupable», mais «innocent et menaçant». En quelque sorte, on passe du jugement a posteriori, à la réaction de l’urgence.

Aujourd’hui, vingt pays recrutent encore des enfants soldats, de sept à dix-huit ans.

http://www.slate.fr/story/

Les oiseaux migrateurs dans la ligne de mire de Trump


Les lois pour la protection des animaux migrateurs sont insuffisantes en particulier pour les oiseaux en Amérique du Nord. Pire, encore, le président des États-Unis, a une dent contre toutes migrations qu’elles soient humaines ou animales
Nuage

 

Les oiseaux migrateurs dans la ligne de mire de Trump

 

La Paruline... (Photo tirée de la Macaulay Library, Cornell Lab of Ornithology)

La Paruline

PHOTO TIRÉE DE LA MACAULAY LIBRARY, CORNELL LAB OF ORNITHOLOGY

 

CHARLES CÔTÉ
La Presse

L’hostilité de l’administration Trump envers les migrants est bien connue. Mais elle s’attaque aussi aux migrations animales. Une nouvelle politique entrée en vigueur récemment a fait disparaître toute responsabilité des industries à l’égard des oiseaux migrateurs. Une décision qui aura des répercussions au Canada.

La vénérable société Audubon a déclaré 2018 l’année de l’oiseau, sur fond de crise écologique qui menace d’extinction plus du tiers des espèces d’oiseaux en Amérique du Nord.

« Ce n’est pas avec ça qu’on voulait commencer l’année », dit Sarah Greenberger, vice-présidente, politiques de conservation, de la société Audubon.

« Ça », c’est une décision de l’administration Trump, qui a annulé 50 ans de politique de conservation d’un seul trait de plume.

Au cours des derniers mois, le département de l’Intérieur, qui chapeaute le service de la faune (Fish and Wildlife Service), a adopté une nouvelle interprétation beaucoup plus laxiste de la loi américaine sur la protection des oiseaux migrateurs.

Cette loi découle de quatre traités : l’un, centenaire, avec le Canada et les autres avec le Mexique, la Russie et le Japon.

Le premier traité, signé en 1916 par les États-Unis et la Grande-Bretagne au nom du Canada, a mis fin à l’hécatombe d’oiseaux causée par la chasse commerciale. Les oiseaux étaient massacrés pour leurs plumes ou leur chair.

Les espèces migratrices sont particulièrement vulnérables : elles voyagent en grand groupe, par des voies migratoires souvent étroites, avant de se répartir dans leurs aires de nidification.

Rappelons que le dernier pigeon migrateur (tourte) était mort deux ans plus tôt, en 1914, alors que cette espèce avait peut-être été la plus abondante du continent. Voyageant par millions, les pigeons pouvaient obscurcir le ciel pendant des heures.

LE CONCEPT DES « PRISES ACCESSOIRES »

Cinquante ans plus tard, la chasse n’est plus la principale menace sur les oiseaux. En 1962, la publication de Silent Spring, l’essai de l’écologiste Rachel Carson, met le doigt sur l’impact de la pollution chimique et de la perte d’habitat sur les espèces sauvages, en particulier les oiseaux migrateurs.

C’est dans ce contexte que l’application de la loi de 1916 s’étend progressivement à d’autres causes de mortalité d’oiseaux – on appellera cela les « prises accessoires ».

« On s’est servi de la loi pour pousser les entreprises à prendre des mesures, comme couvrir les bassins de décantation pétroliers, poser des balises sur les lignes à haute tension, ou ajouter des balises lumineuses sur les tours de télécommunication », explique Mme Greenberger.

La loi a aussi été appliquée dans le cas de désastres comme le naufrage du pétrolier Exxon-Valdez en Alaska en 1989 et l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon en 2010. Dans ce dernier cas, 1 million d’oiseaux ont trouvé la mort et une amende de 100 millions US a été imposée.

Mais la loi, désuète, a été contestée. La nouvelle interprétation élargie a été confirmée dans certaines décisions, mais infirmée dans d’autres. Dans la décision la plus récente, en 2015, la cour fédérale du 5e district a acquitté la pétrolière CITGO, qui avait exposé à l’air libre 130 000 barils de pétrole dans un réservoir au Texas.

L’administration Obama avait alors demandé au département de l’Intérieur de produire un avis juridique, qui s’est avéré favorable à la protection des oiseaux.

L’AVIS DE TRUMP

En février 2017, deux semaines après l’investiture de Donald Trump, cet avis a été « suspendu », le temps d’en produire un autre qui a conclu exactement le contraire.

C’est cet avis qui a été distribué au cours des dernières semaines aux agents du Fish and Wildlife Service, ce qui a mis fin abruptement à un régime de protection en place depuis 50 ans.

La décision de l’administration Trump a été dénoncée aux États-Unis par 17 ex-directeurs et administrateurs du Fish and Wildlife Service ayant servi sous sept présidents différents depuis Richard Nixon.

Ces derniers s’inquiètent entre autres des répercussions internationales de la nouvelle politique de l’administration Trump.

