Peut-on vraiment dépenser son argent comme on veut?


Je n’ai aucun problème avec les gens qui ont des voitures de luxe, ou autre chose qui coûte une fortune. C’est leur argent, ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Ce qui est plus choquant par contre, c’est ceux qui se croient mieux que les autres parce qu’ils ont des objets plus chers et plus luxueux. Cependant, ces gens pourraient beaucoup à des organismes d’aide ou encore à la recherche en ayant quelque chose d’utile et plus durable comme l’exemple d’un étui pour le téléphone incrusté de diamants.
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Peut-on vraiment dépenser son argent comme on veut?

 

L'étui de téléphone incrusté de diamants de Drake... (PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK)

L’étui de téléphone incrusté de diamants de Drake

PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK

OLIVIA LÉVY
La Presse

Le chanteur Drake a dépensé 400 000 $US pour un étui d’iPhone incrusté de diamants. Franck Ribéry, le joueur de soccer vedette du Bayern de Munich, a créé une polémique en exhibant au jour de l’An sur les réseaux sociaux une côte de boeuf, recouverte de feuilles d’or, hors de prix.

 Est-ce indécent? Peut-on vraiment dépenser son argent comme on l’entend?

Et si votre meilleur ami achetait une Porsche flamboyante ou s’offrait un voyage luxueux? Vous le jugeriez? Pourquoi?

«Oui, on peut faire ce qu’on veut avec notre argent, mais il faut vivre avec le jugement des autres et on juge beaucoup, moi le premier, car je suis conseiller financier!», lance Michel-Olivier Marcoux, qui confie qu’il voit beaucoup de gens qui vivent au-dessus de leurs moyens, d’où le jugement sur leurs dépenses.

Il pense aussi que la jalousie ou l’envie teintent parfois les jugements.

Pour l’homme d’affaires et ex-dragon François Lambert, avoir de l’argent est une chose, mais l’exhiber en est une autre.

«Il y a des choses qui ne se font pas, surtout au Québec. Tu ne peux pas flasher avec ton argent, montrer en quelque sorte que tu es meilleur. Manger une côte de boeuf en or, c’est vouloir montrer qu’on est supérieur. C’est ça, le problème, et c’est une erreur de l’exposer sur les réseaux sociaux.»

Hélène Belleau, professeure à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), estime que l’argent est un révélateur

«Ce qu’on juge, ce sont les choix que nous faisons, car l’argent est derrière tout et il est révélateur de notre mode de vie, de notre façon de la concevoir, de nos valeurs et priorités. Dans notre société, dès qu’une personne sort de la norme, on va la juger et vouloir la remettre dans le droit chemin. Est-ce l’argent qui choque ou le fait de sortir du cadre?», s’interroge-t-elle.

Ce qui choque souvent, ce sont les dépenses extravagantes.

«Dans l’absolu, chacun devrait pouvoir dépenser et investir son argent comme il l’entend», pense Geneviève Krebs, coach et auteure du livre Et si tout me réussissait. «C’est lorsque les comportements viennent heurter la morale que cela pose un problème éthique, dit-elle. Ce n’est pas tant le fait d’avoir beaucoup d’argent qui est montré du doigt, c’est ce qu’on en fait, surtout lorsque les choix frôlent le gaspillage, le non-sens, la provocation. La somme investie est jugée comme « inutile » et « choquante », alors qu’elle pourrait soutenir des causes comme la recherche médicale ou les actions qui oeuvrent pour que tout individu puisse se nourrir à sa faim.»

Pour François Lambert, tout est une question de perception.

«Guy Laliberté qui s’offre un voyage dans l’espace, ça passe, mais ça ne passe plus quand il demande un crédit d’impôt! Il a perdu son capital de sympathie. La limite avec l’argent est toujours très sensible, et pas toujours rationnelle», dit-il.

L’homme d’affaires cite en exemple le fait qu’il possède une Lamborghini.

