Au tribunal, l’interprétation des émojis n’est pas une mince affaire


Il faut être prudent avec les émojis et les émoticônes, car cela peut nous amener au tribunal. Bien que ces textes imagés peuvent avoir plusieurs interprétations dépendant qui le reçoit et dans quel contexte, il peut s’avérer que les émojis soient des preuves en cas de harcèlement sexuel, diffamation ou même de menace. Dans certains documents numériques ou contrats certains vont aussi employé des émojis, mais personnellement, je trouve que ce n’est pas leur place
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Au tribunal, l’interprétation des émojis n’est pas une mince affaire

Les affaires de diffamation comportant des émojis ressembleraient de très près à leurs homologues sans émojis. | Bernard Hermant via Unsplash

Les affaires de diffamation comportant des émojis ressembleraient de très près à leurs homologues sans émojis. | Bernard Hermant via Unsplash

Stephen Harrison— Traduit par Bérengère Viennot

En 2019, des dizaines d’émojis ont fait leur apparition dans des contextes judiciaires. Petit tour d’horizon de la manière dont ils ont été utilisés.

La couverture par les médias de l’arrivée d’émojis dans les tribunaux laisse penser que nous devrions tous et toutes faire cette tête-là: .

«Peut-on aller en prison pour avoir utilisé un émoji?» s’interroge Fox News. «Les émojis font leur apparition à la barre de façon exponentielle, et les tribunaux n’y sont pas préparés» avance the Verge. Quant à CNN, il a prévenu que «les tribunaux ont le plus grand mal à évaluer la valeur de preuve qu’apportent les nuances des émojis».

Le nombre d’affaires signalées impliquant des émojis ou des émoticônes servant de preuves a augmenté de plus de 50% cette dernière année aux États-Unis, passant de 33 en 2017 à 53 en 2018, selon Eric Goldman, professeur de droit à Santa Clara. Lorsqu’il a commencé à compter, en 2004, il n’a découvert qu’un seul cas. En 2019, ce chiffre pourrait avoir dépassé la centaine.

Cette invasion de nos tribunaux obéit à une certaine logique. Les émojis et leurs prédécesseurs, les émoticônes, servent à donner un ton et une personnalité à du texte, fonctionnalité qui s’est avérée extrêmement populaire. 92% de la population connectée utilisent des émojis, et au moins 2.300 milliards de messages de téléphones portables incluent des émojis chaque année selon les chiffres de 2016. Rien d’étonnant qu’un certain pourcentage de ces communications se retrouve dans des procès.

Mais le fait que les émojis apparaissent à la barre doit-il nous rendre aussi paranoïaques que le suggèrent la plupart des journaux? Les cours de justice elles-mêmes ne savent pas encore trop quoi en faire pour le moment. Que communiquent les émojis, et est-ce que l’intention de la personne qui en envoie correspond à l’interprétation de la personne qui en reçoit? Les émojis sont-ils un mode d’expression, et à ce titre, doivent-ils être protégés?

À mesure qu’ils apparaissent dans toutes sortes d’affaires, ils posent ces questions essentielles en matière de langage et de communication –sans oublier l’importance de l’habileté numérique, même dans les plus hautes juridictions.

Affaires criminelles

Les émojis sont souvent considérés comme des symboles mignons, rigolos et fantaisistes. Mais les affaires qui les associent à des menaces de violences ne sont rien de tout cela –et malheureusement, il en existe beaucoup.

En France, un tribunal a condamné un homme de 22 ans à trois mois de prison pour avoir envoyé un émoji de pistolet par texto à son ex-petite amie, considéré comme une «menace réelle» par la cour. Aux États-Unis, les procureurs d’une affaire de meurtre dans le Massachusetts ont argumenté avec succès que l’usage par l’accusé d’un émoji avec des croix à la place des yeux, associé au nom de la victime, suggérait un homicide prémédité et non une mort accidentelle comme le plaidait l’accusé.

Dans les affaires criminelles, la question des preuves acceptables par le tribunal se pose souvent. Le principe directeur est que la preuve n’est acceptable que si elle est pertinente, ce qui signifie qu’elle participe à prouver ou à réfuter un élément de l’affaire; l’intention criminelle, par exemple.

Si quelqu’un vous envoie les émojis suivants, dans cet ordre: , alors ils peuvent être interprétés comme une expression de l’intention criminelle de vous agresser et de vous envoyer à l’hôpital (pour ne pas que vous pensiez que c’est un exemple caricatural, il s’agit de l’exact message envoyé par deux hommes placés en garde à vue à la suite d’accusations de harcèlement en Caroline du Sud).

La question du mobile apparaît souvent dans les affaires criminelles, qu’elles impliquent des émojis ou pas. Mais dans ces cas de figure, il y a un hic, qui les distingue des autres: la manière dont un émoji est affiché par une plateforme peut changer tout le sens du message. Prenons un scénario hypothétique où l’utilisateur tape le message , disons pour exprimer qu’une ambulance est en chemin pour aider quelqu’un qui s’est blessé à la main. Dans ce cas imaginaire, le téléphone du destinataire inverse le dessin du doigt, qui devient pointé vers l’ambulance. Comme dans l’affaire de Caroline du Sud, le message est désormais interprété comme une menace criminelle.

La raison pour laquelle l’émoji pourrait théoriquement être inversé est que des plateformes comme celles d’Apple, Google et Microsoft ont le droit d’afficher différents émojis comme bon leur semble. En outre, Unicode ne peut obliger les plateformes à afficher les émojis de la même façon. Par conséquent, l’expéditeur et le destinataire voient des messages différents sans le savoir.

Si cette hypothétique méprise se retrouvait devant les tribunaux, la cour ne devrait pas seulement considérer le texto tel qu’il a été reçu mais également les preuves de ces différences entre les plateformes.

Mais comme l’écrit Goldman, ce type de situation nécessite que des recherches soient faites pour déterminer à quoi ressemblaient les émojis à l’époque où ils ont été envoyés.

En d’autres mots, à la fois les juges et les avocats doivent être mis au courant de la manière dont l’environnement technologique affecte l’interprétation des émojis.

Harcèlement sexuel

Aujourd’hui, l’usage à caractère sexuel des émojis aubergine, pêche et gouttelettes de sueur est devenu monnaie courante, en tout cas dans la culture occidentale

«Quand votre patron se met à vous envoyer des “aubergines” et des “pêches” par texto, un (mauvais) juge pourrait penser qu’il est seulement en train de suggérer une recette, mais vous, vous savez exactement ce dont il s’agit» écrit Elie Mystal pour le site Above the Law.

L’émoji en forme de trace de rouge à lèvre est devenu une pomme de discorde dans une affaire d’accusation de harcèlement sexuel en Californie, raconte le Wall Street Journal. Un homme d’une quarantaine d’années aurait envoyé des textos suggestifs à une potentielle employée. La femme aurait répondu à l’un de ces messages par une marque de rouge à lèvres, ce qui a soulevé la question de savoir si ce baiser signifiait qu’elle accueillait favorablement ses avances, question centrale lorsqu’une affaire de harcèlement sexuel est portée devant la justice.

Dans certains cas, les juges décident d’écarter les émojis des preuves et se contentent de lire la retranscription du texto au jury. Mais selon Goldman, ce n’est pas la bonne approche. Tout le sens d’un texto peut changer lorsqu’une phrase est ponctuée, par exemple, par un smiley qui fait un clin d’œil. Omettre les émojis empêche les juré·es de prendre une décision éclairée au sujet de ce que les messages mis en cause signifient en contexte.

Diffamation

La décision d’un tribunal britannique dans l’affaire McAlpine v. Bercow en 2013 pourrait un jour être considérée comme le précédent fondateur au Royaume-Uni pour savoir si un émoji engage la responsabilité dans un cas de diffamation sur les réseaux sociaux. Voici un petit aperçu de la chose pour celles et ceux qui n’ont pas passé le barreau: la diffamation consiste à faire une fausse déclaration qui porte atteinte à la réputation de quelqu’un. Si cette déclaration est faite à l’écrit et qu’elle est publiée, le droit anglo-saxon la qualifie de «libel». Si elle est orale, elle est appelée «slander».

L’affaire de diffamation Bercow impliquait un homme politique reconnu, Lord Alistair McAlpine, et une personnalité politique populaire, Sally Bercow. En 2012, la BBC a expliqué que l’un des agresseurs, dans une récente affaire de pédocriminalité, était un «éminent homme politique conservateur des années Thatcher».

La BBC n’avait pas explicitement nommé McAlpine mais sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont publié des posts sur lui en relation avec cette histoire, faisant émerger son nom dans les tendances sur Facebook et Twitter. C’est alors que Bercow a publié ce tweet, à l’intention de ses plus de 56.000 followers:

«Pourquoi Lord McAlpine est-il soudain tendance? *visage innocent*».

Note: Les mots «*visage innocent*» n’étaient pas un véritable émoji. Mais la cour n’en a pas moins déduit que les utilisateurs et utilisatrices de Twitter étaient susceptibles d’interpréter ces mots «comme une indication scénique, ou une émoticône»en d’autres termes, comme un émoji. Finalement, le tribunal a jugé que l’expression «*visage innocent* était dénué de sincérité et ironique» et participait de la diffamation. Le tribunal s’est prononcé contre Bercow, ce qui a conduit à un aveu de culpabilité de sa part et lui a coûté plus de 20.000 dollars.

Même si l’Angleterre et les États-Unis n’ont pas les mêmes critères juridiques en matière de diffamation, Nicole Pelletier, étudiante en droit, avance qu’un tribunal américain pourrait tout à fait décider qu’un émoji engage la responsabilité dans le cadre d’une affaire de diffamation s’il estime que l’émoji en question signale une implication factuelle.