« Nous devons considérer comment nos partenaires des traités au Canada, au Mexique, au Japon et en Russie vont accueillir cette nouvelle interprétation », écrivent-ils, dans une lettre adressée à des membres du Congrès le 10 janvier dernier.

Les premières répercussions de la nouvelle politique de non-protection vont se faire sentir sur le terrain, souligne Amanda D. Rodewald, professeure au réputé laboratoire d’ornithologie de l’Université Cornell.

« On est en plein dans la migration printanière, rappelle-t-elle. Les oiseaux se regroupent et sont plus vulnérables à des endroits comme les fosses à déchets pétroliers. Plus du tiers des espèces d’oiseaux en Amérique du Nord ont un besoin urgent de protection et on observe aujourd’hui le déclin d’espèces qui étaient encore abondantes récemment, comme la grive des bois et la paruline du Canada. »

PETITS OISEAUX, LONGUES DISTANCES

Il est impressionnant de constater le nombre d’espèces qui font chaque année l’aller-retour entre la forêt boréale et les forêts tropicales du Mexique et de l’Amérique centrale.

Leur habitat se répartit sur au moins trois pays, ce qui rend essentielle une protection internationale, rappelle Nature Québec.

« La base de la conservation des oiseaux migrateurs, c’est l’idée d’une chaîne : sa force dépend du plus faible des maillons. Cette décision américaine va avoir un impact direct sur la biodiversité au Canada. » – Christian Simard, directeur de Nature Québec

Heureusement, souligne Me Prunelle Thibault-Bédard, du Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE), la loi canadienne découlant du traité de 1916 semble plus solide. Elle a été mise à jour en 1996 et sa portée élargie a été confirmée en 1999 dans une décision judiciaire au sujet d’un projet de mine de charbon dans les Rocheuses, près de Jasper.

 « S’il est tenu compte de l’objectif exprès de la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs […], le législateur avait clairement l’intention de fournir une protection étendue aux oiseaux migrateurs », a écrit la Cour fédérale.

Encore récemment, les autorités fédérales ont annoncé une poursuite en vertu la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs contre la société Husky Energy, pour un déversement de pétrole dans la rivière Saskatchewan Nord en 2016.

Néanmoins, souligne Me Thibault-Bédard, la notion de « prise accessoire » n’apparaît pas dans la loi canadienne, pas plus que dans la loi américaine.

Et tout comme aux États-Unis, il n’y a aucun système de permis en place. Tout fonctionne avec la notion des « meilleures pratiques », avec une tolérance implicite de la destruction des oiseaux ou de leurs nids quand ces bonnes pratiques n’existent pas.

« Il y a quand même un niveau d’incertitude juridique au Canada, dit Me Thibault-Bédard. Il y a par exemple interdiction de déranger un nid. C’est une interdiction absolue, sans possibilité de permis. Et ça se fait quand même. Le promoteur qui met en oeuvre de bonnes pratiques n’est pas à l’abri de poursuites. »

Une tentative d’instaurer un réel système de réglementation a échoué au cours des dernières années, déplore Ted Cheskey, directeur naturaliste chez Nature Canada.

« L’état des oiseaux est très inquiétant, dit-il. Les espèces sont en déclin et presque toujours à cause de l’activité humaine. Le gouvernement a beaucoup de mal à équilibrer les mesures de protection et les activités économiques. »

37 %

Proportion des espèces d’oiseaux en Amérique du Nord qui sont « grandement menacées d’extinction en l’absence de mesures importantes »

Source : État de la population des oiseaux d’Amérique du Nord, ICOAN, 2016

http://www.lapresse.ca/

Ni Dieu ni la nature: nous sommes les seuls coupables


Ce que nous voyons depuis quelques années des catastrophes naturelles, enfin pas si naturelles que cela, tout le chamboulement de l’environnement a une seule cause : l’être humain. Il ne sert a rien de rejeter la faute autre qu’à l’humain,. On a tout changer les règles, on aime mieux protéger l’économie que l’environnement, alors que sans cet environnement, il n’y a pas d’économie d’un pays qui tienne. On peut s’en rendre compte avec les dommages que coûtent les changements climatiques
Nuage

 

Ni Dieu ni la nature: nous sommes les seuls coupables

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RENEAU FRIGON


David Suzuki
 Scientifique et auteur, co-fondateur de la Fondation David Suzuki

Nous devons assumer notre responsabilité et agir de toute urgence, puisque la situation le réclame

Nous qualifions souvent d’« acte de Dieu » ou de « catastrophes naturelles » les événements indépendants de notre volonté. Mais, qu’y a-t-il de « naturel » dans les catastrophes d’origine climatique d’aujourd’hui ? Les scientifiques désignent sous le nom d’Anthropocène l’après-révolution industrielle, une période pendant laquelle notre espèce est devenue à l’échelle géologique le principal facteur d’altération biologique, physique et chimique de notre planète. Poussée par des technologies alimentées aux énergies fossiles, la croissance rapide de la population, l’accélération constante de la consommation et une forte pression sur l’économie mondiale, notre espèce est responsable des conséquences catastrophiques actuelles.