«Je pourrais aller dans les soirées, la montrer et être le gars au-dessus de ses affaires, mais je préfère m’en servir pour les bonnes causes, notamment pour les enfants parce que c’était mon rêve depuis que je suis tout petit d’avoir une Lamborghini. Ça, honnêtement, les gens n’ont pas de problème quand je m’affiche de cette façon, je le vois bien.»

Le choix de la voiture est un sujet qui touche une corde sensible quand il s’agit de dépenser (ou pas) de l’argent. Et il faut assumer les choix plus flamboyants.

«Il y a tellement de gens qui jugent! Il faut prendre en considération l’image que projettent certaines marques d’automobiles comme Porsche ou Mercedes, souligne le conseiller financier Michel-Olivier Marcoux. Certains veulent se faire remarquer, d’autres veulent rester discrets mais une marque comme Porsche peut avoir une image négative auprès des employés et des clients.»

François Lambert pense qu’au Québec, il existe, à tort, encore cette mentalité de ne pas vouloir acheter une voiture trop luxueuse, surtout quand on est entrepreneur ou chef d’entreprise.

«La raison? Pour que les employés ne demandent pas d’augmentation de salaire! Parce que si le patron s’est acheté une grosse voiture, ils vont penser qu’il roule sur l’or et demanderont une augmentation! C’est ridicule! Les employés devraient être fiers de la réussite du patron, car ils font aussi partie de l’entreprise!»

L’argent est encore tabou, on en parle peu.

«C’est lié à notre passé religieux et à la figure avare de Séraphin qui est très présente», estime Hélène Belleau, auteure de L’amour et l’argent. «Dans un couple, vous savez, beaucoup de gens gèrent séparément leur budget pour éviter que le conjoint ait son mot à dire sur les dépenses de l’autre, parce qu’ils les jugent et n’ont pas les mêmes priorités. Alors pour les dépenses plus extravagantes, certains ne les font pas ou alors les cachent!»

Michel-Olivier Marcoux pense que la relation que nous avons avec l’argent est en train de changer

. «J’ai 29 ans, et avec les gens de mon âge, on parle ouvertement de nos salaires, on est décomplexés. Pour nous, avoir de l’argent, c’est avoir la liberté de pouvoir réaliser nos rêves. On ne voit pas ça de manière négative.»

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L’ado blanc face au vieil Amérindien, le vrai visage du trumpisme


Vous avez sans doute vu, ce jeune blanc américain dévisageant sans bouger, le ricanant devant un vieil amérindien. Juste cette image est dérangeante. On apprend que cet amérindien est un vétéran qui a combattu au Viet Nam et qui a chaque année organise une cérémonie pour les vétérans amérindiens. Le jeune homme, provient d’une école privé catholique venue pour la Marche pour la vie. Et oui pour la vie, alors ces jeunes ont méprisé le vétéran qui combattu au nom des États-Unis. Eux, ils crient construisons le mur !!! Les années avancent et c’est toujours la même histoire. Rien ne change vraiment.
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L’ado blanc face au vieil Amérindien, le vrai visage du trumpisme

 

Ruth Graham— Traduit par Bérengère Viennot

C’est celui d’un adolescent blanc qui se moque d’un vieil Indien, sous les lazzis de ses camarades.

La vidéo d’un adolescent blanc en train de provoquer un vieux monsieur amérindien est devenue en un éclair l’une des images les plus viscéralement révoltantes d’une époque qui n’en manque pourtant pas.

Dans cette vidéo, réalisée pendant la Marche des peuples indigènes à Washington le vendredi 18 janvier, on voit un vieil Amérindien jouer du tambour en chantant tranquillement et derrière lui, dans la foule, un petit groupe d’activistes et de soutiens.

Planté à moins de cinquante centimètres de son visage, un ado blanc coiffé d’une casquette «Make America Great Again» (MAGA) le regarde droit dans les yeux, un ricanement aux lèvres. Un groupe d’ados bien plus nombreux –majoritairement des garçons, la plupart blancs, dont beaucoup portent des casquettes MAGA– accompagnent la confrontation muette d’exclamations de joie.

La rencontre a été immortalisée sous plusieurs angles et a largement circulé sur YouTube et sur les réseaux sociaux, provoquant une réaction de dégoût généralisée.

