Des milliers d’animaux sauvages saisis dans un coup de filet international


Quand Interpol et l’Organisation mondiale des douanes s’y mettent pour traquer les ventes illégales d’animaux sauvages, ils y mettent le paquet. Ils ont oeuvrer dans 109 pays et ont saisie des animaux, des peaux, des défenses et objets en ivoire., Malheureusement, ce genre d’enquête ne cessera jamais.,
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Des milliers d’animaux sauvages saisis dans un coup de filet international

Un lionceau a été secouru par Interpol en... (PHOTO AP)

Un lionceau a été secouru par Interpol en Inde.

PHOTO AP

Agence France-Presse
Lyon

Félins, primates, tortues, reptiles, oiseaux, et même des requins : des milliers d’animaux ont été saisis lors d’un impressionnant coup de filet mondial contre le trafic d’animaux sauvages qui a permis l’arrestation de près de 600 suspects, a annoncé Interpol mercredi.

Au cours de cette opération coordonnée au mois de juin par Interpol et l’Organisation mondiale des douanes (WCO) dans 109 pays, la police a interpellé 582 suspects et également mis la main sur 440 défenses d’éléphants, plus d’une demi-tonne d’objets en ivoire, 2550 mètres cubes de bois et 2600 plantes.

Ces arrestations et saisies ont été déclenchées par une équipe internationale d’enquêteurs et agents des douanes réunie dans les locaux d’Interpol à Singapour. D’autres arrestations et poursuites pourraient survenir dans les semaines et mois à venir, indique Interpol, organisation internationale de police criminelle dont le siège est à Lyon.

Au total, ont été saisis 23 primates, 30 fauves, plus de 4300 oiseaux, près de 10 000 animaux marins dont du corail, des hippocampes, des dauphins et requins, près de 10 000 tortues et quelque 1500 autres reptiles.

Les photos mises en ligne par Interpol montrent notamment des saisies de peaux de crocodile au Royaume-Uni, des dizaines de perroquets entassés les uns contre les autres dans une petite cage grillagée en Inde ou des poissons-zèbre morts pendant leur transport illégal au Brésil.

A également été saisie au Nigeria une demi-tonne d’écailles de pangolin, un des animaux les plus braconnés au monde, auxquelles la médecine traditionnelle chinoise attribue de nombreuses propriétés.

L’opération a remonté plusieurs filières de commerce illégal en ligne, permettant notamment l’arrestation de 21 personnes en Espagne et la saisie de 1850 oiseaux en Italie.

Dans un communiqué diffusé mercredi, Wildlife Conservation Society (WCS) a «applaudi» cette «perturbation massive de réseaux criminels», que cette ONG américaine juge «décisive pour sauver les animaux en danger à travers la planète».

«Ces saisies et arrestations constituent seulement le premier pas. Les gouvernements devraient maintenant assurer un suivi avec des poursuites solides et significatives. Les criminels faisant partie de ces réseaux doivent sentir tout le poids de la loi, des sanctions dissuasives et des peines de prison», insiste la WCS.

Il s’agit de la troisième opération de cette ampleur menée par Interpol, après 2017 et 2018, avec à chaque fois des saisies représentant plusieurs millions de dollars.

https://www.lapresse.ca/

Vieilles de 22 millions d’années, les dents d’une ancienne espèce de singe retrouvées


Un simple morceau de dentition vieux de 22 millions d’années semble être un lien pour comprendre l’évolution des singes. Les paléontologues avaient déjà d’une dent fossile de 19 millions d’années et une autre de 25 millions d’années. Ces nouvelles dents fossiles viennent combler ce trou de quelques millions d’années.
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Vieilles de 22 millions d’années, les dents d’une ancienne espèce de singe retrouvées

 

Alophia metios, ancien singe, Kenya

Une mâchoire fossile de l’ancien singe de l’Ancien Monde récemment découvert, appelée Alophia metios.

JOHN KAPPELMAN.

 

Une équipe de paléontologues annonce avoir déterré les dents fossilisées d’une ancienne espèce de singe inconnue de la science. Une découverte qui permet de combler un important fossé évolutif.

Les dents ont été découvertes dans les badlands, au nord-ouest du Kenya. D’après les premières analyses, elles seraient vieilles d’environ 22 millions d’années, et appartenaient à un individu représentant une toute nouvelle espèce de singes, désormais baptisée Alophia metios. Une découverte importante qui promet d’éclairer un peu plus l’origine et l’évolution des singes de l’Ancien Monde (cercopithécidés). Cette grande famille de primates comprend aujourd’hui 138 espèces originaires d’Afrique et d’Asie, telles que les babouins et les macaques.

Fossé évolutif

Depuis de nombreuses années, les paléontologues doivent en effet faire face à un important fossé évolutif. Ces derniers disposaient en effet jusqu’à présent d’une dent fossile vieille de 19 millions d’années, découverte en Ouganda, et d’une autre datant de 25 millions d’années, retrouvée en Tanzanie. Cette nouvelle découverte vient donc s’insérer entre les deux, permettant d’évaluer l’évolution du régime alimentaire de ces anciens primates.

« Pour un groupe aussi performant que les singes d’Afrique et d’Asie, nous aurions pu penser que les scientifiques avaient déjà compris leur histoire évolutive, explique John Kappelman, de l’Université du Texas à Austin, et principal auteur de l’étude. Bien que la dent isolée de Tanzanie soit importante pour documenter l’apparition des singes, les 6 millions d’années suivantes d’existence de ce groupe n’étaient jusqu’alors qu’une page blanche. Ce nouveau singe révèle de manière importante ce qu’il s’est passé au cours de cette évolution ».