En d’autres termes, les affaires de diffamation comportant des émojis ressembleraient de très près à leurs homologues sans émojis, en influençant la manière dont le public interprète la déclaration.

Contrats

Les émojis et les émoticônes n’ont pas encore joué de rôle significatif dans des affaires américaines concernant des contrats. Mais un certain jugement israélien de 2017 a de bonnes chances de faire figure d’exemple dans des articles de droit universitaires ou dans d’autres cas. L’affaire concernait un candidat à la location qui répondait à un bailleur par le biais d’un texto (les explications des émojis ont été rajoutées) :

Bonjour [smiley joyeux, aux yeux qui sourient] L’appartement m’intéresse [femme qui danse] [personnes arborant des oreilles de lapin] [comète] [bouteille de champagne qui s’ouvre]… il faut juste discuter des détails… Quel moment vous irait?

Sur la base de ce message, le bailleur a retiré l’appartement du marché. Peu après, les candidats à la location ont cessé de répondre à ses messages. Et ils ont loué un autre logement.

Le tribunal israélien n’a pas jugé que le texto avait créé un contrat liant les parties. Mais en Israël, un texte de loi exige que les parties agissent de bonne foi et le tribunal a accordé 2.200 dollars au bailleur en se basant sur le principe que les candidats à la location avaient fait preuve de mauvaise foi.

Plus particulièrement, le juge a déclaré que «les symboles envoyés […] communiquaient un grand optimisme» et que le message conduisait naturellement le bailleur à se fier au désir de l’accusé de louer son appartement.

De futures affaires impliquant des contrats et des émojis dans les systèmes de common law se tourneront sans doute vers le principe légal ancestral selon lequel, pour qu’un contrat soit formé, il faut qu’il y ait eu accord des volontés. Si deux parties qui négocient s’envoient l’image d’un pouce dressé après avoir discuté des termes d’un contrat, c’est sans doute qu’elles sont parvenues à un accord (en tout cas aux États-Unis).

Encore une fois, d’autres émojis sont plus ambigus, surtout entre différentes cultures mais même parfois à l’intérieur. Une étude révèle qu’environ 25% du temps, les gens ne sont pas d’accord sur la connotation positive ou négative d’un même émoji. L’ambiguïté est dangereuse dans des discussions contractuelles, ce qui explique pourquoi le barreau de la Caroline, la South Carolina Bar Association, a expressément rappelé à ses membres en mars que les émojis «ne devaient pas être utilisés dans des textes juridiques ou dans des communications commerciales».

Premier amendement et liberté d’expression

La Cour suprême des États-Unis a longtemps soutenu que l’idée «d’expression», telle qu’elle est évoquée dans le premier amendement de la constitution américaine, ne se limitait pas au mot écrit ou parlé. Des précédents ont montré que porter un brassard pour protester contre la guerre du Vietnam ou brûler le drapeau américain étaient protégés par le premier amendement. Mais le cas fondateur majeur sur la protection de la liberté d’expression par des émojis n’existe pas encore.

Il semble que la Cour suprême ne soit pas passée loin de se pencher sur la question dans l’affaire Elonis v. United States. Il s’agissait des publications Facebook d’Anthony Douglas Elonis, écrites sous le pseudonyme «Tone Dougie», dans lesquelles il diffusait des paroles prétendument de rap contenant un langage et une imagerie violentes à propos de sa femme et de ses collègues. Elonis a protesté en assurant que ses messages étaient fictifs et protégés par le premier amendement. Il a avancé que son recours à l’émoticône qui tire la langue «:-P» suggérait qu’il plaisantait et qu’il ne s’agissait pas de menaces sérieuses.

La Cour suprême a rejeté l’affaire à cause d’une instruction erronée donnée au jury, mais a malheureusement refusé de rendre un verdict sur la question du premier amendement ou de l’émoticône elle-même, au grand dam des professeures de droit Elizabeth Kirly et Marilyn McMahon.

«La Cour a ainsi raté l’occasion de se prononcer sur la valeur de preuve des émojis en tant que discours numérique», ont-elles écrit.

De futures affaires impliquant des émojis et la protection de la liberté d’expression s’occuperont sans doute du problème qualifié d’expression de «valeur moindre», qui aurait également pu se poser dans l’affaire Elonis si la Cour suprême l’avait envisagée sous l’angle du premier amendement. Bien que la doctrine légale varie en fonction des juridictions américaines et européennes, le principe général est que la forme d’expression considérée comme désinvolte, conversationnelle ou grossière par nature n’est généralement pas protégée au titre de la liberté d’expression à la hauteur d’un discours considéré comme ayant une plus grande valeur publique.

Mais comme toutes les normes, celles des émojis ont changé au fil du temps. Si les émojis étaient autrefois un signe d’amateurisme et d’irresponsabilité, aujourd’hui ils sont régulièrement utilisés par des responsables politiques et des chef·fes d’entreprises (pour le meilleur comme pour le pire). Disqualifier les communications par émojis des protections que procure la liberté d’expression sous prétexte que le discours en est de «valeur moindre» n’est pas une position raisonnablement tenable à long terme.

«La loi doit être stable, mais elle ne doit pas être figée», a écrit Roscoe Pound, un des juristes américains du début du XXe siècle les plus cités. Les pictogrammes numériques sont peut-être des nouveautés pour certain·es juges, mais cela ne les empêche pas d’être compris et évalués à travers le prisme de principes juridiques préexistants, des intentions criminelles au discours de «valeur moindre».

Et ils n’ébranlent certainement pas tout le système judiciaire, contrairement à ce qu’ont voulu faire entendre certains médias.

Pour en revenir à Pound, peut-être le plus grand défi pour les tribunaux qui ont à gérer des affaires comprenant des émojis n’est-il pas l’instabilité mais le retranchement. À l’instar du langage corporel ou du ton de voix, le grand bénéfice des émojis, c’est leur capacité à humaniser le texte. C’est pourquoi il est peu judicieux que des juges à l’ancienne décident que les émojis doivent être évincés des preuves ou refusent d’envisager qu’ils soient versés aux dossiers. Ignorer ces nouveaux moyens d’expression numériques n’est pas seulement un échec à être de son temps, mais un refus d’envisager les faits dans leur contexte humain.

http://www.slate.fr/

Le poids de nos commentaires sur les réseaux sociaux


J’adhère 100 %. Cela doit nous faire réfléchir sur ce que nous écrivons comme commentaire sur les réseaux sociaux. Quand une personne met une photo peut importe le sujet souvent les gens vont écrire les mêmes mots, tu es belle, tu es magnifique etc .. Nous sommes encore pris par l’aspect physique et non sur les capacités d’une personne. C’est un moyen d’enrichir notre vocabulaire
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Le poids de nos commentaires sur les réseaux sociaux



ÉQUILIBRE

Marie-Soleil Dion est porte-parole de l’organisme ÉquiLibre, qui est derrière la semaine «Le poids? Sans commentaire!».

Par Camille Laurin-Desjardins

Se décrivant elle-même comme «un peu bouboule» quand elle était jeune, Marie-Soleil Dion avoue avoir souffert de cette tyrannie de la perfection – amplifiée aujourd’hui par les réseaux sociaux.

«T’es donc ben belle!», «magnifique», «vraiment jolie». Voilà les commentaires qui accompagnent le plus souvent une photo sur les réseaux sociaux. Et même si elles peuvent sembler gentilles ou inoffensives, ce genre de remarques répétées crée une pression de la beauté, de la perfection. Alors qu’en fait, il pourrait y avoir tant d’autres choses à dire à propos d’une photo.

 C’est ce qui a inspiré le thème – «Une photo vaut 1000 mots» – de la huitième Semaine «Le poids? Sans commentaire», qui s’ouvre aujourd’hui.

«On invite les gens à faire un effort conscient pour commenter autre chose, parce que c’est vraiment un automatisme», affirme Andrée-Ann Bouchard, cheffe de projets et nutritionniste chez ÉquiLibre, l’organisme derrière cette semaine thématique.


«On le fait par intention bienveillante, bien souvent, c’est un premier réflexe, ajoute-t-elle. On veut changer le réflexe, inviter les gens à se creuser la tête pour commenter d’une autre façon, parce qu’il y a 1000 autres choses qu’on peut dire. Ça ne veut pas dire qu’on ne peut plus se dire qu’on est beau ou belle… c’est juste d’essayer de diversifier.»

«Est-ce qu’on pourrait se dire: «tu es drôle», «tu es intelligente», «tu es persévérante», plutôt que de se dire «tu es belle», tout le temps?» MARIE-SOLEIL DION, AMBASSADRICE DE LA CAMPAGNE

Elle donne en exemple l’histoire qu’a racontée à l’organisme une adolescente, récemment.

«Son amie avait publié sa photo de finissante sur Facebook, et 95% des commentaires portaient sur le fait qu’elle était belle… alors qu’elle venait de finir son secondaire!» souligne Andrée-Ann Bouchard.

«Est-ce qu’on pourrait se dire: ″tu es drôle″, ″tu es intelligente″, ″tu es persévérante″, plutôt que de se dire ″tu es belle″, tout le temps?» se demande Marie-Soleil Dion, porte-parole d’ÉquiLibre depuis deux ans.

Cette histoire a même inspiré une des capsules de la campagne, qui seront diffusées sur les réseaux sociaux tout au long de la semaine.

Les réseaux sociaux, des amplificateurs

C’est déjà la huitième année de la Semaine «Le poids? Sans commentaire!». Mais seulement la deuxième dont le thème central porte sur les réseaux sociaux. Parce que ces plateformes ont pris encore plus d’importance dans nos vies, et ont amplifié le phénomène qui consiste à commenter l’apparence physique des autres, croit la cheffe de projets d’ÉquiLibre.

