Nigeria : des malades mentaux enchaînés et maltraités



Il y a des pays qu’ils ne sont vraiment pas bons d’être différents. L’ignorance de la compréhension des maladies mentales dans des pays comme le Nigeria entraînant de la maltraitance fait par des personnes qui n’ont pas les compétences pour soigner les patients. Malheureusement, des personnes se retrouvent enchaîner dans un périmètre restreint. Certains les affamés ou les fouettés, ou encore, ils n’ont pas accès à l’hygiène la plus élémentaire qui soit.
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Nigeria : des malades mentaux enchaînés et maltraités

PHOTO EMINA CERIMOVIC, FOURNIE PAR HUMAN RIGHTS WATCH

Un homme atteint de maladie mentale est enchaîné au plancher dans un établissement de Kano, dans le nord du Nigeria.

Un rapport de Human Rights Watch lève le voile sur les sévices subis dans les « centres de réadaptation » du pays.

MARC THIBODEAU
LA PRESSE

Des milliers de personnes souffrant de maladie mentale sont enchaînées et détenues contre leur gré au Nigeria par des intervenants mal qualifiés qui leur imposent, en guise de traitement, de « terribles » sévices.

Human Rights Watch (HRW) sonne l’alarme à ce sujet dans un nouveau rapport qui épingle tant les institutions psychiatriques de l’État africain que les « centres de réadaptation » tenus par des organisations islamiques ou chrétiennes ou des adeptes de médecine traditionnelle.

« Les gens souffrant de problèmes de santé mentale devraient être soutenus avec des services efficaces dans leur communauté plutôt que d’être enchaînés et maltraités », relève une chercheuse de l’organisation, Emina Cerimovic, qui a observé la problématique à l’échelle du pays.

Dans bien des régions, les personnes sont obligées de se tourner vers des établissements aux pratiques condamnables, faute de mieux.

« Il n’y a souvent pas d’autre option. Plusieurs des communautés que j’ai visitées n’ont même pas d’accès facile à un médecin ou à une infirmière », relève Mme Cerimovic en entrevue.

Les risques de mauvais traitements sont amplifiés par une mauvaise compréhension de la nature des maladies mentales, qui sont encore trop souvent vues par les familles comme le résultat de forces surnaturelles ou de mauvais esprits.

Retenus pendant des années

Pas moins de 27 des 28 établissements visités par Human Rights Watch utilisaient des chaînes pour immobiliser les personnes détenues, qui sont parfois emmenées de leur domicile à la demande des familles et retenues pendant des mois, voire des années.

Parmi les personnes enchaînées identifiées durant la recherche figurait un enfant de 10 ans et un vieillard de 86 ans. Normalement, l’une des chevilles est liée par une chaîne à un objet lourd inamovible, comme un lit, un arbre ou une voiture.

PHOTO ROBIN HAMMOND, FOURNIE PAR HUMAN RIGHTS WATCH

Un homme atteint de maladie mentale est enchaîné dans un centre de réadaptation d’Ibadan, au Nigeria.

Dans un centre de médecine traditionnelle près de la capitale, Abuja, Human Rights Watch a découvert le cas d’une femme qui était enchaînée à moitié nue à un arbre depuis trois semaines.

Elle était « incapable de bouger et devait conséquemment manger, uriner et déféquer à l’endroit où elle était assise », souligne le rapport.

Dans un établissement étatique du sud du pays, l’organisation a appris que le personnel laissait les personnes détenues seules, enchaînées sur leur lit, toutes les nuits, un unique gardien demeurant sur place.

« Les patients reçoivent des lampes de poche pour utiliser la nuit », a indiqué une responsable.

L’utilisation de chaînes est susceptible de causer de graves blessures et peut provoquer d’intenses sentiments de détresse psychologique.

Une femme de 35 ans enchaînée pendant 10 mois dans un centre religieux de Kano, dans le nord du pays, a indiqué que le traitement était éprouvant.

Ça vous donne envie de vous suicider… Peu importe comment vous vous sentiez en arrivant, votre état va se détériorer. Une patiente de 35 ans

Privés de nourriture

Dans certains établissements catholiques, les personnes détenues étaient régulièrement privées de nourriture, à des fins punitives ou thérapeutiques.

Une douzaine de personnes traitées dans un établissement islamique du nord du pays ont indiqué qu’elles avaient été fouettées en présentant des cicatrices sur leur corps.

Un membre du personnel a indiqué que les personnes souffrant de troubles mentaux qui causaient des problèmes devaient parfois être fouettées jusqu’à sept fois pour se tranquilliser.

Human Rights Watch a sollicité en vain des rencontres avec les ministères responsables pour faire part de ses recherches et aborder des pistes de solution.

Le président Muhammadu Buhari a déclaré en octobre, après la fermeture de deux établissements problématiques, qu’il ne tolérerait pas « l’existence de chambres de torture et de sévices au nom de la réadaptation ».

La déclaration d’intention est appréciable mais ne va pas assez loin, relève Mme Cerimovic, qui presse le gouvernement de « reconnaître l’ampleur réelle du problème » et de procéder rapidement à une enquête dans tous les établissements du pays pour faire cesser le recours aux chaînes.

La représentante de HRW relève que la problématique observée au Nigeria a déjà été constatée dans plusieurs autres pays asiatiques et africains comme l’Indonésie, le Ghana et le Soudan du Sud.

Une campagne de sensibilisation d’envergure est prévue, dit-elle, dans l’espoir de faire évoluer les pratiques de nombreux États.

https://www.lapresse.ca/

Le Saviez-Vous ► Quelles sont les maladies mentales les plus effrayantes ?


Des maladies mentales, il y en a de toutes sortes. Certaines maladies sont étranges et incompréhensibles. Comment croire qu’on est mort ou vouloir a tout prix s’amputer un de nos membres pourtant sain ?
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Quelles sont les maladies mentales les plus effrayantes ?