A. Metios mangeait des aliments durs

Si le Kenya est aujourd’hui très aride, l’environnement était très différent il y a 22 millions d’années, car tapissé de forêts verdoyantes. Se côtoyaient des signes bien sûr, mais aussi d’anciens reptiles, et des éléphants primitifs. L’analyse des quelques dents retrouvées suggère par ailleurs qu’A. Metios mangeait probablement des aliments durs, tels que des fruits, des graines et des noix. Ce ne serait alors que plus tard que les singes de l’Ancien Monde ont commencé à manger plus d’aliments mous, tels que des feuilles.

Le succès des singes de l’Ancien Monde (138 espèces, on le rappelle) semble en effet étroitement lié à leur dentition unique. Ils étaient capables de consommer un large éventail d’aliments rencontrés dans les divers environnements d’Afrique et d’Asie.

« Vous pouvez penser à la molaire de singe moderne comme à un robot culinaire capable de trancher, de couper en dés, de hacher et d’écraser toutes sortes d’aliments », notent les chercheurs.

Reste à savoir quand et comment cette dentition unique a évolué. Pour l’heure, nous n’avons pas la réponse.

Source

https://sciencepost.fr

Les animaux peuvent-ils être en deuil?


Sujet controversé entre scientifiques ! Cependant, du comportement animal, semble montré que certains animaux auraient conscience de la mort et vivent leur deuil à leur façon. Si les animaux ont des liens sociaux, sans vouloir humaniser les bêtes, je crois qu’il est probable qu’ils vivent des émotions de tristesse.
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Les animaux peuvent-ils être en deuil?

 

Une orque qui transporte la carcasse de son petit sur son nezUne femelle orque de la côte ouest a transporté son petit, mort, pendant des jours à l’été 2018. Photo: Ken Balcomb/Centre for Whale Research

Gaëlle Lussiaà-Berdou

Des animaux comme les orques peuvent-ils connaître des émotions comme la tristesse, le déni ou le découragement à la perte d’un proche? La question intéresse de plus en plus de chercheurs et a même donné naissance à une discipline appelée thanatologie comparée.

L’été dernier, les images d’une orque de la côte ouest transportant son bébé mort-né ont fait le tour de la planète. La femelle J35, surnommée Tahlequah par les observateurs, a mis bas fin juillet après 17 mois de gestation. Le bébé est mort à la naissance. Malgré cela, la mère a continué à garder son petit à la surface de l’eau pendant 17 jours, plongeant pour le récupérer quand il s’enfonçait dans les flots. Un exercice si épuisant que les scientifiques qui observent cette population d’épaulards ont craint pour sa vie.

« Elle était en deuil », croit Deborah Giles, directrice scientifique de l’organisme voué à la conservation des épaulards Wild Orca.

La chercheuse s’est précipitée sur place dès qu’elle a appris que la femelle avait mis bas.

« L’idée qu’elle ait pu donner naissance à un petit parfaitement formé qui a pu prendre une ou deux respirations avant de mourir… Ça a dû être horrible », dit la biologiste qui siège aussi sur le Killer Whale Recovery Task Force, un comité chargé d’établir un plan de rétablissement pour cette population menacée d’extinction établie au sud de l’île de Vancouver.

Les comportements des primates

Différentes études se penchent sur les éléphants, les oiseaux ou encore les insectes pour comprendre comment ces animaux réagissent à la mort. Sans surprise, ce sont nos plus proches parents, les singes, qui suscitent le plus d’intérêt.

En Zambie, par exemple, une trentaine de chimpanzés d’un sanctuaire ont été observés se rassemblant calmement autour d’un congénère mort d’une pneumonie. Sur des images filmées par des chercheurs américains et néerlandais, on les voit le toucher, le flairer et sa mère adoptive va même jusqu’à lui nettoyer les dents avec un brin d’herbe, du jamais-vu.

On voit la femelle chimpanzé manipuler le corps de son bébé, au sol.

Agrandir l’imageEn haut, à gauche, la femelle chimpanzé Noel s’approche du corps de Thomas, dont elle était la mère adoptive. Elle se tourne ensuite pour prendre un brin d’herbe. Elle ouvre après la bouche de Thomas pour finalement lui nettoyer les dents à l’aide du brin d’herbe. Photo : Edwin J. C. van Leeuwen, Katherine A. Cronin & Daniel B. M. Haun/Scientific Reports

Les mêmes chercheurs ont observé une femelle à la mort de son bébé de 16 mois. Après l’avoir transporté pendant toute une journée, elle l’allonge dans une clairière puis s’en approche régulièrement pour le toucher. Des gestes très inhabituels qui témoignent, selon les scientifiques, de la façon dont ces animaux apprivoisent la mort.

Sans nécessairement y voir un deuil au sens où on l’entend, des chercheurs concluent que ces primates peuvent, à la perte d’un proche, vivre un stress qui se traduit par des fluctuations hormonales et des pertes de sommeil. Des caractéristiques aussi associées au deuil chez l’humain.

La mort chez les cétacés

 

On voit le dos et la nageoire dorsale de deux orques qui filent à la surface de l'eau.

Plus tard à l’été 2018, la femelle orque J35 a été aperçue sans son bébé mort, qu’elle avait finalement abandonné. Elle chassait en compagnie de ses congénères. Photo : Ken Balcomb/Centre for Whale Research

Les mammifères marins intéressent aussi les scientifiques. Une étude publiée l’an dernier analyse 78 cas où des cétacés ont modifié leur comportement après la mort d’un congénère. Le geste le plus couramment observé est celui d’une femelle qui maintient son bébé mort à la surface, comme dans le cas de Tahlequah.