«Quand j’étais jeune, j’étais un peu ″bouboule″, raconte-t-elle. Je n’étais pas à l’image d’Alicia Silverstone dans Clueless, mettons. Mais j’essayais de lui ressembler, de mettre des gilets bedaine… et ça ne marchait pas! Je n’avais pas de modèle qui pouvait me ressembler. Et à l’époque, c’était juste dans les revues et les films!»

Maintenant, les jeunes sont bombardés d’images, à tout moment de la journée, sur leur téléphone, souligne-t-elle.

«Moi, ça me fait de la peine de savoir ça. Parce que même à 35 ans, avec un chum qui me dit que je suis belle tous les jours, ça me fait mal, des fois, quand je vais sur Instagram et que je vois la perfection. Ça me met de la pression.»

Le but de cette semaine est de faire réaliser, dans un premier temps, que l’anonymat ou le fait de se trouver derrière un clavier ne blesse pas moins les personnes qu’on attaque sur leur poids ou leur apparence physique. Mais aussi de sensibiliser les jeunes et les moins jeunes au fait que, parfois, un compliment peut aussi faire mal.

«Si j’ai mis un filtre, si la photo est retouchée, si j’ai pris du poids depuis cette photo-là… Ça met de la pression, j’ai l’impression que je ne pourrai pas atteindre cette image-là», fait remarquer Marie-Soleil Dion.

Insatisfaction corporelle

Une enquête de l’Institut de la statistique du Québec révélait récemment que plus de la moitié des adolescents sont insatisfaits de leur image corporelle, rappelle Andrée-Ann Bouchard.

Et l’insatisfaction peut avoir plusieurs conséquences importantes sur la santé et le bien-être d’un adolescent.

«Ça peut engendrer des comportements malsains pour la santé, comme essayer de contrôler son poids en sautant des repas ou s’entraîner de façon intensive, explique Andrée-Ann Bouchard. Ça peut même avoir des impacts sur la réussite scolaire. Quand l’apparence prend trop de place, c’est tout ça que ça peut donner.»

Et même si on a l’impression que cette obsession pour l’apparence corporelle touche surtout les filles, les garçons ont eu aussi de plus en plus de modèles inaccessibles sous les yeux, précise la nutritionniste, qui invite tous les internautes à partager une photo d’eux, cette semaine, avec le mot-clic #lepoidssanscommentaire.

La Semaine «Le poids? Sans commentaire!» est en cours jusqu’au 29 novembre.

https://quebec.huffingtonpost.ca/

Strangulation, automutilation : un compte Instagram suscite l’inquiétude dans les écoles


Les jeunes qui vont dans les réseaux sociaux peuvent être influencés par des personnes douteuses. Ce qui montre que les parents doivent être vigilants avec leurs enfants qui vont dans les réseaux sociaux. Dans ce cas-ci, ont voit que tout est mit en branle pour protéger les enfants.
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Strangulation, automutilation : un compte Instagram suscite l’inquiétude dans les écoles

Un téléphone mobile avec les applications Facebook et Instagram, entre autres.

Un utilisateur d’Instagram invitait des jeunes à relever des défis dangereux, à les filmer et à en publier la vidéo.

PHOTO : GETTY IMAGES

Radio-Canada

Strangulation, automutilation, se jeter devant un véhicule en mouvement : un compte Instagram qui incitait les jeunes à relever des défis dangereux et à se filmer a provoqué des inquiétudes dans des écoles de la Mauricie.

Le compte privé, qui a été supprimé au cours des dernières heures, était suivi par 1200 personnes, dont quelques dizaines d’élèves des écoles de la Commission scolaire de l’Énergie. Selon la Sûreté du Québec (SQ), son propriétaire résiderait dans la région de Shawinigan.

Ce sont des mères de l’école Val-Mauricie qui ont pris connaissance de ce compte et qui ont alerté la direction de l’établissement scolaire.

Dans le groupe, il y avait des élèves de l’école, et des élèves d’autres écoles aussi, mentionne la directrice, Carolyn Rouillard.

Même si les jeunes ne relevaient pas nécessairement les défis sur le terrain de l’établissement, l’école Val-Mauricie a envoyé une lettre aux parents, les invitant à discuter du phénomène avec leurs enfants. Les parents des élèves concernés ont également été convoqués par le personnel de certaines écoles.

Pour nous, c’était important d’avoir une prévention et d’avertir les parents concernés et également d’intervenir auprès des élèves, indique le directeur général de la Commission scolaire de l’Énergie, Denis Lemaire, en entrevue à l’émission Facteur matinal.

La Sûreté du Québec indique pour sa part qu’une enquête est en cours.

S’il est déterminé que des actions criminelles ont été commises, le dossier sera soumis au Directeur des poursuites criminelles et pénales, indique la porte-parole régionale de la SQ, la sergente Éloïse Cossette. C’est une situation où on se retrouve avec des adolescents qui compromettent leur sécurité, donc c’est préoccupant.

Elle précise qu’un policier affecté aux interventions en milieu scolaire se chargera au cours des prochaines semaines de discuter de ce cas précis avec les élèves de la région de Shawinigan. La direction de l’école Val-Mauricie dit surveiller la situation et se prépare à intervenir à nouveau si un autre compte du genre émergeait sur les réseaux sociaux.

https://ici.radio-canada.ca/

Dévoilement du sexe du bébé : quand les parents vont trop loin


Il y a beaucoup de vidéo pour annoncer le sexe d’un bébé qui n’est pas né. Cette tendance a débuté aux États-Unis et j’espère qu’elle ne dépassera pas trop les frontières. Car avec les réseaux sociaux, c’est qui fera la plus belle fête, avec le moment le plus impressionnant pour annoncer si c’est une fille ou un garçon. Cela peut paraitre bien beau, sauf qu’il y a eu des accidents qui ont provoqué la mort, un feu de forêt etc .. Il y a shower que je trouve une belle tradition, car la maman a plein de cadeaux pour le bébé qui vient. Généralement, c’est entre femmes, mais pour une mes brus, nous avons fait cela en famille avec les gars et cela a été vraiment super.
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Dévoilement du sexe du bébé : quand les parents vont trop loin

PHOTO GETTY IMAGES

De plus en plus populaires aux États-Unis, les fêtes organisées par les futurs parents pour dévoiler le sexe de leur enfant à naître peuvent virer au cauchemar.

(Washington) Un écrasement d’avion au Texas, une explosion mortelle dans l’Iowa, un incendie géant en Arizona : de plus en plus populaires aux États-Unis, les fêtes organisées par les futurs parents pour dévoiler le sexe de leur enfant à naître peuvent virer au cauchemar.

      SÉBASTIEN DUVAL

      AGENCE FRANCE-PRESSE

      « C’est une fille ! » Après avoir largué, à basse altitude, plus d’une tonne d’eau colorée en rose, le petit avion a subitement décroché pour aller s’écraser dans un champ texan.

      L’accident n’a miraculeusement pas fait de victime début septembre, mais une autre « gender reveal party », littéralement « fête de la révélation du sexe », a été fatale le mois suivant dans l’Iowa à une femme de 56 ans, tuée par les débris projetés par une bombe artisanale.

      Les parents américains se sont longtemps contentés d’un gâteau pour mettre fin, au moment de la découpe, à l’intenable suspense : coulis bleu pour un garçon, rose pour une fille.

      Avec l’émergence des réseaux sociaux, les mises en scène sont aujourd’hui de plus en plus sophistiquées et « extrêmes », confie à l’AFP Carly Gieseler, de l’Université de New York, qui s’est penchée sur cette tendance née à la fin des années 2000.

      Ce qui était surtout au début « un petit rassemblement intime » est devenu un spectacle à l’américaine, avec « explosions, feux d’artifice et sauteurs en parachute », partagé à gogo sur Instagram ou YouTube.

      Pour l’universitaire, les fêtes de la révélation du sexe ont « comblé le vide laissé par ces rassemblements communautaires qui ont tendance à disparaître ».

      Elles sont devenues tellement « courantes » aux États-Unis qu’elles seraient désormais « presque un passage obligé » pour les futurs parents. Et les entreprises spécialisées se frottent les mains.

      « Quelle importance ? »

      Balles de baseball ou de golf qui laissent échapper une poudre bleue ou rose quand on frappe dedans, cibles de tir, ballons, guirlandes, pâtisseries… « Le marché est immense », relève Carly Gieseler.

      Il complète celui d’une autre coutume américaine, le « shower » de bébé, fête prénatale, surtout célébrée entre femmes, lors de laquelle la future maman est « inondée » de cadeaux.

      Si les « gender reveal parties » ont au moins le mérite de faire participer les hommes aux festivités, elles sont accusées de renforcer les stéréotypes de genre.

      « Même si cela peut sembler assez léger au premier abord, elles contribuent à rétablir la conception binaire du genre en imposant à un bébé qui n’a pas encore vu le jour l’idée selon laquelle il est soit un garçon, soit une fille, et tous les postulats qui vont avec », note la chercheuse new-yorkaise.

      Même l’« inventrice » du phénomène, Jenny Karvunidis, de qui tout est parti à la suite d’un article de blogue en 2008 lorsqu’elle était enceinte de sa première fille, a aujourd’hui l’impression d’avoir créé un monstre.

      « Je suis très partagée quant à ma contribution fortuite à la culture. C’est devenu complètement fou par la suite », a-t-elle écrit en juillet sur les réseaux sociaux, évoquant « tirs de pistolet » et « incendies de forêt », comme celui provoqué en 2017 dans l’Arizona par un futur papa imprudent et maladroit.

      « Quelle importance a le sexe du bébé ? », s’interroge-t-elle par ailleurs. « Je ne savais pas (à l’époque) ce que nous savons aujourd’hui : que donner de l’importance à leur sexe de naissance occulte une grande partie de leur potentiel et de leurs talents, qui n’ont rien à voir avec ce qu’ils ont entre les jambes ».