 

Il y a énormément de troubles mentaux terrifiants mais voici mon top 3 :

  • 3) Le syndrome de Cagpras

Les personnes atteintes du syndrome de Cagpras sont convaincues que tous leurs proches ont été remplacés par des sosies. Elles pensent souvent que ces sosies sont malveillants et dangereux. Naturellement, la paranoïa est un effet secondaire de leur trouble. Les malades pensent également qu’il existe des complots contre eux et auront tendance à se replier sur eux-mêmes, ou, dans le cas contraire, à se montrer agressifs envers leurs « imposteurs. »

  • 2 Le syndrome de Cotard

Les personnes touchées par ce syndrome sont convaincues qu’elles sont mortes. Beaucoup de symptômes sont associés à ce trouble mais ils diffèrent d’une personne à l’autre. Certains auront des impressions de grandeur, d’autres des idées suicidaires. Certains vont se sentir immortels, pendant que d’autres vont se mutiler. Certains malades disent même avoir senti leurs organes se putrifier dans leur corps.
Ça fait peur!

  • 1 L’apotemnophilie

Ce trouble donne aux gens une énorme envie de s’amputer un membre, même s’il n’y a absolument aucun problème avec cette partie de leur corps. Il faut constamment les surveiller car ils tentent souvent de se blesser. Dans les cas les plus poussés, les personnes tentent de perdre la vue ou l’audition. En 2015, une Américaine a versé un produit de canalisation dans ses yeux afin de devenir aveugle. Elle dit s’être toujours sentie « envahie par sa vue. » Étonnamment, elle se considère beaucoup plus heureuse aujourd’hui.

https://fr.quora.com

Le Saviez-Vous ► Les troubles bipolaires en 5 points


Quand une personne de notre entourage est atteinte de troubles bipolaires, cela peut être difficile à gérer à cause de son comportement tantôt euphorique, tantôt dépressif.
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Les troubles bipolaires en 5 points

 

Mama-Belle-and-the-kids/Shutterstock.com

En chiffres. Les troubles bipolaires touchent 1,2% de la population. Ils se situent 6erang parmi des maladies génératrices de handicap. Dans 10 à 15% des cas, ils conduisent le patient au suicide !

C’est quoi un trouble bipolaire ? Anciennement appelée maladie maniaco-dépressive, il s’agit d’une maladie mentale sévère. Elle se caractérise par une alternance exagérée de périodes dépressives et d’excitation. Entre ces deux phases, la personne retrouve un état normal. On estime que pour 30% des patients, l’apparition de leur maladie remonte à l’adolescence.

Quels sont les symptômes ? Comme évoqué précédemment, les troubles bipolaires se décomposent en deux phases. La phase d’excitation est caractérisée par une hyperactivité, une euphorie, une volubilité mais aussi des troubles de l’appétit, une réduction du besoin de sommeil, une irritabilité…

La phase dépressive est au contraire marquée par une grande tristesse, des idées suicidaires, une perte d’énergie et de l’estime de soi, des difficultés de concentration, un sentiment de culpabilité…

Des causes mal définies. Les causes du trouble bipolaire ne sont pas complètements connues. C’est une maladie multifactorielle. Un facteur génétique d’abord : le risque est 10 fois plus élevé si l’un des 2 parents est lui-même bipolaire.

Des facteurs biologiques ensuite : plusieurs études ont montré des anomalies des médiateurs chimiques au niveau du cerveau des patients. En effet, une diminution du taux de noradrénaline et de sérotonine est observée dans la dépression, alors que dans la manie, les taux de noradrénaline sont élevés…

Une prise en charge complexe.

« Les traitements sont divers », note la Fédération pour la recherche sur le cerveau. « Mais le principal est le traitement par le lithium (un sel qui a la propriété de stabiliser l’humeur) ou les thymorégulateurs pour combattre l’état dépressif. Ces traitements diminuent la fréquence et l’intensité des troubles mais nécessitent une surveillance biologique constante. Un traitement par électrochocs peut aussi être proposé lorsque les médicaments ont échoué, avec un effet régulateur de l’humeur. Enfin, une psychothérapie de soutien est très utile. »

  • Source : Fédération pour la recherche sur le cerveau
  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

https://destinationsante.com/

 

Dépressif, un Japonais avait ingéré 1894 pièces de monnaie


On peut se demander qu’est ce qui peut bien décider une personne en dépression de d’avaler autant de pièces de monnaie. Ce mal a quand même un nom : Pica. Cela peut toucher des enfants, de jeunes adolescents, des femmes enceintes et bien sûr, c’est un trouble qui relève de la psychiatrie
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Dépressif, un Japonais avait ingéré 1894 pièces de monnaie

 

Le Japonais avait ingéré 1894 pièces de monnaie. - RelaxNews - Robyn Mackenzie/shutterstock.com

Le Japonais avait ingéré 1894 pièces de monnaie. RelaxNews  /  Robyn Mackenzie/shutterstock.com

Se rendant à l’hôpital pour une consultation d’ordre psychiatrique, un Japonais s’est finalement fait opéré en urgence.

Un Japonais, âgé de 51 ans, était venu consulter pour dépression au centre médical de la Tokyo Medical and Dental University, comme le rapporte Paris Match. Suite à la consultation, l’homme est envoyé en urgence au bloc opératoire pour se faire ôter 1894 pièces de l’estomac, soit 8,07 kilos de pièces de monnaie. Ce cas clinique a été présenté en avril 2018 dans la revue « Acute Medicine & Sugery ». Un cas similaire a été observé en 2008 : une Américaine de 57 ans qui refusait de manger avait 600 pièces de monnaie dans son estomac.

