«Un monde sans pollution c’est possible»


C’est bien d’en parler de la pollution, je me demande si c’est rassemblement donne vraiment du concret dans la réalité. Je crois que cela serait possible d’une planète sans pollution, du moins diminuer de beaucoup l’impact de la pollution qu’elle soit dans la mer, dans l’air que sur le sol. Mais cela doit vraiment se faire autant politique, les entreprises et par les citoyens
Nuage

 

«Un monde sans pollution c’est possible»

 

Par Dmitry Belyaev

Metro World News

Collaboration spéciale Erik Solheim

L’Assemblée des Nations unies pour l’environnement se tient présentement à Nairobi, capitale du Kenya. Métro a discuté avec le Norvégien Erik Solheim, directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l’environnement depuis un an et demi, à propos du long chemin qu’il reste à faire quant aux changements climatiques et de l’ambitieux projet d’une planète sans pollution.

Quels types de pollution sont les plus tenaces aujourd’hui?

On veut se concentrer sur plusieurs sortes de pollution: air, terre, eau, océans, produits chimiques, etc. La pollution de l’air est un problème sérieux dans les métropoles, il faut vraiment que ça change. Elle cause de l’asthme, des cancers, des crises cardiaques… beaucoup de maladies, en fait. La pollution plastique, de son côté, détruit des écosystèmes et fait très mal aux océans.

L’objectif d’un avenir sans pollution n’est-il pas utopique?

Absolument pas! L’humanité a résolu des problèmes bien plus grands par le passé. Il fut un temps où l’esclavage était normal. On a également réglé plusieurs problèmes sanitaires. C’est une question politique avant tout, en plus des entreprises qui investissent dans l’innovation.

Quand ce but pourra-t-il être atteint?

Je ne peux pas vous donner de date précise. Mais ce que je m’attends à voir, c’est une réduction de la pollution au cours des prochaines années. Le changement va être rapide.

Quelles mesures les États, le secteur privé et la société civile ont-elles prises récemment?

L’alliance de ces trois forces est essentielle pour une planète sans pollution, j’en suis persuadé. On a besoin de citoyens plus engagés. Les gouvernements doivent réguler les marchés et exiger des meilleurs produits de la part des entreprises: voitures électriques, autobus, métro dans les grandes villes. Et les entreprises doivent trouver des solutions techniques.

Vous espérez une société plus engagée…

Les citoyens doivent voter pour des politiciens «verts» quand c’est possible, demander à leurs gouvernements d’être exigeants en matière de lutte contre la pollution, qui est mortelle pour l’humanité! Ce n’est pas seulement une question d’environnement, c’est aussi une question de santé. Les gens doivent aussi montrer aux entreprises qu’ils ne veulent plus des vieux produits polluants.

Vous dites qu’il faudrait plus de véhicules électriques, mais leur arrivée sur le marché semble plus discrète qu’espéré. Que faudrait-il faire pour accélérer leur production et leur vente?

C’est avant tout politique. En Norvège, un tiers des voitures sont aujourd’hui électriques. La Chine a pris des dispositions pour que les citoyens entament leur transition vers des autos électriques. Quand il y aura un marché, les coûts baisseront et tous les constructeurs entreront dans la danse. Récemment, Ford et General Motors ont fait un pas en avant [NDLR: GM a notamment annoncé cet automne la commercialisation d’une vingtaine de véhicules électriques d’ici 2023], et, bien évidemment, la Chine, le Japon et l’Europe entrent en scène eux aussi.

La Chine, par l’intermédiaire de son président Xi Jinping, veut ressusciter la «route de la soie». En quoi ça consiste?

Historiquement, c’est une route commerciale entre la Chine et l’Europe, empruntée notamment par Marco Polo. Elle servait pour importer de la soie et des épices. L’initiative chinoise actuelle a une plus grosse dimension. Les Chinois veulent investir massivement dans le réseau ferroviaire, l’énergie, etc.

Jusqu’à demain se tient la troisième Assemblée des Nations unies pour l’environnement. Qu’a-t-elle accompli depuis sa mise en œuvre?

On souhaite que les États viennent afin de discuter des meilleures politiques pour combattre la pollution. On veut que les gouvernements et les entreprises s’engagent concrètement pour l’interdiction du plastique, la réduction de la pollution, par exemple.

Observez-vous vraiment des signes positifs?

Oui, notamment sur la pollution plastique. Le problème attire davantage l’attention. Des gouvernements prennent des résolutions plus strictes. Il y a quelques années, ce n’était même pas un problème.

L’ONU elle-même est en train d’engager quelques réformes…

La plus important d’entre elles est l’allégement de la bureaucratie.

Mais l’administration Trump pourrait réduire ses contributions aux Nations unies. Cela ne va-t-il pas affaiblir l’organisation?

C’est encore un peu tôt pour tirer des conclusions. Trump a parlé de coupes dans le budget de l’ONU, mais elles ne devraient pas passer au Congrès américain. Si on veut voir ses déclarations d’un œil positif, disons qu’il nous pousse à nous réformer, ce qui est essentiel à l’organisation.

Mais le président américain est aussi très critique envers la réalité même des changement climatiques…

Ses propos sont moins néfastes que ce que les gens craignaient. Le secteur privé va continuer d’aller de l’avant avec l’économie verte, peu importe ce qui se passe à la Maison-Blanche.

