La toute première photo d’un trou noir présentée au monde entier


Avec un réseau de télescopes implanté un peu partout dans le monde, une bon synchronisation de ce réseau, des données analysé par un super ordinateur, voici une image d’un trou noir. Un trou noir qui a quand même un diamètre 40 milliards de km …
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La toute première photo d’un trou noir présentée au monde entier

 

 

Le trou noir au centre de la galaxie Messier 87.

Le trou noir au centre de la galaxie Messier 87. Photo: Event Horizon Telescope

Alain Labelle

La toute première photo d’un trou noir, un des objets les plus mystérieux de l’Univers, a été présentée au monde entier lors d’une conférence de presse tenue par les responsables du radiotélescope virtuel EHT (Event Horizon Telescope), qui est un réseau international d’observation.

Ce trou noir, dont le diamètre mesure 40 milliards de kilomètres, soit trois millions de fois celui de la Terre, a été qualifié de « monstre » par les scientifiques qui l’ont observé.

Les rumeurs célestes laissaient entrevoir la publication d’une première photographie de Sagittaire A*, le trou noir situé au centre de notre galaxie, mais c’est plutôt l’image du trou noir au centre de Messier 87 qui a été présentée aujourd’hui. Celui-ci est distant de quelque 55,3 millions d’années-lumière de la Terre et est doté d’une masse équivalant à 6,5 milliards de masses solaires. Par comparaison, Sagittaire A* se trouve à « seulement » 36 000 années-lumière de notre planète.

Nous avons observé ce que nous pensions être invisible. Nous avons finalement vu un trou noir et l’avons pris en photo. Le voilà, il est là. Sheperd Doeleman, Université Harvard

La conférence était orchestrée par la Fondation nationale pour la science à partir de Washington, aux États-Unis, mais des représentants de plusieurs autres organisations internationales, notamment européennes, chiliennes, et japonaises, participaient également à la rencontre.

Nous avons réussi quelque chose qu’on jugeait impossible il y a une génération à peine

Sheperd Doeleman, Université Harvard

Messier 87  est une énorme galaxie elliptique visible dans la constellation de la Vierge.

Messier 87 est une énorme galaxie elliptique visible dans la constellation de la Vierge. Photo : ESO

Un mégatélescope

Ce réseau de huit télescopes terrestres est né en 2012. Ces instruments partenaires sont situés un peu partout dans le monde, ce qui a permis de créer l’équivalent virtuel d’un radiotélescope de plusieurs milliers de kilomètres de diamètre.

Carte illustrant les endroits où sont situés les instruments du radiotélescope virtuel EHT.

Les endroits où sont situés les instruments du radiotélescope virtuel EHT. Photo : ESO

L’image est née à la suite de l’analyse de téraoctets de données recueillies en avril 2017.

Plus de 200 astrophysiciens ont participé à l’effort collectif qui a permis de déceler la « silhouette » de l’ogre au centre de la galaxie M87.

Il faut savoir que chaque télescope a produit d’énormes quantités de données – environ 350 téraoctets par jour – qui ont été entreposées dans des disques durs haute performance remplis d’hélium. Ces données ont ensuite été envoyées à des supercalculateurs hautement spécialisés à l’Institut au Max Planck en Allemagne et au MIT Haystack Observatory pour être combinées. Elles ont été méticuleusement converties en une image à l’aide de nouveaux outils informatiques à la disposition de la collaboration internationale.

L’astrophysicien Olivier Hernandez, directeur du Planétarium Rio Tinto Alcan, explique que le défi d’une telle observation réside dans la synchronisation des différents télescopes connectés au réseau.

Plus on ajoute de télescopes, plus l’image sera brillante, et plus la distance entre chaque antenne est grande, meilleure sera la résolution obtenue. Olivier Hernandez

Le saviez-vous?

  • Si le centre d’une galaxie est difficile à observer, il laisse cependant percevoir dans certaines longueurs d’onde une activité intense.
  • Cette activité serait liée à la présence du trou noir supermassif autour duquel évoluent une douzaine d’étoiles supermassives et des nuages de gaz.
  • Un trou noir est un objet céleste qui possède une masse extrêmement importante dans un volume très petit. Comme si le Soleil ne faisait que quelques kilomètres de diamètre ou que la Terre était comprimée dans la tête d’une épingle.
  • Le concept de trou noir a émergé à la fin du 18e siècle.
  • Ils sont si massifs que rien ne s’en échappe, ni la matière ni même la lumière. Ils sont donc pratiquement invisibles, si bien qu’aucun télescope n’a encore réussi à en « voir » un.

L’horizon des événements

Les astrophysiciens ont réussi à reconstruire une image de l’horizon des événements qui marque la limite immatérielle de l’entrée dans le trou noir. Ce « contour » du trou noir est considéré comme l’un des endroits les plus violents de l’Univers, et le point de non-retour au-delà duquel tout – c’est-à-dire les étoiles, planètes, gaz, poussière, et toute forme de rayonnement électromagnétique, y compris la lumière – serait irréversiblement aspiré.

Concrètement, cette image montre la « silhouette » de l’horizon des événements du trou noir sur le fond étoilé et permet par le fait même d’obtenir pour la première fois la preuve que l’objet que l’on observe au centre de notre galaxie est bien un trou noir.