Marc Gozlan, un ancien médecin qui tient le blog Réalités Biomédicales sur le site internet du Monde a expliqué :

« Ce patient est atteint de pica. Ce trouble est caractérisé par l’absorption itérative de substances non comestibles, plus ou moins répugnantes ou nuisibles, telles que de la terre, de l’argile, de la craie, du papier ou, dans ce cas précis, des pièces de monnaie. Il s’observe principalement chez des patients psychiatriques, des enfants, de jeunes adolescents, des femmes enceintes. Après l’intervention chirurgicale, cet individu a subi une évaluation psychiatrique qui a établi le diagnostic de schizophrénie. Deux semaines après l’opération, il est admis en psychiatrie ».

https://www.ladepeche.fr/

Internet a-t-il créé de nouvelles maladies mentales?


Internet est-il responsables de nouvelles maladies mentales ? Les psychiatres ne sont pas tous d’accord. Ceux qui sont contre croit plutôt qu’Internet est un nouveau moyen pour les maladies mentales connues. On donne l’exemple une femme qui souffrait su syndrome Münchhausen par procuration envers son enfant qu’elle l’a rendu malade tout en tenant un journal de la vie de son fils qui a 5 ans est mort par sa faute. On parle aussi des jeux en ligne ceux qui en souffre utilise internet pour l’accessibilité plus facilement. Alors qu’un nouveau trouble comme ceux qui disait espionné par la CIA est dû à l’invention des puces informatiques implantées. Quoi qu’il en soit ces maladies nouvelles ou pas, doivent être être plus étudiées
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Internet a-t-il créé de nouvelles maladies mentales?

 

Amanda Hess  traduit par Catherine Rüttimann

Les psychiatres américains sont divisés sur la question.

Garnett Spears a passé une grande partie de sa courte vie dans les hôpitaux. Lacey, sa mère, l’a trimballé de ville en ville et de docteur en docteur à mesure que la mystérieuse maladie dont il était atteint s’aggravait. L’année dernière, il est mort à l’âge de 5 ans. Au début du mois, Lacey a été condamnée pour meurtre au second degré pour sa mort. Les procureurs ont établi qu’elle avait empoisonné son fils avec de hautes doses de sodium inoculées par le biais d’un tube intestinal, l’emmenant ensuite à l’hôpital pour s’attirer la sympathie des médecins et des amis.

«Münchhausen par procuration par Internet»

En 1951, un médecin britannique du nom de Richard Alan John Asher a inventé le terme de «syndrome de Münchhausen» pour évoquer les patients qui feignent une maladie ou qui se rendent eux-mêmes malades sans raison apparente (à distinguer de la «sinistrose», où une personne feint une maladie ou l’induit chez autrui dans un but tangible, comme celui de convaincre un médecin de leur prescrire un certain médicament ou de s’attirer un verdict favorable dans un procès). En 1977, des chercheurs avaient identifié une nouvelle permutation du syndrome –«Münchhausen par procuration»– le fait pour un sujet de feindre une maladie chez quelqu’un d’autre; l’un des premiers cas enregistrés impliquaient une mère qui, comme Lacey Spears, avait empoisonné son bébé avec du sodium. Mais Lacey Spears n’a pas juste empoisonné Garnett; elle a aussi tweeté et bloggé à ce propos Garnett’s Journey»), documentant le tout avec des photos postées sur MySpace.

Certains estiment que Lacey Spears manifestait une forme encore plus nouvelle du syndrome de Münchhausen que ce qui avait été identifié jusqu’ici: «Münchhausen par procuration par Internet».

Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) –le guide publié par l’Association américaine des psychiatres (AMA)– reconnaît les syndromes qui s’apparentent à Münchhausen sous le nom de «trouble factice imposé à soi-même» et de «trouble factice imposé à autrui», mais il ne comporte aucune mention spécifique pour les cas qui nécessitent le concours d’Internet. A vrai dire, parmi les centaines de troubles définis par le DSM, aucun ne fait référence à des troubles spécifiquement liés à Internet; l’AMA ne reconnaît ni «dépendance à Internet», ni «trouble lié aux jeux d’argent en ligne», ni «trouble lié aux jeux en ligne». 

Le psychiatre Marc Feldman, l’un des principaux spécialistes du syndrome de Münchhausen, a inventé le terme de «Münchhausen par Internet» en 2000 en référence aux cas qui impliquent l’utilisation d’Internet. Depuis lors, le terme a été popularisé par les utilisateurs de Wikipédia et par les journalistes, donnant lieu à des développements en long et en large dans Village Voice , The Stranger, Gawker et Wired.

Mais dans la communauté des psychiatres, l’idée de mettre à jour la littérature en utilisant des diagnostics spécifiques à Internet est controversée. Alors que certains médecins estiment que les classements psychiatriques doivent rester en phase avec les nouvelles technologies afin de diagnostiquer les patients modernes de façon adéquate, d’autres font valoir l’argument selon lequel l’«inflation diagnostique» risque de stigmatiser de nouveaux comportements humains –comme le fait de passer beaucoup de temps en ligne– plutôt que de se concentrer sur la racine psychiatrique du problème.

En d’autres termes, le conflit existe entre ceux qui pensent qu’Internet a le pouvoir d’inspirer de nouveaux comportements problématiques affectant le cerveau humain et ceux qui estiment qu’il s’agit simplement d’un nouveau véhicule pour exprimer des maladies mentales connues.

«Internet influence tout dans la société et ça a changé tellement vite que le domaine de la médecine, y compris celui de la psychiatrie, peine à rattraper son retard», dit Jeffrey Lieberman, qui dirige le département de psychiatrie au Centre médical de l’Université de Colombia et qui a été président de l’AMA. Mais en même temps, «nous ne voulons pas donner à chaque nouvelle mode ou à chaque changement culturel le nom de maladie, car pathologiser la grande diversité du comportement humain normal recèle peu de valeur».

