Depuis des années, on pense que les plantes d’intérieur sont un excellent moyen pour purifier l’air. Sauf que les études avaient été faites par la NASA dans un espace clos, qui n’est pas du tout l’environnement auquel nous vivons. Ouvrir les fenêtres est encore beaucoup plus efficaces que les plantes, à moins d’avoir une jungle à la maison
Nuage
Les plantes d’intérieur ne purifient pas vraiment l’air
Elles ont beau constituer un élément décoratif certain, les plantes d’intérieur n’ont peu ou pas de valeur réelle en tant que purificateurs d’air, estiment des chercheurs américains.
PHOTO : ISTOCK
Radio-Canada
Il faudrait entre 100 et 1000 plantes par mètre carré de surface au sol pour rivaliser avec la capacité de purification d’un système de traitement de l’air d’un édifice ou même de quelques fenêtres ouvertes dans une maison, affirment des scientifiques américains.
Le Dr Michael Waring et ses collègues de l’Université Drexel ont analysé les résultats d’une douzaine d’études menées depuis 30 ans sur la qualité de l’air intérieur, et leur constat est clair. Elles ont beau constituer un élément décoratif certain, les plantes d’intérieur ont peu ou pas de valeur réelle en tant que purificateurs d’air.
Selon eux, la ventilation naturelle dépasse de loin les plantes lorsqu’il s’agit de purifier votre intérieur.
C’est une idée fausse qui circule depuis quelques années. Les plantes sont formidables, mais elles ne purifient pas l’air intérieur assez rapidement pour avoir un effet sur sa qualité dans votre maison ou votre bureau. Michael Waring
L’ensemble des études menées à ce jour montrent ainsi que les taux de renouvellement d’air naturel ou de ventilation dans les maisons et les bureaux diluent les concentrations de composés organiques volatils beaucoup plus rapidement que les plantes ne peuvent les extraire de l’air.
Naissance d’une fausse idée
En 1989, la NASA avait procédé à une expérience avec des plantes pour tenter de trouver un moyen de purifier l’air dans ses orbiteurs et dans les stations spatiales.
Le problème de cette expérience et d’autres semblables est qu’elles ont été réalisées dans un environnement clos lors d’expériences en laboratoire qui n’ont pas grand-chose à voir avec une maison ou un bureau, des environnements intérieurs où il existe un échange naturel d’air ou une ventilation.
Plusieurs de ces études ont quand même montré une réduction de la concentration de composés organiques volatils au fil du temps, ce qui explique probablement pourquoi certaines personnes s’en sont emparées pour vanter les vertus purificatrices des plantes.
Or, selon les calculs des chercheurs, il faudrait une véritable jungle intérieure pour arriver à purifier l’air, avec entre 100 et 1000 plantes par mètre carré de surface au sol pour rivaliser avec l’échange d’air naturel ou mécanique.
C’est certainement un exemple de la façon dont des résultats scientifiques peuvent être trompeurs ou mal interprétés. Michael Waring
Mais c’est aussi un excellent exemple de la façon dont la recherche scientifique devrait continuellement réexaminer et remettre en question les résultats pour mieux comprendre ce qui se passe réellement autour de nous, conclut le chercheur, dont les travaux sont publiés dans le Journal of Exposure Science and Environmental Epidemiology( Nouvelle fenêtre) (en anglais).