Venu à la Marche pour la vie

Le site Indian Country Today a expliqué le lendemain que le vieux monsieur s’appelait Nathan Phillips et que c’était un vétéran de la guerre du Vietnam qui organise chaque année une cérémonie en l’honneur des vétérans amérindiens au cimetière national d’Arlington.

Le jeune homme n’est pas encore identifié, mais il était venu à Washington avec un groupe du Covington Catholic High School, un lycée privé pour garçons du nord du Kentucky.

Ces jeunes s’étaient rendus à Washington pour participer à la Marche pour la vie, marche annuelle anti-avortement qui attire des dizaines de milliers de manifestantes et manifestants, notamment de nombreux groupes de jeunes membres d’églises ou d’écoles privées. L’idéal déclaré de ce mouvement est «un monde où la beauté et la dignité de chaque vie humaine sont valorisées et protégées».

Le diocèse de Covington et le lycée Covington Catholic High School ont publié une déclaration le samedi 19 janvier dans laquelle ils présentent leurs excuses à Nathan Phillips en particulier et aux peuples amérindiens en général, et où ils affirment qu’ils étudient les sanctions à envisager, qui pourraient aller jusqu’à l’exclusion.

Bêtise historique crasse

La rencontre entre l’adolescent et le vieux monsieur n’a pas eu d’issue violente. Ils n’ont apparemment même pas échangé un mot. Qu’est-ce qui explique, alors, que ce moment explosif mais contenu ait été interprété comme si fondamentalement dérangeant et se soit répandu comme une traînée de poudre?

Il y a la manifestation d’une bêtise historique crasse, incarnée par le fait de porter une casquette Make America Great Again tout en harcelant un vétéran, évidemment. Il y a le contraste physique entre le jeune voyou blanc et le vieil Indien, et entre la cruauté de l’ado et le calme de Nathan Phillips.

Et il y a la foule hurlante de gamins aux casquettes MAGA, qui entourent le conflit central et sautent au son du tambour avec un mélange d’étourderie et de mépris –dans une vidéo publiée sur Instagram, Nathan Phillips, en larmes, explique qu’il les a entendus chanter «Build that wall!» [«Construisez ce mur!»].

Il y a des caméras partout dans la foule. Les gamins savent qu’ils sont filmés –on en voit même certains le faire eux-mêmes–, mais soit leur allégresse confraternelle est trop orgiaque pour se laisser refroidir par leur instinct d’autoprotection, soit ils pensent que personne de leur entourage n’en aura rien à faire (et d’ailleurs: où sont les adultes?).

Le contexte est également un facteur crucial pour expliquer la viralité de la confrontation. L’événement s’est déroulé quelques jours après que le président Trump a évoqué par-dessus la jambe le massacre de Wounded Knee, en 1890, pour se moquer de la sénatrice Elizabeth Warren, qu’il affuble régulièrement du surnom raciste «Pocahontas». Plus largement, il se déroule à une époque où scander le nom du président est devenu un mode d’intimidation raciste.

Assurance et suffisance

Mais je pense que la vraie raison pour laquelle cette vidéo s’est diffusée à une telle échelle est plus simple: c’est à cause du visage de ce jeune garçon. C’est le visage de l’autosatisfaction et de la certitude, de l’audace cruelle. Ce visage reste presque complètement figé pendant que ses pairs beuglent de joie, impressionnés par sa bravade. Ce visage est à la fois une tête à claques et intouchable. De nombreux  observateurs l’ont vu tout de suite.

«L’une des raisons pour laquelle cette vidéo fait si mal aujourd’hui: à cause de ce sourire suffisant, figé, glaçant. Ce n’est pas un ado déchaîné. C’est la lueur familière du fanatique. Jamais dans l’histoire de ce pays ce regard n’a auguré autre chose que de mauvaises nouvelles.»

«Je suis prête à parier que d’ici cinquante ans, l’un des symboles de notre époque politique sera l’image de cet ado blanc MAGA suffisant en train de manquer de respect à un ancien, Amérindien et vétéran. C’est tellement parlant.»