La psychiatrie et les nouveaux usages

En 1840, le recensement américain reconnaissait seulement deux catégories de maladies mentales: les «fous» et les «idiots». A mesure que la science médicale a progressé, les médecins ont été en mesure de faire la distinction entre les maladies avec plus de précision. Et alors que les facteurs environnementaux changeaient, de nouvelles complications ont émergé: certains troubles approuvés par le DSM, tels que «l’utilisation maladive de tabac» et «le manque dû à la caféine», n’existaient pas avant que les humains ne se mettent à fumer des cigarettes et à boire du café.

Dans le DSM-5 de 2013, l’AMA a écrit que le «trouble lié aux jeux en ligne» était une condition qui méritait plus de recherche, mais n’a pas accepté de l’inclure en tant que diagnostique officiel (les symptômes proposés incluent une «préoccupation pour les jeux en ligne», des expériences d’«irritabilité, d’anxiété ou de tristesse» quand les jeux en ligne sont confisqués et la mise en danger «d’une relation significative, d’un emploi, d’une opportunité éducative ou de carrière à cause de la participation à des jeux en ligne»).

L’AMA a signalé sa volonté d’incorporer des symptômes liés à Internet dans sa description de maladies existantes. L’article concernant le «trouble d’anxiété vis-à-vis de la maladie» dans le DSM actuel, par exemple, note que les gens qui en souffrent font quelquefois «des recherches excessives sur le trouble soupçonné (par le biais d’Internet par exemple)». Et l’article qui parle du trouble du déficit d’attention encourage les praticiens à relever comment un patient réagit à une «stimulation externe constante», notamment à du contenu absorbé «via des écrans électroniques».

Lorsqu’une nouvelle permutation du comportement humain fait son apparition –comme le fait de fixer un écran électronique pendant des heures et des heures, ou de faire des recherches en ligne sur une maladie de façon obsessionnelle– cela ouvre la voie à un débat scientifique: s’agit-il d’une activité parfaitement normale, d’un symptôme d’une quelconque maladie existante, ou d’un signe de trouble nouveau qui mérite sa propre classification? La question de savoir si l’on peut ou non être «accro» à Internet, par exemple, est une bataille qui a été menée par publications psychiatriques interposées depuis des années.

La difficulté à analyser la distinction vient en partie du fait que la plupart des troubles mentaux sont diagnostiqués exclusivement sur la base des symptômes du patient plutôt qu’à partir de tests réalisés en laboratoire ou d’imagerie cérébrale

. Comme le dit Jeffrey Lieberman, «nous n’avons jamais été en mesure de dépasser les symptômes pour établir un diagnostic de maladie mentale».

Puisqu’il n’est pas possible de simplement faire faire un test sanguin à un patient pour déterminer de quel trouble psychiatrique il souffre, les médecins sont obligés d’analyser les symptômes afin de déterminer quel est le cadre psychiatrique le plus adéquat.

Le trouble lié aux jeux en ligne est-il si différent du trouble lié aux jeux?

Et à l’heure actuelle, les comportements problématiques liés à Internet sont tellement nouveaux que le consensus scientifique est ténu quand il s’agit de déterminer à quels troubles sous-jacents établis ils appartiennent, ou de dire si ces patients auraient intérêt à recevoir des traitements nouveaux et différents.

Dans certains cas, il est assez évident qu’un symptôme lié à Internet constitue simplement une nouvelle expression d’un trouble existant:

«Les gens ont des troubles psychotiques depuis des centaines, sinon des milliers d’années, mais certaines formes communes de délires paranoïaques –tels que “la CIA me traque” ou “les gens écoutent mes pensées par le biais d’une puce informatique implantée dans mon cerveau”– n’auraient pas existé il y a quelques centaines d’années, parce que nous n’avions pas de puces informatiques et qu’il n’y avait pas de CIA», dit Jeffrey Lieberman.

Mais dans d’autres cas, les nouveaux symptômes suggèrent un changement possible de la façon dont le trouble touche effectivement le cerveau.

Dans le cadre d’un examen précoce de l’idée de dépendance à Internet, publié dans le Social Science Computer Review en 2005, Janet Morahan-Martin, psychologue auprès de l’Université de Bryant, notait par exemple que l’obsession pour les jeux d’argent en ligne «est une variante nouvelle d’un comportement ancien, mais le schéma du trouble lié aux jeux d’argent en ligne peut être différent en ligne et hors ligne». Dans de nombreux cas par exemple, «le schéma pathologique des jeux d’argent peut être accéléré en ligne parce que les jeux d’argent en ligne sont toujours accessibles et fournissent un feedback instantané».

Dans le cas de Münchhausen et de Müunchhausen par procuration, Marc Feldman argumente que la manifestation en ligne de la maladie est tellement distincte de la version traditionnelle qu’elle nécessite sa propre classification:

«On avait tendance à penser que la seule finalité de ce comportement était d’induire les professionnels médicaux en erreur, de s’attirer la sympathie et l’intérêt des infirmières, des assistants sociaux et des médecins.»

Les fraudeurs les plus investis, qui ont été affublés du titre de «hospital hobos» (littéralement clochards d’hôpital, NDT) dans les années 1990, allaient jusqu’à subir ou à faire subir à autrui des procédures qui n’étaient pas nécessaires, puis à passer au médecin ou à l’hôpital suivant pour entretenir la supercherie.

Mais désormais «Internet a étendu la base des gens qui se lancent dans ce type de comportement», dit Marc Feldman.

Ce que le web facilite

Quelqu’un peut feindre une maladie de façon convaincante en fouillant sur Wikipédia ou sur WebMD (site web américain destiné au grand public qui contient des informations sur la santé et sur les soins de santé, un équivalent de Doctissimo, NDT), ou en téléchargeant de faux dossiers médicaux ou de fausses radiographies et en les présentant à un médecin.