La plupart des cas recensés par les auteurs concernent des dauphins, sans doute parce qu’ils sont les plus étudiés. Les autres baleines à dents, comme les bélugas et les orques, sont aussi plus susceptibles de réagir à la perte d’un proche. Ces espèces ont des cerveaux plus développés et des liens sociaux plus solides que les autres cétacés.

En 2010, le biologiste Robin Baird a assisté à un comportement semblable de la part d’une autre femelle de la population d’orques résidentes du sud, dont le petit était mort-né. Il croit que si l’idée que ces animaux puissent vivre un deuil est de moins en moins controversée, c’est qu’on les connaît mieux qu’auparavant.

« Pensez à la vie qu’ils mènent : les femelles atteignent leur maturité sexuelle vers 16 ans, mettent bas en moyenne tous les cinq ans, vivent 60, 70 ou 80 ans, passent toute leur existence en petits groupes sociaux tissés serrés », explique-t-il. « Il n’y a aucune raison pour qu’ils ne vivent pas le même type d’émotions à la perte d’un bébé qu’un humain ou un autre mammifère. »

D’autres chercheurs sont plus sceptiques et croient que ces comportements relèvent de l’instinct, comme celui qui pousse une mère épaulard à garder son petit à la surface pour qu’il respire.

C’est le cas du biologiste Robert Pitman, qui a cosigné l’étude sur les réactions des cétacés à la mort.

« Certains individus ne se rendent peut-être même pas compte que leur petit est mort, ne comprennent pas ce qu’est la mort, mais leur instinct les pousse à faire la bonne chose, c’est-à-dire que tant que le petit est là, il faut le garder à la surface parce qu’il va peut-être s’en remettre. Je crois que certains individus savent quand laisser tomber et d’autres moins », croit ce chercheur du service des pêches de l’Administration américaine pour les océans et l’atmosphère qui passe la moitié de sa vie à observer les animaux marins, dont les cétacés.

« Je ne dis pas que le deuil n’existe pas [chez ces animaux], mais je ne crois pas qu’on ait fait la démonstration qu’il existe. Simplement parce que ça ressemble à un deuil, ça ne veut pas dire que c’en est un », estime-t-il. « Le jury ne s’est pas encore prononcé », conclut le chercheur.

Le reportage de Gaëlle Lussiaà-Berdou

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Le Saviez-Vous ► Les animaux d’une même espèce peuvent-ils avoir des langages différents ?


Une langue à plusieurs accents, que ce soit entre régions ou entre pays. C’est la même chose pour les animaux, les oiseaux et même entre poissons. D’ailleurs pour les poissons, ils ont remarquer que la pollution sonore à un impact direct sur la communication des carpes qu’ils finissent par garder silence
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Les animaux d’une même espèce peuvent-ils avoir des langages différents ?

Chimpanzé

Les chimpanzés auraient des « accents » différents suivant là où ils vivent.

© CATERS NEWS AGENCY/SIPA

Par Anne-Sophie Tassart

Les différences de langues et d’accents suivant les zones géographiques sont-elles le propre de l’espèce humaine ?

Effectivement, les animaux d’une même espèce n’ont pas forcément le même « langage » suivant leur situation géographique, ou plutôt, ils n’ont pas le même accent. Prenons quelques exemples pour illustrer ce phénomène.

Appartenir à une même sous-espèce n’est pas toujours suffisant pour se comprendre

Dans une étude parue en février 2015 dans le journal Current Biology, des chercheurs ont étudié un groupe de chimpanzés déplacé d’un parc animalier hollandais vers un zoo d’Edimbourg (Ecosse). Après plusieurs années d’observation, les scientifiques ont affirmé avoir découvert la première preuve d’une modification intentionnelle d’un cri particulier, le food-grunt chez ces primates. Les singes hollandais auraient délaissé leur cri aigu pour un food-grunt plus grave correspondant à l’accent utilisé par les chimpanzés écossais. 

Même constat chez les baleines : la signification précise de leurs vocalisations reste pour l’heure mystérieuse mais une chose est sûre ; tous les groupes ne parlent pas la même « langue ». 

« Ces mammifères possèdent des dialectes, explique ainsi Flore Samaran, enseignante-chercheuse à l’École nationale supérieure de techniques avancées Bretagne (Ensta Bretagne), à Brest. Ainsi, les baleines bleues de l’hémisphère Sud (Balaenoptera musculus intermedia) ne produisent pas les mêmes signaux vocaux que celles de l’hémisphère Nord (Balaenoptera musculus musculus) qui sont de la même espèce, mais pas de la même sous-espèce ». Mieux ! Appartenir à une même sous-espèce n’est parfois pas suffisant.  » Chez les baleines bleues pygmées (Balaenoptera musculus brevicauda), les signatures vocales diffèrent suivant la répartition géographique « , poursuit Flore Samaran.

Ce phénomène s’observe, ou plutôt s’écoute également chez les oiseaux :

 « Il existe des dialectes suivant les régions. Les oiseaux d’une même espèce ont des accents en fonction de leur lieu de vie », expliquait Michel Kreutzer, éthologue au Laboratoire d’éthologie et cognition comparées de l’université́ de Nanterre, dans le numéro 834 (août 2016) du magazine Sciences et Avenir.