      Accompagné d’une photo très soignée avec conjoint, chien et enfants, sa publication offre une révélation :

      « Le premier bébé au monde né après une “gender reveal party” est une fille qui porte des costards ! »

      Il a été « aimé » plus de 35 000 fois sur Facebook.

      https://www.lapresse.ca/

      Difficile de stopper la propagation d’images pédopornographiques sur le web


      Je n’ai aucun respect pour les pédophiles et ceux qui regarde de la pornographie infantile, c’est pour moi des pourris et le mot est faible. Malheureusement, avec Internet, c’est une porte grande ouverte pour ces pédocriminels. Bien qu’il existe des technologies pour essayer d’arrêter ce fléaux sauf qu’ils fonctionnent de manières différentes ou le système de sécurité est quasi inexistant. Je pense que les grands du Web que ce soit Microsoft, Yahoo!, Google, les réseaux sociaux etc … doivent se mettre ensemble pour bloquer ces pervers.
      Nuage


      Difficile de stopper la propagation d’images pédopornographiques sur le web

      Jeune fille assise seule dans le noir.

      La plupart du contenu pédopornographique qui se trouve sur le web est en constante recirculation.

      PHOTO : GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO / GIUDA90

      Radio-Canada

      Une enquête du New York Times révèle que les systèmes de détection de contenus pédopornographiques dont se servent les grandes entreprises technologiques laissent passer beaucoup d’images d’abus sexuels sur les personnes mineures.

      Même si 45 millions de photos et vidéos ont été signalées et retirées du web l’an dernier, l’industrie a échoué à mettre en place des mesures agressives pour y mettre fin, notamment en raison des approches inconstantes, unilatérales et menées en secret des entreprises comme Google et Microsoft. 

      La plupart du contenu pédopornographique qui se trouve sur le web est en constante circulation. C’est pour cette raison que le principal outil pour le détecter et le retirer des moteurs de recherche est le système PhotoDNA, développé en 2009 par Microsoft et le professeur Hany Farid, et qui compare automatiquement les photos mises en ligne à celles d’une base de données de photos illégales connues.

      Le problème, c’est qu’au-delà du contenu de PhotoDNA, de nouvelles photos sont publiées tous les jours et que les entreprises technologiques se servent souvent de différents systèmes de détection de contenu. Facebook et Google ont par exemple deux technologies distinctes pour les vidéos, mais c’est impossible pour elles de partager leurs informations parce que ces technologies fonctionnent de deux manières totalement différentes.

      Plusieurs plateformes, dont AOL, Snapchat et Yahoo, n’ont d’ailleurs aucune manière de vérifier le contenu vidéo qui passe par leurs serveurs et se limitent seulement à la détection de photos.

      Politiques inconstantes

      Les grands services de stockage en nuage ont tous différentes manières de scruter le contenu qui passe sur leurs serveurs. Dropbox, Google Drive et Microsoft OneDrive vérifient les documents seulement lorsqu’ils sont partagés et non quand ils sont téléversés, tandis qu’Amazon Drive et iCloud ne les vérifient pas du tout.

      On apprend que certains criminels et criminelles partagent donc les accès à leurs comptes plutôt que les fichiers eux-mêmes pour contourner les mesures de sécurité.

      Facebook fait un bien meilleur travail de détection de contenu illicite. Pour preuve, 90 % des images pédopornographiques signalées sur le web l’an dernier étaient hébergées sur sa plateforme. Le New York Times souligne par contre que le futur chiffrage des données de sa plateforme de messagerie, Messenger, rendra plus difficile la détection de contenu.

      Le quotidien révélait dans une enquête menée au début de septembre que Messenger était la plateforme plus populaire pour la pédocriminalité : près des deux tiers des signalements reçus par les autorités en 2018 tiraient leur origine du service de messagerie. 

      Bing, le moteur de recherche de choix

      Le Times a également constaté que le moteur de recherche de Microsoft, Bing, était parsemé d’images pédophiles et suggérait même des mots-clés dans sa barre de recherche pour en obtenir davantage. Plusieurs d’entre elles faisaient partie de la base de données PhotoDNA.

      C’est une découverte pour le moins surprenante, puisque Microsoft avait dit vouloir apporter des modifications à son système, après que le site TechCrunch ait rapporté la même chose en janvier.

      Selon le Times, Bing est un outil fiable pour plusieurs pédocriminels. Les moteurs de recherche DuckDuckGo et Yahoo donnent d’ailleurs des résultats semblables puisqu’ils se servent du système de Microsoft.

      Un porte-parole de l’entreprise a dit qu’elle a apporté certaines modifications à ses algorithmes après que le Times l’ait contactée dans le cadre de son enquête.

      https://ici.radio-canada.ca//

      Le Saviez-Vous ► Comment les chats ont conquis l’internet


      Le phénomène de chat sur le web est vraiment impressionnant. Il y a des millions de 100 millions de pages vue sur le Web que de chien. Il y a même un festival pour vidéo de chat dont une partie des profits vont a des organismes pour la protection des animaux.

      Nuage


      Comment les chats ont conquis l’internet

      PHOTO ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

      « Grumpy Cat », en 2015

      En mai dernier s’est éteinte la célèbre Grumpy Cat, reine des chats sur le web. Symbole peut-être de la fin d’un âge d’or, mais certainement pas de la fin du règne des chats sur leur royaume virtuel. Portrait d’un amour qui ne veut pas mourir.

      VALÉRIE SIMARD
      LA PRESSE

      On les voit faire la moue, jouer les acrobates, chuter, animer une réunion en veston cravate ou philosopher sur le sens de l’existence. Encore, encore et encore. À une époque où les modes sont éphémères, celle des chats s’accroche à la Toile. « Y a-t-il plus de vidéos de chats ou de porno sur internet ? », demande un internaute sur Reddit, une plateforme qui héberge elle-même son lot de vidéos félines. Bonne question. Aucune étude ne semble (encore) s’être penchée sur le sujet.

      « S’il y a un endroit où les chats sont rois, c’est bien l’internet », souligne le sociologue Fabien Loszach, coauteur du livre L’encyclopédie anecdotique du web, qui vient de paraître aux Éditions Cardinal. « L’internet, c’est un peu le parc à chats, illustre-t-il. Ce qui différencie véritablement la socialisation des amateurs de chats de celle des amateurs de chiens, c’est le parc à chiens. Pour les chats, il n’y a pas ça. C’est sur l’internet qu’on va partager des photos de chats, c’est là qu’on va rencontrer d’autres amateurs de félins. »

      « J’ai toujours pensé que la raison pour laquelle les vidéos de chats sont si populaires est la même que celle pour laquelle les chats sont populaires », expose Will Braden, directeur du Cat Video Fest, un événement qui organise des projections de vidéos de chats dans de nombreuses villes, dont Montréal. « Nous les aimons, ajoute-t-il, mais ils veulent toujours être un peu distants, gracieux, ils pensent qu’ils sont trop bons pour tout, alors tout le monde s’amuse quand ils tombent. Si tu vois une vidéo d’un chat sur un tabouret qui essaie de sauter sur quelque chose et qui tombe, tu ris. Si tu vois la même chose avec un chien, tu dis : “Oh non, est-ce que le chiot est correct ?” »

      Grumpy Cat et les autres

      Au cours des années 2000, toute une culture web s’est développée autour des chats, donnant naissance aux « lolcats », des mèmes (généralement des images drôles agrémentées d’un commentaire) mettant en scène des chats, un phénomène qui serait apparu en 2007 avec la première publication sur le web de l’image d’un minet un brin joufflu demandant « I can has cheezburger ? »

      Les mèmes de chats ont atteint leur sommet de popularité aux alentours de 2010, avec l’arrivée de Grumpy Cat et de Business Cat, deux vedettes du genre. Sur Google Trends, on constate que le nombre de recherches concernant les mèmes de chats atteint un sommet en 2012. Pour les vidéos, on observe ce sommet en 2014.

      Ce sera toujours quelque chose qui est populaire dans le monde du web parce que c’est du contenu qui est très gentil. […] Mais le sommet des chats est vraiment derrière nous, côté mèmes Vincent Houde, coorganisateur du premier festival de mèmes québécois, tenu l’été dernier

      À preuve, aucun chat ne figurait parmi les mèmes présentés lors du festival. Aujourd’hui, sa génération pose un regard un brin moqueur (et nostalgique) sur les mèmes de félins, l’oiseau présentant, selon lui, beaucoup plus de possibilités en raison de sa personnalité plus nuancée.

      PHOTO TIRÉE DU WEB

      « Grumpy Cat ». Traduction libre : « J’ai eu du plaisir une fois ; c’était horrible. »

      Il suffit cependant d’observer l’engouement que connaît le Cat Video Fest pour comprendre que les chats n’ont pas battu en retraite. Présenté dans près de 200 villes en Amérique du Nord et une centaine en Europe, le festival, qui propose une sélection des meilleures vidéos de chats, a rapidement affiché complet lors de l’annonce de son passage au Cinéma du Parc à Montréal l’été dernier. Cette année, son directeur Will Braden a vu le nombre de vidéos qui lui ont été soumises augmenter grâce à ce qu’il qualifie de « boost de popularité ».

      Il ne croit pas que le succès des chats sur le web soit chose du passé.

      « Aussi longtemps que les gens auront des chats, il y aura des vidéos de chats. Peut-être qu’il y aura des hologrammes, qui sait ? », affirme celui qui visionne chaque année entre 10 000 et 12 000 vidéos de minous pour arrêter sa sélection, qui ne se résume pas à de drôles de vidéos.

