La famille de requin viennent d’ajouter un « nouveau » membre à leur rang. Un requin ninja qui vit au fond des mers.
Nuage
Découverte d’une nouvelle espèce de requin : le « requin ninja bioluminescent »
Le « requin ninja » est bioluminescent et vit dans les profondeurs du Pacifique oriental. ©Dave Ebert
Par Morgane Kergoat
Des chercheurs américains viennent d’identifier une nouvelle espèce de requin des profondeurs du Pacifique est. Son nom scientifique est aussi curieux que son surnom de ninja.
DÉCOUVERTE. « Requin-lanterne ninja », tel est le surnom donné à la nouvelle espèce de requin que viennent de mettre à jour des scientifiques américains.
Entièrement noir, ce squale a également la particularité d’être bioluminescent : il possède sur son ventre des photophores, de petits organes qui produisent de la lumière. Une apparence qui a rappelé le costume des ninjas japonais aux jeunes cousins de Vicky Vasquez, une chercheuse ayant participé à l’étude, d’où son surnom. C’est en examinant des requins pêchés en 2010 dans les eaux profondes d’Amérique Centrale (du Nicaragua au Panama) queVicky Vasquez et deux autres scientifiques du Pacific Shark Research Center, en Californie, se sont aperçus qu’ils avaient devant eux une nouvelle espèce de squale. Selon le Journal of the ocean science foundation, elle a reçu le nom scientifique de Etmopterus benchleyi, en l’honneur de Peter Benchley, l’auteur du livreJaws, célèbre pour son adaptation cinématographique Les Dents de la Merpar Steven Spielberg.
De la famille des Etmopteridae (également appelés sagres en français, ou requin-lanterne en anglais), qui regroupait jusqu’alors 37 espèces, le requin ninja vit en eau profonde : entre 800 et 1.400 mètres (dans ce que l’on appelle la zone mésopélagique). Sa peau est noire pour mieux le dissimuler aux yeux de ses prédateurs dans les eaux sombres des profondeurs. Et sa face ventrale dispose de photophores pour empêcher que, lorsque le petit squale de 30 à 50 centimètre passe au-dessus d’une proie, sa silhouette ne se détache sur le fond légèrement bleu que représente alors la surface de la mer. Cette technique de camouflage est contrôlée par les hormones, comme cela a été mis en évidence en 2010 chez un de ses plus proches cousins, Etmopterus spinax, par Julien Claes (université catholique de Louvain) et son équipe. Mais la bioluminescence des Etmopteridae pourrait également avoir une fonction de communication entre les individus d’une même espèce, ou encore jouer un rôle dans la reproduction.