Des espèces rares pourtant essentielles aux écosystèmes


Alors qu’on veut cloner des mammouths, des espèces rares et souvent en voie de disparitions seraient plus important de les protéger.  Car ils ont une très grande utilité dans l’écosystème .. Ils sont des maillons importants a cette chaine de vie, Leur disparition serait de brisé le maillon … et la chaine serait ainsi débalancée
Nuage

 

Des espèces rares pourtant essentielles aux écosystèmes

 

La murène géante javanaise (Gymnothorax javanicus) chasse la nuit dans le labyrinthe des récifs coralliens.

La murène géante javanaise (Gymnothorax javanicus) chasse la nuit dans le labyrinthe des récifs coralliens.  Photo :  CNRS/J.P. Krajewski

Plusieurs espèces rares jouent un rôle écologique unique et sont irremplaçables, même dans les écosystèmes les plus diversifiés de la planète, a démontré une étude internationale.

Les fonctions écologiques uniques consistent, par exemple, en une grande résilience au feu ou à la sécheresse.

Cette recherche, dirigée par des chercheurs du Centre national de la Recherche scientifique de France a été réalisée à partir de données issues de trois écosystèmes très différents :

Pouteria maxima est un arbre massif de la forêt tropicale guyanaise, avec des feuilles épaisses et coriaces, qui peut résister au feu et à la sécheressePouteria maxima est un arbre massif de la forêt tropicale guyanaise, avec des feuilles épaisses et coriaces, qui peut résister au feu et à la sécheresse Photo :  CNRS/C.E.T. Paine

  • récifs coralliens
  • prairies alpines
  • forêts tropicales

L’analyse des données recueillies dans ces milieux montre que les fonctions écologiques uniques sont dans la grande majorité des cas portées par les espèces rares, et sont donc vulnérables à la perte de la biodiversité.

Ces fonctions prennent, selon les auteurs, une grande importance pour le fonctionnement des écosystèmes, particulièrement lorsque des changements environnementaux majeurs surviennent.

« Ces travaux montrent que la sauvegarde de la biodiversité dans son ensemble est capitale pour la résilience et la survie des écosystèmes. » — Auteurs

Explications

Les régions qui possèdent une grande biodiversité abritent également de nombreuses espèces plus rares. Elles sont donc retrouvées dans une aire limitée et dans de faibles abondances.

Jusqu’à ce jour, leur importance fonctionnelle était souvent perçue comme secondaire puisqu’elles étaient considérées comme ayant une influence mineure sur le fonctionnement des écosystèmes.

Les présents travaux publiés dans la revue Plos Biology s’inscrivent en faux.

Dans ceux-ci, les chercheurs ont analysé les traits fonctionnels d’un très grand nombre d’espèces d’animaux et de plantes. Est-ce un animal carnivore ou herbivore, diurne ou nocturne? Est-ce une plante résistante ou non à la sécheresse, cherchant ou pas la lumière directe, préférant les sols acides ou basiques?

L’ensemble des traits fonctionnels d’une espèce qui sous-tendent sa fonction écologique ont été compilés. Les scientifiques ont ensuite croisé les informations biologiques et biogéographiques de ces 846 espèces de poissons de récifs coralliens, de 2979 espèces de plantes alpines et de 662 espèces d’arbres tropicaux originaires de Guyane.

Leur hypothèse a été confirmée : les espèces qui présentent des combinaisons exceptionnelles de traits fonctionnels et qui, par conséquent, jouent un rôle écologique unique sont majoritairement des espèces rares.

Trois exemples

  • La murène géante javanaise (Gymnothorax javanicus) se nourrit la nuit de poissons et d’invertébrés cachés dans les labyrinthes coralliens. Elle permet ainsi l’élimination de proies, souvent fragilisées, inaccessibles aux autres prédateurs.
  • Le saxifrage pyramidal (Saxifraga cotyledon), une plante alpine, constitue quant à lui une ressource unique pour les pollinisateurs des parois rocheuses.
  • La sapotacée Pouteria maxima, arbre massif de la forêt tropicale de Guyane, présente une exceptionnelle résilience au feu et à la sécheresse, ce qui permet la recolonisation par la forêt d’espaces dévastés par le feu.

Ces espèces rares n’ont que peu d’équivalents fonctionnels dans leurs écosystèmes respectifs.

Ce travail souligne l’importance de la conservation des espèces rares et la nécessité de mener de nouvelles expérimentations permettant de tester explicitement l’influence de la rareté sur les processus écologiques.

http://www.radio-canada.ca