Une jeune fille de 7 ans a réussi a gagné le Concours pancanadien de création littéraire braille, c’est un enfant débrouillard qui grâce à ces parents, elle pourra avoir un avenir
Nuage
Championne de poésie à 7 ans malgré un handicap visuel

Le reportage de Nicole Germain
Malgré son jeune âge, la petite Amélie Boucher a toute une histoire de vie. Née au Vietnam, complètement aveugle, elle a été adoptée par des parents québécois, eux aussi atteints d’un handicap visuel. Aujourd’hui âgée de 7 ans, elle vient de remporter un concours grâce à un poème écrit en braille.
Atteinte du syndrome de Peters, la petite Amélie a une vue très limitée.
« J’ai un œil qui ne voit pas, mais mon autre œil voit un peu. Je ne suis pas capable de lire avec mes yeux. Je lis avec mes doigts », explique-t-elle.
Son texte Les fleurs lui a valu le premier prix dans la catégorie Poème du Concours pancanadien de création littéraire braille de l’organisme INCA, qui vient en aide aux personnes aveugles.
« J’étais contente parce que je ne savais pas que j’allais gagner, se remémore la jeune fille de Québec. Mais quand je l’ai su, j’étais heureuse. »

Amélie Boucher lit le poème qui lui a permis de remporter un prix Photo : Radio-Canada
Sa mère, Véronique Vézina, explique que cet honneur a permis à sa fille de se sentir proche d’une communauté, elle qui ne côtoie pas d’autres enfants aveugles.
« C’était un sentiment d’appartenance parce que souvent à l’école, c’est régulier qu’elle nous dit « Pourquoi il n’y a pas d’enfants comme moi à l’école? » »
Malgré son handicap visuel, Amélie fréquente l’école ordinaire et y réussit très bien. Elle se déplace à l’aide d’une canne blanche et reçoit le soutien d’un orthopédagogue et d’un éducateur spécialisé pour l’apprentissage du braille.
« Si elle n’avait pas appris le braille, ce serait difficile de la scolariser, explique sa mère. On pourrait presque dire qu’elle serait analphabète. »
Ça lui donne accès à une multitude d’informations et à une multitude d’options pour son futur, en fonction de ce qu’elle voudra faire comme travail. Véronique Vézina, mère d’Amélie Boucher

Véronique Vézina, mère d’Amélie Boucher Photo : Radio-Canada
« On la comprend »
Lorsque Véronique et son conjoint ont entamé le processus d’adoption au Vietnam, ils avaient spécifié qu’ils étaient disposés à accueillir un enfant avec des besoins particuliers.
Peu de temps après, le service d’adoption leur a proposé de recevoir une jeune fille aveugle, un hasard pour les deux parents qui ont eux-mêmes une vue limitée.
« C’était quelque chose qu’on connaissait déjà donc je pense que ça nous a facilité la tâche pour s’embarquer dans cette aventure-là et pour être capable de soutenir Amélie dans son quotidien pour le futur », croit Mme Vézina.
On la comprend. On sait ce qu’elle vit […] Ça nous a facilité la vie, je pense, d’avoir un enfant qui avait les mêmes limitations que nous. Véronique Vézina, mère d’Amélie Boucher
Une vue qui décline
À son arrivée au Québec, Amélie a subi plusieurs chirurgies, dont une greffe de cornée dans l’espoir d’améliorer sa qualité de vie.
Les gains ont cependant été temporaires. Sa vue s’est détériorée depuis et sa mère indique qu’aucune autre greffe de cornée n’est possible pour l’instant.
Malgré son handicap, la jeune fille connaît bien peu de limites.
« Je fais du violon, du piano, de la flûte. »

Amélie Boucher joue du violon malgré son handicap visuel Photo : Radio-Canada
Amélie Boucher dit néanmoins qu’elle aimerait un jour retrouver complètement la vue.
http://ici.radio-canada.ca/