Une image déjà historique

Cette silhouette sombre est donc l’image la plus proche possible du trou noir que nous puissions acquérir avec les instruments actuels. Plusieurs méthodes de calibration et d’imagerie ont permis de mettre en évidence cette structure en forme d’anneau encerclant une région centrale sombre.

 

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Télescope géant cherche signaux extraterrestres


Le plus grand radiotélescope va être fonction en septembre. Il est situé en Chine et on a beaucoup d’espoir pour entre diverses ondes et peut-être une civilisation extraterrestre cachée quelque part
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Télescope géant cherche signaux extraterrestres

 

Pour mieux comprendre l'évolution du cosmos, FAST captera... (Photo Liu Xu, Associated Press/Xinhua)

Pour mieux comprendre l’évolution du cosmos, FAST captera notamment les ondes émises par l’hydrogène, premier élément qui s’est formé dans l’univers.

PHOTO LIU XU, ASSOCIATED PRESS/XINHUA

PHILIPPE MERCURE
La Presse

C’est la plus grande machine à scruter le ciel jamais construite par l’homme. Elle fouillera le cosmos avec une sensibilité inégalée, se tenant notamment à l’affût de signaux provenant de civilisations extraterrestres. Et elle marque les ambitions de la Chine dans le domaine scientifique. FAST, le plus grand radiotélescope du monde, vient d’être achevé au milieu des montagnes chinoises. Autopsie d’un géant.

Dimanche dernier, des travailleurs chinois ont fixé le... (Photo Reuters/China Daily) - image 1.0

Dimanche dernier, des travailleurs chinois ont fixé le dernier des panneaux mobiles formant l’immense coupole de FAST.

PHOTO REUTERS/CHINA DAILY

FAST en construction, à la fin du mois... (Photo archives Agence France-Presse) - image 1.1

FAST en construction, à la fin du mois de juillet 2015.

PHOTO ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

500 m de diamètre

Dimanche dernier, au milieu d’un cratère naturel entouré de montagnes dans la province du Guizhou, des travailleurs chinois ont fixé le dernier des 4450 panneaux mobiles formant l’immense coupole de FAST – un acronyme pour Five-hundred-meter Aperture Spherical Telescope. Le résultat est le plus gros télescope jamais construit par l’homme.

« Ça crée beaucoup d’excitation, confirme Ingrid Stairs, professeure au département de physique et d’astronomie de l’Université de la Colombie-Britannique. C’est tout un instrument, nous avons tous très hâte de voir ce qu’il va permettre de faire. »

Avec un diamètre de 500 m, FAST surpasse le radiotélescope d’Arecibo, à Porto Rico, qui détenait le record mondial avec une coupole de 300 m. Plus la surface d’un télescope est grande, plus sa sensibilité est élevée. La surface de FAST équivaut à près de 30 terrains de soccer. Le temps de faire des réglages et le télescope devrait entrer en fonction en septembre.

Extraterrestres et pulsars

Comme leur nom l’indique, les radiotélescopes détectent les ondes radio. Ces ondes invisibles, aux longueurs d’onde élevées, sont émises par les planètes, les étoiles, les pulsars… et aussi, qui sait, par d’éventuelles civilisations extraterrestres. La recherche de tels signaux a été soulignée à grands traits lors du dévoilement du télescope.

« On en parle beaucoup. Je crois que la plupart des scientifiques ne voient pas cette quête comme la raison principale de construire le télescope, mais on y prêtera attention quand on analysera les données », dit la professeure Ingrid Stairs.

FAST captera notamment les ondes émises par l’hydrogène, le premier élément qui s’est formé dans l’univers, afin de mieux comprendre l’évolution du cosmos. On espère aussi découvrir de nouveaux pulsars, ces étoiles à neutrons qui tournent en émettant des radiations électromagnétiques.

Ondes gravitationnelles

Ingrid Stairs fait quant à elle partie d’une collaboration internationale, appelée NANOGrav, qui espère tirer profit de FAST pour détecter un autre type de phénomène : les ondes gravitationnelles. Prédites par Albert Einstein il y a un siècle, ces ondes secouent l’espace-temps lui-même. L’automne dernier, des détecteurs spéciaux ont réussi à les capter pour la première fois. Mais la chercheuse espère cette fois que FAST, en combinaison avec les autres radiotélescopes de la planète, permettra de détecter des ondes gravitationnelles qui durent des années plutôt que des millisecondes. Ces vagues géantes seraient causées par des trous noirs super massifs tournant l’un autour de l’autre.

« L’idée est de regarder un grand nombre de pulsars. Si on détecte un retard ou une avance dans les ondes émises par tous les pulsars en même temps, cela peut indiquer qu’une onde gravitationnelle passe près de la Terre », explique Mme Stairs.

Les ambitions chinoises

La construction de FAST n’est que l’un des signes d’un phénomène aujourd’hui impossible à nier : la Chine se dote d’infrastructures scientifiques de calibre mondial à un rythme effréné. Détecteur de neutrinos creusé à 700 m sous le sol, usine de clonage, navire de recherche océanique à la fine pointe : c’est sans compter la station spatiale que la Chine veut construire. Des doutes ont plané à ce sujet, mais le gouvernement chinois a assuré que le télescope FAST sera mis à la disposition des chercheurs du monde entier.

« Il est clair que nous allons essayer d’obtenir du temps d’observation, probablement au sein d’une collaboration internationale, car tout le monde va vouloir en avoir », dit Ingrid Stairs.

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