À cause des humains, les crevettes sont sous Prozac


Cela peut faire, mais c’est vraiment dramatique, les animaux marins absorbent toutes sortes de médicaments. Des antidépresseurs, des médicaments pour la fertilité, des antifongiques, somnifères et autres, il y a des gens qui jettent des médicaments dans les toilettes, mais il y a aussi les molécules pharmaceutiques qui peuvent se retrouver jusqu’en Antarctique.
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À cause des humains, les crevettes sont sous Prozac

 

Les emojis crevette selon Apple, Google, Microsoft, Twitter et Facebook

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Repéré par Lucile Bellan

Repéré sur The Atlantic

Et nombreux sont les animaux, marins ou non, qui absorbent des quantités démentielles d’anti-dépresseurs.

C’est une forme de pollution dont on ne parle jamais: des molécules pharmaceutiques, rejetées par des usines de production mais également via les évacutations d’eau des particuliers, se retrouvent dans l’eau des rivières, contaminant des centaines d’espèces sauvages, des oiseaux aux mammifères en passant par les mollusques et les crustacés. Si les cours d’eau proches des hôpitaux et des stations d’épuration obsolètes sont évidemment les premiers concernés par cette pollution, il semble qu’aucune zone aquatique ne soit réellement protégée, puisque de l’eau contaminée a même été retrouvée en Antarctique.

Le site The Atlantic rappelle que les cours d’eau du monde entier contiennent aujourd’hui un nombre incroyable de molécules pharmaceutiques tels que des antifongiques ou des antibiotiques. Les analystes ont aussi relevé des traces d’anti-douleurs, de somnifères, d’antidépresseurs ou encore de médicaments permettant de relancer la fertilité ou de lutter contre les maladies dégénératives.

Des scientifiques affirment qu’à ce rythme, la pollution aux médicaments pourrait augmenter de deux tiers d’ici 2050. Des études récentes prouvent qu’à ce jour, un ornithorynque vivant en Australie dans une zone contaminée peut ingérer chaque jour une quantité d’antidépresseurs dépassant la moitié de la dose journalière recommandée d’antidépresseurs pour une personne adulte.

Les scientifiques étudient désormais les conséquences d’une telle pollution en laboratoire. Parmi leurs découvertes, il y a le fait que les amphétamines modifient le temps de développement des insectes. Il a également été démontré que les antidépresseurs empêchent les seiches de profiter de leur capacité naturelle d’apprentissage et de mémorisation. Quant aux crevettes sous Prozac, elles ont tendance à nager vers des sources de lumière de façon totalement inconscientes et donc à faire baisser considérablement leur espérance de vie.

Il n’est plus à contester que les antidépresseurs et les drogues diverses et variées vivent aujourd’hui un âge d’or. Seulement c’est une chose de s’intoxiquer… et c’en est une autre d’intoxiquer par la même occasion tout le règne animal.

http://www.slate.fr/

Les femelles étourneaux sous Prozac sont moins courtisées


Le titre m’a fait frémir, des tests d’antidépresseurs sur les oiseaux, pis quoi encore. Après lecture, je comprends mieux le pourquoi. Chez moi, les pharmacies ramassent les médicaments périmés ou ceux qui ne sont pas utilisés et ils sont brulés. Pourquoi les hôpitaux, industries pharmaceutiques, les particuliers et autres ne doivent pas jeter les médicaments dans les toilettes, évier, enfin tout ce qui peut se retrouver dans l’eau ? Pour les animaux dont les étourneaux. C’est important pour la reproduction et la survie des espèces.
Nuage

 

Les femelles étourneaux sous Prozac sont moins courtisées

 

Les

AFP

LONDRES | Les étourneaux femelles ayant ingéré de petites doses d’antidépresseurs contenues dans leurs proies attirent moins leurs congénères mâles, qui chantent moins à leur attention en les courtisant, selon une étude de l’Université de York, au Royaume-Uni.

« Nos constatations laissent à penser qu’une exposition à un antidépresseur a réduit l’attractivité des femelles », ont précisé les chercheurs dans l’étude, menée sur trois ans.

Ils ont étudié le comportement d’étourneaux mâles envers des femelles nourries de vers et d’autres invertébrés contenant des traces de médicaments, notamment d’antidépresseur fluoxétine (Prozac et génériques), tels que les proies dont ces oiseaux viennent se nourrir dans les stations d’épuration d’eau.

« Le chant est un élément essentiel du processus de séduction chez les oiseaux, utilisé par les mâles pour faire la cour à leurs femelles préférées, et par les femelles pour choisir le mâle qu’elles estiment le meilleur pour engendrer leurs petits », a expliqué la chercheuse Sophia Whitlock dans un communiqué.