      « Maru se liquéfie » (YouTube, 2019)


      Amateur de vidéos félines avant même l’arrivée de YouTube, Will Braden est le réalisateur derrière la très visionnée série Henri le chat noir, qui présente les méditations existentielles d’un chat, à la manière d’un film français un peu prétentieux. Un projet qui est né lors de ses études en cinéma et qui s’est terminé l’an dernier par une vidéo d’au revoir.

      Henri 2, Paw de Deux, par Will Braden


      En 2012, le deuxième épisode de la série Henri 2, Paw de Deux, a remporté le prix du public lors de la première édition de l’Internet Cat Video Festival, l’ancêtre du festival actuel, qui avait été mis sur pied par le Walker Art Center de Minneapolis. Le regretté critique américain de cinéma Roger Ebert a même qualifié Henri 2, Paw de Deux de « meilleure vidéo de chat jamais faite ».

      >> Consultez la chaîne YouTube d’Henri le chat noir

      De l’art ?

      Forme d’art, les vidéos de chats ? En 2015, les vidéos, mèmes et gifs de chats ont fait l’objet d’une rétrospective très médiatisée au Museum of Moving Image de New York.

      Le directeur général du musée, Carl Goodman, avait alors déclaré au New York Times :

      « En plaçant cela dans un musée, nous ne disons pas que c’est de l’art, nous ne disons pas que ce n’est pas de l’art, nous disons que c’est important sur le plan culturel. »

      « Bien sûr, c’est amusant et c’est idiot. Mais il y a aussi des gens qui font des choses artistiques et ça adonne qu’ils utilisent un chat », remarque Will Braden.

      « If it fits, it fits… », Cole et Marmelade (YouTube, 2018)

      « Il y a certaines personnes qui vont faire des choses très poussées, très pensées, et ce sont plus elles qu’on pourrait qualifier d’artistes du mème », affirme Vincent Houde.

      N’empêche que la valeur artistique n’est généralement pas la raison première pour laquelle les gens consomment du contenu félin. Une étude réalisée en 2015 par Jessica Gall Myrick, chercheuse à l’École des médias de l’Université de l’Indiana, a démontré que, bien qu’il s’agisse pour plusieurs d’une manière de procrastiner, le visionnement de vidéos de chats a un effet positif sur l’humeur et augmente le niveau d’énergie.

      >> Consultez l’étude (en anglais)

      Les chats auraient même une utilité politique. C’est la « théorie du chat mignon » proposée par le directeur du MIT Center for Civic Media, Ethan Zuckerman. Une théorie enseignée par Fabien Loszach à ses étudiants de l’UQAM, qui veut que les sites et réseaux sociaux développés pour partager du contenu comme les « lolcats » servent aux activistes et aux mouvements sociaux.

      « Il dit que le web 1.0 a été inventé pour que les physiciens partagent leurs recherches et que le web 2.0 a été inventé pour que les gens partagent leurs photos de chats, explique Fabien Loszach. Et c’est très bien comme ça parce qu’il y a tellement de monde sur les sites de lolcats que les régimes en place ne peuvent pas fermer ces plateformes-là sans provoquer une espèce de tollé dans la population. »

      Les chats, ennemis des régimes totalitaires ? Avouez que vous n’y aviez pas pensé.

      2015
      En 2015, une année record, le contenu en lien avec les chats a généré 172 millions de pages vues sur le site de Buzzfeed.
      Source : Buzzfeed

      100 millions
      Au cours des cinq dernières années, les chats ont généré 100 millions de plus de pages vues que les chiens sur Buzzfeed.
      Source : Buzzfeed

      1,6 million
      La communauté des chats sur le site de partage Tumblr est estimée à 1,6 million d’utilisateurs.
      Source : Tumblr

      171 millions
      Nyan Cat, la vidéo de chats souvent citée comme étant la plus visionnée de l’internet, a plus de 171 millions de vues sur YouTube.

      https://www.lapresse.ca/


      Chronologie du phénomène félin sur le web

      PHOTO RICHARD VOGEL, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

      Tardar Sauce, alias Grumpy Cat, en décembre 2015

      Ça a commencé par des photos de chats envoyées par courriel, et aujourd’hui, bon nombre de vidéos les mettant en scène comptent des millions de vues. Rétrospective de ce qui est devenu un phénomène de la culture web.

      IMAGE LIBRE DE DROIT

      Dans son studio, le photographe britannique Harry Pointer fait poser ses chats en orchestrant une mise en scène, images auxquelles il ajoute souvent du texte.

      1870
      D’accord, l’internet n’existe pas en 1870. C’est toutefois à ce moment que le réputé ancêtre du mème voit le jour. Dans son studio, le photographe britannique Harry Pointer fait poser ses compagnons tigrés en orchestrant une mise en scène, images auxquelles il ajoute souvent du texte, puis il les offre sous forme de carte postale.

      IMAGE TIRÉE DE LA BIBLIOTHÈQUE DU CONGRÈS

      La première vidéo de chats connue, réalisée par Thomas Edison

      1894
      Toujours pas d’internet à ce moment-là. Mais c’est en 1894 qu’aurait vu le jour la première vidéo de chats, réalisée par un certain Thomas Edison. Le clip de 22 secondes montre deux chats qui boxent dans un ring.

      >> Visionnez la vidéo

      1990
      Avant l’arrivée de 4chan, Reddit, Facebook et YouTube, c’est par courriel que les photos de chats voyagent.

      IMAGE TIRÉE DE YOUTUBE

      Une première vidéo de chat est mise en ligne sur YouTube.

      2005
      Une première vidéo de chat est mise en ligne sur YouTube. Il s’agit de Pajamas, le chat du cofondateur de la plateforme, qui joue avec une corde.

      >> Visionnez la vidéo

      IMAGE TIRÉE DE WIKPÉDIA

      « Lolcat » est défini par Wikipédia comme « une image combinant une photographie d’un chat avec une légende humoristique et dans un anglais écorché. »

      2006
      Caturday voit le jour sur 4chan, un forum d’images populaire chez les amoureux des félins. Publier une photo de chat ou un « lolcat » le samedi devient une tradition sur cette plateforme d’abord, puis sur d’autres sites. C’est d’ailleurs en 2006 que le terme « lolcat », défini par Wikipédia comme « une image combinant une photographie d’un chat avec une légende humoristique et dans un anglais écorché », fait son apparition.

      IMAGE TIRÉE SU SITE SITE I CAN HAS CHEEZBURGER ?

      La première publication mise en ligne sur le site est une photo du chat Happycat demandant : « I can has cheezburger ? »

      2007
      Le site I Can Has Cheezburger ?, l’un des plus populaires du genre, est lancé par Eric Nakagawa et Kari Unebasami. La première publication mise en ligne est une photo du chat Happycat demandant : « I can has cheezburger ? » Ce site a rendu le « lolcat » plus accessible en offrant un outil permettant de mettre du texte sur une image macro.

      2012
      La première édition de l’Internet Cat Video Festival voit le jour. Jusqu’en 2015, l’événement est organisé par le Walker Art Center de Minneapolis. Will Braden, réalisateur des vidéos Henri le chat noir, reprend ensuite le flambeau et le festival change de nom pour Cat Video Fest. Une partie des profits est remise à des organismes voués à la protection des animaux.

      PHOTO BYRON SMITH, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

      Le Museum of the Moving Image à New York présente la très médiatisée exposition How Cats Took Over the Internet.

      2015
      Le Museum of the Moving Image à New York présente la très médiatisée exposition How Cats Took Over the Internet. C’est notamment l’occasion d’explorer des concepts comme l’anthropomorphisme et l’esthétique de la « mignonnerie » (cuteness), deux concepts importants dans l’analyse des vidéos de chats.

      2019
      Tardar Sauce, mieux connue sous le nom de Grumpy Cat, succombe, le 14 mai, à une infection urinaire. Sa première apparition sur l’internet date de septembre 2012, alors que le frère de sa propriétaire publie une photo d’elle sur le site Reddit. Son expression grincheuse la rend instantanément célèbre. Son visage est repris dans de nombreux mèmes. À sa mort, environ 8,5 millions d’abonnés la suivent sur Facebook.

      https://www.lapresse.ca/

      Faux artistes, vraies arnaques


      Je ne comprends pas comment des personnes se font prendre de la sorte. Bon peut-être que je ne suis aucune vedette dans les réseaux sociaux, même si je peux aimer certains artistes, je ne suis pas une fan au point de vouloir tout savoir. Ce qui m’interpelle, des fraudeurs qui se font passer pour des artistes québécois est bien les mots qu’on n’utilise pas au Québec et les fautes a profusion (donc plus que moi)  De plus, sitôt qu’on parle d’argent pour réclamer un prix ou pour faire un don dans une conversation privée, devraient allumer les lumières de la méfiance.
      Nuage


      Faux artistes, vraies arnaques

      PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

      Marc Hervieux

      Marie-Mai, Marc Dupré, Marc Hervieux… des arnaqueurs, souvent africains, utilisent le nom et les photos d’artistes québécois pour frauder des fans. Notre journaliste s’est créé un compte Instagram et s’est rapidement fait contacter par des imposteurs.

      ÉMILIE BILODEAU
      LA PRESSE

      Des fans pris pour cible

      Les faux comptes d’artistes créés pour escroquer pullulent sur Facebook et Instagram

      L’entourage de Marie-Mai dépense énormément d’énergie à faire fermer les faux comptes qui utilisent le nom de la chanteuse sur les réseaux sociaux.

      « Il en pleut des faux comptes, commente Marie-Mai. Presque tous les jours, on doit en fermer. Tous les jours, on doit effectuer un contrôle. »

      L’artiste ne se pose pas en victime. Elle est attristée que des fans se fassent piéger par des escrocs au point d’en perdre de l’argent.