Un « accent » différent peut être perçu comme une menace

Plus impressionnant encore, des dialectes se retrouvent également chez les carpes qui finalement, sont loin d’être si muettes que cela. Grâce à des microphones placés sous l’eau, une équipe du professeur Simpson de l’Université Exeter a pu enregistrer les conversations de différents poissons à proximité des côtes anglaises, près de Glasgow, Newcastle et de l’ouest de l’Angleterre. Ils ont remarqué que chez les carpes, il existerait plusieurs « accents » selon la région d’origine de celles-ci. Le fait de reconnaître des « accents » familiers permet à ces poissons de choisir des partenaires sexuels et d’analyser si un autre individu représente une menace ou non. Le problème est que dans certaines zones la pollution sonore est telle que les poissons finissent par se taire…

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Des singes clonés pour la première fois


Après maints essais, les Chinois ont réussi à cloner deux singes par la même méthode que la brebis Dolly. Dolly fut la première, mais on continuer a cloner d’autres mammifères. Cependant, du côté des primates, c’est la première fois. On veut mettre dans l’ADN des maladies humaines chez les singes pour trouver des traitements .. À mon sens, c’est de la cruauté animale.On dit que la science pour des raisons d’éthiques est contre le clonage humain … Je suis certaine que les essais pour l’humain sont en marche dans les recherches, mais bon .. On parle entre autres de cloner un enfant mort pour que les parents aient moins de peine. Quel sera l’impact sur le remplaçant ? Pour mar part, je suis totalement contre. Une personne est unique par des facteurs émotionnels, d’éducation, d’expériences que clone ne suivra pas nécessairement la même route
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Des singes clonés pour la première fois

 

Les deux petites femelles, Zhong Zhong et Hua Hua, sont âgées de sept ou huit semaines.

Les deux petites femelles, Zhong Zhong et Hua Hua, sont âgées de sept ou huit semaines.   Photo : Académie chinoise des sciences de Shanghaï

La méthode qui avait permis de cloner la brebis Dolly en 1996 a été utilisée pour créer deux macaques, ce qui rapproche la science un peu plus du clonage d’un être humain.

RADIO-CANADA AVEC ASSOCIATED PRESS

Depuis la naissance de Dolly, les scientifiques ont réussi à cloner plus d’une vingtaine de mammifères, notamment des chiens, des chats, des porcs, des vaches et de petits chevaux.

Jusqu’à présent, les chercheurs n’avaient pas été capables de faire de même chez les primates, la catégorie qui regroupe les singes et les humains.

La barrière du clonage des primates est maintenant tombée. Muming Poo, de l’Académie chinoise des sciences à Shanghai

Les deux petites femelles – Zhong Zhong et Hua Hua – sont âgées de sept ou huit semaines.

La route a été longue, mais ils ont finalement réussi.Shoukhrat Mitalipov, professeur spécialisé en génothérapie, Université de l’Oregon

Le professeur Shoukhrat Mitalipov, un spécialiste de la génothérapie et des cellules embryonnaires à l’Université de l’Oregon en santé et sciences (OHSU), avait lui aussi tenté, sans succès, de cloner un singe.

Aucune intention de cloner un humain

En principe, dit M. Poo, il devrait maintenant être possible de cloner un humain; il assure toutefois que son équipe n’a aucune intention de le faire. La science s’oppose à la création de bébés humains par clonage pour des raisons éthiques.

Murning Poo explique que le but est plutôt de créer de multiples singes génétiquement identiques pour procéder à des expériences médicales. Les singes sont particulièrement utiles dans de telles situations, puisqu’ils sont plus proches des humains que les souris ou les rats.

Le procédé reste toutefois peu efficace. Il a fallu 127 ovules pour obtenir deux bébés et jusqu’à présent, le procédé n’a réussi qu’en utilisant au départ un embryon de singe.

Les scientifiques ont été incapables de créer des bébés en santé à partir d’un singe adulte, mais les essais se poursuivent.

Dolly avait fait sensation en devenant le premier mammifère créé à partir d’un spécimen adulte.

La brebis Dolly présentée aux médias le 22 février 1997.

La brebis Dolly présentée aux médias le 22 février 1997. Photo : Reuters

79 embryons implantés

Les chercheurs chinois ont retiré d’ovules de singe le noyau qui contient l’ADN et l’ont remplacé par l’ADN d’un foetus de singe. Ces nouveaux ovules se sont développés et divisés, avant de devenir un embryon qui a ensuite été implanté dans une femelle jusqu’à la naissance.

Les scientifiques ont implanté 79 embryons pour obtenir deux bébés. Cela représente néanmoins une réussite, là où toutes les tentatives précédentes avaient échoué.

M. Poo évoque une amélioration des techniques en laboratoire et l’ajout de deux substances qui ont aidé à reprogrammer l’ADN du foetus. Cela a permis à l’ADN de délaisser certaines tâches pour se consacrer à la fabrication d’un singe « tout neuf ».

Les chercheurs chinois ont expliqué que le clonage de cellules foetales pourrait permettre de créer une multitude de singes qui, par exemple, auraient tous les mêmes problèmes génétiques que ceux responsables de maladies chez l’humain. Les animaux pourraient ensuite être utilisés pour comparer des tests et des traitements. Les chercheurs ont dit que leurs premières cibles seront les maladies d’Alzheimer et de Parkinson.

 

Enjeux éthiques

Rappelant l’échec des tentatives avec des cellules adultes, le professeur Mitalipov a dit croire que la même chose se produirait chez l’humain.

« Je déconseillerais à quiconque de même l’envisager », a-t-il dit.

Le chercheur Jose Cibelli, de l’Université Michigan State, pense que cela pourrait être techniquement possible un jour, mais qu’il serait « criminel » d’essayer aujourd’hui en raison du nombre de grossesses qui échoueraient en cours de route.

Si le processus devient éventuellement suffisamment efficace chez le singe, a-t-il dit, la société sera confrontée à un « grave problème éthique » quant à des essais chez l’humain.

Le transfert de l’ADN pourrait alors être combiné à une manipulation des gènes pour corriger des problèmes génétiques chez l’embryon, menant à la naissance de bébés en santé, a-t-il expliqué.

