Une inquiétante maladie rappelant la vache folle découverte chez les chameaux


    Les dromadaires en Afrique risquent de connaitre une forte contamination d’une forme de la maladie prion, un peu comme celle de la vache folle. Les chercheurs ne savent pas l’origine de la maladie, mais ils supposent des carcasses de boeuf contaminées ou ils se nourrissent dans une décharge des champs de pétrole. Cela pourrait être critique, étant donné l’utilité des dromadaires dans ce continent.
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    Une inquiétante maladie rappelant la vache folle découverte chez les chameaux

    Une nouvelle forme de prion atteint le dromadaire. Peut-être une preuve supplémentaire de la capacité de la maladie à passer d’une espèce à l’autre. © Club Med UK, Flickr

    Une nouvelle forme de prion atteint le dromadaire. Peut-être une preuve supplémentaire de la capacité de la maladie à passer d’une espèce à l’autre. © Club Med UK, Flickr

    Par Céline DELUZARCHE, Futura

    Un prion semblable à celui de la maladie de la vache folle a été détecté chez le dromadaire. Une nouvelle potentiellement dramatique pour les populations qui consomment le lait et la viande de cet animal en Afrique.

    Une nouvelle forme de prion vient d’être découverte chez le dromadaire, rapportent des chercheurs algériens et italiens dans la revue Emerging Infectious Diseases. Les premiers cas ont été rapportés par l’abattoir de Ouargla, le plus grand d’Algérie, qui avait noté des comportements erratiques chez certains animaux (tremblements, agressivité, hyperactivité, mouvementsdésordonnés, chutes, etc). Le diagnostic a été confirmé après le prélèvement de trois cerveaux d’animaux malades, qui présentaient tous les signes d’une infection au prion. 3,1 % des dromadaires de l’abattoir seraient concernés, estime l’étude.

    Les maladies à prion, caractérisées par une dégénérescence du système nerveux central, sont aussi appelées encéphalopathies subaiguës spongiformes transmissibles (ESST). Elles sont dues à l’accumulation dans le cerveau d’une protéine qui, changeant de conformation, devient pathogène. La forme la plus connue est l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), appelée communément « maladie de la vache folle ». Cette épidémie avait ravagé les troupeaux de vaches dans les années 1980 et 2000, causant la mort directe de 190.000 animaux en Europe et menant à un abattage systématique de troupeaux entiers pour limiter la propagation. L’ESB est potentiellement transmissible à l’Homme sous forme de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) via la consommation de certains abats (interdits depuis 2001).

    Le dromadaire, source de subsistance pour des millions d’Africains

    Le prion trouvé chez le dromadaire présente une configuration différente de celui de l’ESB, mais les chercheurs n’excluent pas que les animaux aient été contaminés en mangeant des carcasses infectées provenant de vaches européennes.

    « L’origine de ce prion est inconnue », reconnaissent les auteurs. « Cela peut être une forme spécifique au dromadaire ou bien une forme dérivée d’une autre espèce

    Les dromadaires auraient ainsi pu être infectés en se nourrissant dans les décharges situées près des champs de pétrole, avancent-ils.

    Cette nouvelle est particulièrement inquiétante selon les auteurs de l’étude. En Afrique, le dromadaire est une source de subsistance essentielle pour des millions de personnes, qui consomment sa viande ou son lait et s’en servent comme moyen de transport et de déplacement. Ce qui pourrait favoriser une propagation rapide d’une épidémie.

    D’autre part, s’il était avéré que les dromadaires ont été infectés en mangeant de la viande contaminée, cela prouverait la capacité du prion à passer d’une espèce à l’autre, ce qui serait dramatique pour les petits éleveurs. Enfin, les systèmes de contrôle en Afrique du Nord ne sont pas aussi exigeants qu’en Europe.

    « Il existe un vrai risque pour la santé humaine et animale », insistent les auteurs, qui prônent un renforcement urgent de la surveillance.

    CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Une nouvelle forme de prion a été détectée pour la première fois chez le dromadaire.

  • On ignore encore si c’est une forme spécifique à l’espèce ou dérivée d’une contamination par de la viande infectée.

  • Le risque sanitaire est réel pour les millions d’Africains qui consomment la viande et le lait de l’animal.

    https://www.futura-sciences.com/

Le Saviez-Vous ► Épizootie


Un mot de vocabulaire à retenir. Qu’est-ce qu’est l’épizootie ? Épizootie est une épidémie qui touche les animaux. Généralement ces épidémies ne sont pas dangereuses pour l’homme, sauf quelques cas ou la transmission est possible et qui font manchette quand des cas arrivent à travers le monde
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Épizootie

 

Une épizootie est une épidémie qui touche des animaux de la même espèce ou d’espèces différentes, dans une région donnée.

Tout comme pour une épidémie, une épizootie se caractérise par un grand nombre de cas dans un temps relativement restreint. En élevage, les épizooties peuvent causer des pertes importantes en raison de la mort des animaux ou d’un moins bon rendement (baisse de la ponte, de la lactation ou de la croissance).

La plupart des épizooties ne sont pas des zoonoses : la maladie ne se transmet pas à l’Homme. Mais parfois l’infection peut passer de l’animal à l’Homme.

Les épizooties les plus connues

Parmi les épizooties les plus connues, citons par exemple :

  • l’épizootie de grippe aviaire qui touche des oiseaux d’espèces diverses. La grippe aviaire est une maladie virale liée à un virus influenza de type A, en particulier des sous-types H5, H7 et H9. Par exemple, le virus H5N1 apparu en 1997 a fait son retour en 2003 et provoqué une épizootie de grippe aviaire. De rares cas de transmissions du virus H5N1 à l’Homme ont été relevés ;
  • la fièvre aphteuse, une maladie virale très contagieuse du bétail (bovins, ovins, caprins…). La maladie est rarement mortelle chez les animaux adultes, mais elle conduit à des pertes dans la production ;
  • la crise de la vache folle (encéphalopathie spongiforme bovine ou ESB), qui a commencé au Royaume-Uni vers 1986. Cette maladie est liée à une molécule anormale qui s’accumule dans le cerveau : le prion. Des soupçons de transmission à l’Homme sont apparus en raison de cas suspects de maladies de Creutzfeldt-Jakob apparus chez des jeunes.

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Est-ce que les plantes peuvent mémoriser et apprendre ?


 

La nature nous donne de très bonnes leçons sur les capacités de s’adapter, d’apprendre, et même de mémoriser. Les plantes en autres sont vraiment plus qu’une tige et des feuilles. Elles réagissent et garde en mémoire pour leurs rejetons pendant plusieurs générations, elles apprennent à mieux s’adapter à son milieu.
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Est-ce que les plantes peuvent mémoriser et apprendre ?

 

Fleur de mimosa pudique

Le mimosa pudique est connu pour son mouvement de rétractation rapide lorsque l’on touche ses feuilles.

JORGE GARCIA/VWPICS/SIPA

Stéphane Desmichelle Rédactrice en chef adjointe, pôle digital Sciences et Avenir

Pour commencer, les plantes ont elles une mémoire ? La réponse est oui. De nombreuses études ont prouvé que les plantes sont capables de se souvenir d’une modification de leur environnement et de s’y adapter.

Par exemple, en 2006, une équipe dirigée par Barbara Hohn, de l’Institut pour la recherche biomédicale Friedrich-Miescher (Basel, Suisse) a montré qu’Arabidopsis thaliana, une plante de la famille des crucifères garde en « mémoire » le souvenir d’évènement stressants et transmet même à sa descendance la capacité de s’adapter aux conditions difficiles. Pour étudier ce phénomène, ces cultures avaient été soumises à deux stress : certaines à un rayonnement ultraviolet et d’autres à une protéine bactérienne. Dans les deux cas, la plante a réagi en augmentant la fréquence des « recombinaisons homologues » lors des divisions cellulaires, des échanges de segments d’ADN semblables permettant de créer de la diversité génétique. Un réarrangement qui a persisté dans les quatre générations suivantes sans qu’il y ait eu besoin de soumettre à nouveau les descendantes aux mêmes facteurs de stress.