«Honnêtement, je n’ai pas arrêté de penser à ce gamin MAGA de la journée, en partie parce que tant d’entre nous avons été les destinataires de l’expression qu’il adoptait: un “je t’emmerde” arrogant, intouchable et convaincu de son bon droit.»

On retrouve ce visage dans cette photo d’une bande de jeunes hommes blancs regroupés autour d’un homme noir seul lors d’un sit-in dans un restaurant de Virginie dans les années 1960, à l’époque de la lutte pour les droits civiques –et dans beaucoup d’autres images d’hommes blancs railleurs de cette époque.

Voir l'image sur Twitter

Ce visage, ce sont ces rangées de lycéens du Wisconsin qui font le salut nazi sur une photo de classe, en 2018. Ce visage, c’est Brett Kavanaugh, à l’époque lycéen dans une école catholique de garçons, «ivre et mort de rire», qui aurait physiquement contraint Christine Blasey Ford.

Toutes celles et ceux qui ont côtoyé des ados blancs populaires au lycée l’ont reconnu: ce regard plein d’assurance, ces yeux luisants de menace, ce sourire suffisant. C’est le visage d’un jeune homme qui n’est pas aussi malin qu’il le croit, mais qui est en revanche parfaitement conscient de sa puissance. C’est le visage qui ricane: «Quoi? Je ne fais rien, je suis juste debout devant toi» quand vous reculez, que vous criez ou que vous vous défendez.

C’est ce visage qui sait que quelle que soit votre réaction, c’est lui qui a gagné.

http://www.slate.fr/

Des trolls pas toujours drôles


Vous connaissez les trolls sur les réseaux sociaux ? Il y a des personnes que c’est pour faire des blagues, taquiner, alors d’autres sont malveillant voir même dangereux. C’est les trolls malveillants et les trolls professionnels qu’ils faut se méfier. D’abord, cela peut amener à discréditer une personne, une organisation, a faussé l’information ou encore de harcèlement. Pour se protéger, il ne faut surtout pas embarquer des conversations sans fins sur les réseaux sociaux, mais je crois que quand il y a menace, il faut alerter les autorités ou du moins les modérateurs.
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Des trolls pas toujours drôles

 

Ils sévissent sur YouTube, Facebook, Twitter, Instagram, dans des blogues ou... (Illustration La Presse)

ILLUSTRATION LA PRESSE

JEAN SIAG
La Presse

Ils sévissent sur YouTube, Facebook, Twitter, Instagram, dans des blogues ou des forums, enfin, là où ils peuvent publier leurs commentaires ou faire déraper des conversations. Blagues, bravades, sacres, insultes, attaques ou menaces, les trolls ont plusieurs visages. Ils agissent seuls, en groupe ou pour des groupes militants. Portrait robot de trois types de trolls.

Les amuseurs

Ils ne sont pas mal intentionnés ou malveillants. Ils veulent d’abord et avant tout s’amuser, en taquinant les autres. Les trolls amuseurs sont assez nombreux – vous en êtes peut-être un! Et en général, ils sont inoffensifs.

«Moi, je les appelle des « trollilol », nous dit Nellie Brière, spécialiste des stratégies de communication numérique et des réseaux sociaux. Ils interviennent surtout pour faire rigoler. Personnellement, j’ai des amis qui me « trollent » de façon sympathique. Par exemple, en « likant » une vieille publication (comme un déménagement) sur Facebook pour la remettre d’actualité et mélanger tout le monde. Ou alors pour relever une erreur de langage ou une maladresse. Ce sont des taquineries.»

Évidemment, un troll amuseur pour une personne peut être un troll malveillant pour une autre…

«Ça dépend de ce qu’on est prêt à tolérer, nous dit Nellie Brière, mais aussi de la personne qui nous taquine. On est tous le troll de quelqu’un! Une personne proche de moi ou qui fait partie de mon cercle pourra évidemment aller plus loin que quelqu’un que je ne connais pas. Je n’accepterai pas certaines choses de la part d’un inconnu. Après, il y a la susceptibilité de chacun…»

Certains trolls amuseurs seront un peu plus provocateurs, mais jamais ils ne seront menaçants.