Évidemment, le clonage humain évoque la création d’une copie d’un être qui existe déjà, « mais je crois qu’on ne devrait pas aller dans cette direction-là », a ajouté le chercheur Dieter Egli, de l’Université Columbia. « Je n’y trouve aucun bienfait intéressant. »

Henry Greely, un professeur de droit de l’Université Stanford qui se spécialise dans les technologies biomédicales, envisage quant à lui la création d’une copie d’un enfant décédé pour consoler ses parents. Il doute toutefois que cela soit une raison suffisante pour tenter de faire approuver une telle procédure, du moins pour encore plusieurs décennies.

Une autre experte, Marcy Darnovsky, pense qu’il serait contraire à l’éthique de soumettre cet enfant « aux risques psychologiques et émotionnels de vivre à l’ombre de son prédécesseur génétique ».

Le clonage humain nécessiterait aussi le don de plusieurs ovules et le recours à des mères porteuses.

Le groupe de défense des droits des animaux PETA a condamné le clonage des singes.

« Le clonage est un spectacle d’horreur : un gaspillage de vies, de temps et d’argent – et la souffrance qu’engendrent de telles expériences est inimaginable », a dit la vice-présidente Kathy Guillermo par voie de communiqué.

Puisque le taux d’échec du clonage est de près de 90 %, ces deux singes sont la manifestation de souffrances et de mort à grande échelle.

Kathy Guillermo, vice-présidente de PETA

Le détail des présents travaux est publié dans le journal Cell.

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Des mammifères diurnes après la disparition des dinosaures


Avant l’extinction des dinosaures, beaucoup d’animaux étaient nocturne, puis une partie des mammifères on évoluer pour devenir diurne,il a fallut que leur vision puisse aussi s’adapter à ce nouveau mode de vie, qui s’est fait en des millions d’années
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Des mammifères diurnes après la disparition des dinosaures

 

Représentation artistique de la vie d’un Kayentatherium, un mammifère semi-aquatique qui vivait à au Jurassique. À l’arrière apparaissent des Dilophosaurus, un prédateur redoutable de l’époque.

Représentation artistique de la vie d’un Kayentatherium, un mammifère semi-aquatique qui vivait à au Jurassique. À l’arrière apparaissent des Dilophosaurus, un prédateur redoutable de l’époque.   Photo : Mark Witton

Les mammifères ont commencé à profiter de la lumière du jour après l’extinction des dinosaures, il y a 66 millions d’années.

Un texte d’Alain Labelle


Pour en arriver à cette conclusion, des chercheurs israéliens et britanniques ont reconstitué l’histoire évolutive de 2415 espèces de mammifères actuels. Ils ont ainsi pu estimer la nature du mode de vie de leurs ancêtres qui vivaient il y a des millions d’années.

La théorie largement acceptée par la communauté scientifique veut que l’ancêtre commun à tous les mammifères était une créature nocturne. Les présents travaux révèlent le moment à partir duquel des mammifères ont commencé à vivre le jour. Et ce moment correspond à la disparition des dinosaures non aviaires.

Ces travaux permettent également de savoir quelles espèces ont changé de comportement les premières.

Deux scénarios

Deux arbres généalogiques représentant les évolutions possibles des mammifères ont été créés par les chercheurs de l’Université de Tel Aviv et de l’University College London.

Les scénarios montrent que les mammifères sont passés à l’activité diurne peu après la disparition des dinosaures, un changement qui s’est déroulé sur plusieurs millions d’années nécessitant une étape intermédiaire d’activité mixte de jour et de nuit.

Nous avons été très surpris de constater une corrélation aussi évidente entre la disparition des dinosaures et le début de l’activité diurne chez les mammifères, mais nous arrivons à la même conclusion en utilisant plusieurs techniques différentes d’analyse.

Roi Maor, Université de Tel Aviv

Il est important de rappeler que ce changement ne concerne qu’une partie des mammifères puisque la plupart des mammifères sont toujours nocturnes de nos jours.

L’une des découvertes des scientifiques montre que les ancêtres des primates simiformes (qui incluent les gorilles, les gibbons, les tamarins, vous et moi) ont été parmi les premiers à laisser tomber le mode de vie nocturne.

Le moment de ce changement varie selon les modèles, mais serait intervenu il y a entre 52 et 33 millions d’années.

Cette hypothèse cadre bien, selon les chercheurs, avec le fait que l’acuité visuelle et la perception des couleurs de ces mammifères sont comparables à celles des reptiles diurnes et des oiseaux, des groupes qui ont toujours été diurnes.

Ces deux caractéristiques de la vision dépendent des propriétés photoréceptrices de la rétine. Or, la vision diurne est possible grâce aux cellules rétiniennes appelées cônes et celle de la vision nocturne grâce aux cellules appelées bâtonnets. Il y en a entre 5 et 7 millions cônes dans un oeil humain. Alors que les espèces nocturnes en compte beaucoup moins.

Les mammifères diurnes ont donc dû évoluer pour s’épanouir dans leur nouveau mode vie. Et si les primates semblent être ceux dont la vision s’est le mieux adaptée à ce nouvel environnement, c’est « peut-être dû au fait que leurs ancêtres ont été parmi les premiers mammifères à adopter un mode de vie diurne », affirment les auteurs dont les travaux sont publiés dans la revue Nature Ecology & Evolution.

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Le Saviez-Vous ► Pourquoi certains animaux mangent-ils leurs crottes ?


Pas très appétissant comme menu du jour, mais certains animaux le fond pour prendre toutes les protéines et minéraux. Chez d’autres, les bébés, cela permet de parfaire dans l’intestin une communauté bactérienne saine … Cependant, chez les chiens adultes, cela est un signe d’un problème
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Pourquoi certains animaux mangent-ils leurs crottes ?