Une malade moderne n’a même pas forcément besoin de passer par un médecin ou d’altérer son apparence physique pour mettre en œuvre le stratagème. Elle peut simplement démarrer un blog ou rejoindre un groupe de soutien en ligne, et la voilà avec un «cancer des ovaires à un stade avancé» ou un «enfant très malade». J’ai demandé à Marc Feldman ce que les «vagabonds d’hôpital» penseraient de ce nouveau type de personnes qui font semblant sur Internet et il m’a dit:

«J’imagine qu’ils auraient du mépris pour leur amateurisme.»

En 2012, une équipe de professeurs de l’Université de Bournemouth a publié un rapport sur les études existantes au sujet du syndrome de Münchhausen par Internet dans le Journal of Medical Internet Research. Leur recommandation était que Münchhausen par Internet soit formellement reconnu par le DSM comme un trouble discret. Marc Feldman m’a dit que les professionnels de la santé mentale devaient être attentifs à la façon dont les syndromes tels que celui de Münchhausen se manifestaient en ligne, afin de pouvoir diagnostiquer les patients de manière efficace et de leur venir en aide.

Donner une codification officielle à l’expression en ligne du trouble pourrait alerter les médecins quant au fait que leurs patients propagent peut-être de fausses informations médicales en ligne ou qu’ils font appel à leurs réseaux sociaux pour faire du mal à d’autres gens. Cela pourrait aussi leur permettre de considérer certains comportements comme des signes potentiels de maladie. Lacey Spears, par exemple, est passée de médecin en médecin pour essayer de brouiller les pistes, mais elle tweetait tout au long du processus.

Cela ne veut pas dire que le système de santé mentale doit forcément reconnaître deux versions distinctes, l’une en ligne et l’autre analogique, pour chaque trouble connu par la science, mais il doit au moins inclure de plus vastes références à Internet dans la description des symptômes.

«En faculté de médecine on apprend tous à être attentifs à l’état “biopsychocial”, dit Marc Feldman. Cela devrait inclure l’utilisation d’Internet.»

http://www.slate.fr

Cinq traitements d’électrochocs auraient été utilisés sur des enfants


Je sais que des électrochocs sont encore utilisés, mais sur des enfants, cela est surprenant. Surtout, que ce genre de traitement ne fait pas l’unanimité dans le monde médical et je doute des résultats
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Cinq traitements d’électrochocs auraient été utilisés sur des enfants

THE POWER OF FOREVER PHOTOGRAPHY

Cette pratique, qui ne fait pas consensus, est déconseillée sur des mineurs.

Cinq traitements d’électrochocs auraient été effectués en 2016 au Québec sur des enfants de moins de 14 ans, malgré l’absence de consensus scientifique sur cette pratique utilisée depuis 1938 en psychiatrie.

La Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) refuse toutefois de confirmer l’utilisation de cette méthode déconseillée sur des mineurs.

Ces données apparaissent dans l’étude des crédits du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec pour l’année 2016.

Selon le comité citoyen contre cette pratique, Pare-Chocs, qui compile les données fournies par la RAMQ depuis 2003, ce serait la première fois que des médecins québécois aient traité des enfants de moins de 14 ans à l’aide de cette technique controversée. (Le Soleil)

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Maladies mentales : tous concernés ?


En Nouvelle-Zélande, ils ont fait une étude très intéressante sur la maladie mentale, ils ont suivi pendant 50 ans une génération, environs 1041 individus, tous nés dans la même ville. Le résultat est édifiant que 80 % ont souffert à un moment ou un autre une maladie mentale, certains étaient passager d’autres non, et seulement 17 % semble immuniser contre les maladies mentales. Il serait judicieux de faire un dépistage comme certaines autres maladies
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Maladies mentales : tous concernés ?

 

Une nouvelle étude révèle que nous souffrirons presque tous d’une maladie psychiatrique à un moment de notre vie. Heureusement, ce sera souvent temporaire.

Aaron Reuben et Jonathan Schaefer.

 

Nous connaissons presque tous quelqu’un dans notre entourage qui a déjà fait face à une dépression, un stress post-traumatique ou un autre trouble psychologique. Malgré leur banalité, cependant, ces épisodes sont souvent considérés comme exceptionnels et même honteux.

De nouvelles études, de notre laboratoire et d’ailleurs dans le monde, montrent que les maladies mentales sont si communes que presque tout le monde développera au moins un de ces troubles à une période de sa vie. Cependant, la plupart de ces personnes ne recevront jamais de traitement, alors que leur vie sociale, professionnelle ou familiale sera perturbée. Et que dire des individus jamais malades ? Ces individus « anormaux » durablement en bonne santé mentale permettront peut-être aux chercheurs de trouver les clés du bien-être, en tout cas de la stabilité mentale.

Selon les études épidémiologiques, environ 20 à 25 % de la population souffrent d’une maladie mentale à un instant donné. Mais une vaste enquête conduite du milieu des années 1990 au début des années 2000 aux États-Unis a suggéré que ce pourcentage était beaucoup plus élevé : près de la moitié de la population serait concernée. Cette étude impliquait des milliers d’Américains représentatifs de la population générale selon l’âge, le sexe, la classe sociale et l’origine ethnique. Elle était aussi rétrospective : on demandait aux sujets de se souvenir de leurs émotions et comportements des derniers mois, années, voire décennies. Mais la mémoire humaine est faillible et la science a montré que nous sommes particulièrement mal placés pour parler de notre propre santé mentale. En outre, jusqu’à un tiers des personnes contactées par l’institut chargé de l’enquête avaient refusé de participer. Un interrogatoire plus poussé avait alors révélé que ces non-répondants avaient plus tendance à souffrir d’un trouble trouble mental.

Pour notre étude, publiée cette année dans le Journal of Abnormal Psychology, nous avons donc utilisé une approche différente, dite longitudinale, afin d’estimer la proportion de personnes souffrant de maladies psychiatriques. Plutôt que d’interroger les sujets sur leurs souvenirs, nous avons suivi pendant 50 ans une génération de Néo-Zélandais rassemblant 1041 individus, tous nés dans la ville de Christchurch, et nous avons régulièrement vérifié s’ils souffraient d’une maladie mentale.