«Ils aiment intervenir, par exemple, lorsque les conversations sont trop consensuelles, précise la spécialiste. Ça peut être une façon pour eux de rehausser le débat, quitte à faire déraper la discussion.»

C’est le cas de Christian Aubry, communicateur web de son état, qui accepte le titre de «troll blanc» (en référence aux hackeurs blancs, par opposition aux hackeurs noirs, malveillants), dans le sens où, oui, sur Facebook, il aime bien faire des blagues ou donner son opinion. En particulier lorsqu’elle n’est pas sollicitée.

«Je n’ai pas d’intention malicieuse, mais oui, je peux faire déraper la discussion le temps d’un commentaire ou d’un jeu de mots.»

Christian Aubry va aussi donner son opinion envers et contre tous, surtout lorsque tout le monde penche du même côté.

«Pour moi, c’est de la conversation polémique. Est-ce que ça fait de moi un troll ? Je ne crois pas, parce qu’une fois mon opinion donnée, je lâche le morceau. Mais je constate que le fait de défendre une opinion contradictoire, c’est dérangeant.»

Quels sont ses sujets de prédilection?

«Je le fais par exemple dans des discussions où l’on présente Apple ou le système iOS comme la plus grande merveille du monde informatique. J’ai aussi eu des conversations qui ont dégénéré avec un ami qui s’oppose tout le temps aux militantes féministes. Lui, c’est un troll! Ou alors avec un blogueur d’Outremont qui a pris pour cible les juifs hassidiques. Un sujet qui peut certainement être débattu, mais pas de cette façon que je trouve dangereuse.»

«La vérité est que les trolls amuseurs font partie de la culture du web, nous dit le spécialiste en sécurité dans les technologies d’information Benoît Gagnon. Moi-même, ça m’arrive de « troller » certaines personnes, dans la mesure où on pique les gens ou on commente un sujet un peu en dehors des sentiers battus. Il n’y a rien d’inquiétant, même si on peut ne pas apprécier l’humour ou l’opinion de ces personnes.»

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Les malveillants

On ne mettra pas de gants blancs, les trolls malveillants sont là pour vous nuire. Leur méchanceté est variable, selon leur humeur, leur degré de frustration ou les commentaires négatifs déjà publiés. Ils agissent parfois seuls, parfois en groupe. Parfois, c’est intentionnel, parfois, ce sont tout simplement des personnes impulsives ou colériques.

«En général, on parle de quelqu’un qui a l’intention de vous blesser ou de vous faire mal paraître, estime Nellie Brière. Il y a des militants politiques qui vont volontairement nuire aux personnalités publiques qui défendent certaines idées. Ce sont de vraies personnes, incarnées, qui sont mobilisées par des partis ou des groupes de pression.»

Nellie Brière donne l’exemple des lobbys de climatosceptiques aux États-Unis, très actifs sur les réseaux sociaux ou les forums de discussion.

«Leur but est de nuire et de discréditer le discours environnemental. Ils sont bienveillants par rapport à leur objectif, mais malveillants par rapport aux groupes écologistes ou à ceux qui parlent de réchauffement climatique.»

Ce «lobbyisme», inévitable, peut être bien fait, croit Nellie Brière.

«C’est ce que je prône. Je travaille justement avec des organisations politiques pour les aider à canaliser les actions de leurs militants pour que cette prise de parole soit faite de manière éthique et positive. À ce moment-là, on parle de gens qui ont une volonté de changer les choses. C’est de la participation citoyenne, et c’est très bien.»

Ne pas les nourrir

Autre cas de figure, le troll qui utilise les réseaux sociaux pour régler ses comptes ou ruiner la réputation d’une personnalité publique. On pense notamment au cas de l’animatrice Pénélope McQuade, qui s’est fait «troller» pendant des mois par des antiféministes (ou des masculinistes). Un harcèlement qu’elle a dénoncé lorsqu’elle a commencé à recevoir des vidéos d’un homme qui se masturbait.