      « C’est très frustrant. Ça me fait de la peine pour les fans qui pensent vraiment qu’ils ont un accès à moi. Ils [les fraudeurs] profitent de la naïveté de certaines personnes. Ça m’enrage ! Ça me choque ! »

      Marie-Mai se retrouve aussi dans des situations embêtantes à cause des arnaqueurs. À la fin d’une séance de signature d’autographes, une fan s’est présentée à la chanteuse.

      « Elle était convaincue que j’avais eu la discussion avec elle, sur le web, que j’étais lesbienne », cite l’artiste en exemple.

      La chanteuse n’est pas la seule artiste ciblée par les malfaiteurs. Au cours des dernières années, des extorqueurs ont utilisé l’identité d’au moins une vingtaine de personnalités québécoises, dont celle de Marc Hervieux. Chaque fois, le ténor a dénoncé l’arnaque sur sa page Facebook et le compte du faussaire a rapidement été supprimé. Le chanteur ignore toutefois si des victimes se sont fait prendre au point d’envoyer de l’argent aux fraudeurs.


      « C’est effrayant ! Les gens ont l’impression que tout à coup, ils ont un contact avec des gens qu’ils aiment beaucoup. Ils sont heureux de communiquer avec un artiste qu’ils aiment tant. Mais ce n’est pas nous », se désole Marc Hervieux.

      Au moins une personne a aussi utilisé le nom de Dan Bigras pour solliciter des dons, il y a un an et demi. Le fraudeur prétendait que l’argent serait versé au Refuge des jeunes, un organisme que Dan Bigras parraine depuis près de 30 ans.

      Le manège a cessé, mais il a repris, sous une nouvelle forme, dans les derniers mois.

      « Ils [les faussaires] avaient l’air de faire des compliments aux personnes qu’ils approchaient, de vouloir les rencontrer, puis à un moment, ils leur demandaient un don », raconte l’artiste qui a été prévenu par des internautes vigilants.


      « Bien voyons donc !, s’exclame-t-il. Je ne demande jamais de don sur les réseaux sociaux. Je ne fais jamais de demande en mariage. Je ne sollicite rien sur Facebook », déclare Dan Bigras.

      Un iPhone en prix

      L’animatrice Annie-Soleil Proteau s’est aussi mise à recevoir des messages étranges, sur Instagram, au cours de l’année.

      « On m’écrivait : “J’ai participé à ton concours et j’ai gagné. Merci de me faire gagner un iPhone. Quand est-ce que je vais le recevoir ?” »

      Sur le coup, la chroniqueuse culturelle à l’émission Salut Bonjour ne comprenait pas pourquoi on lui envoyait ces messages. Jamais elle n’avait organisé de concours ni fait tirer d’iPhone. Quelques semaines se sont écoulées et un internaute lui a appris qu’un individu utilisait son nom et ses photos sur Instagram. Puis, au mois d’août dernier, certaines personnes lui ont annoncé qu’elles s’étaient fait frauder de quelques centaines de dollars à quelques milliers de dollars.

      « Je me suis mise à capoter. J’ai compris que quelqu’un utilisait mon nom et ma face pour arnaquer des gens », souligne l’animatrice, en colère.

      Elle a d’ailleurs consulté un expert en cyberfraude qui soupçonne que l’imposteur serait établi au Congo.

      La plupart des gens finissaient par comprendre que ce n’était pas moi, que je n’avais rien à voir là-dedans, que c’était une fraude et qu’ils s’étaient fait avoir. Mais il y en a qui ont vraiment pensé que c’était moi qui les arnaquais. Annie-Soleil Proteau

      Annie-Soleil Proteau a eu beaucoup de difficulté à faire fermer le compte qui s’appelait « anniesoleil.proteauoff » ; le sien s’appelle « anniesoleil.proteau ». D’abord, le fraudeur a bloqué la vraie Annie-Soleil Proteau de sorte qu’elle ne puisse rien voir du compte utilisant ses photos. Puis, malgré les centaines de personnes qui lui écrivaient pour lui dire qu’ils avaient dénoncé le compte à Instagram, rien ne bougeait.

      La situation est devenue plus sérieuse vers la fin d’août. Un dimanche après-midi, elle a passé quatre heures à répondre à des messages de fans, dont certains avaient été victimes de l’arnaque. Ceux-ci avaient composé un numéro de téléphone payant qui leur avait été fourni pour réclamer un iPhone 10. Les victimes se sont retrouvées avec une facture de téléphone salée et ce sont les fraudeurs qui se sont enrichis.

      Elle a décidé de publier une photo et un message pour prévenir ses fans et, surtout, pour critiquer l’inertie d’Instagram. Quelques heures plus tard, le compte a finalement disparu de la plateforme sociale.

      Douze faux comptes « officiels »

      Nathalie Ménard est une fan d’Éric Lapointe. Elle n’approuve pas les gestes présumés de violence que le chanteur a commis contre une femme, mais elle ne renie pas l’entrevue qu’elle a accordée à La Presse bien avant que des accusations ne soit portées contre l’artiste.

      Chaque année, Nathalie Ménard assiste à trois ou quatre spectacles de son chanteur préféré. Elle publie aussi des photos du rockeur sur les réseaux sociaux. Des « éric68 », « éric188 » ou « éric232323 » la contactent parfois sur la messagerie privée d’Instagram en prétendant qu’ils sont LE Éric Lapointe.

      « L’autre jour, il y en a un qui me faisait croire que c’était vraiment Éric et qu’il sortait de studio. Eille, le cave ! Voir qu’en sortant de ton studio, tu m’écris. Come on, je n’ai pas 16 ans », s’exclame-t-elle.

      Nathalie Ménard défie parfois les falsificateurs en leur posant des questions pointues, notamment sur ses nombreux tatouages. Il faut dire que Nathalie Ménard et Éric Lapointe portent le même dessin sur le bras gauche, le serpent de la pochette de l’album Ma peau.

      D’habitude, Nathalie Ménard coupe court aux discussions avec les faux Éric Lapointe, car elle est convaincue que les charlatans n’habitent même pas le Québec. Ils utilisent des termes comme « manager », au lieu de gérant, ou « sponsors », au lieu de commanditaires. Leurs messages sont aussi bourrés de fautes d’orthographe et de syntaxe.

      Pour La Presse, elle a toutefois entretenu une conversation plus longue avec un certain « eric_lapointre_officiel ». Le vrai compte d’Éric Lapointe s’appelle « eric.lapointe_officiel », sans coquille dans le nom de famille.

      Celui-ci a demandé à la Joliettaine son lieu de résidence, son âge, si elle avait des enfants, si elle était mariée et si elle croyait en l’amour sur le web. Il lui a mentionné qu’il la trouvait belle. Après avoir échangé quelques dizaines de messages, Éric Lapointre (sic) lui a offert d’avoir accès en exclusivité aux dates de ses prochains spectacles et à des gros lots.

      Tout ce qu’elle devait faire, c’est de remplir « une recharge » Neosurf de 150 $ dans un « bureau à tabac », un dépanneur en québécois.

      Nathalie Ménard n’a pas pu se retenir. Elle lui a écrit : « va arnaquer quelqu’un d’autre ».

      Le faussaire lui a répondu : « ta mère ».

      Le vrai du faux

      La Presse a fait parvenir des captures d’écran de huit faux Éric Lapointe « officiel » au porte-parole de Facebook. En moins de 24 heures, les comptes ont été fermés. Le hic, c’est que Facebook n’a pas été en mesure de distinguer le vrai compte du chanteur parmi les faux. L’authentique a aussi été supprimé.

      « Il [le gestionnaire des réseaux sociaux d’Éric Lapointe] essaie de se brancher avec les codes et ça ne fonctionne pas. Instagram ne reconnaît même plus le courriel et le nom d’utilisateur qu’il a utilisés pour ouvrir le compte », a indiqué une personne de l’entourage du chanteur.

      Notons que ce dernier a été accusé de voies de fait contre une femme le 25 octobre dernier.

      Facebook demande à ses abonnés de dénoncer les faux comptes à l’aide du bouton « signaler » affiché sur la page de chaque utilisateur.

      « Nous ne tolérons pas les fausses déclarations sur nos plateformes et nous travaillons rapidement pour éliminer les comptes frauduleux », a répondu la société américaine, par écrit.

      Pour éviter de tomber dans le piège de fraudeurs, Facebook recommande à ses utilisateurs de ne suivre que les comptes qui possèdent un badge bleu. Ceux-ci ont été authentifiés. Facebook affirme également que toute arnaque doit être dénoncée, tant à l’entreprise qu’aux policiers.

      — Avec Maryse Tessier, La Presse

      « Tu es le vrai Marc Dupré ? »

      Dix heures. C’est le temps qui s’est écoulé entre l’instant où notre journaliste a publié une photo du chanteur Marc Dupré et le premier message qu’elle a reçu d’un hameçonneur sur Instagram. Marcdupre_off_compre_prive lui a tout bonnement lancé un « salut », en message privé.

      Notre journaliste s’est empressée de vérifier l’identité du chanteur en lui demandant s’il était le vrai Marc Dupré. Sa réponse nous a laissés perplexes :

      « Je comprends parfaitement ta réaction, mais je ne suis pas un Dieu ni ce genre d’homme qui use de sa célébrité pour dénigrer les autres. »*

      Marc Dupré (le faux !) nous a souvent fait languir plusieurs heures avant de répondre à nos questions. Somme toute, après quatre messages, il a commencé à nous aguicher :

      « Tu es vraiment une fan et cela mérite une récompense. »

      Il a ensuite proposé à notre reporter, qui s’appelle groupiemtl sur Instagram dans le cadre de ce reportage, de lui consacrer du temps libre pour passer un moment avec elle. Il faut dire que la journaliste a prétendu avoir assisté à 22 spectacles du chanteur !