Avec cette méthode, le résultat est surprenant : le pourcentage de personnes qui développe un trouble psychique durant une période de sa vie bondit à plus de 80 %. Seuls 17 % des sujets de notre étude semblaient épargnés toute leur vie. Mais comme quelques années s’écoulaient entre chaque évaluation psychique, nous ne sommes même pas certains que ces personnes n’aient jamais eu de maladies psychiatriques. La proportion pourrait être encore plus élevée…

En d’autres termes, notre travail montre que vous avez plus de chances d’être victime d’un trouble psychiatrique que de développer un diabète, une maladie cardiovasculaire ou n’importe quelle forme de cancer. Un résultat confirmé par l’étude d’autres populations en Nouvelle-Zélande, en Suisse et aux États-Unis.

Si vous avez déjà développé un trouble psychique, vous savez certainement que beaucoup de personnes pensent que vous l’aurez à vie.

« Pourtant, les troubles mentaux sont souvent de courtes durées et peu graves », explique John Horwood, épidémiologiste et directeur de l’étude longitudinale Christchurch sur le développement et la santé en Nouvelle-Zélande.

D’ailleurs, Horwood a aussi mis en évidence que près de 85 % des participants de cette étude ont connu une maladie mentale avant l’âge de 50 ans.

C’est peut-être une information utile à diffuser : selon Jason Siegel, professeur de psychologie sociale à l’université de Claremont aux États-Unis,

« les gens ont tendance à être plus sympathiques et serviables quand ils croient que les problèmes de santé de leur ami ou collègue de travail sont temporaires ».

Et les individus souffrant d’un trouble mental ont besoin de soutien. Même des maladies de courtes durées ou peu graves ont parfois des conséquences dramatiques sur la vie d’une personne.

Pourtant, pour être reconnu comme « malade », « un individu doit présenter des symptômes assez précis et un dysfonctionnement psychologique assez important », signale Horwood.

Néanmoins, pour certains, ces nouvelles statistiques sur la proportion de maladies mentales ne reflètent qu’une « surmédicalisation » de l’être humain. Ce que réfutent les « défenseurs » des patients atteints de troubles psychiques.

« Je ne suis pas du tout surpris par cette découverte », commente Paul Gionfriddo, président du Mental Health America, une association américaine de défense des malades.

Cette organisation considère les maladies mentales comme communes, « bien qu’elles ne durent parfois pas longtemps ».

Il y a trois ans, elle a lancé un outil en ligne qui permet aux individus de déterminer s’ils souffrent de troubles psychologiques. Depuis, 2 millions de personnes se sont « autodiagnostiquées » et 3 000 se connectent chaque jour pour déterminer si elles remplissent les conditions nécessaires pour bénéficier d’un traitement.

Une autre conséquence de ces études longitudinales concerne la façon dont nous étudions et traitons les maladies psychiatriques.

Pour Gionfriddo, ancien législateur qui a vu son fils finir sans abri et incarcéré à cause d’une schizophrénie non diagnostiquée, « une implication de ces nouvelles études est que les sociétés tireraient avantage à ce que le dépistage des troubles psychiques soit systématique ».

Bien que les services de prévention américains recommandent actuellement un dépistage régulier de la santé mentale pour toutes les personnes de plus de 11 ans, c’est loin d’être le cas.

Gionfriddo précise : « À partir du moment où nous avons reconnu l’importance de la prévention pour le diabète, les cancers et les maladies cardiaques, pourquoi devrions nous dire : « bien, pour les maladies mentales, nous n’allons pas faire de dépistage ni de prévention ». Nous devrions pourtant les dépister chez les adultes aussi systématiquement que l’on vérifie la tension artérielle. Mettre la tête dans le sable et attendre une catastrophe n’est pas une politique de santé. »

Autre résultat remarquable de ces études : certains individus ne développeraient jamais de maladies psychiatriques. Ils sont en quelque sorte les équivalents en santé mentale des centenaires en pleine forme : des personnes qui, sans que l’on sache vraiment pourquoi, ont de la chance et vivent sans maladie plus longtemps que prévu. Peut-être qu’étudier ces sujets nous donnerait une idée de la façon dont nous pourrions aider plus de gens à vivre sans troubles psychiques.

Qui sont donc ces personnes hors du commun ? Dans notre étude menée en Nouvelle-Zélande, nous avons constaté que les individus ayant une bonne santé mentale ont tendance à présenter ces deux caractéristiques : premièrement, ils ont peu ou pas du tout d’antécédents de maladies mentales dans leur famille, et deuxièmement, ils ont ce que nous appelons une personnalité « avantageuse ». En d’autres termes, dès l’âge de cinq ans, les personnes qui parviendront à la cinquantaine sans épisode de trouble mental présentent en général peu d’émotions négatives, sont bienveillantes avec les autres et ont une meilleure maîtrise d’elles-mêmes. Et elles ne sont pas plus riches, ni plus intelligentes ou en meilleure santé physique, au moins durant leur enfance.

En fin de compte, l’enseignement le plus important de nos travaux est que les problèmes de santé mentale sont quasi universels. Les troubles psychiques ne sont pas si différents d’une fracture, des calculs rénaux ou d’un rhume… Reconnaître cette universalité permettra peut-être d’y consacrer les moyens nécessaires pour développer la prévention et les traitements. Cela nous aidera peut-être aussi à être plus bienveillants envers nous-même et envers nos proches quand, inévitablement, ils traverseront une période difficile.

http://www.pourlascience.fr/

Donald Trump : pétition de 60 000 signatures de « professionnels de la santé » le considérant inapte


Donner un diagnostique psychiatrique à Donald Trump sans avoir été évalué personnellement par les signataires est peut-être interdit, sauf que même en temps profane en psychiatrie, il semble car, que ce président à un sérieux problème de santé mentale
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Donald Trump : pétition de 60 000 signatures de « professionnels de la santé » le considérant inapte

 

Un groupe fondé par John Gartner, professeur de psychiatrie à l’Université Johns Hopkins, appelé « Duty to Warn » Devoir d’avertir »), a recueilli plus de 60 000 signatures dans une pétition sur Change.orgdemandant que le président américain Donald Trump soit démis de sa fonction en raison de « maladie mentale grave » le rendant psychologiquement inapte.