Dans son livre The Internet of Garbage, la journaliste américaine Sarah Jeong écrit que pour mettre le couvercle sur un troll malveillant, il faut l’ignorer. «Ne pas le nourrir» en engageant la discussion.

Benoît Gagnon, spécialiste de la sécurité sur les plateformes numériques, est d’accord avec cette affirmation. «C’est souvent la meilleure chose à faire, parce que le troll va se nourrir de votre réaction.»

Chroniqueurs et blogueurs constatent même qu’en bloquant l’accès aux trolls, ces derniers ont tendance à redoubler d’ardeur.

«Si les propos tenus sont très dérangeants pour la personne qui les reçoit, il vaut mieux les bloquer, croit Benoît Gagnon. Sinon, on vit avec en les ignorant. Tout dépend de sa tolérance psychologique…»

Quelle est la motivation du troll malveillant?

«Plusieurs études ont conclu qu’il y avait une forme de sadisme dans cet exercice de harcèlement ou d’intimidation. Une forme de plaisir à humilier.»

«Plus on est populaire, plus on est vulnérable et plus on court le risque d’être pris en grippe par des individus ou des groupes», souligne M. Gagnon.

«À un moment donné, le troll malveillant n’est plus un troll, estime toutefois Nellie Brière. Quelqu’un qui fait du harcèlement ou qui fait des menaces de mort n’est plus un troll. C’est quelqu’un qui a un problème de comportement qui est grave, dangereux et illégal. On ne devrait pas assimiler ces agissements-là aux trolls.»

 

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Les professionnels

Il s’agit de personnes dont le travail consiste à manipuler l’information ou à s’acharner sur quelqu’un ou sur un groupe de gens – habituellement un personnage public ou une organisation reconnue – dans le but de la dénigrer ou de la discréditer.

On pense spontanément au scandale de Cambridge Analytica – qui aurait utilisé les données personnelles de 50 millions d’utilisateurs Facebook à des fins électorales – ou encore aux 13 Russes accusés récemment de s’être ingérés dans la campagne présidentielle américaine de 2016.

Dans une entrevue publiée par l’Associated Press, deux ex-employés de la bien nommée Internet Research Agency de Saint-Pétersbourg, mise en cause par la justice américaine, ont admis qu’il s’agissait d’une entreprise de «trollage» (troll factory).

«Ce phénomène-là est très inquiétant», estime Nellie Brière, parce qu’elle menace nos démocraties.

«Cette culture de non-transparence, qui vise à changer la perception que les gens ont d’un sondage d’opinion ou d’un article, est dangereuse, parce qu’il y a manipulation d’informations.»

«On parle entre autres de l’astroturfing, stratégie qui consiste à faire semblant qu’il y a une mobilisation de la population autour d’une idée, alors qu’il s’agit d’une mise en scène», explique Mme Brière.

Les journalistes sont particulièrement vulnérables, nous dit encore Nellie Brière, «parce qu’ils sont seuls face à une multitude anonyme qui cherche à détourner leurs propos. Les journalistes qui diffusent leurs articles sur les réseaux sociaux se livrent en pâture à tous ceux qui veulent les insulter. Et un commentaire négatif en entraîne toujours un autre. Ils n’ont pas d’aide pour modérer les commentaires, ils ne sont pas soutenus sur les réseaux sociaux. Ça contribue à les détruire et à les faire taire».

Selon Benoît Gagnon, la volonté d’influencer l’opinion publique n’est pas chose nouvelle, mais le web et les réseaux sociaux facilitent indéniablement sa mise en oeuvre.

«On le voit notamment auprès d’individus proches de groupes terroristes, illustre-t-il. Ils vont tenter de légitimer des discours qui mènent à des actions violentes avec des commentaires très incisifs. Des discours qui pourraient justifier des gestes violents ou leur donner un sens.»

Que faire?

Alors, faut-il répondre ou non à ces trolls?

«Le terrorisme gagne à faire parler de lui. C’est une guerre de communication, mais parfois, il est impossible de dialoguer avec certaines personnes. Margaret Thatcher disait: « Si vous voulez mettre fin au terrorisme, arrêtez d’en parler. » Il ne faut peut-être pas aller jusque-là, mais parfois ça ne sert à rien. Par contre, dans certains cas, la prise de parole est nécessaire et souhaitable.»