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Le triste sort de tortues assaillies par le plastique


Imaginez 8,8 millions de tonnes de plastique rejoignent les mers chaque année. Cela peut être des bouchons, des emballages alimentaires, des sacs de plastique, et encore bien des choses qui se retrouvent dans l’estomac des tortues et autres animaux marins, ou bien, ils sont pris au piège et beaucoup en meurent. Des tortues sont soignées avec des laxatifs et la douleur doit être terrible pour évacuer le plastique ingéré. C’est un vrai crime que nous faisons envers l’environnement autant a la flore et la faune terrestre et marine
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Le triste sort de tortues assaillies par le plastique

 

Sur cette photo, une tortue victime de la... (Photo Stefan Leijon, archives Flick'r)

Sur cette photo, une tortue victime de la pollution de plastique. Plusieurs d’entre elles le sont aussi en mangeant des items en plastique qu’elles confondent avec de la nourriture.

PHOTO STEFAN LEIJON, ARCHIVES FLICK’R

 

MARIËTTE LE ROUX
Agence France-Presse
WATAMU

Délicatement, l’équipe de soigneurs ramène Kenzo la tortue de mer sur la plage de Watamu, au sud-est du Kenya, jonchée de bouchons, pots de yaourt et tongs usagées. Enfin débarrassé de son harnais, l’animal pousse dur sur ses pattes et gagne les vagues mouchetées de ces déchets qui menacent tant de ses congénères.

Dans un mouvement parfait, Kenzo disparaît dans les profondeurs de l’océan Indien. Cas rare de fin heureuse pour ces tortues kényanes directement menacées par notre surconsommation de plastique.

Plusieurs dizaines d’entre elles réclament chaque année une prise en charge urgente sur cette côte idyllique de Watamu où s’accumulent des plastiques venus parfois de très loin, d’Indonésie, de Madagascar ou du Yémen, comme en témoignent les étiquettes sur les détritus.

Les plus courants sont les bouchons, mais il y a aussi les briquets, brosses à dents, emballages alimentaires, bouteilles, et bien sûr les sacs. Que les tortues confondent avec des méduses ou autres sources de nourriture.

« Cela provoque une occlusion… mais elles ont toujours faim, alors elles continuent de manger. Ça s’accumule, ça s’accumule, et elles finissent par imploser, » explique Casper van de Geer, directeur du Local Ocean Conservation, qui prend en charge les tortues de Watamu.

« Ou bien elles souffrent tellement qu’elles sentent qu’elles doivent cesser de manger. Alors elles meurent de faim, » explique-t-il, tout en ramassant des déchets sur la plage.

Beaucoup de tortues sont ainsi retrouvées flottant, tout juste en vie, si remplies de plastique qu’elles ne parviennent plus à plonger. À ce stade, très peu peuvent être sauvées.

À la « clinique » des tortues, l’équipe de Casper van de Geer leur administre des laxatifs.

« Cela prend un certain temps, mais à la fin, après beaucoup de souffrance… je veux dire, c’est un reptile, qui ne peut exprimer sa souffrance sur son visage, mais vous pouvez voir qu’il ferme ses yeux et qu’il est entièrement tendu, et soudain « pouf », tout sort », décrit-il. « Mais parfois elles n’y arrivent pas. Et souvent l’animal meurt. »

9,1 milliards de tonnes

La pollution des océans par les plastiques est à l’agenda de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement, qui s’ouvre lundi à Nairobi.

Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), 8,8 millions de tonnes de plastique rejoignent les mers chaque année. Or un sac plastique met des centaines d’années à disparaître, et des plastiques plus durs peuvent prendre des millénaires.

D’après une étude américaine, plus de 9,1 milliards de tonnes de plastique ont jusqu’ici été produites dans le monde, la plupart finissant en décharge ou dans l’océan.

Avant l’ouverture de l’Assemblée lundi, le chef de l’agence de l’ONU pour l’environnement (PNUE), Erik Solheim, a appelé à une action urgente pour que les océans ne se transforment pas en « soupe de plastique ». Au rythme actuel, « d’ici 2050 il y aura plus de plastique dans les mers que de poisson », a-t-il prévenu.

À Watamu, les habitants font ce qu’ils peuvent.

Mohamed Iddi, un pêcheur de 42 ans, assure ramasser chaque jour sur la plage deux à trois gros sacs poubelle remplis de plastiques.

« Certains sont amenés par la mer, d’autres par les gens venus pique-niquer sur la plage, » dit-il. « Parfois, j’en trouve dans l’estomac » des poissons.

En ville, un programme baptisé « Regeneration Africa » recycle le plastique collecté par les bénévoles comme Mohamed Iddi, et le transforme en dalles et autres objets.

Au centre de soins des tortues, Kahindi Changawa regarde en souriant Kai, une tortue convalescente.

Kai est arrivée un mois plus tôt, émaciée et incapable de se maintenir sous l’eau. En plus des laxatifs, on lui a administré des médicaments antibactériens et antiparasites, ainsi que des vitamines destinées à lui rendre l’appétit. Depuis six jours, ses selles ne montrent plus de trace de plastique, explique M. Changawa, visiblement soulagé.

« Elle a pleinement récupéré. Quand vous la sortez, elle s’agite, elle se bat. C’est un cas heureux. Nous espérons la relâcher dans les prochains jours », dit-il.

Une chance que bien d’autres n’auront pas.

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