 

 

Nathalie Mayer

Journaliste

 

Manger ses crottes. L’idée même nous semble absolument répugnante. Pourtant, l’habitude est courante dans le règne animal. Et les raisons en sont assez diverses.

Parmi les animaux, la coprophagie — c’est ainsi que l’on nomme le fait de manger ses propres crottes ou celles d’autres animaux — est relativement répandue. Pour les lapins, les souris, les hamsters, les chiens, les bébés éléphants ou encore les primates — non humains, il va sans dire —, entre autres, elle est plutôt occasionnelle. Mais les bousiers — une sorte de scarabée —, par exemple, raffolent des excréments dans lesquels ils vivent et dont ils se nourrissent presque exclusivement.

 

Pour transporter leur nourriture, les bousiers peuvent rouler des morceaux d’excréments en boule. © Topi_Pigula, Pixabay, CC0 Public Domain

Pour transporter leur nourriture, les bousiers peuvent rouler des morceaux d’excréments en boule. © Topi_Pigula, Pixabay, CC0 Public Domain

Plusieurs raisons de manger des crottes

Chez diverses espèces, la coprophagie est surtout répandue chez les petits. Au moment du sevrage, plus exactement. Les bébés éléphants ou encore hippopotames mangent alors les crottes de leurs mères — ou d’autres congénères — dans le but d’ingérer les microbes qui décomposent les plantes constituant leur nouveau régime alimentaire. Une façon originale d’installer dans son intestin une communauté bactérienne saine.

Les herbivores, quant à eux, adoptent parfois des habitudes coprophages, notamment lorsque les réserves de nourriture sont restreintes. Pour eux, manger ses crottes permet de tirer le maximum des aliments disponibles en les repassant une deuxième fois dans le système digestif. De quoi assimiler plus de nutriments et de minéraux.

Un comportement essentiel chez le lapin

Les lapins, quant à eux, consomment certaines de leurs crottes — à proprement parler, il ne s’agit donc pas ici de coprophagie —, celles que l’on nomme les cæcotrophes. Celles-ci sont humides et donc plus molles que les autres. En effet, la fermentation qui dégrade la nourriture ingérée par les lapins a lieu à l’extrémité de leur système digestif. Le temps leur manque alors pour assimiler les nutriments et ils se voient contraints de rejeter des crottes bourrées de protéines, de vitamines et de minéraux. Des crottes qu’ils mangent quasi immédiatement.

 

Chez le chien, la coprophagie peut avoir des causes médicales ou comportementales. © cynoclub, Fotolia

Chez le chien, la coprophagie peut avoir des causes médicales ou comportementales. © cynoclub, Fotolia

Un comportement plus alarmant chez le chien

Si chez les lapins, manger ses crottes est normal, il n’en est pas de même chez les chiens. Certes, les chiennes ont pris l’habitude d’éliminer ainsi les excréments de leurs tout petits. Et les chiots ont parfois tendance à imiter ce comportement.

Mais s’il persiste à l’âge adulte, il est conseillé d’en chercher les causes. Il peut s’agir de causes pathologiques (carence en vitamines, présence de parasites dans le système digestif, irritation stomacale, difficulté à assimiler les aliments, etc.) ou de causes comportementales (stress, ennui, mauvais apprentissage de la propreté, etc.).

http://www.futura-sciences.com

Quand la pollution déforme le visage des chimpanzés


Des singes dans une région dans l’Ouganda ont des déformations du visage qu’il n’y a pas ailleurs en Afrique. C’est un parc national qui a une particularité d’être proche des installations humaines avec des exploitations agricoles dont le maïs qu’ils vont chercher la nuit. Les pesticides sont montrés du doigt en particulier le DDT qui est interdit dans beaucoup de pays, mais pas en Ouganda.
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Quand la pollution déforme le visage des chimpanzés

 

La femelle chimpanzé Kyara est porteuse d'un bec-de-lièvre

Sur les 16 chimpanzés porteurs d’une déformation de la face, la femelle Kyara est la seule à avoir un bec-de-lièvre.

© JEAN-MICHEL KRIEF

Par Olivier Lascar

La vétérinaire Sabrina Krief lance l’alerte sur le grand nombre de chimpanzés porteurs d’une déformation de la face à Sebitoli, dans le parc national de Kibale, en Ouganda : ce pourrait être la conséquence d’une trop grande exposition aux pesticides…

C’est à Sebitoli, parc national de Kibale, à l’ouest de l’Ouganda. 25 ans que les scientifiques étudient les chimpanzés dans ce parc africain, et ils n’avaient jamais vu cela : les primates y sont victimes d’une  » épidémie «  de déformation faciale. Narines disymétriques, absentes, lèvres tordues par un bec-de-lièvre. Si cette fente labiale a été observée sur un unique individu – une femelle baptisée Kyara – elle symbolise à elle seule le mystère de Sebitoli…

Comment expliquer en effet que 25% des chimpanzés étudiés par l’équipe de la primatologue française Sabrina Krief portent ces stigmates ?

« Nous avons constaté ces déformations sur 16 des 66 chimpanzés que nous étudions à Sebitoli depuis 2008 », confirme la vétérinaire, professeure au Muséum National d’Histoire naturelle (MNHN).

Et le mal semble circonscrit à cette seule région du parc national. Car il y a près de 1000 chimpanzés dans Kibale pris dans son entièreté. Au sud de Sebitoli, plus de 300 grands singes sont  » monitorés «  quotidiennement dans les zones de Ngogo, Kanyawara et Kanyanchu. Or seul un autre cas de déformation labiale a été répertorié chez les chimpanzés sauvages… dans toute l’Afrique !