Selon Gartner, rapporte The Washington Diplomat, Trump souffrirait de narcissisme qui, selon sa définition, serait caractérisé par le trouble de personnalité narcissique, la paranoïa, le trouble de personnalité antisociale et le sadisme.

En février 2017, dans une lettre au New York Times, le psychiatre Allen Frances, qui a dirigé la 4e édition du DSM, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’American Psychiatric Association (APA), expliquait que la plupart des « diagnosticiens amateurs » identifient à tort un trouble de la personnalité narcissique chez le président. Le narcissisme, dont il « ne manque pas de faire preuve », est à distinguer du trouble de la personnalité narcissique.

En août 2016, en réponse, à la prolifération d’avis diagnostiques circulant dans les médias, la présidente de l’APA, Maria A. Oquendo, a rappelé à ses membres la « règle Goldwater » qui leur interdit d’émettre des opinions diagnostiques sur des personnalités publiques qu’ils n’ont pas évaluées personnellement.

http://www.psychomedia.qc.ca

Quand les chiens soignent des malades mentaux


La cynothérapie est un traitement qui existe aussi au Canada, c’est une thérapie qui aide des patients en maladie mentale à être aidé par un chien. L’avantage, c’est que ces patients sont plus enclins à se confier, et à se mêler un peu plus au groupe tout en diminuant voir disparaitre certains comportements indésirable. U autre effet important, c’est que cela peut aider a diminuer les traitements aux psychotropes
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Quand les chiens soignent des malades mentaux

 

À Amiens, en France, les patients ont des thérapeutes spéciaux.

À l’hôpital psychiatrique d’Amiens, dans le nord de la France, la liste des soignants comprend… des chiens. Depuis 2010, le centre Philippe Pinel pratique la cynothérapie, un soin sur prescription visant à soigner les malades mentaux avec ces canidés.

Golden retriever dans une main, cavalier King Charles dans l’autre, Priscillia, 27 ans, promène « Zoé » et « Fatou » sous les arcades de cet hôpital impressionnant du 19e siècle en briques rouges.

« J’adore les chiens, c’est sympa », lance-t-elle, guillerette.

« Priscillia souffre de psychoses infantiles. Quand je l’ai prise en charge, elle n’avait comme rapport au monde que la souffrance, elle se scarifiait, se brûlait… Après une séance de cynothérapie, tout cela a disparu, c’était spectaculaire », assure William Lambiotte, infirmier cynothérapeute qui a introduit l’activité dans l’hôpital.

« Elle s’est ouverte aux autres, elle est devenue coquette, elle a retrouvé la valorisation qu’elle n’a jamais eue », ajoute M. Lambiotte, également éducateur canin.

Effet « anti-dépresseur », enrayement du processus d’isolement, diminution du stress, adaptation à la vie sociale… côtoyer, promener et s’occuper des canins engendrerait de nombreux bénéfices pour les patients.

GARY JOHN NORMAN

L’hôpital Philippe Pinel, qui compte environ 300 malades et quatre chiens, est l’un des rares établissements en France à recourir à la cynothérapie pour aider des patients soignés en psychiatrie. Le centre hospitalier de Mulhouse (est) propose lui aussi cette activité. La pratique existe aussi dans d’autres pays, notamment en Europe du Nord et au Canada.

« Les chiens sont aussi indispensables qu’inexplicables. Pourquoi des malades qui ne reconnaissent pas leur propre famille, reconnaissent, « Fatou », « Zoé » ou « Evie » ? Je ne l’explique pas », avoue M. Lambiotte.

« Evie » un autre cavalier King Charles – sur les genoux, l’infirmier anime chaque semaine un groupe de parole d’une dizaine de malades. À tour de rôle, chacun dit ce qu’il a sur le coeur:

 « Mon père est mort », lance ainsi Karim avant de s’éclipser; « moi, ma cousine est vivante », poursuit Sylvie, alors que Jean-Claude raconte sa visite du château de Versailles.

« On a remarqué que la présence d’un chien lors des groupes de parole attirait davantage de patients, mais surtout libérait la parole plus facilement », explique, en blouse blanche, M. Lambiotte.

«Un médicament comme un autre»

Depuis la création de l’activité à l’hôpital Philippe Pinel, 259 patients de six à 98 ans et porteurs de 97 diagnostics différents ont été pris en charge, et 54 médecins sont désormais « prescripteurs de cynothérapie ».

« On a commencé à utiliser ce type de thérapie pour des patients qui avaient du mal à s’ouvrir sur l’extérieur. Le patient replié sur lui-même se focalise sur l’animal qui le rassure, et arrive ainsi à faire abstraction du milieu persécutif environnant pour se confronter à la réalité », explique le Dr Cyril Guillaumont, chef d’un pôle de l’hôpital.

Ainsi, « petit à petit, ces patients sortent de leur chambre, du service, de l’hôpital. On constate comment l’animal a pu être le traitement qui leur a permis de s’ouvrir », ajoute-t-il.

À l’image de Stéphane, 43 ans, un patient atteint de schizophrénie qui pique-nique avec « Zoé » à ses côtés dans la cour de l’hôpital.

« Quand on m’a demandé de le prendre en charge, il vivait nu et seul dans sa chambre, il avalait tout, des fourchettes, ses draps qu’il coupait en lanières… Puis il a vu les chiens et ça lui a sauvé la vie, l’ingestion de corps étrangers s’est arrêtée du jour au lendemain », témoigne M. Lambiotte.