Nous savons que le poids de l’eau retenue par les grands barrages et que l’injection souterraine d’eau pressurisée dans le processus de fractionnement provoquent des tremblements de terre. L’élimination de grandes étendues de forêt, le drainage des terres humides, le pompage excessif de l’eau par l’agriculture industrielle, la pollution des écosystèmes marins et des eaux douces avec du nitrogène, des plastiques et des pesticides des terres agricoles et des villes, l’expansion des zones urbaines et le recours à des modes de pêche non écologiques comme les filets dérivants et le chalutage sont autant de facteurs qui, combinés, contribuent à l’extinction d’espèces à une échelle jamais observée depuis la méga-extinction des dinosaures il y 65 millions d’années.

Pourtant, nous tenons des propos qui nous déresponsabilisent. Il n’y a pas si longtemps, on qualifiait le loup, le phoque et le requin pèlerin de véritables « pestes » ou de « prédateurs », des nuisances dont l’élimination donnait droit à des primes. Les insectes sont les animaux les plus nombreux, variés et importants de nos écosystèmes. Pourtant, tous sont affectés par les insecticides que l’on utilise pour éliminer le petit nombre d’entre eux qui s’attaquent aux cultures commerciales. Parmi les pires classes de pesticides, on retrouve les néonicotinoïdes, des neurotoxines auxquelles sont particulièrement sensibles les abeilles, d’importants pollinisateurs. On qualifie les forêts anciennes de « sauvages » ou de « dégradées », mais de « normales » ces plantations qui les ont remplacées après des coupes à blanc.

La forêt ombrophile tempérée qui s’étend de l’Alaska au nord de la Californie, entre l’océan Pacifique et la chaîne côtière, constitue l’un des écosystèmes les plus rares sur Terre. Or, ses immenses arbres ont été décimés : aux États-Unis, il n’en reste que dix pour cent. Les environnementalistes qui réclamaient la protection de ce qui restait ont été accusés d’être « insatiables ».

Les véritables ennemis, les radicaux et les écoterroristes sont ceux qui détruisent les forêts, les bassins hydrographiques et l’atmosphère sans se soucier des conséquences écologiques.

Glen Clark, l’ancien premier ministre de la Colombie-Britannique, a déjà qualifié des environnementalistes comme moi « d’ennemis de la CB ». Joe Oliver, l’ancien ministre fédéral des Finances nous a collé l’étiquette de « radicaux financés par l’étranger » ; d’autres nous ont appelés « écoterroristes ». Les véritables ennemis, les radicaux et les écoterroristes sont ceux qui détruisent les forêts, les bassins hydrographiques et l’atmosphère sans se soucier des conséquences écologiques.

Christy Clark, la première ministre de la Colombie-Britannique défaite en 2017, a traité de « forces négatives » les opposants aux oléoducs et aux centrales au gaz naturel liquéfié. Comme nous luttons pour protéger ce qu’il nous faut tous pour survivre, on devrait plutôt nous appeler les « forces positives » qui disent « oui » à l’énergie renouvelable dans un monde propre et prospère.

Nous semblons avoir oublié que le mot « économie », comme « écologie », vient du grec « oikos », qui veut dire « domaine » ou « foyer ».

En raison de leur capacité à trouver des moyens d’exploiter ce qui les entoure, les humains ne se sont pas confinés à un seul habitat ou écosystème. Ils ont pu habiter partout, dans les déserts, dans l’Arctique, dans la jungle, les terres humides et les montagnes. Les écologistes recherchent les principes, les règles et les lois qui permettent aux espèces de s’épanouir de façon durable. Les économistes se chargent de « gérer » notre activité au sein de la biosphère, notre domaine.

L’ancien premier ministre Stephen Harper a décrété qu’il était impossible d’agir en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour prévenir les changements climatiques parce que cela mettrait notre économie en péril. Pour des gens de son acabit, l’économie est plus importante que l’air qui conditionne la météo et le climat, et qui nous permet de vivre. En même temps, des « conservateurs fiscaux » s’élèvent contre une mesure financière efficace contre les changements climatiques : la tarification du carbone. Ceux-ci font fi de l’exemple de la Suède qui a imposé une taxe sur le carbone de 35 $ la tonne en 1991. En 2012, le pays avait fait progresser son économie de 60 pour cent, tout en réduisant ses émissions de 25 pour cent. En 2014, cette taxe est passée à plus de 160 $.

Nous savons que les changements climatiques sont causés principalement par notre utilisation des énergies fossiles. Ce faisant, nous influençons la fréquence et l’intensité des catastrophes : feux de forêt immenses (Kelowna, Fort McMurray), inondations (Calgary, Toronto), ouragans (Katrina, Sandy), sécheresses (Californie, Alberta) et fonte des glaciers et de la calotte glaciaire. Il n’y a plus rien de « naturel » dans ces désastres. Nous devons reconnaître l’empreinte humaine. Si nous sommes la cause de ces problèmes, nous devons cesser de pointer du doigt la « nature » ou « Dieu ». Nous devons assumer notre responsabilité et agir de toute urgence, puisque la situation le réclame.

http://quebec.huffingtonpost.ca