On a l’impression que ces trolls agissent impunément. Qu’ils sévissent sans craindre les conséquences.

«Je n’irais pas jusque-là, nous dit Benoît Gagnon. On l’a vu avec le cas de Jeff Sabres [connu pour avoir harcelé Véronique Cloutier et Guy A. Lepage], qui s’est finalement retrouvé devant les tribunaux. Quelqu’un qui tient des propos diffamatoires va finir par en payer le prix.»

Tout cela étant dit, qu’est-ce qu’on fait? Benoît Gagnon croit qu’il y a plusieurs acteurs qui ont une responsabilité dans la publication de commentaires.

«Tout le monde doit être plus conscient et plus vigilant, croit-il, que ce soit les gestionnaires de pages, les responsables des grands réseaux sociaux comme Facebook, les fournisseurs de services web, etc. Il y a à l’évidence un besoin de modération, parce que les mots ne sont pas gratuits.»

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Polémique: le «lancer de chats»


Il fait sa marque de commerce en étant provocateur .. alors il ne faut pas être surpris que des gens s’opposent ouvertement a ses sois disant oeuvres Même si je suis contre l’agression qu’il a subit, je serais enclin a une forte amande ou même a quelques mois de prison pour avoir fait ce film avec les chats. Il n’a aucun droit de s’amuser de la sorte avec un  animal C’est immoral
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Polémique: le «lancer de chats»

 

Polémique: le «lancer de chats»

Photo: Fotolia

Le plasticien flamand Jan Fabre, adepte de la provocation, est au coeur d’une polémique à la suite d’une performance montrant un «lancer de chats» dans l’Hôtel de ville d’Anvers (nord de la Belgique), qui lui a valu d’être physiquement agressé.

 

C’est la vidéo d’une performance de l’artiste, dans laquelle on voit plusieurs personnes en train de lancer des chats en l’air, dont certains retombent lourdement sur les marches de l’Hôtel de ville, qui a suscité la polémique, rapportent vendredi des médias belges.

Jan Fabre s’est excusé publiquement.

«Je regrette vivement que ces chats soient mal retombés. Je veux m’excuser auprès des amis des chats. Ce n’était pas mon intention de blesser ou faire mal aux chats. Les chats vont bien», a-t-il dit à la télévision publique néerlandophone VRT.

Mais il a aussi minimisé l’incident.

«J’ai l’impression qu’on a voulu faire du sensationnalisme et que c’est exagéré», a-t-il dit dans une interview diffusée par la RTBF, l’équivalent francophone de la VRT.

La municipalité d’Anvers avait autorisé le tournage dans l’Hôtel de ville d’un film français consacré à la carrière de Jan Fabre, sans savoir que le lancer de chats serait au programme, explique la RTBF sur son site internet.

Elle rapporte que l’échevin (adjoint au maire) chargé du bien-être animal, Luc Bungeneers, a déposé plainte, de même que l’association de défense des animaux Gaïa.

L’affaire a pris un tour politique inattendu: c’est en effet la municipalité socialiste sortante qui a autorisé le tournage, et l’élu qui a porté plainte est membre du parti nationaliste flamand N-VA, vainqueur des élections communales d’octobre.

Jan Fabre a été agressé physiquement à la suite de la diffusion de cette vidéo, et est sous protection policière.

«J’ai dû courir pour sauver ma vie», a-t-il témoigné, disant dormir «depuis trois, quatre jours à des adresses différentes».

Internationalement reconnu, l’artiste a fait de la provocation son fonds de commerce. Il a déjà créé une performance montrant un concours de masturbation. Il avait acquis une certaine notoriété en France en 2005 au festival d’Avignon avec des pièces évoquant le sang et l’urine. Il a depuis été «artiste invité» au Louvre.

Il expose actuellement une série d’autoportraits intégrés dans les salles de sculpture classique du musée des Beaux-arts de Bruxelles.

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