Mais Sebitoli a une particularité par rapport aux autres régions du parc national de Kibale. C’est sa très grande proximité avec les installations humaines. A sa bordure, on trouve des exploitations industrielles de thé et d’eucalyptus. Cette zone a été exploitée dans les années 70 pour son bois en faisant usage d’Agent Orange, le défoliant tristement connu pour son usage par l’armée américaine pendant la guerre du Vietnam : la forêt tropicale originelle ne correspond plus qu’à 14% de Sebitoli. On y trouve aussi autour des myriades de petits jardins où les habitants de la région cultivent leur nourriture, tout particulièrement du maïs.

Une situation dramatique pour les grands singes comme pour les populations humaines de la région de Sebitoli

« Les caméras installés dans ces cultures vivrières montrent que les chimpanzés viennent de nuit chaparder du maïs pour se nourrir », raconte Sabrina Krief.

La primatologue et ses collègues ougandais ont donc décidé d’analyser des échantillons de maïs, les graines, les tiges, mais aussi la terre, l’eau des rivières et les poissons de l’habitat des chimpanzés de Sebitoli. Résultat des analyses pratiqués dans le laboratoire d’écotoxicologie de l’Ecole vétérinaire de Lyon : ils recèlent d’alarmantes quantités de pesticides. Du DDT (interdit pour un usage agricole par la convention de Stockholm depuis 2001, signée par plus de 100 pays, mais pas par l’Ouganda qui ne doit l’utiliser qu’à l’intérieur des maisons), le chlorpyrifos, un insecticide organophosphoré, ou encore de l’imidaclopride, le principe actif du Gaucho, le célèbre insecticide de la famille des néonicotinoïdes qui enrobe les grains de maïs que plantent les villageois.

Pour les scientifiques, dont Barbara Demeneix, Professeure au MNHN et co-auteure de l’article publié dans Science of the Total Environment, l’exposition à ces substances chimiques est très probablement responsable des déformations faciales des chimpanzés. Ces substance agiraient comme des perturbateurs endocriniens qui affectent le développement facial in utero du bébé chimpanzé.

« Nous suspectons également ces pesticides d’agir sur le cycle de la reproduction car certaines femelles n’ont pas de cycle sexuel », ajoute Sabrina Krief, qui tire le signal d’alarme : cette situation est dramatique pour les grands singes, mais aussi pour les populations humaines qui vivent dans la région.

Les scientifiques tentent actuellement d’analyser urines et selles des chimpanzés pour vérifier la présence de pesticides dans l’organisme des primates. Mais ils ont d’ores et déjà entamé un travail de sensibilisation auprès des Ougandais pour expliquer que le mésusage des pesticides a, pour tous, des conséquences dramatiques. C’est à ce prix que les chimpanzés retrouveront le « sourire ».

 

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La découverte d’un crâne de primate éclaire l’évolution des singes


Cela ne prouve pas, du moins à mon humble avis, qu’il y a un ancêtre commun au singe, quoiqu’il en soit c’est une belle découverte d’une espèce de singe qui aurait apparu il y a 13 millions d’années en Afrique
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La découverte d’un crâne de primate éclaire l’évolution des singes

 

Nyanzapithecus alesi

Le crâne de la nouvelle espèce éteinte.

FRED SPOOR.

Par Sciences et Avenir avec AFP

La découverte d’un crâne vieux de 13 millions d’années appartenant à un singe proche de l’ancêtre commun des singes actuels et des humains offre de nouveaux indices sur leur évolution. 

A quoi pouvait ressembler l’ancêtre commun aux grands singes vivants et aux humains ? La remarquable découverte en Afrique d’un crâne de jeune primate âgé de 13 millions d’années permet de s’en faire une idée, révèle une étude. Trouvé près du lac Turkana au Kenya, le fossile est celui d’une nouvelle espèce appartenant au genre Nyanzapithecus, une branche primitive des hominoïdes. Le groupe des hominoïdes, dit des grands singes (« ape » en anglais), comprend actuellement les humains, les chimpanzés, les gorilles, les bonobos, les orangs-outans et les gibbons.

« Il s’agit d’une découverte exceptionnelle car le crâne est quasiment complet« 

Surnommée Nyanzapithecus alesi (« ales » signifiant ancêtre en langue Turkana), la nouvelle espèce « ressemblait à un gibbon » sur certains aspects mais pas sur d’autres, déclare à l’AFP Isaiah Nengo, premier auteur de l’étude parue mercredi 9 août 2017 dans Nature. Le primate avait une face plate mais il ne se déplaçait pas de la même façon que les gibbons. Il était âgé de un an et quatre mois au moment de sa mort, ont déterminé les scientifiques. Adulte, il aurait pesé environ 11 kilos.

« Nyanzapithecus alesi faisait partie d’un groupe de primates qui a vécu en Afrique pendant plus de 10 millions d’années », note Isaiah Nengo. « Sa découverte montre que ce groupe était proche de l’origine des grands singes actuels et des humains et que cette origine se trouvait en Afrique », ajoute le chercheur de l’Institut du Bassin du Turkana et de l’Université de Stony Brook (Etats-Unis).

Le crâne retrouvé partiellement nettoyé. © Isaiah Nengo, Photo de Christopher Kiarie.

C’est son équipe qui a mis au jour le fossile en 2014 dans des sédiments volcaniques de la région de Napudet, à l’ouest du lac Turkana (nord du Kenya).

 « Il s’agit d’une découverte exceptionnelle car le crâne est quasiment complet », déclare à l’AFP Paul Tafforeau, paléoanthropologue à l’ESRF, le synchrotron européen de Grenoble (France) où le fossile a été scanné en trois dimensions.