« Les plantes peuvent utiliser les molécules et les réseaux pour stocker les expériences récentes apprises »

Le point qui taraude les scientifiques est plutôt le suivant : quel peut bien être le support de cette mémoire dans la mesure où les plantes sont dépourvues de cerveau et de… neurones ? Pour la chercheuse australienne Monica Gagliano, les plantes posséderaient un système semblable au réseau neuronal des animaux.

« Les plantes peuvent utiliser les molécules et les réseaux pour stocker les expériences récentes apprises (c’est-à-dire les souvenirs) mais cela reste à explorer et à comprendre », explique-t-elle à Sciences et Avenir.

Une piste récente : les prions. Une étude britannique publiée en 2016 dans la revue PNAS a montré que ces fameuses protéines impliquées dans plusieurs maladies (Creutzfeldt Jakob, tremblante du mouton…), pourraient être le support de la mémoire chez les plantes. En effet, selon les travaux de l’équipe de Susan Lindquist (Université de Cambridge), les prions, qui ont la faculté de changer de forme et de fonction, joueraient un rôle central dans la mémorisation des variations de l’environnement vécues par la plante. Lors d’un changement de température, celui de la durée jour/nuit, une exposition au froid… la protéine se reconfigurerait d’une nouvelle manière, adoptant alors une nouvelle fonction. Les chercheurs ont d’ailleurs identifié dans la plante modèle Arabidopsis pas moins de 500 protéines pouvant se comporter comme des prions.

Le mimosa pudique s’exhibe

S’il est donc établi que les plantes sont dotées d’une mémoire, peut-on imaginer qu’elles puissent également d’apprendre ? Oui ! Preuve en est le mimosa pudique, ou la sensitive, plante tropicale rampante qui se rétracte quand on la touche. Au moindre effleurement de ses feuilles, elle referme ses folioles. Tout comme lorsque l’on déplace son pot. Un réflexe (utile dans une certaine mesure pour effrayer les insectes herbivores) que sont venus titiller des chercheurs. Monica Gagliano et son équipe ont mis au point un système capable de soulever des dizaines de pots de sensitive toutes les 5 secondes. Résultat, après 5 à 6 déplacements, certaines plantes arrêtent de se replier et, au bout de 60, plus aucune ne réagit. En revanche, si l’on frôle une feuille, la sensitive se rétracte immédiatement. Elle a donc appris que le déplacement du pot était sans danger. Et plusieurs semaines après les test, elle s’en « souvient » encore.

La même scientifique est allée plus loin et a établi en décembre 2016 qu’à l’instar des animaux (comme l’avait démontré Pavlov), les plantes apprennent par association. Elles pourraient en effet associer deux stimuli et ainsi apprendre, se souvenir des informations et faire des choix en conséquence. Dans l’étude, publiée dans Nature Scientific Reports, de jeunes plants de pois, Pisum sativum, ont été soumis à deux stimuli, la lumière et le vent, placés soit du même côté soit à l’opposé d’un labyrinthe en Y. Ils ont ensuite observé de quel côté poussaient les plantes. Au final, les jeunes pousses ont effectué des choix différents selon la configuration et anticipé l’endroit et le moment où la lumière allait apparaître.

 

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Le Saviez-Vous ► Que se passerait-il si vous mangiez du cerveau humain?