« Les mâles chantaient deux fois plus souvent et plus longtemps auprès des femelles non traitées, par comparaison avec les femelles ayant reçu de petites doses de Prozac », a-t-elle ajouté.

Les résidus de médicaments présents dans l’eau proviennent des industries pharmaceutiques, des médicaments jetés dans les déchets ménagers, des eaux usées des foyers et des hôpitaux, mais aussi des élevages industriels et des boues d’épandage.

L’étude, qui doit être publiée dans la revue spécialisée Chemosphere, a également démontré un comportement plus agressif des mâles envers les femelles ayant absorbé de faibles doses d’antidépresseurs.

« Au lieu de les courtiser, les mâles étaient plus susceptibles de chasser les femelles étourneaux sous Prozac, de leur donner un coup de bec ou de les griffer », selon le communiqué.

Ces changements de comportement peuvent mettre en danger ces oiseaux chanteurs.

« C’est une première indication que de faibles concentrations d’un antidépresseur peuvent perturber la processus de séduction chez les oiseaux chanteurs », a souligné une autre participante à l’étude, Kathryn Arnold. « C’est important parce que les animaux qui sont lents à trouver un partenaire ne se reproduiront souvent pas ».

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Quand vos médicaments perturbent les poissons


On prend des médicaments pour se soigner et nous éliminons par les urines, ou encore certain jette des médicaments périmés dans les toilettes qui se retrouvent une partie dans les cours d’eau malgré les usines de traitement des eaux usées et ont des conséquences sur la vie marine.
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Quand vos médicaments perturbent les poissons

 

Un poisson rouge 

Photo :  iStockphoto

Un texte de Louise Beaudoin

Contraceptifs, antibiotiques, antidépresseurs, médicaments contre le cancer, l’hypertension et le diabète, la liste des produits qu’on retrouve dans les cours d’eau près des grandes villes est longue.

Des composés de ces médicaments sont évacués dans l’urine, puis voyagent des toilettes aux usines de traitement des eaux usées. Ces usines laissent passer de faibles concentrations, qui aboutissent dans les cours d’eau.

Le biologiste Vence Trudeau, de la Chaire de recherche de l’Université d’Ottawa en neuro-endocrinologie, s’intéresse à l’effet des médicaments sur les poissons d’eau douce.

« Tout ce qu’on prend comme médicaments sera éventuellement dans l’environnement, soit le produit mère, la vraie pilule ou un métabolite ou des métabolites des médicaments. Parmi ces centaines ou milliers de produits chimiques, il y a un certain nombre qui sont des perturbateurs endocriniens ou des perturbateurs du développement de la physiologie du cerveau. » — Vence Trudeau

Le scientifique a étudié l’effet de la fluoxétine, la molécule que l’on retrouve dans un antidépresseur connu, le Prozac, sur la capacité de reproduction des poissons rouges. Ce poisson est de la famille des cyprinidés, comme de nombreuses espèces de poissons d’eau douce du pays.

Des poissons rouges

Ils ont été exposés aux mêmes concentrations de Prozac que celles que l’on retrouve dans certains cours d’eau de grandes villes du pays, l’équivalent d’une pilule dans 10 baignoires de maison. Une quantité assez importante pour qu’après deux semaines d’exposition, le poisson mâle ne réagisse plus aux phéromones de la femelle. Résultat : il ne libère plus son sperme.

Le biologiste a refait l’expérience en ajoutant au Prozac un autre médicament très utilisé, la pilule contraceptive.

« On a essayé de voir une mixture très simple. Est-ce qu’il y a des interactions ou pas? Et là, c’est très clair, les produits tout seuls peuvent avoir un effet, mais dès qu’on fait un mélange, il y a une explosion totale d’effets qui sont très différents des deux produits tout seuls. » — Vence Trudeau

À lui seul, l’estradiol féminise le poisson mâle, qui produit alors de la vitellogénine, une protéine présente dans le jaune d’œuf. Mais quand le poisson est exposé en même temps au Prozac et à l’estradiol, l’effet est multiplié par cinq.

« À court terme, on sait que ça dérange le métabolisme du mâle, et à long terme, le mâle ne peut pas éliminer la vitellogénine. Il ne devrait pas produire une protéine femelle, donc là il aura des problèmes, une crise de rein et éventuellement, il va mourir. »Vence Trudeau

Ce qui inquiète le professeur Trudeau, c’est que l’expérience avec les poissons rouges ne montre que l’effet de deux médicaments, mais on ne connaît pas encore les effets de dizaines ou de  centaines de médicaments combinés.

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