      Trois jours après le début de la conversation entre la vraie journaliste et le faux chanteur, celui-ci nous a écrit :

      « Pour la rencontre, tu seras vraiment priée de faire quelque chose, car j’aide vraiment les personnes démunies vivant dans les pays pauvres, tu sais. »

      Le faux Marc Dupré nous a alors demandé de verser 500 euros, le jour même, « dans le but de secourir les orphelins et les démunis dans les pays pauvres notamment en Afrique ».

      Notre journaliste a voulu savoir comment lui faire parvenir l’argent. Le faux chanteur nous a demandé de nous rendre dans un « bureau de tabac » pour y acheter des coupons Neosurf, des cartes prépayées pour faire des achats sur l’internet, ou de faire parvenir l’argent par Western Union à son « représentant qui se trouve présentement dans un pays appelé le Mali ».

      Notons qu’il est impossible de suivre le parcours de l’argent envoyé par l’entremise de Western Union.

      Éric Lapointe (ericlapointe232323) a aussi engagé la discussion avec notre journaliste en lui envoyant des bisous. Lorsque nous lui avons demandé s’il était le vrai Éric Lapointe, il a répondu : « oui, bien sûr fan ! ». « C’est ici que je parle à mes fans », a-t-il enchaîné.

      Le prétendu Éric Lapointe nous a rapidement offert sa « carte fan », qui permet d’avoir accès à tous ses spectacles en loge VIP pour l’année 2019, avec six amis, des dédicaces et, surtout, un voyage pour deux personnes vers la destination de notre choix.

      Tous ces cadeaux seraient offerts en échange de 500 $ à lui faire parvenir en coupons Neosurf.

      À la fin des deux discussions, nous avons révélé notre véritable identité aux fraudeurs et nous leur avons demandé une entrevue.

      Marc Dupré a dit ne pas comprendre pourquoi l’on doutait de lui. Il a réitéré qu’il était le vrai Marc Dupré. Puis, le lendemain de notre demande d’entrevue, le compte marcdupre_off_compre_prive a mystérieusement disparu d’Instagram.

      Le faux Éric Lapointe, lui, a simplement cessé d’utiliser le compte ericlapointe232323.

      Des fraudeurs organisés

      Des euros, un bureau de tabac, le Mali… Mais qui tombe dans le piège de ces fraudeurs avec des signaux aussi évidents ?

      Assurément quelques personnes, croit Éric Lessard. L’expert en fraude sur les réseaux sociaux affirme que les escrocs qui utilisent l’identité de personnalités québécoises s’y prennent de la même manière que dans les stratagèmes amoureux. Ils complimentent, charment et envoûtent leurs victimes potentielles. Ils leur proposent ensuite une rencontre privée ou des billets dans une loge, quelque chose que les admirateurs ont toujours cru inaccessible, quelque chose dont ils rêvent.

      « C’est toujours le même stratagème, souligne M. Lessard. Ils veulent te faire vivre quelque chose d’unique, mais quelque part dans la chaîne, tu vas devoir payer. »

      Selon lui, les fraudeurs viennent souvent de pays de l’Afrique de l’Ouest et ils ne travaillent pas dans l’obscurité de leur sous-sol, mais bien de manière organisée.

      Ce sont des business. Ils sont installés dans de grands bureaux et commettent toutes sortes de fraudes. Ils sont payés à la commission. On les assoit derrière un écran, ils se font passer pour une dame super sexy ou pour un artiste, et ils vont à la pêche sur le web. Éric Lessard, expert en fraude sur les réseaux sociaux

      Le Centre antifraude du Canada, géré par la Gendarmerie royale du Canada, ne possède aucune statistique concernant les fraudeurs qui se font passer pour des artistes canadiens.

      Sue Labine, superviseure des opérations du centre d’appel, confirme toutefois que dans ce genre de situation, les « criminels sont principalement localisés à l’étranger ».

      Même si les montants des fraudes ne sont pas toujours élevés, Mme Labine indique que les victimes devraient toujours porter plainte à leur service de police locale ainsi qu’au Centre antifraude du Canada.

      Elle affirme aussi que les internautes devraient se méfier de toute personne qui demande un transfert d’argent par Western Union sur les réseaux sociaux.

      « Si vous envoyez de l’argent à un fraudeur, il est très rare que la transaction puisse être retracée. On encourage aussi toutes les victimes à communiquer avec Western Union. »

      La Sûreté du Québec n’a pas enregistré de plaintes concernant des fans qui se seraient fait duper par de faux artistes, mais cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas de cas, affirme Hugo Fontaine, lieutenant aux communications de l’organisation.

      Certaines victimes ne veulent pas dénoncer la fraude, car ils ont honte de s’être fait prendre, dit-il.

      « Il y a des gens qui ne sont pas conscients de s’être fait avoir. Il y a aussi des personnes qui ne voient pas la pertinence, pour un petit montant, de rapporter la fraude », explique le lieutenant.

      M. Fontaine ne s’en cache pas : certains pays d’Afrique collaborent mieux que d’autres pour enrayer les fraudes. Pour donner du poids aux enquêtes et éradiquer les arnaqueurs, il insiste sur le fait que les victimes doivent porter plainte.

      *Les nombreuses fautes d’orthographe ont été corrigées dans les messages pour améliorer la lecture du texte.

      « C’est désolant »

      Deux artistes témoignent de leur lutte contre les faux comptes

      Marc-André Fortin : « Ils demandaient 300 $ à mes fans »

      Le chanteur Marc-André Fortin a fait face à des fraudeurs infatigables, l’été dernier. Au mois de juillet, une première fan lui a signalé qu’un individu utilisait son nom et ses images sur Facebook. Le gagnant de Star Académie 2005 a réussi à faire fermer le compte sans trop de problèmes.

      Quelques semaines plus tard, de faux comptes avec son nom sont apparus quotidiennement sur les réseaux sociaux. Dans tous les cas, les escrocs tentaient de charmer leurs victimes, puis ils leur demandaient de l’argent.

      « Ce qui est plus grave, c’est qu’ils demandaient 300 $ à mes fans en échange d’une carte de membre VIP. Franchement, il faut le faire ! », s’exclame l’artiste.

      Marc-André Fortin ignore si certaines personnes ont envoyé de l’argent aux fraudeurs.

      « Je trouve ça bien désolant. Ç’a été de l’ouvrage de signaler tous ces comptes, mais c’est surtout désolant pour les gens qui sont plus vulnérables. »

      Daniel Boucher : « L’envie de leur sacrer un bon coup… »

      Au printemps dernier, une femme a contacté le chanteur Daniel Boucher pour le prévenir que quelqu’un utilisait son identité sur Instagram.

      « J’ai reçu un message qui me disait : “Il veut nous voir, tes fans, sur vidéo avec peu de vêtements. Je voulais juste te le faire savoir.” »

      Le faux compte a été signalé et fermé.

      Mais les fraudeurs ont continué à utiliser le nom du chanteur. Ils tentent de soutirer de l’argent à leurs victimes ou leur demandent des données personnelles sur Facebook et Instagram.

      Le vrai Daniel Boucher ne peut jamais voir les comptes frauduleux parce que les escrocs lui bloquent l’accès.

      « Ça me donne envie de mettre mes bottes capées et de leur sacrer un bon coup dans le cul », dit-il au sujet des fraudeurs.

      https://www.lapresse.ca/

      Ces fausses nouvelles « zombies » qui refusent de mourir


      La désinformation a toujours existé. Avant, c’était du commérage de quartier, mais aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, certaines fausses nouvelles prennent de l’ampleur et dure des années. Même les sites fiables se font prendre quelques fois, mais ils corrigent par la suite, sauf que d’autres vont continuer a partager sans se soucier que ce soit vrai ou faux. Comme les commères d’autrefois.
      Nuage


      Ces fausses nouvelles « zombies » qui refusent de mourir

      Un main de zombie tient un téléphone intelligent.

      Certaines fausses nouvelles meurent de leur belle mort, mais d’autres semblent avoir une longévité infinie. Rien n’y fait : elles sont difficiles à contrer.

      PHOTO : ISTOCK

      Alexis De Lancer

      Comment expliquer qu’elles résistent autant aux assauts des journalistes qui en démontrent la fausseté?

      La mission première de l’équipe des Décrypteurs est de débusquer la désinformation. Mais on doit parfois s’avouer vaincus. Quoi qu’on fasse, certaines fausses nouvelles sont plus coriaces que d’autres. Immortelles?  Peut-être.

      Les fausses nouvelles zombies sont bien installées dans le paysage médiatique et l’avènement des médias sociaux n’a fait qu’amplifier le phénomène. Des exemples? On a l’embarras du choix.

      Parmi les classiques : les photomontages.

      Ce photomontage circule sur Twitter depuis 2011.

      Les passages d’ouragans sont un terreau fertile pour ce type d’images trompeuses. Que ce soit un requin nageant paisiblement dans une autoroute submergée ou un alligator égaré devant une maison, les partages de ces photomontages se comptent par milliers.

      Ouragan après ouragan, malgré toutes les preuves présentées pour en démontrer la fausseté, rien n’y fait. Même la célèbre journaliste américaine Katie Couric s’est fait prendre au piège.

      La journaliste Katie Couric a partagé ce photomontage après l’ouragan Harvey.

      Mais certaines fausses nouvelles zombies peuvent être plus problématiques. Une des plus partagées au Canada laisse entendre que les réfugiés reçoivent davantage d’aide financière d’Ottawa que les personnes aînées.

      Mon collègue Jeff Yates a décrypté cette fausse nouvelle à plusieurs reprises depuis 2015. La source de cette information fallacieuse est un article publié par le Toronto Star en 2004. Le quotidien a d’ailleurs reconnu avoir commis une erreur en publiant cet article, dont certains passages portaient à confusion.