Cette thérapie « permet aussi de diminuer chez certains patients les traitements psychotropes administrés jusqu’alors. L’effet d’apaisement apporté par l’animal rend les patients plus calmes et de ce fait-là, il n’y a pas besoin d’être dans une escalade thérapeutique », affirme le Dr Guillaumont.

Finalement, « c’est un médicament comme un autre: il y a une évaluation initiale, une prescription avec l’accord du patient et un effet thérapeutique qui est évalué », conclut-il.

http://quebec.huffingtonpost.ca

De l’aide pour les accros aux jeux vidéo


Quand on qualifie de la vie virtuelle est plus satisfaisante que la vie réelle, c’est qu’il y a vraiment un problème, une isolation de la famille, amis et entourage. C’est un signe très clair qu’il faut chercher de l’aide
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De l’aide pour les accros aux jeux vidéo

 

Francis, un jeune accro aux jeux vidéo

Accro aux jeux vidéo Photo : Radio-Canada

Francis n’avait que 13 ans quand il est devenu accro aux jeux vidéo. Mais grâce à un programme d’aide plutôt méconnu, il est aujourd’hui un jeune homme fier d’avoir repris contact avec le monde réel.

Un texte de Katherine Tremblay de Remue-ménage

Lorsque Francis découvre League of legends, un jeu de bataille en ligne multijoueurs, sa vie bascule. Malgré les limites imposées par ses parents, Francis devient littéralement accro.

Portrait de Francis, devenu accro aux jeux vidéo

Francis, devenu accro aux jeux vidéo Photo : Radio-Canada

C’était vraiment au même titre qu’une drogue. C’était une nécessité. Francis

Prêt à tout pour combattre dans la peau de son personnage, Francis se cache la nuit, fait semblant d’aller à l’école et ment constamment à ses parents. Il va même jusqu’à leur voler de l’argent pour acheter des armes et des pouvoirs à son avatar.

Portrait de Hélène Bastien, mère de Francis

Hélène Bastien, mère de Francis Photo : Radio-Canada

On avait perdu le contrôle. C’était clair qu’on avait un problème. Hélène Bastien, mère de Francis

Forcer le coffre-fort

Il est si difficile de contrôler Francis, surtout la nuit, que l’achat d’un coffre-fort pour ranger son iPod, les manettes et les fils semble être la meilleure solution. Mais à l’époque, la volonté de jouer de Francis n’a pas de limites. Il parvient même à forcer le coffre-fort.

Quand le jeu n’est plus un jeu

Graduellement, ce sont toutes les sphères de la vie de Francis qui sont affectées. Les relations familiales sont très tendues, il s’isole de plus en plus et ses résultats scolaires sont en chute libre.

Il faut que tu manges, que tu ailles te laver, que tu t’habilles. Il faut que tu dormes la nuit. Quand le jeu vidéo vient nuire à ça, on a un sérieux problème. Sébastien Labbé, père de Francis

La cyberdépendance n’est pas reconnue

Au fil des ans, bien des chercheurs ont souligné les risques de dépendance associés aux jeux vidéo, aux réseaux sociaux et à l’utilisation générale d’Internet.

Or, la cyberdépendance n’est toujours pas un diagnostic reconnu dans le DSM-5, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, la bible de la psychiatrie.

Ce que les spécialistes appellent « trouble du jeu vidéo sur Internet » requiert donc plus de recherches. Le terme cyberdépendant doit être utilisé avec prudence.

De nombreuses études démontrent que les personnes ayant des troubles mentaux tels que la dépression, l’anxiété ou même le TDA avec ou sans hyperactivité sont plus à risque de développer une dépendance.

Interventions familiales

Malgré tout, de plus en plus de personnes se disent cyberdépendantes. Pour répondre à leurs appels à l’aide, 16 centres de réadaptation en dépendance (un par région du Québec) ont décidé d’offrir leurs services.

On y propose gratuitement des séances d’interventions familiales : des rencontres en présence d’intervenants spécialisés en dépendance. On y préconise une approche qui permet aux parents et au jeune de reprendre le dialogue, souvent rompu par des mois de tension.

Pour certaines familles, on va établir avec eux à quel moment il va y avoir des espaces de jeu. On va être moins dans l’interdit, plutôt dans créer un espace, mais dans un cadre. Que le jeu prenne sa juste place finalement. Doris Gravel, psychoéducatrice, CISSS de la Montérégie-Ouest

Un parcours difficile

Francis a réussi à s’en sortir grâce à une quinzaine d’heures d’interventions familiales échelonnées sur deux ans et demi. Un long cheminement entrecoupé de rechutes, qui témoignent de l’emprise du jeu vidéo.

Une étude publiée en 2014 dans la revue Santé mentale au Québec nous apprend que ce sont majoritairement des hommes, dans une proportion de 88 %, qui ont recours aux services d’un Centre de réadaptation en dépendance. Selon l’étude, 54 % des participants indiquent que leur vie virtuelle est plus satisfaisante que leur vie réelle.

Je ne voulais rien savoir du monde réel. Tout ce que je faisais était devenu pénible. C’était devenu un fardeau. Je me disais : « j’ai juste hâte de retourner chez nous et pouvoir aller prendre ma manette ». Francis

Portrait de Francis qui chante

Francis a trouvé dans la musique une nouvelle passion. Photo : Radio-Canada

La réadaptation vise à amener le jeune à diversifier ses jeux vidéo et à varier ses activités. Pour Francis, c’est la musique qui a été sa porte de sortie. Il chante maintenant dans un groupe avec des copains et s’est désintéressé des jeux vidéo. Pas complètement, mais comme il le dit si bien :

« un jeu devrait rester un jeu. »

http://ici.radio-canada.ca/