Si l’habitude est de pratiquer le cannibalisme, il y a un risque d’avoir une maladie très grave causée par le prion. Cependant, l’être humain est comestible, mais contient énormément de calories et n’est donc pas un aliment de choix à mettre dans notre menu même occasionnellement. De toute manière, juste à y penser, cela coupe l’appétit
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Que se passerait-il si vous mangiez du cerveau humain?

 

Que se passerait-il si vous mangiez du cerveau humain?

Manger du cerveau humain ou ne pas manger du cerveau humain là  est la question

Le cannibalisme est en effet un thème récurrent et plutôt apprécié des films d’horreur. De quoi susciter chez certains de véritables questions. Mais que se passe-t-il réellement lorsqu’on mange de la viande humaine?

Si un tel comportement peut nous sembler peu ragoûtant voire carrément psychopathe, l’histoire ne manque pas d’exemples en la matière. Et certains révèlent des choses assez fascinantes sur les conséquences potentielles du cannibalisme. L’un des plus célèbres est celui d’une tribu vivant en Papouasie-Nouvelle Guinée: la tribu des Fore. Depuis toujours, celle-ci avait pour tradition de manger ses défunts.

UNE MALADIE QUI DÉVORE LE CERVEAU

En effet, les Fore croyaient que le seul moyen d’atteindre la terre des morts était d’être mangé. Dès que l’un d’entre eux perdait la vie, la tribu organisait ainsi un vaste festin funéraire au cours duquel le récent défunt était au menu. Il était cuisiné et mangé dans son intégralité, y compris les organes dont le cerveau et les parties génitales. Toutefois, ce rituel n’a pas été sans conséquence pour les Fore.

À partir des années 1950, des médecins ont commencé à observer l’apparition d’une étrange maladie chez les aborigènes. Celle-ci se traduisait par l’apparition de troubles neurologiques: perte de l’équilibre, de la coordination des mouvements, démence avant de conduire à  la mort. En étudiant les cas, les spécialistes ont fini par trouver l’origine du mal et nommer la maladie.

Désigné sous le nom de Kuru, il s’agit d’une encéphalopathie spongiforme transmissible. Similaire à  la maladie de Creutzfeldt-Jakob, elle est causée par un prion, une protéine anormale qui se met à  attaquer le cerveau et percer des trous à  l’intérieur jusqu’à le faire ressembler à une éponge.

D’après les spécialistes, la période d’incubation peut être très longue, plus de 50 ans, mais une fois la maladie déclarée, l’état de la personne s’aggrave rapidement. Du fait de l’augmentation du nombre de cas, la tribu des Fore a fini par cesser de se nourrir de ses morts et toute pratique cannibale. Mais son histoire et le Kuru ont inspiré de nombreuses études scientifiques.

UNE VIANDE RICHE EN LIPIDES SATURÉS 

Cet exemple est régulièrement évoqué pour argumenter les éventuelles conséquences du cannibalisme. Toutefois, ce n’est probablement pas la seule maladie que vous pourriez contracter en mangeant de la viande humaine infectée. Même si celle-ci est cuisinée, certains micro-organismes pourraient facilement survivre à la température pour ensuite infecter celui qui vient de se régaler.

Reste que dans la pratique, ragoûtant ou non, le corps humain peut bel et bien être considéré comme une viande comestible. Mais elle se rapproche alors plus de la viande rouge que de la viande blanche, en raison du taux élevé de myoglobine, le pigment rouge qui la colore. Or, si la viande contient des protéines, elle contient aussi beaucoup de lipides saturés. Des nutriments à  consommer avec modération, d’après les spécialistes.

Selon une récente étude, un homme adulte totaliserait pas moins de 80 000 calories. Rien qu’un bras contiendrait quelque 1800 calories quand un coeur en réunirait plus de 700. Faire un festin d’un corps humain n’est donc pas particulièrement recommandé, ni d’en manger régulièrement d’ailleurs. Sans oublier que ça peut vous amener quelques ennuis d’un point de vue juridique et moral. Voilà qui devrait finir de vous couper l’appétit!

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