      Même le gouvernement fédéral a tenu à rectifier les faits (Nouvelle fenêtre) pour contrer la circulation de ce qui est devenu une légende urbaine. Pourtant, cette fausse nouvelle court toujours

      Le secret de la longévité

      Ce qui garde en vie ce type de désinformation est le fait qu’elle découle d’une forme de folklore moderne.

      Selon les folkloristes consultés par Jeff Yates, les fausses nouvelles zombies servent entre autres à exprimer ou à canaliser les peurs qui subsistent au sein de la société.

      Par le fait même, ces légendes urbaines permettent aussi de tout simplement exprimer une opinion… et c’est précisément ce qui permet la longévité déconcertante de cette catégorie de fausses nouvelles.

      Ça devient extrêmement difficile de contrer ces histoires-là, parce que ce ne sont pas nécessairement les faits qui intéressent ces personnes-là, mais plutôt la morale de l’histoire. C’est ça la vérité pour eux.  Jeff Yates, journaliste, Décrypteurs

      La fausse nouvelle la plus populaire du Québec

      Une illustration montrant différents messages adressés à Dorval.

      La Ville de Dorval a reçu des messages de partout dans le monde.

      PHOTO : RADIO-CANADA

      La palme de la fausse nouvelle zombie au Québec revient sans contredit à la rumeur voulant que le maire de Dorval a tenu tête aux parents d’élèves musulmans qui lui demandaient de retirer le porc des cantines scolaires.

      Radio-Canada et d’autres médias ont déboulonné cette histoire qui circule depuis 2015.

      Peine perdue, quatre ans après avoir formellement elle-même démenti la nouvelle, la Ville de Dorval continue de recevoir des courriels à ce sujet.

      Le maire, c’est un « héros » à travers le monde, raconte le chargé des communications, Sébastien Gauthier. On reçoit des messages d’outre-mer, des États-Unis, de l’Ouest canadien.

      Des gens nous disent : « Bravo au maire, il se tient debout ». Il n’y a pas une semaine qui passe sans que j’en voie passer. Sébastien Gauthier, chargé des communications, Ville de Dorval

      Sébastien Gauthier était au coeur de la tempête quand cette fausse nouvelle s’est mise à circuler abondamment sur le web.

      À l’époque, la Ville de Dorval n’avait qu’un site web et aucune présence sur Facebook et Twitter. Le simple communiqué publié sur leur page web n’a évidemment pas été suffisant pour contrer la vague.

      On a peut-être été un peu naïfs dans le sens où on a cru que la nouvelle mourrait d’elle-même […] On a peut-être sous-estimé le pouvoir du web et des médias sociaux. On s’est dit : « comme toute nouvelle, ça va s’estomper ». Sébastien Gauthier, chargé des communications, Ville de Dorval

      À elles seules, deux des versions de cette fausse nouvelle qui circulent sur Facebook ont cumulé près de 10 000 partages au cours des cinq derniers mois et plus de 300 000 partages depuis 2015.

      Si la tendance se maintient, cette courbe de croissance ne s’estompera pas de sitôt… au grand dam de la Ville de Dorval.

      https://ici.radio-canada.ca/

      Le Saviez-Vous ► Désinformation : 3 pistes pour éviter les pièges du cerveau


      Il est parfois difficile de faire la part des choses et distinguer à coup sûr si une information est vraie ou fausse, surtout sur le web. Certains mensonges reviennent souvent et il y a toujours quelqu’un pour le partager sans faire de vérification. Il devient de plus en plus important de débusquer les fausses nouvelles, car certains ont quand même des conséquences plus ou moins grandes.
      Nuage


      Désinformation : 3 pistes pour éviter les pièges du cerveau

      La recherche scientifique sur les stratégies à adopter pour éviter les biais cognitifs reste très embryonnaire.

      Vous êtes déjà tombés dans le piège de la désinformation? Consolez-vous, vous n’êtes pas les seuls!

      En fait, 90 % des Canadiens avouent s’être fait prendre par une fausse nouvelle selon un sondage Ipsos publié en février dernier(Nouvelle fenêtre).

      Le problème se situe dans nos cerveaux. Comme l’expliquait ma collègue Bouchra Ouatik dans un article publié en juin dernier, depuis la nuit des temps des biais cognitifs guident en partie l’humain dans ses actions et ses prises de décisions.

      Au cours des dernières décennies, les chercheurs ont identifié des dizaines de biais de ce genre. En bref, il s’agit de réflexes solidement ancrés dans nos cerveaux. Ces mécanismes inconscients ont été utiles à nos ancêtres de la préhistoire. Ils permettaient des prises de décisions rapides dans un milieu souvent hostile.

      Mais ces raccourcis mentaux nous jouent des tours dans la complexité du monde moderne et à l’ère des réseaux sociaux.

      Alors, qu’est-ce qu’on fait?

      Sachez d’entrée de jeu que, pour l’instant, les pistes de solution sont limitées.

      Si l’identification des biais est plutôt acquise, la recherche scientifique sur les stratégies à adopter pour éviter les biais cognitifs chez les humains est très embryonnaire.

      Voici tout de même quelques conseils prodigués par Janie Brisson, chercheuse au laboratoire des processus de raisonnement au Département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

      1) Acceptez-le

      La première étape n’est simple qu’en apparence : accepter que nous soyons biaisés.

      Ça peut être même assez souffrant d’accepter que malgré notre bonne volonté, et malgré qu’on soit conscient de ces biais-là, on puisse quand même avoir un comportement qui est biaisé. Janie Brisson, chercheuse, UQAM

      Tout cela requiert donc, selon Mme Brisson, « un effort conscient, un effort d’acceptation pour reconnaître que ça fait partie de la condition humaine. »

      2) Gare aux émotions

      Sur le web et plus particulièrement sur les réseaux sociaux, un autre conseil incontournable s’impose : être plus vigilant face aux contenus qui suscitent des émotions.

      Tout contexte sensible, émotif, qui vient chercher nos opinions et nos valeurs, ça devrait être une alerte […] quand une nouvelle vient chercher quelque chose de très émotif en nous, il faut être encore plus vigilant au niveau de la vérification des sources. Janie Brisson, chercheuse, UQAM

      Méfions-nous donc de nos réactions à ce type de contenus très présents sur les réseaux sociaux, de véritables « pouponnières à biais », selon la chercheuse.

      3) « J’aime » : pensez-y deux fois!

      Parmi les biais les plus robustes se trouve le biais de vérité illusoire. Il fait en sorte qu’une personne exposée à une information de manière répétée aura tendance à croire cette information même en sachant qu’elle est fausse.

      D’où l’importance, quand vous fréquentez les réseaux sociaux, de bien faire vos devoirs avant de cliquer « J’aime » et de partager certaines informations.

      Il faut faire très attention de ne pas partager ou cliquer sur « J’aime » sur une information dont on n’a pas vérifié la source parce qu’en le partageant, on fait en sorte que notre entourage est encore plus vulnérable. Il faut protéger notre entourage. Janie Brisson, chercheuse, UQAM

      Et les médias dans tout ça? Mme Brisson est d’avis que les médias peuvent parfois nuire à nos efforts pour contourner nos biais cognitifs. Dans la course aux téléspectateurs, aux auditeurs, aux lecteurs ou aux clics se glissent trop souvent des contenus sensationnalistes qui peuvent affecter la capacité de discernement des internautes et ainsi rendre le travail de vérification des faits « un peu plus difficile ».

      C’est donc un effort collectif qui s’impose, au-delà de la vigilance de chacun, ajoute-t-elle. Pendant ce temps, une foule de chercheurs à travers le monde travaillent dur pour mieux cerner les moyens qui vous permettront d’éviter les trop nombreux cas de désinformation.

      https://ici.radio-canada.ca

      Un harceleur retrouve une star en analysant le reflet des yeux sur un selfie


      Ce fan est vraiment extrême. Il a pu trouver grâce à des égoportraits d’une jeune chanteuse sur les réseaux sociaux. En scrutant les photos, il a pu trouver toutes les informations pour se rendre chez elle est même de quel étage et appartement ou elle demeure.
      Nuage


      Un harceleur retrouve une star en analysant le reflet des yeux sur un selfie

      Un fan piste son idole en lisant dans ses yeux. © Gordon Wrigley, Flickr

      Un fan piste son idole en lisant dans ses yeux. © Gordon Wrigley, Flickr


      Céline Deluzarche
      Journaliste

      Un Japonais de 26 ans a réussi à retrouver son idole en identifiant le lieu de son domicile dans le reflet de ses yeux.

      L’agresseur, un fan de la chanteuse de 21 ans, décrite comme une «star locale» par les médias japonais, a été arrêté par la police le 10 octobre dernier. Il a reconnu avoir suivi et molesté la jeune femme devant son domicile.

      La façon dont il a avoué avoir pisté sa victime a toutefois sidéré les policiers. L’homme a scruté les selfies postés sur les réseaux sociaux par la chanteuse, et en agrandissant les clichés, il a pu déceler dans le reflet de ses yeux des détails comme la station de train d’où elle sortait. Il a ensuite comparé ces indices avec des photos Google Street View pour l’attendre à la station et la suivre jusqu’à son domicile. Mais ce n’est pas tout : le fan a également avoué avoir décortiqué d’autres selfies pris dans l’appartement de la star. En analysant le placement des rideaux et l’orientation de la lumière naturelle, puis en croisant ces informations avec l’heure à laquelle le selfie avait été posté, l’homme a pu identifier l’immeuble et l’étage où vivait la jeune chanteuse.

      « Les gens doivent être conscients du fait que publier des images et des vidéos sur les réseaux sociaux présente le risque de divulguer des données personnelles », a mis en garde un enquêteur au quotidien japonais Sankei Shimbun.

      On sait par exemple que les cambrioleurs se servent des messages et photos Facebook pour identifier les plus belles demeures et les annonces de départ en vacances de leurs futures proies.

      https://www.futura-sciences.com/