Combler un manque 

Alesi vivait pendant le Miocène (entre 23 millions et 5 millions d’années). Or très peu de fossiles de grands singes ont été trouvés jusqu’à présent pour la période antérieure à 7 millions d’années. Le plus vieux fossile de grand singe connu a été découvert dans des dépôts vieux de 25 millions d’années en Tanzanie, mais il ne s’agit que d’un maxillaire. Sinon, quelques dents isolées et un morceau d’humérus ont été trouvés. Alesi vient donc combler un manque et les paléontologues s’en réjouissent.

« Je n’aurais jamais pensé que cela se produirait de mon vivant », écrit Brenda Benefit, de l’Université du Nouveau Mexique (Etats-Unis), dans un commentaire publié dans Nature.


Le crâne examiné au scanner. © Paul Tafforeau / ESRF

« Ce qui fait tout l’intérêt de ce spécimen, c’est qu’on est à une période charnière de la diversification des grands singes, juste avant la colonisation de l’Europe et l’Asie par certaines espèces à partir de l’Afrique », relève Paul Tafforeau. « On se doutait que l’origine du groupe était en Afrique mais ce fossile permet de montrer que l’évolution principale du groupe est bien restée sur ce continent« , poursuit ce chercheur, co-auteur de l’étude. « Cela invalide en grande partie une théorie dite du « ticket aller-et-retour », c’est-à-dire le fait que le groupe des hominoïdes serait apparu en Afrique, aurait évolué en Asie et serait revenu en Afrique après », selon lui.

Il s’agit du fossile de grand singe le plus complet pour le Miocène, découvert à ce jour, ajoute-t-il. Légèrement déformé, il ne lui manque que ses dents de lait qui ont été cassées. L’imagerie sophistiquée du synchrotron de Grenoble a permis de calculer quasiment au jour près l’âge de ce primate, grâce aux stries de croissance des dents. Au moment de sa mort, il avait 485 jours, avec une marge d’erreur de 40 jours.

« Sa séquence dentaire est la même que celle des gibbons actuels », note Paul Tafforeau. Mais son oreille interne est très différente de celle de ces derniers, très agiles pour se déplacer dans les arbres. L’oreille interne d’Alesi ressemble davantage à celle d’un chimpanzé. L’ancêtre commun à l’homme et aux chimpanzés vivait en Afrique il y a sept millions d’années.

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Les animaux qui s’entretuent le plus sont… les mangoustes


Je crois que nous devrions revoir la notion de cruauté chez les animaux. Ils pratiquent surtout l’infanticide alors que chez l’homme, c’est aussi les adultes qui sont tués. Il semble que le suricate serait le plus meurtrier parmi tous les mammifères
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Les animaux qui s’entretuent le plus sont… les mangoustes

 

Un suricate, via Wikimédia Commons.

Un suricate, via Wikimédia Commons.

Repéré par Claire Levenson

Des chercheurs ont comparé la tendance à s’entretuer chez plus de mille espèces animales.

Afin de mieux comprendre les tendances meurtrières chez l’homme du point de vue de l’évolution, une équipe de biologistes de l’université de Grenade a analysé la propension de mille espèces de mammifères à s’entretuer au sein de leur espèce. Selon leur étude publiée dans la revue Nature, ce sont les suricates, un type de mangouste, qui se tuent le plus entre eux.

A première vue, les suricates sont des animaux plutôt mignons qui vivent en Afrique du Sud-Ouest et ne dépassent pas les soixante centimètres, mais ils sont extrêmement cruels envers les membres de leurs espèces. Près d’un suricate sur cinq, en général plutôt un jeune, est tué par un autre suricate, souvent plus âgé. En effet, pour protéger leur statut au sein du groupe, les femelles suricates dominantes n’hésitent pas à tuer les petits de leurs rivales, à attaquer leurs propres filles et tuer leurs petits-enfants.

Ed Yong, un journaliste de The Atlantic, a créé un graphique pour rendre plus lisible l’étude de Nature, et on y apprend, entre autres, que les gazelles et les écureuils sont dans le top trente en termes de meurtres intra-espèce. Il s’avère aussi que les chinchillas s’entretuent plus que les ours.

En règle générale, la tendance à tuer au sein de son espèce est présente chez près de 40% des mammifères. Certains, comme les lapins, les chauve-souris et les baleines ne s’entretuent quasiment jamais.

Quant aux primates, le groupe dont font partie les ancêtres de l’homme, ils sont beaucoup plus violents que la moyenne des mammifères. En effet, alors qu’en moyenne, seulement 0,3% des morts de mammifères sont causées par des membres de la même espèce, le taux est de 2,3% pour les primates.

Les auteurs de l’article ont aussi déduit que le taux de violence au Paléolithique était compris entre 3,4 et 3,9%, et que ce taux avait atteint 12% au Moyen-Age, avant de baisser considérablement à l’âge moderne. Pour obtenir ces chiffres, l’équipe réunie sous la direction de José María Gómez a analysé d’innombrables statistiques historiques pour analyser les causes de mort dans six cent populations humaines différentes entre 50.000 avant J.C. et nos jours.

Des scientifiques interrogés par The Atlantic ont noté que la comparaison mammifère/homme effectuée par les auteurs de l’étude était quelque peu problématique dans la mesure où chez les primates, c’est l’infanticide qui est le type de meurtre le plus commun. La tendance meurtrière de l’homme demeure donc unique en ce qu’il s’agit du meurtre d’autres adultes, une pratique que l’on trouve rarement chez les mammifères, à part quelques carnivores comme les lions et les loups.

http://www.slate.fr/